Question : Pourquoi tout le monde n`écoute pas du RnB sur Skyrock

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Question : Pourquoi tout le monde n’écoute pas du RnB sur Skyrock ?
« Il y toujours ceux qui écoutent Skyrock, dit Angélique 15 ans, il y a toujours ceux qui écoutent le
Mouv’ ou tout ce qui est petites radios indépendantes. Comme s’il y avait des genres de personnes pour
chaque radio »,
Hervé Glevarec, « J ‘écoute Skyrock, d’autres Fun Radio, NRJ… » in Nouveau Manuel de sociologie, p,235
1) Commenter cette phrase avec les élèves.
2) Ensuite essayer de faire des hypothèses + mutualiser les réponses des élèves au tableau :
Quelles caractéristiques sociales sont-elles liées au fait d’écouter Skyrock ? Les auditeurs de
Skyrock sont-ils les mêmes que ceux d’NRJ ? de Nostalgie ?
3) Enfin vérifier ces hypothèses à partir du document suivant.
Document 1 : Stations de radio les plus écoutées
1
Q°1 : Réalisez le portrait-robot des auditeurs de Skyrock et des auditeurs de Nostalgie ?
Skyrock : garçon, 15 à 19 ans, étant élève ou étudiant, dont le père est plus souvent ouvrier ou
employé, plutôt en ville de préférence en banlieue
Nostalgie : H/F de 45 à 54 ans, plutôt faiblement diplômé, appartenant plutôt aux catégories
employésou ouvriers
Q°2 : Indiquez les points communs et les différences entres les auditeurs de Skyrock et d’NRJ ?
Point commun :radio jeune
Différences : NRJ : plus féminin que Skyrock touchant les élèves et étudiants plus diplômés, touche plus
de catégories sociales (ouvriers, employés, professions interm, artisans commerçants, chefs
d’entreprises)
Attention : Ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas trouver des auditeurs de ces genres de
musique dans les autres catégories de la population ; ils y sont simplement moins représentés.
Problématique : Pourquoi y a-t-il des régularités entre les radios écoutées et les
caractéristiques sociales des individus ?
1) Pourquoi les jeunes n’écoutent pas les mêmes radios et la même musique que
leurs ainés ?
L’écoute de la radio et l’écoute de la musique sont des pratiques culturelles.
Les pratiques culturelles recouvrent des activités de consommation ou de participation liées à la vie intellectuelle ou
artistique (lecture, fréquentation des équipements culturels – musées, bibliothèques, théâtres, etc- pratiques culturelles
amateurs), mais aussi l’usage des médias et des sorties. Ces « pratiques » englobent donc aussi des activités de loisirs.
Les enquêtes sociologiques sur les pratiques culturelles portent ainsi sur des pratiques qui mêlent certaines activités de
loisirs et des activités liées à la culture dite « savante ». Bordas 2nde 2010
Document 2 : « Culture jeune » ?
Depuis un quart de siècle, les stations françaises offrent des programmes musicaux à destination
des jeunes et, depuis une quinzaine d’années, les émissions dites de « libre antenne » consacrées
aux problèmes de jeunes », selon l’expression des auditeurs adolescents. La radio se voit investie
doublement par les adolescents : à travers la musique qu’elle diffuse, un des objets culturels les plus
significatifs pour les adolescents, et à travers ses libres antennes du soir, rares espaces d’une prise
de parole et d’une apparition publique des adolescents. (…)
Rendre compte de la différence de pratiques entre jeunes et adultes suppose de trouver une
explication à une différence fondée sur l’âge des individus. Les différences d’âges peuvent
s’interpréter de 2 façons : les comportements jeunes très opposés à ceux de leurs parents peuvent
être compris comme l’expression d’une « culture jeune » propre à la société d’aujourd’hui, culture
qui diffère elle même de la culture « jeune » d’il y a 30 ans, celle des parents, bref comme une
différence entre générations. Ces différences peuvent être vues également comme le propre du
« moment adolescent », d’une étape transitoire du cycle de vie. (…) L’écoute de radios musicales
toujours à la page de nouvelles musiques est alors le moyen d’une différenciation par rapport au
monde adulte et au monde parental. Tandis que les jeunes écoutent du rap et du RnB sur Skyrock
ou Génération 88.2, du rock sur Le Mouv’, de la dance sur Fun Radio, et des hits sur NRJ, leurs
parents écoutent de la chanson française, du rock des années 1960, des titres des années 1980, du
jazz ou du classique sur Nostalgie, Virgin, RTL2 ou encore France musique par exemple.
Hervé Glevarec, « J ‘écoute Skyrock, d’autres Fun Radio, NRJ… » in Nouveau Manuel de sociologie
2
Q°1 : Pourquoi l’écoute de la radio est une pratique culturelle répandue chez les jeunes ?
Musique + libre antenne
Q°2 : Quelles sont les 2 explications proposées pour expliquer que les jeunes n’écoutent pas les
mêmes radios que leurs ainés ?
Effet d’âge + effet de génération
Effet d’âge : les différences de consommation de plusieurs personnes s’expliquent par le fait qu’elles n’ont pas le même âge.
Par exemple, c’est parce qu’une personne est jeune qu’elle va manger au Mc Donald.
Effet de génération : Les différences de consommation de plusieurs personnes s’expliquent par le fait qu’elles appartiennent à
des générations différentes qui ont été socialisées différemment et n’ont donc pas les mêmes habitudes de consommation. Ce
qui signifie qu’en vieillissant chaque personne conserve son mode de consommation puisqu’il est lié à sa génération et pas à
son âge. Par exemple, une personne jeune va au Mac Donald, mais en vieillissant elle continuera à y aller.
2) Les jeunes écoutent –ils tous les mêmes radios et les mêmes musiques ?
Document 3 : Différentes radios pour des jeunes différents
Même si un acteur radiophonique, privé ou public ne se revendique jamais d’une catégorie de
jeunes – chacun visant à représenter toutes les jeunesses la diversité des radios permet
l’identification différenciée et le classement social. Skyrock, radio rap, NRJ, radio des hits, Fun
Radio, radio dance et électro, Le Mouv’ radio rock, vont ainsi se distinguer et permettre les
différenciation sociales et musicales.
Hervé Glevarec, « J ‘écoute Skyrock, d’autres Fun Radio, NRJ… » in Nouveau Manuel de sociologie
Document 4 : Les styles des préadolescents en 2005-2006
Q°1 : Que signifie ce document ? (barrez l’affirmation incorrecte)
-
-
Qu’une grande partie des jeunes de catégories supérieures appartiennent au style Skater et écoutent du
reggae et du rock en portant des vêtements larges.
Qu’une grande partie des Skater qui écoutent du reggae et du rock en portant des vêtements larges sont issus
de catégories supérieures.
3
Document 5 : Les musiques préférées des lycéens
Classique
RnB
Rock
Rap
Hip Hop
Variété
Jazz
Origine favorisée
22
8
31
9
2
13
12
Origine moyenne
7
31
23
25
9
9
5,5
Origine populaire
3
44
15
28
13
10
2
Ensemble
11
27
22
21
7
11
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Dominique Pasquier, Cultures lycéennes, la tyrannie de la majorité, Autrement, 2005
Q°1 : Faites une phrase donnant sens aux données du tableau en gras.
11% des lycéens déclarent avoir dans leurs préférences musicales la musique classique. Il y a 22% des
jeunes issus de milieux favorisés qui déclarent préférer la musique classique alors qu’il n’y a que 3%
des jeunes issus de milieux populaires qui le déclarent.
Q°2 : Quels sont les 3 genres musicaux préférés par les lycéens ? et les 3 les moins appréciés ?
Préférés : RnB, Rock, Rap
Pas préférés : Hip Hop, Variétés, classique, Jazz
Q°3 : Ce document confirme t-il le constat effectué avec le document précédent sur les styles
musicaux et les milieux sociaux. Illustrez votre réponse de « preuves » chiffrées tirées du tableau.
Oui.
Manuel p, 141 document 3
Q°1 et 2 du manuel
Q°1 : Pourquoi Christophe rejette-t-il la musique classique ?
Christophe rejette la musique classique parce qu’il « l’associe négativement à un style de vie ».
Q°2 : Que signifie la phrase soulignée.
Ce qu’il rejette dans la musique classique, ce n’est pas tant la musique en elle-même que l’image qu’elle
véhicule selon lui (musique de « vieux », de « bourgeois »…). Le choix d’une musique engage donc plus
que de la musique.
Document 6 : Les goûts musicaux s’apprennent-ils ?
« Les sensations produites par la [cigarette] ne sont pas automatiquement, ni même
nécessairement, agréables. Comme pour les huîtres ou le Martini dry, le goût pour ces sensations
est socialement acquis ».
H. Becker, Outsiders, 1963
Je m'habituai à ne pas apprécier les choses par moi-même mais à n'apprécier jamais que les choses
bien : ce que les autres considéraient comme bien me plaisaient aussi et ce que les autres
n'estimaient pas bien, je ne l'approuvais pas non plus. Je lisais de 'bons livres' et ils me plaisaient,
parce que je savais qu'ils étaient 'bons' ; j'écoutais de la 'bonne musique' et elle me plaisait pour la
même raison. (…) J'avais appris que la musique classique était 'bonne', mais que les chansons à
succès et le jazz étaient 'mauvaises'. C'est pourquoi j'écoutais de la musique classique, comme mes
parents, et je la trouvais 'bonne', et j'abhorrais le jazz dont je savais qu'il était 'mauvais' bien que je
n'en eusse encore jamais entendu et que je n'eusse pas la moindre idée de ce qu'était en réalité le
jazz. J'avais seulement entendu dire qu'il était 'mauvais' et cela me suffisait ».
Fritz Zorn, Mars, 1977
Q°1 : Comme pour la cigarette ou les huîtres peut-on dire que les goûts musicaux s’apprennent ?
Sont socialement acquis.
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Q°2 : Les individus sont-ils toujours, comme Fritz Zorn, conscients de se conformer aux goûts
musicaux de leur milieu social d’appartenance ?
Non
Q°3 : Comment appelle-t-on en sociologie le processus par lequel on acquiert les goûts musicaux
spécifiques à son milieu social ?
Socialisation différentielle.
On apprend à écouter les genres musicaux et le contact avec de plus en plus de personnes
différentes, à mesure que le niveau d’études augmente, joue sur le nombre final de genres écoutés.
Pour le sociologue Pierre Bourdieu (1930-2002), les jugements de goûts révèlent la position que
l’on occupe dans la société et nous distinguent ainsi les uns par rapport aux autres. Plus on s’élève
dans l’échelle sociale, plus on a des « goûts rares », car c’est par là qu’on se différencie. Or ces goûts
sont reconnus comme la référence par les membres de la société : c’est la « culture légitime ». Bordas
2nde 2010
3) Est-on enfermé dans un style musical ?
Document 7 : L’éclectisme musical, une nouvelle distinction sociale
En intégrant ainsi dans leur propre univers culturel une partie de la production de ces divers
genres musicaux et en les associant à des formes de culture parfaitement légitimes, ils (les milieux
branchés) ont en partie détruit l’alternative musique savante/musique populaire et rendu possible
le développement d’un éclectisme qui apparaît aujourd’hui comme la forme la plus accomplie de la
disposition cultivée en matière musicale.
Olivier Donnat, Les univers culturels des Francais, http://www.sorbier.net/les-univers-culturels-des-francais.pdf
Eclectisme : signifie diversité dans les goûts.
P. Coulangeon, « Les métamorphoses de la légitimité », Actes de la Recherche en Sciences Sociales n°181-182, 2010
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Q°1 : Prouvez à partir de chiffres du tableau que l’éclectisme musical se développe.
Une part de plus en plus importante de personnes site plusieurs genres musicaux préférés.
Q°2 : Montrez que l’éclectisme musical est inégalement réparti dans la population.
Le plus développés chez les cadres moyens et cadres sup.
Q°3 : A partir du texte, proposez une explication à cette inégale répartition de l’éclectisme musical
dans la population.
Renouvèlement des pratiques distinctives.
Imitation/ distinction : Les catégories supérieures cherchent à se distinguer, alors que les autres catégories ont tendance, dans
un deuxième temps, à imiter les choix des catégories supérieures. Les choix de consommation sont autant de messages envoyés
aux autres sur sa position sociale ou celle à laquelle on souhaiterait appartenir (consommation ostentatoire, effet de signe)
4) L’ère numérique fait-elle changer la façon d’écouter la musique ?
Document 8 : Radio et musique à l’ère numérique
Cette évolution a définitivement consacré les écrans comme support privilégié de nos rapports
à la culture, tout en accentuant la porosité entre culture, distraction et communication. Avec le
numérique et la polyvalence des terminaux aujourd’hui disponibles, ce sont la plupart des
pratiques culturelles qui convergent vers les écrans : visionnage d’images et écoute de musique
bien entendu (…) Tout est désormais potentiellement visualisable sur un écran et accessible via
l’internet.(…)
L’ampleur de la baisse est (encore plus) marquée pour la radio, qui a subi la concurrence de
nouvelles manières d’écouter de la musique ou de s’informer en ligne (sites d’écoute en
streaming, blogs…). Avec une légère diminution de la proportion d’auditeurs quotidiens et
surtout une durée d’écoute nettement à la baisse, ce média, qui avait connu une seconde
jeunesse dans les années quatre-vingt, marque incontestablement le pas par rapport à 1997,
même en prenant en compte l’écoute en ligne : plus des deux tiers des Français continuent à
avoir un contact quotidien avec la radio, mais ils lui consacrent en moyenne environ deux
heures de moins par semaine. Seules, les personnes de 65 ans et plus n’ont pas réduit leur
durée d’écoute.
Au cours de la même période, l’intérêt pour la musique a continué à progresser : 34 % des
Français en écoutent tous les jours ou presque (hors radio) contre 27 % onze ans plus tôt. Le «
boom musical » amorcé dans les années soixante-dix s’est poursuivi, et ses ondes de choc ont
continué à se propager dans la société française avec l’avancée en âge des générations qui l’ont
porté. En devenant numérique, la musique a encore gagné en accessibilité : les nouvelles
possibilités de stockage, d’échange ou de transfert d’un support à l’autre, ainsi que la
multiplication des supports d’écoute, du téléphone portable à l’ordinateur en passant par le
lecteur MP3, ont favorisé une intégration toujours plus grande de la musique dans la vie
quotidienne, au domicile mais aussi pendant les temps de transport ou de travail.
Olivier Donnat, Les pratiques culturelles à l'ère numérique , Enquête 2008, La Découverte 2009
Q°1 : Quels sont les changements dans les pratiques culturelles d’écoute de la radio et de la
musique, liés à l’ère numérique ?
Déclin de l’écoute de la radio , mais dvpt de nouveaux support d’écoute de la musique qui s’intègre
dans les transports, vie prof, perso…
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