Exploration botanique de la réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-RivièreBonaventure Par André Lapointe Rapport préparé pour la Direction du patrimoine écologique et des parcs, Ministère du développement durable, de l'environnement et des parcs avril 2011 Contexte Comme la réserve aquatique de l'Estuaire-de-la-Rivière-Bonaventure a été créée en partie pour sauvegarder les occurrences de certaines espèces de plantes vasculaires désignées menacées, le MDDEP a fait appel à FloraQuebeca pour prêter main forte à M. Guy Jolicoeur afin de faire état des populations. Objectifs Au cours de la visite, FloraQuebeca a examiné l’ensemble de la flore en situation précaire. Le but principal est de faire un suivi sur les occurrences d'espèces rares et menacées déjà connues de la réserve et d'évaluer l'état des populations, en outre pour le gentianopsis de Macoun, l'aster d’Anticosti, le mulhenbergie de Richardson et le rhynchospore capillaire. Localisation du territoire Itinéraire Guy Jolicoeur, accompagné de son frère Paul, a d'abord mené l'équipe sur l'île Arsenault dans l'avant-midi du 18 août. Quelques participants ont également examiné la portion aval de l'île des Chardons. L'après-midi a été consacré à la visite de l'île située plus à l'ouest le long de la route principale. L'auteur a aussi parcouru la portion aval du Havre de Beaubassin dans la journée du 23 août. L'équipe de FloraQuebeca était composée de: Jacques Cayouette, Mathieu Charrier, Jean Faubert, Hélène Gilbert, Christian Grenier, André Lapointe, Pierre Morisset et André Sabourin. Julie Leblanc de la Table de concertation du littoral de Bonaventure était également présente. Résultats Le séjour sur l'île Arsenault a permis de confirmer l'importance des populations du muhlenbergie de Richardson, Muhlenbergia richardsonis (Trin.) Rydb. (C10041)*. L'espèce y occupe de vastes pelouses de façon presque exclusive mais elle ne s'étend pas sur toute l'île. Ailleurs, elle forme de petites colonies disparates. Nous avons noté qu'elle était souvent accompagnée sur son pourtour de Helianthus nuttallii Torrey & Gray subsp. rydbergii (Britton) R.W. Long (C10040). * N.B.: Les numéros de spécimens correspondent à des récoltes effectuées par Jacques Cayouette et déposés à DAO. De nombreux efforts ont été consentis pour repérer la gentiane sur cette île mais aucune des populations connues n'a été retrouvée. Les résultats détaillés pour cette gentiane ont été consignés dans un rapport distinct de Guy Jolicoeur. La recherche du rhynchospore capillaire n'a cédé aucun résultat. Par contre, de nombreuses autres plantes herbacées ont été identifiées. M. Jacques Cayouette a effectué de nombreux commentaires au sujet de plusieurs carex; Carex viridula Michx. subsp. viridula var. viridula (C10038), Carex recta Boott (C10042-C10044), Carex ×grantii A. Bennett (aquatilis Wahl. ×recta Boott) (C10043), Carex ×saxenii M. Raymond (paleacea Schreber ex Wahl. ×recta Boott) (C10045). D'autres espèces comme Eleocharis parvula (Roemer & J.A Schultes) Link ex Bluff, Nees & Schauer (C10039) et Trisetum melicoides (Michx.) Vasey ex Scribner (C10037). (Ces commentaires se retrouvent à l'annexe du rapport pour la Grande Rivière.) Discussion L'estuaire de la rivière Bonaventure est composé d'une série d'îlots et de hauts fonds qui sont soumis à l'emprise non seulement des marées mais aussi des crues et de la débâcle de la rivière. Les nombreux débris ligneux qui jonchent les rives et quelques fois les terrasses pourraient bien jouer un rôle important dans la dynamique de cet écosystème complexe. Les populations d'espèces rares sont peut-être influencées par ce phénomène. Il serait intéressant de mieux étudier les conditions particulières des habitats essentiels des espèces rares afin de déterminer si l'ampleur des modifications du milieu peut être considérée comme un facteur de risque pour leur survie. Ceci permettrait de savoir pourquoi certaines populations tendent à disparaître ou si, tout simplement, il s'agit là de conditions essentielles pour leur maintien.