LA MARSEILLAISE Le 26 septembre 2001 "68 et Ferdinand" au Chêne Noir Premier volet : Octobre ou le cours Mirabeau Avec "Octobre ou le Cours Mirabeau", première partie de "68 et Ferdinand", Philippe Caubère revient à ce qui a toujours fait l'essentiel du métier de comédien. L a première partie de "68 et Ferdinand", créée le 21 septembre au Théâtre du Chêne Noir, a confirmé, s'il en était besoin, l’immense talent de comédien, auteur, conteur, mime, etc… de Philippe Caubère. Dans le décor gothique aux murs dénudés qui était celui, initial, du lieu où Gérard Gélas installa jadis son théâtre, Caubère/Ferdinand nous conte, deux heures durant, son audition d'entrée et son premier cours de théâtre sous les yeux de Claudine, sa mère, qui l'accompagne. Omniprésente côté cour, elle sera l'observatrice, le témoin de cet événement la commentatrice aussi, bref, une sorte de coryphée, tout au long de ce spectacle qui, d'un bout à l'autre, ne cesse de déclencher la plus vive hilarité dans tout le public. Claudine, la mère de Ferdinand/Caubère nous expose la situation de départ : son fils Ferdinand a réussi son baccalauréat en 1968 avec onze de moyenne "alors qu'il aurait pu profiter de la situation pour obtenir une p'tite mention. Pensez ! 98% des candidats ont été reçus…" cette année là. Tous deux arrivent à Aix, cours Mirabeau, dans le cours Molière, rebaptisé "Studio 35" après les évènements de mai… Molière ayant sans doute été récupéré par les bourgeois !… C'est sur le mode burlesque que Philippe Caubère nous montre ce que furent ces deux premiers cours : il est à lui tout seul les personnages et chacun d'eux, les professeurs, les élèves… Dans ses métamorphoses successives, tantôt elfe bondissant, tantôt monstre grimaçant, il séduit, fascine. Capable de changer à chaque instant de personnage en modifiant sa voix, sa diction, sa démarche, il est en même temps partout et nulle part. Sa présence lui permet d'occuper tout le plateau scénique, d'être à lui seul tout un spectacle devant lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Au bout du compte, on ne sait ce qu'il faut le plus admirer chez ce diable d'homme : ses qualités manifestes d'auteur, de conteur, ou celle du mime, de l'acteur protéiforme qui, au moyen du moindre artifice vestimentaire, de sa parole, de sa gestuelle très travaillée mais aussi très inspirée, de ses dons de mime, son talent de caricaturiste parfois cruel, jamais méchant, sa souplesse, son élégance et enfin, surtout, sa complicité, la connivence qu'il sait établir d'emblée avec tout le public. Il revient ainsi, encore une fois, à ce qui a toujours constitué l'essentiel du métier de comédien, qui existe en chacun de nous, chaque être humain dans sa vie sociale, sa relation à autrui, ici transcendées par le métier, la technique, la magie de la représentation théâtrale et la présence collective du public. Henri Lépine Page 1 sur 1 - Philippe Caubère – 68 selon Ferdinand – Pièce -