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Histoire de la Touraine
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La Touraine Carolingienne
La Bataille de Poitiers (732)
La bataille de Poitiers (on dit aussi de Tours) a marqué l'arret de la progression des Arabes en Europe de l'Ouest. Elle s'est déroulée sur plusieurs
jours dans un espace s'étendant de Tours à Moussais la Bataille entre Châtellerault et Poitiers.
Charles Martel, Maire du Palais, a pris position et engagé le combat au sud de Tours, près de Ballan-Miré et de Joué les Tours, au lieu dit les
Landes de Charlemagne. Les Arabes ont reculé jusqu'au dernier combat à Moussais dans le Poitou. Ensuite ils se replient vers le sud
abandonnant l'Aquitaine à Charles.
La Renaissance Carolingienne
La Touraine a été très fréquentée par les rois et notables Carolingiens. Ainsi d'importantes réunions d'Evêques se sont tenues comme le IIIème
Concile de Tours en 813. En 821 l'Empereur Louis I le Pieux demande à son envoyé Pépin de commencer les travaux pour endiguer la Loire. Son
fils, le roi de la Francie de l'Ouest, Charles le Chauve venait souvent à Tours qu'il considérait comme la capitale intellectuelle de son royaume.
Le monastère de Cormery est fondé en 791. Alcuin fut nommé Abbé de Saint Martin et de Cormery en 795. Avec lui les Abbayes de Saint Martin de
Tours et Cormery deviennent un centre culturel important de l'époque Carolingienne et l'Ecole de Tours était alors la première de l'Empire.
Il ne reste rien des nombreux monuments Carolingiens de Tours, mais plusieurs églises de Touraine datent des IX et Xèmes siècles: Cravant
(vieux bourg), Saint-Mexme à Chinon, Saint Germain sur Vienne, Restigné, Esvres.
Les Normands
En 853 le redoutable chef Normand Hasting ravage l'Abbaye de Marmoutier et tue les moines. Il incendie la Basilique Saint Martin et les autres
églises de Tours. Les reliques du saint sont emportées à Cormery, puis à Auxerre.
Le duc de France Robert le Fort essaie de détruire Hasting et sa bande qui sont revenus en Anjou. Mais il meurt lors de la bataille de Brissarthe
(866) au nord d'Angers.
Au début du Xème siècle, Rollon, le futur duc de Normandie lance ses troupes pour aller piller Tours. La vue de la chasse de Saint Martin (selon
la légende) portée en procession sur les remparts, fit reculer les Normands. La contre attaque des défenseurs de la ville les repoussa jusqu'à
Saint Martin le Beau (de bello) et en tua six cents.
L'Abbaye Saint Martin à la fin des Carolingiens
La charge d'Abbé Laïque de Saint Martin de Tours avait une importance considérable. Et les
Robertiens, ancêtres des Capétiens étaient particulièrement attachés à leur titre d' Abbé de
Saint Martin. Cette Abbaye a été à certains moments une capitale de l'Etat Robertien au Xème
siècle. Le Comte-Abbé était entouré d'Evêques, de Chanoines, de Comtes et de Vicomtes.
Ses actes étaient écrits ou dictés par les Chanoines de L'Abbaye qui constituaient une sorte
de chancellerie.
La Touraine Féodale
Tours au XIe siècle: Remparts et Basilique St Martin
Au haut Moyen Age, Tours est une capitale religieuse par l' Abbaye Saint Martin et son église
centre de pélerinage, par l'Archevêché qui est étendu et important (il couvre tout le nord ouest
de la France), et par l' Abbaye de Marmoutier.
Cette situation a rendu difficile l'établissement d'un pouvoir temporel dans la ville. Pour autant
avec la montée de la féodalité , la Touraine est l'enjeu d'un conflit de plus d'un siècle entre les
Comtes de Blois et les Comtes d'Anjou. Ces derniers l'ont finalement emporté et la Touraine est
devenue ensuite une région centrale de l'Empire Plantagenet.
Le Moyen Age
En 1120 les bourgeois de Châteauneuf cherchent à constituer une Commune. Les Chanoines de l'Abbaye de Saint Martin s'y opposent et le
différend se termine par l'incendie de la Basilique et du bourg de Châteauneuf en 1122. Les bourgeois obtiennent une charte communale du roi
de France Louis VII en 1143. Celle ci est confirmée en 1181 par Philippe II Auguste qui par la même occasion se substitue aux Chanoines pour
rendre la justice.
En 1184 le Pape casse la commune et ce n'est qu'en 1212, à l'issue de la lutte entre Plantagenets et Capétiens, lorsque la Touraine fut réunie à la
France que les libertés communales devinrent concrètes. En 1232 les Chanoines reconnaissent enfin les droits des habitants de Châteauneuf.
Cet état est confirmé par Saint Louis en 1258.
A partir de 1355, à cause des premiers ravages de la Guerre de Cent Ans, Tours et Châteauneuf sont réunis dans le meme ensemble de
fortifications.
Dans la dernière période de la Guerre de Cent Ans Tours devient de fait la capitale du Royaume de France. Jeanne d'Arc passe à Tours en avril
1429, elle s'équipe pour combattre (armure, etc ...) puis se rend à Blois avant d'aller obliger les Anglais à lever le siège d'Orléans.
Le Roi de France Louis XI réside en permanence au château de Plessis les Tours. Il favorise le développement de l'industrie Tourangelle de la
soie, qui en arrivera un temps à concurrencer celle de Lyon.
C'est en 1462 que Louis XI réunit Tours et Châteauneuf en une seule municipalité avec Maire et Echevins élus.
Place Plumereau, Tours
La Renaissance
A partir de Louis XI, les rois de France et la Cour séjournent fréquemment en Val de Loire et en Touraine. C'est
l'origine de la construction de nombreux et splendides châteaux et demeures dans la région. Ce sont les
Châteaux de la Loire.
La noblesse et la bourgeoisie de Tours occupe les plus hautes fonctions de l'état, ses membres (familles
Briçonnet, Beaune-Semblancay, etc ...) se construisent des châteaux en Touraine et de belles résidences à
Tours. L'Hôtel Gouin (cf photo ci-contre), réhabilité après les bombardements de la seconde Guerre Mondiale,
est un exemple d'habitation construite par la bourgeoisie locale à cette époque.
Au moment des Guerres de Religion, surtout quand Paris est investi par les Ligueurs, Tours est la ville
centrale du royaume.
Les Temps Modernes
Après les Guerres de Religion, l'histoire de Tours se banalise, le centre de la vie Française s'est désormais déplacé à Paris. Ce n'est que dans les
circonstances difficiles que Tours reprend son rôle d'antan.
La vie économique est rythmée par le trafic des voyageurs et marchandises sur la Loire, c'est l'époque prospère de la Marine de Loire.
L'activité près du pont sur la Loire au XVIIIème siècle
Au milieu du XVIIIème siècle la ville est restructurée en particulier par la création d'un nouveau pont qui est prolongé par une grande artère la Rue
Royale (maintenant rue Nationale). L'Intendant du Cluzel a eu un rôle déterminant dans la réalisation de ces opérations.
En 1870 le Gouvernement Français s'installe à Tours en conséquence de l'invasion Allemande. A la fin du XIXème le développement du chemin de
fer conduit à la construction d'une Gare à l'architecture caractéristique. Saint Pierre des Corps devient une gare de triage importante. En
contrepartie des progrès des chemins de fer l'activité fluviale sur la Loire se réduit considérablement. L'axe principal de la vie de Tours n'est plus
le long de la Loire mais perpendiculaire avec la rue Nationale et son prolongement, l'Avenue Grammont. C'est à la même époque que sont démolis
beaucoup de monuments de la ville de Tours, le dommage au patrimoine culturel de la ville est irréparable.
La Seconde Guerre Mondiale
En 1940, Tours sert de point de repli intermédiaire pour le Gouvernement Français dont les armées reculaient devant la progression des
Allemands.
Les bombardements Allemands de juin 1940 ont démoli une partie du centre ville faisant disparaitre de nombreux monuments anciens.
Le 15 juin les avions allemands bombardent des colonnes de réfugiés à Parcay-Meslay. Dans la matinée du 16 le quartier des Prébendes reçoit des
obus et à 13h30 c'est l'aviation italienne qui tire sur le pont de pierre. Le 17 juin le Maréchal Pétain demande l'Armistice aux Allemands. L'Armée
Française, ayant des velléités de défendre la ville, fait sauter à 23h une arche du pont coté Saint Symphorien. Le 19 juin au matin les Allemands
sont positionnés à l'entrée de Tours et tirent des obus sur la ville. L'artillerie Française s'est installée à Joué les Tours et tire sur les positions
Allemandes de Saint-Symhorien. Le bombardement de la ville se poursuit toute la journée et le lendemain 20 juin. Pourtant le 20, à 17h une treve
est accordée pour le passage de la délégation Française chargée de discuter l'Armistice. Le Maire de Tours en profite pour discuter avec les chefs
Allemands. Finalement les bombardements de la ville ne reprendront pas mais les dégats sont considérables, douze hectares d'immeubles ont été
rasés. La photo ci dessous permet de mesurer l'étendue des destructions dans le centre ville, seule l'église Saint Julien est restée debout par
miracle.
Le Centre de Tours après les bombardements de juin 1940
Après la Guerre, la zone détruite est rebâtie dans un style homogène mais qui ne peut que faire regretter certains beaux immeubles disparus.
A partir des années 1960 une opération importante de réhabilitation du quartier Châteauneuf-Plumereau est engagée, le résultat est
particulièrement réussi.
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