Le 20 juillet, 2015 Après une longue lutte, un homme remporte son combat contre l’hépatite C Alors âgé de 39 ans, Steve Pollard est bien établi dans sa profession, heureux en amour et fier de sa bonne condition physique. « Je n’avais aucun souci, si ce n’est de divertir ma petite-fille et d’arracher quelques mauvaises herbes sur ma pelouse », dit-il. Il n’a jamais pris de congé de maladie, mais les symptômes de la grippe, qui sont apparus en 2009, deviennent de plus en plus incommodants. M. Pollard est fatigué et sa femme Fay commence à s’inquiéter, ayant remarqué que le blanc de ses yeux est jaunâtre. Elle l’enjoint à consulter un médecin. Pensant n’avoir rien de grave, M. Pollard prend rendez-vous chez son médecin de famille, qui l’envoie tout de suite passer des examens plus poussés auprès d’un spécialiste. On découvre ce jour-là un important tissu cicatriciel au foie. À la suite d’autres examens, on diagnostique à M. Pollard une infection à hépatite C chronique. L’hépatite C est une grave maladie du foie causée par le virus de l’hépatite C, qui se transmet par contact avec le sang d’une personne infectée. Non traitée, elle peut dégénérer en cirrhose, en insuffisance hépatique, en cancer, rendre invalide ou provoquer la mort. M. Pollard, comme la plupart des autres personnes aux prises avec l’hépatite C, n’a présenté des symptômes qu’une fois que son foie était très endommagé. On estime que 250 000 personnes sont atteintes de l’hépatite C au Canada. De ce nombre, environ 44 % ignorent en être infectée. Tout comme M. Pollard, beaucoup de gens peuvent vivre avec l’hépatite C pendant 20 à 30 ans, avant d’avoir des symptômes. Selon Ecaterina Damian, gestionnaire du projet relatif à l’hépatite à la Société canadienne de santé internationale (SCSI), les baby-boomers sont plus susceptibles d’être infectés que tout autre groupe d’âge des suites d’actes médicaux, telle une transfusion sanguine, ou de traitements dentaires réalisés avant l’adoption obligatoire de mesures de prévention des infections universelles. Parmi les autres groupes à risque, mentionnons les immigrants de pays où la prévalence de l’hépatite est élevée, la population autochtone, les jeunes de la rue, les utilisateurs de drogues injectables et les personnes incarcérées. D’autres sources d’infection possibles sont le partage de brosses à dents, de coupe-ongles ou de rasoirs ou encore de matériel d’électrolyse ou d’acupuncture non stérilisé. M. Pollard dit que, dans son cas, la source est probablement un tatouage de fortune qu’il s’est fait faire adolescent. Les médecins de M. Pollard lui ont prescrit divers médicaments, et parce qu’il est relativement en bonne santé et positif, ils se disent optimistes quant à ses chances de guérison. La maladie est plus résistante que prévu. « Durant la troisième semaine de traitement, ma jaunisse s’est aggravée et le blanc de mes yeux était aussi jaune qu’un canari. Je me suis donc retrouvé à l’urgence », ajoute-t-il. « On m’a informé que la jaunisse progressait parce que mon foie n’arrivait plus à filtrer suffisamment le sang acheminé à la rate et aux reins. » Quand on met fin à la pharmacothérapie de M. Pollard, son état se détériore rapidement. Ses fonctions mentales sont touchées. Il souffre d’encéphalopathie, une maladie qui altère la mémoire et le processus de prise de décision ainsi que la capacité à contrôler les mouvements du corps. « Au début, ma mémoire me jouait des tours, jusqu’à ce que je finisse par ne plus me souvenir de ma dernière conversation », raconte-t-il. M. Pollard ne pourra manifestement plus acquitter ses fonctions de direction et doit arrêter de travailler. « C’était la première fois en 28 ans que je me retrouvais sans emploi, sans plan B. » Le combat se poursuit. La maladie provoque un œdème, ou accumulation de liquide dans les tissus de l’organisme, qui fait passer son poids de 190 à 320 lb. Il doit suivre un programme d’exercice et de sommeil sous les bons soins de son épouse, prendre chaque jour de nombreux comprimés et attendre une possible transplantation hépatique. « Me raccrocher à la vie est devenu ma mission quotidienne, ne sachant pas à quel moment une autre épreuve se pointerait, ni sous quelle forme. » Malheureusement, la première greffe est rejetée. En attente d’une deuxième transplantation, M. Pollard souffre maintenant d’insuffisance rénale. À la suite d’une seconde transplantation, le nouveau foie est accepté et M. Pollard reprend des forces peu à peu, grâce à une alimentation et une consommation d’eau appropriées et une marche quotidienne, qui dure parfois des heures. La célébration est prématurée. En octobre, soit six mois après sa chirurgie, l’hépatite est de retour et des examens révèlent la présence de tissu cicatriciel dans le nouveau foie. « Heureusement, on m’a prescrit un médicament, expérimental à l’époque, et après quatre semaines de traitement, je n’avais presque plus de symptômes. J’ai su à ce moment que la vie me donnait une autre chance. » Cinq ans plus tard, M. Pollard dit que son existence est pratiquement normale, grâce à la bonté de Dieu, au soutien de son épouse et de ses proches et à une formidable équipe de spécialistes qui est devenue en quelque sorte sa famille pendant sa longue lutte contre l’hépatite C. Aujourd’hui, M. Pollard s’exprime activement sur la santé du foie en tant que porte-parole de la Fondation canadienne du foie et recommande à tout le monde de passer un test de dépistage. « Informez-vous, passez des examens et dites à vos amis ou à vos proches de faire la même chose », dit-il. « Pour vous et pour eux, c’est la meilleure chose à faire. » La Journée mondiale contre l’hépatite (JMH) a lieu le 28 juillet et Mme Damian affirme que c’est le moment idéal pour les Canadiens de parler de l’hépatite à leur médecin et de demander un test de dépistage. Des activités sont organisées partout au pays dans le cadre de la Journée mondiale contre l’hépatite et les chutes Niagara, la tour du CN et l’édifice historique de l’hôtel de ville d’Ottawa seront éclairés à cette occasion. Un événement aura lieu le 28 juillet, entre 12h et 14h00 devant l’Hôtel de ville, 110, avenue Laurier Ouest. La Société canadienne de santé internationale (SCSI) est une organisation non gouvernementale qui travaille à l’échelle nationale et internationale pour réduire les inégalités en matière de santé dans le monde et renforcer les systèmes de santé. Pour en savoir plus, veuillez visiter le www.csih.org. Renseignements : Marg Buchanan Coordonnatrice des communications La Société canadienne de santé internationale 613 241-5785, poste 323 [email protected]