Vatican II d`hier à aujourd`hui Hors-série La Croix - CCB-Lyon

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liberté, œcuménisme, Parole, peuple, Royaume,sacerdoce, sacré, saint, sens, synode, Tradition,
unité, Vatican 2
Extraits de
Vatican II d’hier à aujourd’hui
Hors-série La Croix, novembre 2009
Vatican II l’évènement majeur de l’Eglise catholique du XXème siècle, tous les
catholiques n’en font pas la même lecture. Benoît XVI y voit une simple “réforme” au
sein de la grande tradition, d’autres l’interprètent en terme de “rupture” radicale avec
le passé, sans parler de la frange intégriste, pour qui il n’y a rien ou presque, à en
garder.
Dʼoù l’urgence d’un véritable débat sur la place que doit tenir Vatican II dans la vie et
dans l’enseignement de l’Eglise aujourd’hui. Quelle est son actualité. L’enjeu est de
maintenir vif ce souffle qui, il y a 50 ans, a entrepris de renouveler la face de la
catholicité.
La collégialité, prônée par le Concile, est difficilement passée dans la vie de l’Eglise
catholique, au cours des premières décennies qui ont suivi le Concile.
Fâchée avec la modernité depuis le siècle des Lumières, l’Eglise accepte de
s’interroger, en se tournant vers ceux à qui elle est destinée : les hommes et les
femmes de son époque.
Qu’est devenue l’espérance soulevée par cet “aggiornamento” (mise à jour) de la
définition de l’Eglise, de ses structures, de son rapport aux autres Eglises, aux autres
religions ? L’Eglise s’est interrogée sur elle-même en fonction de ceux à qui elle est
envoyée. Sa mission doit commander son attitude; sa nature est d’être livrée au
monde (1 Co 4, 9).
Les textes du Concile reprennent une très ancienne réalité, le peuple de Dieu, Corps
du Christ et Temple de l’Esprit, où tous les baptisés sont égaux, et introduisent la
notion de “mystère” de l’Eglise. Le mystère étant le dessein de Dieu sur le monde et
son accomplissement dans lʼhistoire. C’est proclamer que l’initiative est du côté de
Dieu, de son dessein d’amour. C’est situer l’Eglise dans une démarche d’alliance et
de réciprocité,
Une Eglise “ferment du royaume”, une Eglise interlocutrice et partenaire de la
société, une “Eglise-sacrement signe et moyen de l’union intime avec Dieu et de
l’unité du genre humain” (L.G. n° 11).
L’Eglise-communion est le concept central et fondamental de Vatican II, pour dire
que l’unité de communion est plurielle, relationnelle, dynamisante, enracinée dans la
communion de la Trinité divine.
L’Eglise appelle les hommes à former un peuple autour du Christ. Communion au
Christ et communion des hommes entre eux. Elle est un don de Dieu dont la mission
est de communiquer la lumière reçue du Seigneur.
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Le Concile a eu de très nombreux effets positifs.
Les laïcs ont pris une part plus grande aux célébrations et à leur animation, ce qui
correspond aux instances conciliaires sur le “sacerdoce commun des baptisés” (L.G.
n°10).
Le diaconat permanent a été restauré dans l’Eglise latine.
Les synodes diocésains avec la participation de représentants du “peuple de Dieu”
démocratiquement élu se sont multipliés. Toutefois l’instruction romaine du 8/07/1997
a interdit tout débat sur “certaines questions réservées à l’autorité suprême”. Bien
souvent, l’autorité magistérielle apparaît comme le seul organe de réflexion et de
décision.
On oublie la place que le Concile reconnaît à la notion ancienne du “sens de la foi”
exercé par les baptisés, véritable caractéristique du peuple de Dieu en tant que
“conscience chrétienne”. On oublie que “les laïcs ont la première place dans la
présence chrétienne aux réalités du monde (L.G. n° 36). Quelle importance donne-ton à leur expérience dans les domaines où ils bénéficient d’une réelle compétence?
Le sens des finalités s’exerce trop dans un mouvement descendant.
Vatican II en reste à des exhortations très générales. Il n’a pas suffisamment prévu
de décrets d’application pour concrétiser ces ouvertures.
L’Eglise annonce la “Bonne Nouvelle”.
La Révélation n’est pas un catalogue de vérités, elle est une bonne nouvelle : Dieu
invite les hommes à partager sa vie. Mais comment se transmet-elle ? Par lʼEcriture,
ou par la Tradition ?
Avec “Dei Verbum” en 1965, la parole de Dieu reprend toute sa place. En quelques
années, les chrétiens se sont réapproprié lʼEcriture. Tous les gestes et les paroles du
Christ constituent le sommet de la Révélation.
Dieu engage une relation personnelle en nous envoyant son Fils qui est à la fois le
médiateur et la plénitude de toute la Révélation. Le Christ est à la fois le révélateur et
le révélé. Il est l’auteur, l’objet, le centre et la plénitude de la Révélation.
“Je suis la voie, la vérité et la vie” (Jean 14, 6). Jésus est en personne l’Evangile, il
est en personne le Royaume.
L’articulation entre Ecritures et Tradition en débat au Concile.
Vatican I enseignait la doctrine des “ 2 sources” : la Révélation était en partie
présente dans les Ecritures et en partie dans les traditions. A la suite d’Irénée de
Lyon, Vatican II affirmera que la Tradition orale est le milieu vivant d’interprétation
authentique des Ecritures.
Ecriture et Tradition ne sont pas deux canaux parallèles mais forment un tout. Elles
sont toutes les deux la Parole de Dieu, l’une dans sa consignation écrite, l’autre dans
sa transmission vivante. Vatican II revient à la perspective centrale qui voit dans le
Christ l’absolu de la Révélation. Cette visée a largement satisfait les protestants.
La Bible est maintenant au cœur de la vie chrétienne.
Le Synode sur la parole de Dieu d’octobre 2008 a pris acte de la vie de la Parole
pour les croyants et dans le monde.
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La Parole travaille le croyant tandis qu’il la “rumine”. La révélation qu’est cette Parole
dans nos vies “Comme la pluie et la neige, la Parole ne remonte pas vers Dieu sans
avoir fécondé la terre et le cœur de lʼhomme” (Is 55, 10-11), “Que l’on dorme ou que
l’on veille, d’elle-même la Parole grandit, signe quelle est devenue vie croyante qui
donne son fruit “ (Marc 4).
“Gaudium et spes” place l’Eglise au cœur du monde. L’Eglise est pour le monde.
La conviction majeure du Concile est que lʼhomme, crée par Dieu, est un être fait
pour Dieu. Le Père Henri de Lubac insiste sur le désir naturel de Dieu en cet être
pourtant fini.
Karl Rahner appelle lʼhomme “l’entendeur de la Parole”. L’Eglise voulait tenir une
parole juste sur le rapport entre l’autonomie” de lʼhomme - l’autonomie des réalités
terrestres et sa dépendance par rapport à Dieu. Lʼhomme a une réelle liberté. Pour la
majorité des Pères Conciliaires, l’enjeu décisif était de dire un vrai oui aux hommes,
au monde, à notre histoire, à tous ceux avec qui l’on vit, plutôt qu’un non grincheux
ou méfiant.
Cette constitution (G.S.) débouchera sur l’important éveil latino-américain, sur la
“théologie de la libération” (et la controverse à son sujet), sur la préférence pour les
pauvres. Il rencontrera aussi, grand inattendu d’après-Concile, le mouvement du
“Renouveau”.
Les rapports de l’Eglise et le monde dépendront de la manière dont l’Eglise négocie
ses divergences avec le monde. Elle ne devrait pas chercher à imposer ses points de
vue.
Sans peur du relativisme, elle doit s’efforcer toujours d’intégrer la pluralité qui est,
sans doute, “un signe des temps” contemporains et s’engager dans un dialogue
patient et serein avec tout ce qui n’est pas l’Eglise. C’est la sympathie non dénuée
de vigilance avec laquelle l’Eglise s’engage dans ce dialogue qui la rend crédible
face au monde.
En 1964, Vatican II vote le décret “Unitatis redintegratio” affirmant que la recherche
de l’unité entre tous les chrétiens est ”un des buts principaux” du Concile.
Après le Concile un mouvement de fraternité et de communion s’est manifesté. De
nombreux groupes d’étude biblique œcuménique de la Bible (TOB) a été réalisée. Le
Chemin neuf ou Taizé sont nés. La Cimade, lʼAcat ont pris de l’ampleur. Célébrations
œcuméniques et engagements communs dans la cité ont été les fruits de Vatican II.
Après l’élan des années 1960 à 1980, un certain repli identitaire se fait sentir dans la
hiérarchie catholique ou chez les évangéliques protestants.
Jean Paul II affirmait que lʼœcuménisme était “un échange de dons”.
L’Eglise s’ouvre aux autres religions non chrétiennes. Votée en 1965, la déclaration
“Nostra aetate” porte un regard positif sur les autres religions. Cette ouverture ne
sera pas sans tensions. Elle n’était pas prévue.Cʼest un texte sur les juifs que Jean
XXIII souhaitait élaborer. Il voulait effacer de l’Eglise l’enseignement du mépris
envers le judaïsme.
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Avoir un regard positif et respectueux sur les autres, leurs manières de vivre et leurs
doctrines dans ce qu’elles peuvent avoir de vrai et de saint; cela n’enlève rien à la
mission de l’Eglise d’annoncer le Christ, en qui se trouve la plénitude de la vie.
L’impact de “Nostra aetate” après le Concile est indéniable. Grâce à la rencontre
avec des croyants d’autres religions, les catholiques ont pu nouer de nouvelles
amitiés, fondées sur le respect et sur la compréhension. Cette expérience les a aidés
à purifier et à approfondir leur foi, ce qui leur a permis d’annoncer Jésus-Christ de
manière plus subtile, et avec des paroles que les autres peuvent comprendre.
Lʼhomme est à l’image du Christ.
En centrant sur la personne du Christ son enseignement “pour le monde
dʼaujourdʼhui “, le Concile a voulu montrer la grandeur de lʼhomme. Un discours
prophétique mais que l’Eglise a du mal à faire entendre.
Le Christ est celui dont le monde ne peut pas se passer, car il est aussi celui qui ne
peut pas se passer du monde et de nous. Telle est toute la tradition de la foi et le
message profond de Vatican II.
Lʼ Eglise dans le Christ existe pour servir le monde. Le Christ est dans histoire, celui
qui est l’entière donation de lui-même. Dès lors, la grandeur de lʼhomme est à la
mesure de celle du Christ. Le Christ est le principe d’une humanité nouvelle, par ce
qu’il est lui-même, comme Fils dans la chair, lʼHomme nouveau. LʼHomme nouveau
est parti de la petite Galilée pour unir lʼhumanité entière.
C’est à la lumière d’un tel Christ que l’Eglise peut se présenter dans le monde.
Elle sait “que Dieu seul, dont elle est la servante, répond aux plus profonds désirs du
cœur humain. Elle sait aussi que lʼhomme sans cesse sollicité par lʼEsprit de Dieu, ne
sera jamais tout à fait indifférent aux problèmes religieux. Lʼhomme voudra toujours
connaître, ne serait-ce que confusément, la signification de sa vie, de ses activités et
de sa mort”.
La liberté de conscience enfin reconnue : “ Dignitatis humanae “ 7/12/1965.
La morale n’est plus obéissance passive à une loi mais un “appel” (vocatio) à suivre
le Christ et comme lui à répondre à l’amour du Père. La parole de Dieu et la sagesse
des Pères de l’Eglise primitive reviendront la sève de l’art de vivre en Christ.
L’éthique méritera de nouveau son titre de “théologie” puisquʼy entreront la Trinité et
les vertus théologales.
Le Concile insiste sur la présence au cœur de tout homme d’une loi morale
appartenant à l’initiative du Créateur. Cette loi intérieure est constitutive de lʼhumain
et c’est elle qui fonde la dignité et son caractère inaliénable, toujours respectable, de
tout individu, de par sa seule appartenance à lʼhumanité “voix de Dieu, inscrite par
Dieu au cœur de lʼhomme” (G.S. 16). Le Concile souligne le lien indéfectible de cette
conscience avec la liberté et de la responsabilité de lʼhomme quant à la formation,
l’éclairage et l’éducation de sa conscience.
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Aujourd’hui certaines questions demeurent.
Le souci parfois dominant de “l’identité chrétienne” prend le pas sur l’audace de la
compréhension du monde au regard de la foi et de son trésor.
Les Pères conciliaires ont tenu à donner à l’Eglise une direction, un élan, un
insatiable goût du monde, car c’est le lieu où Dieu se tient.
Si la nécessité du dialogue est soulignée, qu’en est-il du débat au cœur de l’Eglise
elle-même ? Comment articuler cette liberté de conscience affirmée avec des
impératifs magistériels légitimes ? Comment situer la possible dissension, à tout le
moins les différences de sensibilité ?
L’éthique théologique demande à être fondée sur la parole échangée, écoutée et
prise en compte par l’autorité. En chaque baptisé une nouveauté de vie révèle
quelque chose du mystère du Christ, centre de l’éthique. Le disciple du seul maître
doit lui aussi éclairer son jugement, sa connaissance, grâce au travail du magistère.
Il est surtout essentiel de retrouver et de prolonger le dialogue et la solidarité avec le
monde. Pour que la morale soit humanisante, elle se doit d’être humanisée.
S’impose alors une relation à tout homme, quels que soient son chemin d’existence,
son style de vie, pour lui rendre compte avec douceur, qu’en Jésus, qui est
lʼhumanité de Dieu, il est toujours une espérance possible.
Trois questions pourraient traverser les interrogations contemporaines :
-se demander qui est lʼhomme,
-proposer un “art de l’existence”,
-ne pas renoncer à penser l’universel.
Il nous appartient de promouvoir et de prolonger non seulement la lettre, mais l’esprit
de Vatican II. Cet élan est une interprétation et une inspiration habitées par lʼEsprit,
dont Jésus a promis qu’il nous conduirait vers la plénitude de lʼhomme à travers la
patience du temps.
Quel avenir pour Vatican II ?
Il est urgent de proposer dans nos églises locales une image globale et précise de
l’œuvre conciliaire et d’en dégager une pédagogie de la conversion fondée sur :
-la lecture des Ecritures,
-le discernement des “signes des temps”,
-l’accès à l’intériorité et au “colloque entre Dieu et lʼhomme”.
Ces pratiques sont celles dʼhommes et de femmes. Or, notre Eglise donne une
image de plus en plus étrange : quelques hommes avec des “marques sacrées” sont
entourés de beaucoup de femmes, surtout bénévoles, laissant l’immense majorité
des hommes chrétiens ou sympathisants à la “porte”.
Le Concile a tenté de distinguer le “sacré” et le “saint” faisant de “l’appel de tous à la
sainteté” le cœur même d’un vivre en Eglise, enraciné dans le mystère de la sainteté
de Dieu.
Il est urgent de chercher et de trouver entre tous, femmes et hommes, un nouveau
mode de vie et de collaboration ouvert et libre. Construire des Communautés, dont
Vatican II dit que le Christ y est présent. Activer l’image d’une Eglise en devenir et en
genèse, réapprendre ce que signifie une humble présence auprès de nos
contemporains et une première annonce acceptant que tout le monde ne participe
pas régulièrement à l’Eucharistie.
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Cette présence dans une société postchrétienne ne doit pas oublier les traces
culturelle du christianisme qui continuent à s’y trouver. Une demande de sens ou une
“foi” élémentaire se trouve chez ceux qui s’y intéressent. Mais cela exige une
inversion désintéressée du mouvement centripète de l’Eglise en direction de ceux qui
l’entourent:
Qui rencontrons-nous? De qui devenons-nous le prochain? Ce n’est qu’avec un
équipement institutionnel léger, mais disposant d’une réelle compétence, que nous
pouvons être aujourd’hui au service d’une “foi” en la vie qui conditionne l’avenir de
lʼhumanité.
Faut-il envisager un nouveau Concile ?
Oui (Christoph Théobald) à condition que les Eglises locales, européennes et toutes
les autres parviennent d’abord à dresser une liste des questions qui demandent un
traitement à plus grande échelle Parmi elles, l’accès des Eglises continentales et
locales à un statut beaucoup plus autonome (formant une pluralité de patriarcats)
selon le vieux principe de subsidiarité.
Dans un esprit œcuménique, et pourquoi pas avec les “frères séparés”, un futur
concile devrait discuter du tracé de cette frontière si mobile entre l’unité et la légitime
diversité de la vie chrétienne.
Jean XXIII avait conçu le Concile comme une nouvelle Pentecôte et repris à son
compte une vielle règle à redécouvrir aujourd’hui : “Dans ce qui est nécessaire,
l’unité; dans ce qui relève du doute, la liberté; en tout, la charité”.
Evêques, prêtres, laïcs tous responsables de l’Eglise.
La “collégialité épiscopale” a toujours existé, mais son application c’est Vatican II qui
l’a instituée dans l’Eglise. Aujourd’hui il y a presque 6.000 évêques dans le monde.
La collégialité est fondée par le Christ. C’est d’abord une expérience spirituelle, c’est
ensuite l’expérience de la coresponsabilité. Les évêques succèdent aux apôtres, ils
appartiennent à une même famille.
Les conférences épiscopales sont une autre innovation de Vatican II. Il manque au
Pape un petit sénat de membres venant de tous les continents, pas nécessairement
des cardinaux, mais des évêques qui sentent le pouls de la région et du continent où
ils vivent.
Vatican II a redéfini le rôle des laïcs dans l’Eglise, en affirmant que le baptême est
source d’apostolat et de responsabilité. Certes les laïcs n’exercent pas encore toutes
les responsabilités qu’ils pourraient, mais leur rôle est reconnu et apprécié.
Mais, nulle part, les femmes ne sont reconnues comme il le faudrait.
Et pourtant, elles ont une sorte de 6ème sens spirituel, un sens pour découvrir
l’invisible. Le Concile disait : “Lʼheure vient, lʼheure est venue où la vocation de la
femme s’accomplit en plénitude, lʼheure où la femme acquiert dans la cité une
influence, un rayonnement, un pouvoir jamais atteints jusqu’ici”. Mais “Humanae
vitae” en 1968 marqua un net recul sur les décisions conciliaires.
Formées, les femmes ne sont pas pour autant pleinement reconnues. Elles restent
interdites dʼhomélies pendant une messe !
Le processus conciliaire s’est comme “figé”.
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Quelle représentation s’en fait-on quand on dit : “Le tout n’est pas d’avoir une jupe,
c’est d’avoir quelque chose dans la tête” ?
L’image de la femme sublimant celle-ci comme “vierge et mère”, “gardienne du foyer”
est en décalage fort avec l’image que la femme se fait aujourd’hui d’elle-même.
80% des français sont favorables (pour 11% d’opposés) à l’ordination des femmes
(Sondage Sofres 2009). Vatican II invite les laïcs “à donner leur avis en ce qui
concerne le bien de l’Eglise” (L.G. 37). Une Eglise dont la moitié féminine n’est pas
entendue dans son questionnement, et dont tant de membres ne “s’y retrouvent
pas», répond-elle à sa mission évangélique. L’Eglise n’est certes pas une
démocratie, mais peut-elle ignorer la culture contemporaine du débat ? L’attente est
immense, à la mesure de celle qui a porté le Concile (Marie-Jo Thiel, “Femmes dans
l’Eglise du Christ” ; documentation catholique 19/11/2.006).
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