Le perroquet

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Le perroquet
Le perroquet est un animal que l’on connaît,
et tout le monde rêve de parler une fois avec
lui… On connaît les blagues où il tient le
rôle principal et on ne se prive pas de les
raconter.
Le perroquet, en plus d’être un animal
sauvage, est devenu un animal
domestique… Est-ce bien raisonnable ? Cela
ne fait-il pas encore plus augmenter le
trafic ? Telles sont les questions posées
dans ce document et à vous de lire les
réponses que l’on y apporte !
Document réalisé par Nadège
Hirsch
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Les espèces de perroquet
Il y a plusieurs espèces de perroquets, qui font partie du même ordre
que celui des perruches… Quels noms, quelles différenciations ?
Psittaciformes
Les perroquets, qui sont sans doute le groupe d’oiseaux le plus populaire au monde, font partie de l’ordre
des psittaciformes. Les psittaciformes sont divisés en trois familles différentes :
 Les Perroquets Propres (perroquets à queue courte) et les Cacatoès.
 Les Aras (perroquets à queue longue et étagée) et les Perruches à longue queue.
 Les perroquets proprement dit, c’est-à-dire les Loris et les Psittacules.
Le plus petit perroquet est le micropsitte à tête fauve (Micropsitta pusio) et d’autres espèces proches sont
aussi petites que lui : 85 millimètres. Minuscule, non ?
Quant au plus grand perroquet que l’on puisse trouver sur notre terre, il s’agit de l’ara hyacinthe
(Anodorhynchus Hyacinthinus), qui peut atteindre jusqu’à un mètre (imaginez un peu !) et peut peser de dix
à quinze kilos. Gloups ! Ce n’est pas un modèle à avoir chez vous, ça !
Animal tropical
N’allez pas chercher des perroquets à côté de chez vous : vous n’en trouverez pas, puisque le perroquet
est l’oiseau tropical par excellence. Aucune espèce n’est repérée en Europe, ni en Afrique du Nord, et
encore en Amérique du Nord. Par contre, il pullule en Océanie, en Inde et aux alentours, dans toute
l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale ainsi que dans une grande partie de l’Afrique, à Madagascar et
dans quelques régions perdues du Proche-Orient.
C’est donc dans l’hémisphère sud que l’on en trouve le plus. Au début du XXème siècle, on pouvait trouver
en Amérique du Nord la perruche de la Caroline, mais elle a maintenant disparu.
L’espèce la plus septentrionale est donc la perruche de l’Himalaya (Psittacula himalayana), qui se trouve
dans l’est de l’Afghanistan. Quant au perroquet le plus austral, c’est le conure magellanique (Enicognathus
ferrugineus), qui atteint la Terre de Feu.
C’est en Australasie et en Amérique du Sud que l’on trouve le plus grand nombre d’espèces : en effet, on
en recense cinquante-deux en Australie et septante et un au Brésil – mais en Amérique du Sud, les
groupes sont plus homogènes.
L’espèce la mieux répartie est la perruche à collier (Psitacula krameri), vue en Asie et en Afrique, ensuite
introduite au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, on en trouve un bon millier en GrandeBretagne, ainsi que quelques colonies en Espagne.
La plupart des espèces rares sont insulaires. Par exemple, sur les îles Antipodes, qui font une vingtaine de
kilomètres carrés, au sud de la Nouvelle-Zélande, on peut trouver deux espèces de perruches, du genre
Cyanoramphus, dont l’une est endémique, c’est-à-dire qu’elle ne vit que là-bas.
Les perroquets sont abondants dans les forêts tropicales pluviales de la plaine, même si en Australie et
dans certaines régions d’Amérique du Sud, on peut constater une forte préférence pour les milieux ouverts.
difficile à voir
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Les perroquets, même s’ils sont mondialement connus, ne sont pas toujours faciles à observer dans la
nature – dans une cage, c’est plus facile.
La plupart des perroquets sont de couleur verte – est-ce un perroquet, ou bien du feuillage ? – et vivent
dans le feuillage élevé de la forêt pluviale, ce qui ne permet aux passionnés de perroquets de n’entendre
que des cris et de ne voir que des passages fugitifs. Par exemple, le cacatoès à huppe rouge peut vivre
jusqu’à 1000 mètres d’altitude et ne descend au sol que très rarement. Mais d’autres espèces, comme la
perruche de Pennant peuvent se trouver jusqu’à 2000 mètres d’altitude, à la limite des neiges.
Par contre, on connaît mieux les espèces qui vivent dans les milieux plus ouverts ou près de l’homme.
Grâce à cela, on en sait maintenant beaucoup plus sur la perruche omnicolore, la perruche à croupion
rouge, la perruche d’Australie, le perroquet de Meyer ou encore la perruche-souris. Mais on ignore presque
tout d’espèces forestières de Nouvelle-Guinée, d’Afrique centrale et d’Amérique du Sud.
Mœurs, amours et alimentation
Si le grand électus vit en groupe de 80 individus, la perruche
d’Alexandra mène une vie en couple, et les aras adorent les baies… Et
les autres ?
multicolores
Les perroquets sont des animaux multicolores, vous le savez bien. Ils sont tout simplement magnifiques,
teintés de rouge, de vert ou de bleu… Il existe plus de trois cents plumages différents, et les citer prendrait
bien plus d’une page. Et les trois cents six espèces de perroquets les associent à merveille. Chaque
espèce a son propre plumage.
Chez la perruche de Pennant (voir photo ci-contre), le plumage est variable selon le climat. L’humidité
favorise les pigments sombres et la sécheresse les pigments brun-jaune. Quant aux jeunes bien nourris, ils
sont verts pour commencer et puis deviennent rouges, alors que d’autres, souvent moins alimentés, sont
rouges depuis le début.
Les plumages peuvent servir à différencier les mâles et les femelles. Par exemple, chez le grand électus,
les couleurs entre le mâle et la femelle sont si différentes qu’on penserait qu’il ne s’agit pas de la femelle
espèce. Chez le cacatoès à huppe jaune, par contre, le mâle et la femelle ne peuvent être différenciés que
grâce à la couleur de leur iris.
Les perroquets possèdent un puissant bec, très dur, dont la partie supérieure est grande, incurvée,
comprimée latéralement et très mobile. La partie inférieure, elle, est beaucoup plus petite, souvent voilée
par le plumage, mais peut accomplir un mouvement coulissant d’avant en arrière, ce qui aide au
décorticage et au broyage d’aliments. Quant à la langue des perroquets, elle est épaisse, charnue et dure
et, ayant de nombreuses papilles gustatives et tactiles, elle leur permet d’imiter la voix humaine, articulant
syllabes et paroles.
Ses yeux sont ronds et très attentifs à tout ce qui se passe autour d’eux – intelligents et curieux, voici les
deux adjectifs qui caractérisent le perroquet !!! Ils voient tout en couleur, et leurs yeux sont dix fois plus
sensibles aux couleurs que nous !
Les perroquets ont quatre doigts aux pieds : deux en avant réunis par une membrane étroite, les
postérieurs sont libres. Les doigts sont armés d’ongles forts et recourbés.
Certains perroquets possèdent une huppe, comme le cacatoès à huppe rouge, dont certaines des plumes
peuvent atteindre dix-sept centimètres. Selon son humeur, il peut soulever ou abaisser cette crête.
vieux perroquets
Les perroquets sont des animaux qui vivent vieux pour la plupart. Le cacatoès à huppe rouge, par exemple,
vit plus de cinquante ans en captivité. Certaines espèces atteignent une centaine d’années. Le plus vieux
perroquet était un cacatoès à huppe jaune qui a vécu jusqu’à cent vingt ans dans un zoo anglais.
Mais attention, tous les perroquets ne vivent pas si longtemps ! La perruche de Pennant atteint dix ans, tout
au plus.
journée de repos
Même si tous les perroquets n’ont pas les mêmes habitudes, la plupart des espèces tropicales sont actives
le matin et le soir, préférant se reposer durant la journée. La perruche terrestre, elle, est entièrement
nocturne et on connaît quelques espèces diurnes qui sont quelques fois actives la nuit, mais uniquement
lors de la pleine lune.
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La perruche à collier, elle, est active de jour. Elle vit en petite bande pour plus de sécurité et est vulnérable
aux attaques en piqué. Lors de la présence d’un rapace, les oiseaux s’unissent pour le harceler du bec et
des ailes tout en criant jusqu’à qu’il s’en aille. Pour dormir, ces perruches s’assemblent en grand nombre,
parfois par centaines. Les premières perruches arrivent au dortoir une heure avant le coucher du soleil,
quelques fois en s’abattant avec des cris, d’autres fois silencieusement. Après une vingtaine de minutes de
querelles, se disputant les « meilleures » places, le silence s’installe et la troupe s’endort.
D’ailleurs, les migrations des perruches de Latham, au-dessus du détroit de Bas, en Australie méridionale,
se déroulent normalement de nuit. Les perruches ondulées migrent aussi, du nord au sud, suivant les
saisons humides qui font brusquement apparaître de la végétation dans les régions arides. Lors des
périodes de sécheresse en Australie, elles vont alors fréquenter les zones côtières. En 1932, lors d’une
vague de chaleur, des millions de perruches ondulées migrèrent vers le sud. On put voir leur immense vol
qui défila dans le ciel pendant plus de quatre heures. On prétend d’ailleurs que cette perruche est capable
de prévoir le temps, car il n’est pas rare qu’elle arrive dans une zone juste avant la pluie. Elle serait ainsi
capable de reconnaître les nuages porteurs de pluies et de détecter les variations de la pression
atmosphérique.
en groupe
De nombreux perroquets sont grégaires. Les couples et les familles s’assemblent en bandes qui, en zone
aride, peuvent être énormes après une bonne raison de reproduction. En Australie intérieure, il n’est pas
rare de voir le ciel s’obscurcir lors d’un vol de cacatoès corellas à bec long ou de celui de perruches.
Le vol des perroquets, surtout celui des petits espèces, est rapide et direct. On peut également observer
chez certaines espèces un vol plus onduleux caractéristique, produit par des battements suivis de cours
vols planés.
Pour les plus grandes espèces, la façon de voler diffère quelque peu. Les aras sont des voiliers véloces et
leurs battements sont coutrs, alors que le microglosse noir et les cacatoès noirs volent lentement et
laborieusement – un peu comme un rapace.
Une seule espèce est inapte au vol : il s’agit du kakapo.
un chant peu mélodieux
Avez-vous déjà entendu plusieurs perroquets communiquer ? Si oui, vous avez sûrement eu « les oreilles
en compote » après cette séance… En effet, leurs appels métalliques sont grinçants et peu harmonieux –
ils sont établis sur une seule note ou, quelques fois, sur les combinaison de quelques-unes. Les seules
variations que l’on peut entendre reposent sur le rythme de la répétition.
Les grandes espèces ont tendance à avoir une voix rauque et basse, et les petites une voix aiguë, comme
cela nous paraît d’ailleurs, à nous humains, logique.
avides de fruits
La majorité des perroquets et perruches est végétarienne, ou presque, se nourrissant de fruits et de
graines, cueillies dans les arbres ou ramassées au sol : en effet, certains perroquets ont tendance à picorer
le sol tandis que d’autres voleront dans les branches à la recherche de baies et de bourgeons.
Les loris et les loriquets, qui font partie de la sous-famille des lorinés, sont strictement arboricoles et
mangent du pollen, du nectar et des fruits mous. On retrouve ensuite dans leur estomac ou dans leurs
jabots des insectes, sûrement avalés involontairement.
Par contre, pour le cacatoès noir, les larves de xylophages sont une nourriture essentielle.
Certains menus de perroquets restent encore un mystère aujourd’hui : de quoi se nourrit donc le
micropsitte ? On suppose qu’il prélève des lichens, mais on en a vu s’attaquer à des termites.
Pour manger, le perroquet se sert bien évidemment de son bec crochu, ustensile indispensable à sa vie
entière, puisqu’il l’utilise également pour grimper, saisissant une branche avant d’opérer un rétablissement.
De nombreuses espèces n’oublient pas qu’elles possèdent des pattes pourvues de griffes extrêmement
utiles, puisqu’elles s’en servent pour porter la nourriture au bec ou encore pour extraire adroitement les
amandes des noyaux ou décortiquer les noix.
La perruche ondulée est très bien adaptée à la vie aride et elle peut rester longtemps sans boire. Elle réduit
ses pertes en eau dues à la transpiration et produit une urine plus concentrée. En tirant suffisamment d’eau
des graines qu’elle mange, elle peut ainsi survivre sans boire pendant cinq mois. Et pourtant, malgré cette
résistance, des milliers de perruches ondulées meurent chaque année dans des périodes de sécheresse.
Les aras sont capables de parcourir plus de vingt-cinq kilomètres pour aller se nourrir, mais ils disposent
toujours d’une abondante quantité de nourriture.
nuits nuptiales
La maturité sexuelle varie d’une espèce à l’autre, mais en général, elle advient entre trois et quatre ans
pour les grandes espèces, seulement un à deux ans pour les plus petites.
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A ce que l’on sait, une majorité des espèces est monogame est la fidélité conjugale fait partie des valeurs
principales chez les perroquets et les perruches (on connaît d’ailleurs si bien les inséparables !). Ces liens
conjugaux sont renforcés par les soins du plumage et les nourrissages mutuels.
Mais il existe des exceptions : le kéa est polygame et le kakapo, aux parades collectives, est une espèce
où les mâles ne s’occupent pas de leurs petits après l’accouplement.
Les périodes de reproduction varient selon les espèces : la perruche de pennant (Australie) se reproduit
entre septembre et février, le cacaotès à huppe rouge (un peu au nord de l’Australie), de mai à octobre, et
chez la perruche à collier : d’août à novembre pour celles qui vivent en Afrique, et de décembre à juin pour
celles qui vivent en Inde !
Les parades sont très jolies, à base de courbettes, de tremblement des ailes, d’étalement de la queue,
d’élévation de la patte et de dilatation des pupilles. Chez la perruche de Pennant, il n’est pas rare de voir le
mâle nourrir la femelle afin de la séduire. Et c’est ensuite le mâle qui ira chercher un nid convenable pour
sa dame, qui le rejoindra ensuite.
Les perroquets nichent souvent dans les cavités d’arbres ou de termitières, parfois dans des tunnels
creusés dans les berges ou dans des crevasses rocheuses. Certains le rembourrent, comme le loriquet à
tête bleue qui le garnit de bois sec réduit en poudre.
Il existe quelques espèces, comme la perruche terrestre ou la perruche nocturne d’Australie, qui nichent
sous le sol, sous ou dans des touffes d’herbe. Les perruches-souris d’Amérique du Sud assemblent des
branchettes pour édifier un énorme nid collectif dans un arbre, où chaque couple a le loisir de posséder sa
propre chambre nuptiale.
petits bébés
Les œufs sont au nombre de deux à quatre, voire cinq pour les grandes espèces, mais peuvent aller
jusqu’à huit pour les petites.
La perruche à collier pond environ quatre œufs, mais seule la moitié survit, les autres étant la proie de
serpents ou d’oiseaux prédateurs. Chez d’autres espèces, comme chez la perruche d’Alexandra, la femelle
est tellement maladroite qu’elle casse beaucoup d’œufs en entrant ou en sortant du nid.
Les oeufs sont pondus un jour sur deux, peu à peu. En règle générale, même pour les espèces où les
couples sont liés, seule la femelle couve. Cependant, pour l’élevage des jeunes, on a pu remarquer la
participation de tout le groupe pour les petits d’un seul couple, spécialement chez le grand électus.
On compte de dix-sept à vingt-trois jours d’incubation pour les petites espèces, parfois jusqu’à cinq
semaines pour les grandes. A l’éclosion, les jeunes sont aveugles, nus et ne portent qu’un duvet dorsal
clairsemé, le plus souvent blanc.
Contrairement à beaucoup d’autres d’oiseaux, la perruche ondulée nourrit souvent le plus jeune et le plus
faible de ses poussins en premier, afin que toute la nichée survive, alors que d’autres espèces préfèrent
laisser mourir le plus fragile.
Le développement des petits est assez lent, puisque les poussins aras peuvent rester au nid jusqu’à trois
ou quatre mois. Cependant, d’autres quittent le nid après trois semaines. Après leur départ du nid, ils sont
encore nourris quelques temps par leurs parents avant de se débrouiller seuls. Cette période est variable,
et atteint quatre mois chez le cacatoès noir !
Les immatures ressemblent à des femelles ou sont plus ternes que les adultes. Une différence très nette
entre adultes et jeunes peut être observée chez le caïque vulturin du Brésil : la tête et les soies de
l’immature sont vert pâle. Quant au temps demandé pour être recouvert du plumage adulte, il varie d’une
espèce à l’autre ! Il ne peut s’agir que de quelques semaines, ou alors de quatre longues années…
Souvent, les jeunes immatures qui ne peuvent pas encore se reproduire forment de petits groupes.
le kakapo,
un oiseau étrange
Le kakapo, seul perroquet à ne pas pouvoir voler, est un oiseau très
étrange… Il vit seulement dans quelques petites îles du Sud et se fait
rare…
peu coloré
Le kakapo, qui signifie « perroquet de nuit » en maori, fait environ 63 cm de hauteur, le mâle étant un peu
plus grand que la femelle. Il peut peser jusqu’à trois kilos.
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Le kakapo possède un corps massif, trapu, avec de courtes ailes et de grands pieds. Ses yeux sont
davantage tournés vers l’avant que chez les autres perroquets, car le kakapo n’est pas vraiment exposé à
des prédateurs et n’a donc pas besoin d’un grand champ visuel. Son bec est épais et crochu, la base étant
entourée de quelques plumes raides.
Ses plumes lâches, teintées de vert mousse ou olive, ne sont pas très colorées, sans doute pour ne pas
attirer l’attention dans un paysage forestier. La femelle est un peu plus pâle et plus verte que le mâle.
en se dandinant
Le kakapo habite les épaisses forêts de montagne, à haute altitude. Il vit au sol la plupart du temps, en se
déplaçant à travers la végétation basse en se dandinant. Il demeure dans un territoire qu’il délimite par son
odeur mais peut aussi le quitter pour se nourrir ou bien pour gagner une aire de parades nuptiales.
Dans la journée, notre oiseau se repose dans une « loge » qu’il creuse sous un tapis de feuilles mortes. Il
peut ainsi ne pas être repéré, à moins qu’il ne bouge. S’il sent un danger, il demeure immobile et c’est sa
seule défense. Cela ne l’empêche pas, hélas, d’être la victime de chats ou d’hermines pour qui le kakapo
est un gibier facile.
Bien qu’il ne puisse voler, ce perroquet est un excellent grimpeur, comme ses congénères. Une fois perché
sur un arbre, il peut se lancer et planer jusqu’au sol sur ses ailes déployées, parvenant ainsi jusqu’à une
centaine de mètres de son point de départ.
indices
Le kakapo se nourrit surtout de baies d’arbustes subalpins, de tiges et de racines d’herbes. Lorsqu’il mange
de l’herbe, il mastique les tiges pour profiter des parties molles et de la sève. Lorsqu’il a terminé, il laisse
une balle lâche de matériaux fibreux pendre de la touffe. Ce sont ces ballons d’herbe qui constituent les
meilleurs indices de sa présence.
Ces végétaux sont très peu caloriques, ainsi le kakapo doit également se nourrir d’autres choses et
parcourir de grandes distances pour se ravitailler. Ainsi, il consomme fougères, champignons, fruits secs,
graines et petits lézards. On pense qu’il lui arrive également de manger des fleurs à nectar, puisque les
kakapos captifs se nourrissent aussi d’aliments sucrés.
long mugissement…
Les mœurs reproductrices du kakapo diffèrent beaucoup de celles des autres perroquets. Il ne niche que
certaines années, lorsque la nourriture est abondante, entre décembre et mai.
Le mâle quitte son territoire pour rejoindre, après avoir parcouru plusieurs kilomètres, une aire de parade
collective. En fait, le kakapo est le seul perroquet et l’unique oiseau néo-zélandais à parader ainsi sur une
arène, appelée aussi « lek ».
Ce lek est situé sur une arête dominant une vallée. Chaque mâle y aménage un sentier, en foulant les
herbes de ses pattes et en retirant les débris qu’il y trouve. Ensuite, il creuse des trous dans le sol, qui
mesurent de quarante à cinquante centimètres de larges sur douze centimètres de profondeur. Il va se tapir
dans l’un d’eux, les plumes ébouriffées et vibrant doucement.
Après avoir gonflé un sac logé dans sa gorge, il en expulse l’air en émettant un puissant mugissement.
Cela ressemble à un son de corne, et, amplifié par la cuvette, il emplit la vallée. Le mâle le répète une
cinquantaine de fois, à quelques secondes d’intervalle. Puis il s’arrête quelques instants et reprend ensuite.
Il arrive qu’un kakapo crie ainsi des heures entières avant qu’une femelle n’arrive. En plus des
mugissements, le mâle brait, gronde et ronronne ; hors des périodes d’accouplements, il siffle, grince ou
miaule. Il se met parfois à danser de façon assez curieuse, étalant les ailes et les agitant lentement,
claquant du bec et se balançant d’un pied à l’autre tout en se déplaçant.
… pour de petits poussins
La femelle arrive et répond en poussant un cri qui ressemble à « tching tching ». Dans les légendes
maories, on raconte que les deux oiseaux se livrent ensuite à une grande danse, mais cela n’a jamais été
observé par des naturalistes modernes.
Après l’accouplement, le mâle et la femelle se séparent et cette dernière creuse son nid au cœur des
racines d’un arbre. Elle le recouvre d’un matelas de plumes et de poudre de bois. Elle pond de deux à
quatre œufs et les couve seule.
A l’éclosion, les jeunes sont couverts d’un duvet blanc. Ils restent au nid pendant trois mois et sont très
vulnérables, dépendant uniquement de leur mère qui se repose près de l’entrée du nid et les nourrit de
baies régurgitées, une ou deux fois par nuit.
Livrés à eux-mêmes lorsque la femelle part chercher de la nourriture, il n’est pas rare que les jeunes soient
des proies de prédateurs et bien peu survivent…
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en voie de disparition
Les premiers explorateurs, en Australie, mangèrent les kakapos et au XIXe siècle, on voyait régulièrement
de ces perroquets dans les zoos européens.
Les maoris, qui habitaient jusque là sur l’île, se servaient des plumes de kakapos comme décoration : un
chapeau de plumes était un signe de richesse.
Et puis on commença à les observer. A ce sujet-là, deux anecdotes amusantes :
Une fois, un kakapo, très confiant, marcha vers un naturaliste, monta sur lui et s’installa sur sa tête.
A une autre reprise, un mâle, isolé sur une île, parada devant un naturaliste, mais abandonna devant
l’absence de réponse convenable.
Hélas, aujourd’hui, il ne reste que quarante kakapos. Les autorités compétentes néo-zélandaises ont fait de
la sauvegarde des kakapos l’un de leurs buts principaux, par le biais de la reproduction en captivité et de la
réintroduction !
Avoir un perroquet chez soi
Certes, il est plus rare de rencontrer une personne possédant un
perroquet qu’une autre possédant un hamster, un cochon d’Inde ou un
chat. Eh oui : avoir un perroquet demande de l’entretien…
il y a bien longtemps…
C’est en Asie que l’on trouve les premiers perroquets apprivoisés. Cela remonte à quelques milliers
d’années, déjà. Des élevages étaient éparpillés çà et là, dans des buts commerciaux et quelques fois
même à des fins alimentaires.
Chez les Grecs et les Romains, les possesseurs de perroquets étaient souvent enviés. Ce fut Alexandre le
Grand qui introduisit pour la première fois le perroquet en Europe. Pline l’Ancien écrivit même un traité sur
la façon d’apprendre à ces volatiles à parler. Leur chair était servie dans les riches banquets.
L’intérêt porté à ces animaux augmenta avec la découverte de l’Amérique. Les colons capturèrent les
perroquets déjà domestiqués dans les villages indigènes et les rapportèrent en Europe. Durant la longue
traversée, ils leur donnaient de la valeur en leur apprenant à parler.
très intelligent
Le cerveau d’un perroquet est très développé et ses facultés intellectuelles dépassent celles de nombreux
autres oiseaux. Ses sens sont aigus, et sa mémoire excellente, ce qui lui permet justement de se
remémorer différents sons entendus et de les imiter.
Dans le passé, les éleveurs s’intéressaient beaucoup aux espèces de grandes tailles : les clients adoraient
la compagnie quasi-humaine d’un gros perroquet qui se tenait sur son perchoir dans une des vastes pièces
de la maison. Ils passaient plusieurs heures par jour à l’apprivoiser et à lui apprendre à parler.
Les temps ont changé et de nos jours, bien des personnes préfèrent installer une petite cage ou une petite
volière dans de petits appartements de ville, à l’intérieur d’une pièce commune – cuisine ou balcon.
Le perroquet peut parfaitement s’habituer à la vie en captivité et peut généralement être apprivoisé, mais il
faut suivre quelques règles de base ; et peut-être qu’après quelques temps, vous vous trouverez en
compagnie d’un oiseau qui s’est attaché à vous, à tel point qu’il refusera même la compagnie d’un oiseau
du sexe opposé mais de sa propre espèce. On a même observé un perroquet gris imitant des gestes
humains : il levait un pied, comme son maître. Et ajoutons que les perroquets peuvent être droitiers ou
gauchers, comme l’homme.
quelles espèces ?
Pas toutes les espèces sont adaptées à la vie en captivité. Celles qui y sont le mieux sont sans doutes les
individus déjà nés en captivité et habitués dès le départ au contact de l’homme. Par exemple, les perruches
ondulées, pour la plupart du temps. De plus, tous les perroquets ne parlent pas ! Il existe des espèces
parlantes, d’autres plus réticentes, mais même sur les premières, il peut arriver de tomber sur un oiseau
peu doué…
Voici les espèces adaptés à la vie en captivité, avec pour recommandation impérative : ne jamais avoir de
perroquet seul :
 Les inséparables : (voir photo) attention, comme l’indique le nom, il est inimaginable de n’en avoir
qu’un ! Il faut toujours posséder un couple, ou bien un groupe formé de plusieurs couples (un oiseau
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déparié est persécuté et peut même être tué par ses congénères). Ce sont des perruches qui
s’apprivoisent facilement, mais on ne peut pas les former à la parole. De plus, il est très facile d’avoir
des petits ! Vous pourrez les voir dormir dans une position originale : accrochés à l’envers, une position
qu’ils reproduisent dans la nature pour attraper leur nourriture. Dernier petit détail : il faut que la
température du lieu où ils se trouvent ne descende jamais à moins de 15°C.
Le perroquet d’Amazonie : ces oiseaux mesurent une quarantaine de centimètres. Ce sont des
oiseaux idéaux, puisqu’ils s’apprivoisent facilement (au bout d’un moment, vous pourrez même vous
balader avec votre animal qui sera perché sur votre épaule) et peuvent vivre plus de quatre-vingts ans
en cage, s’ils sont bien traités (attention donc à ne pas en acheter un sur un coup de tête !). Cette
espèce de perroquet s’attachera beaucoup à son maître et on relève même des cas où le perroquet se
serait laissé mourir après la disparition de son maître…
L’ara : certains aras peuvent mesurer plus d’un mètre de long. Ils possèdent une mémoire
exceptionnelle et peuvent se montrer jaloux de l’affection que leur maître porte aux autres membres de
la famille. Ils n’oublient jamais les gentillesses, ni les torts qu’on leur a faits et ils ont tendance, dans ce
dernier cas, à se venger, même très longtemps après. On a vu quelques spécimens dépasser cent ans
d’âge. Et n’oubliez pas : ce sont des oiseaux qui ont besoin de bouger et il est impératif de les libérer
régulièrement dans la maison ou dans le jardin.
L’aratinga : ils font de 25 à 30 cm. Ils sont faciles à apprivoiser et ils peuvent très vite répéter quelques
mots.
Le mélopsittacus : c’est l’espèce la plus répandue à travers le monde. Ce sont des oiseaux très
recherchés : ils sont magnifiquement colorés et peuvent apprendre quelques tours et il arrive qu’on
obtienne avec eux des résultats surprenants en matière de langage. Comme il s’agit d’oiseaux nés en
captivité, vous n’aurez probablement aucun problème d’accoutumance.
Il y a encore beaucoup d’autres espèces, mais nous vous avons présentés uniquement les
principales…
une cage spacieuse
Les perroquets et perruches ont besoin d’une cage spacieuse qui leur permette de remuer librement et
dans laquelle ils puissent disposer d’un nombre suffisant de perchoirs, de façon à satisfaire leur insatiable
désir de grimper.
Si vous possédez une volière qui est dehors, renseignez-vous bien sur les capacités à supporter le froid de
vos oiseaux ! La plupart du temps, il est beaucoup plus raisonnable que vos perroquets et perruches
passent l’hiver dans un local chauffé entre 15 et 18°C. Il faut qu’ils puissent disposer de quelques rayons de
soleils au moins trois heures par jour, tout en conservant un petit bout d’ombre s’ils en ont assez des bains
de soleil. Attention : ces volatiles ne supportent pas la fumée et encore moins les taux d’humidité élevés.
quasi omnivore
Mais comment allez-vous donc nourrir votre perroquet ? Pas bien compliqué ! Les graines de tournesol sont
l’aliment le plus communs pour les perroquets qui ont le bec assez grand pour les décortiquer. Bien sûr, il
faut souvent ajouter d’autres graines – mélange que vous trouverez facilement dans le commerce.
Ils adoreront manger du maïs ou du riz, ramollis, et des fruits. Tous les perruches ont besoin de fruits
frais (bananes, raisins, pommes) et de fruits secs (noix, amandes, pignons).
Les perroquets aiment surtout la partie charnue des légumes qu’ils peuvent ronger : carottes, concombres,
choux, queues d’asperges et fèves seront appréciés par vos oiseaux. Ils aiment également le biscuit à
l’œuf, le pain et les pommes de terre bouillies.
Pendant la reproduction, il est indispensable d’apporter un complément alimentaire à vos perroquets. Une
pâtée à l’œuf, par exemple (biscuits réduits en poudre et œufs) ou alors de la carotte fraîche et râpée.
Attention ! Le persil et les amandes amères sont des poisons très dangereux pour le perroquet. Et il est bon
de se rappeler qu’à l’époque de la mue, il faut leur donner de la mie de bain ou des biscuits trempés dans
du vin pour combattre l’état maladif et activer le travail de la nature.
Quant à la viande, elle est considérée comme une nourriture malsaine, qui provoque des démangeaisons
de la peau !
hygiène
Vous laverez bien sûr la cage de votre volatile régulièrement, selon le nombre de perroquets qui s’y
trouvent et de la grandeur de celle-ci. Mais vos oiseaux auront aussi besoin de faire leur toilette. Voilà
pourquoi il faut mettre à leur disposition une baignoire d’eau dans laquelle ils prendront plaisir à se baigner !
N’hésitez pas non plus à étaler une couche d’herbes et de branches, afin qu’il puisse s’y rouler, comme ils
le feraient dans la nature.
des petits ?
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Si vous avez un couple, il faut vous attendre à avoir des petits. Si la façon de nicher diffère beaucoup dans
la nature, en captivité, tous les espèces acceptent le nid en bois en forme de petite caisse ou façonné dans
un tronc creux. Les dimensions du nid seront bien évidemment proportionnelles à la taille du perroquet. Sur
un côté du nid, il faudra percer de petits trous d’aération et y faire un petit guichet afin que vous puissiez
vérifier l’état de la couvée.
Les perroquets n’ont pas besoin de matériel pour rembourrer leur nid. La pondaison a lieu une ou deux
semaines après l’accouplement. Ensuite, la période d’incubation est variable et les petits mettront un
certain moment à être indépendanst, et, même lorsqu’ils le seront, il est bien de les laisser en famille le plus
longtemps possible, pour assurer un excellent développement. Ensuite seulement, au prochain
accouplement, on peut les séparer.
lui apprendre à parler
Tous les perroquets, comme il l’a déjà été dit précédemment, ne sont pas aptes à parler, mais certaines
espèces répéteront vos mots. Tous les soirs, dites-lui « bonsoir » et tous les matins « bonjour ». Quand il
répète, récompensez-le ! Il ne comprend bien sûr pas les mots, mais a bonne mémoire.
C’est aussi un excellent imitateur : il peut imiter les chants de cinquante-cinq oiseaux différents.
Protéger les perroquets
Parce que l’homme envahit son milieu naturel comme jamais, parce
qu’il ne fait plus attention aux si jolis perroquets et les traite comme
de la marchandise, certaines espèces sont terriblement menacées…
forêt, toi qui t’en vas…
Si certaines espèces se sont très bien habituées à l’homme (le cacatoès rosalbin, par exemple, est
abondant dans plusieurs villes, on peut voir de petites bandes de touis tiricas se rencontrer dans des parcs
entourés de gratte-ciel et il est de plus en plus commun de rencontrer des perroquets à Sao Paulo comme
on voit des moineaux à Genève et les perruches à collier en manque d’arbres se rabattent sur des
bâtiments à l’abandon ou même des cavités à proximité des bruyantes places de marché), d’autres ont
beaucoup de mal à supporter la destruction de leur habitat ; cela est valable notamment pour les espèces
qui vivent dans les forêts pluviales.
Aujourd’hui, déjà dix espèces de perroquets ont disparu et n’existent plus que sous forme naturalisée dans
les musées. Quelques espèces ont peut-être existé il y a longtemps et elles sont connues grâce aux restes
subfossiles ou aux témoignages d’anciens explorateurs.
L’espèce la mieux connue, qui a aujourd’hui disparu, est sans doute la perruche de la Caroline : le dernier
exemplaire est mort le 21 février 1918, au zoo de Cincinnati. Et même dans ce cas, les raisons de la
disparition demeurent obscures. Cependant, il faut le prendre comme un sérieux avertissement.
Comme vous l’avez compris, la destruction des milieux naturels est la plus grande cause, notamment
lorsqu’on coupe de nombreux arbres dans les forêts tropicales. Quant aux espèces confinées à de petites
îles, elles sont tout particulièrement menacées. De plus, d’autres perroquets doivent faire face aux espèces
introduites inconsciemment par l’homme. La perruche de Maurice, par exemple, doit lutter avec des
perroquets et des mainates pour la possession de sites de nidification. Elle est aussi en butte aux rats et
aux singes importés qui pillent ses nids. Tous ces facteurs ont donné le résultat suivant pour la perruche de
Maurice : seulement onze individus vivent encore aujourd’hui sur l’île. Qu’en sera-t-il demain ?
danger pour les cultures
C’est souvent pour protéger les cultures agraires que de véritables massacres de perroquets ont été et sont
toujours organisés, tuant ces oiseaux des façons les plus cruelles qui soient.
Mais le plus souvent, les méfaits qu’on leur reproche sont très exagérés et les perroquets compensent bien
leurs dégâts en mangeant de nombreux insectes qui pourraient être encore plus néfastes pour l’agriculture
qu’eux-mêmes.
mets raffiné
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Les perroquets sont tués pour l’alimentation ou non, dans de nombreuses régions du monde. La chair de
l’ara macao est, par exemple, considérée comme mets de choix ; de plus, la grande taille de cet oiseau en
fait une proie facile.
La chasse n’est toutefois pas une menace grave, à part pour les espèces qui sont déjà gravement
menacées, comme pour les amazones des Antilles.
commerce fatal
Chaque année, environ 600 000 perroquets sont exportés, la plupart ayant été capturés dans la nature. On
en compte aujourd’hui des millions à travers le monde et si, sous les tropiques, il n’est pas rare de voir un
homme avoir un perroquet en cage, les marchés les plus rentables sont ceux qui se trouvent en Europe, en
Amérique du Nord et au Japon.
Les expéditions de capture atteignent des lieux de plus en plus reculés : en effet, plus les espèces
deviennent rares, plus leur traque est intense.
Souvent, les perroquets sont capturés et transportés dans des conditions « inhumaines ». Les collecteurs
préfèrent prélever des jeunes au nid et n’hésitent pas à abattre l’arbre de nidification et à tuer les adultes.
Les oiseaux sont ensuite transportés plusieurs jours dans des boîtes, sans nourriture ni eau. Pour échapper
aux contrôles mis en place, les trafiquants se montrent rusés, liant les becs et les pattes des perroquets
avant de les cacher dans des enjoliveurs de voiture ou des valises à double-fond.
Les organismes de contrôle estiment que pour chaque perroquet proposé dans une boutique, quatre à dix
autres n’ont pas survécu… Mais cela suffit à rendre le commerce rentable !
acheter un perroquet, ou pas ? Telle est la question… Oui, adoptez un perroquet chez
un ami qui a eu des petits, mais n’allez pas en chercher dans des animaleries… !!!
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