Devoir facultatif Terminale S Exponentielle Partie A « Rappel » : L’ensemble des nombres rationnels , noté Q (comme quotient), est l’ensemble de tous les nombres pouvant s’écrire sous la forme a/b où a et b sont des entiers relatifs. Les Grecs anciens étaient persuadés que tous les nombres sont rationnels…jusqu’à Pythagore, en effet 2 Q alors que 2 existe puisque c’est la diagonale d’un carré de côté 1. On va le prouver. On rappelle une propriété vue ou entrevue au collège : tout nombre entier s’écrit de façon unique sous forme de produit de nombres premiers. 1 ) Montrer que si n est un entier alors : n pair n 2 pair . 2 ) Prouver que 2 Q par l’absurde. Méthode : supposer donc que 2 peut s’écrire sous la forme a / b où a et b sont des entiers sans facteur commun (c'est-à-dire qu’on suppose que a / b est la forme irréductible de 2 ) et en déduire une contradiction. la fraction Partie B On peut sauter les questions 1 à 4 si on fait ensuite correctement la partie C. x 1 ) On considère f définie sur I = [0 ; 1] par f x e 1 x x2 xn ... . 1! 2! n! Montrer que pour tout x de i, 0 f ' x 1. En déduire que f 0 f 1 . 2 ) En utilisant g définie par g x f x x 1 , montrer que f 1 f 0 . n! n! 1 1 1 3 1 3 ) On pose un 1 ... . Montrer que e1 un e puis que 0 e un . 1! 2! n! n! n! 1 4 ) On pose vn un pour tout entier n . Montrer que les suites un et vn convergent vers e , mais n.n! avec des sens de variations opposés. En déduire que pour tout n , un e vn . 5 ) On va montrer par l’absurde que e Q. On suppose donc que e peut s’écrire sous la forme p / q où p et q sont des entiers. Montrer qu’on a alors N pq ! qq !uq est un entier…compris dans 0 ; 1 . Partie C On va montrer que la convergence de un vers e est un cas particulier d’un résultat plus général : pour tout x x2 xn x de [0 ; 1], si on pose wn 1 ... , alors la suite wn converge vers e x . Soit n IN n 0 . 1! 2! n! 2 n x x x x 1 ) On pose g ( x) 1 ... pour 0 x . Prouver que g ( x) e . 1! 2! n! n x x 2 ) On pose h( x) zn g ( x) pour 0 x 1. Prouver que e hx . n.n! 3 ) Soit x un réel fixé de [0 ; 1]. Montrer que la suite wn est convergente vers un réel qu’on note L. 4 ) On s’autorise la notation (naturelle) : si la suite an définie par an alors l n b k 0 k converge vers un réel l , bk . Montrer qu’on a prouvé dans ce qui précède que pour tout x de [0 ; 1], k 0 C’est vrai en fait pour tout réel xk x e . k 0 k! x mais pas prouvé ici (si x 0 , la suite wn n’est plus croissante…, si x 1, 2) est fausse…etc) Partie D Quelques repères historiques. Aucune question n’est posée ! Au dix huitième siècle, on a distingué, parmi les nombres irrationnels, ceux qui sont algébriques = solution d’une équation à coefficients dans Q et ceux qui ne le sont pas (on les a qualifiés de transcendants). Bien sûr, 2 est algébrique puisqu’il est solution de l’équation 1.x 2 0. Dates de quelques preuves : e est irrationnel (Euler, 1737), est irrationnel (Legendre, 1795), e est transcendant (Hermite, 1873), est transcendant (Lindemann, 1882). Plus proche de nous : en posant pour s entier, s 2 , 2 1 ( s) s , lire « zéta », (3) est irrationnel (Apéry, 1979) et même il existe une infinité d’entiers s impairs tels n 0 n (s) ( 2) , dont la valeur surprenante ( 2 / 6 ) avait été obtenue par Euler dès 1745, est transcendant ; mais personne ne sait si (3) est transcendant. que est irrationnel (Rivoal, 2000). En 2014, on sait que