INDICATIONS ET PROCEDURES D’ADMISSION Lits Halte Soins Santé Fontainieu SOS Habitat et Soins Adresse 20 Chemin de Fontainieu 13014 Marseille Tél. : 04.95.06.23.90 Fax. : 04.91.69.28.61 [email protected] Cadre Infirmier LHSS Fontainieu : Nathalie Honorat 1. Public accueilli D’une façon générale L’indication d’admission en LHSS est d’ordre sanitaire. Elle sera donc toujours posée par le médecin coordinateur. Toute personne adulte, sans limite d’âge, ne disposant pas de domicile, dont la pathologie ou l’état général, somatique et/ou psychique nécessite des soins infirmiers mais non une prise en charge hospitalière ou médico-sociale spécialisée peut être accueillie. Les couples sont acceptés. L’accès est ouvert quelle que soit la situation administrative. Le droit de visite est garanti. De manière exceptionnelle, et afin d’éviter des séparations traumatisantes, un accompagnant, en fonction des places disponibles, pourra également être accueilli, notamment un enfant accompagnant une mère seule pour qui l’admission en LHSS est nécessaire et préparée. Les animaux ne sont pas admis pour des raisons d’hygiène, mais un partenariat est recherché avec un chenil. Contre indications liées à la complexité des soins nécessaires ou à la gravité de la pathologie présentée Les LHSS ne sont en aucun cas une alternative à l’hospitalisation. Ils n’en ont pas les moyens : présence médicale à mi-temps, pas d’astreinte médicale, pas de plateau technique. Déroger à cette règle ferait courir aux patients des risques graves. C’est pourquoi tout patient nécessitant une hospitalisation sera obligatoirement dirigé vers l’hôpital. Cette décision est prise par le médecin des LHSS. 1 Ce qui limite les temps d’admission à ceux de la présence du médecin, sauf en cas d’accord préalable pris en concertation avec l’infirmier cadre de santé et le médecin orienteur, lorsqu’il est un partenaire habituel. Dans ce cas, le patient sera hébergé provisoirement dans un lit, et verra le médecin dès le lendemain matin, ou le Lundi qui suit le week-end. Les soins suivants ne peuvent être assurés au sein des LHSS : - Perfusions (parce que l’indication de perfusion se pose en cas de maladie grave, à laquelle les LHSS ne peuvent et ne doivent pas répondre) - Seringue électrique - Tout traitement administré autrement que par voie orale ou injectable intermittente - Oxygénothérapie - Dialyse péritonéale - L’utilisation d’une chambre implantable - Tout geste invasif : prélèvement biopsique, examen spécialisé au lit du malade, ponction… - Pansements douloureux nécessitant une analgésie centrale - Soins palliatifs Les pathologies suivantes ne pourront être prises en charge : - Bien sûr toute affection aiguë nécessitant une hospitalisation - Les états susceptibles de décompenser gravement en 24 heures : Insuffisance cardiorespiratoire grave Insuffisance rénale terminale Syndrome infectieux grave persistant plus de 48 heures sous traitement adapté Suspicion de pathologie chirurgicale Nécessité d’une surveillance métabolique quotidienne hors glycémie Insuffisance médullaire post chimiothérapie… Les indications les plus fréquentes Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive, elle ne peut inclure tous les cas particuliers, pour lesquels le médecin coordinateur prononcera ou non l’admission. - - - Personnes sortant d’une hospitalisation aiguë et refusant une hospitalisation en moyen séjour, et dont l’état de santé nécessite la poursuite de prises médicamenteuses, le repos et une alimentation correcte. Toutes conditions qu’elles ne trouveront pas dans la rue. Altérations de l’état général, ne nécessitant pas une hospitalisation, mais un repos et une amélioration de l’état nutritionnel Traumatismes de toutes sortes : contusions multiples (la rue est un milieu violent), plaies, fractures des membres supérieurs entraînant une incapacité à faire face à la vie de la rue, fractures des membres inférieurs rendant la marche impossible, plâtres ou immobilisations des membres inférieurs nécessitant un traitement anticoagulant. Pathologies des pieds : plaies, infections … 2 Surinfections communautaires ou saisonnières de bronchite chronique, nécessitant une mise à l’abri d’une dizaine de jours et une surveillance infirmière Pathologies cardiovasculaires, nécessitant l’équilibration d’un traitement de fond, en lien avec les médecins spécialistes Diabètes insulino ou non insulinodépendants Pathologies infectieuses ne nécessitant pas une hospitalisation, mais une prise régulière d’antibiotiques : pathologies génitales, urinaires, cutanées … Troubles psychiatriques : L’ensemble des structures d’accueil et d’hébergement décrivent une augmentation importante de personnes à la rue qui présentent des troubles psychiatriques sévères et qui, en d’autres temps, auraient pu relever d’une hospitalisation psychiatrique mais qui restent livrées à ellesmêmes sans véritable suivi. Dans les centres d’urgence, deux personnes sur cinq souffrent de mal-être, une sur cinq a des troubles psychiatriques. Selon une enquête du SAHIP 1, 42,7% des personnes hébergées en centre d’urgence nécessitent des soins psychologiques, et 20,2% des soins psychiatriques. Ainsi, les pathologies psychiatriques, à condition qu’elles soient stabilisées, ne sont pas une contre indication à l’admission dans les LHSS. L’établissement travaillera en partenariat étroit avec les hôpitaux psychiatriques et les CMP. 2. Admissions Il n’y a pas de liste d’attente. Il est demandé par conséquent aux partenaires qui souhaitent adresser une personne aux LHSS et sont confrontées à l’absence de places, de nous rappeler régulièrement. a) Conditions d’admission Rappelons que la demande d’admission doit être portée par un médecin. L’admission au sein de la Halte Soins Santé est prononcée, par le Cadre Infirmier/Chef de service, après avis du médecin de la Halte Soins Santé, qui évalue et identifie le besoin sanitaire de la personne, la pertinence médicale de son admission dans le dispositif et exclut donc la nécessité d’une prise en charge hospitalière. Les modalités d’accès pratiques s’appuieront sur les outils transmis ultérieurement, notamment la fiche d’identification médico-sociale. Des conventions ou des protocoles seront signés entre le centre et ses partenaires. b) Modalités de régulation des entrées 1 Sur proposition médicale, ou du médecin d’une équipe sociale Schéma de l’accueil de l’hébergement et de l’insertion à Paris, 2000-2005 3 - Après renseignement de la fiche d’identification médico-sociale La demande d’admission est traitée par le cadre infirmier chef de service Après validation par le médecin des LHSS En fonction des conventions ou des accords spécifiques avec les partenaires habituels, ces modalités peuvent être allégées, mais devront toujours comporter l’avis du médecin orienteur et du médecin des LHSS. Enfin, il est nécessaire de rappeler que le Centre ne doit en aucun cas se substituer aux services de l’hôpital. Il s’agit de permettre la continuité de soins et de proposer un temps de repos avec soins infirmiers pour les personnes sans-abri. 3. Prise en charge lors de l’admission Lors de l’arrivée de la personne au sein de la Halte Soins Santé, elle est immédiatement dirigée vers le médecin coordinateur pour une consultation médicale approfondie assortie d’une prescription (traitements et soins) adaptée. Elle est ensuite accompagnée par un infirmier ou un aide soignant à sa chambre afin qu’elle s’y installe. La structure et son fonctionnement seront ensuite présentés au patient par le Cadre Infirmier. Un document individuel de prise en charge est établi conformément à l’article L. 311-4 du CASF et au décret N° 2004-1274 du 26 Novembre 2004. Le livret d’accueil, le règlement de fonctionnement, la charte des droits et des libertés et un questionnaire de satisfaction lui sont remis et explicités, conformément à la loi du 2 Janvier 2002 du CASF. A l’issue de cet entretien avec le Cadre Infirmier, le patient est reçu par le travailleur social afin d’établir un bilan /diagnostic de sa situation sociale générale. Seront notamment analysés les éléments suivants : situation administrative (papiers d’identité, domiciliation….) point sur les droits sociaux et revenus (minima sociaux …) situation familiale. 4. Durée du séjour La durée de séjour prévisionnelle est inférieure à 2 mois. La durée du séjour est corrélée à la durée des soins. Elle est adaptée au cas par cas selon les spécificités de chaque patient (pathologie dermatologique nécessitant plusieurs semaines de soins par exemple). Durant le temps de séjour, l’accompagnement par l’assistante de service social permettra de susciter, puis de faciliter la sortie de l’univers de la rue. 4 5. La sortie Le motif de sortie est d’ordre sanitaire. La sortie du centre est avant tout liée à l’état de santé du patient. Elle est donc soumise à l’accord du médecin coordinateur, après avis de l’équipe sanitaire et sociale qui le suit. Le chef de service voit systématiquement les patients à leur sortie, et recueille le questionnaire de satisfaction. Modes de sortie Chaque fois que possible, et avec l’accord du patient, le retour à la rue est évité. L’équipe toute entière, en lien avec les partenaires sociaux des LHSS, s’attachera à atteindre cet objectif. La durée de séjour peut être pondérée, sur avis médical, par une opportunité d’ordre social à court terme. Les préparations à la sortie sont élaborées durant le temps de séjour : leur développement dépend étroitement de la volonté du patient ainsi que du temps passé dans la structure. Mais la sortie peut également se faire par un retour dans le circuit de l’urgence, si la personne le souhaite. Aucune orientation ne sera imposée. Le patient accueilli est libre de quitter, quand il le souhaite, la structure des LHSS, sans formalité particulière. Le non – respect du règlement de fonctionnement peut entraîner l’éviction de la structure d’accueil. 6. L’accompagnement social Un accompagnement social, non obligatoire, sera proposé aux personnes accueillies. Ces dernières sont en situation de précarité et de rupture. L’errance institutionnelle est devenue pour elles, un mode de vie au même titre que l’errance géographique. Le service social du Centre Fontainieu permettra ici la continuité et l’étayage de l’accompagnement, la cohérence entre les différents partenaires potentiels. L’accompagnement social servira de tiers entre la demande de la personne accueillie et les possibilités de réponses institutionnelles. Il s’agit d’ouvrir le champ des possibles en mobilisant la personne dans sa capacité à redevenir actrice de son parcours. Ainsi la durée de la prise en charge au sein des Lits Halte Soins Santé pourra être l’opportunité, pour les personnes accueillies, de prendre conscience d’une aptitude à faire autre chose que de rester dans l’errance. L’amorce ou la reprise d’un parcours d’insertion, et la préparation d’une sortie adaptée à chaque situation personnelle pourra éviter un retour à une situation de précarité ou à la rue, si la personne le désire et si la situation le permet. Ainsi, la prise en charge sociale proposée, le sera en collaboration étroite avec les institutions sociales accompagnant déjà les personnes. 5