TP N°3 de physique (suite) : Activité documentaire 1 : Distances astronomiques Le voyage le plus long Imaginons que vous vouliez traverser les Etats-Unis en allant de Portland, dans le Maine, à Portland dans l’Oregon. La distance qui sépare ces deux villes est de quatre mille huit cent kilomètres environ. Le périmètre de la Terre à l’équateur ne fait qu’un peu plus de huit fois cette distance, soit quarante mille kilomètres. La distance de la Terre à la Lune n’est que d’à peu près neuf fois le tour de la Terre à l’équateur, soit trois cent soixante dix mille kilomètres. Qu’y a-t-il au-delà ? Eh bien, Vénus, lorsqu’elle passe au périgée de la Terre, n’est qu’à un peu plus de cent fois la distance de la Terre à la Lune, soit quarante millions de kilomètres. Pluton, qui est plus près de nous en ce moment qu’elle ne le sera jamais, est tout de même encore à quatre mille cinq cent millions de kilomètres, soit cent fois plus loin que Vénus. Sortons maintenant du système solaire et allons dans les étoiles. La plus proche de nous est près de neuf mille fois plus loin que Pluton. C’est Alpha du Centaure, qui est à quarante millions de millions de kilomètres de nous. Et c’est l’étoile la plus proche du Soleil ! Le diamètre de la Voie Lactée, notre galaxie, est de vingt trois mille fois la distance de la Terre à Alpha du Centaure. La distance de la Terre à la Galaxie d’Andromède, la première galaxie d’une quelconque importance en quittant la nôtre, est de vingt trois fois le diamètre de la Voie Lactée. Et la distance qui nous sépare du quasar le plus éloigné est de quatre mille fois la distance à la galaxie d’Andromède. Parlons temps, maintenant. Il faut quelques jours pour aller sur la Lune, quelques mois pour aller sur Vénus ou sur Mars. Quelques années pour atteindre les planètes géantes du système solaire. Et nous ne pouvons guère espérer aller plus loin. Le voyage jusqu’à l’étoile la plus proche, dans l’état actuel de notre technologie, prendrait des centaines de milliers d’années. Isaac Asimov « Mais le docteur est d’or » Ce texte est extrait d’une préface d’un numéro de IASFM, magazine de science-fiction américain dont I. Asimov (1920-1992), fut rédacteur en chef. Il traite des hypothèses qu’ont pu faire les auteurs de sciencefiction à propos du voyage interstellaire. Asimov est l’auteur du cycle « Fondation » et de nombreuses nouvelles traitant de robots. Il passera à la postérité pour ses « trois lois de la robotique ». Le film « I Robot » est tiré d’un de ses romans. 1. D’après les données du texte, calculez « le diamètre de la Voie Lactée », « la distance de la Terre à la Galaxie d’Andromède » et « la distance qui nous sépare du quasar le plus éloigné ». Exprimez vos résultats en km et en notation scientifique. diamètre de la Voie Lactée : distance de la Terre à la Galaxie d’Andromède : distance qui nous sépare du quasar le plus éloigné : 2. Si notre technologie nous permettait de voyager à la vitesse de la lumière, combien de temps nous faudrait-il pour atteindre : la Lune ? Vénus ? Pluton ? Alpha du Centaure ? la galaxie d’Andromède ? le quasar le plus éloigné ? À combien d'années-lumière se situent ces différents objets ? Temps mis lors d’un voyage à la vitesse de la lumière Distance en années-lumière Lune Vénus Pluton Alpha du Centaure galaxie d’Andromède quasar le plus éloigné Activité documentaire 2 : « Regarder loin, c'est regarder tôt » Nous savons aujourd'hui que, comme le son, la lumière se propage à une vitesse bien déterminée. En 1675, étudiant le mouvement des satellites de Jupiter, l'astronome danois Römer a mis en évidence certains comportements bizarres. Ces comportements s'expliquent si on admet que la lumière met quelques dizaines de minutes pour nous arriver de Jupiter. Cela équivaut à une vitesse d'environ trois cent mille kilomètres par seconde, un million de fois plus vite que le son dans l'air. Il faut bien reconnaître que, par rapport aux dimensions dont nous parlons maintenant, cette vitesse est plutôt faible. À l'échelle astronomique, la lumière progresse à pas de tortue. Les nouvelles qu'elle nous apporte ne sont plus fraîches du tout ! Pour nous, c'est plutôt un avantage. Nous avons trouvé la machine à remonter le temps ! En regardant "loin", nous regardons "tôt". La nébuleuse d'Orion nous apparaît telle qu'elle était à la fin de l'Empire romain, et la galaxie d'Andromède telle qu'elle était au moment de l'apparition des premiers hommes, il y a deux millions d'années. A l'inverse, d'hypothétiques habitants d'Andromède, munis de puissants télescopes, pourraient voir aujourd'hui l'éveil de l'humanité sur note planète … […] Certains quasars sont situés à douze milliards d'années lumière. La lumière qui nous en arrive a voyagé pendant douze milliards d'années, c'est-à-dire quatre-vingt pour cent de l'âge de l'Univers … C'est la jeunesse du monde que leur lumière nous donne à voir au terme de cet incroyable voyage. Hubert Reeves « Patience dans l'azur » — éditions du Seuil — 1981 1. La nébuleuse d'Orion, visible à l'œil nu comme une petite tâche floue par une nuit sans lune, est distante de 1500 années lumière. Exprimer cette distance en km. 2. Commenter la dernière phrase du texte en expliquant pourquoi la faible vitesse de la lumière à l'échelle astronomique est "plutôt un avantage". 3. En 1974, un message radio a été envoyé depuis le radiotélescope d'Arecibo (île de Porto-Rico) vers l'amas d'Hercule, groupe d'étoiles situé à 25 000 années de lumière de la Terre. Les ondes radio se propagent à la même vitesse que la lumière. En admettant que les hypothétiques habitants de cet amas répondent dès réception du message, dans combien de temps peut-on espérer avoir des nouvelles ? Pour Hubert Reeves, la lenteur de la lumière à l'échelle astronomique est "plutôt un avantage". N'est-elle pas aussi un inconvénient majeur ?