UE1 – Cours n°08 – Pr Rochette – 28/01/13 Typ: Junélie et Alexandra / Cor: Caroline Les recombinaisons et leurs consequences sur la descendance 1- Généralités et exemples sur les recombinaisons génétiques. A) Généralités et définitions. a) Les recombinaisons génétiques. Elles sont avec les mutations les deux principales causes de la diversité génétique, mais sont toutefois plus fréquentes que ces dernières. Elles comprennent la répartition au hasard des chromosomes pendant la méiose et les crossing over homologues (il existe aussi des crossing over non homologues très rares entre chromosomes de paires différentes ou lors d’un mauvais alignement des chromosomes). Elles s’adressent à des gènes liés et non liés. On parle de liaison factorielle absolue entre deux gènes lorsque ces deux gènes ne sont pas séparables par recombinaison. Les recombinaisons ont lieu pendant la méiose lors de la formation des gamètes, le plus souvent elles sont donc la conséquence de crossing over. Il existe environ 60 crossing over par méiose (3% des individus seulement vont subir une recombinaison contre 97% qui auront le même génotype parental). Un gamète recombiné modifie le génotype parental d’origine. Une recombinaison aide à déterminer la position d’un marqueur proche d’une mutation, d’un gène et leur implication dans un caractère ou une maladie génétique. Elles sont indispensables à la variété et à la survie des espèces. Elles peuvent être mises en évidence par l’étude de marqueurs génétiques. b) Différents indices de mesure. Il existe des unités de mesure des distances génétiques, notamment le centiMorgan (cM) qui est la distance ou intervalle sur lequel il existe une possibilité de recombinaison de 1%, sachant que : - 1 cM vaut environ 106 pb. - 1 M vaut 108 pb. - 3,3 x 109 pb (soit le génome humain) valent 33 M. Chez la femme le génome mesure 48 M, chez l’homme 28 M. Il y a donc plus de crossing-over sur un génome féminin que sur un génome masculin. On définit également une grandeur θ correspondant à la fréquence de recombinaison et définie par : 𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒈𝒂𝒎è𝒕𝒆𝒔 𝒓𝒆𝒄𝒐𝒎𝒃𝒊𝒏é𝒔 𝜽= 𝒏𝒐𝒎𝒃𝒓𝒆 𝒅𝒆 𝒈𝒂𝒎è𝒕𝒆𝒔 𝒕𝒓𝒂𝒏𝒔𝒎𝒊𝒔 La fréquence de recombinaison est toujours comprise entre 0 et 50% (50% étant la fréquence de recombinaison maximale). c) Rappels sur la méiose normale (sans recombinaisons). UE1 – Cours n°08 – Pr Rochette – 28/01/13 Typ: Junélie et Alexandra / Cor: Caroline Durant la méiose, il existe un choix simple entre plusieurs chromosomes (ici entre deux chromosomes), sachant que chaque chromosome a une probabilité de ½ d’être celui sélectionné ce qui signifie que pour deux chromosomes il existe deux gamètes différents possibles. S’il n’y a pas de crossing over alors la fraction de recombinaison θ est nulle. Or un individu normal possède 23 paires de chromosomes soit 223 ou 8,4 millions de possibilités différentes pour un même individu. De plus si l’on s’intéresse à un couple alors il existe 246 soit 7.103 possibilités d’individus différents, sans prendre en compte les crossing over. B) Exemple de recombinaison génique. Si l’on considère A et B situés sur le chromosome 1, ainsi que C D situés sur le chromosome 2, on retrouve dans ce cas quatre gamètes différents. Ceci est lié à des crossing over effectués entre chromatides. Puisqu’il y a quatre chromatides mais que deux seulement sont recombinées, on définit : 2 θ = = 0,5 soit 50% 4 2- Conséquences des recombinaisons sur la descendance. A) Gamètes possiblement retrouvés après recombinaison. UE1 – Cours n°08 – Pr Rochette – 28/01/13 Typ: Junélie et Alexandra / Cor: Caroline Le crossing over est un phénomène cytologique ayant des conséquences génétiques. B) Différents exemples des conséquences de recombinaison génétique sur la descendance. a) Premier exemple. On est dans le cas d’une transmission autosomique dominante. Le père est homozygote pour l’allèle 1.6 tandis que la mère est hétérozygote 1.6/2.1. L’allèle 2.1 est présent chez tous les sujets atteints et absent chez tous les sujets sains. L’allèle porteur de la mutation est donc lié à l’allèle 2.1. b) Deuxième exemple. On est dans le cas d’une transmission autosomique dominante. L’allèle morbide est l’allèle 1.6. L’individu 6 a subi une recombinaison au niveau de l’allèle 1.6, il n’est donc pas malade. c) Troisième exemple. UE1 – Cours n°08 – Pr Rochette – 28/01/13 Typ: Junélie et Alexandra / Cor: Caroline On est dans le cas d’une transmission autosomique récessive. Le père porte deux allèles 2.1 dont un muté, ce qui explique qu’il ne soit pas malade. La mère porte un allèle 2.1 muté et un allèle 1.6 normal, elle n’est donc pas malade. Les individus héritant des deux allèles 2.1 mutés sont malades. d) Quatrième exemple. On est dans le cas d’une transmission autosomique dominante. Il s’est produit un phénomène de recombinaison puisque l’individu 5, qui est pourtant hétérozygote (donc possède l’allèle morbide 1.6), n’est pas malade. e) Cinquième exemple. On est dans le cas d’une maladie autosomique récessive. L’individu 6 est homozygote 1.6 (allèle morbide) mais il n’est pas malade puisqu’un des deux chromosomes a subi une recombinaison génétique. f) Sixième exemple. La transmission est récessive liée à l’X (seuls les garçons sont touchés). La mère est hétérozygote et porte l’allèle morbide. L’individu 3 est homozygote pour l’allèle sain, l’individu 5 est homozygote pour l’allèle morbide il est donc malade. L’individu 13 est homozygote pour l’allèle sain, par ailleurs il est malade. Cela signifie qu’il s’est produit une recombinaison génétique au niveau de l’allèle sain le transformant en allèle morbide. UE1 – Cours n°08 – Pr Rochette – 28/01/13 Typ: Junélie et Alexandra / Cor: Caroline Tous ces exemples permettent de montrer comment l’absence ou la présence d’une mutation responsable d’une maladie peut être assignée sur un allèle parental et modifier sa position par recombinaison.