Psychologie Différentielle

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Psychologie Différentielle
Titulaire: Daniel Holender
Suppléants: Olivier Klein & Nathalie Vercruysse
Contenus
Le cours constitue une introduction aux questions que l’on se pose couramment
sur le fonctionnement des individus dans une perspective différentielle. Il
comporte 6 axes thématiques:
1. Généralités et contexte historique
2. La mesure des différences entre les individus: propriétés des tests
mentaux
3. Les différences individuelles dans le domaine de l’intelligence
4. Les différences individuelles dans le domaine de la personnalité
5. L’origine des différences individuelles: génétique vs. environnement
6. Les différences entre groupes: groupes culturels, groupes sociaux,
hommes - femmes
Lecture obligatoire
Michel Huteau (2002), Psychologie différentielle. Dunod: Paris.
Lecture conseillée
Stephen Jay Gould (1997), La mal-mesure de l’homme. Odile Jacob: Paris.
Examen (lundi 30 mai, 3 heures)
Questions de type “vrai-faux” sur les notes de cours et sur la lecture
obligatoire (ouvrage de Michel Huteau). Eventuellement une question ouverte à
laquelle une lecture du livre de Gould permettra de répondre. Nous attribuons
1 point par réponse correcte, 0 point par omission, et retranchons 0,5 points
par réponse fausse.
Planning des guidances
Horaire affiché aux valves principales de la faculté.
Etudiants responsables: Fabrice Jardon, Ludivine Schmitz, et Sandy Dereadt.
Exemples de quelques questions qui seront traitées par Olivier Klein
(2ème partie du cours)
“Peut-on affirmer que l’intelligence ait une base biologique? De quelles
techniques dispose-t-on aujourd’hui pour soutenir une telle assertion? Ces
techniques, comme par exemple, les comparaisons entre jumeaux vivant ensemble
et séparément, sont-elles fiables?”
“Plus de femmes que d’hommes exercent des professions d’infirmières, de
secrétaires, d’institutrices, ou d’autres professions impliquant un haut degré
de sociabilité mais relativement peu de pouvoir décisionnel. En revanche, plus
d’hommes que de femmes exercent des professions de cadres de direction,
d’ingénieurs, ou d’autres professions impliquant une forme d’intelligence
logique et un pouvoir formel important. Est-ce que de telles différences dans
la distribution des emplois entre hommes et femmes peuvent s’expliquer en
partie par des facteurs génétiques relevant, par exemple, d’une évolution
distincte des femmes et des hommes?”
“De façon récurrente, les personnes d’origine africaine obtiennent des scores
plus faibles que les personnes caucasiennes (blanches) aux tests de QI.
Certains utilisent ces différences de performance pour étayer des doctrines
racistes. Leurs arguments sont-ils valides?”
“Pourquoi les Chinois réussissent mieux certaines tâches cognitives que les
Américains blancs alors que l’inverse se produit pour d’autres tâches?”
Généralités
La psychologie a pour objet la description et l’explication des conduites, des
états, et processus mentaux des individus. Cet objet peut être abordé par des
méthodes diverses et en adoptant des points de vue variés. Les choix de
méthodes et de points de vue définissent les grandes sous-disciplines de la
psychologie. La psychologie différentielle est l’une de ces sous-disciplines.
Elle tient son nom du psychologue allemand William Stern (1900).
La psychologie différentielle est une approche qui a pour objet d’étude
spécifique les différences inter-individuelles dans les activités
intellectuelles ou cognitives, dans les expressions de la personnalité, dans
le parcours développemental, ou encore dans les activités sociales. Elle porte
sur les différences entre des individus appartenant à un même groupe (on parle
alors de variabilité intra-groupe ou inter-individuelle) ou bien sur les
différences entre groupes d’individus (on parle alors de variabilité intergroupes).
En tant que discipline scientifique, la psychologie différentielle se propose
de décrire et d’expliquer les différences psychologiques entre les individus
au moyen de méthodes dites “objectives” c’est-à-dire de méthodes qui ne sont
pas tributaires de la subjectivité des observateurs. En quoi et pourquoi les
individus sont-ils si différents les uns des autres sont les deux questions
principales de cette discipline.
Contexte historique: les origines de la psychologie différentielle
Si les réflexions sur la variabilité des individus remontent à l’Antiquité
(Platon: 427 - 347 av. JC, Aristote: 384 - 322 av. JC, Hippocrate: 460 - 377
av. JC), la psychologie différentielle - comme branche d’une psychologie se
voulant résolument scientifique - est née en Angleterre à la fin du XIXème
siècle dans le cadre du courant philosophique empiriste et comme prolongement
de la théorie darwinienne de l’évolution.
1.1 La théorie des facultés
A l’époque moderne, la question des différences individuelles apparait surtout
dans les travaux philosophiques sur la théorie de la connaissance où l’on
s’interroge sur l’origine de nos “idées” (philosophies idéalistes vs.
philosophies empiristes).
Dans le cadre des philosophies idéalistes, on est conduit à définir des
propriétés de l’esprit (ou des facultés) qui permettent d’accéder à la
connaissance indépendamment des sensations et plus généralement de décrire
l’âme humaine (Thomas Reid: 1710 - 1796, Alexander Bain: 1818 - 1903, Gall:
1758 - 1828).
1.2 L’empirisme anglo-saxon
L’empirisme a connu son développement le plus marqué en Angleterre à partir de
Thomas Hobbes (1588- -1679), John Locke (1632 - 1704), David Hume (1711 1776), Etienne de Condillac (1711 - 1780), James Mill (1773 - 1836), et John
Stuart Mill (1806 - 1873).
T. Brown (1778 - 1820), A. Bain (1818 - 1903), Herbert Spencer (1820 - 1903),
Théodule Ribot (1839 - 1916)
1.3 La théorie de l’évolution
L’idée selon laquelle les espèces ont été créées est mise en cause au XIXème
siècle.
Jean-Baptiste de Lamarck, Charles Darwin (1809 - 1882), Thomas Mathus (1766 1834).
1.4 Galton et la naissance de la psychologie différentielle
Francis Galton (1822 - 1911) jette les bases de la psychologie différentielle.
Il développe les tests, les étalonnages, ainsi que la méthode des arbres
généalogiques et des jumeaux.
Quetelet (1796 - 1874), Karl Pearson (1857 - 1936), Bravais
1.5 L’évolution de la psychologie différentielle
Les développements de la psychologie différentielle furent particulièrement
marqués en Angleterre et aux Etats-Unis.
Angleterre: Karl Pearson, Ronald Fisher (1890 - 1962), Charles Spearman (1863
- 1945), Cyril Burt (1883 - 1971), Paul Vernon (1905 - ), Raymond Cattell
(1905 - ), Hans Eysenck (1916 - ).
Etats-Unis: James Cattell (1860 - 1944), Louis Thurstone (1887 - 1955)
France: Alfred Binet (1857 - 1911), Edouard Toulouse (1865 - 1947), Henri
Piéron (1881 - 1964), Maurice Reuchlin (1920 - )
Qu’est-ce qu’un test mental?
On peut retenir deux définitions complémentaires de ce qu’est un test:
1. “On appelle test mental une situation expérimentale standardisée servant de
stimulus à un comportement. Ce comportement est évalué par une comparaison
statistique avec celui d’autres individus placés dans la même situation,
permettant ainsi de classer le sujet examiné soit quantitativement, soit
typologiquement” (Pichot, 1999).
2. “Un test est une épreuve strictement définie, dans ses conditions
d’application et dans son mode de notation, qui permet de situer un sujet par
rapport à une population elle-même bien définie, biologiquement et
socialement” (Zazzo, 1992).
Ces deux définitions impliquent qu’un test mental ait deux caractéristiques
essentielles:
a. Il constitue une méthode standardisée et systématique, différente en cela
des observations libres et spontanées qu’on effectue couramment, et à partir
desquelles on construit également des connaissances.
b. Un test doit également permettre de comparer statistiquement le résultat
d’un individu donné aux résultats d’autres individus appartenant à la même
population de référence, autrement dit il doit être étalonné.
Par ailleurs, un test mental doit présenter certaines qualités métriques (de
mesure): il doit être sensible, fidèle, et valide.
La mesure des différences entre individus:
propriétés des tests mentaux
Pour observer et mesurer les différences entre les individus, les compétences,
les traits de personnalité, les intérêts, etc., on utilise traditionnellement
des tests mentaux.
Typologie et exemples de tests
On peut distinguer plusieurs catégories de tests: les tests d’efficience
cognitive (échelles d’intelligence, tests d’aptitude, et questionnaires de
connaissances), et les tests de personnalité (tests “objectifs”, tests
“projectifs”, et questionnaires).
La standardisation
La standardisation consiste à placer tous les individus exactement dans la
même situation. Cela supppose que les conditions de passation et de cotation
de l’épreuve, ainsi que les techniques d’évaluation de la réponse du sujet
soient identitiques et définies avec précision.
La standardisation a pour fonction de rendre l’évaluation objective, c’est-àdire d’assurer que les différences observées entre les individus reflètent
bien des caractéristiques individuelles et ne proviennent pas de différences
entre les situations, ou bien de la subjectivité des examinateurs.
Les qualités métriques
Les qualités métriques essentielles d’un test sont sa sensibilité, sa
fidélité, et sa validité.
° La sensibilité: qualité d’un test qui permet de discriminer finement les
sujets, de mettre en évidence des différences entre eux.
° La fidélité: qualité d’un test qui permet de s’assurer que les résultats
obtenus dans une population donnée ne varient pas, ou varient peu, d’une
évaluation à l’autre, dans le temps ou en fonction des items (degré de
précision de la mesure). On distingue au moins deux estimations de la
fidélité: l’homogénéité (méthode des formes parrallèles, méthode pair-impair)
et la constance (méthode test-retest).
° La validité: qualité d’un test qui mesure ce qu’il est censé mesurer. On
distingue plusieurs types de validité: validité empirique et validité
théorique.
L’étalonnage
L’étalonnage est une sorte d’échelle de notation qui, construite à partir des
résultats obtenus dans une population de référence, va permettre de situer un
individu donné par rapport à cette population. Il constitue donc un cadre
normatif permettant de comparer les performances d’un sujet à celles d’un
échantillon représentatif de la population.
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