vitamine_d_et_cancer_vitamine d et cancer

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Jeudi 09 septembre 2010
Une nouvelle étude française met en évidence l'effet préventif de la vitamine D (ou calciférol) sur le cancer du
sein, dont il réduit le risque d'un quart, mais écarte en revanche celui du calcium.
La vitamine D joue un rôle essentiel dans la minéralisation des os. Pour être
utilisable par l'organisme, la vitamine D a besoin de l'action des rayons
ultraviolets du soleil. Elle est en effet modifiée au niveau de la peau par les UV.
Un minimum d'exposition au soleil est ainsi nécessaire.
La relation entre vitamine D, calcium et risque de cancer du sein demeure
sujette à caution, mais de plus en plus d'études épidémiologiques suggèrent
que ces deux nutriments peuvent réduire ce risque. Pour étudier cette relation,
les chercheurs de l'équipe E3N, emmenés par Françoise Clavel-Chapelon
(directrice de recherche Inserm-Université Paris-Sud 11, à l'Institut Gustave
Roussy) ont analysé les données d'une étude cas-témoins construite au sein de
la cohorte E3N.
Cette cohorte comprend près de 100 000 femmes âgées de 40 à 65 ans lors de
leur inclusion en 1990. Au total, 636 cas de cancer du sein ont été identifiés
chez les 17 540 femmes dont les données alimentaires étaient suffisamment détaillées pour permettre d'examiner
le lien entre vitamine D, calcium et cancer du sein. Ces cas ont été appariés chacun à 2 témoins n'ayant pas
développé de cancer du sein, comparables quant à leur âge à la ménopause, à la date du prélèvement, etc. Les
chercheurs ont dosé la vitamine D, le calcium, la parathormone ainsi que différentes hormones sexuelles.
Les résultats, publiés dans la revue Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention, montrent que les ¾ des
femmes n'avaient pas le taux sanguin de vitamine D conforme aux recommandations, qui est de 30 ng/ml. Et
surtout ils confirment que celles dont les concentrations sanguines en vitamine D3 étaient les plus élevées
(≥27 ng/ml) avaient un risque de cancer du sein réduit de 25 % par rapport à celles dont les concentrations
sériques étaient les plus faibles (<19,8 ng/ml).
En revanche, aucune association n'a été mise en évidence entre le taux de calcium dans le sang et le risque de
cancer du sien, écrivent les chercheurs dans un communiqué de l'Institut Gustave Roussy (de plus la
supplémentation en calcium pourrait augmenter le risque cardiaque).
Ces derniers plaident donc pour le lancement d'essais cliniques évaluant l'effet
d'une supplémentation quotidienne à différentes doses de vitamine D, de façon à
confirmer ses bénéfices dans la prévention du cancer du sein. Ils estiment que
ces premiers résultats sont en faveur du maintien de niveaux biologiques
adéquats en vitamine D au-dessus de 30 ng/ml.
Chez des femmes sédentaires s'exposant peu au soleil, ceci suppose une prise
quotidienne de 2 000 UI de vitamine D, soit 10 fois les recommandations
actuelles de l'Agence nationale de sécurité sanitaire, de l'alimentation, de
l'environnement et du travail (ex-Afssa). Les chercheurs déconseillent en
revanche une exposition d'une douzaine de minutes au soleil, au regard des
risques pour la peau et compte tenu du faible ensoleillement durant les mois
d'hiver.
Pour les auteurs, "ces arguments devraient encourager les agences de santé à
soutenir les études interventionnelles étudiant l'impact d'une fortification en
vitamine D de certains aliments, d'autant que le seuil de toxicité de cette vitamine
est élevé".
Amélie Pelletier
Source : communiqué de l'Institut Gustave Roussy, septembre 2010
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