INTERVENTION CFDT SANTÉ-SOCIAUX Rencontre au Ministère le 22 juin 2009 « Santé et sécurité au travail » Présents pour la CFDT : Véronique Chassagne, Denis Planchet, Liliane Dassis Risques Psychosociaux Pour la CFDT, parler de risques psychosociaux dans les établissements de soins, c’est faire la distinction entre la notion du risque et de celle du danger : - Le risque est la possibilité qu’un événement ou une situation entraîne des conséquences négatives dans des conditions déterminées. - Le danger est la source du dommage. Dans les établissements de soins, le danger est une charge de travail importante, le risque est le stress et les conséquences qu’il engendre. Comme le définit le Bureau international du travail, « les risques psychosociaux sont l’ensemble des facteurs qui peuvent porter atteinte à l’intégrité physique et psychique des personnes ». Cela englobe le stress, les violences internes et externes, le harcèlement, les souffrances au travail (mal-être, baisse de l’estime de soi…), mais aussi le recours à des comportements addictifs de type augmentation de la consommation de tabac, d’alcool, de drogues, notamment médicamenteuses. Ces éléments sont souvent intereliés entre-eux. Le stress Le stress peut être considéré comme un syndrome d’adaptation, un moyen physiologique et psychologique pour s’adapter à son environnement. Tous les jours, nous assistons aux manifestations de ce stress sur les agents, des migraines, des maux de dos, de la fatigue, une moins grande résistance aux infections, de l’agressivité, de la vulnérabilité, une perte d’intérêt. Quant aux causes, pour la CFDT, il s’agit du manque de reconnaissance, des relations de travail désorganisées, une charge de travail insurmontable, le manque de soutien de la hiérarchie, pour les soignants « le trop d’administratif », une mauvaise communication, l’existence de conflits, des efforts physiques. Pour notre organisation, il est primordial de revoir : - le contenu des tâches - les facteurs liés à l’organisation de travail, et notamment l’adéquation entre organisation de travail médicale et paramédicale. - les relations au travail - l’environnement de travail Les violences L’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définissent la violence comme : « des incidents au cours desquels le personnel est maltraité, menacé ou agressé dans les circonstances de son travail ». Intervention CFDT Santé-sociaux – Santé et sécurité au travail - Page 1/3 Différents niveaux d’agressions : les incivilités, l’ignorance ou l’impolitesse, les violences verbales, les menaces et les insultes mais aussi les violences physiques sans oublier les violences « indirectes » contre les objets ou l’environnement de travail. La prévention consiste donc à repérer cette montée des tensions, des changements de comportements et à se positionner, à contenir. Certaines situations sont plus propices à la survenue de violences, telles qu’un environnement restreint, un temps d’attente long, le bruit, la difficulté d’accéder à l’information, la douleur des patients en attente d’être soignés et à l’inquiétude des familles. Même si elle date un peu l’étude « Presst-next » de 2004, montre que : - 40 % des soignants, exerçants en France, se disent victimes de violences de la part du patient et de sa famille au moins une fois par mois. - la France apparaît comme le deuxième pays où le personnel se montre insatisfait du soutien psychologique. Une des solutions serait la généralisation du soutien psychologique. Les changements sociétaux sont une des causes de la violence en établissements mais pas seulement, pour la CFDT, d’autres sources de violence sont à prendre en compte comme : - les dysfonctionnements liés à l’organisation par exemple la non-articulation des organisations médicales et paramédicales entre elles, le manque de cohésion d’une équipe dû à un turn-over important, à des conflits interpersonnels, les difficultés vécues par l’encadrement. - les responsabilités du personnel soignant face à l’état des patients - les problèmes de management - l’insécurité liée à l’intensification du travail, aux réformes, changements, restructurations en tout genre Une autre forme de violence exprimée par les infirmières est celle de la différence entre l’apprentissage de leur profession par la démarche de soins, et la prise en charge globale et la réalité une fois diplômées. Le burn-out des soignants est connu ainsi que l’influence de l’environnement de travail sur le stress. Le personnel hospitalier se trouve non seulement confronté à une surcharge émotionnelle par sa confrontation à la souffrance, à la souillure, au risque de contamination, à la mort, mais également à la souffrance et à la sollicitation des familles. Les TMS (Troubles Musculo-Squelettiques) On retrouve trois grandes catégories : 1. Les TMS dus à la mauvaise conception des locaux par exemple : lors du transport des patients et difficulté de manutention dans locaux inappropriés 2. Les TMS dus aux soins de nursing et à la manipulation des patients (habillage, déshabillage, transport des chariots, posture contraignante, manutention manuelle des patients) 3. Les TMS dus au poste de travail exemple : pour les administratives, le travail sur écran, la manipulation de la souris, les techniques et ouvriers, la cadence en blanchisserie, les gestes répétitifs en cuisine etc. D’autres risques sont à prendre en compte comme les risques infectieux, le contact avec les produits chimiques. Des solutions Le CHS-CT est une instance incontournable quant à la prise en compte des risques liés au travail. La généralisation du Document unique, les plans d’actions annuels de prévention des risques renforcent l’arsenal des dispositifs. Intervention CFDT Santé-sociaux – Santé et sécurité au travail - Page 2/3 Le CTE est complémentaire, car il s’occupe des questions d’organisation du travail et d’effectif. Il faut optimiser ces instances en les renforçant. Il est important que les différentes instances s’articulent entre-elles, que les Directions ne renvoient pas les représentants syndicaux d’une instance à l’autre sans proposition de règlement du problème. Les mesures comme les CLACT doivent être renégociées dans les établissements avec plus de contraintes en termes de méthodes. Les financements fléchés devraient permettre, même aux établissements en difficulté budgétaire, d’améliorer les conditions de travail des agents. Il s’agit de mettre en place des dynamiques qui, par la prise en compte de la santé et la sécurité au travail des agents, feront baisser les coûts liés aux risques professionnels et à l’absentéisme. Pour autant, on voit bien que cela ne suffit pas. Une volonté politique, une appropriation par tous, des choix collectifs cohérents, une chaine de décisions clairement identifiée sont des préalables indispensables. La formation et l’information des agents doit être renforcées. Les lieux de régulation, par exemple : réunion de service régulière pour débattre de ces problématiques, la prise en charge par des psychologues du travail des équipes ou des individus, la participation de chacun devraient permettre d’avancer sur ces questions. La santé et la sécurité au travail sont des éléments majeurs qui lorsqu’ils sont mal ou peu pris en compte engendrent des coûts importants tant pour l’individu que pour le collectif. Les conséquences des TMS et des risques psycho sociaux ont un impact fort sur le présentéisme au travail qui en est diminué. L’absentéisme engendre donc des problèmes d’effectif, d’organisation du travail, donc une augmentation de la santé et sécurité au travail. C’est un cercle qu’il nous faut rompre. Pour la CFDT, Parallèlement à tous ces risques, la problématique des effectifs reste un élément incontournable dans la recherche de solutions. Sans une réflexion sur l’adéquation des moyens humains, les organisations travail médical et para médical et leurs articulations entre elles, la formation et la qualification, aucune étude ne réglera efficacement les risques psycho sociaux. Intervention CFDT Santé-sociaux – Santé et sécurité au travail - Page 3/3