le cas particulier de l`enfant

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Les principales atteintes
La contusion dentaire : Il s’agit du traumatisme le moins violent qui entraîne un simple ébranlement de la
dent sans fracture (tant au niveau de la dent que de ses organes de soutien).
Traitement : La dent est douloureuse mais ne présente aucune fracture ni mobilité. Toutefois l’émail peut
être fissuré.
Il peut exister une sidération de la sensibilité de la dent (tests de vitalité négatifs) due à un gonflement de la
pulpe suite au traumatisme. La dent devient donc insensible.
Il n’existe dans ce cas précis aucune intervention chirurgicale à envisager, et seul un traitement médical et
des consignes d’alimentation (alimentation molle pendant 1 mois) pourront au mieux lutter contre cette
inflammation.
La récupération de cette sensibilité sera sous la dépendance de cette même pulpe à lutter contre ce
phénomène, le risque ultime étant la mortification dentaire (bien que rare).
Le suivi clinique est généralement du ressort du chirurgien dentiste qui s’assurera de la récupération de la
vitalité de la dent, et procédera au traitement canalaire (dévitalisation) en cas mortification pulpaire.
La fracture : Elle peut siéger soit au niveau de la couronne (partie visible de la dent), soit au niveau de son
apex (racine) voire les deux. Il existe par ailleurs une éventuelle mise à nue de la pulpe dentaire (organe
amenant la vascularisation et l’innervation de la dent) et/ou une fracture de l’os alvéolaire (os entourant et
soutenant la dent).
Traitement : cas peuvent se présenter :
1- Fracture sans mise à nue de la pulpe : en l’absence de mobilité, le traitement est celui de la contusion
dentaire avec une surveillance identique.
La restauration prothétique est du domaine du chirurgien dentiste.
2- Fracture avec mise à nue de la pulpe : le risque immédiat est celui de la colonisation de cette dent par les
germes buccaux et les conséquences décrites dans le chapitre "infection d’origine dentaire".
Le traitement comporte donc une mise sous antibiotique et le traitement du canal dentaire, le plus tôt
possible, par votre chirurgien dentiste afin de protéger la pulpe de l’environnement septique de la bouche.
Le chirurgien dentiste qui effectue le traitement canalaire envisage également le remplacement prothétique
de la couronne.
La luxation partielle : Il s’agit d’un déplacement de la dent dans son alvéole que l’on peut faire bouger
facilement. Elle n’est cependant pas sortie de sa cavité osseuse. Cette luxation partielle peut s’accomplir
dans les trois plans de l’espace c'est-à-dire en avant, en arrière, en haut (on parle alors d’ingression) ou en
bas ( on parle alors d’égression).Cette luxation peut etre associée à des fractures osseuses et de mises à nue
de la pulpe.
Traitement : La dent luxée partiellement apparaît en position anormale sur l’arcade dentaire avec, à son pourtour,
une gencive saignante et boursouflée. Le traitement varie selon l’orientation de luxation.
Ainsi : les luxations antérieures (vers la lèvre) ou postérieures (vers le palais ou la langue) ainsi que les dents sorties
de façon partielle de leur alvéole (égression) nécessitent :
Un repositionnement associé à une contention externe (cf. chapitre luxation complète) pendant une durée
d’environ 6 semaines.
Une alimentation molle ou liquide pendant la durée du blocage.
Des bains de bouche réguliers effectués selon la prescription.
SACHEZ QUE : En cas de luxation dentaire en ingression, c'est-à-dire enfoncée dans son alvéole, l’abstention
thérapeutique peut être une alternative au repositionnement chirurgical (la dent pouvant reprendre sa place normale
au bout de quelques semaines)
Dans le cas des enfants présentant une ingression (impaction) des dents de lait,l’extraction de cette dernière peut
être rendue nécessaire en raison du traumatisme qu’elle engendre sur le germe de la dent définitive sous jacente (cf.
" le cas particulier de l’enfant " dans ce même chapitre)
Dans tous les cas, le suivi devra être régulier pendant les 3 premiers mois afin de déceler une éventuelle mortification
de la dent et procéder au traitement de son canal.
La luxation complète : Stade ultime de la luxation partielle, la dent est alors totalement sortie de son alvéole
et, si elle est retrouvée, doit être conservée dans des conditions précises et réimplantée selon les modalités
que nous allons développer plus loin.
Traitement : La dent qui est alors complètement sortie de son alvéole. Il s’agit, contrairement aux autres
traumatismes dentaires préalablement décrits d’une URGENCE chirurgicale si l’on veut espérer conserver la dent.
En effet l’organe de maintien de la dent, le ligament alvéolo-dentaire (véritable ancrage de la dent au niveau de l’os),
est totalement mis à nu lors de l’expulsion et dépourvu de nutrition .
De la survie des cellules du ligament dépendra les chances de réussite de la réimplantation
En pratique que faire ?
1. Rechercher et retrouver la dent
2. Maintenir la dent dans un milieu propice à sa survie :
Il faut au mieux REIMPLANTER DIRECTEMENT la dent dans son alvéole, en la tenant par la couronne, après nettoyage
à l’eau claire et sans frotter la racine.
L’acte est non douloureux et permet d’attendre l’avis du spécialiste.
Si cela est impossible (fracture de l’os associée, corps étranger dans la cavité d’avulsion..), il faudra alors conserver la
dent dans un milieu propre à la survie des cellules du ligament alvéolaire. Ceci est au mieux réalisé dans du LAIT ou à
défaut dans du sérum physiologique.
Ne pas mettre la dent dans de la glace
3. Consulter en urgence :
Après le conditionnement de la dent luxée, c’est le deuxième réflexe car la RAPIDITE avec laquelle la dent sera
réimplantée garantira les meilleures chances de survie.
Cette réimplantation et la contention de la dent luxée (soit totalement soit partiellement) sont effectuées :
soit sous Anesthésie Locale : elle nécessite alors l’entière coopération du patient et l’absence de
traumatisme important de l’os alvéolaire.
Soit sous Anesthésie Générale : pour tous les autres cas, et de façon générale chez les enfants
Quels sont les moyens de contention ?
Au CHRU de Tours, il s’agit d’une contention réalisée par la pose d’un arc métallique maintenu aux dents saines par
des ligatures au fil d’acier (cela suppose qu’il reste des dents saines !)
La ou les dents luxées sont alors remises en place puis maintenues par des fils d’acier reliés à l’arc métallique.
L’alternative à la pose de cet arc est un système de contention collé sur les dents adjacentes à la dent luxée ( comme
pour les appareils orthodontiques). Son usage est, à ce jour, réservé aux enfants.
Arc et fil métallique
Dent maintenue par un système collé à gauche et par un arc métallique à droite
En pratique :
L’intervention se déroule en 30 minutes environ pour 1 dent luxée.
L’hospitalisation est réduite à 24-48 heures.
Consignes post-opératoires : bains de bouche et alimentation molle pendant 45 jours.
Le suivi clinique en consultation est effectué à J+21 et J+45 jours du traumatisme.
L’ablation des arcs est effectué à la consultation après environ 45 jours de contention.
LE CAS PARTICULIER DE L’ENFANT
La traumatologie dentaire de l’enfant est spécifique de part la présence de la denture lactéale (dents de lait) ainsi que
des germes des dents définitives qui imposent un traitement spécifique.
Schématiquement, quels sont les points essentiels qui différencient l’enfant de l’adulte dans la prise en charge ?
Une dent de lait est très rarement réimplantée. Son repositionnement expose le germe de la dent
définitive sous jacente à un risque septique et ,de fait, ce risque n’est que très rarement couru en dehors de
cas très spécifiques.
La perte prématurée, ou la luxation, d’une dent de lait peuvent avoir des conséquences sur l’éruption et
l’intégrité de la dent définitive sous jacente. C’est pourquoi un SUIVI REGULIER par chirurgien dentiste est
donc hautement recommandé afin de vérifier l’éruption à terme et la vitalité de la dent définitive.
La réimplantation, ou la contention (pour luxation partielle) d’une dent définitive devrait faire l’objet, dans
la mesure du possible, d’une contention par arc collé et non par arc rigide pour des raisons de confort mais
aussi d’atteinte gingivale. A ce jour, ce matériel est disponible à l’hôpital des enfants (Clocheville).
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