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La déficience mentale
Chapitre 2
I) Définition
Insuffisance de l’intelligence, s’accompagnant de troubles qui affectent la vie psychique et
relationnelle du sujet.
Le quotient intellectuel permet, à l’aide de tests psychométriques, de distinguer différents
niveaux :
- Déficience mentale profonde : QI < 25.
- Déficience mentale sévère : 25 < QI < 40.
- Déficience mentale modérée : 40 < QI < 55.
- Déficience mentale légère : 55 < QI < 70.
- Déficience mentale limite : 70 < QI < 85.
Cependant, l’intelligence ne peut se mesurer au seul critère intellectuel : il faut également prendre
en compte les dimensions de carence éducative, affective, ainsi que toute inadaptation au système
social, pour évaluer l’importance de la déficience.
II) Niveaux de développement et inefficience sociale
La déficience mentale
- Le niveau mental ne dépasse pas 2 à 3 ans.
- On note un retard massif de toutes les acquisitions.
- Le patient présente une autonomie partielle des conduites de la vie quotidienne :
alimentation, toilette, contrôle sphinctérien …
- Le langage est quasi inexistant.
- IL peut parfois y avoir des anomalies morphologiques, des troubles sensoriels et des
troubles neurologiques.
La déficience mentale sévère et modérée
- L’âge mental est d’environ 6 - 7 ans.
- Le retard du développement psychomoteur est fréquent.
- Il existe une certaine autonomie possible dans les conduites de la vie quotidienne.
- Le langage reste asyntaxique.
- L’apprentissage de la lecture est impossible, ou bien le déchiffrage est rudimentaire.
- La pensée est stagnante au stade pré-opératoire (c'est-à-dire que le patient présente des
difficultés à mettre en œuvre ce qu’il dit).
La déficience mentale légère et limite
- La scolarité devient un critère fondamental : l’élève est en échec scolaire alors que jusque
là, le développement psychomoteur était souvent normal.
- Il n’existe pas d’anomalie majeure au niveau du langage : il est souvent peu développé,
peu riche et l’insertion sociale extra-scolaire (famille, autres enfants) est souvent
satisfaisante.
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Les anomalies somatiques associées sont rares.
C’est dans ce groupe en particulier que l’influence de l’environnement joue un rôle
fondamental.
III) Les troubles affectifs, des conduites et du comportement
On peut décrire 2 extrêmes, mais tous les niveaux intermédiaires peuvent se rencontrer.
La déficience mentale profonde et sévère
On rencontre fréquemment des perturbations relationnelles sévères (isolement), des stéréotypies
(balancements), de grandes décharges agressives, +/- des automutilations, ce qui pose la question
d’une structure psychotique conjointe.
La déficience mentale limite et légère
1er versant : instabilité, réactions coléreuses devant l’échec, troubles du comportement (surtout
chez l’adolescent entraîné par ceux de son âge : petit délit, vol …), raisonnement rigide, sans
autocritique
2ème versant : inhibition, passivité.
IV) Les troubles instrumentaux quasi constants, +/- sévères
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Troubles du langage.
Troubles du développement moteur et des praxies.
Il existe différentes déficiences, et donc différents niveaux de troubles instrumentaux : cela peut
aller de la dépendance totale à une autonomie encadrée (aide dans les actes civils de la vie :
gestion de l’argent, des biens).
Chaque individu déficient mental est un être unique, et comme tout individu, il fait partie d’un
environnement familial, social, culturel. La qualité des relations avec l’entourage et le poids de
cet environnement vont jouer un rôle fondamental dans le développement de l’enfant et vont
influer sur sa vie, sur ses possibilités d’apprentissage, sur ses capacités à s’adapter à son
environnement et à vivre au sein d’un groupe.
V) Les axes thérapeutiques
 L’approche psychothérapique
Elle s’adresse à l’enfant ou à l’adulte déficient, et sa famille ; elle consiste en des psychothérapies
de soutien. L’enfant déficient suscite souvent des difficultés relationnelles au sein de la famille :
tendance au rejet ou à l’hyper protection, démission devant la profondeur du handicap ou refus de
celui-ci.
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 Les mesures pédagogiques
Individuelles : logopédie, orthophonie.
En groupe : classes et établissements.
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 Les mesures institutionnelles :
En externat.
En internat : si la présence permanente de l’enfant est source de conflit au sein de la famille,
ou bien si la profondeur du handicap est difficilement gérable à domicile (psychologiquement
et matériellement).
VI) Le rôle de l’équipe éducative et IDE
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Apprentissage des actes de la vie quotidienne, éducation en matière d’hygiène de vie.
Aide dans tous les actes de la vie quotidienne, selon les capacités de la personne : cela
peut aller de la simple présence aux soins de nursing.
Prise en charge socio-thérapeutique : intervention sur l’environnement (il s’agit de
favoriser le maintien, l’intégration, l’adaptation au milieu concerné).
Soutien psychothérapeutique : rétablir ou maintenir l’équilibre affectif, dans une relation
de confiance.
Actions de socialisation : apprentissage de la vie en société, avec ses difficultés et ses
plaisirs.
Evaluation des incapacités sur lesquelles il n’y aura pas d’amélioration possible (ne pas
donner de faux espoirs à la personne ou à sa famille). Malgré tout, rester vigilent, car un
accompagnement dynamisant peut favoriser des progrès inattendus.
Evaluation du degré d’autonomie et apprentissage e la manière d’utiliser les capacités
(physiques, cognitives, sensorielles).
Pose d’objectifs réalistes, réalisables, pas trop ambitieux, voire minuscules, afin de ne pas
mettre la personne en difficulté, voire en danger.
Création d’environnement stimulant et rassurant, chaleureux et protecteur : la personne
déficiente apprend très lentement, avec difficultés, mais elle est persévérante et apprendra
longtemps.
Valorisation des progrès.
Le cadre posé doit être clair, précis : ne pas le modifier pour un oui ou pour un non, car
c’est déstabilisant et générateur d’angoisse.
Ne pas infantiliser : les rapports seront chaleureux, francs, respectueux et emprunts
d’humanité.
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