Un organisme génétiquement modifié ou OGM est

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Un organisme génétiquement modifié ou OGM est « un organisme vivant dont le
patrimoine génétique a été modifié par génie génétique, soit pour accentuer certaines de ses
caractéristiques ou lui en donner de nouvelles considérées comme désirables, soit au contraire
pour atténuer, voire éliminer certaines caractéristiques considérées comme indésirables »1
selon la Commission de l’éthique de la science et de la technologie du Québec.
Gènes de résistances aux insectes [modifier]
Cette résistance est conférée aux plantes par des gènes codant une forme tronquée
d'endotoxines protéiques, fabriquées par certaines souches de Bacillus thuringiensis (bactéries
vivant dans le sol). Il existe de multiples toxines, actives sur différents types d'insectes : par
exemple, certaines plantes résistantes aux lépidoptères, tels que la pyrale du maïs (Ostrinia
nubilalis), portent des gènes de type Cry1(A).
Article détaillé : Maïs Bt.
Gènes de tolérance aux herbicides [modifier]
Il s'agit par exemple de gènes conférant une tolérance au glufosinate d'ammonium (que l'on
peut trouver dans l'herbicide Basta) et au glyphosate (dans le Roundup).
Les OGM possédant ces gènes sont vendus par les semenciers comme plus respectueux de
l'environnement car nécessitant moins d'herbicides, mais il est à noter que certaines plantes
sauvages (au moins 28 recensées) résistent à ces herbicides, et qu'il faut donc à court terme
augmenter les doses d'herbicides, ce qui a été démontré dans certains cas en Argentine3, ces
gènes de tolérances peuvent, dans ces situations, avoir alors un intérêt limité.
Gènes utilisés pour réaliser des animaux transgéniques [modifier]
GloFish le premier animal génétiquement modifié vendu comme animal de compagnie.
Exemples très nombreux : souris et mouches pour expériences scientifiques (gène de
fluorescence, souris Knock out...), modèles de maladies génétiques. Production de
médicament, bioréacteur vivant. Animaux de compagnie (GloFish, poisson rouge
fluorescent).
Enjeux [modifier]
Article détaillé : Enjeux liés aux OGM.
Les OGM offrent d’importantes opportunités : économiques, écologiques, de développement
humain. En parallèle, les partisans de la lutte anti-OGM estiment que quelques OGM, ou tous,
poseraient des risques sanitaires et environnement
Les plantes transgéniques : les grandes étapes
1973 : Identification du plasmide Ti dans la bactérie Agrobacterium tumefaciens. Ce plasmide permet
d’accueillir le gène porteur du caractère recherché, qu’il est en mesure d’introduire dans le génome d’une
plante.
1983 : Première plante transgénique obtenue (tabac au stade expérimental).
1985 : Première plante transgénique résistante à un insecte.
1987 : Première plante transgénique tolérante à un herbicide total.
1988 : Première céréale transgénique (maïs résistant à la kanamycine).
1990 : Première commercialisation d’une plante transgénique (Chine : tabac résistant à un virus).
1994 : premier légume transgénique commercialisé (tomate Flavr savr à maturation retardée).
1997 : Premier tabac producteur d’hémoglobine.
France : première autorisation de la culture transgénique : maïs résistant à la pyrale.
1999 : 40 millions d’hectares de plantes transgéniques dans le monde.
2000 : séquençage du génome d’Arabidopsis thaliana.
2002 : 58,7 millions d’ha de plantes transgéniques cultivées dans le monde.
2003 : 67,7 millions d'hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde.
2004 : 81 millions d'hectares de plantes transgéniques cultivées dans le monde.
2005 : 90 millions de plantes transgéniques cultivées dans le monde.
Qu'est-ce que le génie génétique ?
Le génie génétique n'est ni une nouvelle science ni une nouvelle branche de la science. Il consiste plutôt
en une série de procédés de recherche, de stratégies et de méthodes mises au point récemment. Il
permet aux chercheurs de s'approcher du gène, d'en clarifier la structure et d'en étudier la fonction.
Grâce au génie génétique les chercheurs peuvent identifier avec précision le gène correspondant à un
caractère recherché (ex. résistance à un insecte, à une maladie ...) ; ils peuvent extraire ce gène de
l'organisme où il a été identifié et l'introduire à l'intérieur d'un autre organisme, d'une plante, d'un
ferment. Ces derniers (ainsi que leur descendance) disposent alors du caractère souhaité.
Le transfert de ce caractère se fait ainsi de façon beaucoup plus précise et rapide qu'avec les méthodes
de sélection traditionnelles, basées sur les croisements.
Le génie génétique permet aussi de supprimer ou diminuer un caractère indésirable (par exemple, un
caractère allergisant de certains végé
Qu'est-ce que les biotechnologies ?
C'est l'ensemble des techniques et des sciences qui permettent de faire produire une substance utile à
l'homme par des agents biologiques.
La transgénèse fait donc bien partie des biotechnologies puisqu'elle permet de faire produire par des
organismes vivants (des plantes) des substances utiles à l'homme.
Comment fabrique t'on une plante transgénique ?
La fabrication d'un OGM nécessite plusieurs étapes :
ETAPE 1 - Identifier, isoler, intégrer et multiplier un gène d'intérêt
La première étape est l'identification d'un caractère que l'on veut introduire dans la plante, comme par
exemple des caractères de qualité nutritionnelle, la résistance à certains insectes, à certaines maladies, à
des herbicides, etc. Le gène d'intérêt peut provenir de tout organisme vivant, plante, animal ou bactérie
puisque le code génétique est universel. Il doit ensuite être isolé de l'organisme donneur. Il est intégré
dans une construction génétique associant souvent un gène marqueur. Ce gène marqueur permet de
sélectionner les cellules qui ont intégré le gène d'intérêt. La construction est ensuite multipliée (clonée)
afin de disposer d'une quantité suffisante d'ADN pour son introduction dans les cellules végétales que
l'on veut transformer.
ETAPE 2 - Transférer le gène
Il y a plusieurs méthodes pour introduire un gène dans une cellule :

La transformation biologique. Cette technique utilise une bactérie du sol, Agrobacterium, qui a la
propriété de réaliser naturellement la transformation génétique d'une plante, afin de la parasiter. Ainsi,
une construction génétique introduite dans la bactérie (rendue avirulente au préalable) sera transférée
dans la plante et intégrée à son génome. C'est la technique la plus couramment utilisée.

Le transfert direct. Cette technique fait intervenir :
o
soit une projection d'ADN dans les cellules de la plante par l'utilisation d'un canon à
particules qui projette dans les cellules des microparticules enrobées d'ADN (biolistique) ;
o
soit l'introduction d'ADN dans des protoplastes, par action d'un agent chimique ou d'un
champ électrique (électroporation).
Les cellules issues de différents types de tissus végétaux peuvent être soumises à la transformation.
Selon les espèces, ce seront des disques foliaires, des sections de tige, des cotylédons, des embryons,
des microspores ou des protoplastes. Par exemple, chez le tabac et la tomate, on utilise des disques
foliaires ; chez la pomme de terre, la transformation génétique peut se faire sur des protoplastes.
ETAPE 3 - Régénérer et évaluer les plantes transformées
Après sélection de cellules transformées, il faut régénérer les nouvelles plantes transgéniques. Les
cellules transformées se développent d'abord en cals, larges amas de cellules indifférenciées. Après
quelques semaines, on observe le développement de pousses. Elles sont alors placées dans un nouveau
milieu de culture permettant le développement des racines. Quand les racines sont suffisamment
développées, les plantules sont repiquées en pot et acclimatées en serre.
La régénération in vitro des cellules transformées est une étape difficile à maîtriser. Aussi, le génotype,
le type de tissus et les conditions de culture sont choisis en fonction de leur aptitude à la régénération.
Les plantes régénérées sont ensuite analysées pour confirmer l'insertion de la construction génétique
dans leur génome. Des analyses moléculaires sont conduites dans ce sens. Des études sur l'expression
du gène ont lieu à plusieurs stades, ce qui permet de caractériser le niveau d'expression et le
comportement de la plante exprimant le nouveau caractère.
ETAPE 4 - Incorporer le gène dans une variété commerciale
Les plantes transformées obtenues sont soumises à des croisements contrôlés pour étudier les modalités
de transmission du nouveau caractère à la descendance.
La transformation et la régénération étant des opérations délicates, le génotype de la plante choisie est
celui facilitant ces étapes. C'est pourquoi les plantes retenues sont ensuite soumises à une succession de
rétrocroisements afin d'introduire le gène dans le matériel élite et d'obtenir de nouvelles variétés
commerciales exprimant ce caractère.
Les prises de positions
Depuis la création des premiers OGM, une réglementation s'est mise en place pour encadrer la recherche
et la mise en culture des plantes génétiquement modifiées. Cette réglementation, qu'elle soit nationale,
européenne ou internationale, s'est considérablement étoffée pour répondre à toutes les inquiétudes
suscitées par les OGM mais également pour mettre en œuvre toutes les sécurités nécessaires à leur
développement.
Face à tous les nouveaux projets de réglementation, les professionnels des semences et de la protection
des plantes prennent régulièrement position pour que celle-ci soit techniquement faisable et
économiquement réaliste. C’est ainsi qu’ils interviennent sur des thèmes tels que :

le droit à la recherche

la protection des inventions et la diffusion de l'innovation

la coexistence des filières pour offrir un véritable choix au consommateur.
Ces prises de position sont souvent déclinées sous forme de documents diffusés aux élus, aux relais
d’opinion et à tous les responsables du monde agricole.
Parallèlement, face à des actes illégaux de destruction d’essais ou à des actions de désinformation, les
professionnels estiment qu’il est de leur devoir de réagir pour pouvoir continuer à assurer la recherche et
que l’information diffusée soit une information responsable. Ils réagissent également à d’autres
événements qui peuvent survenir sur les OGM.
Ce type d'information est beaucoup plus souvent diffusée sous forme de communiqués de presse en
raison de son actualité.
Les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) se répandent comme du pollen par grand vent… Ils sont
imperceptibles, ils sont là mais on ne les voit pas, on ne les sent pas. Il y en a dans nos assiettes et seules
quelques personnes averties savent ce qui se cache derrière ces trois lettres.
Les OGM laissent rarement indifférent ! On raconte beaucoup de choses au sujet de ces nouveaux aliments : que
c'est dangereux, ou bien que c'est bien pour l'environnement, qu'ils vont pouvoir nourrir la Terre pour faire face à
l'explosion démographique.
Au sujet des OGM, il y a beaucoup d'affirmations mais aussi beaucoup d'interrogations, et d'indécisions
juridiques…. Mais pourquoi ? Que sont ces petites bêtes ? En mange-t-on ? Le profane, c'est à dire les deux tiers
d'entre nous, ignore de quoi il s'agit et va même les assimiler au clonage humain !!! Alors, doit-on en avoir
peur ?
En ces temps de procès du sang contaminé, le public a un sentiment de défiance à l'égard de l'expertise
scientifique, attisé par la presse qui diabolise d'une manière ridicule les OGM. Il est temps de savoir où nous en
sommes et expliquer pourquoi nous en sommes là. C'est pour cela que nous allons essayer de comprendre ce qui
se passe dans nos assiettes.
Depuis quelques années, les progrès de la recherche permettent de doter une espèce de caractéristiques qu'elle ne
possède pas naturellement. Cette évolution a donné lieu à de nombreux travaux, motivés par l'énorme pouvoir
que confère à l'homme la transgénèse : la capacité maîtrisée de créer de la diversité génétique, c'est-à-dire, la
possibilité de transférer un gène d'un organisme à un autre, en s'affranchissant de la barrière de genre et d'espèce.
Cet organisme, affecté de ce nouveau gène, est ainsi appelé Organisme Génétiquement Modifié (OGM).
Par exemple, les melons mûrissent ainsi moins vite, les fraises ne pourrissent plus, les tomates se conservent
mieux… Tous ces produits n'ont pas encore fait leur apparition sur les étals français mais existent déjà aux EtatsUnis.
Mais d'une manière technique, comment obtient-on OGM ?


Comment obtient-on un OGM ?
o Les techniques de transformation
1. Le transfert direct
2. Le transfert indirect
o Suivi de l'expression du gène
1. Sélection des cellules transformées
2. Régénération des plantes
3. Suivi du gène dans la plante
Liste des OGM présents (ou pouvant être présents dans le futur) dans l'assiette du consommateur
Comment obtenir ?
Liste des OGM ou produits issus d'OGM pouvant être présents dans l'assiette
du consommateur à plus ou moins long terme :
Additifs, Enzymes et Hormones produits à partir d'OGM :




Aspartame
(édulcorants commercialisés sous divers noms (Canderel, Nutrasweet, Sucrelle, Tutti
Free...) et présents dans les boissons et chewing gum dits " light ", produits dits
" allégés ", produits " minceur ", produits laitiers " 0% "... et plus généralement tous
les produits sur lesquels figure la mention " Attention contient de la phénylalanine ")
Amylase
utilisée dans la fabrication du pain, de la farine et de la bière
Enzymes intervenants dans la fabrication du fromage
rBGH (Hormone de croissance bovine)
Micro-organismes :


Levures d'intérêts dans les process agro-alimentaires (œnologiques...)
Bactéries d'intérêts dans les process agro-alimentaires
par exemple les bactéries lactiques qui jouent un rôle dans la fabrication des fromages,
yaourts, beurre, produits de salaison (saucisson...), certains pains, choucroute et divers
légumes fermentées, les olives, le vin, le cidre, certains condiments comme la sauce de
soja et pour l’alimentation animale, puisque l’ensilage est le produit d’une
fermentation lactique
Viande :


Bétail nourrit à partir de plantes transgéniques (maïs, soja)
Bovins élevés avec rBGH
Poissons :



Crevette
Saumon
Poisson-chat
Végétaux :
Les enjeux
Ces dix dernières années, nous avons vu se développer des OGM de première génération, où
la productivité et le rendement étaient ciblés, et depuis peu, la seconde génération, où l'on s'est
intéressé à la qualité intrinsèque du produit (conservation, saveur, texture…) dans un souci de
respect de l'environnement.
Pour terminer, nous aborderons les enjeux économiques, en termes de balance commerciale et
de croissance.
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
Les Enjeux Agricoles
o Protection des cultures
1. Tolérance des plantes aux herbicides
2. Résistance aux conditions climatiques extrêmes
3. Résistance aux insectes
4. Résistance aux maladies
o Amélioration des conditions d'élevage
1. La lutte contre les maladies animales
2. L'amélioration de la nutrition animale
o Application aux Industries Agro-alimentaire
1. L'amélioration de la qualité des aliments
2. Intervention dans le processus de transformation alimentaire
II. Les Enjeux Environnementaux
III. Enjeux Économiques et Commerciaux
o A. L'enjeu agricole international
o B. Un secteur riche en croissance et en création d'emplois
Les Enjeux Agricoles
Protection des cultures
La transformation génétique des plantes vise à améliorer les conditions de cultures en
développant des mécanismes de tolérances ou de résistances ayant pour effet d’augmenter les
rendements.
1. Tolérance des plantes aux herbicides
L’insertion d’un gène de tolérance à un herbicide dans une plante d’intérêt permet, via la
résistance induite, une sélectivité du traitement vis à vis des plantes indésirables. Ce gène
assure donc une protection de la plante contre le principe actif de l’herbicide par une
modification de la cible, une voie de biosynthèse alternative ou un changement de
perméabilité membranaire. De nombreuses espèces végétales, comme le colza, la betterave, le
soja, le blé et le tournesol ont déjà bénéficié de cette technique.
2. Résistance aux conditions climatiques extrêmes
Une grande partie de la surface de la planète est impropre à l’agriculture du fait de conditions
défavorables (froid, sécheresse, salinité...). Les biotechnologies pourront apporter une réponse
aux pays en voie de développement en créant de nouvelles espèces adaptées à ces conditions.
3. Résistance aux insectes
Les pertes occasionnées par les insectes représentent une part non négligeable des récoltes.
Les insecticides employés jusqu'à maintenant présentent des inconvénients : atteintes à
l’environnement et apparition de formes résistantes d’insectes ayant pour conséquence
l’emploi de doses croissantes de ces produits.
Par ailleurs, la lutte biologique nécessite un suivi poussé des cultures et une recherche
approfondie ne permettant pas d’apporter une solution économiquement viable face aux
dégâts causés par les ravageurs. La synthèse de protéines toxiques pour ces insectes par
modification génétique de la plante constitue donc une voie majeure de progrès.
4. Résistance aux maladies
Sur le même principe, les biotechnologies s’orientent vers la lutte contre les virus, bactéries
phytopathogènes, mycoplasmes et champignons. Des résultats ont déjà été obtenus sur des
plantes comme la pomme de terre, la tomate ou la betterave.
Les risques
Toute technologie nouvelle est susceptible d'entraîner des risques directs ou induits, mais
ceux-ci ne sont pas appréhendés de la même façon par tous les pays.
Depuis plusieurs années déjà, des plantes transgéniques sont déjà commercialisées et cultivées
en Amérique du Nord. L'Europe, quant à elle, a choisi d'appliquer le principe de précaution,
c'est à dire d'évaluer les risques potentiels de cette nouvelle méthode de création variétale
qu'est la transgénèse, avant toute exploitation à grande échelle. Il importe pour elle de
connaître ces risques et de les maîtriser.
Mais il nous faut d'emblée préciser qu'aucune réponse globale à l'étude de ces risques ne peut
être proposée car tout dépendra de l'espèce cultivée concernée et du gène introduit. A l’heure
actuelle nous n’avons pas le recul nécessaire pour l’évaluation de ces risques sur
l’environnement et sur le consommateur.
 Les risques pour l’environnement
 Transmission par pollinisation et croisements inter variétaux
1. Cas d’étude
2. Résultats
3. Remarques
 Apparition d'insectes résistants aux plantes transgéniques
1. Les avantages des plantes résistantes aux ravageurs
2. Les inconvénients





L'éventuel impact sur les insectes utiles comme l'abeille
Modification des pratiques agricoles
Risque de réduction de la biodiversité
L'impact sur la rhizosphère
Les risques pour le consommateur
 Le risque potentiel toxicologique
 Le risque allergène
1. Les précautions à prendre
2. Les méthodes d’évaluation de l’allergénicité :
 Les risques théoriques : Le transfert de gène de résistance aux antibiotiques aux
microorganismes du tube digestif.
Les risques pour l’environnement
Transmission par pollinisation et croisements inter variétaux
Dans l’espèce végétale, les flux de gènes s'opèrent par croisements sexuels. C'est le pollen qui
est le vecteur privilégié de cette dissémination, il est transporté par le vent ou les insectes
pollinisateurs. Cette transmission peut se faire entre plantes de la même espèce ou en direction
d'espèces sauvages apparentées (dites mauvaises herbes). Mais ces flux de gènes s’opèrent
différemment selon les espèces et l'écosystème concerné ; donc la seule approche
raisonnable est l'étude au cas par cas.
1. Cas d’étude
Dans le cadre d'un système de bios vigilances souhaitées par les pouvoirs publics, l'INRA a
mis au point des modalités de suivi des cultures transgéniques sur trois expérimentations
localisées à Chalons sur Marne, Dijon et Toulouse.
Afin de mesurer la fréquence des échanges de gènes au sein des populations cultivées et des
mauvaises herbes, trois estimations ont été faites :



la distance de dispersion du pollen de trois cultures (colza, betteraves et maïs),
les possibilités de croisements entre les variétés dans chacune des cultures,
les possibilités de croisements entre des cultures et des espèces adventices apparentées
(se dit d'une espèce végétale présente dans la culture d'une autre espèce).
Ainsi pour chaque espèce (colza, betterave et maïs), plusieurs variétés résistantes aux
herbicides ont été semées sur des parcelles identifiées, ainsi que des espèces apparentées en
bordure de parcelle.
Ensuite, le nombre de simple, double ou triple résistance a été mesuré sur l'espèce incriminée
et les espèces apparentées à différentes distances.
Afin de rassurer le consommateur, le texte concernant la mention obligatoire d’étiquetage des
OGM, mis en place par Bruxelles, est entré en vigueur le 3 septembre 1998 (complétant le
règlement CE n° 258-97).
Mais nous pouvons nous demander sous quelles conditions cet étiquetage est réalisé à la vue
du nombre très important de points qui restent actuellement en suspend.



Les techniques de contrôles
o Technique sérologique ou immuno-enzymatique
o Technique basée sur la PCR (Polymérase Chain Réaction)
1. Détection par PCR
2. Identification par PCR
La traçabilité
o Définition
o Modalité de la traçabilité
Choix entre une structure privée ou publique
Les techniques de contrôles
A ce jour, il n’existe pas de méthodes normalisées de détection, aussi bien au niveau français qu’au niveau
européen, mais deux techniques peuvent être mises en avant.
Technique sérologique ou immuno-enzymatique
Cette technique repose sur l’analyse de la protéine exprimée par le transgène. On utilise pour
cela des techniques sérologiques (anticorps mono ou poly clonaux) ou immunoenzymatiques qui permettent par des tests classiques de type Elisa de révéler la présence
d’une protéine donnée.
La société Agrevo (filiale de Hoechst) a mis au point, il y a environ un an et demi, un kit
adapté à la protéine issue du gène PAT de résistance à l’herbicide Basta.
Les points faibles :

Bien que cette méthode de test rapide reste séduisante, elle ne peut pas constituer une
stratégie valable pour le contrôle sur toute la chaîne agroalimentaire. Les conditions de
milieu, les traitements et les transformations que vont subir les matières premières
dans le processus de fabrication de produits finis alimentaires auront des effets
importants sur la structure de ces protéines. Les protéines spécifiquement recherchées
peuvent être ainsi dénaturées ou détruites. Cette caractéristique a donc tendance à
réduire considérablement le champ d’application dans la chaîne agroalimentaire de
cette technique aux produits agricoles bruts (fruits, légumes) ou obtenus par des
transformations " douces ".

Il faut aussi remarquer que cette technique basée sur le contrôle des protéines ne peut
pas rendre compte de la totalité de la plante impliquée dans le produit alimentaire.
Prenons l’exemple du maïs Bt, qui n’exprime normalement la toxine que dans les
parties vertes de la plante (plus particulièrement les feuilles). Si l'on doit détecter cet
OGM sur un produit alimentaire contenant des grains de maïs (partie non verte), il y a
de forte chance que la protéine spécifique ne soit pas présente et donc pas détectée. La
détection est donc faussée.
Technique basée sur la PCR (Polymérase Chain Réaction)
La deuxième technique est une méthode de détection, voire d’identification par PCR, basée sur l’analyse de
l’ADN.
Cette technique permet d’obtenir une détection sur l’ensemble du génome et est moins dépendante des
conditions de traitement, car l’ADN est une molécule relativement stable et résistante à certains traitements
thermiques et chimiques.
La méthode de la PCR peut à son tour se diviser en deux fonctions :


la première étant une méthode de détection,
la seconde correspondant à une identification.
1. Détection par PCR
Pour déceler la présence d’un ADN génétiquement modifié (détection) on a recours à des amorces non
spécifiques mais présentes dans la plupart des constructions génétiques végétales (promoteur 35 S, terminateur
NOS, séquence régulatrice, séquence de résistance à un antibiotique …).
Les points faibles :


Si la présence de ces fragments est détectée, la conclusion de l’analyse sera qu’il y a un ADN
génétiquement modifié. Par contre, s’il n’y a pas de détection , il est impossible de conclure à l’absence
de ce type d’ADN. Car l’OGM peut avoir été construit avec un autre promoteur et un autre terminateur.
Le risque de " faux positif " doit aussi être pris en compte. Il peut y avoir dans la nature d’autres ADN
que ceux d’un OGM qui répondent à ces sondes . Avec le maïs, par exemple, des " faux positifs "
peuvent éventuellement être présents par la contamination de celui ci par Bacillus thuringiensis.
2. Identification par PCR
La deuxième stratégie permettant d’identifier un ADN d’origine OGM nécessite cette fois-ci des amorces
spécifiques (utilisation de banque de gènes et de logiciels spécifiques) à chacune des constitutions génétiques
possibles et connues.
Les points faibles :

L’ADN est supposé résistant à certains traitements chimiques ou thermiques. Au mois
de février 1997, l’INRA annonçait avoir mis au point une technique permettant, en
moins de 48 heures, de détecter la présence d’OGM dans les produits alimentaires
transformés, cependant, ce test reste encore hypothétique sur des produits
transgéniques ayant subi un traitement de transformation drastique ou violent
(exemple : purée de tomates). Car dans ce cas la probabilité de trouver de l’ADN
transgénique est infime (destruction de l’ADN au cours du processus). Il en ressort
néanmoins que cette technique a été validée au niveau européen sur des produits bruts


ou de première transformation (grains, farine, semoule…) et sera normalisée, si tout
suit un cours normal, dans les mois à venir. La méthode n’a cependant pas été validée
pour les produits finis. C’est une des raisons pour lesquelles, pour le moment, les
services officiels de contrôle ne peuvent que se montrer indulgent.
Un autre problème n’a pas été résolu, c’est la définition d’un seuil minimal de
détection. Celui ci n’a pas encore été fixé par Bruxelles alors que la méthode de PCR
est très sensible et que l’on pourrait déceler d’infimes traces d’OGM (10-3 à 10-5 selon
la maîtrise des opérateurs). L’existence de seuils est nécessaire et sert à éviter la
mention de la présence d’ingrédients ou de substance à l’état de trace. A titre de
comparaison, une teneur de moins de 0.5 % en alcool, n’entraîne pas l’étiquetage de la
mention " contient de l’alcool ". Il est donc important de s’interroger sur un taux de détection
raisonnable et de plus il serait " absurde " de rechercher un taux plus faible que celui de 1% utilisé dans
les échanges commerciaux pour garantir la pureté du produit.
A la suite de cela il restera encore à définir les modalités d’échantillonnage et de préparation des
échantillons.
Au final, la méthode actuellement la plus adaptée au contrôle des OGM sur les produits alimentaires semble être
la PCR mais encore faut-il savoir de quelles manières l’utiliser, celle ci pouvant se décliner de différentes façons.
Reste à accorder les pays européens sur un protocole d’investigation complet et à le standardiser. Car la
technique de détection adoptée doit être applicable pour tous les contrôles et d’une manière générale dans le
cadre du champ d’application des Directives 90/219/CE et 90/220/CE et utilisable aussi bien pour les graines que
pour les ingrédients et les produits finis.
La traçabilité
Les lacunes du règlement sur l’étiquetage et les faiblesses des méthodes d’analyse limitent la
liberté de choix des consommateurs. La mise en place de filières indépendantes de production
peut être une réponse pour permettre au consommateur de faire un choix éclairé.
Définition
La traçabilité est donc une organisation qui permet de relier tous les stades de la filière agroalimentaire, de
l’agriculteur au produit fini présenté aux consommateurs.
Elle doit retracer, dans la transparence :



l’origine du produit,
son historique,
ses composants.
La traçabilité doit en plus permettre de donner une réponse immédiate à toute question provenant du
consommateur concernant un risque alimentaire réel ou fictif relatif au produit commercialisé.
Modalité de la traçabilité
La première étape, où l’on doit tracer les gènes introduits, correspondra à la sortie du laboratoire du semencier
jusqu’à la commercialisation des semences génétiquement modifiées. En effet, il serait nécessaire d’identifier le
ou les gènes introduits par attribution d’un numéro d’immatriculation. Cette codification doit suivre les grains
tout au long de la chaîne : aussi bien au niveau des laboratoires de sélection, de la production au sein des usines
et sur les sacs de semences.
Il sera aussi nécessaire d’évaluer la faisabilité de ce système pour les producteurs qui assurent leur mise en
culture sans s’approvisionner sur le marché des matières premières.
La seconde étape concernera les producteurs de matières premières qui seront à même grâce à la codification
(vue dans la première étape) de garantir la nature de leur culture.
Mais même en misant sur la discipline des producteurs, qui ont déjà l’habitude de séparer leur récoltes dans
différents silos, la séparation des filières " avec " et " sans OGM " supposerait la mise en place de deux
équipements entiers de collecte ; un pour les plantes " conventionnelles " un pour les plantes modifiées, sans
quoi les risques de contamination croisée seraient possibles.
Une deuxième difficulté serait de savoir comment le producteur de culture " sans OGM " pourra-t-il assurer la
non contamination de ses cultures si un champ voisin contient des OGM ?
Une solution serait une organisation efficace des cultures en éloignant le plus possible les champs contenant les
même espèces végétales, évitant ainsi par la distance les pollinisations inter espèces (distance de sécurité entre
parcelles).
Un autre problème concernerait les végétaux pour lesquels nous sommes en grande partie liés à d’autres pays par
l’importation. C’est l’exemple concret du soja importé des USA. La question qui se pose est : " Comment dans
ce cas là peut-on avoir un pouvoir de pression assez grand pour obliger dans d’autres pays la séparation des
filières ? ". Il est vrai que vis à vis des coûts induits, les pratiques de stockage et de transport outre atlantique par
bateau empêchent toute séparation.
La dernière étape est la production industrielle qui implique la matière première dans un processus visant à
aboutir à un produit fini commercialisable. C’est la fin de la chaîne agroalimentaire et tout ce qui concerne donc
la séparation des filières en industrie est forcement lié à la traçabilité des matières premières. On pourrait
retrouver ici un système de suivi par code barre.
Autrement dit, la création d’une filière d’agriculture labellisée "sans OGM", sur le modèle de la filière
"agriculture biologique" se développera certainement. Mais elle ne sera pas facile à mettre en place d’autant plus
que cette traçabilité rencontrera une complexité croissante au fur et à mesure que l’on avance dans la chaîne
agroalimentaire. Il ne suffit alors pas d’intéresser les agriculteurs mais aussi les courtiers, les transporteurs et les
transformateurs qui devront tous assurer l’origine, l’historique, la nature du produit et ainsi garantir sa non
contamination.
C’est finalement l’installation d’une gigantesque filière "parallèle" qui serait nécessaire et impliquerait donc un
contrôle et un suivi des matières premières de leur semence à leur transformation finale. Pour cela il faudrait :




des semences certifiées "sans OGM",
des champs séparés pour assurer la non pollinisation,
des moyens de récolte, de transport et de stockage spécifiques,
des industries ayant des lignes protégés et dédiées,
Tout cela avec une communication rigoureuse et un esprit de confiance.
Une solution serait peut être une production assez localisée c’est à dire que les récoltes de matières premières et
leurs transformations devraient rester en territoire proche pour être bien suivi.
Cette séparation des filières apporterait bien sûr une forte augmentation des produits "sans OGM" en
comparaison un peu avec "les produits bio".
Reste maintenant à savoir qui devra payer le surcoût (5 à 10 % selon les produits) de cette filière. Car il serait
paradoxal que ceux qui souhaitent éviter les produits transgéniques soient condamnés à supporter des hausses de
prix alors que, comme le soulignait la Conférence des Citoyens, les consommateurs français n’ont jamais été
demandeurs d’OGM.
Choix entre une structure privée ou publique
La création d’une nouvelle unité de contrôle, semble dans le contexte actuel intéressant. Les associations de
consommateurs veillent à ce que la législation soit appliquée bien que les OGM ne soient pas encore bien connus
du grand public. La pression exercée par la presse éveille peu à peu le consommateur à ces nouveaux problèmes.
Tout permet de dire que la loi va s’affiner dans les prochains mois et que le contrôle scientifique des OGM dans
les aliments sera une étape incontournable pour tous les industriels concernés par la présence de maïs ou de soja.
A l’heure actuelle, la détection des OGM n’est pas un automatisme des industries du fait des carences
législatives, mais demain une fois le seuil de détection déterminé, les méthodes validées, les demandes seront
croissantes car rendues obligatoires. Le problème qui se pose à cette étape est de définir la structure que nous
allons choisir pour créer cette nouvelle activité de contrôle en prévention de la répression des fraudes.

Une structure privée dont l’activité serait exclusivement dédiée à la détection des OGM : cette
structure serait entièrement à créer, l’investissement serait important et risque d’être lourde à mettre en
place.

L’intégration d’une nouvelle activité de détection au sein d’un laboratoire de contrôle serait à
explorer. La structure existerait déjà : statut juridique, l’investissement serait moins conséquent, et
surtout une partie des analyses pourraient être demandées par les clients des analyses classiques
(microbiologie et chimie). Le fichier client pourrait être exploité pour cette nouvelle activité.

Les laboratoires publics de recherche ont d’énormes moyens mis à leur disposition et l’insertion d’une
nouvelle activité de contrôle qu’ils pourraient vendre à des industriels privés serait pour eux très
lucrative. En effet les locaux sont déjà équipés d’un matériel performant. Seules quelques modifications
seraient nécessaires au sein de ces structures afin d’être accréditées " laboratoire d’essais ". Les
laboratoires de recherche n’étant pas soumis aux contraintes industrielles. L’investissement dans de
telles structures serait mineur et certains laboratoires travaillent déjà pour le secteur privé. Cette double
casquette recherche / laboratoire d’essais leur permet une certaine rentabilité et surtout d’être en relation
étroite avec le secteur industriel. L’utilisation des compétences du secteur public au service du privé
n’est pas une chose exceptionnelle : il y a 15 ans, se mettait en place une structure de laboratoire
analytique avec une partie des fonds de l’université d’Aix-Marseille III. Cet institut a été créé de toutes
pièces : locaux, matériel avec du personnel formé et compétent universitaire. Cette structure a été
vendue au secteur privé 10 ans après et poursuit son chemin dans le privé et reste bien placé dans le
domaine analytique.
Le développement de telles structures crée une concurrence déloyale envers les laboratoires privés qui doivent :



Investir un capital
Etre rentable (ils travaillent sans filet), c’est leur seul moyen de survivre
Payer de lourds impôts.
De plus l’investissement de ces laboratoires a des limites bien inférieures aux limites des laboratoires publics.
L’état aurait, certes un moyen de gagner de l’argent, mais au détriment de la faillite de petites entreprises. Si
cette double activité des laboratoires publics se généralisait il faudrait redéfinir le rôle des laboratoires de
recherches fondamentales et universitaires.
Les pesticides
Les substances chimiques sont une menace pour le développement durable
Les polluants organiques persistants, ou POP, comme on appelle de nombreux pesticides, sont très
nocifs pour l'environnement et la santé. Les POP ne se dégradent pas facilement, mais restent intacts
dans l'environnement pendant de longues périodes. Ils se répandent facilement sur de grandes
distances, gardent leur toxicité et ont tendance à s'accumuler dans les tissus adipeux. Ils sont nocifs
pour les humains, la faune, la flore et l'environnement en général.
Pour ces raisons, le recours aux POP, et leur mauvaise utilisation, confrontent les dirigeants à un
problème immédiat, surtout dans le contexte du tassement de la production alimentaire en Afrique
subsaharienne.
Un partenariat multipartite
« Il est clair que les pesticides périmés représentent un
danger imminent pour les Africains et leur environnement »
a déclaré Marjory-Anne Bromhead, directrice sectorielle du
bureau Gestion de l'environnement et des ressources
naturelles de la région Afrique de la Banque mondiale.
Ce problème constitue aussi une menace particulièrement
insidieuse pour le développement durable du continent car
il met à mal plusieurs secteurs importants de l'économie de
la région.
L'agriculture domine l'économie en Afrique, contribuant
fréquemment pour plus de 30 % au produit intérieur brut
(PIB). Ce secteur est souvent le premier employeur et la
première source de revenus d'exportation.
L'Éthiopie se joint à l'effort de décontamination de six autres
pays
Le programme ASP place les mesures de prévention et
l'éducation des agriculteurs, des ménages et des
populations locales au coeur de ses projets. Il a déjà
remporté plusieurs succès.
Le Programme d'élimination des stocks de
pesticides périmés en Afrique est un partenariat
qui unit les forces des pouvoirs publics, des
organisations internationales, du secteur privé
et de la société civile, en les faisant converger
sur un problème clairement défini.
Le programme ASP est né des efforts du
Réseau d'action sur les pesticides - PAN UK et
PAN Africa - et du Fonds mondial pour la nature
(WWF). Il est le fruit d'un effort conjoint visant
à apporter une solution globale d'élimination
des pesticides périmés, à prévenir la
reconstitution des stocks, à encourager le
recours à des techniques de manipulation et de
gestion sans risque, et à promouvoir l'adoption
de règles sur l'utilisation des substances
chimiques.
Le partenariat regroupe actuellement 13
bailleurs de fonds (Belgique, Canada,
Danemark, Finlande, France, Japon, Pays-Bas,
Suède, Suisse, Union européenne, FEM,
Mécanisme d'octroi de dons pour le
développement (Banque mondiale), et CropLife
International, qui représente les producteurs de
pesticides).
La première phase du programme a vu le démarrage des activités de décontamination et de
prévention dans six pays (Afrique du Sud, Mali, Maroc, Nigéria, Tanzanie et Tunisie).
Une agriculture sans pesticides
Sélingué, le 24 février – Le Réseau d’action contre les Pesticides et leurs alternatives pour l’Amérique
Latine (RAP-AL) est une structure qui regroupe différentes organisations sociales, organisations non
gouvernementales et organisations de base, et qui cherche de combattre le modèle de production
agricole appelé « révolution verte », en promouvant à son tour l’implémentation de formes alternatives
d’agriculture qui s’écartent de l’emploi indiscriminée de pesticides.
RAP-AL est la section latino-américaine de Pesticide Action Network (PAN), une organisation qui
opère en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique Latine, fondée en 1982,
après de la décision de plusieurs organisations de l’environnement de se réunir en Malaisie, dans le
but d’analyser les progrès atteints depuis la Conférence des Nations Unies de Stockholm sur l’Habitat,
qui s’est tenue en 1972.
Les organisations y réunies se sont mis d’accord sur une liste de toxiques nuisibles à niveau mondial,
parmi lesquels les pesticides chimiques reflétaient un problème commun duquel personne ne
s’occupait jusqu’alors ; c’est pourquoi qu’ils ont décidé d’établir un réseau pour aider à la coordination
des efforts.
À l’occasion du Forum sur la Souveraineté Alimentaire, Radio Monde réel a dialogué avec Elsa Nivia,
Coordinatrice Régional de RAP-AL, qui nous a approché la position du réseau dans la rencontre.
D’après Nivia, l’idée de souveraineté alimentaire ne peut pas s’écarter du travail qui fait RAP-AL, étant
donné que l’utilisation des pesticides s’érige sur des justifications fallacieuses, qui se sont imposées
sur la base d’arguments extrêmement discutables, bénéficiant aux grands propriétaires de terres et
portant préjudice aux agriculteurs de moindres ressources.
« On sait déjà qu’il est aussi absolument discutable l’argument de que l’agriculture, en tant que
‘révolution verte’, a augmenté les rendements en nourritures et par conséquent la faim dans le monde
s’est solutionnée. On sait que le problème de la faim n’est pas aujourd’hui pour manque de production
d’aliments, l’on produit même des aliments suffisants pour nourrir à tous dans le monde ; mais on sait
aussi que le problème est l’accès ces aliments », a précisé Nivia.
À posteriori, la Coordinatrice Régional de RAP-AL, a continué à expliquer les risques des
monocultures et l’utilisation de transgéniques qui accroissent, de manière inévitable, l’emploi des
pesticides.
“En réalité, les multinationales qui obligent à l’emploi de semences transgéniques, savent que cela est
pour améliorer leurs affaires de vente de poisons ; et il résulte qu’une agriculture dépendante de
semences importées, subordonnée à des technologies qui sont uniquement sous le contrôle des
multinationales, et dépendante des intrants chimiques que plusieurs multinationales vendent, ne sera
absolument jamais une agriculture qui permette la souveraineté alimentaire. C’est pour cela que l’une
de nos devises est ‘une agriculture sans pesticides chimiques ni transgéniques est possible et
indispensable pour atteindre la souveraineté alimentaire’ », a-t-elle remarqué.
Nivia a expliqué que la contribution de RAP-AL au Forum sur la souveraineté alimentaire, est celle
d’essayer d’appuyer les organisations de base, « aux hommes y femmes à la campagne, ce sont eux
qui ont dans leurs mains prendre les décisions et promouvoir les changes », a-t-elle signalé.
L'agriculture malienne est fortement tributaire de la pluviométrie, ce
qui la rend aléatoire et peu performante.
Pour améliorer les rendements, les producteurs utilisent des pesticides pour obtenir une récolte
conforme à leurs attentes. Mais le recours à ces substances chimiques n'est pas sans risques pour
les producteurs, les consommateurs et l'environnement.
La réduction des risques liés à l'utilisation des pesticides est un souci pour les pouvoirs publics et
partant pour le Comité permanent Inter-états de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) à
travers une de ses institutions spécialisées, l'Institut du Sahel (INSAH). Afin de réduire les nuisances
de ces substances sur l'environnement d'une part et sur la consommation humaine d'autre part, le
Comité sahélien des pesticides (CSP) a été mis en place. Le CSP, instrument principal de la gestion
des pesticides au plan régional, vise à préserver la santé des populations, des animaux et à
promouvoir des modes de cultures respectueux de l'environnement.
La réglementation commune adoptée a le statut d'une convention régionale qui porte sur l'autorisation,
la mise sur le marché, l'utilisation et le contrôle des matières actives et des formulations de pesticides
dans les Etats membres du CILSS. Le Mali est le premier pays du CILSS à ratifier la version révisée
de la réglementation sur l'homologation des pesticides.
La cérémonie de samedi au Palais des Congrès était destinée à lancer sur les fonts baptismaux le
Comité national de gestion des pesticides (CNGP). Cette cérémonie, présidée par le ministre de
l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche, Seydou Traoré, s'est déroulée en présence du représentant
résident de la FAO au Mali, Aguinaldo Lisboa Ramos, du directeur général de la Réglementation et du
Contrôle du secteur du développement rural, le Dr Héry Coulibaly et de nombreux spécialistes.
Le CNGP est un cadre approprié de concertation des acteurs de la gestion des pesticides, services de
réglementation, du contrôle et d'appui, importateurs, distributeurs, utilisateurs, sociétés de
développement, organisations de producteurs et ONG. Il est également un relais pour l'exécution des
décisions du CSP.
Les activités du CNGP sont impérativement attendues dans la mesure où diverses matières actives,
et parmi des plus dangereuses, sont manipulées chaque jour par les paysans et les maraîchers qui
n'ont pas pleinement conscience des risques qu'ils encourent et qu'ils font peser sur les
consommateurs et l'environnement.
Par ailleurs, la présence sur notre territoire d'une quantité importante de pesticides obsolètes ou
périmés et la commercialisation d'un nombre important de produits non encore homologués,
constituent des risques majeurs pour les hommes, le cheptel et l'environnement. Le pays compte sur
les compétences du CNGP pour nous débarrasser de ce danger.
Le ministre qui a solennellement déclaré les membres du CNGP installés dans leurs nouvelles
fonctions, attend d'eux, ainsi que le pays tout entier, des propositions et actions concrètes
susceptibles d'atteindre les objectifs assignés.
Agriculture bio
Production de coton biologique au Mali : un nouveau créneau pour les maliennes
(Le Républicain 15/11/2006)
La campagne agricole 2006-2007 tire vers sa fin. Dans le cadre de cette campagne, la culture du coton biologique et
équitable a mobilisé plus de 3000 producteurs, dont 40 % de femmes. La révélation a été faite par Sékou Diarra,
coordinateur du programme coton biologique et équitable à Helvetas Mali, au cours de la matinée d’information
organisée à la Cafo. Dans le cadre de ses semaines d’éducation populaire, d’information et de plaidoyer politicomédiatique sur la conduite de la culture du coton biologique et équitable au Mali, le programme coton bio et équitable de
Helvetas Mali et le mouvement biologique malien (Mobiom) ont rencontré, le samedi 11 novembre 2006, les femmes de
la coordination des associations et ONG féminines (CAFO). Selon Mme Traoré Oumou Touré, les femmes, depuis un
certain temps entendent parler du coton biologique et équitable, sans en réalité savoir ce que sait. “Elles n’ont pas
toujours accès à la bonne information afin de se positionner quant à certaines questions”, a-t-elle déclaré. De son côté,
Anne Sophie, directrice de Helvetas Mali a salué la mobilisation des femmes de la Cafo. Elle a souhaité qu’à l’issue de
la matinée que toutes les femmes présentes soient mieux informées sur le coton bio et équitable au Mali. Pour Sékou
Diarra, coordinateur du programme coton bio et équitable à Helvetas Mali, avec la proportion élevée des femmes dans
la population malienne, le pays ne peut se développer sans capitaliser leurs efforts. Il a estimé que les femmes doivent
jouer pleinement leur partition pour le développement du Pays. “Mais pour cela, il vous faut des informations sur les
grandes problématiques du développement de notre pays”, a-t-il déclaré. Dans son intervention sur le contexte de la
rencontre, M. Diarra a estimé que plus de 3 millions de maliens vivent du coton. Et depuis quelques années, la chute du
prix du coton sur le marché international plonge les paysans dans une extrême pauvreté. La menace des OGM “Face à
cette crise, Helvetas a proposé aux paysans et paysannes la culture du coton biologique qui, en plus de son prix
rémunérateur sur le marché international, est soucieux de la préservation de la santé des producteurs et productrices et
de l’environnement”, a-t-il soutenu. Huit ans après le démarrage du programme, Sékou Diarra a estimé qu’il est en
passe de tenir toutes ses promesses. Mieux, il a indiqué que le programme est porté par plus de 3000 paysans des
cercles de Bougouni, Yanfolila et Kolondièba, parmi lesquels, 40 % sont des femmes. M. Diarra de préciser : “pour cela,
nous avons souhaité venir à la Cafo pour parler du coton biologique et équitable afin d’édifier les femmes sur les enjeux
et les défis de la filière”. Sékou Diarra a ensuite rappelé que la privatisation annoncée de la Compagnie malienne pour
le développement des textiles (CMDT) peut être une menace pour la filière. Il a indiqué qu’il faut craindre que la zone de
production du coton biologique et équitable au Mali ne tombe entre les mains d’un acheteur hostile à la production
biologique du coton. Et pire qui serait favorable à l’introduction du coton OGM. “Nous sommes venus à vous pour voir
comment nous donner la main et assurer la promotion de la filière dans l’intérêt des femmes engagées dans la
production et du Mali”, a-t-il dit. De l'avis de Sidi Nguiro, directeur du mouvement biologique malien (Mobiom), structure
faîtière regroupant 29 coopératives de producteurs et productrices, le coton biologique est une alternative pour les
producteurs et productrices du Mali. Selon lui, l’agriculture biologique est un système de production qui valorise les
ressources naturelles existantes et qui n’autorise pas l’utilisation des intrants chimiques de synthèses comme les
engrais minéraux et les pesticides de synthèse. En agriculture biologique, la fertilité du sol est assurée par la rotation
culturale, l’utilisation de plantes légumineuses et l’apport d’engrais organiques (fumier et compost). Système de
production apprécié par les femmes En ce qui concerne la protection des plantes, il dira qu’elle se fait avec le bio
pesticide fabriqué à partir des extraits végétaux, notamment des extraits de Neem (azadirachta indica) mélangés avec
les huiles de Koby (carapa procera) et de Npeku (lannea microsperma) : “nous y associons des techniques alternatives
d’utilisation des plantes pièges telles que le gombo, apprécié par les prédateurs du coton”. Il a ajouté que l’agriculture
biologique est un système de production apprécié par les femmes parce qu’elle les éloigne du maniement des engrais et
pesticides chimiques de synthèse, trop dangereux pour elles et leurs enfants. Il a ensuite fait un rappel historique du
programme du coton biologique et équitable au Mali. Selon lui, une phase expérimentale, démarrée en 1998 et achevée
en 2001, a convaincu de la possibilité de produire du coton au Mali sans apport d’engrais et pesticides chimiques de
synthèse. La première phase du programme de production du coton biologique (2002-2005) a été marquée par la
certification bio en 2002 par ECOCERT International et par celle équitable en 2004 par Fair Trade Labelling
Organisation (FLO). La deuxième phase, démarrée en 2006 et qui doit prendre fin en 2008, selon Sidi N’Guiro, va
s’atteler à développer une filière autonome qui doit générer une quantité significative de coton de bonne qualité, certifié
et produit en fonction des méthodes de l’agriculture biologique. Cependant, la campagne 2006-2007 n’étant pas encore
bouclée, Sidi N’Guiro a levé le voile sur les prévisions de 2006. Selon lui, avec une superficie de 1810 ha, 3170
producteurs et productrices sont à pied d’œuvre pour produire 828 tonnes de coton graines. Parallèlement à la
production du coton biologique, le directeur du Mobiom a indiqué que les paysans, en rotation au coton, cultivent le
Sésame biologique. “Après, deux années d’expérimentation à petite échelle, la production de sésame bio et équitable a
débuté pendant la campagne 2005-2006 et sur une prévision de 50 tonnes, seules 21 tonnes ont pu être produites”. Et
M. N'Guiro d’estimer que le programme bénéficie d’un certain nombre d’atouts, dont le prix de vente du Kilogramme de
coton graine. A l’issue de la campagne agricole 2005-2006, le kilogramme de coton biologique a été acheté au paysan à
305 F Cfa contre 160 F Cfa pour le coton conventionnel. Cependant, il a mis un accent particulier sur les défis de la
filière : la production de la matière organique en quantité et qualité suffisante et l’implication des producteurs dans le
mécanisme de fixation du prix. La filière est menacée par la multiplication des labels et par les discours favorables à
l’introduction des OGM et la privatisation de la CMDT. Impressionnées, les femmes de la Cafo ont souhaité l’intégration
des citadines dans la filière du coton biologique et équitable. Sékou Diarra a estimé qu’il y a suffisamment de place pour
toutes les femmes dans la filière. Selon lui, certaines pourraient s’intéresser à la teinture des tissus fait à partir du coton
biologique et d’autres à la couture. A la fin de la matinée, Mme Traoré Oumou Touré a souhaité un véritable partenariat
avec le programme coton biologique et équitable de Helvetas afin que les femmes soient initiées à l’agriculture bio.
Nous, plus de 500 représentants de plus de 80 pays, d’organisations de paysans, de pêcheurs traditionnels, de
peuples autochtones, de peuples sans terre, de travailleurs ruraux, de migrants, d’éleveurs nomades, de
communautés habitant les forêts, de femmes, de jeunes, de consommateurs, de mouvements écologistes et
urbains, nous sommes réunis dans le village de Nyéléni à Sélingué, au Mali, afin de renforcer le mouvement
mondial pour la souveraineté alimentaire. Nous le faisons brique par brique, en vivant dans des cases construites
à la main dans le respect de la tradition locale et en consommant des aliments produits et préparés par la
communauté de Sélingué…Nous avons baptisé notre démarche collective « Nyéléni », en hommage à une
légendaire paysanne malienne qui nous a inspiré, une femme qui a remarquablement cultivé les terres et nourrit
les siens.
La plupart d’entre nous sommes producteurs et productrices alimentaires et sommes prêts, capables et désireux
de nourrir les peuples du monde. Notre patrimoine en tant que producteurs alimentaires est crucial pour l’avenir
de l’humanité. Cela vaut particulièrement pour les femmes et les peuples indigènes, créateurs historiques de
savoirs alimentaires et agricoles, qui sont sous-estimes. Cependant, ce patrimoine et nos capacités à produire
des aliments sains, de qualité et en abondance se voient menacés, sapés, par le néolibéralisme et le capitalisme
mondial. La souveraineté alimentaire nous donne l’espoir et le pouvoir de préserver, de récupérer et développer
notre savoir et capacité de production alimentaire.
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Couverture du forum
25 avril 2007
Rapport de synthèse
Nyéléni a donné son nom à notre Forum pour la souveraineté alimentaire qui s’est tenu à Sélingué au
Mali. Nyéléni est une paysanne malienne devenue légendaire pour avoir été une grande agricultrice et
avoir ainsi nourri les siens – elle incarne la souveraineté alimentaire de par son travail, sa capacité
d’innovation et son attention aux autres. Nous, paysans, pasteurs, pêcheurs, peuples indigènes,
travailleurs migrants, femmes et jeunes, rassemblés à Nyéléni 2007, producteurs et productrices
d’aliments, sommes (...) lire la suite de l'article
22 mars 2007
Agrocombustibles contre souveraineté alimentaire
Un projet de recolonisation impériale
Le Mali, qui a accueilli en février 2007 le Forum Mondial sur la Souveraineté Alimentaire de Nyéléni**,
est un des dix pays les plus pauvres du monde, si on mesure en argent. Néanmoins le pays a des
ressources comme l’or et le coton -duquel il est un des principaux producteurs du continent - mais
l’héritage colonial et les exigences de l’Organisation Mondiale du Commerce, du FMI et de la Banque
Mondiale ont mis sa population dans la misère. Cependant le Mali
Le coton au Mali
Avec une production annuelle d'environ 500'000 hectares,
le Mali se positionne comme premier producteur de coton
en Afrique Subsaharienne. Le coton est le premier produit
d'exportation et son importance sur l'économie est énorme.
Organisée autour de la Compagnie Malienne de
Développement des Textiles (CMDT) et les associations des
producteurs de coton, la filière traverse cependant une
période de crise liée surtout à la morosité des prix sur le
marché.
Qu'est-ce que c'est le coton bio ?
L'agriculture biologique est un système de production qui
valorise les ressources naturelles existantes et qui
n'autorise pas l'utilisation des intrants chimiques de
synthèses comme les engrais minéraux et les pesticides de
synthèses. En agriculture biologique, la fertilité du sol est
assurée par la rotation culturale, l'utilisation de plantes légumineuses et l'apport
d'engrais organiques (p.ex. fumier et compost) ; la protection des plantes se fait avec
des extraits végétaux (comme p.ex. le Neem) ou avec des techniques alternatives (p.ex.
les plantes pièges). Tout produit commercialisé en Europe sous le label "bio" est soumis
aux normes de certification de l'Union Européenne.
La stratégie d'Helvetas
Le programme de promotion du coton biologique d'Helvetas s'inscrit dans une stratégie
de recherche de nouvelles opportunités d'écoulement de produits pour le marché
international et local. Helvetas cherche à développer et consolider des liens entre les
"acheteurs" du Nord et les "producteurs" du Sud en contribuant à l'intégration verticale
de différents partenaires le long de la filière pour permettre un commerce plus équitable
et des prix plus rémunérateurs pour les paysans.
Les objectifs du programme
Le programme définit pour la période 2002-2004 prévoit entre autre:
- une production limitée de fibre (50-150tonnes) dans les deux zones de Yanfolila et
Kolondièba
- la mise en place d'une recherche d'accompagnement
- des appuis pour la mise en place de la filière spécifique à ce produit (contrats de
ventes, cadre de concertation, etc.)
- la formation des cadres, agents de terrain et des producteurs et productrices sur
l'agriculture biologique
- la valorisation locale d'une partie de la fibre à travers la filature et le tissage
traditionnel
Les résultats de 2002
Dans la deuxième année de production, les 34'398kg de
fibre ont été certifiés comme du "coton biologique" par
Ecocert. La production sur une surface de 170 hectares a
été mise en place par un total de 385 producteurs avec un
rendement moyen de 475kg/ha ce qui est plus qu'en 2002
mais toujours inférieurs aux prévisions faites lors de la
planification de 650kg/ha. La participation de 34% de
femmes a doublé par rapport à 2002. Nombreux sont les
producteurs qui aimeraient adhérer au programme. Mais la
production de coton bio est contraignante. Elle demande un
équipement de base, de la fumure organique et de la main
d'oeuvre. Sur les 706 candidats seulement 385 ont récolté
du coton bio. Un renforcement des producteurs existants et
une augmentation des surfaces par producteurs sont
prévues pour 2004. Le prix aux producteurs de 240FCFA/kg
(0,37€) a été comme en 2002, de 20% supérieur au prix
du coton conventionnel. La CMDT obtiendra aussi une
hausse de prix sensiblement plus élevée par rapport à l'année précédente. Comme en
2002, l'entière production de coton bio du Mali est destinée au marché suisse après
transformation par l'industrie textile indienne. Pour la première fois, une partie des
producteurs a fait certifié du sésame bio. Le sésame est cultivé en rotation avec le coton
et le contrôle du sésame se fait en parallèle.
La recherche découvre " le bio "
Bien que le coton bio soit déjà mis en place dans d'autres pays africains, la méthode est
nouvelle au Mali et nombreuses questions techniques restent ouvertes. Le programme de
recherche d'accompagnement mis en place en collaboration
avec l'IER et l'IPR/IFRA a donné en 2002 ces premiers
résultats :
En entomologie : les dosages de Neem (Azadirachta indica)
dans les biopesticides doivent être augmentés ; le gombo
(Hibiscus esculentus) s'est confirmé comme plante piège
des ravageurs du coton et des résultats intéressants ont été
obtenus avec des très fortes densité de semis.
En étude variétale : les différences variétales observées en
milieu paysan entre les 5 variétés testées sont petites mais
les tendances confirment que ce sont les meilleures variétés conventionnelles qui sont
aussi les meilleures sous conditions bio.
Le programme 2004
En production, l'augmentation des surfaces à au moins
340ha avec les producteurs déjà identifiés en 2003 est
prévue. La meilleure maîtrise des techniques de
production et aussi le renforcement des producteurs en
équipement notamment grâce aux appuis du programme
devrait faire augmenter le rendement moyen à 600650kg/ha. L'extension de la production à une zone à
100% d'encadrement CMDT est prévue. La diversification
de la production à d'autre produits de la rotation comme
le sésame et le karité sera poursuivit.
En recherche, le programme 2004 prévoit la poursuite et
la conclusion du programme d'accompagnement. En début
2005, un atelier international de restitution avec la
participation des chercheurs de la sous-région est prévu.
Les partenaires au Mali sont
- Les Coopératives de producteurs de coton biologique de
Yanfolila, Djeguenina, Bounounko, Nieme, Kokoun, Kolondièba, Niamala, Kadiana,
Fakola et Bohi
- La Compagnie Malienne de Développement des Textiles (CMDT)
- L'Institut d'Economie Rurale (IER)
- L'Institut Polytechnique Rural de formation et de recherche appliquée (IPR/IFRA)
- Le Centre International de Recherche en Agroforesterie (ICRAF)
- AGRIMULTISERVICES (Yanfolila) et SETADE (Kolondièba)
- ENDA Tiers Monde
Les partenaires en Suisse sont
- L'entreprise PAUL REINHART AG (commerçant de coton)
- Les entreprises SWITCHER SA et MIGROS GB (vente en détail des textiles)
- Le Secrétariat d'Etat à l'Economie (seco)
Les pesticides, ou comment s'en débarrasser
Un homme inspecte un stock de pesticides retrouvé dans le village de Nanguila au Mali. 50 000 tonnes de pesticides périmés
ou interdits ont été retrouvés en Afrique.
(photo : AFP)
Des experts, des ONG, des représentants d’organisations internationales sont actuellement réunis à
Bamako pour discuter de l’élimination des stocks de pesticides. L’Afrique a peu de moyens mais
compte sur une nouvelle législation internationale qui permet de confondre pesticides anciens et
actuels.
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Près de 70 000 produits chimiques sont commercialisés un peu partout dans le monde et malgré cette très
grande variété, 1 500 molécules nouvelles sont mises sur le marché chaque année. La Convention de
Rotterdam, en vigueur depuis 2004, reconnaît désormais le danger potentiel de ces produits, leur gestion
représentant un défi pour les gouvernements, notamment en matière de contrôle. Le traité met également
l’accent sur le fait que parmi tous ces produits chimiques, un grand nombre de pesticides sont désormais
interdits dans les pays industrialisés. D’autres sont encore utilisés mais de manière très réglementée.
D’autres enfin continuent d’être commercialisés et utilisés dans les pays en développement.
«Dans beaucoup de pays en développement, les conditions ne permettent pas aux petits paysans d’utiliser
sans danger des pesticides à haute toxicité. Il en résulte de dégâts permanents aussi bien sur la santé des
agriculteurs que pour l’environnement» déclarait Jacques Diouf, Directeur général de la FAO, au moment
de l’entrée en vigueur du traité. « La mise en œuvre de la Convention aidera les pays à réglementer l’accès
aux pesticides reconnus pour leurs graves effets sur la santé et l’environnement, ainsi qu’aux pesticides
extrêmement toxiques, que les petits paysans des pays en développement ne peuvent pas manipuler en
toute sécurité », déclarait encore Jacques Diouf.
Officiellement, 50 000 tonnes
La Convention donne aux organisations internationales un droit de regard sur le marché des pesticides
notamment. Auparavant, l’entrée et la sortie de pesticides d’un pays était une donnée purement
commerciale, leur utilisation par les agriculteurs, une affaire privée. Quant aux dépôts sauvages de
substances périmées ou dangereuses, tout le monde fermait les yeux sur une pratique qui ne concernait
pas que les pesticides. La décharge sauvage a longtemps permis de se débarrasser de produits trop
coûteux à détruire.
Dans les années 80, la catastrophe de Bhopal (Inde) et l’errance sur les mers de plusieurs bateaux chargés
de produits toxiques ont mis au grand jour le problème du devenir des substances dangereuses.
Concernant les pesticides, un premier inventaire a été fait. 50 000 tonnes de pesticides périmés ou interdits
ont été retrouvés en Afrique. Il s’agit des stocks connus de substances chimiques conservées dans des fûts
souvent endommagés, qui fuient.
«Les 50 000 tonnes de pesticides périmés en Afrique sont stockés dans de mauvaises conditions, des puits
sont contaminés, les aliments et les cours d’eau aussi. Il y a danger, il faut faire vite » a indiqué Abou
Thiam, coordinateur régional de Pesticide Action Network, une ONG internationale en réseau ayant un
bureau à Dakar. «Ces pesticides obsolètes tuent, il y a des intoxications, il faut rassembler les stocks les
détruire par les moyens les plus modernes », demandait le représentant de l’association à l’occasion de
cette réunion de Bamako.
Impliquer les industries
Une nouvelle étude de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’agriculture indiquait il y a quatre ans
que les stocks de pesticides étaient certainement beaucoup plus importants partout dans le monde que les
stocks déjà connus. Pour l’Afrique, les quantités seraient
La formation des agriculteurs
En dehors des stocks officiels et officieux de pesticides anciens, il y a également la montée inexorable de
l’utilisation des pesticides dans l’agriculture africaine. «Bien que l’utilisation des pesticides en Afrique soit
inférieure à celle des autres continents en raison de la pauvreté et de l’instabilité des précipitations, on note
un usage intensif de ces produits dans certaines régions, notamment dans les grandes exploitations
agricoles, les périmètres cultivés périurbains et les plantations de cultures de rente». Le chef du service de
la protection des plantes à la FAO préconise donc une «assistance technique accrue» aux agriculteurs
africains. En Asie, les programmes nationaux de lutte intégrée contre les ravageurs ont fait leurs preuves.
Ils ont permis de réduire de 70% l’utilisation des pesticides tout en obtenant des rendements plus
importants en riziculture. En Asie, un million de paysans ont reçu une formation pour savoir mieux utiliser
les produits chimiques en fonction des conditions météo et des sols.
Au moment où l’Afrique cherche des solutions pour se débarrasser des pesticides, un rapport parlementaire
montre les dangers d’une substance, le chlordécone, commercialisé aux Antilles françaises entre 1981 et
1990, et même jusqu’en 1993 suite à deux dérogations. Le chlordécone servait lutter contre le charançon,
un insecte amateur de bananes. Mais des traces de ce produit chimique ont été découvertes dans l’eau
potable. Des analyses ont également détecté des résidus de ce produit dans des cultures de base de
l’alimentation antillaise, dachine (chou) et igname. Les auteurs du rapport demandent une formation
continue à l’usage des pesticides pour les agriculteurs de métropole comme d’Outre-mer.
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