Le S M I – Principe de fonctionnement

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LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL
Voir Probl. Eco n° 2415, pp.35 & s, Probl. Eco n° 2541-2542, 5-12/97
Voir Le système monétaire international, Jean Marchal, Jacques Lecaillon, éd. Cujas
La financiarisation de l’économie semble un phénomène établi dont la pérennité
n’est presque plus contestée par le pouvoir politique (tant libéral que socio-démocrate).
Pour tenter de comprendre un tel phénomène, il semble indispensable de rappeler les
déterminants politiques et économiques qui peuvent guider la constitution d’un SMI
(chap. 1). L’approche du régime et des mécanismes de change (chap. 2) n’en sera que
facilitée et permettra d’analyser plus pertinemment les mouvements internationaux de
capitaux et les politiques de change qui tentent de les réguler (chap. 3).
Chap. 1 : LES PRINCIPES D’ORGANISATION DES SYSTEMES MONETAIRES
INTERNATIONAUX
Après avoir rappelé les éléments de la structure d’un SMI (I), un bref examen des
principes d’action collective dans la définition d’une politique de change et de sa viabilité
(II) conduira à une approche critique historique du système de Bretton Woods et aux
conséquences de la globalisation financière (III).
I - LA STRUCTURE D’UN SYSTEME DE PAIEMENT
Un système de paiement efficace et viable (l’histoire monétaire a démontré la
fragilité des parités de change et ses conséquences souvent désastreuses pour l’économie
de certains pays...) s’il établit et respecte trois critères constitutifs : la convertibilité, la
liquidité et la mobilité des capitaux (A), auxquels correspondent des principes
d’organisation (B).
A- Les critères constitutifs d’un SMI.
Selon l’approche néoclassique, un SMI doit établir des règles d’ajustement des
monnaies afin d’obtenir un équilibre international dans lequel les valeurs de ces monnaies
reflètent la valeur des économies (revoir le cours de 1ère année sur la monnaie).
Le statut théorique de la monnaie en tant que bien collectif destiné aux paiements
entraîne une concurrence entre diverses monnaies nationales d’une part mais également
une régulation collective de cette coexistence, d’autre part.
1 - La convertibilité va permettre la définition d’une unité de compte
internationale, élément essentiel pour exprimer des prix qui constituent une information
susceptible de limiter l’incertitude économique sur les marchés mondiaux.
2 - La liquidité va renforcer la confiance collective dans l’échange de
monnaie potentiel (acceptation de la monnaie fiduciaire internationale). Cependant,
l’équivalence des différents moyens de paiement nationaux ne semble pas a priori assurée
(voir la théorie de la parité des pouvoirs d’achat). Donc, seul le marché des changes peut
mettre en relation des systèmes de paiement nationaux (en fonction de sa profondeur et
de la stabilité anticipée du taux de change).
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3 - La mobilité des capitaux dépend du degré de liberté financière accordé
aux relations économiques et politiques internationales
La combinaison de ces trois critères s’exprime dans trois principes d’organisation
monétaire internationale.
B - Les règles d’organisation.
1 - La convertibilité s’exprime dans la règle de détermination des taux de
change. Le régime de change peut être fixe (normatif) ou flexible, donc pris en charge par
le marché. La définition d’une unité de compte internationale passe par la couverture du
risque de change qui consiste à connaître à l’avance le prix en monnaie nationale auquel
un bien sera vendu ou acheté en devise (voir le chap. 2 et le cours de Commerce
international).
2 - La liquidité dépend d’effets de réseaux. Un ensemble de facteurs
structurels caractérisent l’accès aux marchés des changes et influe sur l’importance et la
concurrence des places financières :
- volume de la devise échangée (le marché du dollar reste plus important que celui
du franc belge convertible),
- les différents instruments de placement qui peuvent être transformés en moyens de
paiement, et leur coût...
L’incertitude de la liquidité des monnaies se renforce, ensuite et enfin, par la
variabilité du taux de change. Les agents (les opérateurs sur les marchés) doivent donc
anticiper les valeurs relatives des monnaies selon l’opinion collective du marché, elle-même
déterminée par les politiques économiques futures.
Les autorités monétaires gardent ainsi la responsabilité de la liquidité par :
- la surveillance et la gestion des marchés financiers (institution telles que la COB en
France, organisation technique de l’échange de valeurs - agents de change, informatisation
de l’information financière, règles de communication et de publicité financières...),
- les politiques macro-économiques monétaires concertées (peu ou prou) qui
reflètent la volonté économique des différents pays.
3 - La mobilité des capitaux révèle la liberté financière des agents (ou des
opérateurs) privés qui résulte du degré d’intégration financière des systèmes de paiement.
La mobilité des capitaux dépend donc de l’appréciation statistique et/ou
psychologique du risque entre des actifs financiers libellés dans des devises différentes et
de sa diversification. Le degré de substituabilité des actifs financiers et des devises
mesure la qualité de cette diversification.
Liens entre les critères et l’organisation d’un SMI (Probl. Eco n°2415, p. 35).
La diversité des SMI adoptés par les membres du FMI montre que peuvent coexister
des pays à forte mobilité des capitaux avec des pays qui adoptent un contrôle des changes
plus strict.
Cependant, les pays dont les monnaies représentent la plus grande part de
l’utilisation internationale doivent présenter une cohérence plus marquée non seulement
dans la structure du système choisi mais également dans les principes d’action collective.
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II - L’IMPERATIF DE PRINCIPES COLLECTIFS
DANS L’ORGANISATION D’UN SMI
La mise en place de critères décrits ci-dessus se révèle insuffisante pour expliquer à
la fois la réalité de l’histoire monétaire internationale et la viabilité d’un SMI.
A- Les limites de viabilité d’un SMI
1 - Le comportement des opérateurs privés internationaux, par nature
imprévisible et par décision de plus en plus libre, doit cependant se conformer aux
politiques monétaires des autorités économiques.
2 - Celles-ci doivent rechercher un équilibre entre la préservation du SMI luimême, d’une part, et, d’autre part, une cohérence entre les politiques économiques
nationales des différents pays dont les modalités de répartition des richesses et des
revenus ne sont pas forcément compatibles entre elles (voir les accords monétaires
internationaux sur le parités dollar/autres devises).
- La mobilité des capitaux reste le facteur prépondérant, déterminé par la
flexibilité des taux de change, elle-même fonction de la stabilité des anticipations des
opérateurs.
Cette anticipation provient autant de facteurs psychologiques que de l’influence
d’externalités (redéfinir dans ce contexte la notion), renforçant ainsi l’instabilité du marché
des changes. La mobilité des capitaux devient excessive : des bulles de spéculation se
créent, les anticipations se polarisent sur des croyances... L’actualité monétaire de la fin de
l’année 97 en donne une illustration significative.
B - Les principes d’action collective qui rendent efficace un SMI.
Ils reposent sur les responsabilités partagées des autorités monétaires et sur
l’influence du système qu’elles subissent.
1 - Le partage des responsabilités.
- le fonctionnement est symétrique si les contraintes des différents pays sont
semblables,
- il repose sur une des modalités hiérarchiques si les contraintes sont différentes. Les
systèmes à forte hiérarchie s’articulent autour d’une devise-clé qui doit fournir la liquidité
pour l’ensemble des pays de la zone économique, les autres pays devant s’ajuster à une
règle de change plus ou moins rigoureuse (voir plus loin les exemples de la “zone dollar”,
de la “zone sterling” ou même de la “zone franc”).
2 - L’influence du système.
- Les ajustements peuvent s’opérer automatiquement selon les règles en vigueur,
- ou bien privilégier des décisions discrétionnaires (préciser cette notion) dont
l’influence s’atténue par la coopération institutionnalisée par des instances monétaires
dont le rôle médiateur est défini précisément (FMI, Banque Mondiale, BIRD, BID...).
Bref historique des systèmes monétaires selon les principes d’action collective
(Probl. Eco n°2415, p. 38).
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