CHAPITRE 6 L'ETAT ET L'ECONOMIE 6.1. LES DOCTRINES RELATIVES A L'INTERVENTION DE L'ETAT Avant le XVIIe, seuls les philosophes et les théologiens s'intéressent aux phénomènes économique. PLATON: les préoccupations matérielles sont croissantes. Il imagine la République, au sein de laquelle on amasserait une communauté de biens qui libérait les dirigeants de tout souci économique. ARISTOTE: l'importance croissante de l'échange monétaire est un danger. Il réprouve le prêt contre paiement d'intérêts (idée reprise par les théologiens catholiques, st. Thomas d'Aquin). Au XVIIe, la première doctrine systématique prend forme. Dès ce moment, il exista une opposition entre les adeptes de l'intervention de l'Etat et ses adversaires. 6.1.1. LES MERCANTILISTES (_XVIIE) Ils sont les premiers à mettre accent sur l'importance de l'intervention de l'Etat. L'objectif suprême d'un pays doit être l'accumulation monétaire. L'or et l'argent sont la forme la plus parfaite de la richesse. Il faut en favoriser l'accumulation. pour stimuler l'activité économique pour satisfaire aux besoins financiers de l'Etat et de son Prince. En France Le mercantilisme naît sous le règle de Louis XIV. Colbert a contribué le plus à l'application des thèses mercantilistes. Il a donné son nom à cette doctrine: Colbertisme. Résultats de sa politique: On a supprimé les entraves au commerce extérieur éliminer les péages réduire l'influence des corporations construire routes et canaux unir poids et mesures Vers l'extérieur, on a encouragé les exportation et limité les importations. Le but était que la balance commerciale soit excédentaire et qu'un afflux de métaux précieux soit suscité. Inconvénients de cette politique: L'Etat favorise l'industrie au dépens de l'agriculture On aboutit au protectionnisme national réduction des échanges On a même interdit parfois l'exportation de denrées alimentaires et de métaux précieux La puissance coloniale est agrandie pour garantir l'approvisionnement en matières premières. 1 En Espagne On favorise l'entrée des métaux précieux. On prohibe le commerce. En Grande-Bretagne Les Actes de Navigation de Cromwell établissent la suprématie sur les océans de la Grande-Bretagne. Défauts du mercantilisme Le rôle de l'or a été surévalué. On a confondu la monnaie avec la richesse. Cette position s'explique par le fait qu'il y avait une pénurie de métaux précieux et que les besoins de l'Etat étaient énormes (surtout pour satisfaire leur envie d'extension). 6.2.1. LES PHYSIOCRATES (XVIIIE) Dans les salons français, on parle aussi économie autour du Droit Romain. François QUESNAY (médecin de Louis XV) qui est le principal théoricien de l'école physiocrate. Marquis de Mirabeau Dupont de Nemours Mercier de la Rivière Turgot Les caractéristiques de la doctrine 1) Ordre naturel et éternel Il existe dans l'univers un ordre naturel et éternel voulu par Dieu, et cela aussi en matière économique. L'économie doit donc découvrir ces lois de l'harmonie. La physiocratie est donc une doctrine libérale (laisse le cours naturel) dirigisme mercantiliste. Comme une harmonie naturelle existe, le premier devoir de l'Etat est de ne pas la déranger, car elle est parfaite. Seule la liberté peut garantir l'ordre naturel (puisque on n'intervient pas). Les physiocrates sont les précurseurs du libéralisme du XIXe. Ils sont réformateurs. Ils expriment les aspirations de la bourgeoisie qui veut se débarrasser des entraves qui nuisent à l'économie. Toutefois, c'est à la Révolution française que les bases du libéralisme seront jetées. 2) La primauté de la terre Pour les physiocrates, la terre est primordiale. Pour les mercantilistes, c'est l'industrie (qui accumule des richesses). Selon QUESNAY, seule la terre est productive. Elle fait apparaître un produit net qui dépasse les coûts engagés. Les autres activités (artisanat, industrie) sont stériles. Elles transforment les richesses de la terre mais ne les multiplient pas. 3) La circulation des biens et de la monnaie Quesnay établit dans son tableau économique, le parcours de la monnaie. Il fait intervenir 3 classes: 1. La classe productive: les fermiers qui font apparaître le produit nouveau. 2 2. 3. La classe stérile: artisans, commerçants, industriels, autres professions libérales. Activité pas inutile. Pas de multiplication de matière. La classe souveraine et distributive: les propriétaires terriens. 6.1.3. LE LIBERALISME DE L'ECOLE CLASSIQUE ANGLAISE (FIN XVIIIE, DEBUT XIXE) Dès la relève des physiocrates Adam SMITH (1723-1793) Thomas Robert MALTHUS (1766-1834) J-B. SAY (1767-1832) David RICARDO (§772-1823) John Stuart MILL (1806-1873) Les principes fondamentaux 1) Le libéralisme Le libéralisme reprend le principe de la liberté individuelle (classiques + physiocrates). Il existe une harmonie naturelle des phénomènes économiques. L'individualisme est efficace grâce à la concurrence. La compétition et la recherche du produit individuel développent le plus grand bien-être collectif. La devise: laissez faire, laissez passer. L'Etat ne doit pas intervenir dans cet ordre harmonieux. 2) La théorie de la valeur-travail Le rôle du travail est primordial terre des physiocrates. Analyse très poussée des bénéficies de la division du travail. Découverte des lois sur la productivité. La valeur pour échange un bien (prix) dépend de la quantité de travail (heures) nécessaires pour la production des biens. 3) L'Etat stationnaire C'est la phase ultime de l'évolution des économies nationales. Il y a un stade où ni la population, ni la production ne peuvent s'accroître davantage. Pour Malthus, l'Etat stationnaire n'est pas continu, il est entrecoupé de crises de surproduction. Cette prophétie n'est pas vérifiée. Mais mérite: position du problème de la croissance économique. 6.1.4. LES NEOCLASSIQUES (FIN XIXE, DEBUT XXE) La relève de l'école classique anglaise. Carl MENGER (1840-1921), Vienne William Stanley JEVONS (1835-1882) Cambridge Alfred MARSCHALL(1842-1924) Cambridge Leon WALRAS (1834-1910) Lausanne Vilfredo PARETO (1848-1923) Lausanne Les 3 écoles de Vienne, Cambridge et Lausanne déclenchent la révolution marginaliste: théorie des échanges, des comportements des producteurs (offre) et des consommateurs 3 (demande). Ces découvertes, influencent considérablement en microéconomie, encore aujourd'hui. La doctrine Ils abandonnent la valeur - travail au profit de l'utilité. Les prix se forment d'après la demande (l'utilité des biens ) et d'après l'offre (coûts de production). On met l'accent sur les variations des valeurs de référence. L'analyse marginaliste aboutit aussi à l'application des mathématiques à la science économique. Points communs avec les classiques: les vertus de la concurrence et adhésion à l'idéal libéral. Pour les nouveaux libéraux: il faut laisser fonctionner librement les mécanismes des marchés. La théorie de l'équilibre général (L. WALRAS) = l'équilibre de tous les marchés concurrentiels aboutit à une situation idéale: les ressources productives sont utilisées au mieux le plus grand bien-être le plein emploi. Cette idée la loi des débouchés de J.B. SAY; elle fait appel à la théorie quantitative des monnaies. 6.1.5. LES DOCTRINES SOCIALISTES (XIXE) Les théories de K. MARX (1818-1883). Il veut un socialisme scientifique, fondé sur une pensée philosophique (socialistes utopiques). Son économie politique s'inspire du matérialisme historique et de la théorie de la valeur travail des classiques. 1) La théorie de la valeur-travail Seul le travail est générateur de richesses. La valeur d'une richesse dépend de la quantité de travail nécessaire pour la produire. Même le travail est une marchandise dont la valeur (salaire) dépend du coût de reproduction = l'effort requis pour assurer l'entretien du travailleur et de sa famille = minimum vital. 2) La théorie de la plus-value Le travailleur donne plus de valeur à ses produits qu'il ne lui faut pour assurer sa propre reproduction. La valeur des produits d'une journée de travail est plus grande que le coût de reproduction du travail, plus grande que le salaire (= minimum vital) (les produits vaudront plus sur le marché que le s alaire qu'ils ont coûté). Il en résulte une plus-value qui revient au capitaliste (= entrepreneur). Grâce au progrès technique, le coût de reproduction du travail diminue (le(s) salaires baisse (nt), la plus-value s'accroît. 3) La théorie de la concentration et de l'accumulation L'accumulation de plus-value permet d'engager des machines plus puissantes; ce qui conduit à des centres de production de plus en plus grands. Les PME sont éliminées. Conséquences: la paupérisation. La masse des prolétaires se retrouvent face aux capitalistes de plus en plus puissants. Leur situation matérielle se détériore: machines chômage et les salaires en dessous du minimum vital, puisque coût de reproduction = presque plus rien (tout dans les machines). 4) La théorie des crises et de l'effondrement 4 Le capitalisme subit des crises de surproduction. Comme les salaires sont bas et les machines toujours plus efficaces, les prolétaires n'ont plus de débouchés (plus d'espoir de travailler ) Dictature du prolétariat pour la préparation de la société communiste. Marx recherche à signaler les défauts de l'économie de marché, mais il montre le caractère inévitable de l'avènement du socialisme. 6.1.6. LA REVOLUTION KEYNESIENNE KEYNES (1883-1946) lance une rénovation de la pensée économique contre les classiques et néoclassiques. Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie (1936): le plein-emploi n'est pas une situation naturelle qui s'impose automatiquement, même dans une économie stable. Keynes devient le fondateur de la macro-économie et l'initiateur de l'interventionnisme en matière conjoncturelle. Depuis, les adeptes du laissez-faire (monétaristes et néolibéraux) et ceux de l'activisme étatique en matière conjoncturelle (fiscalistes) s'affrontent. Tantôt c'est le libéralisme, tantôt l'interventionnisme remporte le débat et influence la politique économique des pouvoirs publics. Keynes essaie aussi de démontrer le rôle actif de la monnaie ( théorie quantitative: neutralité de la monnaie). La monnaie est un outil essentiel de la politique conjoncturelle. 6.1.7. L'ECONOMIE SOCIALE DE MARCHE Depuis la 2e guerre mondiale, il n'y a pas que des économies libérales ou totalement centralisées en Europe. On admet l'intervention de l'Etat dans les domaines où les intérêts collectifs sont prioritaires. Le capitalisme américain: la réussite individuelle et les gains rapides l'économie sociale de marché de l'Allemagne (1950), Alfred MULLER-ARMACK et Ludwig ERHARD. Ce modèle privilégie les succès collectifs et le consensus. En Suisse, les mêmes idées: la démocratie de concordance et la paix du travail. (approche critique du libéralisme et de ses défauts). 1) La concurrence imparfaite La concurrence parfaite est rarement réalisée. De plus danger de la concurrence. le monopole l'oligopole (= marché où quelques vendeurs ont le monopole de l'offre). la concurrence monopolistique. L'Etat doit intervenir en favorisant la concurrence (contre les monopoles) ou en influençant ou en fixant les prix (pas de concurrence possible). L'Etat protège les faibles: enfants, invalides, personnes âgées..., car ils ne peuvent pas affronter la concurrence dans des conditions équitables But: éliminer les injustices. 2) Les activités d'intérêt général Si on a une concurrence parfaite, les activités d'intérêt général ne seront plus suffisamment effectuées (chacun se contente de ce qu'il a ???). Pour assurer l'égalité, l'Etat fournit lui-même ces services: instruction, santé, communication, transports, énergie, assurances. 5 3) Des objectifs non économiques La société laisse le principe de l'efficience de côté, lorsque il est nécessaire de protéger certains secteurs et de garantir la sécurité et l'indépendance nationale. 4) Les fluctuations conjoncturelles L'Etat doit appliquer une politique qui évite les conséquences fâcheuses du chômage et de l'inflation. 5) Les formes de l'interventionnisme étatique Les interventions conformes à l'économie de marché maintiennent la liberté des décisions individuelles. L'Etat oriente cependant les activités par des politiques d'incitations dans le sens de l'intérêt commun: subventions, droit de douane, politique monétaire. Les interventions non conformes sont contraires au fonctionnement du marché. Les politiques de limitations et la solution imposée rendent impossible l'action des forces du marché et les décisions individuelles. Le libre mécanisme des prix ne joue plus: blocage des prix, rationnement, contingentement, contrôle du change. 6.1.8. LES ECONOMIES DE MARCHE SOCIALISTES l'économie sociale de marché. Il s'agit de réintroduire les mécanismes du marché après une économie purement socialiste (bloquée). Gorbatchev (185) et Teng Tsia Ping: politique de libéralisation et d'ouverture. Dans certaines circonstances, on maintient le principe colle collectiviste. Le sol en Chine est propriété de l'Etat, mais chacun peut en disposer: des privés ou des entreprises à capital mixte par l'octroi de droit de superficie. Le Mouvement de privatisation est plus marqué en Europe de l'Est. Partout, on est d'accord pour que les activités économiques courantes soient soumises aux lois de la concurrence et des marchés. On introduit donc des principes libéraux dans des économies socialistes au départ. 6.1.9. LES BASES DOCTRINALES DE L'INTERVENTION ETATIQUE EN SUISSE Les Suisses nourrissent diverses opinions sur le rôle que doivent jouer les autorités en matière économique. Ce qui se ressent au final dans l'attribution des compétences des pouvoirs publics. Le peuple suisse est très attaché aux principes de liberté individuelle et au système libéral. Toutefois, l'Etat intervient de plus en plus. Cette extension de dirigisme provient de toutes les parties (socialiste et libéraux). Le régime économique suisse: économie sociale de marché capitalisme rhénan (D). Libéralisme = Réticence du citoyen suisse face à l'extension de l'emprise de l'Etat. Les courants de pensées sont assez proches les programmes développés ne sont pas différenciés (certaine unité). Les défendeurs de l'économie de marché sont d'accord pour une intervention de l'Etat dans de nombreux secteurs (matière sociale et monétaire). 6 Les courant socialistes s'engagent pour le maintien des libertés démocratiques et individuelles. Ils réclament des restrictions à la liberté de commerce que lorsque un intérêt collectif l'exige. Fédéralisme et démocratie directe = Toute transformation doit reposer sur un consensus large. Depuis 1945, peu de bouleversements dans l'intervention de l'Etat Développement de l'AVS (1948) Loi sur l'agriculture (1952) Assurance-invalidité (1959) Loi sur le travail (1964) Assurance-chômage (1976) Article conjoncturel (1978) Protection des consommateurs (1981) Surveillance des prix (1982) Prévoyance professionnelle (1985) Depuis le refus à l'EEE, des efforts de renouveau économiques sont déployés la volonté de marquer davantage les principes de la liberté économique et de la concurrence: cartels, agriculture, GATT. Pragmatisme = les problèmes sont traités au gré de leur survenance, sans doctrine générale. 6.2. LES FINANCES PUBLIQUES 6.2.1. LE MENAGE PUBLIC ET LA QUOTE-PART DE L'ETAT L'Etat doit gérer les ressources disponibles et réaliser d'une manière optimale les objectifs fixés (ménage privés). Il établit un budget pour planifier les recettes et les dépenses. Après chaque exercice (année), les comptes témoignent de la situation des ressources et des charges enregistrées. L'Etat établit enfin son bilan qui regroupe tous les avoirs et toutes les dettes à un moment donné. Les comptes de la Confédération Il y a un compte administratif: compte financier et compte de résultat (variations de fortune) bilan comptes de entreprises sans personnalité juridique. Les entreprises avec personnalité juridique présentent leurs comptes à part (PTT, CFF). Les finances publiques sont comparables à la comptabilité des entreprises en général. Toutefois, des différences. L'activité étatique a de nombreux objectifs qu'elle doit atteindre en adaptant sa gestion des moyens financiers des collectivités publiques: Mettre à disposition des services publics: instructions, sécurité, administration. 7 Organiser la sécurité sociale et redistribuer les ressources: santé publique, assurances sociales, aide sociale Stabiliser la conjoncture: chômage, inflation Harmoniser les structures: croissance économique, protection des secteurs et des régions menacées. Les objectifs sont tellement nombreux que la gestion du ménage public ne peut pas seulement viser la minimisation des dépenses et l'équilibre budgétaire. Suivant la situation générale, l'Etat procède temporairement à un excédent de dépenses même au prix d'un endettement (dépenses trop beaucoup de monnaie sur le marché) ou prélève un excédent de ressources pour constituer des réserves ou réduire son endettement (dépense moins, épargne). L'interventionnisme de l'Etat peut être mesuré grâce aux finances publiques (voit ses dépenses, ses épargnes). La quote-part au PNB (la part de l'Etat au PNB) met en rapport le PNB et les dépenses publiques. Distinction la quote-part nette = les dépenses liées directement au ménage public ou = la consommation collective la quote-part brute = les ressources qui transitent par les institutions de redistributions publiques assurances sociales. Différence entre ces 2 concepts: Quote-part nette = que les consommations et investissements collectifs Quote-part brute = en plus les rentes et autres formes de redistributions desquelles le bénéficiaire dispose individuellement. Adolphe WAGNER (1864) met en évidence la loi de la croissance naturelle des dépenses publiques: les consommations communes et l'activité des collectivités publiques prennent une importance croissante. Les dépenses publiques ont tendance à croître plus rapidement que le produit social (=?). L'expérience montre qu'il y a même eu une accélération dans la 2e moitié du Xxe. Les finances publiques découlent de la structure fédéraliste de l'Etat. On répartit entre les différents niveaux (Confédération, Cantons, Communes) les domaines de compétences et on attribue à chaque entité les ressources nécessaires. Art.3: principe de la répartition des tâches et des compétences entre la Confédération et les cantons (cantons tous les droits sauf limités par Constitution, sauf si délégués). Les ressources de la Confédération sont définies aux art. 4bis, 41ter, 42 et art.8 Disptrans. Les rapports des communes et des cantons sont définies dans les constitutions cantonales. Mais les communes n'ont pas le même degré d'indépendance que les cantons vis-à-vis de la Confédération. Les compétences sont réparties en fonction du respect du principe de subsidiarité: les problèmes sont transférés à un étage supérieur que si l'étage inférieur ne peut pas les résoudre. En réalité, il y a une imbrication étroite des compétences des divers centres de décisions il faut redistribuer les ressources. De plus, les cantons et les communes ont des forces financières inégales système de péréquation financière. 6.2.2. LES RESSOURCES FISCALES 8 Les impôts = prélèvements que l'Etat effectue sur les ressources des particuliers en vertu de droit de souveraineté qui lui sont conférés. Impôts Perçus en vertu d'un pouvoir de souveraineté conféré à l'Etat. Ils sont dus indépendamment du bénéfice que le contribuable retire des prestations des services publics. Impôts directs Perçus en fonction de la capacité contributive (revenus, fortune) des personnes assujetties. Ils frappent les revenus lors de leur naissances. Impôts indirects Perçus en fonction des consommations des contribuables, indépendamment de leur capacité financière. Ils frappent les revenus lors de leur dépense. L'Etat possède des moyens de contrainte face aux contribuables. De plus, le versement de l'impôt ne procure pas un droit de contre-prestation immédiate. Les impôts sont aujourd'hui la ressource la plus importante de l'Etat. Il ne faut pas confondre impôts et recettes administratives (= participations ou émoluments qui déclenchent un droit à une contrepartie sous forme d'un service public taxe d'inscription à l'uni). A) LES PRINCIPES Les impôts doivent répondre à un certain nombre de critères pour qu'ils remplissent leurs fonction d'alimentation de la caisse publique (couvrir les besoins financiers de l'Etat) et d'équité (redistribution personnelle régionale). 1) Le rendement L'impôt doit être suffisamment important pour assurer le financement du ménage public. On assujettit donc des éléments qui constituent une grande assiette fiscale (revenus, fortune, consommation). On pense généralement que l'impôt indirect est préférable: le contribuable verse petit à petit sans s'en rendre compte. 2) La généralité (équité) Toutes personnes physiques ou morales doivent être astreintes à l'impôt. 3) L'équivalence (justice fiscale) Chaque contribuable doit être frappé proportionnellement à sa capacité contributive. Impôt direct: les taux d'assujettissement sont progressifs en fonction du niveau de revenu. Impôt indirect: pas de personnalisation. Parfois on exempte des biens de première nécessité ou grève plus lourdement les biens de luxe pour plus d'équité. 4) La modération La charge fiscale doit être supportable et ne pas décourager l'activité économique. L'impôt sur la fortune et maintenant admis, mais avec l'objectif d'une fonction de redistribution. 9 5) L'efficacité L'impôt doit être aménagé de façon opportune pour atteindre l'objectif visé. Si les objectifs sont non fiscaux, l'impôt doit exercer une influence sensible dans le sens souhaité. Redistribution des revenus Stabilisation conjoncturelle Lutte contre l'alcoolisme Lutte contre le gaspillage Protection de l'environnement B) LA REPARTITION DE L'ASSIETTE FISCALE EN SUISSE La répartition fiscale remonte à 1848. La Confédération devient souveraine en matière de droit de douane; les cantons se partagent l'imposition des revenus et de la fortune. Les impôts directs aux cantons et communes Les impôts indirects à la Confédération C'est la règle 1915. Après la première Guerre mondiale: la Confédération et les cantons doivent réorganiser leurs régimes fiscaux. La Confédération prélève aussi des impôts directs, tout en élargissant les impôts indirects. Sur les eaux de vie 1887 Sur le tabac 1933 Sur la bière 1934 Sur le chiffre d'affaire 1941 La tendance se renforce pendant la 2e Guerre mondiale. La Confédération introduit en 1941 l'impôt direct sur la défense nationale. Le régime financier de la Confédération a échu en 1994. Le relais a été assuré par l'introduction de la TVA qui a remplacé d'ICHA. Les recettes fiscales de la Confédération Impôt sur le chiffre d'affaire Les droits de douane Impôts spécifiques à la consommation (tabac...) Les impôts indirects ont augmenté depuis la 2e Guerre mondiale Impôt pour la défense nationale Impôt anticipé (=?) Taxe d'exemption du service militaire droit de timbre Les impôts des Cantons et des communes Les impôts directs revenus fortune Les impôts à la consommation Sur les véhicules à moteur Sur les divertissements Sur les chiens 10 Les impôts sur le revenu et la fortune sont progressifs. Ces ressources fiscales augmentent plus vite que le produit social (???). Par contre, les impôts indirects sont proportionnels au produit social (Comme le produit social baisse, les impôts aussi) Détérioration financière de la Confédération. Recul des impôts indirects. Augmentation des impôts directs. C) LES DISPARITES REGIONALES ET LOCALES DE LA CHARGE FISCALE (IMPOTS DIRECTS) Les impôts directs fédéraux sont les mêmes dans tous les pays; au niveau cantonal et communal, disparités considérables. Ces différences dépendent de la progression plus ou moins forte des taux. Mais aussi des taux d'imposition de la fortune et des déductions sociales pas les mêmes partout. A l'intérieur même d'un canton: certaines communes sont riches (grâce à une fortune foncière et gros contribuables) les taux d'imposition communaux sont très bas. Ces paradis fiscaux sont souvent les voisins de communes où les taux sont au maximum. Conséquences: communes et cantons à faible imposition attirent les gros contribuables ils peuvent du coup accorder de nouvelles baisses. Les régions les plus faibles perdent leurs gros contribuables et doivent encore augmenter les impôts. D) LA DIFFICILE MODERNISATION DES IMPOTS A LA CONSOMMATION Pour l'essentiel, réservés à la Confédération. Le principal: impôt sur le chiffre d'affaires: ICHA (1941) = imposition générale de la consommation de marchandises vendues ou produites, de la construction et des machines importées. La consommation propre dans les entreprises assujetties est aussi imposée (???). Son exemptés (liste des biens) Les services Biens d'alimentation Boissons non alcoolisées Gaz Eau Electricité Carburants (droit de douane) Savons et produits de nettoyage (certains seulement) Médicaments Livres Journaux et périodiques Marchandises de l'agriculture, de l'horticulture, de la sylviculture Marchandises exportées Règle: l'ICHA n'est prélevé qu'à un seul stade du parcours d'élaboration d'un produit jusqu'à sa mise à disposition du consommateur final. On encaisse l'impôt au dernier grossiste de la chaîne Recouvrement simple et peu coûteux (135'000/345'000 entreprises sont des contribuables). La taxe occulte: principale difficulté du système Taux pour les livraisons au détail: le consommateur final: 6,2% Taux pour les livraisons en gros: 9.3% 11 On différencie pour que le consommateur final soit imposé uniformément et parce que le commerce de détail réalise une marge de 50% (???) Inconvénients de l'ICHA 1) Les nombreuses distorsions de la concurrence La charge n'est pas toujours la même pour tous et la restitution possible pour les biens exportés n'est pas toujours assurée. La TVA garantit une meilleure neutralité en ce qui concerne la concurrence. 2) La comptabilité avec les systèmes des autres pays européens n'est pas garantie Les pays de l'UE connaissent la TVA. Une autre méthode d'imposition compliquerait les relations commerciales. 3) La charge fiscale est inégale selon les produits Avec l'hypothèse d'une marge unique de 50%, l'ICHA ne tient pas compte des différences de valeur ajoutée au niveau du commerce de détail création d'inégalités (???) 4) La taxe occulte L'ICHA frappe aussi les biens d'équipements (machines, constructions). A la vente de ses biens, leur valeur: valeur de production + ICHA. Et comme dernier stade de la chaîne, ils sont assujettis à l'ICHA Assujettis 2 fois: les mêmes éléments du coût de production sont frappés plusieurs fois. Un impôt sur l'impôt. centaines de millions en plus par an produits 1% à 3% plus chers. Cela pénalise les industries d'exportation et provoque des distorsions dans la concurrence (???) L'introduction de la TVA a été refusé en 1977, 79, 91, mais enfin acceptée en 1994. Son taux est de 6,2%. Elle a rapporté en 1997 12,5 milliards. Tous les biens sont imposés. Le gouvernement veut l'augmenter à 7,5% pour renflouer les caisses de l'AVS. Le mécanisme: ??? L'introduction de la TVA posait le problème d'un système d'imposition indirecte élargi moins social. Les impôts à la consommation touchent tous les contribuables dans le même proportion. Ils ne peuvent pas être modulés avec un taux progressif selon la capacité contributive. De plus, l'élimination de la taxe occulte (qui allégeait les exportations) est supportée par les consommateurs domestiques (???). On a instauré une compensation sociale et appliqué un taux réduit sur les biens de première nécessité. Impôts a la Consommation: ICHA et TVA TVA ICHA Fonctionne selon le principe de Fonctionne selon le principe de l'imposition de plusieurs phases. Le bien l'imposition d'une phase unique. Le bien 12 est frappé à plusieurs niveaux de son processus d'élaboration, mais sur une partie de sa valeur. la TVA est prélevée à tous les stades, mais uniquement sur la valeur ajoutée est frappé d'un impôt lors du passage d'un point précis dans le processus de son élaboration. L'ICHA est prélevé sur la valeur totale du produit au moment où il quitte le commerce de gros. 6.2.3. LES AUTRES RESSOURCES DES COLLECTIVITES PUBLIQUES RESSOURCES ADMINISTRATIVES RECETTE ADMINISTRATIVES Perçues lorsque il est fait appel au service d'une collectivité publique. Les taxes et les participations donnent droit à une contre-prestation immédiate impôts. Taxes et émoluments fixés d'autorité par l'Etat et dus lors de la mise à contribution d'un service public écolages, tribunaux, état civil, passeports... Contributions Versements pour la mise à disposition de services qui procurent un avantage particulier aux personnes astreintes. La couverture des frais est régie par le principe de causalité. A) LES TAXES ET LES EMOLUMENTS Objectif: reporter sur les bénéficiaires d'une certaine prestation, une taxe inciter à la parcimonie. Cependant, si la taxe est trop élevée, certains services deviennent inaccessibles pour les couches sociales plus modestes. De nombreuses taxes sont symboliques écolage. B) LES CONTRIBUTIONS = Participations pour la mise à disposition de services qui apportent un avantage particulier aux personnes astreintes. On les calcule de façon à ce qu'elles couvrent entièrement les dépenses consenties par l'Etat Participation des riverains aux frais de construction de routes de quartier Taxe de raccordement Amélioration foncière Si la contribution dépasse le coût = un impôt. Les participations réclamées sans l'utilisation d'un service aspect fiscal. C) LES PRODUITS DU DOMAINE ET DES ENTREPRISES PUBLIQUES L'Etat a ses propres entreprises il participe à la vie économique. Ses ressources retirées des bénéfices de ses propriétés foncières forêt, vignes... de ses régales de l'exploitation de ses entreprises tabac, sel, postes, transports, assurances, banques, électricité, gaz... 13 Cependant, il ne recherche pas la rentabilité maximale. Beaucoup de tâches visent un caractère social: épargner l'utilisateur individuel aux monopoles privés. La privatisation augmente depuis quelques années: rendre au marché et à l'économie privée, des activités qui ne nécessitent plus l'intervention de l'Etat Swisscom. D) L'EMPRUNT L'Etat recourt à l'emprunt lorsque les autres ressources ne suffisent pas. On admet l'emprunt pour la réalisation de tâches productives (l'investissement), pas pour des charges de fonctionnement. Sources de financement par l'endettement: 1) La dette flottante Les engagements à court terme. Elle varie quotidiennement en fonction d es dépenses et des recettes Dettes bancaires. 2) La dette consolidée Les engagements à long terme. Elle dépend des emprunts dont le montant et les conditions restent fixes pendant plusieurs années emprunts par obligations. 3) La dette intérieure Emprunt auprès du public ou des banques indigènes. Il ne s'agit pas d'une charge supplémentaire. Mais on redistribue les ressources entre le secteur public et privé. Cette forme de financement n'influence pas la masse monétaire: les moyens fournis à l'Etat une diminution des liquidités privées. 4) La dette extérieure Fonds empruntés à l'étranger. Sortie de revenus au moyen du versement des intérêts. 5) La création de monnaie Si l'emprunt public se fait auprès de la banque d'émission, il est alimenté par de la nouvelle monnaie. Ce financement peut résoudre temporairement les difficultés de trésorerie (fin de mois) ou pour relancer une économie en crise. Par contre, effets inflationnistes. Emprunt: source importante de financement même en haute conjoncture. L'endettement des collectivités publiques a doublé depuis 1970. Au début, les cantons et les communes recourent à l'emprunt. Puis aussi la Confédération. Entre 1974 et 1980, la dette de la Confédération + 100%. Depuis début des année 90, l'endettement de l'Etat s'accélère Il faut prendre des mesures au niveau des ressources comme des dépenses. E) LES RESSOURCES PROVENANT DE LA PEREQUATION FINANCIERE Objectif: meilleure répartition des ressources entre les collectivités publiques. Redistribuer les ressources entres les différents niveaux pour rétablir les déséquilibres. 14 1) La péréquation verticale Redistribuer entre les niveaux. Entre la Confédération et les cantons ou les communes. Entre les cantons et les communes. Deux modes: 1. Les subventions: elles sont distribuées selon la classification de la capacité financière des cantons ou des communes. Les collectivités les plus riches ont des taux de subventionnement bas, les plus modestes des taux élevés on obtient des effets horizontaux de la péréquation (capacité horizontale). 2. La participation aux ressources du niveau supérieur: chaque canton reçoit des versements proportionnels à son assiette fiscale pas d'effets horizontaux les cantons reçoivent une partie de l'impôt fédéral direct, de l'impôt anticipé (=?), de la taxe d'exemption du service militaire, du bénéfice de la régie des alcools. 2) La péréquation horizontale Redistribuer les ressources ou les charges entre les collectivités publique du même niveau. Les unités les plus faibles bénéficient des excédents des plus fortes. Entre cantons: inexistant Entre communes: modeste tentative à Zurich. L'indépendance des niveaux ne cesse d'augmenter. 1951, 30% des ressources des cantons péréquation 1985, 35% 1992, 28% Les communes sont dépendantes 1950, 2% 1985, 20% 1990, 22% 6.2.4. LES DEPENSES PUBLIQUES Deux modifications importantes 1) Passage de la dépense de consommation à la dépense de transfert Les libéraux du XIXe: il faut minimiser les dépenses de l'Etat qui sont une destruction de richesses. Aujourd'hui: l'Etat ne détruit pas les richesses, il les oriente vers une autre utilisation. Réallocation, pas perte. 2) Passage de la dépense neutre à la dépense active L'Etat n'est pas un consommateur comme les autres. Il influence l'évolution des activités économiques. Le poids de ses dépenses, influence sur l'économie et les secteurs concernés. Evolution des dépenses publiques: l'Etat dépense plus pour le social et moins pour l'administration et la sécurité. 15 A) GROUPEMENT ECONOMIQUE DES DEPENSES Comptes: le classement par groupe par nature influence des dépenses publiques sur l'économie nationale. Distinction: Dépenses courantes = dépenses de fonctionnement par lesquelles l'Etat se procure des biens et des services à fins de consommation collective. Dépenses d'investissement = investissements qui aboutissent à la création d'infrastructure instruction publique, transports, communications, énergie, eau, santé publique, sports. Dans les dépenses courantes, on distingue: Dépenses pour le personnel Biens et services Dépenses d'armement Intérêts passifs Transferts (subventions) Autre possibilité de classement: Dépenses avec contrepartie Transferts Les transferts s'inscrivent dans le contexte de la politique sociale ou de la protection de certains secteurs de l'économie. Les transferts pour les autres administrations publiques concernent la redistribution des ressources entre les différents niveaux de l'Etat fédéral. B) GROUPEMENT FONCTIONNEL DES DEPENSES Par groupe de tâches. Quelles sont les sommes nécessaires pour accomplir les missions de l'Etat. Quels moyens financiers disponibles pour les différents secteurs. Les 6 groupes de tâches les plus onéreux mobilisent 75% des dépenses. 1. Prévoyance sociale 2. Trafic 3. Défense nationale 4. Agriculture 5. Formation et recherche 6. Relations avec l'étranger Autre classification possible: on groupe les dépenses et les recettes selon les départements de l'administration. 6.3. LA POLITIQUE ECONOMIQUE = Toutes les mesures que l'Etat prend en vue d'exercer une influence sur les activités économiques. Trois grands domaines de l'interventionnisme public: 1. Les politiques de régulation à court terme: politique conjoncturelle 2. Les politiques structurantes à long terme: politique de la croissance et des structures 3. Les politiques distributives: politique sociale. 16 6.3.1. LA POLITIQUE CONJONCTURELLE A) LES FLUCTUATIONS CONJONCTURELLES Faiblesse essentielle des économies de marché. L'activité économique connaît des périodes d'expansion et de récession. La conjoncture = évolution économique à court terme croissance économique = évolution économique à long terme. La croissance économique s'étale dans un mouvement de tendance générale. La conjoncture représente les fluctuations à court terme de cette tendance. Les phases des cycles économiques 1) Phase de prospérité Elle coïncide avec une hausse du PNB. Les prévisions des entrepreneurs sont bonnes. Les investissements augmentent. La demande globale excède l'offre globale On a confiance. Tendance à la hausse des prix, des salaires, des taux d'intérêts. Point culminant, l'économie en état de surchauffe. 2) La crise Passage d'une période expansionniste à une phase de récession. Surproduction à cause du développement trop rapide des investissements et de la hausse des prix. Les stocks s'accroissent et les entreprises manquent de liquidité (puisque tout est investi). Les prévisions des entreprises sont pessimistes. 3) La dépression Recul des revenus et des autres variables économique. L'épargne dépasse les investissements surproduction (gens dépensent pas marchandises en stock). Les prix ont tendance à baisser (écouler les stocks) et le chômage augmente. Les marchés des capitaux sont liquides (= pas d'investissements?) et les taux d'intérêt à la baisse (car beaucoup d'épargne). Le pessimisme manque d'initiative. 4) La reprise Après la stagnation, au creux de la vague. Les revenu au plus bas. Le chômage important. Le niveau bas des taux d'intérêts reprise des investissements et à la relance des affaires. B) LES FINANCES PUBLIQUES ET LA POLITIQUE CONJONCTURELLE Objectif: éliminer ou atténuer les fluctuations des activités économiques: Le plein-emploi des facteurs de production la stabilité des prix l'équilibre des finances publiques l'équilibre de la balance extérieure Objectifs difficiles à réaliser simultanément fixer des priorités. Controverse fondamentale à ce sujet entre libéraux et interventionniste. 17 1. 2. Interventionnisme: L'Etat doit intervenir pour aider l'économie nationale à se dégager rapidement de la crise et du chômage: seule elle ne peut pas. Libéralisme: L'intervention de l'Etat est néfaste, elle prolonge les déséquilibres. La seule tâche de l'Etat: assurer la stabilité de la masse monétaire pour contrer les mouvements inflationnistes et garantir la sécurité des prévisions des agents économiques. L'interventionnisme public des fiscalistes L'Etat doit gérer le ménage public en adoptant une attitude anticyclique. Période de haute conjoncture: tempérer la précipitation des activités en réalisant un e excédent de recettes (l'Etat détient beaucoup d'argent) et en bloquant ses prélèvements (garde l'argent pour lui) hausse des impôts, ralentissement des investissements publics, compression des dépenses. Période de récession: favoriser la relance de l'économie par un excédent de dépenses (beaucoup d'argent sur marché) Baisse des impôts, accélération des investissements. Dès lors, l'Etat et en déficit budgétaire. Pour prévenir: on accumule des réserves en période de haute conjoncture par l'emprunt auprès des autorités monétaires pour ne pas retirer les moyens au secteur privé. Pour les fiscalistes, la politique financière est l'instrument central de la politique conjoncturelle. Les investissements supplémentaires très vite des effets. On peut doser l'ampleur de l'intervention. De plus, l'annonce d'un accroissement des investissements publics effet psychologique favorable. Art.31 quinquies al.1 et 3 Mesures de la Confédération pour assurer l'équilibre de l'évolution conjoncturelle: prévenir, combattre le chômage et le renchérissement. Collaboration avec les cantons et les communes. Les 3 niveaux établissent leur budget selon les impératifs de la conjoncture. Pour équilibrer la conjoncture, la Confédération peut prélever temporairement des suppléments ou accorder des rabais sur les impôts et taxes (...) Une telle politique est difficilement applicable en Suisse. En période de haute conjoncture: la dispersion des pouvoirs (3 rangs) rend difficile l'adoption d'une politique de modération. Chaque collectivité rejette la responsabilité sur les autres. En période de crise: la complexité et la lenteur de la formation de volonté rend impossible une politique de relance. Les activistes sont de moins en moins nombreux Durant la récession, peu ont demandé ouvertement une intervention de l'Etat. De plus, l'intervention est difficile puisque l'Etat n'a pas amassé de réserves durant la haute conjoncture. Les difficultés actuelles rendent difficiles un excédent de dépenses pour la création de travail. C) LES INSTRUMENTS MONETAIRES DE LA POLITIQUE CONJONCTURELLE Les monétaristes On peut expliquer les déséquilibres par des causes monétaires. L'économie privée tend naturellement vers un équilibre à long terme. Les fluctuations conjoncturelles dépendent de 18 l'évolution irrégulière de la masse monétaire. Mission de l'Etat: assurer l'évolution stable des liquidités en fonction des besoins de l'économie. Art.31 quinquies al.2 La Confédération peut déroger au principe de la liberté de commerce pour prendre des mesures dans les domaines de la monnaie et du crédit des finances publiques et des relations économiques extérieures. Accent sur une politique monétaire Révision de la loi sur la BNS qui applique aujourd'hui une politique monétariste: vise la stabilité monétaire, sans autre forme d'intervention. MOYENS DE LA POLITIQUE CONJONCTURELLE POLITIQUE MONETAIRE POLITIQUE NON MONETAIRE Action sur la masse monétaire: Finances publiques: gestion anticyclique stabilisation Commerce extérieur Action sur la circulation de la monnaie Interventions sectorielles: dans les Action sur le change branches les plus touchées 6.3.2. LES POLITIQUES DES STRUCTURES Dans le long terme: Objectifs: éliminer les déséquilibres (ceux nés d'une croissance trop rapide). protéger les régions défavorisées soutenir les branches économiques menacées promouvoir une évolution harmonieuse des secteurs de l'économie. A) LA POLITIQUE REGIONALE Protéger les activités menacées dans certains espaces. Les cantons ont des programmes de promotion économique: Parallèlement, la Confédération engage 2 sortes de politiques. 1) L'aide en faveur des régions de montagne Y garantir des possibilités de travail, pour que une population suffisante y reste (22quater et 31bis). La Confédération favorise les investissements dans les régions de montagnes: crédits à des conditions avantageuses (LIM 1974) Une aide directe aux investissements est accordée (25% du coût total) lorsque un concept de développement régional a été élaboré. Les zones concernées 2/3 du pays, 1,5 mio d'habitants Réparties en 63 régions (LIM). 1975 1992: Confédération: 1,4 mia CHF 4'604 projets. 2) L'aide financière en faveur des régions dont l'économie est menacée Economie axée sur une seule branche industrielle et forte diminution des emplois produits. 19 Cautionnement pour garantir des investissements favorisant le maintien ou la création de place de travail Contributions aux frais d'intérêts Crédits Allégements fiscaux B) LES POLITIQUES EN FAVEUR DE CERTAINES BRANCHES D'ACTIVITE L'agriculture est le secteur qui bénéficie de la plus forte protection (31bis al.3): entorse au principe de libre entreprise justifiée. Objectifs: Maintenir un degré d'auto-approvisionnement suffisant Garantir un revenu équitable à la paysannerie. Nombreuses mesures qui touchent tous les domaines de la production agricole fruits, viande, lait... toutes les formes d'intervention garantie de prix, droit de douane, subventions... tous les niveaux (Confédération, cantons...) Uruguay Round au sein du GATT réorienter la politique agricole. abandonner les mesures qui incitent à l'extension quantitative (prix, subventions) en faveur des paiements directs, non liés à une production précise, mais couvrant une partie des frais fixés des entreprises agricoles. Aide modeste de la Confédération pour les autres branches d'activités. Les cantons concèdent des avantages aux entreprises naissantes ou qui c réent des places de travail. Ces interventions font plus partie des politiques régionales que des politiques des branches d'activité. C) LES POLITIQUES D'HARMONISATION Objectifs: évolution équilibrée des secteurs de l'économie combattre les effets néfastes de la croissance. 1) Politique des transports Garantir une structure adéquate des moyens de communication. Faciliter le développement économique en général. 2) Politique énergétique Développement économique en général alimentation sûre et diversifiée des utilisateurs. 3) Politique de l'environnement Protéger le milieu naturel et humain des dégâts causés par la pollution. Moyens légaux encore insuffisants (malgré article constitutionnel) dans la plupart des domaines. Les secteurs les plus avancés: 20 Protection des eaux Aménagement du territoire (LAT 1980) Secteurs à renforcer: Pollution de l'air Pollution de l'atmosphère Bruit Deux moyens d'intervention possible: 1. La réglementation pour fixer les quantités maximales de matières polluantes admises. 2. La taxation pour fixer les contributions que doivent verser les pollueurs grevant les émissions de CO2. D) LES SUBVENTIONS L'Etat verse (sans contre-prestation immédiate ) des contributions à des entreprises privées pour garantir leur existence. Motifs divers: 1) Des raisons économiques L'Etat veut protéger certaines branches pour Eviter des réallocations trop brutales des moyens de production Aider certaines catégories sociales Favoriser la rationalisation Assurer des places de travail Garantir l'approvisionnement du pays 2) Des raisons politiques Promouvoir les activités culturelles et scientifiques Favoriser la réalisation d'objectifs politiques ou militaires Inconvénient du subventionnement: contre le mécanisme du marché. Conséquences: Les ressources productives sont mal utilisées. Le bien-être collectif diminue. Les subventions distribuées schématiquement profitent même aux entrepreneurs qui n'en ont pas besoin (arrosoir). De nouvelles inégalités sont créées. Toutefois, le subventionnement est une mesure incitative conforme au fonctionnement du marchémesure dirigiste des réglementations. Protectionnisme justifié pour les industries naissantes. La croissance de nouvelles activités (implantation, apprentissage) se fait plus facilement à l'abri de la concurrence des entreprises établies. La modification des structures et la conversion des branches en difficulté se font plus facilement avec le subventionnement. Le subventionnement devrait dans tous les cas être provisoire. Une aide permanente se justifie lorsque les objectifs sont non économiques. Le protectionnisme suisse pour l'agriculture se justifie pour des motifs d'indépendance nationale et de maintien de couches sociales. 6.3.3. LA POLITIQUE SOCIALE 21 La politique sociale = concrétisation du droit de l'individu à la solidarité collective face aux grands risques de l'existence. Objectif: améliorer la situation économique de la population dans leur profession et leur vie privée. La sécurité sociale = Toutes les mesures par lesquelles l'Etat protège (prestations directes en nature ou en espèces) une partie ou toute la population dans diverses situations critiques de la vie. maladie accidents invalidité chômage vieillesse décès charges familiales Quatre principes pour organiser la politique sociale: 1) Le principe de l'assurance Il existe dans toutes les communautés solidaires. La règle de solidarité actuarielle (statistique) est née dans l'assurance privée et reprise dans les assurances sociales. Principe d'équivalence règle de solidarité: pour les personnes exposées aux mêmes risques: il faut un équilibre entre contributions et prestations. Toutefois, dans les assurances sociales le principe de l'équivalences pas repris comme tel: Obligation de s'affilier Situation matérielle des assurés est prise en compte Subventionnement public des assurances sociales Droit à la prestation est légal pas nécessaire de démontrer un besoin. 2) Le principe de la prévoyance Pas de relation contribution/prestation: Le bénéficiaire a droit (légal) aux prestations des institutions de prévoyance, sans qu'une contrepartie, cotisation soit précédemment versée. Le financement est d'assurer par les moyens généraux des finances publiques. Objectif: redistribution des ressources, péréquation sociale. 3) Le principe de l'aide sociale Elle est adaptée aux besoins particuliers de l'individu Péréquation (ponctuelle). Elle est individualisée et subsidiaire. Objectif: combler les lacunes du système: assistance publique (vieilli). Pas de droit légal. L'autorité juge de cas en cas. 4) Le principe de subsidiarité L'Etat n'intervient que lorsque les particuliers ou l'économie privée n'ont pas trouvé de solutions Ordre d'intervention des 3 degrés. 22 Comme une seule partie de la population est concernée par le prévoyance et l'aide sociale, ces 2 formes n'interviennent qu'à titre subsidiaire et de l'ordre indiqué: lorsque le pallier le plus général ne parvient pas à résoudre la difficulté. Développement en Suisse de la sécurité sociale moderne. Seulement après la 2e Guerre mondiale progrès importants: 1911, Première loi sur les assurances sociales avec une assurance-maladie facultative et obligation partielle de l'assurance-accidents. 1948, Entrée en vigueur de l'AVS Après plusieurs révisions. 1959, Création de l'AI 1966, Création des prestations complémentaires de l'AVS et l'AI 1972, Révision de 34quater: pour les 3 piliers 1976, Acceptation de 34 novices: assurance-chômage obligatoire 1984, Assurance-accident obligatoire (LAA) 1985, Entrée en vigueur de la CPP (2e pilier). Développement rapide de la sécurité sociale depuis 1960 Grand pourcentage du PNB pour les assurances sociales (1990 24,9% PNB). Financement 74% contributions des assurés et des employeurs 11% Confédération 14% Intérêts des capitaux et autres ressources sociales A) LA PREVOYANCE POUR LA VIEILLESSE ET POUR LES SURVIVANTS Acceptation du 3.12.72 de 34quater: système à 3 piliers: 1. AVS 2. Prévoyance professionnelle 3. Prévoyance individuelle Pour une complémentaire des différentes formes de prévoyance et contre une prise en charge totale de l'Etat. 1) L'assurance-vieillesse et survivants (AVS) Nombreuses modifications depuis 1948. Initialement, rentes revenus d'appoint modestes pour les personne âgées. Aujourd'hui, les rentes couvrent les besoins vitaux des personne âgées, des veuves et orphelins. La fonction de redistribution de l'AVS a augmenté. Les assurés cotisent proportionnellement à leur revenu, mais les rentes ne sont pas proportionnelles. Rapport entre le maximum et le minimum 2/1 (???). Depuis le 1.1.80, les rentes sont adoptées automatiquement au renchérissement. L'AVS est obligatoire pour tous les résidents (peu importe l'origine). Financement: Cotisations des assurés actifs et des employeurs Impôts sur le tabac Une partie des impôts sur l'alcool et les carburants Contributions de la Confédération et des cantons. Mode de financement: la répartition (ventilation): Les recettes courantes sont directement utilisées pour le financement des rentes. On calcule les recettes de 23 façon à ce qu'elles couvrent les prestations de la même période. Pas d'accumulation du capital: sauf pour les besoins de compensations entre les années (si il a manqué une année fonds de compensation). Avantage: on ne forme pas de trop gros stocks de capitaux entre les mains de l'Etat; les rentes peuvent être adaptées aux variations du coût de la vie (augmenter les cotisations). L'ajustement des rentes dépend aussi du rapport entre le nombre de rentiers et le nombre de cotisants. Ce rapport diminue en raison du vieillissement de la population (espérance de vie augmente et taux de natalité baisse) Plus de rentiers (passif) que de cotisants (actifs). La 10e révision garantit l'égalité des droits entre hommes et femmes. 2) La prévoyance professionnelle (caisses de pension) Objectif: compléter l'AVS pour permettre aux personnes âgées, aux survivants et aux invalides de maintenir leur niveau de vie antérieur, compte tenu des prestations fédérales. 34quater: obligation pour les employeurs d'assurer leur personnel auprès d'une institution de prévoyance. Les indépendants peuvent le faire facultativement. LPP en vigueur 1.1.85. Avant seuls les fonctionnaires et le personnel des grandes entreprises avaient une caisse de pension. Donc cette généralisation progrès. Avant 1985, 17'000 caisses, 1,6 mio de membres: 40% des salariés bien assurés, 40% incomplètement, 20% pas du tout. 1990, 3,5 mio de membres, 540'000 rentiers. Caractéristiques du 2e pilier. a) Mode de financement: capitalisation En principe, les assurés reçoivent des prestations qu'ils ont constituées de leurs propres versements. Ce ne sont pas des caisses d'épargne, mais des caisses d'assurances les affiliés sont solidaires ("paient" pour les autres quand jeunes, puis quand vieux reçoivent). La caisse de pension constitue un capital avec les cotisations versées qui sert à financer les prestations. Avantage: la capitalisation n'est pas soumise aux fluctuations du démographique. Chaque assuré constitue son propre capital. Désavantage: c'est plus difficile d'adopter les rentes à l'inflation. De plus, il faut générer des entrées pour que le système démarre. b) Financement d'origine privée Pas de subvention publique prévue. Cotisations, moitié employeur, moitié assuré. c) Pas de redistributions des revenus Chaque rentier touche ce qu'il a versé à la caisse. Ce pilier doit donc être coordonné avec le 1e pilier. 3) La prévoyance individuelle (3e pilier) Prévoyance facultative. La Confédération et les cantons peuvent prendre des mesures fiscales ou faciliter l'accès à la propriété privée. Mais peu d'initiatives jusqu'à maintenant. Raisons: les 2 premiers piliers assurent des prestations 24 importantes le 3e n'assure que le confort des personnes âgées. Chacun peut disposer de ses ressources librement: l'Etat ne doit pas s'y ingérer. De plus, il est difficile d'influencer, d'encourager l'épargne privée. 4) Les aides complémentaires Des institutions essaient de suppléer aux insuffisances de la prévoyance officielle. Les cantons versent des rentes complémentaires aux rentiers dont les ressources sont insuffisantes pour couvrir le minimum vital. Les cantons reçoivent des subventions fédérales pour cela. B) LA SECURITE MEDICO-SOCIALE L'Etat intervient en matière de santé publique et de prévoyance en cas de maladie, d'invalidité ou d'accidents. L'initiative privée est prédominante. 1) L'assurance-invalidité (AI) Organisation fédérale obligatoire. Les cotisations sont versées avec l'AVS. Les assurés sont les mêmes personnes. La moitié de ses ressources subventionnées par la Confédération et les cantons. Deux objectifs: 1. Servir de rente aux infirmes, en fonction de leur incapacité de travail. 2. Favoriser le rétablissement et la réintégration des handicapés par le financement de traitements médicaux ou de la formation professionnelle. 2) L'assurance - accidents Obligatoire (1.1.84) pour toutes les personnes exerçant une activité lucrative indépendante. Les employeurs doivent assurer leur personnel et les accidents professionnels et non professionnels à la CNA (Caisse nationale suisse d'assurances en cas d'accidents). Financement: cotisations des employeurs et des assurés. 1991, 102'490 entreprises, 99 mia CHF. Elle concerne les 2/3 de la population active dépendante.. 3) L'assurance - maladie Avant 1992, domaine privé et facultative. Mais 34bis prévoit une assurancemaladie obligatoire possible. La Confédération définissait seulement les conditions minimales pour la reconnaissance et le subventionnement des caissesmaladie. Les cantons et les communes avaient le droit de rendre obligatoire l'affiliation pour certaines catégories de personnes revenus modestes, écoliers, étrangers... L'assurance-maladie est généralisée (même avant 92). En 1991, 228 caisses et plus de 7 mio d'assurés 98% de la population assurée contre les risques matériels de la maladie: les soins médico-pharmaceutiques et pour les indemnités journalières (pertes de gain). Les collectivités subventionnent les caisses; en 1990 10,5% Confédération 25 4,6% Cantons 0,4% Communes En décembre 87, non à la révision de la loi sur l'assurance maladie et à l'introduction de l'assurance maternité (aujourd'hui?). 1992, oui à la réforme du système caractère obligatoire libre passage maîtrise des coûts 4) La production des services médicaux Concerne les collectivités publiques. En 1991, 427 établissements hospitaliers avec 70'513 lits. Plus de la moitié des possibilités de soins (traitements de longue ou de courte durée, cliniques psychiatriques) est assurée par des communes, des groupements de communes ou des cantons. Des hôpitaux (de droit privé mais pas à but lucratif) touchent des subventions. En 1991, 1 habitant sur 6 a été hospitalisé. Financement de la santé publique: 1. Bénéficiaire des soins 2. Caisses-maladie et accidents 3. Collectivités publiques Problème: explosion du coût de la santé. 1950 2,8% du PNB, 1989 8% du PNB. Ceci en raison: hausse des prix et des salaires priorité à la médecine de pointe croissance démographique vieillissement de la population élévation du niveau de vie accidents de la route ignorance des patients gestion inefficiente C) LES AUTRES INSTITUTIONS DE SECURITE SOCIALE 1) Couverture des charges et des risques matériels découlant du service militaire obligatoire Allocations pour les militaires et les personnes astreintes à la protection civile pour perte de gain: APG Assurance militaire fédérale: conséquences économiques des maladies, accidents, décès des personnes accomplissant leur devoir de servir. 2) Assurance-chômage Obligatoire (1976). Couverture partielle de la perte du salaire due à l'évolution conjoncturelle. Financement: 50% employeurs, 50% employés. 26 Loi définitive en 82. 3) Les allocations familiales Objectif: assurer un complément de revenu au personnes ayant des enfants à charge. L'agriculture a une réglementation officielle sur le plan fédéral. Les dispositions sont multiples dans les cantons. Financement: contributions des employeurs participent aux caisses de compensations créées à cet effet. 27