CR Conférence de Jean Fabre 14/10/2008

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Y A-T-IL URGENCE A RECONSIDERER LA GOUVERNANCE MONDIALE?
OMC, Banque Mondiale, FMI et ONU
Conférence de Jean FABRE le 14 octobre 2008
Gouverner, maîtriser les institutions ou gouverner
les situations pour ne pas se laisser transporter par
la vague ?
Pour cela nous sommes condamnés à prendre
conscience que nous sommes rentrés dans un
monde de l’interdépendance.
Nous sommes en train d’épuiser notre terre avec
les conséquences suivantes :
o Réchauffement planétaire
o Raréfaction de l’énergie et des ressources
naturelles fossiles
o Pollution généralisée de l’EAU, de l’AIR,
des SOLS………….etc
Le réchauffement planétaire est la conséquence de
l’ère de l’industrialisation, initialisée au XIXe siècle
et de la consommation inconsidérée de l’énergie
sous toutes ses formes qui s’en est suivi. Nous
sommes la 1ère génération qui lèguera à sa
descendance une situation pire que celle que nous
avons reçue. Le mieux que nous puissions espérer,
aujourd’hui, c’est de réduire l’émission de gaz à
effet de serre et la montée de température.
Ce que nous décidons aujourd’hui a des
conséquences dans le temps et l’espace. (ex. de la
grippe aviaire)
Nous nous sommes engagés dans une spirale qui
ne peut générer que des problèmes de :
o Santé, rappelons-nous la grippe aviaire, le
SIDA, et autres…..
o Violence, avec les guerres pour le pétrole,
l’EAU
o Pénurie , de nourriture, de logement….
Dans ce monde de l’interdépendance, quel est
le rôle des organisations internationales et
particulièrement du PNUD (Programme des
Nations Unis pour le Développement) ?
Le Pnud a pour objectif d’éradiquer ou pour le
moins de réduire la pauvreté dans le monde. Pour
que le monde se développe harmonieusement , il
faut réduire le maillon faible dans la chaîne
d’interdépendance.
Aujourd’hui la richesse
générée est la plus haute de toute l’histoire et nous
avons un monde de disparité effroyable. Ces
cinquante dernières années le pouvoir d’achat a
été multiplié par 4, l’écart entre les 10 pays les plus
pauvres et les 10 pays les plus riches était de 1 à
3, il est passé de 1 à 50. Où est passée la
richesse ? Les engagements décidés par les pays
de l’OCDE en 1960 concernant l’APD (l’Aide
Publique au Développement) n’ont jamais été
respectés (0.28% du PIB au lieu de 0.7)
Et en plus les prix montent ? Les premiers
pénalisés sont les personnes ou les Etats à faibles
revenus. Qu’est-ce qui fait monter les prix ? la
rareté comme le laisse croire la pensée unique ?
globalement nous sommes dans l’abondance.
Nous n’avons pas choisi le partage ou de satisfaire
le plus nécessiteux, nous avons préféré nous en
remettre à la concurrence, à la compétition.
La compétition n’est plus adaptée à notre monde
sans frontière, la solution ne peut passer que par la
solidarité à tous les niveaux : économique, social
et environnemental.
Nous sommes devenus des prédateurs les uns
des autres.
Au lieu d’avoir un lien intelligent avec les éléments
fondamentaux pour la vie comme l’eau, l’air, la
nourriture, le logement, l’énergie…nous les
utilisons pour spéculer. La crise que nous vivons
actuellement est une crise du relationnel.
Par ailleurs en s’appuyant sur le nombre croissant
de personnes « non-actives » et pour permettre à
certains, les plus riches, d’obtenir un complément
de retraite, les fonds de pension ont été créé. Ce
dispositif d’auto-taxation exige des rendements très
élevés qui ne reposent sur aucune économie réelle
avec pour répercussion immédiate, la destruction
et la délocalisation de l’emploi.
Un autre dysfonctionnement important réside dans
la spéculation sur les monnaies, leur donnant un
tout autre rôle que l’outil d’échange pour lesquelles
elles avaient été conçues ainsi que les taux
d’intérêts variables pratiqués par les banques
commerciales, en fonction de la solvabilité de
l’emprunteur, pénalisant les plus démunis.
Toutes les théories économiques qui ont été mises
en avant, ces dernières années, reposent sur la
dérégulation et la privatisation à outrance, sur la
main invisible du marché, sur la rationalité des
acteurs. Mais dans la pratique l’ économie suit les
tendances à court terme , l’ambition, l’émotion ,
l’impression d’insécurités personnelles des acteurs,
l’avidité, la corruption ou leur besoin de puissance ;
L’économie sociale et solidaire reste à
construire.
Nous avons pour la 1ère fois de l’histoire les
capacités, les moyens technologiques de bâtir un
monde solidaire et pourtant 4800 enfants meurent
tous les jours par manque d’eau ou d’hygiène. Ce
qui représente la plus efficace arme de destruction
massive.
Dans ce contexte qu’elle est l’action des
structures financières internationales ?
A l’issue de la seconde guerre mondiale, l’idée était
d’installer dans la durée la paix en réduisant le
besoin (ou la pauvreté). Le FMI, dans ce cadre
devait jouer le rôle de banque centrale mondiale
(stabilité monétaire et solvabilité des Etats) mais
les surplus monétaires dégagés (~150 milliards de
dollars) retourneront massivement vers les Etats
Unis et non vers les pays les plus pauvres. La
gouvernance
des
fonds
n’est
pas
très
démocratique, elle est basée sur la disparité,
l’importance de ses représentants dépend du
niveau de participation financière des pays (1 dollar
de PIB = 1 voix) et si cette institution n’a pas
satisfait aux objectifs , c’est d’abord dû aux
décisions du conseil (peu à son directeur) constitué
par les représentants des Etats et plus
particulièrement ceux des pays riches. Pour
améliorer son efficacité, il faudrait que le FMI
regroupe les banques centrales des différentes
économies mondiales et démocratise son
fonctionnement.
La Banque mondiale avec deux guichets l’AID
(Association internationale de développement) qui
prête à taux zéro et la BIRD (banque internationale
pour la reconstruction et le développement) qui
prête au taux du marché aux États en difficulté .
Les prêts sont généralement conditionnés par
« l’ajustement structurel » et proportionnés à la
solvabilité des Etats, quand il s’agit d’un prêt aux
E.-U. il pourrait être à 4% quand dans le même
temps pour le Zimbawe, il serait fixé autour de
16%
L’OMC, a pour mission de libéraliser les échanges,
mais libéraliser ne veut pas dire marchandiser tout
et n’importe quoi ? Si un pays a la chance d’avoir
dans son sous-sol des réserves pétrolière (ou
autres énergies fossiles) cela lui confère t-il un droit
de priorité ? Un pays peut-il décider seul du sort
d’un bien commun de l’humanité ? Dans un temps
ou il faudrait repenser à l’échelle mondiale les
pactes sociaux et environnementaux, la cupidité de
certains met en péril l’ensemble de la planète.
L’ONU doit intégrer un conseil de sécurité dédié
au développement qui pourrait s’intéresser aux
vrais armes de destruction massive, à savoir : la
pauvreté. Un conseil de sécurité plus démocratique
et une Assemblée plénière qui donne la parole à la
société civile
Le PNUD, a pour vocation de réduire la pauvreté
mais les moyens mis en place sont très endessous des besoins, les indicateurs de
développement reconnus, très mauvais (PIB). Le
PNUD en 1990 a proposé l’IDH (indicateur de
développement humain) qui prend en compte outre
l’économie, l’éducation et l’espérance de vie.
Aujourd’hui il faut repenser cet indicateur pour tenir
compte du pacte environnemental. Le groupe FAIR
(Forum pour d’Autres Indicateurs de Richesse) a
reçu mission du Président français de proposer un
indicateur plus adapté à la prise de position
politique. Si l’indicateur ne fait pas la bonne
gouvernance un mauvais indicateur ne permettra
pas de faire de la bonne politique. A la différence
du FMI et de la Banque mondiale, le PNUD ne peut
imposer des conditionnalités aux pays qui lui
demandent conseil, son travail consiste à aider les
pays à accoucher de leur propre projet,
restructuration, changement.
Les solutions du XXIe siècle devront être
trouvées par la base en fonction des situations, des
façons de vivre localement en choisissant
clairement ses indicateurs et ses valeurs : Est-ce
que chaque être humain passe avant ou après la
valeur dollar?; La protection doit-elle s’exercer
d’abord sur le droit à cumuler, à spéculer ou sur
l’espérance de vie de chaque personne, sur la
répartition des richesses ? L’urgence d’une
interdépendance mondiale choisie. Le pouvoir de
changement entre nos mains est énorme, il ne peut
venir qu’à travers la démocratie et le
questionnement de nos élus. Le débat concerne
tout le monde. L’économie de demain sera sociale
et solidaire……………….Mais nous devons aller
vite…………..la maison brule.
Questions de la salle sur :
- le Brésil et la forêt amazonienne qui devrait être pris en charge par la
communauté internationale
- l’aide publique au développement
autres
CYCLE DE CONFÉRENCES ALTER ECONOMIE ORGANISE PAR ATTAC05
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