Seline Slotboom 3218155 TK4 Résumé de l’article ‘French adverbial puis between temporal structure and discourse structure’ écrit par Miriam Bras et al. 2001 1. Introduction Dans cet article, les auteurs parlent du rôle du connecteur français puis et sa sémantique en ce qui concerne la relation entre les phrases. Un connecteur est un adverbe qui relie deux segments de même statut syntaxique. Le but de cet article est de démontrer la manière dont ce connecteur temporel et les relations de discours interfèrent entre eux. En outre, cet article contribue à l’étude concernant l’interaction entre la structure temporale (les événements qui sont décrits par le texte et les relations temporales entre eux) et la structure du discours (la segmentation du texte et les relations rhétoriques entre ces segments, par exemple Narration et arrière-plan). Dans l’article, les auteurs étudient les phrases dans lesquelles puis relie deux phrases au passé simple. Le plan de l’article est le suivant: 2. Une petite description de puis et la présentation du champ visuel de l’étude 3. Dans cette partie, les auteurs examinent les données qui encouragent l’étude concernant le rôle de puis dans la structure du discours 4. Une partie qui traite le SDRT et les relations de discours utilisées dans l’analyse. 5 + 6. Dans ces parties, les auteurs examinent si puis est compatible avec les différentes relations de discours 2. Le champ visuel de l’étude 2.1 La syntaxe de puis Puis se comporte, dans la structure syntaxique dans la phrase, comme un adverbe de la phrase et non pas comme un modificateur temporal. C’est-à-dire qu’on ne peut pas changer la position de puis à l’intérieur de la phrase. Puis se trouve toujours au début de la phrase. Parmi les adverbes de la phrase, on peut distinguer les adverbes conjonctifs et les adverbes disjonctifs. Le premier groupe consiste aux adverbes qui ont besoin des contextes précédents avec lesquels ils ont une liaison. Les adverbes conjonctifs sont aussi des adverbes qui ne forment pas une réponse à une question à laquelle on peut répondre par oui ou non. Puis est un adverbe conjonctif. 2.2 La sémantique Puis indique la succession temporale, comme le montre l’exemple suivant: (1) Dieu nous prête un moment les prés et les fontaines [...] Puis il nous les retire. Il souffle notre flamme. Ensuite, puis indique la succession du point de vue de l’observateur. Puis fonctionne aussi comme de plus et en outre. En plus, puis peut ajouter un nouveau élément à une énumération et peut utiliser pour ajouter un nouveau argument à un raisonnement. 2.3 Le corpus et la délimitation Dans cet article, les auteurs utilisent des phrases au passé simple et à l’imparfait incluant puis. Comme nous n’étudions que les phrases au passé simple, puis a toujours une valeur temporale dans les cas que nous traitons. 3 Des observations d’introduction Dans un système sémantique comme DRT, il y a deux possibilités pour démontrer la sémantique d’une phrase adverbiale anaphorique indiquant la succession temporale: 1. l’adverbe introduit un référent temporal qui localise l’événement le plus important de la phrase. Ce référent temporal vient après un autre référent temporal qui se réfère souvent à l’événement le plus important de la phrase précédente. 2. l’adverbe introduit une relation temporale de succession entre les événements les plus importants et un référent temporale qui se réfère à une relation temporale de succession. Mais il y a une autre possibilité pour SDRT: 3. Dans un système sémantique qui se sert des relations de discours, comme SDRT, l’adverbe marque la succession temporelle entre les événements les plus importants qui relie deux phrases. Lendemain, un peu plus tard et peu après sont des exemples des deux premières possibilités. Par contre, puis n’est pas de ce type parce que cet adverbe ne peut pas introduire un référent temporal, comme le montre l’exemple suivant: (2a) Azarius, l’entendit qui enjoignait à l’enfant de dormir. Puis, peu après, il la vit qui le surveillait, appuyée au chambranle de la porte. (2b) Azarius l’entendit qui enjoignait à l’enfant de dormir. Peu après, il la vit qui le surveillait, appuyée au chambranle de la porte. (2c) Azarius l’entendit qui enjoignait à l’enfant de dormir. ? Un peu plus tard, peu après, il la vit qui la surveillait, appuyée au chambranle de la porte. Dans (2a), peu après indique l’ordre des deux événements. Il n’est donc pas nécessaire d’ajouter puis, parce que b a la même interprétation. Ensuite, (2c) indique la répétition par opposition à (2b). Puis n’est donc pas un simple marqueur de succession temporelle. Il y a également des exemples qu’on peut utiliser pour montrer qu’on peut ajouter puis sans changer la sémantique. (3a) (3b) Elle lui proposa d’aller voir sa sœur, à Trouville. *Puis Félicité répondit, par un geste, qu’elle n’en avait pas besoin. Elle lui proposa d’aller voir sa sœur, à Trouville. Tout de suite après, Félicité répondit, par un geste, qu’elle n’en avait pas besoin. (3a) démontre qu’on ne peut pas intercaler puis entre la première et la deuxième phrase, bien qu’ils soient ordonnées par la temporalité. On peut voir que cela n’est pas le cas dans (3b) où ils s’agit d’un adverbe temporal. Il en est de même pour (4). (4a) (4b) L’acide tomba dans le liquide. Le mélange réagit en explosant. L’acide tomba dans le liquide. * Puis le mélange réagit en explosant. Ce sont les relations de discours qui jouent un rôle ici. Mais puis n’est pas compatible avec n’importe quelle relation de discours. Dans (4b) il s’agit de la relation de discours qui s’appelle ‘résultat’ alors qu’il s’agit de ‘Narration’ dans l’exemple suivant: (5) Elle lui proposa d’aller voir sa sœur, à Trouville. Félicité répondit, par un geste, qu’elle n’en avait pas besoin. Il y eut un silence. Le bonhomme Liébard jugea convenable de se retirer. En somme, nous pouvons également conclure que puis appartient au groupe 3 des possibilités qui démontrent la sémantique d’une phrase adverbiale anaphorique indiquant la succession temporale 4. Framework: SDRT SDRT est une extension de DRT qui démontre les relations de discours. 4.1 SDRS Dans SDRT un discours est représenté par un SDRS. Un SDRS est une structure récursive qui consiste aux DRSs qui représente une seule phrase et aux sub-SDRSS qui sont liés ensemble par les relations de discours, comme par exemple Narration, élaboration, arrière-plan, continuation, résultat, contraste et explication. 4.2 Les relations du discours On peut distinguer les relations coordonnées et les relations subordonnées .Explication et élaboration sont des relations subordonnées alors que Narration, résultat et contraste sont des relations coordonnées. Narration Narration décrit deux événements successifs qui appartiennent à la même histoire. Narration a plusieurs effets sémantiques. D’abord, il faut que les événements liés par Narration ne démontrent pas des ‘no-significant gaps’. Cela veut dire qu’on ne peut pas mettre quelque chose entre les deux événements; les événements se suivent. Ensuite, les événements liés doivent avoir le même sujet. De plus, on peut conclure qu’une certaine relation de discours est un marqueur de Narration quand il n’y a pas d’autres indications pour conclure que c’est une autre relation de discours. Narration peut être déduit de façon non-monotone quand le prédicat ‘occasion’ se présente. Occasion implique qu’il y a deux phrases indiquant que les deux phrases font partie de la même histoire. L’un événement mène naturellement à l’autre événement. Cela veut dire que si le discours est étendu il est possible qu’on puisse en déduire une autre relation de discours. Occasion exploit également la connaissance partagée comme on peut voir dans l’exemple suivant: (6) Justin frappa à la porte. Il entra. Cet exemple montre que le script dans la connaissance partagée dit qu’il y a des gens qui frappent à la porte avant d’entrer. Résultat La relation de discours implique la relation causale entre les événements les plus importants des phrases. β est un résultat de α. Résultat peut être déduit de façon monotone sur la base d’un marqueur de cause comme par exemple donc et en conséquence. Mais ‘résultat’ peut être également déduit de façon non-monotone sur la base de la sémantique et la connaissance partagée en ce qui concerne le type d’événements dans α et β comme le montre les exemples suivants: (7) Paul éteignit la lumière. Il faisait nuire autour de lui. Dans cet exemple, il y a des indications indiquant qu’il y a une relation possible entre les deux phrases. Cela est exprimé par le prédicat D-Permissible-Cause. Il y a aussi une relation inverse qui s’appelle explication: (8) Max tomba. John le poussa. Ici la seconde phrase indique la cause de ce qui précède. Elaboration Elaboration est une relation de discours subordonnée. Un exemple fameux en est le suivant: (10) [L’été de cette année-là vit plusieurs changements de la vie de ns héros.] S1 [François épousa Adèle,]S2 [Jean-Louis partit pour le Brésil]S3 [et Paul s’acheta une maison à la campagne.]S4 Ici S2, S3 et S4 forment l’élaboration de S1 qui est la phrase élaborée. Ensuite, il y a ‘continuation’ entre S1 et S2, entre S2 et S3 et entre S3 et S4. Cela veut dire que tous les constituants d’un sub-SRD sont parents. Elaboration indique que l’événement le plus important de chaque phrase élaborée fait partie de l’événement le plus important de la phrase élaborée. Contraste La relation de discours qui s’appelle ‘contraste’ est caractérisée par la présence des thèmes contrastés. ‘Contraste’ peut être également déduit de façon monotone par un marqueur de contraste comme ‘mais’. Un exemple de Contraste est: (11) As-tu acheté le livre? Oui, je l’ai acheté, mais je l’ai prêté. 5. Puis et les relations de discours compatibles. Dans cette partie, les auteurs analyseront le rôle rhétorique de puis. Ils examineront quelques exemples dans lesquels puis se présente pour mieux comprendre l’interaction entre puis en Narration. 5.1 Puis et Narration avec Occasion Les exemples suivants sont des exemples dans lesquels puis fonctionne comme ‘colle’ et dans lesquels Occasion se présente: (12a) (12b) (12c) (12d) Il Il Il Il descendit descendit descendit descendit jusque jusque jusque jusque sur sur sur sur le le le le trottoir, trottoir, trottoir, trottoir, puis fit quelques pas. ?fit quelques pas. puis il fit quelques pas. *un peu plus tard fit quelques pas. Ces exemples montrent qu’on a besoin de ‘colle’ pour terminer une série d’événements successifs. Tant (12b) que (12c) ne présentent pas la fluidité que montre (12a). Cette phrase est également caractérisée par l’omission du sujet. De plus, il est intéressant de noter qu’on ne peut pas utiliser les adverbes temporels comme un peu plus tard ou peu après pour coller les phrases. 5.2 Puis et Narration sans Occasion Il y aussi des exemples dans lesquels Occasion n’est pas présent. Dans ce cas-là, Narration peut être déduit ‘par défaut’ quand il n’y a pas des indications pour ni Contraste ni Elaboration ni Résultat: (13) Il eut un geste de mépris, presque de haine, puis se mit à tousser. Il est clair que le prédicat Occasion ne s’applique pas à cet exemple. Quand on supprimerait puis, l’exemple serait encore une phrase correcte. Sans parler du rôle de puis qui est discuté sous 5.1, on peut conclure que la présence de puis est superflue dans (12) et (13), sans Occasion ou pas. 5.3 Puis et les effets sémantique de Narration Puis et le thème On peut se demander si puis a besoin d’un thème commun pour relier deux segments. Cela peut être examiné par utiliser un exemple dans lequel il n’y a aucune relation entre les deux segments: (14a) Anna s’endormit. Il se mit à pleuvoir. (14b) Anna s’endormit. ?Puis il se mit à pleuvoir. Il y a également des exemples dans lesquels Occasion se présente et dans lesquels il y a un lien entre les deux phrases: (15a) Anna s’endormit. Puis elle se mit à ronfler. On peut conclure que puis est un marqueur rhétorique de Narration. Puis marque l’intention du narrateur de relier les deux phrases dans la même histoire. Puis et le ‘no-significant-gap-constraint’ Comme l’on a déjà dit, le non-significant-gap constraint’ veut dire qu’on ne peut pas mettre quelque chose entre les deux événements. Un exemple en est : (16a) Anna s’endormit. Puis il se mit à pleuvoir. *Elle venait juste de se réveiller. / *Entretemps elle s’était réveillée. Ici on ne peut pas mettre ‘elle venait juste de se réveiller’ entre les deux premières phrases. Il est donc impossible qu’il y ait un trou entre ‘Anna s’endormit’ et ‘puis il se mit à pleuvoir’. Puis renforce donc les effets sémantiques de Narration. Puis et Contraste Puis souligne aussi la séparation entre les deux événements. Quand on n’utilise pas puis, on perd la succession temporale comme le montre l’exemple suivant: (17) Vaton se tut sous le choc. *Il bredouilla quelques mots. Mais quand on utilise puis, les relations de discours Contraste et Narration sont visibles. Puis peut à lui seul garantir la relation de narration entre deux segments au PS. (18) Vaton se tut sous le choc. Puis il bredouilla quelques mots. On n’obtient pas ces résultats quand on utiliserait un autre adverbe temporal. Par exemple, en employant un peu plus tard, on n’obtient que Contraste en non pas Narration: (19) Vaton se tut sous le choc. Un peu plus tard il bredouilla quelques mots.