ECONOMIE GENERALE - LE SYSTEME MONETAIRE INTERNATIONAL Un SMI est un ensemble de règles et d’institutions visant à organiser et à contrôler les échanges monétaires internationaux pour favoriser le développement du commerce mondial. Un SMI est donc la manifestation d’une coopération monétaire entre les pays. I. LE SMI DE BRETTON WOODS A la fin de la 2ème guerre mondiale les états veulent développer les relations commerciales pour renforcer la croissance économique. D’où les accords du GATT. Mais ce développement des échanges nécessite aussi une stabilité des taux de change. D’où la conférence de Bretton-Woods aux USA en 1944 qui a abouti à la mise en place d’un SMI instaurant un cadre monétaire stable à l’échelle internationale. A. Les principes des accords de Bretton-Woods Les accords de Bretton-Woods instaurent un système de changes fixes et créent le F.M.I. 1. Un système de changes fixes Chaque pays doit définir un taux de change fixe de sa monnaie par rapport au $. Le $ est quant à lui défini par rapport à l’or. Une marge de fluctuation de +/-1% est admise de part et d’autre de la parité. La pérennité du système repose sur les interventions des banques centrales quand le cours de leur monnaie s’éloigne de +/-1% de la parité fixée vis à vis du $. Les USA possédant les ¾ du stock d’or mondial et acceptant la convertibilité de leur monnaie en or, le $ devient la seule monnaie internationale et constitue le support de la plus grande partie des transactions entre les différents pays. 2. Création du FMI - Fonds Monétaire International Le FMI est un organisme international chargé de garantir le bon fonctionnement du système c’est-à-dire la stabilité des taux de change. Les banques centrales y apportent leur contribution ou quote-part ; elle est déterminée en fonction de la puissance économique de chaque pays et versée à hauteur de 25% en or ou en $ et de 75% en monnaie nationale. En contrepartie, le FMI accorde des crédits aux pays qui ont des difficultés de paiement au niveau international moyennant le respect de certaines conditions macro-économiques. B. Le fonctionnement du système de Bretton-Woods Le SMI de Bretton-Woods a permis un développement des échanges commerciaux mondiaux - il assurait la stabilité des taux de change nécessaire à la sécurisation des transactions. Mais la multiplication des $ dans le monde a conduit à son effondrement en 1971. Cette multiplication était essentiellement la conséquence d’importantes sorties de capitaux avec la guerre du Vietnam et du développement des multinationales américaines investissant à l’étranger. La quantité de $ en circulation dans le monde augmente et les avoirs en $ des non-résidents finissent par être supérieurs au stock d’or américain. Les banques centrales demandent de plus en plus souvent la conversion de leurs $ en or. Les réserves américaines diminuent. Ne pouvant plus faire face aux demandes de conversion, le président Nixon supprime la convertibilité du $ en or le 15/8/71. Cela déclenche d’importants mouvements de capitaux et des désordres monétaires internationaux. En 1973, c’est la fin du système de Bretton-Woods et le flottement généralisé des monnaies. II. LE SMI DEPUIS 1973 A. Les accords de la Jamaïque Les accords de la Jamaïque entérinent l’abandon du système de changes fixes. Chaque pays est libre d’adopter le régime de change de son choix. La grande majorité choisit le régime de changes flottants. Il n’y a donc plus aucune obligation pour les autorités monétaires et les taux de change se fixent librement en fonction de l’offre et de la demande de devises. Le rôle du FMI est renforcé. Le F.M.I. était initialement chargé de veiller à l’application des accords de Bretton-Woods, c’est-à-dire au respect de la parité des taux de change avec le $. A partir du moment où les taux de change deviennent flottants, la fonction du F.M.I. change. Il participe à la gestion concertée des taux de change ; il se voit attribuer un rôle de surveillance des pays débiteurs (fortement endettés). Il accorde des crédits aux pays en difficulté de paiement sur le plan international pour éviter la propagation des crises financières. B. Le fonctionnement du système A partir de 1973, les taux de change se trouvent déterminés par le jeu de l’offre et de la demande et on assiste à une grande volatilité des monnaies, particulièrement au niveau du $. Cette volatilité des taux de change conduit à une instabilité monétaire et à un accroissement des incertitudes, néfaste au commerce mondial, les exportateurs et les importateurs étant sans cesse exposés au risque de change. Elle conduit aussi au développement de la spéculation. accords du Plazza en 1985 pour faire baisser le $ et du Louvre en 1997 pour le stabiliser aux niveaux atteints. Par la suite, les monnaies ont continué à évoluer au gré des événements internationaux et des mouvements spéculatifs même si l’ampleur en a été un peu limitée. Mais la coopération internationale se heurte à 2 problèmes : les interventions des banques centrales sont insuffisantes face à l’ampleur des mouvements internationaux de capitaux la coopération sur les taux de change nécessiterait en parallèle une coopération sur les politiques économiques des différents pays. Or, elles sont souvent contradictoires. Actuellement, il existe 3 grandes monnaies qui flottent entre elles (€ - $ - yen) auxquelles sont rattachées les autres devises soit sous un régime de changes fixes soit sous un régime de flottement impur. A noter que : certains pays, très liés au marché américain, ont abandonné leur monnaie nationale au profit du $ à partir de 1972 et surtout de 1979, les européens ont reconstitué entre eux un système de changes fixes – voir le cours sur le SME. Le $ est la monnaie internationale privilégiée : il constitue 68 % des réserves des banques centrales - 50 % des exportations mondiales sont libellées en $ alors que les USA ne réalisent que 16 % du commerce international. Le $ joue donc un rôle déterminant qui découle du fait qu’il s’appuie sur la première puissance économique mondiale ; de plus les réserves en $ peuvent être facilement placées sur le marché monétaire et financier américain. L’économie mondiale se trouve donc fortement dépendante du niveau de la monnaie américaine.