4ème Rencontre de Prévention du Risque Infectieux Nosocomial de l’Océan Indien Samedi 23 Juin 2007 Une Organisation Une Organisation 1 2 4ème Rencontre de Prévention du risque infectieux nosocomial de l’Océan Indien PROGRAMME Rencontres de Prévention des Infections Liées aux Soins de l’Océan Indien 4ème édition 23 Juin 2007 PROGRAMME 08H00 : Accueil des participants 08h30 : Ouvertures des journées scientifiques L’aseptie des mains et la friction hydroalcoolique 09h00 Docteur Grandbastien, Service de Gestion du Risque Infectieux au CHRU de Lille 9H45 La loi sur le droit du patient du 4 Mars 2002 : le point 5 ans après Docteur Joseph HAJJAR, , Service de Gestion du Risque Infectieux , Hôpital de Valence 10h45 PAUSE 11H15 Information du patient, avis du comité d’éthique de la Réunion Docteur Manuel Lopes et Docteur Nathalie Lugagne, Comité Régional d’éthique de la Réunion 11h45 Le Point de vue de l’usager Mme Claude Rambaud, Présidente du LIEN 12h30 Pause Repas 3 14h00 Prévention de la résistance bactérienne et bon usage des antibiotiques Professeur Patrice MASSIP – CHU TOULOUSE Les indicateurs du tableau de bord des hôpitaux : 15h00 Indicateur de Consommation des Produits Hydro-Alcooliques Docteur Grandbastien, Service de Gestion du Risque Infectieux au CHRU de Lille 15h30 Indicateur de consommation des ATB, Résultats Préliminaires Régionaux 2006 Docteur Nicolas Istria, OMEDIT Réunion 16h00 Enquête Nationale de Prévalence 2006 : Résultats régionaux Docteur Cécile Mourlan, FELIN Réunion 16h30 Discussion à partir de cas concrets : Enquête des connaissances sur les SHA du personnel soignant de l’EPSMR Docteur Anne Céline Ballet et Sophie Hervé, EPSMR , St Paul, Réunion Gestion d’une épidémie d’infections à Pseudomonas aeruginosa en néonatologie / réanimation néonatale Docteur Catherine Simac, GHSR , St Pierre, Réunion Invasion de Dermanyssus Gallinae au Centre Hospitalier Gabriel Martin, Marie Jeanne Zitte, CHGM, Réunion 17h30 Clôture des journées scientifiques 4 L’aseptie des mains et la friction hydroalcoolique Et Indicateur de Consommation des Produits Hydro-Alcooliques Dr Bruno Grandbastien Service de Gestion du Risque Infectieux CHRU de Lille 5 La lutte contre les infections nosocomiales (IN) a fait l’objet d’une très importante mobilisation des pouvoirs publics et des professionnels de santé spécialisés en hygiène depuis de nombreuses années. Un des axes de cette politique de lutte contre les IN est la communication vers les usagers et le grand public. Le défaut d’information des patients sur leur état de santé, les risques encourus et a fortiori sur l’acquisition d’une infection nosocomiale sont une source majeure d’incompréhension et de contentieux. L’ensemble des mesures proposées par le ministère de la santé à travers la publication d’indicateurs vise à améliorer ces insuffisances d’information et de communication. Cette communication doit également toucher les professionnels de santé qui vont être les relais de cette politique de santé publique. L’enjeu majeur de la communication autour des « indicateurs de la performance de la lutte contre les infections nosocomiales » est la lisibilité de ces indicateurs pour promouvoir une logique d’amélioration. L’impact de l’hygiène des mains dans la prévention de la transmission croisée a été largement décrit. Témoin de cette mesure de prévention prioritaire dans la maîtrise du risque infectieux, l’indicateur « consommation de solutés hydro-alcooliques » en est un bon exemple. Cet indicateur se veut refléter l’engagement de l’établissement dans une démarche de promotion de l’hygiène des mains. CONSTRUCTION DE L’INDICATEUR : Construction et présentation de l’indicateur « programme national » : indicateur ICSHA Sa construction est en théorie très simple ; on rapporte la quantité, comptée en litres, de solutés hydro-alcooliques (SHA) achetée par l’établissement pendant toute une année à son activité, mesurée en journées d’hospitalisation complète (JH). L’indicateur ainsi construit (en litres pour 1 000 JH), permet d’approcher, en moyenne, le nombre de frictions avec un SHA pendant une journée d’hospitalisation JH, sur la base d’une consommation d’environ 3 ml de SHA pour une friction. Les sources d’information pour la construction d’un indicateur de consommation de SHA sont multiples : services logistiques des achats ou pharmacie pour le numérateur (nombre de litres de SHA achetés), services financiers ou Département de l’Information Médicale (DIM) pour le dénominateur (activité en JH). L’Equipe Opérationnelle en Hygiène Hospitalière (EOHH) doit jouer un rôle pivot à la confluence de toutes ces informations et ainsi en assurer la construction. Son rôle est d’autant plus important que c’est elle qui doit porter les mesures d’amélioration qui devront être mises en place à la lecture des résultats. Pour la définition de l’indicateur national de consommation de SHA (ICSHA), intégré depuis les données 2005 (publiées début 2007) dans le tableau de bord des IN affiché sur internet par le ministère de la santé pour tous les établissements de santé de France, des niveaux par type d’activité ont été déterminés. Ainsi, l’exigence est, par exemple, de 48 frictions par jour pour les secteurs de réanimation ou de 7 frictions par jour pour les secteurs de médecine … En tenant compte de la part des lits des différentes activités (réanimation, médecine, …), un objectif personnalisé (OP) a été donné pour chaque établissement. Le niveau de consommation rapporté dans le tableau de bord est le niveau d’atteinte de cet OP en pourcentage. Il est transformé en classes (de A à E) selon la même logique que les autres indicateurs de performance publiés dans le tableau de bord du risque nosocomial (A : plus de 90% de l’OP, B : entre 70 et 90%, C entre 30 et 70%, D : entre 10 et 30% et E : moins de 10% de l’OP). 6 Pour une déclinaison locale fréquente ? Avec l’objectif de mise en place d’actions spécifiques de promotion de la friction hydroalcoolique FHA dans une unité, un service ou un pôle, un tel indicateur devrait idéalement être calculé à cette échelle (unité, service, pôle, …). La logique est alors de rendre des résultats à une échelle de décision opérationnelle. Donner des informations pertinentes à un chef de service, un responsable de pôle, un cadre de santé et à une équipe est un atout pour décider ou favoriser la mise en place de mesures d’amélioration pratiques, réalisables. Mais ceci n’est possible que si l’on est capable d’identifier précisément les commandes de SHA à cette échelle. Ainsi, si plusieurs unités, sous la responsabilité d’un même cadre de santé par exemple, commandent ensemble leurs consommables (dont les SHA), il est impossible de les différencier. De même, il faut pouvoir disposer facilement de données d’activité (en JH) à cette même échelle. Pour des secteurs médico-techniques (imagerie, salle de surveillance post-interventionnelle, …) ou n’ayant pas d’activité d’hébergement conventionnel (urgences, consultations, …), les JH ne rendent pas compte de l’activité ; aussi, il nous faut « inventer » un dénominateur pertinent qui permettrait de les inclure dans la dynamique. Une mesure de l’indicateur selon une échelle de temps très large (annuelle, à l’instar d’ICSHA) nuit à la réactivité devant les résultats. Il est alors plus difficile de sensibiliser et de remobiliser les équipes sur un faible niveau de consommation si l’indicateur n’est mesuré qu’annuellement. A contrario, les commandes de SHA étant le plus souvent hebdomadaire ou bimensuelle (gestion en flux tendu), une échelle de temps longue permet de s’affranchir grandement d’éventuels effet de stock. Ceci est moins vrai lorsque l’on réduit la période de construction de l’indicateur. Ce biais « effet stock » est encore accentué lorsque l’indicateur est construit à l’échelle de secteurs d’hospitalisation. Dans l’expérience lilloise, une fréquence de mesure trimestrielle, y compris pour les indicateurs par secteurs, semble être le meilleur compromis. COMMENT RENDRE CET INDICATEUR LISIBLE ? : C’est la logique de tableau de bord (TdB), largement diffusé et commenté, voire affiché. Nous avons fait ce choix avec des TdB trimestriels simples, largement diffusés par courrier électronique et accessibles sur l’intranet de l’établissement (Figures 1 et 2). Le choix d’une présentation graphique, facile à lire a été primordial. La densité des informations communiquées est un critère de lisibilité important, et afficher plus de 3 ou 4 messages sur un tableau de bord le rend difficile à lire et expose à une lecture partielle non maîtrisée. Nous avons ainsi défini des objectifs de communication : - niveau de l’indicateur (en litres pour 1 000 jh et en nombre de frictions par patient et jour) - tendances évolutives dans le temps - distribution de l’indicateur entre secteurs différents, et entre secteurs de même spécialité La distribution des secteurs sur un graphique dit « de benchmarking » utilise des diagrammes en barres. La levée de l’anonymat des secteurs, avec l’accord des instances, rend un tel 7 graphique encore plus directement utile pour s’améliorer ; il est un puissant moteur pour sensibiliser les équipes les moins performantes. La diffusion est aussi accompagnée de messages « personnalisés » pour les différents destinataires. Ainsi, nous transmettons ces TdB aux équipes avec une synthèse « en prose » ciblant les points forts et les points de progrès, … Leur présentation oralement, lors d’une réunion (conseil de service ou de pôle, réunion de service, …) permet d’orienter directement et plus rapidement vers les actions d’amélioration. CONCLUSION L’indicateur ICSHA fait aujourd’hui parti du tableau de bord des infections nosocomiales des établissements de santé (un des objectifs du programme national 2005-2008 de lutte contre les IN est que « 100% des établissements de santé publient annuellement leur tableau de bord des infections nosocomiales »). Sa simple diffusion et publication nationale n’est probablement pas suffisante pour accompagner efficacement la politique de renforcement de l’hygiène des mains. A coté des actions d’évaluation de l’observance de l’hygiène des mains (campagne nationale d’audit en hygiène 2006), la production d’indicateurs suffisamment simples, précis et rendus à une fréquence pertinente a toute sa place. Chaque établissement, chaque CLIN doit définir sa politique de production et de communication des indicateurs en tenant compte de ses moyens propres, mais en gardant l’objectif principal de cet indicateur qui est de guider la mise en place d’actions d’amélioration et de les évaluer. Cet indicateur, avec toute une politique de communication, sera alors réellement utile. Cette stratégie, couplée à une large formation et une large politique d’évaluation (audits de l’observance et de la qualité de la friction), est la clé du succès dans l’utilisation des SHA dans notre établissement 8 Figure 1 : Tableau de bord trimestriel de la consommation de solutés hydroalcooliques à l’échelle de l’établissement Figure 2 : Tableau de bord trimestriel par service ; consommation de solutés hydroalcooliques 9 Notes 10 La loi sur le droit du patient du 4 Mars 2002 : le point 5 ans après Dr Joseph Hajjar Service de Gestion du Risque Infectieux Hôpital de Valence 11 Les obligations • • • • L’information du patient L’exemple des infections nosocomiales Docteur Joseph HAJJAR Service d’hygiène et d’épidémiologie Centre hospitalier de Valence • • • • Les recommandations générales sur la délivrance de l’information Code de santé publique (Loi de juillet 1991) Code déontologie (modification de 1995) Recommandations aux médecins (Anaes 2000) Circulaire de décembre 2000 (organisation de la lutte contre les IN) Code de santé publique (Loi de mars 2002) Circulaire de janvier 2004 (signalement des IN) Conférence de consensus « Gestion préopératoire du risque infectieux » (Sfhh 2004) Décret du 20 juillet 2005 – 6ème partie du Code de santé publique (organisation de la lutte contre les IN) Les recommandations sur l’information relative aux risques infectieux • Chirurgie * • Recommandations aux médecins (Anaes, 2000) – Nécessité réglementaire et médico-légale, mais surtout objectif de prévention – Une information permettant au patient d’apprécier le rapport bénéfice-risque de l’intervention – Limitation du risque par la participation du patient – Qualité de l’information • Compréhensible, actualisée, réponse aux questions posées • Hiérarchisée et reposant sur des données valides • Bénéfices attendus, puis inconvénients ou risques – Modalités de l’information • Primauté de l’oral • Complément de l’écrit • Traçabilité de l’information • Mission d’expertise approfondie type • Patient en « isolement septique » *SFHH. Conférence de consensus « Gestion préopératoire du risque infectieux » Paris, 5 mars 2004 Perception du risque infectieux par les usagers Information et perception du risque infectieux • Contexte • Une 1ère enquête en 2004 en partenariat avec la presse quotidienne régionale (« Le Dauphiné Libéré »)* – Mobilisation importante des professionnels et des pouvoirs publics depuis plus de 15 ans pour la LIN – Prise de conscience par l’opinion public de la réalité de l’IN par la médiatisation de certaines affaires – Enquête d’opinion par auto-questionnaire (10 questions) accompagnée d’un article de présentation – 473 questionnaires renseignés • Programme national de LIN 2005-2008 – L’information, un des axes prioritaires – Optimisation du recueil et l’utilisation des données de surveillance *Hajjar. Hygiènes 2006; 12 Expérience du lecteur confronté à une IN Jugement sur l’information donnée par les médias et les tutelles • Parmi les 355 (75,1%) confrontés (ou leur entourage) à une IN – L’information n’avait pas été donnée par le médecin de l’établissement de santé pour 63,9% – L’infection pouvait être évitée pour 83,7% • L’IN était classée second événement le plus fréquent (mais le plus grave) / accident de la route, agression, diarrhée au cours d’un voyage Qualité de l’info par les médias Jugement (%) 433 réponses (91,5%) Tout à fait Assez Pas tellement Pas du tout Compréhensible 25,7 74,3 Réponse à l’attente 16,9 83,1 441 (96%) estiment être pas assez ou pas du tout informés par les tutelles Type d’info souhaitée Perception du risque infectieux par les usagers 362 réponses (76,5%) • 2ème Enquête par téléphone auprès de 4 112 personnes de 18 à 79 ans* • Davantage d’information en général = 131 (36,2%) – Avec des propositions sur les moyens – IN au 7ème rang des maladies les plus craintes – Risque jugé en augmentation depuis 10 ans – 60% pensaient qu’il était possible de maîtriser complètement le risque nosocomial – Principales situations à risque : propreté des locaux, nos respect du lavage de mains, intervention chirurgicale, manque de moyens ou d’IDE, partage de chambre, être très malade • Précisions sur l’IN = 119 (32,9%) – Survenue, risques, conséquences • Recours en cas d’IN= 50 (13,8%) • Prévention = 45 (12,4%) • Situation au niveau des établissements = 15 – Classement / IN • Un taux par établissement • Un taux par service • Devoirs du patient = 2 *Poujol. B E H 2007;12:101-2 Diffusion d’indicateurs au public Premiers enseignements • L’information sur la survenue d’une IN donnée seulement dans 30% des cas par le médecin – Malgré le dispositif réglementaire en place • L’IN considérée comme évitable par une large majorité des usagers – Témoin de la méconnaissance du mécanisme de survenue • Information insuffisante sur la prévention dans un ES – Alors que 85% de 1 168 ES enquêtés avec un livret d’accueil contenant une information synthétique sur l’IN • Importance de l’objectif du programme national en rapport avec l’attente de la majorité des usagers – Encore du travail sur ce que l’on doit délivrer, sur ce qui est reçu et sur ce qui est compris Tableau de bord des IN • « … nous avons besoin de disposer d’outils de surveillance continus et réactifs de la survenue des IN…dont la survenue renseigne le mieux sur…la qualité des soins et la prévention…repérables à partir du laboratoire ou de critères cliniques simples …permettre des comparaisons au sein d’un même établissement et…se situer par rapport aux autres » • « … surveillance généralisée à l’ensemble des établissements …les données devront prendre place dans un tableau de bord avec d’autres indicateurs… » Saisine de l’InVS par le Ministre de la santé en date du 21 mars 2003 13 Perception de l’ICALIN Tableau de bord des IN • • • • • • Enquête auprès des patients (et des professionnels de santé) * Indicateur composite (activités du CLIN) – 1er Consommation de SHA – 2ème Taux de SARM – 3ème Taux d’ISO pour interventions ciblées – 4ème Consommation des antibiotiques – 5ème – 18 ES de Haute Normandie – 133 hospitalisés, 157 sortis et 91 visiteurs • 39% comprenaient que le score ne renseignait pas sur les taux • 78% jugeaient important sa connaissance avant une hospitalisation mais le classaient en 6ème position sur 7 critères de choix • 55% demanderaient conseil à leur médecin s’ils devaient être hospitalisés dans un ES avec un score bas (et 24 % ne s’y feraient pas hospitalisés) *Tavolacci. B E H 2007;12:104-6 Rapport de l’InVS en février 2004 Facteurs de variabilité des taux d’IN L’interprétation des taux d’ISO Fluctuations aléatoires Fluctuations saisonnières Qualité du recueil Caractéristiques patients et soins • Une équation simple ! Ratio de personnels – Taux = Numérateur / Dénominateur • Une interprétation difficile !! Variations des indicateurs « infections nosocomiales » – Des facteurs de variabilité importants Performance Qualité des soins Système de production et d’utilisation des indicateurs • validité et exhaustivité des données recueillies • risques infectieux • qualité des soins Qualification des personnels Qualité de l ’organisation Modalités du retour d ’informations, autres démarches évaluatives, qualité du leadership Efficacité du système d ’information : réduction du risque L’utilisation des taux d’ISO Information des usagers (USA) • Chirurgie coronaire (pontage) • Situer ses résultats par rapport aux taux – De la littérature – De services participant à un réseau • 5 états (New York, Ohio, New Jersey, Pennsylvanie, Nouvelle Angleterre) • Taux de mortalité ajusté fourni au public et aux payeurs de 1994 à 1999 (Medicare / Medicaid) • Très grande prudence – Difficultés de la comparaison « statistique » – Différences méthodologiques – Taux inférieurs aux autres états • Soit pour chacune des 6 années (2 états) • Soit pour une des 6 années (3 états) • Information associée à une baisse des taux E. Hannan et al. Medical Care 2003;41:1164-1172 14 Information des usagers (USA) Information des usagers (USA) • Patient Safety and Quality Improvement Act, 2005* • Non compréhension par le public des termes utilisés (rapport entre indicateur et qualité des soins, entre hausse - baisse et performance) • Préférence du public pour opinion des amis, famille, médecin traitant / sources « officielles » considérées moins crédibles – Loi votée par les 2 chambres et les 2 partis et signée le 29 juillet 2005 – Confidentialité pour l’ensemble des circuits d’information – Faciliter la mise en œuvre de la surveillance – Rendre plus difficile le « public reporting » – Pennsylvanie : information influençant majoritairement ou modérément le choix de 1 à 2% seulement des patients • Refus d’opérer les patients à haut risque – NY : * baisse du taux de 41% / augmentation de 31% des patients transférés vers Cleveland * 67% des chirurgiens ayant refusé au moins 1 patient – Pennsylvanie : 63% des chirurgiens réticents pour opérer et 59% des cardiologues avec difficulté pour avoir 1 opérateur • Rejet des patients perçus comme à risque en raison de leur situation socio-économique *Officiel. Hygiènes 2005;4:279 R. Werner et al. JAMA 2005;293:1239-1244 Information des usagers En résumé • Des recommandations pour la restitution des taux d’infections associées aux soins* • L’information – – – – – Une exigence du patient Une obligation pour le professionnel de santé Délivrée a priori et a posteriori Pour les actes de soins et de prévention Selon une forme privilégiant l’oral mais s’aidant de l’écrit ou d’autres supports – Et une traçabilité de la sa délivrance – Utiliser des méthodes confirmées de surveillance – Créer un groupe multidisciplinaire pour superviser un système de restitution (incluant un expert en surveillance et prévention des IAS) – Choisir des indicateurs de processus et de résultats appropriés (infections liées au CVC, antibioprophylaxie chirurgicale, couverture vaccinale des résidents et professionnels (LS et EHPAD), ISO d’interventions cibles) *Guidance on Public Reporting of HAIs: Recommendations of the HICPAC. AJIC 2005;33:217-26 En résumé • L’information – Pour expliquer qu’infection nosocomiale n’est pas toujours synonyme de dysfonctionnement • Proportion évitable estimée à 1/3 des cas – Pour expliquer les mesures préventives mises en œuvre • Nécessité pour le patient (et la famille) d’y collaborer – Pour désamorcer les conflits en cas de survenue • Particulièrement dans les services à haut risque – Pour éviter l’extension d’une épidémie et pour les infections rares ou inhabituelles • Alerte et veille sanitaire • Rappel des patients 15 Notes 16 Information du patient Avis du comité d’éthique de la Réunion Dr Manuel Lopes Dr Nathalie Lugagne , Comité Régional d’éthique de la Réunion 17 Problématique de la saisine : La loi du 4 mars 2002 (chapitre IV section 2 ) stipule que toute personne victime d’une infection nosocomiale doit être informée par le professionnel ou l’établissement de santé, dans les 15 jours suivant la découverte de l’infection ou sa demande expresse. Cette loi favorise la voie de l’amiable et de la conciliation, or cette information est rarement donnée par les professionnels de la santé. Les conséquences de cette non-information sont les suivantes : La loi n’est pas respecté Le patient se retrouve privé d’une possible indemnisation par la voie de la conciliation Risque de rupture de confiance avec le patient Risque d’évolution vers la voie de la judiciarisation Une approche éthique de cette problématique permet -elle de proposer des solutions pour améliorer la pratique de l’information donnée au patient ? Les infections nosocomiales touchent 600 000 à 800 000 patients par an et sont responsables de 4000 décés par an (cclin Paris nord 2001). Elles concernent 5 % des patients dans les établissements de santé (ENP 2006). La moitié sont dues aux germes endogènes du patient. On considère qu’1/3 seulement sont évitables, les autres sont inévitables et correspondent à l’aléa thérapeutique . La loi du 4 mars 2002 prévoit une indemnisation des IN par une procédure courte, amiable , gratuite et simple . C’est une des rares procédures dans le monde pour dédommager l’aléa thérapeutique. Mais elle ne concerne que les IN graves et les 2/3 des dossiers sont ainsi rejetés par les commissions régionales de conciliation et d’indemnisation (CRCI). Ce sont les limites de cette loi. Dans la loi du 4 Mars 2002, l’indemnisation des patients se fait au titre de la solidarité nationale (ONIAM ). Les étapes à valider sont les suivantes : Saisie de la CRCI par le patient Expertise du caractère nosocomial de l’infection IN relevant de l’aléa thérapeutique(IN sans faute ) IN grave : IPP > 24% ,ITT >6mois , décès , ou conséquences graves sur la vie courante. Quand l’ IN est fautive et grave, la CRCI saisit l’assureur qui propose une indemnisation au patient . La loi du 4 mars 2002 ne s’applique pas si l’acte est antérieur au 5 septembre 2001 ,en cas de refus du patient de la proposition d’indemnisation ou pour une IN avec IPP< 24%. Le patient peut choisir la voie judiciaire en responsabilité civile , administrative. Il peut aussi choisir la voie du pénal. Plusieurs textes favorisent l’information du patient : HAS 2000 « information des patients », circulaire du 30 juillet 2001, loi du 4 mars 2002 , circulaire du 22 janvier 2004, code de déontologie. Plusieurs types d’information doivent être délivrées aux patients : à l’entrée générale (livret d’accueil ), en préalable à l’acte , à posteriori en cas d’une infection et enfin information rétrospective de l’exposition à un risque infectieux . L’information est un droit du patient et un devoir du professionnel de santé. Elle est la base de la relation de confiance et du partenariat patient /professionnels de santé. Elle doit être claire loyale et adaptée , à la recherche du consentement . Elle fait l’objet d’une traçabilité dans le dossier du patient afin que le professionnel de santé puisse en rapporter la preuve. 18 Notes 19 Notes 20 Le Point de vue de l’usager Mme Claude Rambaud Présidente du LIEN 21 LA DECLARATION DE PARIS 2007 LA SECURITE DU PATIENT, UNE PRIORITE POLITIQUE Les infections ne concernent pas seulement les hôpitaux mais tous les lieux où sont pratiqués des actes de soin, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes , les cabinets en médecine de ville, les cabinets paramédicaux, les laboratoires d'analyses biologiques, les cabinets dentaires, et cabinets de radiologie. 24 REVENDICATIONS POUR 24 MOIS FORMATION 1 - L’hygiène et la prévention des infections liées aux soins feront l’objet d’un enseignement spécifique dans les études médicales initiales des médecins et de tous les soignants dés le début de leur formation. 2 - En matière de formation continue, la formation à l’hygiène de tous les personnels soignants intervenant auprès des patients et des praticiens de ville sera rendue obligatoire et effective. 3 - Un diplôme d’Etat de spécialité d’infirmier (ère) hygiéniste sera mis en place et suivi de création de postes. (avec équivalence possible des diplômes universitaires - D.U.). EDUCATION 4 - L’hygiène et les gestes de prévention des infections en collectivités seront intégrés dans le cursus scolaire dés la petite enfance. 5 - Des campagnes d’information et éducation du public sur l’hygiène de base seront régulièrement organisées et relayées par les associations. PREVENTION ET GESTION DES RISQUES 6 - L’indépendance du responsable de la gestion des risques et de la sécurité des soins dans les établissements de santé sera garantie statutairement et par la réglementation. 7 – Le gestionnaire des risques disposera d’un cadre d’intervention identique à celui de la sécurité des personnels, lui permettant de suspendre une situation de soin dangereuse pour le patient avec droit d’alerte et de suspension d’activité 8 - Chaque lit de patient, chaque local de soins et de consultations sera équipé d’un point de lavage des mains ou d’un distributeur de solutions antiseptiques. Les chariots de soins et de dossiers seront équipés de distributeurs de solutions antiseptiques. L’existence de cette pratique sera intégrée aux tableaux de bord*. PRISE EN CHARGE 9 - Des centres de références de prises en charge des patients atteints d’infections nosocomiales ostéo-articulaires seront mis en place selon un cahier des charges défini par les sociétés savantes. 10 - Des praticiens référents infectiologues ou microbiologistes seront désignés dans chaque établissement de santé et consultés pour toute infection compliquée notamment en cas d’infections liées à l’implantation de dispositifs médicaux. Le nom du praticien référent sera inscrit dans le livret d’accueil et affiché sur le tableau d’entrée de l’hôpital. Ces éléments seront intégrés aux tableaux de bord des infections nosocomiales. 22 INFORMATION, TRANSPARENCE 11 - La médecine de ville rentrera dans la boucle du signalement des infections nosocomiales et sera impliquée dans le suivi post opératoire des patients pour la surveillance des signes infectieux. 12 - Le patient victime d’une infection nosocomiale à signalement obligatoire sera informé du signalement le concernant. Cette information fera l’objet d’une traçabilité dans son dossier. 13 – Le patient rentrera dans la boucle du signalement des infections nosocomiales ; il pourra faire remonter, au responsable de gestion des risques de l’établissement de santé, toute déficience constatée en hygiène ou toute pratique qui lui parait dangereuse. EVALUATION ET SURVEILLANCE 14 – La notation et l’avancement de carrière des directeurs d’établissements de santé intégreront les résultats des tableaux de bord, si aucune amélioration n’est constatée sur 2 années consécutives. 15 - La sinistralité des accidents médicaux dans chaque établissement de santé sera évaluée par pôle ou par établissement et publiée par la Haute Autorité de santé. 16 - Praticiens et soignants respecteront le principe de tolérance zéro pour le port de bijoux ; le port d’un badge « demandez-moi si je me suis lavé les mains » sera mis en place dans tous les établissements de santé pour les personnels en contact avec des patients et cette mesure sera intégrée aux tableaux de bord* des infections nosocomiales. 17 - Les pratiques en hygiène en médecine libérale y compris en cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales et cabinet de soins paramédicaux feront l’objet d’une évaluation par la Haute Autorité de santé. REPARATION ET RECONNAISSANCE 18 – Pour l’indemnisation des victimes, selon la loi du 4 mars 2002, l'Incapacité Temporaire de Travail sera requalifiée en Incapacité Temporaire Totale fonctionnelle 19 - Le seuil d’Incapacité permanente partielle permettant l’indemnisation pour aléa thérapeutique sera abaissé à 20%. DEMOCRATIE SANITAIRE 20 –Accès au dossier médical : Un recours accéléré devant l’autorité de tutelle sera mis en place pour faire face à l’absence de communication du dossier au patient. 21 - Le rapport annuel de la CRU, commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise ne charge, rendra compte des délais de transmission des dossiers aux patients, et les résultats seront intégrés dans les indicateurs de performance des établissements. MOYENS ECONOMIQUES DE LA LUTTE 22 – La tarification de chaque établissement prendra en compte les efforts fournis pour lutter contre les infections nosocomiales sous forme de valorisation budgétaire. Les contrats d’objectifs et de moyens devront inclure une ligne budgétaire consacrée à cette lutte. RECHERCHE 23 - Les conséquences sociales et économiques des infections nosocomiales feront l’objet de travaux d’évaluation en profondeur. 24 – La recherche sur les infections nosocomiales sera inscrite comme thème prioritaire des programmes hospitaliers de recherche clinique, notamment pour évaluer la pertinence de l'utilisation systématique de tests de diagnostics précoces des staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SARM). * tableaux de bord : instrument d’amélioration de la qualité comprenant 5 indicateurs qui permettent à tous les établissements de santé de mesurer leurs actions dans le domaine de la lutte contre les infections nosocomiales, de faire un suivi dans le temps et des comparaisons entre les établissements. Un sixième indicateur pourrait intégrer les revendications 8,10,16. 23 Xavier BERTRAND Ministre de la santé et des solidarités Discours Premiers Etats Généraux des infections nosocomiales Vendredi 9 février 2007 LA SECURITE DU PATIENT, UNE PRIORITE POLITIQUE Madame la Présidente, chère Claude, Monsieur le Président d’honneur, cher Alain Michel Mesdames, Messieurs, Les infections nosocomiales sont comme toutes les maladies, injustes. Mais elles sont peut-être encore plus scandaleuses que les autres. Mais elles sont encore moins acceptables que les autres. Car quand on vient à l’hôpital, c’est pour se faire soigner. LA SECURITE DES PATIENTS DOIT ETRE UNE PRIORITE POLITIQUE; LA LUTTE CONTRE LES INFECTIONS NOSOCOMIALES EST UNE PRIORITE PUBLIQUE. Pendant vos deux jours de travaux, vous avez abordé de nombreux sujets et de nombreux témoignages ont été apportés. Je n’étais pas là hier, mais je sais les témoignages qui ont été rapportés, je sais l’émotion qui a été celle de l’ensemble de l’assistance, et je sais aussi la sincérité des professionnels qui se sont exprimés. Vous avez également parlé de la dernière enquête de prévalence des infections nosocomiales qui place la France parmi les pays d’Europe avec les taux les plus faibles. Car la lutte contre les infections nosocomiales est un enjeu international. Même si le niveau est bon, la pire des choses serait de penser qu’il n’y a plus rien à faire. Ca va mieux, mais on peut encore mieux faire, car on sait que nombre de ces maladies sont évitables. J’ai voulu l’an dernier des indicateurs de qualité pour les hôpitaux. Car j’ai toujours eu la conviction que la transparence est le moteur de la confiance. Le travail que vous avez accompli est remarquable. Soyez remerciés d’avoir été des interlocuteurs aussi exigeants et attentifs. I- Les mentalités changent, les pratiques aussi : les premiers résultats d'ICALIN 2005 montrent une progression du nombre d'établissements mieux classés (+21 % en classe A ; près de +9 % en classe B). Et il y a eu une progression du nombre d'établissements volontaires participant à l'enquête nationale de prévalence - ENP - menée par l'institut de veille sanitaire en juin 2006. Mais ce n’est absolument pas suffisant pour autant. Je l’ai rappelé dernièrement : nous devons continuer et accroître nos efforts en matière de transparence du système hospitalier. Nous avons mis en place un tout nouveau site qui s’appelle «www.platine.sante.gouv » qui donne toutes les informations sur l’hôpital que l’on a près de chez soi. Parce que je crois qu’aujourd’hui on a le droit de savoir exactement comment se fait la prise en charge dans un hôpital, les délais d’attente, la prise en charge de la douleur, le confort des patients… C'est également par souci de transparence que la démarche de généralisation des indicateurs de qualité dans les établissements de santé est en cours, avec une première phase qui débute cette 24 année dans les CHU et les CLCC, qu’il s’agisse de la tenue du dossier du patient, de l’évaluation de la douleur, du délai d’envoi des courriers de fin d’hospitalisation, de la traçabilité du dépistage des troubles nutritionnels… Pour les 74 établissements de santé qui n’ont pas répondu au questionnaire ICALIN, j’ai diligenté une enquête médico-administrative pour savoir comment sont prises en compte les infections nosocomiales dans ces établissements. Je l’ai dit, je serai prêt à tirer toutes les conséquences de comportements qui sont inadmissibles. Pour les établissements mal notés, j’ai demandé aux ARH de se rendre sur place afin de trouver les solutions adaptées afin de comprendre pourquoi ils ne sont pas performants. Et nous les aiderons s’il faut. Souvent, ce n’est pas une question de moyens financiers, cela relève davantage d’une prise de conscience, de la motivation des équipes. La lutte contre les Infections Nosocomiales demeure donc une priorité. Vous le savez, deux indicateurs viennent d’être publiés : - L’Indicateur de consommation de produits hydro-alcooliques (ICSHA); qui met en évidence la mise en oeuvre effective d’une des techniques utilisées pour l’hygiène, une mesure-clé de prévention des infections nosocomiales. - L’indicateur SURVISO - surveillance des infections du site opératoire- qui renseigne sur l’engagement de l’établissement dans la surveillance du risque infectieux en chirurgie. - Deux nouveaux indicateurs permettront d’apprécier la politique de maîtrise des résistances bactériennes avec l'évolution du taux de Staphylocoques dorés résistants à la méticilline et le suivi de la consommation et du bon usage des antibiotiques. Je voudrais également vous rappeler ce qui a été fait dans la lutte contre l’épidémie de clostridium difficile qui a affecté la région Nord-Pas-de-Calais. Celle-ci est en régression, avec une dizaine de cas par semaine et 500 personnes affectées, ce malgré un nombre important d’établissements touchés (39 à fin 2006). Ces développements encourageants sont essentiellement dus à la diffusion rapide et à l’accompagnement de la mise en oeuvre des bonnes pratiques au sein des établissements, car pour chaque nouvel établissement touché il faut fournir l’assistance, l’expertise requises. Soulignons la forte mobilisation des équipes de l’ARH, de la DRASS et du CCLIN. II- J’ai été très attentif à l’ensemble des propositions que vous avez formulées dans votre Déclaration de Paris. Je veux vous répondre point par point sur ces propos. La formation à la lutte contre les infections nosocomiales tout d’abord est un enjeu majeur. Et même si les infections nosocomiales sont au programme de l’internat depuis 1996, je souhaite que de nouvelles propositions soient rapidement faites notamment au travers des propositions que prépare le Professeur Jacques Fabry, responsable du CCLIN Sud Est le 15 mai. Nous allons par ailleurs réfléchir avec l’Education nationale à la création d’un diplôme d’Etat de spécialité d’infirmier (ère) hygiéniste mais vous le savez ceci nécessite des concertations avec les partenaires, avec les enseignants et si je trouve l’idée intéressante, elle mérite d’être travailler en profondeur. En ce qui concerne l’éducation à la lutte contre les infections nosocomiales , une grande campagne d’information et de sensibilisation aux gestes d’hygiène barrière, permettant de se prémunir contre les virus respiratoires, a été lancée en avril 2006 par l’Institut National de Prévention et d’Education à la Santé ( INPES). Cette campagne vise à informer et à sensibiliser l’ensemble du grand public, avec une attention particulière apportée aux enfants, sur la facilité et la nécessité de pratiquer ces gestes simples : mettre la main devant sa bouche quand on tousse ou qu’on éternue, jeter son mouchoir dans une poubelle, se laver les mains plusieurs fois par jour pendant 30 secondes au moins. Afin de renforcer la prévention et la gestion des risques, je souhaite généraliser la fonction de gestionnaire de risque placé aux côtés du Directeur de l’Hôpital dès cette année. Chaque lit de patient, chaque local de soins et de consultations sera équipé d’un point de lavage des mains ou d’un distributeur de solutions antiseptiques. Le coût total d'utilisation des produits hydroalcooliques (PHA) représente un montant estimé à 17 550 000 euros (+/- 1 000 000), soit compte tenu des résultats ICSHA 2005, la nécessité de dépenser un montant supplémentaire de 11 700 000 euros si les établissements de santé atteignent 100% de leur objectif personnalisé de consommation. Ce coût représente en moyenne moins de 0,1 % des budgets des établissements de santé, selon une première estimation à partir des budgets hospitaliers 2006 et compte tenu des journées 25 d'hospitalisation, ce qui montre bien leur faisabilité. En matière de prise en charge des patients atteints de maladies nosocomiales, il y a eu une publication d'un avis du CTINILS adopté en séance du 28 août 2006 relatif aux centres de référence pour la prise en charge des infections ostéo-articulaires à l'exclusion des infections ostéoarticulaires d'origine hématogène, validé par le conseil supérieur d'hygiène publique (CSHP) le 24 novembre 2006. La mise en oeuvre effective de ces centres commencera dès cette année. Des praticiens référents infectiologues ou microbiologistes seront désignés dans chaque établissement de santé. C’est d’ailleurs déjà le cas dans la plupart des établissement et il s’agit d’un des critères de l’indicateur ICALIN. Leur nom devra être accessible à tous les patients qui le désirent. Je l’ai dit, la lutte contre les maladies nosocomiales passe par plus de transparence. C’est tout d’abord l’ensemble des professionnels de santé qui doivent être informés des risques des maladies nosocomiales. La médecine de ville est un acteur à part entière dans cette lutte. Ils doivent en effet avoir le réflexe de penser à une infection nosocomiale. Je souhaite que l’INPES travaille à l’élaboration d’une brochure spécifique d’information à destination des médecins traitants en collaboration avec la CNAM et la HAS. La mise en place de la mission nationale "information et développement de la médiation sur les infections nosocomiales" - IDMIN -, répond à la demande d'impliquer davantage les usagers et de mieux sensibiliser les professionnels et les décideurs au signalement. En effet, créée en mars 2006, cette mission placée à la HAS vise à informer les usagers, à recueillir, orienter et assurer le suivi de leurs demandes et réclamations ; à informer si nécessaire les autorités administratives et sanitaires. Son premier rapport montre qu'elle remplit sa mission, et qu’il y avait là un vrai besoin le centre ayant traité 4297 appels après 7 mois de fonctionnement, dont 85 % d'appels liés à des infections nosocomiales, avec 56 dossiers "sensibles" et 20 médiations organisées. En matière d’évaluation et de surveillance Il me semble logique qu’en autres critères pour l’évaluation des directeurs d’Hôpitaux soit prise en compte leur vigilance dans la mise en oeuvre de la lutte contre les infections nosocomiales. Par ailleurs, la HAS met en place un dispositif d'accréditation des médecins ou équipes médicales exerçant en établissements de santé, dans un premier temps à l'attention des médecins dont les spécialités sont les plus à risques, accompagné d'un système gestion des risques au travers du développement des déclarations des événements porteurs de risques médicaux. L'accréditation sera rendue publique. Nous pensons également que les praticiens et les soignants doivent respecter principe de tolérance zéro pour le port de bijoux ; je demande à ce qu’une campagne « demandez-moi si je me suis lavé les mains » soit mise en place dans tous les établissements de santé pour les personnels en contact avec des patients et cette mesure sera intégrée aux tableaux de bord des infections nosocomiales. J’ai également demandé à mes services à ce que soit étudiée la possibilité d’évaluer les pratiques en hygiène en médecine libérale y compris en cabinet dentaire, laboratoire d’analyses médicales et cabinet de soins . En ce qui concerne la réparation et l’indemnisation, je voudrais annoncer deux mesures particulièrement attendues : L’incapacité temporelle de travail va être requalifiée en Incapacité Temporaire Totale fonctionnelle. J'adresserai sans délai une instruction à l'ONIAM et aux CRCI pour leur demander d’étendre le champ de l’interprétation et d'accepter les demandes d'indemnisation des personnes n'exerçant pas d'activité professionnelle : ceci est une mesure d'équité et le travail ne peut être un critère discriminant devant les conséquences des accidents médicaux. Par ailleurs, je proposerai au Premier Ministre un décret qui pourra être publié d'ici fin mars pour abaisser le taux d'incapacité permanente partielle ( IPP) de 24% à 20%, ce qui permettra d'élargir notablement le champ de l'indemnisation par la solidarité nationale. En ce qui concerne l’accès au dossier médical : un recours accéléré devant l’autorité de tutelle sera mis en place en cas d’absence de communication du dossier au patient. En outre, il nous apparaît légitime de prendre en compte les délais de transmission des dossiers à la Commission Recours Usagers. C’est d’ailleurs déjà pris en compte dans la réglementation actuellement en vigueur. 26 S’agissant des moyens économiques de la lutte Dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale 2007, la question de l'amélioration de la prise en compte de l'hygiène dans l'activité hospitalière a d’ores et déjà fait l'objet d'une valorisation des tarifs des GHS avec l'octroi d'un montant de 10 millions 390 000 euros Dès cette année, il est prévu que dans chaque contrat pluriannuel d'objectifs et de moyens signé entre le directeur de l'ARH et l'établissement de santé figure des objectifs d'amélioration de la lutte contre les IN adaptés à la situation de l'établissement considéré. Pour la recherche, enfin Pour 2007, les infections nosocomiales et les conséquences des résistances bactériennes aux antibiotiques ont été reconnues comme thèmes de recherche Par ailleurs la HAS vient de retenir comme projet de recherche une "Revue systématique des décès associés aux infections nosocomiales : étude multicentrique dans l’inter région Nord-Ouest de la France" et une étude sur "Fréquence et déterminants d’une antibiothérapie hospitalière inadaptée : une approche comportementale". Enfin dans le programme national 2007 est annoncée la publication d'un document stratégique sur les priorités de recherche à destination des agences et structures d’animation et de soutien à la recherche nationale (ANR, PHRC…) et européenne (PCRD). J’ai voulu, comme vous l’avez vu, répondre point par point à votre déclaration. Mais j’ai souhaité aller au-delà de vos revendications : 1- L'ONIAM proposera désormais aux victimes qu'il indemnise une prise en charge forfaitaire, à hauteur de 700 euros, c'est-à-dire du double de l'aide juridictionnelle, des frais d'avocat et de médecin engagés lors des procédures d'indemnisation, pour plus de justice et d’équité. 2- En outre, je souhaite que la transparence soit faite sur le montant des offres faites par les assureurs. C'est pourquoi j'ai demandé à mes services, en lien avec l'ONIAM et les assureurs, d'étudier les modalités selon lesquelles un tel dispositif d'observation peut être construit. 3- Enfin, je sais que la problématique du risque infectieux en EHPAD est un sujet qui vous préoccupe. L'ORIG (observatoire du risque infectieux en gériatrie), présidée par le Pr. De Wazieres est en train d’élaborer une enquête de prévalences des infections dans les EHPAD. Je me réjouis que les antennes régionales de lutte contre les IN voient leurs missions élargies aux EHPAD afin qu’une réflexion soit lancée rapidement sur les questions de prise en charge et de prévention des infections nosocomiales dans les maisons de retraite. Cependant, la question mérite d’être abordée un peu différemment car les maisons de retraite sont des lieux de vie et non des hôpitaux. Dans ce combat contre les infections nosocomiales, les associations de patients doivent être encore davantage reconnues comme des acteurs à part entière. Il en va de l’instauration d’une véritable démocratie sanitaire en France, d’un système de santé plus juste et plus équitable, qui sache sans cesse s’améliorer en reconnaissant ce qui ne va pas, pour mieux avancer. La mise en oeuvre des mesures que j’ai annoncé aujourd’hui sera suivie dans le cadre du CTINL et du groupe de suivi du plan de lutte des infections nosocomiales. Toutes vos propositions pourront être discutées lors de l’élaboration du prochain programme 2008-2012, je souhaite que les associations y soient pleinement associées. 27 Notes 28 Prévention de la résistance bactérienne et bon usage des antibiotiques Pr Patrice Massip Service des Maladies Infectieuses CHU TOULOUSE 29 Les preuves de l’érosion de l’efficacité des antibiotiques sont nombreuses et se vérifient tous les jours au laboratoire. En clinique cette perception est moins flagrante mais devient préoccupante dans certains secteurs ou pour certaines bactéries. Les secteurs de réanimation utilisateurs importants d’anti infectieux sont quotidiennement confrontés à ce problème et ont souvent mis en place une réflexion et une stratégie pour surmonter ce phénomène. La difficulté ne se limite pas aux secteurs de médecine intensive, la consommation d’antibiotique dans la collectivité exerce une pression de sélection et favorise à plus ou moins long terme l’émergence de bactéries résistantes. Après la résistance du staphylocoque doré a la méticilline et aux fluoroquinolones, le pneumocoque est devenu mois sensible aux bétalactamines et notamment à la pénicilline, tandis qu’une utilisation large de la josamycine dans les années 80 provoquait une brusque perte de sensibilité de cette famille de molécule. L’acide clavulanique et le cefotaxime ont pu nous faire penser un moment que l’on pouvait maitriser les entérobactéries mais l’adaptation du vivant à de nouvelles contraintes, s’est une fois de plus vérifié avec les EBLSE. Aujourd’hui, les entérocoques, clostridium difficile , menacent nos malades les plus fragiles. Il est maintenant bien établi que la résistance est directement liée à l’utilisation et que la suppression de telle ou telle famille ne règle rien et transfère la pression de sélection sur d’autres agents pathogènes. Les nouvelles molécules sont rares et chères souvent difficiles à manier, et la veille microbiologique ne tarde pas à constater l’émergence rapide et sournoise de l’adaptation des agents infectieux. La France, détenait en 2002 le record de consommation par habitant en Europe et détenait aussi celui de la sensibilité diminuée du pneumocoque. En 2007 il est probable aussi bien en métropole que dans les iles nous sommes toujours dans le peloton de tête ! La réalité du problème a été suffisante pour que les autorités sanitaires et les ministres de la sante, partagent les inquiétudes des spécialistes, et mettent en œuvre un politique de bon usage des anti- infectieux. Celle-ci concerne la pratique de ville avec la mise en place du test de diagnostic rapide, pour l’angine, qui s’accompagne de la campagne : « les antibiotiques c’est pas automatique » Une réduction significative de la consommation a été observée dans toutes les régions de France, et on peut espérer que de nouveaux comportements collectifs seront peu à peu adoptés. La magie de l’efficacité des antibiotiques quand ils sont nécessaires est telle, que patients et médecins sont tentés de renouveler l’expérience alors même que les conditions de succès ne sont pas réunies. Ceci renvoie à l’importance de la phase diagnostique de l’acte médical : un diagnostic incertain peut inciter à couvrir l’hypothèse bactérienne. Alors même que la période où l’on pouvait penser que « si ça ne fait pas du bien cela ne fait pas de mal » est bien sur révolue. Certes l’impact individuel immédiat est souvent peu perceptible mais l’impact collectif et donc à terme individuel n’est plus discutable. Les preuves du rôle délétère d’une antibiothérapie inefficace ou inadaptées s’accumulent Depuis 1975 on sait que la prolongation de l’antibioprophylaxie au delà de 48 h pour un P.T.H est préjudiciable notamment au plan individuel et bien sur à terme au plan collectif. Les recommandations actualisées limitent au maximum les dérives d’une prescription « automatique » qui représente 3 % de la consommation dans les structures hospitalières. 30 La prolongation inutile du traitement est un facteur établi d’acquisition de résistance et la réflexion sur les durées optimales de traitement, n’est pas terminée .On ne s’étonnait pas de traiter un neisseria génitale par un traitement minute il y a 30 ans quand un neisseria méningée de même sensibilité était traitée 15 jours. Le choix de la bonne posologie et de la molécule qui guérit le patient et qui prévient la survenue de mutations doit être privilegié.Il n’ya pas malheureusement de recette idéale ni de molécule parfaite, au mieux le choix est adapté et tient compte des dernières données validées, des paramètres pharmacocinétique et pharmcodynamiques. Ceci nous impose de poursuivre les évaluations et les mesures qui permettent des remises en cause. L’antibiothérapie c’est un peu comme la marine, les bateaux et les instruments évoluent, le milieu marin subit les pollutions et se modifie. Pourtant il n’y a pas lieu de désespérer, et la résistance n’est pas une fatalité incontournable. La résistance du staphylocoque dans nos établissements de santé tend à diminuer, l’effort sur l’hygiène, le lavage des mains contribue à ces premiers résultats encourageants mais il n’y a pas encore lieu de pavoiser. Il en est de même pour le pneumocoque même si les niveaux de réduction de sensibilité doivent nous rendre modestes. L’utilisation du vaccin anti pneumococcique chez l’enfant sollicitant les capacités naturelles a montré une réduction du portage de bactéries résistantes chez les adultes au contact. Ceci montre s’il en était besoin le caractère collectif du problème et notre solidarité écologique inconsciente. Avec le recul on peut s’interroger sur ce que serait la situation actuelle de la résistance, si les chimiothérapies anti infectieuses étaient aussi toxiques que les premières chimiothérapies utilisées dans le traitement des cancers ? Les dispositifs mis en place pour une meilleure utilisation des anti- infectieux sont en définitive proches au moins dans l’esprit de ceux mis en place pour les pathologies cancéreuses dites malignes, terme autrefois utilisé pour caractériser de nombreuses infections. La concertation pluridisciplinaire, l’évaluation, la surveillance éco-microbiologique, l’isolement des patients « dangereux » le renforcement des mesures d’hygiène sont devenus des impératifs incontournables. Notre crédibilité de professionnels de santé est en jeu, les recommandations actuelles ont été dictées par des spécialistes, la société civile s’attend à ce que nous soyons responsables afin de ne pas être un jour coupables ! 31 Notes 32 Indicateur de Consommation des Antibiotiques Résultats Préliminaires Régionaux 2006 Dr Nicolas Istria OMEDIT Réunion 33 Afin d'évaluer la consommation des antibiotiques dans les établissements de santé publics et privés, il est nécessaire d'avoir des outils de mesure communs : un système de classification c’est à dire une nomenclature des antibiotiques : classification ATC (Anatomical Therapeutic Chemical), une unité de mesure commune à tous les produits : La D.D.J. Doses Définies Journalières ou D.D.D. (Defined Daily Dose), un dénominateur : nombre de journées d’hospitalisation à l’exclusion de : hospitalisation de jour, hémodialyse, rétrocessions, Ehpad . Ainsi, les consommations d’antibiotiques s’expriment en nombre de D.D.J. pour 1000 journées d’hospitalisation. Cet outil permet de se comparer entre plusieurs établissements mais aussi de se comparer avec soi même sur des périodes différentes. La région Réunion Mayotte a choisi de coordonner le recueil des données en collaboration avec la FELIN au sein de l’O.M.E.D.I.T. La participation quasi unanime des établissements pour l’année 2006 est un bon indice de l’intérêt que portent les acteurs de santé pour leur suivi des antibiotiques et ce malgré la lourdeur de l’outil proposé ( fichier Excel). La saisie manuelle des données peut engendrer un pourcentage d’erreur, mais c’est une première approche. Les résultats préliminaires montrent des valeurs brutes dans les établissements de santé de la région dans les moyennes d’autres régions métropolitaines. Les structures ayant une activité majoritairement MCO ne peuvent évidemment pas être comparés pour leurs consommations d’antibiotiques aux structures à activité principale soins de suite, long séjour ou psychiatrie. L’analyse plus fine famille par famille fait apparaître des tendances différentes selon les Etablissements. Il est par exemple intéressant d’individualiser la part d’utilisation des fluoroquinolones dans chaque établissement. On peut aussi s’intéresser pour un même antibiotique à la voie d’administration et comparer par exemple la part d’utilisation de la voie orale pour un antibiotique à biodisponibilité élevée L’analyse des écarts ne peut se faire sans les données d’écologie bactérienne des établissements concernés et donc sans l’avis des biologistes concernés et bien sur la participation des cliniciens infectiologues. Dans ce cadre, la FELIN a monté un projet de suivi régional des résistances bactériennes croisés aux consommations antibiotiques dans les établissements de soin. Cet outil doit permettre au comité des agents anti-infectieux des établissements d’avoir une idée précise de la consommation de ses antibiotiques, mais peut aussi devenir un indicateur sentinelle avec des bornes à ne pas dépasser, voire même devenir un outil permettant de se fixer des objectifs à atteindre en terme de consommation. 34 Notes 35 Notes 36 Enquête Nationale de Prévalence 2006 Résultats Régionaux Dr Cécile Mourlan FELIN Réunion 37 Enquête Nationale de Prévalence 2006 , Résultats comparés des établissements de l’île de la réunion Docteur Cécile MOURLAN, La forte participation volontaire des établissements à l’ENP 2006 montre les importants efforts de mobilisation des établissements sur l’île de la Réunion (+ 50% de patient inclus /enquête nationale de 2001). Les changements méthodologiques et l’évolution du taux de participation rendent difficile la comparaison 2001/2006. Nous avons dans un premier temps comparés les résultats de la Réunion avec les résultats nationaux. Devant les spécificités réunionnaises, nous avons recherché une éventuelle similitude avec deux autres départements d’outre mer des Antilles, Guadeloupe et Martinique, sur les données qui nous ont été communiquées par le CCLIN Sud Ouest. En nombre de patients enquêtés, ce sont les centres hospitaliers généraux (CH/CHG) qui représentent la part la plus importante (63.4%). Les cliniques MCO représentent 16.8% des patients enquêtés. On remarque une faible proportion de patients hospitalisés en Soins de Suite et Rééducation et Soins de Longue Durée (SSR-SLD), 6.9%, reflet de la faible représentativité de cette catégorie dans l’offre de soin Réunionnaise (7.6% du nombre de lits), les chiffres nationaux étant de 12.9%. Ainsi, 70 % des patients étaient hospitalisés en court séjour à la réunion, pour seulement 50% dans les données nationales, avec une part plus importante de l’obstétrique (18.1% versus 6.3%). L’analyse comparée de l’exposition aux principaux facteurs de risques montre une population hospitalière plus jeune à la réunion que sur l’ensemble du territoire National et des Antilles. L’âge médian des patients hospitalisés le jour de l’enquête à la Réunion est de 45 ans alors qu’il est de 69 ans au niveau national. La part des patients présentant un indice de Mac Cabe de 1 ou 2 est légèrement inférieur à la Réunion (25.4%) , comme aux Antilles (21,3 Guadeloupe.,19,4 Martinique ) qu’à l’échelle nationale (29.2%). Les patients immunodéprimés hospitalisés ce jour sont aussi moins nombreux qu’à l’échelle nationale (6% vs. 9.5%)comme aux Antilles Françaises, de même que les patients opérés (17.3% vs. 21.3 %). Par contre, concernant l’exposition à un dispositif invasif, notre population hospitalisée le jour de l’enquête était plus souvent porteuse d’un cathéter vasculaire (28.1% vs. 24%), et l’écart est encore plus important avec les DAF (Guad.15,7 et Mart.16,8%) ou d’une sonde d’intubation/trachéotomie (3% vs. 1.8%), mais ses différences sont sans doute liés aux différences de recrutement des établissements (court séjour). La prescription d’anti-infectieux le jour de l’enquête est très proche des résultats nationaux :16.3% sur l’île de la Réunion pour 15,9% en national. Le taux de prévalence régional de patients infectés est de 4.03%. La situation de la Réunion, reste au dessous de la prévalence brute nationale 4,97 mais si l’on détaille la prévalence par type d’établissement , les résultats sont très comparables et le moindre taux global peut s’expliquer par la plus forte prévalence des taux en SSR/SLD au niveau national (5,95), faiblement représenté à la Réunion (13,6 % des patient, versus 36,3). La gravité de ces infections est toutefois variable : 18% des infections sont de localisation urinaire, localisation présentant une gravité moindre (30,3% National) ; 14,9% sont des bactériémies, potentiellement plus graves (6,4% national), suivies par 13.8% d’infections du site opératoire (ISO) et autant de pneumopathies infectieuses. Il existe de très grande variation régionale, la Martinique est relativement comparable aux données nationales, la Guadeloupe présente une majorité d’ISO et d’infections cutanés et des tissus mous. Concernant la résistance des germes isolés dans les infections nosocomiales, la prévalence des infections à SARM est de 0,047 à la Réunion, soit 10 fois moins qu’au niveau national 0,41% ( 0,36 Guadeloupe et 0,18 Martinique). Par contre la prévalence des infections à entérobactéries résistantes aux céphalosporines de 3 ème génération (Céfotaxime ou ceftriaxone) est deux fois plus élevée que la moyenne nationale ( 0.58% versus 0.24%). Les comparaisons des prévalences entre 2001 et 2006 montrent une légère augmentation, la prévalence brute passant de 3.19% à 4.03%, seule une analyse tenant compte de l’évolution des facteurs de risque des patients pris en charge dans les établissements entre 2001 et 2006 ainsi que de l’évolution de la participation des établissements entre les 2 enquêtes pourrait permettre d’interpréter cette évolution. En conclusion, deux spécificités régionales se dégagent de cette enquête de prévalence : le taux important de bactériémies et la résistance des entérobactéries aux C3G, qui demandent des surveillances plus approfondies : incidence des bactériémies par participation au réseau national du RAISIN, audit des pratiques sur cathéter veineux (GREPHH 2008), suivi régional des résistances bactérienne croisées avec les consommation antibiotiques (FELIN 2007). 38 Notes 39 Notes 40 Discussions à partir de cas concrets : Enquête des connaissances sur les SHA du personnel soignant de l’EPSMR Dr Anne Céline Ballet et Sophie Hervé, EPSMR , St Paul, Réunion Introduction : L’utilisation des solutions hydro-alcooliques doit faciliter et améliorer l’observance des gestes d’hygiène des mains. Pourtant, trois ans après leur mise à disposition, notre consommation pour l’année 2006 est de 1 ml/journée d’hospitalisation pour un objectif personnalisé de 6ml par journée d’hospitalisation. Nous avons donc souhaité évaluer les connaissances sur les SHA afin de pouvoir comprendre pourquoi elles semblent sous utilisées. Matériel et méthode : Un questionnaire a été élaboré et distribué à l’ensemble du personnel en octobre et novembre 2006. A la fin du questionnaire un rendez vous était donné pour une séance de formation qui devait apporter les réponses aux questions posées. Résultats : 130 questionnaires ont été récupérés (60% remplis par infirmiers, 22% AS , 12% ASH, 6% élèves). 58% du personnel n’a jamais reçu de formation sur les SHA. 31% ne connaît pas le nom du produit disponible sur l’établissement. Le personnel n’est pas convaincu par leur efficacité (62% ne savent pas qu’elles sont plus efficaces que le lavage simple et 78% ne savent pas qu’elles sont plus efficaces que le lavage antiseptique) ni leur tolérance (31% pensent qu’elles sont moins bien tolérées). En conséquence, 88% des personnes interrogées préfèrent se laver les mains et 36% ne les utilisent qu’après un lavage simple. Conclusion : Cet audit des connaissances a permis d’expliquer pourquoi les SHA restaient peu utilisées car mal connues. Il a permis de rendre les séances de formation plus interactives et de lutter contre de nombreuses idées reçues. Au cours des 4 premiers mois de l’année 2007, nous avons dépassé les consommations de l’année 2006. Les pratiques semblent donc évoluer mais devront être confirmées par l’audit d’opportunité d’hygiène des mains actuellement en cours. 41 Notes 42 Gestion d’une épidémie d’infections à Pseudomonas aeruginosa en néonatologie / réanimation néonatale Dr Catherine Simac,GHSR , St Pierre, Réunion Une épidémie d’infections ou colonisations à Pseudomonas aeruginosa est survenue dans le service de néonatologie et réanimation néonatale d’avril à octobre 2006. Nous décrivons ici les différentes mesures prises pour mettre un terme à l’épidémie et trouver la source. 43 Notes 44 Invasion de Dermanyssus Gallinae au Centre Hospitalier Gabriel Martin, Marie Jeanne Zitte, CHGM, Réunion Au mois de Septembre 2006, un parasite de pigeons de petite taille (la femelle a 4 paires de pattes, de couleur jaune brun à jeun et rouge lorsqu’il est gorgé de sang) a semé le trouble dans les services de Maternité et Chirurgie. Ce parasite du pigeon appelé dermanyssus gallinae et appellation locale « poux de poule » provoque des démangeaisons. Les mesures prophylactiques en cas d’invasion sont : - Informer direction, personnel, patients et visiteurs - rechercher les nids de pigeons et les éliminer - identifier une zone d’isolement géographique des patients - traiter les patients parasités - nettoyer les locaux et pulvériser avec un produit insecticide - participer à un programme de lutte contre les pigeons (mise en place de filets au niveau des perchoirs et pics aux abords des fenêtres) Si un problème d’invasion même épisodique d’insectes ou de parasites survient dans votre établissement, un guide de bonnes pratiques est à votre disposition : - lutte contre les ectoparasites et agents nuisibles en milieu hospitalier – Mars 2001 -CCLIN Paris Nord. 45 Notes 46 47 48