IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3 Ecrire un paysage sur un thème Extraits de textes littéraires ou poèmes sur le thème de l’automne Suggestion de démarche : recherche d’un vocabulaire précis et catégorisé Consigne d’écriture AUTOMNE Je me laisserai courtiser par le vent, Les rafales de vent qui emportent la détresse, Les souffles de vent qui apportent les parfums, Les caresses, la tendresse. Je me laisserai aborder par le froid Et glisser dans son sillage comme une feuille morte. Je laisserai s’accrocher le premier givre Sur l’herbe, sur l’écorce. Je me donnerai le temps de goûter à l’âpreté de la noix, De tendre la main vers l’arbre dénudé, De me séparer d’inutiles breloques. Déjà la berge est empesée Et prend l’éclat blanc de la pureté sacrée. Automne Odeur des pluies de mon enfance Derniers soleils de la saison ! A sept ans comme il faisait bon, Après d'ennuyeuses vacances, Se retrouver dans sa maison ! La vieille classe de mon père, Pleine de guêpes écrasées, Sentant l'encre, le bois, la craie Et ces merveilleuses poussières Amassées par tout un été. O temps charmants des brumes douces, Des gibiers, des longs vols d'oiseaux, Le vent souffle sous le préau, Mais je tiens entre paume et pouce Une rouge pomme à couteau. René-Guy CADOU Jean Luc Despretz CPC Landivisiau IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3 Matin d’automne Les feuillages se mordorent à la morsure de la bruine, Je scrute la brume à la recherche d’une Dame blanche, Mais aucun fantôme à travers ce rideau de perles d’argent, Seul un héron hiéroglyphique figé sur le bord de l’eau, L’astre d’or peine à percer de ses rayons cette ouate épaisse, Mais l’ énergie se fait plus forte, et irradie ce brouillard Milles rais de lumière jaillissent, et la rivière se dévoile enfin, L’eau scintille en vaguelettes , algues et roseaux deviennent fluo, Une gaieté soudaine me prend la poitrine, prémisse irréel… D’un passage révélé, vision ancienne perdue d’une réalité, D’un autre monde à présent invisible, mais qui sera toujours retrouvé… Couleurs d’automne Arbres remplis de fruits qu'en cette saison la nature Nous donne généreusement ! Gaieté dans les vignes où les raisins bien mûrs Sont cueillis en chantant. Premiers brouillards et champignons cachés des bois Nonnettes voilées, bolets bais... Sous les noyers les enfants cherchent les dernières noix Que le vent fait tomber. Dans un grand champ un percheron retourne la terre En fumant des nasaux Pendant qu'une volée d'oiseaux se battent à l'arrière Pour quelques vermisseaux ! De temps à autre, des aboiements cassent le silence Mêlés de coups de feu ... Cache-toi petite biche des chasseurs sans clémence, Si tu veux vivre heureuse, Dans les sous-bois colorés et les arbres chargés D'or, de feu et d'argent. Tes amis les cerfs se battent comme des enragés, Pour toi, jeune et charmante ! Pourtant chaque soir le soleil rétrécit sa course En voyageur pressé. Et chaque nuit : la Petit' Ours se colle à la Grand' Ours Sans jamais renoncer ! Premiers cheveux blancs qu'on voit dans un miroir Dès l'automne de l'âge, Derniers vols d'hirondelles qui sentent venir le froid Et partent vers les plages... C'est la rentrée, les marrons sont tombés ; les feuilles Voltigent au vent du Nord L'enfant tout joyeux saute, les poursuit et les cueille En sortant de l'école, Et des plus belles couleurs, il s'en remplit les mains, Puis les porte à sa mère, Qui pour ne pas décevoir, garde précieusement : Ce trésor éphémère Jean Claude Brinette Tout au long d'octobre les jours de gel et les jours de pluie alternèrent, cependant que la forêt devenait d'une beauté miraculeuse. À cinq cents pas de la maison des Chapdelaine la berge de la Jean Luc Despretz CPC Landivisiau IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3 rivière Péribonka descendait à pic vers l'eau rapide et les blocs de pierre qui précédaient la chute, et de l'autre côté du courant la berge opposée montait comme un amphithéâtre de rocher en coteau, de coteau en colline, mais comme un amphithéâtre qui se prolongeait sans fin vers le nord. Du feuillage des bouleaux, des trembles, des aunes, des merisiers semés sur les pentes, octobre vint faire des taches jaunes et rouges de mille nuances. Pour quelques semaines le brun de la mousse, le vert inchangeable des sapins et des cyprès ne furent plus qu'un fond et servirent seulement à faire ressortir les teintes émouvantes de cette autre végétation qui renaît avec chaque printemps et meurt avec chaque automne. La splendeur de cette agonie s'étendait sur la pente des collines comme sur une bande sans fin qui suivait l'eau, s'en allant toujours aussi belle, aussi riche de couleurs vives et tendres, aussi émouvante, vers les régions lointaines du nord où nul oeil humain ne se posait sur elle. Mais voici que du nord vint bientôt un grand vent froid qui ressemblait à une condamnation définitive, à la fin cruelle d'un sursis, et présentement les pauvres feuilles jaunes, brunes et rouges, secouées trop durement, jonchèrent le sol ; la neige les recouvrit et le sol blanchi ne connut plus comme parure que le vert immuable des arbres sombres, qui triomphèrent, pareils à des femmes emplies d'une sagesse amère, qui auraient échangé pour une vie éternelle leur droit à la beauté. [...] Louis HEMON, Maria Chapdelaine Les couleurs de l’automne sont arrivées, Avec elles, le parfum de la terre mouillée. Les arbres se parent de teintes mordorées, Les feuilles mortes, en rafale, sont tombées Elles finissent leur course sur un sol tapissé Couvert d’humus, de glands, de champignons Dans le sous-bois, cette odeur m’imprègne J’aime l’automne, ces couleurs chatoyantes Tel un peintre, à son chevalet, peignant Ces arbres parfois dénudés ; les pieds foulants Un tas de feuilles jonchant le sol crissent…. Sur le sol des châtaignes, ça et là tapissent Sont ramassées et feront le goûter des enfants. Un joli coucher de soleil teinte ce doux paysage Laissant la nostalgie de l’été, vers un autre message L’hiver arrivant à grands pas, bientôt les gelées Auront eu raison de cette saison…L’Automne Qui sonne à ma porte, automne monotone… Belle arrière saison où les animaux hiberneront Laissant passer ainsi une nouvelle saison… SOUS LE VENT D’AUTOMNE Sous le vent d’automne, Tombent et s’abandonnent, Les feuilles qui frissonnent, Encore un peu. Sous le vent d’automne, Viennent et puis moutonnent, Les nuages qui sillonnent, Le ciel brumeux. Sous le vent d’automne, Jean Luc Despretz CPC Landivisiau IEN Landivisiau Mars 2009 Vole et puis chantonne, L’oiseau qui s’époumone, Dans un adieu. Sous le vent d’automne, Tombe et carillonne, La pluie qui empoisonne, Jusqu’au bon Dieu. Sous le vent d’automne, Vient et m’emprisonnent, La nuit qui tourbillonne, Dans mes yeux. A.Cartner Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ? L'entends-tu pas heurter la porte ? A plein cabas il nous apporte Les marrons fous, les feuilles mortes. Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ? Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ? L'entends-tu pas à la fenêtre ? Par la moindre fente il pénètre Et s'enfle et crache comme un chat. Ah! Ce grand vent, l'entends-tu pas ? - J'entends les cris des laboureurs, La terre se fend, se soulève. Je vois déjà le grain qui meurt, Je vois déjà le blé qui lève. Voici le temps des laboureurs. Pierre Menanteau Jour pluvieux d’Automne Une feuille rousse que le grand vent pousse dans le ciel gris-bleu, l’arbre nu qui tremble et dans le bois semble un homme frileux, une gouttelette comme une fléchette qui tape au carreau, une fleur jaunie qui traîne sans vie dans la flaque d’eau sur toutes les choses des notes moroses, des pleurs, des frissons, des pas qui résonnent: c’est déjà l’automne qui marche en sifflant sa triste chanson. Michel Béau Jean Luc Despretz CPC Landivisiau Ecrire au C3 IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3 Les derniers beaux jours Déjà plus d'une feuille sèche Parsème les gazons jaunis; Soir et matin, la brise est fraîche; Hélas ! Les beaux jours sont finis ! On voit s'ouvrir les fleurs que garde Le jardin pour dernier trésor. Le dahlia met sa cocarde, Et le souci sa toque d'or. La pluie au bassin fait des bulles; Les hirondelles sur le toit Tiennent des conciliabules: Voici l'hiver, voici le froid ! Théophile GAUTIER Soir d'automne Dans les forêts dépouillées, Déjà les feuilles rouillées Font un tapis de velours, Et l'on entend, de l'automne Gémir le chant monotone Coupé par des sanglots lourds. Les frileuses hirondelles, Rasant le sol de coups d'ailes, Se rassemblent à grands cris, Et tous les oiseaux sauvages S'appellent sur les rivages Près des étangs défleuris. J. RICHEPIN Un automne précoce L’automne apparut très vite et se déguisa tout de suite en jeune hiver. Où était l’été de la rue chaude ? Le froid entortillait les cache-nez autour des têtes, transformait les nez en cerises rouges. Les feuilles mortes se crispaient comme des poings et les balayeurs en emplissaient de craquantes brouettes. Les journées, elles aussi, se fanaient rapidement. Robert Sabatier, Trois sucettes à la menthe Paysage d’automne La chaleur d’automne couvrait la forêt. Les feuillages tremblaient à peine. Des corbeaux gémissaient des plaintes étouffées dans le lointain. Un très grand calme coulait autour des arbres, dans les sentiers mal dessinés. Une branche sèche tombait ça et là, ou une feuille. Un oiseau envolé l’avait détachée. Pierre Gamarra, Les coqs de minuit Jean Luc Despretz CPC Landivisiau IEN Landivisiau Mars 2009 Ecrire au C3 Démarche proposée 1- Recherche (individuelle, en groupe) d’un vocabulaire précis et catégorisé, repéré à la lecture des textes. Exemples Noms Les rafales, les souffles L’âpreté Le givre Le gibier, les cerfs, Les feuillages, les feuilles La brume, le brouillard Les sous-bois Arbres : trembles, merisiers, Les marrons, les châtaignes Les glands, les champignons L’arrière saison Les oiseaux sauvages Des pleurs, des frissons, Verbes Voltiger Alterner Joncher Tomber Frissonner Hiberner Carillonner Tourbillonner Gémir Détacher Trembler Entortiller Faner Adjectifs Couleurs : jaune, rouge, brun, Chatoyant, mordoré, coloré Dénudé Mortes, sèches, rouillées Nu, morose, triste Monotone Frileux Craquant Doux Mouillé Vif et tendre Emouvant Expressions Une volée d’oiseaux En fumant des naseaux Les aboiements cassent le silence Le soleil rétrécit sa course Un trésor éphémère Un amphithéâtre de rochers Les teintes émouvantes Les nuages moutonnent Le sol crisse Le parfum de la terre mouillée L’hiver arrive à grands pas Le vent s’enfle et crache comme un chat Un tapis de velours 2- Synthèse collective des recherches au tableau pour arrêter le lexique de la classe (précision sur le sens des termes) – Fiche distribuée ensuite à la classe 3- Choix par l’élève d’un nombre précis de mots dans chaque catégorie (ex : 6 mots ou expressions dans chaque colonne) et écriture du premier jet. Consigne : écris un texte sur l’automne en utilisant tous les mots qu tu as choisis dans la liste Remarque : ce travail donne souvent des résultats intéressants et une description précise. Variante possible : recherche de mots à partir d’une image. Jean Luc Despretz CPC Landivisiau