Organisation et ajustement des commandes motrices.

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Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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ORGANISATION ET AJUSTEMENT DES
COMMANDES MOTRICES
I. BASES NEUROPHYSIOLOGIQUES DU MOUVEMENT
A. LE MOUVEMENT
Pour tout mouvement, il y a 3 types d’activités motrices qui sont mises en
jeu simultanément.
1. ACTIVITES DYNAMIQUES
L’activité dynamique concerne directement le mouvement à réaliser
(frapper le ballon avec le pied, lancer une balle…)
Elles mobilisent globalement les articulations distales du corps (poignet,
cheville, genoux, coude)
Elles mobilisent au minimum 2 groupes musculaires. Un groupe que l’on dit
agonistes, qui permettent la rotation d’une articulation dans une direction de
l’espace et bien sûr pour stopper le mouvement il faudra mettre en jeu un groupe
de muscles antagonistes qui permettent de freiner le mouvement et de le stopper
là où c’est nécessaire.
Le système nerveux doit pouvoir gérer l’intensité d’activation de ces muscles et
le « timing » des activations.
2. LES REACTIONS D’EQUILIBRATION
Ces réactions ont pour objectif de maintenir la projection verticale du
centre de gravité dans le polygone de sustentation. Cela prend en compte les
forces de gravité qui sont détectées au niveau du système vestibulaire.
G
Déstabilisation
G
Ré-équilibration
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Rq : les mouvements respiratoires provoquent des réactions de ré-équilibration.
3. LES ACTIVITES POSTURALES
Ces activités posturales ont 2 objectifs :
- La stabilisation des segments corporels.
- L’orthostatisme, c’est à dire de maintenir une posture debout.
Les activités posturales concernent particulièrement les articulations proximales
du corps (tête, tronc, épaules, hanches)
Ajustement postural
G
Modification posturale liée au mouvement du bras.
Rq : Lorsqu’on lance un objet, afin d’éviter d’avoir une rotation du tronc qui suit
le mouvement et qui provoquera une déviation de la trajectoire, il y a une
adaptation nerveuse qui mettra en jeu des muscles de l’épaule et du tronc pour
ajuster la posture.
L’exécution d’un mouvement est un processus complexe qui nécessite la
coordination d’un ensemble d’activités musculaires au niveau d’un grand
nombre d’articulations qui ne sont pas forcement liées directement au
mouvement à réaliser.
B. ORGANISATION GENERALE DU CONTROLE MOTEUR
L’organisation centrale du mouvement se fait en 2 étapes :
- Planification et programmation du mouvement.
- Exécution du mouvement.
Cela concerne le transfert d’un signal de commande vers les moto-neurones des
muscles impliqués dans le mouvement mais aussi vers des structures qui sont
impliquées dans la régulation du mouvement afin de le corriger au cours de son
exécution si nécessaire.
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La planification du mouvement débute par la prise de décision qui va mettre en
route une série de traitement d’informations au niveau du système nerveux
central.
Ce traitement va permettre de préparer un programme moteur initial qui sera
envoyé vers les muscles concernés. En fait un programme moteur est
hiérarchisé, c’est à dire formé d’un ensemble de sous programmes eux-même
appelant d’autres sous-programmes plus simples.
PGM rotation épaule
PGM activité
membres
supérieurs
PGM rotation coude
PGM rotation poignet
PGM Moteur
général
PGM activité
Tronc, tête
PGM rotation hanche
PGM activité
Membres
Inférieurs
PGM rotation genou
PGM rotation cheville
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Pendant la réalisation du mouvement, le système nerveux central devra encore
continuellement traiter un ensemble d’informations pour savoir si le mouvement
réellement effectué est correct. S’il y a des divergences entre ce qui était
souhaité et ce qui est réalisé, il y aura une correction, un réajustement du
programme moteur. Ces ajustements permettront de contrôler avec précision la
durée, l’amplitude ou encore la vitesse d’un mouvement.
On emploie différents termes pour les ajustements : rétroactions, feedbacks,
réflexes, ajustement en boucles fermées.
Encéphale
Boucle supra-médullaire
Signal de commande
Moelle épinière (moto-neurones)
Boucle médullaire
Muscle
Système musculo-squelétique
Récepteur
Feedback
Mouvement
Les ajustements du signal de commande peuvent se faire à deux niveaux. Au
niveau de la source, c’est à dire de l’encéphale grâce à ce qu’on appelle des
voies supra-médullaires ou la correction peut se faire à proximité des neurones
des muscles c’est à dire au niveau des circuits de la moelle épinière et on parle
de boucle médullaire.
Les ajustements supra-médullaires sont plus tardifs que les ajustements
médullaires. Par contre les ajustements médullaires sont nettement moins fins
que les ajustements médullaires. Ils vont générer des réactions relativement
brusques. C’est ce qui est à la source de mouvements saccadés.
Qui dit feedback, dit programme non optimal.
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Au cours d’un apprentissage moteur, on voit apparaître les ajustements
anticipatoires appelés feedforwards, ajustements en boucles ouvertes.
On les voit apparaître pour les ajustements de la posture nécessaire pour la
bonne réalisation d’un mouvement.
Au cours de la réalisation du geste, le système nerveux central apprend à
connaître la perturbation du mouvement et l’enregistre : automatisme du geste.
Programme postural
Programme du mouvement
-
Feedback
feedforward
Exécution de la posture
Exécution du mouvement
Posture
Mouvement
Perturbation
Ajustements posturaux tardifs
Ajustements anticipatoires
Tout ce qui est involontaire, ça peut être les feedforward et les feedback.
Tout ce qui est volontaire correspond à la prise de décision du mouvement et sa
mise en route.
Plus un geste est acquis, plus la part d’involontaire est importante.
II. SUPPORT ANATOMO-FONCTIONNEL DU CONTROLE
MOTEUR
A. PRESENTATION GENERALE DU SYSTEME NERVEUX
CENTRAL, SCHEMAS SENSORI-MOTEURS
Le système nerveux est subdivisé en 2 grandes parties :
- L’encéphale.
- La moelle épinière.
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On subdivise l’encéphale en 3 parties :
- Le prosencéphale.
- Le tronc cérébral.
- Le cervelet.
Dans chacune de ces parties, on trouvera toujours 3 ensembles fonctionnels :
- Un système sensitif qui va permettre de capter les différentes
informations concernant notre organisme.
Les informations sont amenées par voie afférente des capteurs vers le
système nerveux central.
- Un système associatif ou système d’intégration : c’est le système le plus
complexe puisqu’il permet d’interpréter les informations, de donner une
prise de conscience de ces informations et de les mettre en mémoire. Il est
aussi chargé d’élaborer une réponse corporelle adéquate.
- Un système moteur qui est chargé d’exécuter la réponse. Il envoie des
signaux de commande nerveuse jusqu’aux moto-neurones des muscles qui
vont permettre un mouvement.
Les signaux de commande sont envoyés par voie efférente du système
nerveux central aux muscles.
Dans chacun de ces système, il y a des groupes de neurones selon la nature du
message et selon la provenance ou la destination du message.
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Cortex cérébral
(réflexes corticaux)
SNC
Cervelet
Thalamus
Noyaux sous corticaux
Noyau du tronc cérébral
(réflexes supra-spinaux)
Niveau des
moto-neurones
(moelle épinière)
(réflexes médullaires)
moto-neurones
nerfs périphériques
périphérie
fibres musculaires
divers récepteurs
Voies ascendantes, afférentes, sensitives (contrôle périphérique, activité réflexe)
Voies descendantes, efférentes, motrices (commande centrale)
B. LA MOELLE EPINIERE
La moelle épinière est constituée de 2 zones :
o La substance grise dans la partie interne.
Systématisation de la substance grise
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Dans la substance grise, on retrouve tout ce qui est dépourvu de myéline.
On peut subdiviser la substance grise en 3 zones :
- Zone postérieure ou dorsale : la zone somato-sensitive qui reçoit les
informations. Cette zone est elle-même subdivisée en noyaux selon la
nature du message (informations cutanées, proprioceptives…) Elle est
constituée de la zone extéroceptive et de la zone proprioceptive.
- Zone intermédiaire : la zone viscérale qui contrôle les viscères. Elle
concerne plus le système nerveux végétatif, c’est à dire le contrôle des
organes internes.
- Zone antérieure ou ventrale : la zone somato-motrice. C’est dans cette
zone que l’on trouve les corps cellulaires des moto-neurones des muscles
squelettiques.
On va trouver des régions de moto-neurones propres à chaque muscle voire
même pour chaque compartiment musculaire.
o La substance blanche en périphérie :
Systématisation de la substance blanche
La substance blanche renferme les voies de conduction. Les fibres nerveuses à
ce niveau sont regroupées en faisceaux selon leur nature, leur origine et leur
destination. On va trouver des faisceaux ascendants et descendants.
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Un faisceau contourne la substance grise : le faisceau propre. Il permet de faire
des relations entre les différents étages de la moelle épinière et de coordonner
les activités pluri-segmentaires.
De chaque côté de la moelle épinière arrivent ou partent des nerfs qui sont
appelés nerfs mixtes (contient des fibres sensitives et motrices) Ils sont le lien
entre les deux substances.
Voies de liaison entre la substance grise et la substance blanche
A proximité de la moelle épinière, ces nerfs se divisent en 2 branches :
- Une branche dorsale qui ne contient que les fibres afférentes.
- Une branche ventrale qui ne contient que les fibres efférentes.
Les fibres afférentes qui arrivent au niveau de la moelle épinière peuvent
émettre une longue collatérale ou un prolongement axonal pour permettre de
remonter l’information vers les structures encéphaliques via un faisceau
ascendant.
Ces fibres afférentes peuvent aussi se connecter sur un réseau d’inter neurones
qui vont former un circuit réflexe médullaire qui aboutira sur les moto-neurones
de la région ventrale.
La moelle épinière est le premier niveau d’organisation neuronale. Ce sont des
circuits câblés pour que quand il y a activation d’un muscle, il y aura inhibition
de son antagoniste (principe de Sherrington, 1906)
Ce câblage médullaire est contrôlé grâce aux fibres issues de la structure
encéphalique par les faisceaux descendants et qui se terminent sur les motoneurones des muscles mais aussi sur les inter neurones des voies réflexes.
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Il y a 2 types de moto-neurones :
- Moto-neurone α (plus gros moto-neurone de l’organisme) Il innerve les
fibres musculaires (musclez strié squelettique), moto-neurone de l’unité
motrice.
- Moto-neurone β (plus petit que le α) Il innerve les fibres striées qui
constituent les récepteurs musculaires à l’étirement. Il est fortement
impliqué dans le tonus musculaire.
C. LE TRONC CEREBRAL
C’est la zone de transition entre l’encéphale et la moelle épinière.
On va y trouver des faisceaux de fibres nerveuses ascendants et descendants.
Il est subdivisé en 3 parties :
- La partie inférieure en contact avec la moelle épinière : le bulbe
rachidien.
- La partie intermédiaire : la protubérance.
- La partie supérieure : la mésencéphale.
Au niveau de ce tronc cérébral arrivent 12 paires de nerfs crâniens qui
permettent le contrôle moteur de la tête et du cou. Ils correspondent aussi aux
nerfs visuels et auditifs. Le reste fait partie du système nerveux végétatif.
Au niveau du tronc cérébral, on trouve un ensemble de noyaux moteurs et
sensitifs qui forment la substance grise.
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En voici 3 :
- Le noyau rouge : de ce noyau partent des fibres motrices qui vont se
terminer au niveau des moto-neurones de la moelle épinière. L’activité de
ce noyau est contrôlée à partir du cortex cérébral, de certaines structures
internes de l’encéphale et aussi du cervelet. C’est un noyau très important
pour assurer le tonus musculaire, la posture, l’équilibration et les activités
stéréotypées telles que la locomotion.
- La substance noire (substancia nigra) : on la retrouve aussi au niveau du
mésencéphale. Elle est aussi contrôlée par des structures de l’encéphale.
Ce noyau est très important pour la régulation des amorces rapides d’un
mouvement et pour les coordinations intermusculaires pour assurer un
mouvement fin et précis.
-
L’olive bulbaire : elle est située au niveau du bulbe rachidien. Elle est
importante pour le contrôle des activités posturales (comme le noyau
rouge)
Rq : au niveau du bulbe se fait aussi le contrôle des activités respiratoires.
La formation réticulée est une région complexe qui permet d’intégrer
des messages de différentes natures. La formation réticulée est en relation avec
l’ensemble des autres structures nerveuses. Elle peut avoir des effets excitateurs
ou inhibiteurs sur le tonus musculaire. Elle est fortement impliquée dans les
états de sommeil, de la vigilance et de l’éveil. Elle est aussi en relation avec les
structures qui régissent le comportement de l’individu.
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D. LE CERVELET
Il est situé à l’arrière du tronc cérébral auquel il s’accroche au niveau de la
protubérance. Au niveau du cervelet la substance grise se répartit en périphérie
(cortex cérébelleux) et en petits noyaux (noyaux gris cérébelleux)
Le cervelet est subdivisé en 3 régions :
- L’arché-cervelet.
- Le paléo-cervelet.
- Le néo-cervelet.
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1. L’ARCHE-CERVELET
Il intervient dans l’équilibration et il est en relation avec le noyau
vestibulaire que l’on trouve dans le tronc cérébral. Ce noyau vestibulaire reçoit
des informations issues de l’oreille interne où l’on retrouve le système
vestibulaire qui est capable de détecter les accélérations des mouvements de la
tête.
Oreille interne
Noyau vestibulaire
Arché-cervelet
Nerf vestibulaire
Formation réticulée excitatrice
Faisceau vestibulo-spinal
Moto-neurones
2. LE PALEO-CERVELET
Il est complémentaire de l’arché-cervelet. Il intervient dans les activités
posturales. Pour cela, il reçoit des informations provenant des récepteurs
musculaires à l’étirement et des récepteurs tendineux. En réponse à ces
informations, il contrôle l’activité du noyau rouge et de l’olive bulbaire.
Noyau rouge
Propriocepteurs
OTG-FNM
Paléo-cervelet
FRI
Moto-neurones
Olive bulbaire
OTG : organes tendineux de Golgi (récepteurs tendineux)
FNM : fuseau neuromusculaire (récepteurs musculaires à l’étirement)
FRI : formation réticulée inhibitrice.
Rq : maladie de Parkinson : lésion au niveau du noyau rouge, plus d’action inhibitrice,
raidissement des muscles.
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3. LE NEO-CERVELET
C’est une structure qui permet les coordinations spatio-temporelles des
mouvements. Il intervient dans les mouvements volontaires. C’est lui qui assure
une mise en jeu ordonnée de programmes simples comme amorcer un
mouvement articulaire et le stopper.
Le néo-cervelet est en dialogue avec de nombreuses structures de l’encéphale. Il
reçoit notamment des informations concernant les commandes motrices
envoyées vers les moto-neurones. Il reçoit aussi des informations périphériques,
notamment des informations de type articulaire, cutanée, ce qui lui permet de
connaître ce qui est effectivement réalisé en périphérie. Il va pouvoir en retour
réajuster les programmes moteurs.
C’est une structure de comparaison, d’ajustement des programmes moteurs.
Le néo-cervelet est aussi un endroit de pré-programmation, d’apprentissage
moteur.
E. LE PROSENCEPHALE
Le prosencéphale est subdivisé en 2 hémisphères :
- Hémisphère droit qui gère les activités du côté gauche.
- Hémisphère gauche qui gère les activités du côté droit.
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La substance grise au niveau du prosencéphale est subdivisée en 2 parties :
- Une partie périphérique qui est le cortex cérébral, qui fait 2 à 4 mm
d’épaisseur mais qui possède de nombreux replis (circonvolutions) signe
d’une grande surface.
- Une partie interne que l’on retrouve sous forme de noyaux. On les appelle
les noyaux gris centraux ou noyaux gris sous-corticaux. On y trouve
aussi le thalamus et l’hypothalamus.
On les regroupe sous le terme de ganglions de base.
La substance blanche correspond aux voies de conduction qui relient ce qui
arrive et ce qui part des étages inférieurs.
1. LE CORTEX CEREBRAL
Il est considéré comme l’organe nerveux suprême, responsable de la
motricité volontaire, responsable de la conscience, du raisonnement, de la
mémoire.
Ce cortex est subdivisé en de nombreuses aires que l’on regroupe en 3 types :
- Aires sensorielles.
- Aires associatives.
- Aires motrices.
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a) Les aires sensorielles
Elles reçoivent des informations pour ensuite les envoyer aux zones
associatives.
Les aires sensorielles qui concernent le corps sont regroupées sous le terme de
cortex somesthésique primaire. Il se situe dans la zone du sommet du crâne,
correspond à une bande du lobe pariétal en arrière de la scissure de Rolando.
Au niveau de cette bande, on va trouver une organisation topographique selon
l’origine des fibres nerveuses afférentes qui arrivent.
Les voies ascendantes qui viennent de la périphérie croisent soit au niveau de la
moelle épinière, soit au niveau du bulbe. Les informations qui proviennent du
côté droit du corps vont donc arriver au niveau du cortex somesthésique
primaire gauche.
La surface corticale correspondant à une zone corporelle identique la sensibilité
que l’on peut avoir au niveau de cette zone.
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b) Les aires motrices
C’est le point de départ des voies descendantes qui envoient les
commandes vers les moto-neurones des muscles impliqués dans le mouvement.
La principale de ces aires motrices s’appelle le cortex moteur. C’est lui qui
permet l’exécution de programmes simples et précis. Du cortex moteur partent
de longues fibres nerveuses qui aboutissent directement sur les moto-neurones
de la moelle épinière (organisation simple)
Plus le mouvement sera précis, plus on aura une correspondance d’un neurone
cortical pour un moto-neurone médullaire.
Finalement le cortex a la même organisation que les aires somesthésiques
primaires. C’est une bande en avant de la scissure de Rolando.
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- Aire prémotrice et aire motrice supplémentaire :
On les trouve dans la partie frontale de l’encéphale. Ce sont des structures
qui interviennent dans les tâches complexes d’intégration, notamment la
coordination des mouvements globaux.
C’est ce qui permet de déclencher un mouvement pour attraper un objet en
réponse à un stimulus visuel.
C’est aussi un lieu privilégié pour le mécanisme d’apprentissage moteur.
Ces deux structures effectuent un travail complexe et travaillent en interrelation
avec les autres structures de l’encéphale. C’est aussi au niveau de cette structure
qu’il est possible d’effectuer des ajustements posturaux anticipateurs.
c) Les aires associatives
On peut les subdiviser en 2 parties :
- Le cortex pariétal :
C’est une partie psycho-sensorielle ou encore gnosique. Cette partie
psycho-sensorielle permet l’identification des informations et leur perception.
Au niveau de cette aire, on trouve une région externe qui accomplit les tâches
les plus simples (reconnaissance d’une information) et une région interne qui
associe le traitement de différentes informations.
Ces aires psycho-sensorielles sont en relation avec d’autres structures nerveuses
responsables du comportement ou de l’humeur. Chaque interprétation des
informations va donc être individualisée.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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- Le cortex frontal :
C’est une partie psycho-motrice. On retrouve cette partie au niveau frontal
de l’encéphale. Elle élabore les programmes moteurs et supervise la
coordination des différentes activités musculaires.
Pour cela, elle est renseignée sur l’état corporel à partir des aires associatives
psycho-sensorielles, et elle décide de l’action à mener.
Soit il n’y a pas eu d’apprentissage et les aires associatives motrices effectuent
le travail seules (envoie au cortex moteur des messages) Soit il y a eu
apprentissage avec des pré-programmations faites dans les autres structures
préencéphales, et là, elles vont les chercher pour les mettre en place.
2. LES GANGLIONS DE BASE
Cela concerne les noyaux gris centraux et le thalamus. Ces structures sont
responsables de la motricité volontaire précise, de la coordination spatiotemporelle des mouvements.
Elles interviennent aussi dans la motricité involontaire puisqu’on y trouve des
sous-programmes établis lors d’un apprentissage moteur et notamment pour
gérer la stabilité posturale nécessaire à un mouvement.
Les modalités d’intervention de ces noyaux sont complexes.
On peut les résumer de cette façon :
+
Cortex moteur
+
moto-neurones
+
+
-
Thalamus
noyaux gris centraux
Cervelet
tronc cérébral
Système limbique
informations périphériques
Le thalamus est en dialogue avec le cortex et il permet de maintenir l’excitation
du cortex moteur. Les noyaux gris centraux sont plus chargés de stopper
l’activité du cortex moteur en inhibant l’activité du thalamus.
Le thalamus et les noyaux gris centraux connaissent ce qu’est en court de
réalisation. Ils sont renseignés sur toutes les informations venant de la périphérie
(s’il y a obstacle l’activité est stoppée, sinon elle continue) Ils sont aussi en
relation avec les autres structures du système nerveux central.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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III. REGULATIONS MEDULLAIRES PROPRIOCEPTIVES
La proprioception concerne l’état du corps dans l’espace.
On trouve donc différents propriocepteur :
- Fuseaux neuromusculaires.
- Organes tendineux de Golgi.
- Récepteurs articulaires.
A la proprioception interviennent des récepteurs annexes (extérocepteur),
participant au contrôle du mouvement : ce sont les récepteurs cutanés.
A. FUSEAUX NEUROMUSCULAIRES (FNM)
Ils ont été identifiés par Sherrington (1894) et Ruffini (1898) Ils ont
repéré les fuseaux neuromusculaires à l’intérieur du muscle et ces récepteurs on
les trouve en plus grand nombre dans les muscles de type lent.
1. DESCRIPTION ANATOMIQUE
a) Structure
Ils sont composés par 4 à 10 fibres striées enveloppées dans leur partie médiane
par une capsule fibro-conjonctive. Ces fibres que l’on dit « intra-fusales » sont
disposées parallèlement aux fibres musculaires (fibres « extra-fusales ») Ces
fibres intra-fusales sont courtes (quelques millimètres) et s’insèrent par leurs
extrémités sur les fibres extra-fusales.
Il existe 3 types de fibres intra-fusales qui ont une structure et un comportement
mécanique différent :
- Fibres à chaîne nucléaire qui ont un comportement statique.
- 2 types de fibres à sac nucléaire :
o Fibres de type I qui ont un comportement dynamique.
o Fibres de type II qui ont un comportement statique.
La sensibilité dynamique est très importante pour réguler des activités de types
posturales.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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Selon le type de muscle, selon les phases d’entraînement, on trouve une
modification dans les structures internes du fuseau neuromusculaire. Ils peuvent
s’enrichir en fibres dynamiques ou statiques selon la nécessité.
b) Innervation sensorielle
Ce récepteur possède une innervation sensorielle avec 2 types de fibres
nerveuses afférentes :
- Les fibres afférentes Ia qui sont les plus grosse fibres de notre
organisme. Elles peuvent conduire les informations avec une vitesse
pouvant aller jusqu’à 120 m.s-1. On va trouver une fibre afférente Ia par
fuseau neuromusculaire. C’est une fibre qui pénètre dans la capsule, qui
perd sa gaine de myéline et qui se divise en plusieurs branches. Chacune
de ces branches vont s’enrouler en spirale autour de la région centrale de
chaque fibre intra-fusale.
- Les fibres afférentes II : ces afférences secondaires se terminent au
niveau des régions juxta-équatoriales (de chaque côté de la région
centrale) Ces afférences secondaires innervent principalement les fibres à
chaîne nucléaire (on retrouvera une sensibilité statique)
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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c) Innervation motrice
La principale innervation motrice des fuseaux neuromusculaires est
représentée par les moto-neurones fusimoteurs γ. Ces moto-neurones γ innervent
les régions striées des fibres intra-fusales, c’est à dire qu’ils vont permettre la
contraction de ces régions striées qui possèdent les filaments contractile d’actine
et de myosine.
On dissocie 2 types de moto-neurones γ :
- Moto-neurones γ dynamiques qui innervent essentiellement les fibres
intra-fusales de type dynamique.
- Moto-neurones γ statiques qui innervent essentiellement les fibres à
chaînes et les fibres à sacs de type II qui ont un comportement statique.
2. PROPRIETES PHYSIOLOGIQUES
Les fuseaux neuromusculaires ont été étudiés amplement par Matthews.
En 1933, c’est le père qui a montré que les fuseaux neuromusculaires étaient
sensibles à l’étirement du muscle. L’étirement du muscle permet d’ouvrir la
terminaison spirale Ia et c’est cette déformation qui provoque un influx nerveux
qui va remonter jusqu’au système nerveux central.
Un peu plus tard, c’est le fils de Matthews qui continue les travaux.
En résumé de ces travaux on peut dire que :
- Les fuseaux neuromusculaires sont sensibles à la longueur (sensibilité
statique) mais aussi à la vitesse de l’étirement (sensibilité dynamique)
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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Pendant l’étirement, on a une forte augmentation de la fréquence de décharge
des afférences Ia qui ensuite se stabilise à une valeur inférieure et dépendante de
la longueur d’étirement.
Les afférences secondaires ont une sensibilité dynamique beaucoup moins
importante que celle des afférences Ia.
Quand on mesure dans le temps, le nombre de potentiel d’action par seconde, on
obtient :
A partir de ce schéma, on mesure l’index dynamique, c’est à dire la diminution
de fréquence de décharge entre la phase dynamique et la phase statique. Cela
indique à quelle vitesse le muscle a été étiré.
On peut noter la faible sensibilité dynamique des afférences secondaires.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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- Sensibilité des afférences Ia aux petits étirements :
Les afférences secondaires répondent linéairement, ce qui n’est pas le cas pour
les afférences Ia qui sont beaucoup plus sensibles aux petits étirements.
- Action des moto-neurones γ :
Les moto-neurones γ permettent de maintenir la sensibilité des fuseaux
neuromusculaires quel que soit l’état de contraction du muscle. C’est à dire que
le muscle se contracte, se raccourcit et le fuseau neuromusculaire diminue aussi.
Donc la terminaison en spirale est tassée et si on tire un peu dessus, elle ne va
plus détecter. Il faut pouvoir conserver une longueur de référence de cette
terminaison annulo-spiralée.
Ce sont les moto-neurones γ qui permettent de conserver cette valeur de
référence puisqu’ils introduisent une contraction des régions striées des fibres
intra-fusales.
A partir de ce moment là, on peut introduire la notion de co-activation αγ qui
existe dans le mouvement.
Il existe quelques nuances en fonction des moto-neurones γ dynamiques et des
moto-neurones γ statiques.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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L’activation des moto-neurones γ dynamiques augmente la sensibilité
dynamique des fuseaux neuromusculaires. Par contre, l’activation des motoneurones γ statiques améliore la sensibilité statique des fuseaux
neuromusculaires mais elle diminue leur sensibilité dynamique.
Les travaux actuels tendent à démontrer qu’il y aurait une co-activation αγ en
balance flexible, c’est à dire que selon le type de mouvement, on privilégierait
les γ dynamiques ou les γ statiques.
- Sensibilité kinesthésique apportée par les fuseaux neuromusculaires :
Ce qu’on appelle la sensibilité kinesthésique est en fait la prise de
conscience d’une position articulaire de l’étirement d’un muscle. Pendant
longtemps on a réservé cette sensibilité aux récepteurs articulaires. Ce n’est que
dans les années 80 que l’on a montré que les fuseaux neuromusculaires
prenaient une part importante à cette sensibilité.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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3. INTEGRATIONS MEDULLAIRES
Cela concerne l’action des afférences fusoriales sur les moto-neurones de
la moelle épinière. C’est ce qui fait partie des voies réflexes médullaires et cela
correspond finalement à un premier câblage nerveux sur lequel agissent les
structures encéphaliques. A partir des afférences des fuseaux neuromusculaires,
il y a une voie réflexe appelée le réflexe myotatique.
a) Réflexes Ia – α
 Réflexe myotatique :
Le réflexe myotatique correspond à l’excitation mono-synaptique des motoneurones α d’un muscle par les afférences Ia de ce même muscle ou encore des
muscles de même fonction (synergiques) En fait quand un muscle est étiré, il se
contracte de manière réflexe pour revenir à sa longueur de départ.
Rq : ce réflexe est testé par les médecins avec le marteau au niveau du tendon
patellaire.
Moelle épinière
+
α
α
muscle synergique
Ia
muscle étiré
C’est un réflexe assez puissant.
Il existe aussi sous une forme poly-synaptique.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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 Inhibition disynaptique :
Influx centraux
+
+
II Ia
+
α
inter-neurone inhibiteur
+
+
α
Ia
Ia
muscle antagoniste
muscle étiré
 Inhibition présynaptique des afférences Ia :
C’est à dire que dans notre réseau nerveux il existe des inter-neurones capables
d’hyperpolariser, de bloquer les terminaisons afférentes Ia. L’information qui
arrive est bloquée à l’extrémité de la fibre nerveuse. Ces inter-neurones sont
gérés par les centres supra-médullaires.
On voit la possibilité par l’encéphale de décider si ces réflexes doivent
s’exprimer ou pas.
En ce qui concerne les afférences secondaires, on retrouve le même type
d’action mais avec des circuits plus longs (c’est à dire avec plus d’interneurones) et une action moins importante.
Ces circuits secondaires permettent de maintenir un certain niveau d’éveil des
moto-neurones (vigilance) les moto-neurones γ sont contrôlés par les afférences
Ia et II de façon similaire aux moto-neurones α.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
28
B. LES ORGANES TENDINEUX DE GOLGI (OTG)
Ce sont des récepteurs localisés au niveau de la jonction myotendineuse.
1. DESCRIPTION ANATOMIQUE
Ce sont des récepteurs formés par un entrelacement de faisceaux de collagènes
reliés aux fibres musculaires. Ce sont des récepteurs isolés par une capsule
fibro-conjonctive. Ces récepteurs sont innervés par des fibres sensitives de gros
calibre : les afférences Ib. Ces afférences Ib pénètrent dans l’organe tendineux,
se divisent en plusieurs branches et ces branches viennent s’incorporer entre les
faisceaux de collagène.
Un organe tendineux est en liaison avec un échantillon de fibres musculaires
représentatif de l’ensemble du muscle. Il est en relation entre 4 à 25 unités
motrices mais pas avec toutes les fibres musculaires de ces unités motrices.
Ce sont des récepteurs sensibles à la contraction musculaire car quand les fibres
se contractent, elles tirent sur les faisceaux de collagène. Le fait de tirer sur les
faisceaux de collagène va comprimer les terminaisons nerveuses, ce qui va créer
un influx nerveux.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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2. PROPRIETES PHYSIOLOGIQUES
Ils présentent une sensibilité à la contraction des fibres musculaires en série. Ils
ont un faible seuil d’activation (10% de Fmax) ce qui veut dire que la
contraction d’une seule fibre musculaire en série avec un organe tendineux peut
l’activer.
Il n’y a pas de corrélation entre la force musculaire et la réponse d’un organe
tendineux de golgi car ce n’est pas un capteur de force et n’indique pas
précisément le niveau de force développé.
On relie un capteur tendineux à plusieurs unités motrices (lentes et rapides) On
active l’unité motrice de type et on remarque un développement faible du niveau
de force. En activant l’unité motrice de type rapide, on remarque un
développement de force plus important. C’est une réponse de l’appareil de golgi
moins importante que pour l’unité motrice de type lente.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
30
Réponse d’un ensemble d’OTG
10-13 % de Fmax
Fmax
On a un relation qui n’est pas linéaire indiquant une très forte sensibilité au
faible niveau de force développé. Les OTG ont une forte sensibilité dynamique.
Les fibres Ib sont sensibles aux petites variations de force musculaire et à la
rapidité du développement de la force.
Les Ia et Ib sont des informations qui vont être prépondérantes pour réguler les
mouvements fins et les mouvements de types posturaux où il faut être capable
de détecter de toutes petites variations pour les réajuster correctement.
3. INTEGRATIONS MEDULLAIRES
Les afférences Ia activent les moto-neurones d’un muscle pour induire sa
contraction. Quand il y a contraction d’un muscle, les afférences Ib inactivent
les moto-neurones du muscle par l’intermédiaire d’interneurones inhibiteurs Ib.
Réflexe myotatique inverse :
+
+
+

IIIb +

Muscle antagoniste
Ib
Muscle agoniste activé
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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Il faut considérer les circuits comme un câblage de base sur lequel agit le signal
central de commande. Le signal de commande va modifier finalement selon les
besoins le gain de ces voies réflexes en agissant sur les interneurones mais aussi
en exerçant des inhibitions pré-synaptiques au niveau des afférences Ia et Ib.
C. LES RECEPTEURS ARTICULAIRES ET CUTANES
1. SENSIBILITE DES RECEPTEURS ARTICULAIRES
Ce sont des récepteurs de différents types, localisés dans la capsule articulaire et
dans les ligaments des articulations. Ils sont innervés par des fibres nerveuses de
plus petit diamètre que les fibres I. Si on considère un mouvement articulaire
passif, dans ce cas les récepteurs articulaires ne sont globalement activés qu’aux
angles extrêmes de l’articulation et un même récepteur peut avoir une sensibilité
bidirectionnelle (activé en extension mais aussi en flexion)
Dans une condition passive, il n’indique pas précisément la position articulaire.
En revanche, en condition active, les récepteurs sont sensibles à la compression
de l’articulation. On dit qu’ils sont importants pour le positionnement actif de
l’articulation. Certains d’entre eux ont aussi une sensibilité dynamique lors du
mouvement articulaire.
2. SENSIBILITE DES RECEPTEURS CUTANES
Ce sont des récepteurs très diverses avec des sensibilités à la douleur, à la
température mais aussi avec une sensibilité tactile qui est assurée par des
mécano-récepteurs et qui peut donc intéresser le contrôle du mouvement.
Dans le mouvement, ces récepteurs peuvent être activés par un étirement de la
peau dans le cas de mouvement d’amplitude extrême (on pourrait parler de
détecteur de limite) En revanche, ce sont des capteurs de pression qui ont un rôle
très important au niveau des surfaces d’appuis (plante de pieds, mains) mises en
jeu dans l’activité corporelle générale.
Les afférences articulaires et cutanées agissent de façon complexe sur les
interneurones Ia et Ib. Elles sont importantes notamment pour gérer les activités
rythmiques telles que la marche. Les afférences cutanées tendent à inverser
l’ordre de recrutement des unités motrices. On favorise la synchronisation des
unités motrices par l’intervention des afférences cutanées, donc l’explosion du
mouvement.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
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Schémas résumant le cours :
POSTURE ET EQUILIBRATION
ARCHECERVELET
PALEOCERVELET
NOYAU VESTIBULAIRE
NOYAU ROUGE
OLIVE VESTIBULAIRE
FORMATION RETICULEE
EXCITATRICE
FORMATION RETICULEE
INHIBITRICE
Ia
Ib
INFORMATIONS
VESTIBULAIRES
VOIES
EXTRAPYRAMIDALES
FNM
OTG
MOTO-NEURONES  et 
La formation réticulée, c’est ce qui explique que l’on est plus ou moins tonique
en état d’éveil. Les informations sont importantes pour la posture et l’équilibre.
Ce sont les informations dynamiques.
Les régulations qui viennent de ces récepteurs ont des effets plus importants sur
les moto-neurones des unités motrices lentes impliquées dans la posture.
Les informations vestibulaires proviennent de canaux situés au niveau de
l’oreille interne. Dans la paroi de ces canaux, on trouve des cellules ciliées et à
l’intérieur des canaux il y a un gel. Lors d’un mouvement de la tête, les canaux
se déplacent mais le gel a une certaine inertie, il se met en mouvement, ce qui va
provoquer une courbure des cils qui indique l’accélération des mouvements de
la tête.
Chapitre 1 : Organisation et ajustement des commandes motrices.
CORTEX MOTEUR
(programmes simples)
AIRE MOTRICE SUPPLEMENTAIRE
THALAMUS
NOYAUX GRIS CENTRAUX
SUBSTANTIA NIGRA
NEOCERVELET
(coordinations, ajustements,
pré-programmation)
MOTO-NEURONES
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AIRES ASSOCIATIVES
(traitement des informations et
sélection des programmes moteurs)
CORTEX
SOMESTHESIQUE
PRIMAIRE
INFORMATIONS PERIPHERIQUES
(afférences II, III, IV)
La prise de décision est mise en jeu dans les aires somesthésiques qui vont se
renseigner sur les conditions initiales, c’est à dire sur la position du corps dans
l’espace. Elles puisent leurs renseignements au niveau du cortex somesthésique
primaire qui reçoit et classe les informations selon la localisation et le type de
récepteur. Les aires associatives vont voir dans les structures de la boîte centrale
s’il n’y a pas de programme tout fait. S’il y en a un, elle le lance. Mais s’il n’y
en a pas, les aires associatives se débrouillent toutes seules. Elle va déclencher
progressivement des petits programmes au niveau du cortex moteur. Du cortex
moteur part le signal de commande vers les moto-neurones des muscles qui vont
être sollicités. Ce signal de commande est aussi envoyé aux structures de la boîte
centrale qui savent ce que l’on attend et au cours du mouvement, elle le compare
avec ce qui est réellement effectué. S’il n’y a pas de correspondance entre ce
que l’on attendait et ce qu’il s’est passé, il y a un réajustement. Si ça va, on
commence à stabiliser, à mémoriser le programme.
Tout mouvement pour qu’il soit optimal devrait s’acquérir de la posture et du
mouvement dynamique, ce sont les ajustements posturaux anticipatoires.
C’est permis grâce à l’établissement d’une relation entre les noyaux gris
centraux et le noyau rouge du tronc cérébral qui gère la posture.
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