2008-2009 SARAH.HASSAN GUILLAUME.GUINOIS LES DISQUES IMAGINAUX CHEZ LA DROSOPHILE Recherche documentaire | Biologie du développement Les disques imaginaux chez la drosophile. I/ Introduction Chez les insectes subissant une métamorphose lors du passage du stade larvaire au stade imago (adulte), ce sont les disques imaginaux qui jouent un rôle important dans l’organogénèse. Il s’agit d’amas cellulaire issu du blastoderme évoluant en cellules épidermique au stade larvaire et donnant lors de la métamorphose les structures adultes du stade pupe (4ème stade larvaire) au stade imago tel que les yeux, les pattes, les ailes, les antennes et les pièces génitales. Le cas de la mouche (drosophila melanogaster) est étudié car son cycle de reproduction est très court : 9 jours (Fig.1); permettant de faire des observations très aujourd’hui un des modèles génétique et d’où rapidement de la de la biologie du développement chez les invertébrés. De plus bien que les plans d’organisation diffèrent souvent, on retrouve chez la mouche une segmentation amenant à la blastulation puis à la gastrulation. Au stade pupe, il Fig.1 Cycle de reproduction chez drosophila menalogaster. Incubation à 25 °. Capable de se nourrir après éclosion. y’a réorganisation totale des tissus. L’enveloppe externe durcit. A part les disques imaginaux l’ensemble est lysé. 2 II/ Mise en place des disques 1) Origines On peut noter l’importance, dans leurs mises en place, de la gastrulation créant la segmentation visible chez l’embryon puis par la formation des para-segments visible aux stades larvaire et imago (Fig.2). Cette mise en place des disques se fait au même stade où ils se retrouvent entre les para-segments au sein de l’épithélium embryonnaire. Durant les stades larvaires les disques augmenteront de taille par divisions cellulaire. 2) Zone organisatrice Au stade imago, les structures adultes sont disposées selon une certaine orientation, respectant le Fig.2 Position, dans l’embryon âgé de drosophile, des disques imaginaux. plan dorso-ventral, antéro-postérieur et proximo-distal. Cela vient du fait que les disques imaginaux sont organisés selon des zones respectant ces plans. Ces compartiment sont appelées zones de restriction clonale (Fig.3). Que ce soit pour les pattes ou bien les ailes, on aura l’expression du gène Engrailed dans la zone postérieur du disque. Les cellules de cette zone vont alors exprimer le gène Hedgehog. La protéine résultante va interagir avec les cellules de la zone antérieure au niveau de la frontière antéro-postérieur. Cette interaction provoque l’expression du gène Decapentaplegic (Fig.3). Fig.3 Expression de Decapentaplegic (haut) et de spalt (bas) dans un disque alaire. 3 Fig.4 Mise en place d’une zone organisatrice dans le disque alaire à la frontière des compartiments antérieur et postérieur. - Pour les disques alaires, l’expression se fait dans la zone frontalière au niveau ventral. La protéine Decapentaplegic est secrétée des deux cotés de l’axe antéro-postérieur. Cette protéine est un signale de position permettant la bonne structuration de la futur structure selon l’axe antéro-postérieur, d’avant en arrière de l’animal. On peut noter qu’à partir d’un certain seuil de Decapentaplegic, un autre gène s’exprime : splat venant accentuer l’effet du 1er (Fig.4). L’axe dorso-ventral intervient lui aussi dans la structure de l’aile, cet axe est établit lors du 2nd stade larvaire (Fig.1 ; Fig.3). S’exprime alors le gène Apterous déterminant le compartiment dorsal. Il induit la production de protéines Fringe et Serrate par induction des gènes du mêmes nom. Ces différentes protéines, expressions de gènes délimitent comme précédemment une zone frontalière organisatrice mais dorso-ventrale. C’est la protéine Wingless qui est la molécule signale et un gène Vestigial permet la prolifération des disques alaires (dans le cas contraire on a des mouche sans ailes). Au départ, les surfaces dorsales et ventrales se trouvent dans le même plan. A la métamorphose, l’aile se replie et s’étend de telle façon que les deux surfaces viennent s’aplatir l’une contre l’autre (Fig.5 ; Fig.6). Fig.5 Développement schématique d’une aile à partir du disque alaire. 4 - Pour les disques des pattes, on retrouve les mêmes étapes que pour les disques alaires en ce qui concerne l’axe antéro-postérieur avec le gène Engrailed permettant l’expression de Hedgehog induisant un centre signalisateur à la frontière de la zone(Fig.7). On aura aussi expression du gène Decapentaplegic mais cette fois-ci du coté dorsal car du coté ventral on aura expression de wingless (Fig.7). Cependant on n’observe pas de zone distincte dorso-ventral, ici on a une frontière proximo-distal (du centre à la périphérie du Fig.6 Carte du disque imaginal alaire. disque) avec la zone distal correspondant au centre du disque et à l’extrémité de la patte chez l’imago alors que la zone proximal correspond à la périphérie du disque et à la partie haute de la patte. Au centre du disque, au contact de Wingless et Decapentaplegic, on a expression du gène Distal-less permettant la différenciation du disque selon l’axe proximo-distal (Fig.7). Le disque est à peu près circulaire et évolue en tube pour former la patte lors de la métamorphose. Au départ l’épithélium est replié vers l’intérieur puis il se retourne vers l’extérieur (Fig.8 ; Fig.9). Fig.7 Mise en place des centres de signalisation dans le compartiment antéro-postérieur du disque de la patte, et spécification de l’extrémité distale. 5 Fig.8 Extension du disque de la patte chez une drosophile, à la métamorphose. III/ Gène homéotique On a donc pour la future formation de l’aile et de la patte une compartimentation qui se fait grâce aux mêmes gènes donc aux mêmes protéines. Hors macroscopiquement, au stade imago une patte est différente d’une aile même dans sa mise en place structurale. En fait, les zones de signalements sont interprétées différemment. A leurs origines les gènes Hox qui détermine le caractère d’un disque et l’interprétation qu’il fait de l’information de position. Dans un segment il y a un gène Hox spécifique déterminant le type de disque et donc de la structure que portera ce segment Fig.9 Carte du disque imaginal de la patte. chez l’imago. Exemple du gène Antennapedia pour la deuxième paire de patte. On ne trouve pas de patte à la place des antennes naturellement car le gène déterminant ne s’y trouve pas, le disque ne peut donc se différencier en vue de devenir une patte, par contre si on insère le gène Antennapedia le disque va interpréter l’information et la mouche aura donc des pattes à la place des antennes (Fig.10). 6 On peut dans la même idée faire en sorte qu’elle est 2 paires d’ailes, insérant le gène correspondant dans le 3ème segment thoracique qui ne porte normalement pas d’aile mais des haltères ou balanciers (diptère) possédant un gène différent. Fig.10 Drosophile muté antennapedia. Conclusion Les acteurs principaux de la mise en place des structures du stade larvaire à l’imago sont les disques imaginaux, leurs mises en place se font chez l’embryon et sont liés à une cascade d’expression de gène d’abord avec les gènes Hox déterminant leur devenir puis avec des gènes permettant leur organisation propre afin de donner les organes attendus après divisions cellulaires et prolifération. 7