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III.
Les modèles de la communication
1. Modèles théoriques d’analyse
Ferdinand de Saussure a écrit des cours de linguistique générale en 1916 et va élaborer une
théorie du langage où il distingue la langue de la parole.
Langue (de Saussure) : système de signe, conventionnel, n’ayant aucune valeur pour
quelqu’un qui ne le connaît pas, et qui sert à exprimer des idées.
Parfois ces signes n’ont pas de signification pure, ils ne répondent à aucune logique
spécifique. Pour de Saussure c’est un système arbitraire dans lequel il n’y a aucune référence
au sujet et à la psychologie. Elle est extérieure au sujet : elle a une existence sociale, culturelle
et partagée (dimension collective) et est présente chez les individus suite à un apprentissage
indépendant de leur volonté.
Parole (de Saussure) : manifestation individuelle accidentelle, momentanée de la langue, c’est
l’utilisation de la langue par des sujets. C’est une caractéristique individuelle et souvent
imparfaite. C’est un accessoire de la langue. De Saussure décrit la parole comme une
impulsion de la voix qui va produire des sons, et passer de la bouche de A à l’oreille de B.
De Saussure va créer un courant d’étude linguistique qui étudiera la langue en négligeant la
parole, perçue comme accessoire.
Les travaux de Bloomfield, 1933
Bloomfield avait une conception behavioriste de la communication (stimuli > réponse). L’acte
de parole est un acte instrumental selon lui. La situation fournit au sujet des stimulations
physiques qui produisent chez celui-ci une réponse en terme de parole. Cette réponse verbale
va elle-même constituer un stimulus pour quelqu’un d’autre, etc. Nous sommes donc en face
d’un schéma totalement behavioriste.
Jakobson (années 30)
Jakobson a reprit le modèle linguistique de la distinction langue – parole tout en essayant de
réintroduire le sujet psychologique (c'est-à-dire la subjectivité de l’énonciateur). L’individu
qui parle puise en effet ses significations et ses images acoustiques dans la langue et
notamment dans le code commun. C’est ce code commun qui rend possible l’échange de
message et qui fonde le sens de la communication.
Jakobson a été très influencé par la théorie mathématique de la communication, bien que dans
ce modèle on fasse assez peu appel aux capacités psychologiques de l’individu (parce que ce
modèle voit la parole comme le passage d’une information d’un émetteur à un récepteur). Il se
basera sur ce modèle pour produire le sien.
Jakobson va intégrer au modèle mathématique de la communication ce qu’il appelle les
facteurs constitutifs du langage. Pour être opérant le message requiert un certain contexte
auquel il renvoie (référent : ce dont on parle), un code commun partagé entre émetteur et
récepteur, et un canal physique par lequel il s’exprime. Chacun de ces termes correspondent à
une fonction de la communication. Selon le type de message que l’on veut exprimer on met
l’accent sur telle ou telle fonction.
Selon Jakobson quand on émet un message on :
. Veut informer, donner des significations (fonction référentielle),
. S’exprime, on s’extériorise (fonction expressive de l’émetteur),
. Cherche à produire un effet verbal ou comportemental sur le récepteur (fonction conative du
récepteur qui va traduire l’intention d’agir),
. Tente de donner des qualités intrinsèques à son message (fonction poétique),
. Cherche aussi à établir une communication au début (fonction phatique qui caractérise le
canal (ex : allo ?)),
. La fonction métalinguistique se raccroche au code. Elle intervient chaque fois que le code
utilisé fait lui-même l’objet d’un message.
A chaque message un de ces éléments va être dominant. Selon Jakobson on aurait tort de
croire ou de penser que pour communiquer on doit se contenter uniquement d’émettre et de
recevoir.
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