PD Timeout ou Burnout

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Service de presse de Travail.Suisse – No 12 – 19 septembre 2011 – Vacances
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Etude sur le stress 2010
Timeout ou burnout ?
Un tiers des travailleurs et travailleuses souffre de stress chronique. C’est
clairement 7 % de plus qu’il y a encore dix ans. Ce sont notamment les cadences
de travail et la pression des délais qui n’ont cessé d’augmenter d’une manière
inquiétante. Un quart des personnes exerçant une activité professionnelle
représente des candidats au burnout. Travail.Suisse, l’organisation faîtière
indépendante de 170‘000 travailleurs, exige que des contre-mesures soient prises
de toute urgence.
L’étude portant sur le stress, attendue de longue date, est enfin prête. Les résultats de la
recherche sont inquiétants. Le stress est dangereux pour la santé et rend malade!
Le virus du stress engendre une pandémie de stress
Une personne active sur trois subit durablement un stress négatif et chronique, provoqué
par le travail. Cette charge de travail qui met sous pression porte directement atteinte à la
santé des personnes concernées. En dix ans, le nombre de personnes souffrant
constamment de stress a augmenté de manière sensible de 7%. Parallèlement, le nombre
de personnes ne souffrant pas de stress a diminué de 4% pour atteindre 13%.
Complètement livré au stress
Le fait que de plus en plus d’actifs sont totalement désarmés devant le stress auquel ils
sont confrontés est un sujet de préoccupation. Seuls 20% des travailleurs et travailleuses
se trouvent encore en mesure de faire face au stress. C’est là une nette aggravation de 11
% par rapport à l’an 2000. L’étude souligne que des compétences insuffisantes en matière
de gestion du stress entraînent l’apparition de maladies et retardent le processus de
guérison de maladies existantes.
Une personne sur quatre est candidate au burnout
L’étude révèle sans aucun doute que le travail rend de plus en plus malade. Les gens sont
de plus en plus nombreux à être menacés de burnout: un quart des personnes exerçant
une activité professionnelle déclare qu’elles se sentent émotionnellement épuisées par leur
travail – un indice direct d’un burnout imminent. L’expérience montre que les personnes
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à bout de forces au travail sont absentes pendant longtemps et qu’il est difficile de les
réintégrer dans le processus normal de travail.
Une bombe à retardement qui fait tic-tac chez les actifs plus jeunes
Il faut souligner d’un œil critique que le groupe d’âge des 15-34 ans souffre d’un stress
durable supérieur à la moyenne. Les personnes actives stressées, épuisées et malades ont
une capacité de rendement et une motivation diminuées. Elles tombent malades et
risquent de quitter le processus de travail avant l’heure. Or l’économie nationale ne peut
pas se permettre encore davantage d’absences pour des raisons de santé. Au contraire,
nous avons besoin que tous les travailleurs et travailleuses, en particulier les jeunes aussi,
restent en bonne santé et performants dans le processus d’activité professionnelle.
Le stress coûte dix milliards de francs par an
Une lacune importante de la nouvelle étude réside dans le fait que les coûts du stress n’y
sont pas chiffrés. Les auteurs se contentent de renvoyer à l’étude 2000. À l’époque, le coût
direct du stress – à savoir les frais médicaux, l’automédication et les absences – était
estimé à 4,2 milliards de francs. Toutefois, les coûts que le stress engendrait pour
l’économie, en particulier le coût de l’invalidité, ainsi que les coûts immatériels de la
souffrance humaine, n’étaient pas compris dans ce calcul. À l’époque, le coût du stress
avait déjà été calculé d’une manière conservatrice. Depuis lors, le nombre des travailleurs
et travailleuses souffrant de stress négatif d’une manière chronique a augmenté de 7% et,
partant, les coûts également.
Le seco lui-même a déjà chiffré à 10 milliards de francs, avant le délai d’un an, le coût du
stress. À relire dans le résumé des résultats de l’Enquête suisse sur la santé 2007. Il ressort
clairement que des surcharges subies pendant de longues années portent atteinte à la
capacité de rendement des travailleurs et travailleuses. D’où un coût élevé pour
l’économie suisse et la société helvétique.
Les cadences et la pression augmentent
Le nombre des personnes actives subissant le stress n’a pas augmenté parce que les gens
sont moins résistants. Bien au contraire. Ce sont les facteurs de charge au travail - ce qu’on
appelle les facteurs de stress - qui ont fortement augmenté au cours des dernières années.
Ce sont en particulier les cadences et la pression du temps qui continuent d’augmenter
massivement: en 2010, 85 % des actifs déclaraient qu’ils devaient travailler constamment à
un rythme soutenu. En 2005, avec 72 %, ils étaient 13 % de moins. En 2010, 80 % des actifs
souffraient de pression des délais. En 2005, ils étaient encore 69 %, soit 11 % de moins.
D’autres facteurs entraînant le stress sont les interruptions continuelles. Près de la moitié
des personnes actives en souffre. Les restructurations et les réorganisations, ainsi que de
longs horaires de travail, les heures supplémentaires et le travail pendant les congés
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constituent d’autres facteurs de charge chronique dont la fréquence s’est accrue au cours
des dernières années.
Il convient d’améliorer les conditions de travail, en accordant davantage de temps à
l’équilibre personnel et au repos
De bonnes conditions de travail sont essentielles à long terme pour la compétence des
travailleurs sur le marché de l’emploi et pour la compétitivité de l’économie suisse. La loi
sur le travail interdit les conditions de travail qui entraînent une charge permanente et
excessive. Concrètement, la loi sur le travail astreint les employeurs à prendre les mesures
nécessaires pour préserver la santé des travailleurs et travailleuses, pour l’améliorer et
pour réduire les risques existants.
Une chose est essentielle pour Travail.Suisse: il est nécessaire de toute urgence de trouver
un juste équilibre entre le travail et le repos. L’étude sur le stress montre également à quel
point un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée est source de détente, qui de
ce fait permet d’écarter le stress et de prévenir certains problèmes de santé. C’est
pourquoi l’initiative « 6 semaines de vacances pour tous » demeure la bonne solution
pour préserver durablement la santé et la compétence à long terme des travailleurs.
Susanne Blank, responsable de la politique économique, Travail.Suisse
Travail.Suisse, Hopfenweg 21, 3001 Berne, Tél. 031 370 21 11, [email protected],
www.travailsuisse.ch
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