Kinesiologie Lundi 9octobre 8h-10h Emmanuel Mazzocco Nausicaa Vuillet a ciles b) physiologie articulaire D’un point de vue mécanique, l’articulation scapulo-humérale est une énarthrose : elle permet donc des mouvements dans tous les plans de l’espace. ■ En position anatomique : → 1er degré de liberté : les mouvements se font dans le plan sagittal autour d’un axe frontal L’axe bouge dans l’espace à cause de la présence de mouvements de glissement et roulement. On schématise l’axe au niveau du centre articulaire - Flexion = antépulsion = élévation antérieure ce mouvement amène l’extrémité inférieure de l’humérus en avant amplitude : 60° limites : . muscles monoarticulaires antagonistes . partie postérieure de la capsule . le faisceau postérieur du ligament coraco huméral explication : une surface convexe bouge par rapport à une surface concave par conséquent, la tête humérale recule et met en tension la capsule postérieure ; de plus, le trochiter recule et met en tension le faisceau postérieur du ligament coraco huméral - muscles moteurs : deltoïde claviculaire, grand pectoral, biceps brachial, coracobrachial Extension = rétropulsion = élévation postérieure - ce mouvement amène l’extrémité inférieure de l’humérus en arrière - amplitude : environ 25° - limites : .muscles monoarticulaires antagonistes . partie antérieure de la capsule . faisceau antérieur du ligament coraco-huméral explication : la tête humérale glisse vers l’avant et met en tension la partie antérieure de la capsule. De plus, le trochin descend et met en tension le ligament coraco-huméral antérieur. - muscles moteurs : triceps, deltoïde postérieur, grand rond , grand dorsal → 2ème degré de liberté : les mouvements se font dans un plan frontal autour d’un axe sagittal Abduction (++++) : on décrit 2 positions moyennes d’axe 1ère : l’axe se trouve à la partie inférieure tête humérale entre 0 et 50° d’abduction 2ème : l’axe se trouve à partie supérieure tête humérale entre 50 et 90° d’abduction 1/6 schéma des différentes positions de l’axe : NB : vers 50° d’abduction, on a un important glissement. - ce mouvement écarte l’humérus du corps amplitude : 90° limites : .partie inférieure et partie antérieure de la capsule .butée du trochiter sur la partie postérieure de la glène muscles moteurs : de manière synchrone, deltoïde, supra-épineux, les autres muscles de la coiffe des rotateurs, long biceps mécanique : (+++) ♦ de 0 à 50° : roulement de la partie basse de la tête humérale ♦ aux alentours de 50° : risque de contact trochiter-acromion donc glissement inférieur de la tête humérale dû au faisceau inférieur du ligament gléno-huméral ♦ après ce glissement, la partie supérieure de la tête humérale roule jusqu’à 90° d’abduction ♦ à 90° : de nouveau, on a risque de contact trochiter-acromion donc on effectue une rotation latérale pour reculer le trochiter à l’aide du faisceau moyen du ligament glénohuméral ♦ puis le mouvement est limité par la partie inférieure de la capsule (frenula capsulae est tendue) et par la partie antérieure de la capsule (la rotation externe entraîne un glissement de la tête humérale en avant ce qui tend le système antérieur) Adduction : - ce mouvement porterait l’humérus vers l’intérieur - amplitude : 0° - limites : contact humérus-thorax. Pour contourner cette limite, on peut : associer à l’adduction un mouvement dans le plan sagittal (flexion ou extension) ♦ flexion-adduction amplitude : 30-40° limites : celles de la flexion muscles moteurs : grand pectoral, sous-scapulaire ♦extension-adduction : amplitude : 15° limites : celles de l’extension muscles moteurs : grand rond, grand dorsal à partir d’une abduction, on ramène le bras vers le corps, c’est donc une adduction relative. - système moteur : la pesanteur - travail excentrique des abducteurs qui freinent donc le mouvement 2/6 en position couchée, travail des muscles adducteurs (grand pectoral, grand dorsal, grand rond, sous-scapulaire) contre pesanteur. → 3ème degré de liberté : les mouvements se font dans un plan horizontal autour d’un axe vertical. L’axe bouge dans l’espace de manière synchrone au roulement. La position d’étude est : position anatomique + flexion du coude à 90° (permet d’empêcher le mouvement de prono-supination de l’avant-bras qui augmenterait les amplitudes) Rotation interne = RI1 - ce mouvement amène l’avant-bras sur l’abdomen - limite : abdomen ; par conséquent on augmente les possibilités en plaçant la main dans le dos (rotation interne + extension + adduction) .on prend comme référence la hauteur de la main au niveau du dos ( par rapport à une vertèbre) et pas une amplitude - limites : lorsqu’on place la main devant, on détend les systèmes antérieurs lorsqu’on place la main dans le dos, la tête humérale avance et met le système antérieur en tension (amplitude de T1 à T3) - muscles moteurs : grand pectoral, grand dorsal, grand rond, sous-scapulaire Rotation externe = RE1 (+++) ce mouvement amène l’avant-bras vers l’extérieur amplitude : 30° limites : partie antérieure du système musculo-capsulo-ligamentaire (= muscle sousscapulaire + capsule antérieure + ligament gléno-huméral) explication : lors du mouvement, les insertions distales de ces éléments partent vers l’avant et mettent en tension le système - muscles moteurs : petit rond, infra épineux ► Ces mouvements sont dits anatomiques mais on peut également les décrire selon la position physiologique de l’omoplate : ils sont alors dits physiologiques. - Schéma des mouvements physiologiques : ■ En position physiologique : 2 types de mouvements physiologiques : - dans le plan de l’omoplate = abduction physiologique - dans un plan perpendiculaire à l’omoplate = flexion/extension physiologique 3/6 Ces mouvements se font de la même manière que les mouvements anatomiques mais leurs amplitudes sont légèrement supérieures (car les muscles antagonistes sont mieux relâchés) Les bilans se font : - en position anatomique : omoplate vers l’arrière, mouvements dans les plans orthonormés - en position physiologique : omoplate en position spontanée, mouvements dans le plan physiologique ATTENTION : lors d’un bilan, ne pas chercher des mouvements anatomiques avec les omoplates en position spontanée !! ■ Position anatomique + abduction à 90° : les mouvements se font dans un plan horizontal autour d’un axe vertical Antépulsion horizontale : - ce mouvement amène le bras en avant - amplitude : 90° - limites : partie postérieure capsule (tête humérale glisse en arrière) - muscles moteurs : grand pectoral, deltoïde claviculaire Rétropulsion horizontale : - ce mouvement amène l’humérus en arrière - amplitude : 10° - limites : système capsulo-ligamentaire antérieur explications (+++) : dans cette position, la tête humérale glisse en avant et met encore plus en tension le système antérieur qui était déjà tendu par l’abduction (car rotation externe) - muscles moteurs : grand dorsal, grand rond, deltoïde postérieur, triceps (correspond aux muscles extenseurs) ■Position anatomique + abduction + flexion 90° du coude : mouvement se font dans un plan sagittal autour d’un axe frontal Rotation interne = RI2 : - ce mouvement amène la main vers le bas - amplitude : 30° - limite : ligament gléno-huméral explication : l’abduction met en tension ce ligament et la rotation fait passer l’insertion humérale en bas et en arrière par conséquent, la tension du système est augmentée - muscles moteurs : idem que RI1 Rotation externe = RE2 : - ce mouvement amène la main vers le haut - amplitude : 90° - limites : partie antérieure du système capsulo-ligamentaire explication : l’abduction met en tension le système antérieur la rotation externe remonte l’insertion distale donc détend le ligament glénohuméral ; puis, dans un second temps, la tête humérale glisse en avant ce qui remet en tension le système antérieur 4/6 - muscles moteurs : idem que pour RE1 ► Le système antérieur (= capsule antérieure + ligament gléno-huméral + muscle subscapulaire) est tendu en : abduction, extension, rétropulsion horizontale, RE2. Avec ces 4 mouvements en même temps, le système est tendu au maximum. Physiologiquement, le système tient en place (résiste) mais dans les sports tels que le handball (action « d’armer » le bras), les luxations antérieures de la tête humérale sont fréquentes lorsque le bras est retenu. ► Le cône de circumduction est décalé antérieurement car les amplitudes antérieures sont supérieures aux amplitudes postérieures. ■ Position de fonction : celle qui est la plus utilisée (= 60° d’abduction physiologique et 30° de rotation interne) Correspond à la position de la main portée à la bouche. ■ Position d’immobilisation : - en position de fonction : avantage : si l’articulation se bloque, on pourra toujours se servir du membre supérieur inconvénient : compliquée à maintenir en déplacement et position couchée - bras serré le long du corps, avant-bras sur l’abdomen : inconvénients : frenula capsulae détendus au maximum donc risque d’accolement des replis capsulaires et perte de la possibilité d’abduction position de rotation interne entraine un relâchement du système capsuloligamentaire antérieur d’où risque de rétraction de ce système et donc perte des possibilités de mouvements Après cette immobilisation, la rééducation est difficile donc on rééduque même lorsque le MS n’est pas encore consolidé. ■ Position de stabilité : correspond à la position de fonction La congruence articulaire est alors maximale. Dès qu’on sort de cette position de fonction, l’instabilité augmente progressivement. La position la plus instable : abduction + rétropulsion horizontale + RE2 3) Physiologie musculaire a) bras le long du corps Le poids du MS fait descendre l’humérus par rapport à la glène. Il existe plusieurs systèmes théoriques pour contrer cela : - le bord inférieur de la glène est plus proéminent que le bord supérieur mais ce système est inefficace - le ligament coraco-huméral (= suspenseur de l’épaule) : inefficace également - seul le tonus musculaire est efficace : composé de 3 ensembles 5/6 . les muscles à direction verticales qui empêchent la tête de tomber sous l’action de la pesanteur (deltoïde, court biceps, coraco-brachial, longue portion du triceps) . muscles à direction horizontales impactant la tête dans la glène : correspondent aux muscles de la coiffe des rotateurs . longue portion du biceps : par sa portion intra-capsulaire, comprime la tête humérale contre la glène par sa portion verticale, empêche que la tête humérale ne tombe 6/6