UE8 – De l’agent infectieux à l’hôte Listeria Monocytogènes O.Belmonte Date : 15/04/2016 Promo : P2 2015-2016 Plage horaire : 14h-16h Enseignant : Dr O.Belmonte Ronéistes : GANGATE Nour TECHER Alexandre Listeria Monocytogènes I. Caractères généraux II. Habitat et épidémiologie III. Pouvoir pathogène 1. Listériose materno-fœtale et néonatale. 2. La listériose de l’adulte IV. Physiopathologie V. Diagnostic VI. Traitement et Prophylaxie 1 I. Caractères généraux : Listeria monocytogenes est un bacille GRAM+, qui est un germe très important au niveau périnatal comme nous le verrons par la suite. Il est beaucoup plus rare que les germes qu’on a vu jusqu’à maintenant. Il a la caractéristique de se mettre en «palissade » (positionnement les uns à côté des autres) à l’examen direct comme nous l’observons sur la photo. Nous observons l’aspect en palissade de ces courts bâtonnets violets. Il faut savoir qu’il y a d’autres bactéries qui peuvent prendre cette position. D’autres gram+ le font, tels que les corynébactéries. Les corynébactéries font partie de la flore commensale cutanée et sont souvent des contaminants des prélèvements cutanés, très peu virulents. Il faut bien savoir différencier les corynébactéries des listeria monocytogenes car les premières bactéries évoquées ne sont pas très dangereuses tandis que les secondes vont pouvoir provoquer des conséquences importantes. Listeria monocytogenes est une bactérie très résistante dans l’environnement : on peut la retrouver dans certaines situations où on ne retrouve pas d’autres micro-organismes. C’est une bactérie aéro-anaérobie. Elle pousse selon différentes atmosphères et différents températures. C’est un germe psychrophile. Comme pour Yersinia, elle supporte très bien des variations de températures (T° de pousse = entre 1°C (psychrophilie) et 45°C). La croissance maximale se situe entre 30° et 37°C. Elle est capable de se multiplier à basse température ce qui pose problème dans la chaîne alimentaire du froid et la conservation de certaines denrées alimentaires même à basse température. Puisqu’il est possible d’avoir un inoculum assez important à l’ingestion de ces denrées. Et cela peut infecter un patient, notamment s’il est fragilisé. A une température supérieure à 45°C, et surtout pendant la cuisson, on tue ces bactéries. D’où la nécessité de bien cuire les aliments. Elles ont aussi la particularité d’être mobile ou immobile, selon la température, ce qui peut aider à la différentier de d’autres bactéries à l’examen direct. La chaîne du froid alors même si elle est respectée n’affranchit pas le risque de présence de listeria. On surveillera particulièrement cette bactérie sur certains aliments dans lesquels on la retrouve fréquemment. II. Habitat et épidémiologie : Listeria monocytogenes est une bactérie surtout environnemental, saprophyte et ubiquitaire, on la retrouve : ▫ Dans la nature (sols, eaux, végétaux…), ▫ Dans l’alimentation : - lait produits dérivés du lait (fromage…). - viande (poulet…) ▫ Légumes (choux…) dans le sol. ▫ Dans la flore commensale du tube digestif de nombreuses espèces animales et chez l’Homme. L’infection est asymptomatique la plupart du temps. On parlera alors de porteur sain. Il y a donc chez l’animal un commensalisme qui permet la diffusion. 2 On retrouve cette bactérie dans divers éléments de l’environnement et de l’alimentation en raison de sa résistance importante, qui lui permet de s’adapter. L’infection peut se déclarer chez l’Homme après absorption digestive (voie orale) (rares autres cas : cutanée, respiratoire) avec une transmission de la bactérie qui peut être : ▫ Directe (rare) en inhalant et absorbant des aérosols par exemple depuis des animaux contaminés. Les personnes pouvant être contaminés directement sont surtout des professionnels exposés à ces animaux dont la bactérie est éliminée dans leurs selles. Ce sont essentiellement des agriculteurs, des éleveurs ou des vétérinaires. ▫ Indirecte : (plus fréquent) contact avec la bactérie présente dans l’environnement (sol, eau…) ou avec des aliments souillés (viande, charcuterie, fromage (++++), légumes…) par la chaine de production ou les sols qui sont contaminés par ces bactéries. Ainsi, nous constatons que cette bactérie présente un potentiel épidémique du fait qu’elle peut être transmise par les denrées alimentaire. La listériose est une maladie à déclaration obligatoire. Cela permet de vérifier les facteurs de risques qui permettent le développement de la maladie chez le patient et de savoir quels sont les moyens qui auraient pu permettre d’éviter la contamination. Dans le cas où il y a plusieurs déclarations qui convergent vers un même point commun, il y a des appels à la population qui sont faits pour éviter des cas ultérieurs. (Exemple : retrait de lots alimentaires). Car ces types de maladies sont assez lourds à gérer. La listériose est possible à tous les âges de la vie. Elle va entraîner des symptômes et des situations à risques dans deux cas de figures essentiellement : la grossesse et l’immunodépression. ▪ Chez la femme enceinte : non pas pour la future maman mais pour son bébé surtout parce qu’on a une possibilité de transmission materno-fœtale transplacentaire. Cette bactérie circule dans le sang de la mère pour atteindre le fœtus ensuite, qui sera exposé à des conséquences graves d’une contamination par listeria monocytogenes. ▪ Sur terrains favorables : chez les patients fragilisés classiquement. On parle des âges extrêmes de la vie, avant 1 an (cas néonataux, système immunitaire immature) et après 60 ans (car l’immunité diminue), et chez l’immunodéprimé par chimiothérapie, par cancers, par hémopathies ou par d’autres traitements aux corticothérapies et autres pathologies immunodépressives (iatrogènes ou par le fruit de cette pathologie. C’est une infection qui reste rare, notamment parce que depuis un certain nombre d’années on a un suivi sanitaire de la chaine alimentaire. Des contrôles sont réalisés, et des traitements qui limitent leur diffusion. Il est aussi demandé aux femmes enceintes et aux ID d’éliminer les aliments à risque de leur alimentation. Les infections par listeria restent rares et donnent un nombre de cas modestes par année par comparaison aux staphylocoques dorés ou streptocoques A par exemple. On a une valeur haute de moins de 500 cas par an. Mais, du fait de la gravité de cette infection, il faut savoir la détecter et la traiter rapidement. Car on a un taux de mortalité très important et on a souvent des séquelles gravissimes (neurologiques,…) si survie. 3 On a une augmentation du nombre de cas annuels chez les jeunes femmes. En terme de conséquences quand on regarde le taux de mortalité dans les formes non materno-néonatale la mortalité n’est pas négligeable pour les formes invasives on est à 20% de mortalité. Il faut donc quand même faire attention avec cette bactérie lorsqu’on fait une infection et qu’on est très fragile, cela peut-être fatal. Le but c’est d’éviter cette contamination le plus possible et si on a été contaminé d’être traité le plus vite possible. On a aussi une mortalité materno-fœtale importante avec a peu prés 1/3 naissance qui se termine mal. On observe une recrudescence ces dernières années (2007 = 319 cas : +40% / 2005). Un des facteurs est la meilleure qualité de déclaration des ces pathologies. Attention aux pourcentages, on a eu +40% ces dernières années, mais sur 400 cas. Ce qui est relativement minimes par rapport aux nombres de cas totaux d’autres pathologies qui peuvent être suivi chaque année pour différents pathogènes. Il y a un sexe ratio en faveur des hommes avec notamment une exposition et une immunodépression qui sont plus souvent décrites. Dans les formes détectées, il y a des formes bactériémiques (le plus souvent) et des formes neuro-méningées. Le contrôle de la chaine alimentaire a fait qu’on a pu diminuer le nombre de cas. Extrait d’un hebdomadaire épidémiologique produit par l’INVS On observe un résumé de la surveillance de la listériose ces dernières années. Le nombre de cas a évolué. Globalement, la surveillance agro-alimentaire a permis de faire diminué fortement les nombres de cas diagnostiqués et recensés. On a des contrôles très exigeants qui réduisent le risque. On a des taux de bactéries par gramme d’aliments testés à ne pas dépasser. Ce qui fait qu’il reste quelques cas dépistés chaque année. Les paramètres nécessaires sont manquants ou erronés. 4 Figure 1 : On observe une prédominance masculine. Du fait de facteurs de risques, de certaines pathologies (cancers,…), l’homme est plus souvent atteint. Et il est donc plus à risque de développer une listériose que la femme à cause d’une immunodépression plus importante. On peut également relever la létalité de cette maladie. On a un taux de mortalité de 20-30%, ce qui n’est pas négligeable. D’où la nécessité d’être vigilant pour mettre en place un traitement le plus rapidement possible. Figure 2 : Dans les cas néo-nataux, on voit qu’il y a plus de cas chez la jeune mère, en dessous de 20 ans. On a une incidence de la listériose plus importante. Et dans les cas non materno-fœtaux, on constate une augmentation des cas avec l’âge. Ceci est expliquer par une diminution de l’immunité et cette fréquence des pathologies qui augmente avec l’âge. Données épidémiologiques locales (réunionnaise) comparé à la Métropole. On observe un nombre de cas très faible avec 2 cas en 2009. On est entre 0 et moins de 5 cas annuels à La Réunion qui sont notifiés. C’est donc un peu difficile de faire la comparaison avec les valeurs en France. Globalement, on ne voit pas grand-chose qui différencieraient l’épidémiologie locale à celle de la Métropole. III. Pouvoir pathogène 1. Listériose materno-fœtale et néonatale. 5 Chez la femme enceinte, l’infection peut passer complètement inaperçue ou être peu symptomatique (syndrome pseudogrippal, fièvre isolée, légère asthénie…). Des symptômes qui vont être spontanément résolutifs et qui vont disparaître en quelques heures ou jours. Il est donc important de faire de la prévention et de faire systématiquement un diagnostique. Les conséquences des infections materno-fœtales, sont d’autant plus grave lorsque la maladie se déclare précocement pendant la grossesse. Dans ce cas on peut avoir des avortements spontanés, des grands prématurés parfois très limités. Lorsque la maladie se déclare plus tard, dans le dernier trimestre ça se limite, on a un risque d’accouchement prématuré plus important. On observe une symptomatologie plus ou moins marqué à la naissance pour les enfants : infections précoces possibles. En 2007, les cas materno-fœtaux représentent 46/319 cas de listériose (15%) avec 28% de perte fœtale ou néo-natale. Il faut donc savoir évoquer devant une femme enceinte le risque le Listeria et faire un examen adapté pour confirmer ce diagnostic le plus précocement possible. Et schématiquement, après la 28ème semaine d’aménorrhée, on a : - 20% de morts in-utero - 15% d’enfants morts-nés - 40% d’enfants infectés - 25% d’enfants indemnes Globalement, on a des risques de complications de la grossesse (mort in-utero) et de séquelles chez le bébé. Dans l’infection néo-natale, les symptômes peuvent apparaitre soit immédiatement, soit quelques jours après l’accouchement. Et cela dépend du moment de l’infection durant la grossesse. Infection précoce (de quelques heures à Jour 5). Elle est due à une infection de l’enfant in utéro ou éventuellement au moment de l’accouchement. Ce qui mènera à effectuer des examens complémentaires avec des prélèvements locaux. On ne suspectera pas forcément de manière spécifique une listériose. Mais on l’évoquera. Et une thérapie devra débuter rapidement. On observera notamment une détresse respiratoire, une septicémie généralisée avec ou sans atteintes neurologiques (troubles de la conscience), atteinte cutanée (rares). On observe une mortalité importante. Infection tardive (après Jour 5, plus rare, < 10% des cas). C’est une infection périnatale du nouveau-né ou au cours de l’accouchement. Il y a une forme méningée (comme chez l’adulte) qui apparait en moyenne 8 à 60 jours après la naissance. (Association de troubles respiratoires, conjonctivite, anémie hémolytique…). On a un meilleur pronostic (mais séquelles fréquentes) avec une mortalité plus faible. Le graphique montre que la plupart des cas se manifestent dès les premiers jours de vie. Mais on a quand même des cas qui surviennent plusieurs semaines après l’accouchement, avec un développement de la pathologie à minima et une contamination au moment de l’accouchement par exemple. 6 Ce tableau ci-dessus concerne la réunion. On a notifiés 37 cas de listériose entre 1999 et 2000. On observe que les formes maternofœtales représentent la moitié des cas. Et on a une mortalité non négligeable (8 cas), avec des nouveau-nés (7 cas) et des cas où l’on n’a pas eu de contamination du fœtus (2 cas, maternelle isolé). 2. La listériose de l’adulte. Cas généralement chez l’immunodéprimé, ou de la grossesse surtout si déficit de l’immunité à médiation cellulaire. = Infections opportunistes (bactéries) Il faut savoir qu’à chaque fois qu’une infection est recensé, une déclaration est faite obligatoirement à l’ARS, ce qui permet d’avoir une veille sanitaire. L’intérêt est notamment si on a des cas rapprochés de pouvoir ouvrir une enquête, établir des liens, trouver la cause commune pour éventuellement agir. La surveillance pourra se faire en temps réel et rétrospectivement pour en surveiller l’évolution. Formes méningées : méningites, méningo-encéphalites, encéphalites = mortalité de 30% Possibles formes septicémiques (possible localisation métastatiques) = mortalité > 20% Formes localisées (plus rares = immunodépression) : oculaire, pulmonaire, cutanée, osseuse… Ces formes localisées sont parfois secondaires à une dissémination. On est sur un liquide céphalo-rachidien (en haut à droite ). On peut y observer des globules blancs qui sont des polynucléaires neutrophiles avec des petits bacilles gram + à l’intérieur. On rappelle que dans une infection bactérienne du LCR, on retrouve une hypoglycorachis (taux de glucose bas), une hyperprotéinorachis et au niveau de la formule, on a des leucocytes et surtout des neutrophiles. La listéria est un peu une exception. On a une formule « panachée » qui évoque plus une infection virale qu’une infection bactérienne. Parce qu’on a un équilibre entre lymphocytes, monocytes et polynucléaires neutrophiles. On n’a pas vraiment ces formules où l’on trouve majoritairement les PNN comme dans le Pneumocoque ou le Méningocoque. Et c’est justement ces indices qui peuvent nous faire évoquer le Listéria. Ces hypogycorachis et hyperprotéinorachis (par dosages biochimiques et dosages d’autres marqueurs,…) qui sont signes d’infection bactérienne avec une formule panachée. Avec la Listéria, il y a aussi la tuberculose qui donne des formules un peu plus panachée. 7 Ces données épidémiologiques montrent la répartition des cas avec des formes de bactériémie et d’atteintes du système nerveux central. Ce qu’on doit remarquer, c’est le décollage après 50ans et surtout 60ans, avec des septicémies et des méningites comme formes d’infections. En bas à droite, on a la répartition des cas de Listéria en fonction de l’âge. Et on peut comparer avec les autres bactéries responsables de méningites. On observe que ce n’est pas toujours la même répartition. IV. Physiopathologie Bactérie intra-cellulaire facultative capable de se multiplier dans les macrophages et dans la plupart des cellules des tissus de l’hôte infecté. Pénétration dans l’organisme par voie digestive : - Fixation par les internalines. - Action d’enzymes pour traverser la paroi des entérocytes et gagner les ganglions mésentériques en général, puis la circulation lymphatique et la circulation sanguine ou elle sera normalement filtrée par le foie et la rate. ● A ce stade, l’infection est contrôlée chez l’immunocompétent. (= infection asymptomatique) ou il y a un système de veille qui pourra mettre fin à son évolution au sein de l’organisme. ● Mais en cas d’inoculum massif ou d’immunodépression = perte de ce contrôle et diffusion par voie sanguine du germe (vers le placenta pour la femme enceinte, le SNC pour l’immunodéprimé,…) avec généralement une multiplication de la bactérie au niveau de 2 organes cibles : le foie et la rate. 8 V. Diagnostic On a souvent une symptomatologie très pauvre, notamment chez la femme enceinte. Il faut savoir faire les bons prélèvements et au bon moment. Chez un nouveau-né on fera une aspiration de liquide gastrique, on pourra faire des hémocultures, des ponctions lombaires selon les symptômes. Chez un adulte on fera si trouble respiratoire un prélèvement invasif respiratoire, toujours selon la symptomatologie. Dans le cas d’infection materno-fœtale on fera des prélèvements placentaires, ou encore des analyses du méconium (rare). Pour les cultures, cette bactérie étant très résistante elle sera très facile à faire pousser, mais elle ne pousse en revanche pas très vite. Pour l’identification il y a de nouvelles techniques de laboratoire qui utilise ses caractéristiques protéiques comme le MALDI-TOF, ou encore l’étude de caractéristiques biochimiques, de la consommation de sucres, enzymatiques. Parfois on peut aussi utiliser la biologie moléculaire, la PCR notamment, si les premières techniques ne sont pas concluantes. L’intérêt de la PCR est la capacité de retrouver le génome de la bactérie, notamment lorsqu’on n’arrive pas à la faire pousser (exemple : prise d’antibiotique prélèvement décapité). On utilise les génomes encore présents et on pourra dire que la bactérie est présente même si on n’arrive pas à la faire pousser. Il existe aussi un diagnostic indirect, ou l’on va rechercher des Ac anti-listeria, cette technique est peu sensible et peu spécifique elle est donc écartée des cas materno-fœtaux. Les seuls cas où cette techniques c’est révélé pertinente c’est dans un contexte neurologique afin de détecter des méningoencéphalites par exemple. Ainsi l’examen réalisé chez une femme enceinte chez qui on suspecte une listéria, c’est l’hémoculture car la bactérie circule pendant quelques jours, on va donc pouvoir l’isoler, évoquer ce diagnostic et le risque de contamination placentaire. En bas à droite, on a un milieu de culture au sang. On observe de petites de petites colonies avec un petit halo plus clair autour, associé à une petite hémolyse (β-hémolyse). VI. Traitement et Prophylaxie Utilisation en particulier des béta-lactamines, surtout l’ampicilline (traitement de référence pour Listéria, souvent bithérapie) Donc quand on a un adulte avec suspicion de méningite bactérienne, on prescrit d’emblée des C3G qui sont efficaces pour lutter contre les infections à méningocoques et pneumocoques (et staphylocoque doré chez l’enfant). Mais si on a un risque de Listeria évoqué (pour immunodépression, symptomatologie clinique, épidémiologique,), il faudra systématiquement y associer autres choses pour couvrir le risque de Listeria. L’association ampicilline-gentamycine est la plus bactéricide = traitement de choix. Alternative si allergie = association triméthoprime-sulfaméthoxazole/ampicilline. Les traitements sont souvent long, 2 à 3 semaines, en raison de la gravité de l’infection : >15 jours si septicémie, >21 jours si atteintes cérébrales. Attention : quand méningite bactérienne le taux de protides élevé, taux de glucose abaissé (2/3 de la glycémie dans les infections virales) et surtout beaucoup de leucocytes : les polynucléaires neutrophiles. Dans les méningites virales il y a beaucoup de leucocytes mais c'est des lymphocytes. Là dans la Listéria on a se qu'on appelle une formule « panachée » comme pour al tuberculose. Contrairement aux autres bactéries on a autant de lymphocytes que de polynucléaires. C’est ce que font les pédiatres (systématiquement devant une symptomatologie neurologique) pour les méningites bactériennes chez les nouveau-nés. 9 On associe donc une pénicilline, notamment chez le nouveau-né, en cas de méningite. Mais toujours évaluation de la sensibilité par antibiogramme (résistance acquise décrite !) L’antibiogramme permet aussi d’évaluer les alternatives pour les relais per-os ou pour les cas où l’on a des allergies aux béta-lactamines. Pas de vaccination possible donc uniquement mesures individuelles hygiéno-diététiques quand risques (surtout immunodépression et grossesse !). En effet malgré la surveillance mise en place autour de la chaine alimentaire il y a des recommandations à suivre si l’on est à risque. Éviter la consommation de : - Végétaux crus - Lait cru ou non pasteurisé, fromage frais ou à pâtes molles - Charcuterie - Poissons fumés, coquillages crus, surimi, tarama, (et les restaurants de sushi !) Globalement, tout ce qui est contact avec le sol est susceptible d’être contaminé. Laver soigneusement légumes crus et herbes aromatiques. Il faut cuire les aliments crus d’origine animale (viande, poissons,…). On retrouve des similarités avec la toxoplasmose. Règles d’hygiène : - Bien nettoyer le réfrigérateur - Attention aux contaminations croisées (conserver les aliments crus séparément des aliments cuits ou prêts à consommer). - Lavage des mains (après avoir manipuler la terre, certains ustensiles ou certains aliments) et nettoyage ustensiles de cuisine. Ce sont des conseils importants qui doivent être donnés, notamment en début de grossesse pour diminuer les risques et le nombre de cas. Ce sont des règles qu’il faut communiquer, notamment dans les grossesses précoces où on retrouve régulièrement des cas de listeria. Résumé : Globalement, la Listeria est rare, surtout grâce aux contrôles sanitaires. Parmi les personnes confrontées à cette bactérie, il y a une grande partie d’immunocompétents qui ne manifesteront pas de symptômes. Mais, ils restent des porteurs et peuvent disséminés la maladie (Comme pour les entérobactéries, les salmonelles, les shigelles). Il faut aussi savoir l’évoquer de manière assez fréquente chez la femme enceinte, même si le nombre de cas est rare. En 10 ans, on a tout de même eu 20 cas. Le taux de mortalité est important chez le fœtus et la personne immunodéprimée. Et il faut également savoir faire les bons prélèvements pour maximiser la prise en charge et la mise en place un traitement adapté. D’après la résistance aux C3G, le traitement empirique pour la prise en charge des méningites bactérienne n’est pas adapté, notamment chez l’immunodéprimé. Encore une fois, pour le nouveau-né dans les germes responsables des infections néo-natales, c’est l’un des 2 ou 3 germes à évoquer en premier lieu. On a le Strepto B qui est le plus fréquent, ensuite E. coli de type K1, Haemophilius et après le Listeria (qui a une virulence et un tropisme non négligeable). Conclusion : Bactérie très résistante fréquemment rencontrée, notamment dans l’alimentation. Portage sain possible mais cas gravissime surtout dans conditions particulières (caractère opportuniste de l’infection). Grande précautions chez l’immunodéprimé et la femme enceinte = mesures individuelles prophylactiques (pas de vaccination possible). Quand femme enceinte avec fièvre isolée inexpliquée => hémocultures Cas graves chez le nouveau-né = diagnostic d’urgence pour prise en charge rapide et adaptée. 10