PROTHESE TOTALE DE HANCHE (PTH) OBJECTIFS Remplacer l'articulation de la hanche afin de rendre une hanche indolore et fonctionnant bien à long terme. INDICATIONS Le remplacement de l'articulation est indiqué lorsque le patient ne tolère plus les douleurs, la boiterie ou la raideur résultant de la dégradation de l'articulation. Il n'y a pas toujours de corrélation entre le degré d'usure radiographique et l'intensité de la douleur. CAUSES DE DOULEURS POUVANT NECESSITER UNE PTH L'arthrose ou coxarthrose qui correspond à la destruction du cartilage aussi bien au niveau de la tête du fémur que du cotyle qui est la surface du bassin s'articulant avec la tête fémorale. Les causes de l'arthrose sont multiples: La coxarthrose essentielle: pas de causes claires. C'est la plus fréquente. Les origines sont peut être partiellement génétique, peut être lié à l'hypersollicitation de la hanche, La coxarthrose post traumatique après une fracture, du bassin en particulier. La coxarthrose sur maladie luxante de hanche ou dysplasie de hanche fréquente dans nos contrées avec hypotrophie voire atrophie du cotyle comme origine. Cette cause diminue grâce à la vigilance des pédiatres, des orthopédistes pédiatres, des médecins de famille qui les détectent tôt et les traitent. La coxarthrose sur ostéonécrose, cette dernière étant une dévitalisation de la tête du fémur avec effondrement de celle-ci. Les deux grandes causes de nécroses sont l'alcoolisme chronique et la prise chronique de corticoïdes. La coxarthrose dans le cadre d'une polyarthrite rhumatoïde. LA TECHNIQUE UTILISEE La voie d'abord c'est à dire le « chemin » par lequel on ouvrira votre hanche est la voie postéro externe de Moore. Le respect des muscles et des tendons pelvi trochantériens est maximal avec respect du tendon pyramidal et du muscle carré fémoral constitue une approche mini invasive de l’articulation. La taille de la cicatrice sera variable car dépend de votre poids, de la quantité de graisse en regard des hanches, du volume de vos muscles fessiers et des difficultés techniques pendant l'intervention: probablement entre 10 et 20 cm en sachant qu’opérer par une petite cicatrice augmente le risque de mal positionner la prothèse. Si besoin on s'aidera de la chirurgie assistée par ordinateur qui servira comme un GPS pour positionner au mieux la prothèse dans l'espace. La prothèse implantée sera une prothèse sans ciment biologique. L'utilisation de ciment pouvant favoriser le descellement à moyen ou à long terme; c'est à dire des mouvements anormaux de la prothèse qui ne tient plus par « digestion » du ciment. Il s'agit de pièces en chrome et cobalt recouvert d'hydroxyapathite qui favorisera à moyen terme la « repousse » de l'os autour de la prothèse et l'ostéointégration définitive évitant ainsi le ciment. Le couple de frottement utilisé, c'est à dire le matériau de glissement entre la pièce fémorale et la pièce du bassin est de l'alumine; il s'agit d'un matériau quasi inusable. Plus rarement et souvent pour des patients plus âgés ayant une activité physique limitée on utilisera une tête de fémur en métal et une pièce de bassin en polyéthylène. Pour des raisons techniques lors de l'intervention, d'autres types d'implants et d'autres stratégies chirurgicales peuvent être utilisés. Ces modifications seront toujours effectuées dans le but d'améliorer le résultat final de votre intervention. LES SUITES DE L'INTERVENTION Tout au long de l'hospitalisation la lutte contre la douleur est primordiale. Le « premier lever » s’effectue le lendemain de l'intervention en fonction de votre état de fatigue dans la chambre en présence et avec l'aide de nos kinésithérapeutes; ce sont eux qui lanceront le protocole de rééducation spécifique à chacun avec une reprise de la marche avec des cannes béquilles les jours suivant l'intervention. C'est aussi la période où vous apprendrez certains gestes interdits. Les drainages de cicatrices resteront entre 2 et 4 jours. La sortie du service aura lieu 8 à 10 jours après l'intervention; la rééducation se poursuivra alors soit en centre de rééducation soit avec un kinésithérapeute de ville au cabinet. Une anti coagulation pour éviter les phlébites, par injections sous cutanées quotidiennes ou médicament sera indispensable pendant 1 mois. L'objectif à la fin de la rééducation est la marche sans cannes avec renforcement musculaire et apprentissage des mouvements interdits. Elle dure 2 à 6 mois. LES RISQUES Il s'agit d'une intervention assez lourde mais de pratique très courante. Les risques anesthésiques seront abordés en consultation avec le médecin anesthésiste. Les risques de complications augmentent en fonction de votre état de santé général. Un bilan cardiologique vous sera demandé si vous avez des antécédents ou des signes cliniques de pathologie cardiaque. De même une consultation en pneumologie sera nécessaire si vous êtes insuffisant respiratoire. Le diabète, l’obésité, une insuffisance cardiaque ou une coronaropathie, le tabac, un traitement corticoïdes ou immunosuppresseurs des antécédents de phlébite sont des facteurs de risques de complication. Risques vitaux Risque de décès par infarctus du myocarde. Risque de phlébite ou thrombose veineuse profonde pouvant se transformer en embolie pulmonaire bloquant la circulation cardio-pulmonaire. Risques pendant ou dans les suites précoces de la chirurgie Risque d'hémorragie avec possibilité de transfusion sanguine pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque de fracture du fémur ou du bassin pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque d'hématome pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque d'étirement du nerf sciatique Risque d'infection précoce du site opératoire pouvant nécessiter une reprise chirurgicale Risque de luxation c'est à dire que la prothèse se déboite pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque d'inégalité de longueur de membres pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risques tardifs Risque de luxation c'est à dire que la prothèse se déboite pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque d'inégalité de longueur de membres pouvant parfois nécessiter une reprise chirurgicale Risque d'infection tardive de la prothèse lié à un germe dans le sang qui va se fixer sur la prothèse qui s'infecte car incapable de se défendre contre une prolifération bactérienne Risque de fracture de l’alumine (1 cas sur 30000) pouvant nécessiter une reprise chirurgicale MESSAGES A RETENIR POUR LES PORTEURS DE PTH CERTAINS MOUVEMENTS VOUS SERONT INTERDITS A VIE. TOUTE VOTRE VIE DES QUE VOUS AVEZ UNE INFECTION (urinaire, dentaire, pulmonaire, ORL ou autres) CONSULTER RAPIDEMENT VOTRE MEDECIN TRAITANT POUR UN EVENTUEL TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE EN SIGNALANT QUE VOUS ETES PORTEUR D'UNE PROTHESE TOTALE DE HANCHE. VOTRE PROTHESE VOUS APPARTIENT, RESPECTER LES CONSIGNES. VOTRE CHIRURGIEN SE TIENT A VOTRE DISPOSITION POUR ABORDER DES SUJETS PLUS SPECIFIQUES TELS QUE :SPORT ET PTH / ACTIVITE SEXUELLE ET PTH . Docteur Erwan Simon Chirurgien orthopédiste et traumatologue Membre associé de la SOFCOT (Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique) Membre associé de la SFA (Société Française d’Arthroscopie) Clinique de La Baie de Morlaix 02.98.61.48.18