Père Philippe Roche,

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Ce qu’il faut faire remarquer et passer aux enfants
UNE RECRÉATION, SYMBOLISÉE PAR LES EAUX DE LA NAISSANCE ET LA
VOIX DU PÈRE : ACCOUCHEMENT, NAISSANCE D’UN PERSONNE UNIQUE
Rappel : Le fil rouge de cette année est le thème : « Tous invités au Royaume ».
Ier dimanche : Les sacrements sont des signes efficaces et sensibles de l’action de
Dieu dans nos vies : Dieu agit de l’intérieur, comme une nourriture ou un médicament.
IIe dimanche : la prière est révélation de la présence quotidienne de Dieu dans nos
vies, qui nous parle, nous écoute, nous guide de l’extérieur comme un enseignement.
IIIe dimanche : l’avènement du Royaume est déjà commencé et nous n’avons donc
rien à craindre de la fin du monde ou de la mort
IVe dimanche : la venue de Jésus accomplit les promesses de l’Ancien Testament
N’HÉSITEZ PAS À RELIRE LA FEUILLE DE DÉCEMBRE SUR JEAN BAPTISTE
Le baptême du Christ nous amène au cœur de la foi en la personne de Jésus Christ,
vrai Dieu et vrai homme. C’est peut-être la raison de la concordance exceptionnelle
des Evangiles dans leurs détails : voix, eaux du Jourdain, colombe (si la colombe n’est
pas vraiment apparue, c’est une hallucination collective qui a eu la vie dure ! ) … et la sandale
que Jean Baptiste est indigne de dénouer1. Comme les Evangiles ont été écrits entre dix
et quarante ans après la mort de Jésus Christ, trois ans après son baptême public, si
tout cela avait été un canular il aurait été difficile de le défendre …
LES EAUX représentent le mal chez les Juifs, terrifiés par la puissance de la tempête et les
mugissements des flots déchaînés, la puissance du mal qui risque d’engloutir l’humanité. Ils
pensent que le mal habite au fond des océans et peut y entraîner les hommes (le mal est
aussi dangereux pour les hommes que la noyade). A cette puissance absolument
incontrôlable du mal, s’oppose la toute puissance de Dieu qui, seule, peut en venir à bout.
Jean-Baptiste dit : « celui qui vient derrière moi est plus puissant que moi ». Car il n’a
pas le pouvoir de terrasser le dragon : il n’est qu’un homme.
Le peuple hébreu, sous la conduite de Moïse, préfiguration du Christ, a lui aussi fendu
les eaux pour les traverser (et sortir de l’esclavage : pour nous c’est l’esclavage du
péché et de la peur de la mort) : la libération est collective, de même que le baptême du
Christ est la libération de toute l’humanité. Le Christ opère la libération, la recréation
de toute l’humanité. Le bain d’eau qu’Il reçoit est censé être un bain de conversion, de
pénitence. Mais Il n’a pas commis de péché : Il manifeste donc la purification de la
nature humaine.
LA VOIX CREATRICE DE DIEU retentit à nouveau sur la terre : une certaine
familiarité entre Dieu et les hommes est rétablie grâce à l’union, en la personne du
Christ, de la nature humaine et de la nature divine. Le Ciel, dont l’accès avait été fermé par
la faute d’Adam, s’ouvre à nouveau.
1
dénouer la courroie des sandales pour baigner les pieds des gens était la tâche des esclaves. Or
Jean Baptiste était salué comme un maître en Israël : que lui-même ait dit qu’il ne se sentait pas digne de
faire le travail d’un esclave, cela n’a pu que frapper tous les témoins de la scène.
LA COLOMBE descend sur la nature humaine recréée (comme après le déluge, le monde
ayant été purifié du mal, la colombe apporte un rameau d’olivier, signe de paix rétablie2).
Elle est le symbole de la puissance maternelle de Dieu qui couve ses petits.
L’Eglise engendre le corps du Christ après que la Vierge a engendré le Christ, tête de
l’Eglise. Saint Augustin voit donc ici la manifestation de la naissance de l’Eglise. Le
Christ est la tête d’un corps que l’Eglise ne cesse d’enfanter par les sacrements, faisant
ainsi entrer l’humanité dans l’éternité de Dieu3.
LE FEU purifie. Ce n’est pas très réjouissant de penser qu’il faut passer par le feu pour
être purifié. Mais, en purifiant les métaux au creuset d’un feu puissant, nous pouvons
ensuite en tirer la matière première pour faire des bijoux. Et bien nous aussi nous
devons être purifiés pour pouvoir à nouveau servir à la gloire de Dieu. Le baptême
change de signification. Jean n’avait pas assez de puissance pour refondre la matière
première que nous sommes dans les mains de Dieu. L’humanité pouvait juste en recevant
un baptême comme celui-là, vivre un rite de purification, manifester son regret de ses
péchés, son désir de conversion. Désormais Dieu nous adopte dans son Fils, nous recrée,
nous refaçonne. Il ne se contente pas de nous indiquer ce que nous devons faire, il vient
nous donner la capacité de le faire.
Or la volonté divine c’est que nous réussissions notre existence. Toute la nature humaine
qui va pouvoir recevoir l’Esprit Saint pour connaître et accomplir la volonté de Dieu,
c’est-à-dire le glorifier en étant digne de son titre d’enfant de Dieu.
Que tirer de tous ces SYMBOLES ? UN SYMBOLE, CE N’EST PAS SEULEMENT UN
SIGNE QUI EXPLIQUE QUELQUE CHOSE : IL SE PASSE REELLEMENT QUELQUE
CHOSE DANS NOTRE VIE : NOUS RECEVONS L’ESPRIT DE DIEU.
1 - Apprendre à contempler le mystère de Dieu (dans les autres récits du
baptême, le Christ est en train de prier, comme les Apôtres à la Pentecôte : Dieu ne
vient que si nous le Lui demandons, nous y préparons).
2 - Nous devons être envahi par une joie et une admiration extraordinaires en
voyant la cohérence de tous ces symboles. La Révélation biblique est extrêmement
cohérente. La Bible a été écrite sur quinze siècles et d’un bout à l’autre les symboles se
renvoient les uns aux autres, s’entrecroisent, s’éclairent mutuellement.
3 - Regardons l’humilité du Christ qui accepte de descendre s’incarner, qui
ensuite accepte de descendre dans les eaux du Jourdain par amour pour nous
2
le midrash juif (le commentaire de la Bible) explique que c’est dans le jardin d’Eden que la Colombe
est allée chercher le rameau
3
l’Esprit Saint est descendu sur sa nature humaine, son aspect corporel, sa réalité corporelle, mais
pas sur sa nature divine. Dans Sa nature divine, le Christ possède, évidemment l’Esprit Saint depuis
toujours.
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