Comment l’économie s’est-elle développée en Nouvelle-France? L’économie de la Nouvelle-France avant 1663 : Les colonisateurs et religieux veulent diversifier l’économie de la colonie pour en faire une colonie de peuplement. Mais, avant l’intervention de Jean Talon l’économie demeure essentiellement basée sur le commerce des fourrures. L’agriculture : Sous le Régime français l’agriculture : -l’activité qui occupe le plus de gens -une activité de subsistance -repose sur la culture du blé comme base de l’alimentation -les espaces cultivés augmentent avec la population Les tentatives de diversification économique après 1663 : Jean Talon veut peupler la colonie et veut son autonomie économique, ce qui veut dire qu’elle puisse produire tout ce dont elle a besoin. Pour y parvenir il : -fait venir des animaux d’élevage de France (vaches, chevaux, moutons) -introduit de nouvelles cultures (céréales, légumes, chanvre) -encourage la création de petites manufactures (laine, cuir, cordages et voiles) -met sur pied la 1ère brasserie à Québec -fonde un chantier de construction navale -favorise l’établissement d’artisans qui ouvrent des ateliers et des boutiques Les bateaux servent à exporter les surplus vers d’autres colonies françaises mais les surplus sont difficiles à écouler en raison des coûts de transport. Au XVIII e siècle le commerce extérieur prend forme avec les autres colonies. Les surplus agricoles comme le poisson et de la farine sont exportés à l’Ile Royale et dans les Antilles. Ces exportations stimulent la construction de moulins à farine. Plus tard les scieries alimentent en planches les chantiers maritimes français et on fonde les Forges du Saint-Maurice qui permettent d’exploiter le fer de la région de Trois-Rivières. La monnaie : On utilise la livre française mais quand le numéraire (argent comptant) manque, on utilise les peaux ou le blé comme monnaie d’échange. On utilise aussi la monnaie de carte que l’on peut échanger quand les navires arrivent de France avec du numéraire. Les certificats, ordonnances ou lettres de change qui sont des ordres ou des promesses de paiement sont aussi utilisés. Au moment de la Conquête, en 1760, les Canadiens auront de la difficulté à se faire rembourser leur monnaie de papier par la France. Plusieurs n’obtiendront que le ¼ de sa valeur. Les obstacles à la diversification : Il existe plusieurs obstacles pour les nouvelles industries en Nouvelle-France : -le peu de main-d’œuvre spécialisée -les coûts de production plus élevés qu’en France -le manque de capitaux -la faiblesse du marché local -le manque d’encouragements à la diversification de la part de la métropole -il faut importer plusieurs pièces de France et faire venir des charpentiers de navire et leur offrir de meilleurs salaires Les infrastructures de transport : Les cours d’eau sont les principales voies de communication en NouvelleFrance. Comme elles ne sont pas navigables en tout temps ou sur toute leur longueur, on construit des routes. Le responsable des travaux publics est le grand voyer. Il est nommé par l’intendant. En 1737 la première route menant de Montréal à Québec par la rive nord du fleuve est praticable. C’est le Chemin du Roy. À l’époque, il faut 4 jours pour faire le trajet à cheval. Dans les seigneuries, on trace des chemins pour relier les maisons entre elles et avec le village. Quelques routes relient aussi les régions au Chemin du Roy. Ce sont les habitants des seigneuries qui entretiennent le réseau routier via les corvées auxquelles les censitaires doivent participer. Pour rendre les chemins praticables : -quand il neige les gens font piétiner le chemin par leurs animaux -les citadins pavent eux-mêmes les rues -on règlemente la vitesse (il est interdit de faire trotter les chevaux au grand galop) Bref, sous le Régime français la Nouvelle-France n’arrive pas à développer une économie variée mais elle fournit la métropole en ressources naturelles. Il faudra attendre la Conquête de 1760 et les Britanniques pour que survienne une véritable révolution économique sur notre territoire.