Effet sur les revenus des ménages

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Réseau de Politiques Economiques et Pauvreté (PEP)
Stratégie sectorielle et Pauvreté: cas du Togo
PR-MPIA 10676
RAPPORT FINAL
Par
Akoété Ega AGBODJI
Economiste, Enseignant-Chercheur, Chef d’équipe
FASEG / Université de Lomé (TOGO)
E-mail : [email protected]
Koffi YOVO
Agroéconomiste, Enseignant-Chercheur
ESA / Université de Lomé (TOGO)
E-mail : [email protected]
Kodjo ABALO
Enseignant-Chercheur
IUT-Gestion / Université de Lomé (Togo)
E-mail : [email protected]
Komlan Dodzi AGBODJI
Ingénieur Statisticien Economiste
Commission UEMOA
E-mail: [email protected]
Ablamba Ahoéfavi JOHNSON
Assistante de recherche
E-mail: [email protected]
Juin 2009
1
Résumé
Un modèle d’équilibre général calculable calibré sur la MCS de 2000 a été élaboré dans le but
d’analyser les effets potentiels de deux stratégies retenues dans le cadre du DSRP sur la distribution
du revenu au Togo. L’analyse de la MCS a permis de mettre en relief l’importance de l’agriculture
vivrière dans la création et la distribution du revenu au Togo. Avec une contribution de 20 pourcent
à la valeur ajoutée, cette branche consacre 67 pourcent de sa valeur ajoutée à la rémunération du
travail informel. Considérant que la pauvreté reste essentiellement rurale avec une incidence de 74,3
pourcent contre 36,8 pourcent en milieu urbain, il est donc justifiable que le Gouvernement fasse de
l’amélioration de la productivité, la création et la distribution de la richesse dans ce milieu, une
priorité nationale. Les effets de l’augmentation de 10 pourcent du capital de l’agriculture vivrière et
de rente se résument comme suit : (i) un accroissement de la valeur ajoutée et de la production, et
une baisse des prix agricoles ; (ii) une hausse de la compétitivité-prix de l’économie ; (iii) une
augmentation de la consommation finale et des exportations nettes, entraînant une expansion du
PIB ; (iv) une augmentation de la rémunération réelle du travail informel, fortement utilisé dans le
secteur agricole, et une réduction de celle du travail formel ; et (v) une amélioration du revenu réel et
du bien-être des ménages. Ainsi, cette analyse confirme que l’accroissement des investissements
agricoles, en particulier dans l’agriculture vivrière, pourrait contribuer à l’amélioration de la
distribution du revenu et du bien-être en milieu rural. Par ailleurs, l’augmentation de 10 pourcent du
prix d’exportation des produits de l’agriculture de rente, du textile et des corps gras simulé dans cette
étude laisse apparaître des effets macroéconomique et sectoriel relativement non négligeables et
également une amélioration du bien-être.
Mots clés : Pauvreté, Stratégies gouvernementales, MEGC
JEL classification : I32, I38, C68
2
Introduction
Le Togo, pays à façade maritime, d’une superficie de 56.600 km² en forme de corridor entre la
République du Bénin à l’Est et la République du Ghana à l’Ouest, s’étire sur une longueur de près de
700 km entre l’Océan Atlantique au Sud et le Burkina Faso au Nord. Sa population est estimée à 5
500 000 habitants en 2005. Avec un PIB par habitant d’environ 310 dollars EU en 2004, le Togo
fait partie des pays les moins avancés. Au Togo, le taux de croissance du PIB réel est de 4,1 pourcent
(2000-2004). Parmi les trois secteurs d'activité qui sont à l'origine de la création du PIB, deux secteurs
sont dominants ; ce sont le secteur primaire et le secteur tertiaire qui fournissent près de 80 pourcent
du PIB. L’ensemble du secteur primaire contribue pour plus de 40 pourcent environ au produit
intérieur brut. Le secteur primaire est dominé par les productions vivrières à concurrence de plus de
60 pourcent du PIB agricole. La production de produits de rente contribue à hauteur de plus de 12
pourcent avec la production de coton, de café et de cacao. La structure de la production agricole
togolaise
est caractérisée par une forte atomicité (exploitations de petites tailles par de petits
producteurs), une faible productivité et des méthodes de production archaïques. Le secteur
secondaire, avec contribution au PIB s’établissant en moyenne à 21,7 pourcent est dominé par les
industries extractives (phosphates et clinker) et les industries agro-alimentaires. En dehors des
secteurs énergétiques et des bâtiments et travaux publics, les autres branches importantes d’activités
sont les textiles, la production de ciments et de produits chimiques, et la transformation du bois. Le
Togo dispose de potentialités en ressources minières variées (fer, chromite, manganèse, phosphate,
calcaire, etc.) dont seuls les phosphates et le calcaire sont actuellement exploités. Quant au secteur
tertiaire, il est à l’origine d’une part importante du PIB (environ 44 pourcent) en raison notamment
de l’importance traditionnelle des opérations de transit à travers le port de Lomé d’où part un réseau
routier important vers des pays enclavés situés au nord du Togo.
Malgré la mise en œuvre de différentes politiques et réformes économiques, notamment les plans
quinquennaux à compter de 1966 et les programmes d’ajustement structurel au début des années 80,
l’économie togolaise connaît depuis les vingt dernières années une situation extrêmement fragile avec
de très faibles performances économiques. Il en a résulté une aggravation de la pauvreté. Au Togo,
une première estimation du profil de la pauvreté monétaire a été réalisée par la Banque mondiale en
1998 à partir des données de l’Enquête Budget-Consommation de 1989 actualisées. Selon cette
étude, la pauvreté a touché environ 35,3 pourcent de la population en 1998 contre 32,3 pourcent en
3
1989 (PNUD, 2004). Le phénomène de pauvreté se fait surtout ressentir en milieu rural notamment
dans la partie septentrionale du pays, à savoir : les régions de la Kara et des Savanes où le
pourcentage des pauvres se situe respectivement à 57 pourcent et 69 pourcent. Dans une étude
récente, il a été révélé que l’incidence de la pauvreté a augmenté (Ministère de l’Economie, 2007). En
effet, les résultats de l’enquête ménage de 2006 indiquent que la proportion de ménages pauvres est
de 47,3 pourcent dont 12,9 pourcent d’extrêmement pauvres. La pauvreté est restée essentiellement
rurale avec une incidence de 60,8 pourcent contre 24,2 pourcent en milieu urbain. En outre,
l’incidence de pauvreté est particulièrement forte et variable dans les cinq régions. Les pauvres se
concentrent particulièrement dans les régions des Savanes (81,2 pourcent de ménages pauvres),
région Centrale (65,1 pourcent), région de la Kara (62,7 pourcent), région Maritime (53,9 pourcent)
et région des Plateaux (43,2 pourcent). Selon les branches d’activité des chefs de ménage, l'incidence
de pauvreté est la plus forte dans les ménages dont le chef travaille principalement dans l'Agriculture,
l'Elevage ou la Pêche (79,1 pourcent) soit 68,9 pourcent des pauvres.
L’analyse du marché du travail met en évidence l’existence de déséquilibre sur le marché du travail.
Un aspect important de ce dernier est caractérisé par le déclin de la capacité d’absorption de l’emploi
dû à la décélération de la croissance économique conjugué avec la hausse du taux de croissance
annuel de la population active. Dans l’ensemble, le taux de chômage est de l’ordre de 6,8 pourcent
mais avec une percée au niveau des jeunes de 15 à 24 ans où il est très élevé avec un chiffre de 10,6
pourcent. Le taux de chômage en général ou celui des jeunes est nettement plus fort en milieu urbain
où il se chiffre à 14,3 pourcent et celui des jeunes à 21,4 pourcent. En milieu rural, le taux de
chômage n’est que de 2,9 pourcent et celui des jeunes n’est que 5,4 pourcent.
Sur la base des éléments de diagnostic ci-dessus et de l’évolution récente de l’économie, il apparaît
clairement que la situation de la pauvreté est très préoccupante au Togo. C'est dans ce contexte que
le Gouvernement a décidé de repenser sa stratégie de développement en la focalisant sur une
approche globale de réduction de la pauvreté. Bien que cette approche tire son origine de
l'expérience passée en matière de développement, elle s'inscrit également dans un contexte
international marqué par une prise de conscience accrue relative à la progression inquiétante de la
pauvreté et à une coalition mondiale pour l'enrayer. C’est ainsi qu’en 2004, le Gouvernement a
adopté son Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté1 (DISRP) (Ministère de
1
Le DSRP étant en cours d’élaboration suite à la réalisation de l’Enquête Ménages en 2006.
4
l’économie, 2004). Les orientations stratégiques contenues dans le DISRP visent à arrêter l'expansion
du phénomène de pauvreté et à améliorer l'accès équitable des populations aux services sociaux de
base2. Les grandes orientations reposent sur les 4 axes suivants : (i) accélération de la croissance
économique dans une optique de réduction de la pauvreté ; (ii) développement des secteurs sociaux,
des ressources humaines et de l’emploi ; (iii) gestion durable des ressources naturelles et de
l’environnement ; (iv) promotion de la bonne gouvernance.
En effet, les nombreuses politiques de développement économique et social mises en œuvre dans le
cadre de la lutte contre la pauvreté ont montré leurs limites étant donné la complexité du phénomène de
pauvreté à savoir qu’elle n’est seulement pas d’ordre monétaire mais aussi multidimensionnelle3. Les
causes de la pauvreté étant multiformes et diverses, il est reconnu aujourd’hui que pour lutter
efficacement contre la pauvreté, il y a lieu de prendre en compte plusieurs dimensions économiques et
sociales qui interagissent dans un ensemble global. D’où la nécessité de mieux décrire et analyser les
interrelations qui se développent à l’intérieur d’un ensemble global et qui peuvent accroître ou limiter les
effets sur la pauvreté de toute mesure de politiques économiques de l’Etat. Dans le contexte actuel de la
mise en place des stratégies visant à réduire la pauvreté, il apparaît impérieux d’ores et déjà de simuler les
effets de politiques économiques envisageables compte tenu des engagements de l’Etat (cas du DISRP)
et de l’évolution favorable des cours des matières premières agricoles. Plus particulièrement, quelles sont
les incidences potentielles des nouvelles mesures de politiques économiques en faveur de l’agriculture
sur le revenu des ménages ? Quels sont les effets potentiels d’une hausse des cours des produits de rente
sur la distribution de revenus des ménages au Togo ?
Bien que très peu de travaux ont permis d’apprécier le phénomène de pauvreté au Togo en recourant
aux approches monétaire (Banque mondiale, 1996 et PNUD, 2000) et non monétaire (Lawson-Body et
al, 2007), il n’existe pas de travaux destinés à apprécier, en utilisant une approche d’équilibre général, les
effets de politiques économiques sur la pauvreté des ménages ou sur la redistribution des revenus des
ménages. L’intérêt de la présente étude est de simuler différentes politiques économiques de l’Etat
togolais en vue de mesurer leurs effets potentiels sur la pauvreté en général et sur la redistribution de
revenus des ménages en particulier.
Les objectifs chiffrés seront précisés au moment de l’élaboration du DSRP final.
L’une des dernières mesures économiques a été l’implantation de la zone franche industrielle d’exportation. Si cette
mesure a permis la création d’emplois, en procédant à une analyse en équilibre général, il a été trouvé que son impact
sur la valeur ajoutée, l’emploi et sur le revenu des ménages est resté très insignifiant. Ce qui n’est pas de nature à
entraîner une réduction significative de la pauvreté.
2
3
5
L’objectif général de cette étude est de mesurer les effets potentiels des mesures de politique
économique sectorielle prises par l’Etat dans le cadre du DSRP sur le revenu des ménages pauvres au
Togo. Il s’agit spécifiquement de :
-
construire une MCS détaillée du Togo ;
-
d’identifier les mesures de politiques sectorielles visées par l’Etat dans le cadre du DSRP pour
réduire la pauvreté au Togo ;
-
évaluer les effets de ces politiques sur la distribution du revenu des ménages.
1. L’économie togolaise : performances et perspectives
L’économie togolaise dépend traditionnellement du secteur primaire et des services. La production
agricole est principalement tributaire des aléas climatiques, et est dominée par des exploitations de
petite taille. Le Togo a une économie libérale dont les exportations basées principalement sur les
phosphates, le ciment, le café, le cacao et le coton. Durant les deux dernières décennies, les cultures
de rente (coton, café, cacao), les industries extractives (notamment les phosphates jusqu’en 1996) et
les productions vivrières ont été les moteurs les plus dynamiques de la croissance économique.
L’agriculture togolaise apparaît essentiellement comme une agriculture de subsistance peu
productive ; le niveau de la production vivrière a peu évolué et les produits de rente ont fait face aux
aléas des marchés mondiaux. Le coton est une culture cultivée dans toutes les régions du Togo en
rotation avec les cultures vivrières. Deux facteurs surtout rendent le volume de la production
variable: la pluviométrie et les conditions phytosanitaires. Les recettes tirées de l’exportation du
coton fibre sont tributaires des fluctuations des cours mondiaux (exprimés en dollars EU), ainsi que
de l'évolution de l'euro face au dollar EU, le franc CFA étant rattaché à l'euro. Les cours mondiaux
en dollar restent bien en dessous du niveau record de 115 centimes de dollar EU la livre atteint en
mai 1995: le cours est tombé à 28,95 centimes de dollar EU la livre en octobre 2001, avant de
remonter à 85 centimes de dollar EU la livre en 2003 puis retomber en 2004, avec une tendance à la
hausse de l’ordre de 5 à 10 pourcent depuis 2005. Quant aux café et cacao, ils sont cultivés
principalement à l'ouest de la région des Plateaux et, dans une moindre mesure, au Sud-ouest de la
région centrale. La réforme de la filière, intervenue en juin 1996, a mis l'accent sur la libéralisation des
prix du café et du cacao, et de leur commercialisation (y compris exportation), qui étaient auparavant
6
sous le contrôle d'un office public de commercialisation des produits agricoles.
Les objectifs
principaux de la libéralisation étaient d'améliorer les incitations aux producteurs ainsi que leurs
revenus. La gestion des filières café et cacao est actuellement assurée par un Comité de coordination
composé des représentants de tous les opérateurs qui interviennent dans ces filières: État,
producteurs, exportateurs et banques. Le comité détermine, toutes les deux semaines, un prix au
producteur (prix indicatif) sur la base de l'évolution du prix international et de certains frais; le prix
indicatif équivaut à 70 pourcent du prix f.a.b. On assiste depuis 2005 à une remontée des cours du
cacao (près de 22 pourcent par rapport au niveau de 2004).
2. La stratégie de réduction de la pauvreté au Togo : Synthèse
Sur la base des éléments de diagnostic ci-dessus et de l’évolution récente de l’économie, il apparaît
clairement que la situation de la pauvreté est très préoccupante au Togo et nécessite que des actions
urgentes et vigoureuses soient entreprises dans un cadre stratégique cohérent. La présente stratégie a
donc pour objet de prendre des mesures en vue d’arrêter la progression du phénomène. Elle sera
actualisée au fur et à mesure et en fonction du résultat des enquêtes qui vont être organisées en vue
de permettre une connaissance plus précise du phénomène de la pauvreté.
A l’instar de la stratégie intérimaire, la stratégie complète de réduction de la pauvreté que le
Gouvernement compte mettre en œuvre avec la participation de tous les acteurs du développement
et des populations bénéficiaires, a pour objectif ultime l’amélioration effective et durable des
conditions de vie des populations en s’attaquant aux principales causes de la pauvreté.
Pour réaliser cette ambition, le Gouvernement entend centrer son action sur quatre piliers
stratégiques : (i) le renforcement de la gouvernance; (ii) la consolidation des bases d’une croissance
forte et durable ; (iii) le développement du capital humain; et (iv) la réduction des déséquilibres
régionaux et la promotion du développement à la base. Au niveau de ces différents piliers, il entend
intégrer de manière transversale, les préoccupations liées à l’environnement, au VIH/Sida, au genre
et aux droits humains en vue de faire de la stratégie complète, le cadre intégré de toutes les actions du
développement national.
7
En ce qui concerne le deuxième pilier, le Gouvernement exprime sa volonté d’aller, au cours des
trois prochaines années, au-delà de la relance économique en créant de nouvelles bases pour une
croissance progressivement forte, durable et soutenue. Pour y parvenir, neuf domaines prioritaires
sont prévus pour canaliser les interventions en vue de la promotion de la croissance. Il s’agit : (i) du
renforcement des réformes structurelles ; (ii) de l’amélioration du climat des affaires ; (iii) de la
promotion des sources de la croissance ; (iv) du développement des infrastructures de soutien à la
croissance ; (v) du renforcement de l'intégration régionale ; (vi) de la gestion efficace des ressources
naturelles, de l'environnement et du cadre de vie ; (vii) de la redistribution des fruits de la croissance ;
(viii) de la création d’emplois ; et (ix) de la promotion de la recherche.
Plus particulièrement, pour la promotion des sources de la croissance, le Gouvernement entend
accroître les investissements visant à dynamiser l’activité économique dans les secteurs primaire,
secondaire et tertiaire. Ces investissements doivent viser à accroître la productivité dans ces secteurs
et renforcer leur compétitivité. Ils doivent également aider à diversifier l’économie de manière à
réduire sa vulnérabilité face aux chocs exogènes. Pour le Gouvernement, tous les secteurs
bénéficieront de ces investissements ; mais en particulier, les secteurs, branches d’activités ou filières
plus porteurs de croissance du fait de leur potentiel et de leur effet d’entrainement sur le reste de
l’économie. Le Gouvernement, convaincu que l’accélération de la croissance passe d’abord par la
relance des secteurs traditionnels qui, dans le passé, avaient contribué de façon sensible à la
croissance et au développement du pays, entend mobiliser les atouts dont dispose l’économie
togolaise pour jeter les bases d’une croissance plus forte devant lui permettre de réduire la pauvreté
de façon significative. A cet effet, le Gouvernement se fixe les objectifs stratégiques suivants : i)
accroître la productivité agricole ; ii) accroître la productivité industrielle ; et iii) améliorer la
compétitivité du secteur tertiaire.
3. L’approche méthodologique
Il est admis dans la littérature que parmi les outils d’analyse des effets des différentes politiques
économiques, le Modèle d’Équilibre Général Calculable (MEGC) est devenu célèbre en raison de sa
capacité à effectuer des simulations qui captent les interrelations des différents secteurs de
l’économie. C’est ainsi qu’il a été un outil utilisé dans de nombreux travaux pour analyser les effets de
différentes politiques économiques sur la distribution de revenu et la pauvreté.
8
Les premiers MEGC trouvent leur origine dans les travaux fondateurs de Johansen (1960),
Harberger (1962) et Scarf (1973). Ces modèles, appliqués pour l’essentiel aux pays développés, sont
issus de la théorie néo-classique de l’équilibre général et sont qualifiés en cela de MEGC walrasiens. Ils
admettent les hypothèses de plein emploi des facteurs de production et, par conséquent, s’intéressent
en priorité aux effets redistributifs de chocs exogènes sur l’allocation optimale des ressources et le
bien être des ménages. Le premier MEGC appliqué à un pays en développement (PED) fut celui
construit par Adelman et Robinson (1978) pour la Corée du Sud. Ce modèle se différencie des
MEGC appliqués aux pays développés. En effet, les hypothèses néo-classiques utilisées jusque là
s’accommodent mal des imperfections dans le fonctionnement des marchés et du sous emploi
observés dans les PED. Comme le souligne Sand-Zantman (1995), il s’agissait donc d’intégrer au
modèle des caractéristiques dites structurelles afin d’établir un lien entre variables nominales et réelles
dans des économies non néoclassiques. Ainsi, ce nouveau type de modèles sera qualifié de
structuraliste néo-classique dans le sens où il accepte le modèle néo-classique d’allocation des ressources
fondé sur l’individualisme méthodologique tout en admettant l’existence de rigidités.
Selon une revue de la littérature de Boccanfuso et al (2003), il existe de nombreux travaux qui ont
utilisé le MEGC pour analyser les questions relatives à la distribution de revenu et la pauvreté. Ces
travaux peuvent être regroupés compte tenu de l’approche suivie. Trois approches sont à ce jour
identifiées. Avec la première approche dite approche de ménage représentatif, on considère que les
ménages sont homogènes et il est possible d’examiner comment les différents types de ménages sont
affectés par un choc donné (Adelman et Robinson, 1979 ; Devis, de Melo et Robinson, 1982 ;
Gunning, 1983). Ce qui suppose que la variance intra-groupe de revenu des ménages est nulle. Cette
hypothèse est une des limites de cette approche puisqu’il y a l’évidence que les ménages à l’intérieur
d’une catégorie donnée peuvent être affectés très différemment étant donné leur dotation factorielle,
leurs caractéristiques démographiques et leurs modèles de consommation. D’où la seconde approche
qui consiste à construire ou supposer une fonction de distribution pour chaque groupe, dont la
moyenne et la variance sont estimées à partir d’une enquête de revenu et de dépenses des ménages
(Thorbecke, 1991 ; de Janvry, Sadoulet et Fargeix 1991 ; Bourguignon, de Melo et Suwa, 1991 ;
Morrisson, 1991 ; Decaluwé et al., 1999). Cependant, dans la mesure où la dispersion des revenus
intra groupe est supposée être fixée à la suite des chocs, il est impossible d’évaluer le changement des
inégalités intra groupe. Par conséquent, les mesures de pauvreté qui sont sensibles à la distribution de
9
bien-être parmi les pauvres seront biaisées, si la répartition des revenus parmi les pauvres se modifie
fortement. Afin de dépasser cette limite, on a recours aux microsimulations en remplaçant le ménage
représentatif par les ménages issus directement des enquêtes (Cockburn, 2001 ; Cogneau and
Robilliard, 2001 ; Bourguignon, Robillard et Robinson, 2002).
Le MEGC apparaît comme un outil pertinent lorsque : (i) il existe une interaction entre les secteurs
d’activités ; (ii) des effets rétroactifs sont observés ; (iii) les chocs sont transmis à travers le
fonctionnement des marchés et des prix ; (iv) un rôle important des transferts particulièrement ceux
des ménages est observé ; (v) une distribution de revenu a lieu.
La méthodologie retenue dans le cadre de la présente étude repose sur la modélisation en équilibre
général calculable. Cette modélisation a nécessité la construction d’une matrice de comptabilité
sociale (MCS) spécifique qui répond à l’intérêt de notre sujet. C’est pourquoi dans un premier temps,
nous présentons la méthodologie de construction de la MCS et dans un second temps, nous
développons les caractéristiques du modèle.
a. La Matrice de Comptabilité Sociale
La matrice de comptabilité sociale est constituée à partir d'un ensemble d'informations provenant
d'une part de la comptabilité nationale (plus précisément du Tableau Entrée sortie) et d'autre part
d'enquêtes sur les revenus et dépenses des ménages. Elle retrace l'ensemble des flux réalisés dans un
système économique au cours d'une période. A chaque catégorie de bien ou service, de facteur de
production, d'agent économique ou secteur institutionnel, correspondent une entrée en ligne et une
entrée en colonne. Les lignes répertorient l'origine des ressources de chaque agent, et les colonnes
l'utilisation ou l'emploi des ressources. La MCS est une matrice carrée dont les comptes diffèrent
selon ce que le modélisateur veut mettre en évidence. Comment construire notre MCS4 ?
Deux catégories de ménages sont visées, à savoir : les ménages urbains et les ménages ruraux. Les
clés de répartition des transferts, des impôts et des dividendes des autres institutions ont été tirées en
s’appuyant sur les données de l’Enquête sur le bien-être (QUIBB) de 2006. Le revenu du facteur
travail a été approximé par les rémunérations salariales tandis que le revenu du facteur capital l’a été
par le revenu de la propriété. Nous rappelons que pour ajuster le revenu mixte des ménages, nous
4
Voir annexe 2c pour sa structure générale
10
avons recouru également aux données de l’Enquête sur le bien-être (QUIBB) de 2006. En nous
référant à Fofana (2006), une imputation du revenu mixte au travail autonome et au capital par
branche d’activité a été effectuée. A cet effet, des informations relatives à la décomposition des
travailleurs selon la qualification et la branche d’activité ont été collectées en vue de déterminer par
branche d’activité un prix implicite pour le facteur travail informel particulièrement. Dans notre cas
précisément, un salaire implicite moyen dans chaque branche a été calculé en divisant la
rémunération salariale totale des travailleurs formels de la branche par le nombre total de ces
derniers. En multipliant le nombre de travailleurs informels par ce salaire implicite moyen on prend
mieux en compte la rémunération du travail autonome.
Quant aux dépenses courantes des ménages, elles sont composées de leurs consommations privées,
impôts directs et transferts versés. La consommation des différents groupes de ménages a été
calculée à partir des données de l’Enquête QUIBB en recourant à la répartition des dépenses des
deux groupes de ménages selon le type de produit.
Dans le TRE de 2000, la production est divisée en 40 branches d’activités. Pour la construction de
notre MCS, le secteur tertiaire est agrégé. Le secteur primaire est décomposé en cinq sous-secteurs.
Le secteur secondaire comporte 18 sous-branches. Le secteur des services regroupe les services
marchands (14 sous-branches) et les services non marchands.
La matrice des activités de production sera évaluée au coût des facteurs tandis que celle des comptes
de produits qui constituent les productions est exprimée au prix du marché une fois qu’on ajoute aux
premières composantes les impôts nets de subventions. Toutes ces données sont tirées du TRE.
Les paiements des facteurs sont constitués des salaires et de l’excédent brut d’exploitation. Dans le
TRE (2000) ces données sont disponibles pour chaque branche. Ici également les données de
l’Enquête QUIBB ont servi à déterminer les revenus du facteur capital affecté à chaque groupe de
ménages. Les revenus de la propriété sont utilisés comme proxy pour évaluer la part de la
rémunération du capital destinée à chaque groupe de ménage.
11
Les ménages reçoivent des transferts sous diverses formes, notamment les prestations sociales
versées par les entreprises, l’Etat, les transferts inter-ménages et les transferts reçus des nonrésidents. Les données agrégées (par institution) sur les prestations sociales versées sont disponibles
dans le tableau des comptes économiques intégrés (TCEI) de 2000. Il en est de même des transferts
courants reçus et versés par les institutions dont le reste du monde. Les ratios tirés de l’Enquête
QUIBB ont permis de ventiler ces agrégats par groupe de ménages.
Les recettes de l’Etat sont constituées des impôts directs et indirects ainsi que des transferts reçus du
reste du monde. S’agissant des dépenses de l’Etat, on y inclut la consommation finale et les transferts
versés aux autres institutions. Les impôts indirects (taxes sur les produits et les échanges extérieurs)
sont disponibles par branche d’activités dans le TRE. Les impôts sur les revenus et le patrimoine
sont contenus dans le TCEI.
Les comptes de capital des différents secteurs comportent la formation brute de capital fixe net de la
variation des stocks. Les données sur ce compte sont tirées du TRE.
Ce compte inclut dans la MCS prend en compte la nature ouverte de l’économie togolaise étant
donné l’existence des échanges entre le Togo et le reste du monde. A cet effet, les produits des
branches des secteurs de production peuvent être l’objet d’exportation. De même, le marché
domestique regorge de produits importés. Il existe une répartition des importations et des
exportations selon les branches d’activités dans le TRE.
Il est un compte résiduel pour assurer l’équilibre des comptes pour tous les produits concernés. A cet
effet, la cohérence interne du système est assurée si la somme des investissements est égale à la
somme des épargnes des institutions.
b. Le modèle d’équilibre général calculable
Une fois construite la MCS, cette dernière va constituer une situation de référence pour notre
simulation basée sur le modèle d’équilibre général calculable (MEGC). Ce MEGC a été utilisé pour
simuler les effets des différentes politiques sectorielles sur la distribution de revenus des ménages. Il
est un modèle statique, de petite économie réelle ouverte et avec gouvernement. Si sa structure
12
générale s’inspire du modèle standard EXTER de Decaluwé, Martens et Savard (2001), ce modèle a
été modifié en y intégrant le chômage. Il s’est agi aussi d’un redécoupage des comptes relatifs
particulièrement aux ménages travailleurs en distinguant les ménages salariés qualifiés des ménages
salariés non qualifiés. Ainsi, de 19 comptes que comporte le modèle standard, nous passons à 122
comptes décomposés comme suit :

4 comptes de facteurs de production (travail formel, travail informel, capital privé et capital
public) ;

7 comptes d’agents (ménages urbains et ménages ruraux, firmes, Gouvernement et Reste du
monde) ;

37 comptes de branches d’activité de production;

37 comptes de produits composés ;

36 comptes de produits exportés ;

1 compte accumulation.
L’exposition du modèle est faite ici en 6 blocs : la production ; les revenus et les épargnes ; la
demande ; les prix ; le commerce extérieur et les conditions d’équilibre.

La modélisation de l’économie togolaise
La production de service public est réalisée en combinant la main-d’oeuvre LDntr et les
consommations intermédiaires CI. La production marchande combine quatre facteurs de production
(le travail formel et le travail informel, le capital K et les consommations intermédiaires CI) pour
réaliser un output XS destiné aux ventes domestiques D et aux exportations EX. L’offre totale de
produit composite Q est une combinaison des biens domestiques D et des importations M. Elle est
utilisée pour les besoins de consommations intermédiaires (DIT) des firmes, la consommation finale
privée des ménages C, les dépenses publiques G et l’investissement INV. L’épargne des ménages
(SH), des firmes (SF), du gouvernement (SG) et du reste du monde (SR) constituent l’épargne totale
(ST). L’égalité entre l’investissement (INV) et l’épargne totale (ST) assure l’équilibre
macroéconomique ex post.
13
La production et les facteurs
Nous adoptons la procédure standard dans les MEGC consistant à retenir deux hypothèses pour
caractériser le processus de production. Il s’agit de : 1) l’hypothèse de substituabilité à la CES entre
les facteurs de production dans la détermination de la valeur ajoutée et 2) l’hypothèse de parfaite
complémentarité à la Leontief entre les intrants intermédiaires et la valeur ajoutée. Cette
juxtaposition de spécifications différentes dans le processus de production implique une fonction de
production emboîtée à différents niveaux. La résolution des programmes d’optimisation des
producteurs permet de déterminer les niveaux de la valeur ajoutée totale et les différents facteurs
utilisés. Les facteurs travail qualifié et travail non qualifié sont supposés mobile entre les secteurs
d’activité. Le facteur capital, par contre, est supposé immobile dans chaque secteur. Pour les secteurs
d’activité, la production est modélisée en deux étapes. Dans un premier temps, elle est représentée
par une fonction Leontief des consommations intermédiaires et de la valeur ajoutée. Ensuite, la
valeur ajoutée est une fonction à élasticité constante de substitution (CES) entre les facteurs travail
qualifié, travail non qualifié et le capital.
Les taxes, revenus et épargne
Les impôts sont constitués d’une part des taxes indirectes sur les importations et les ventes
intérieures de biens marchands, d’autre part, des taxes directes sur les revenus des ménages et ceux
des firmes. Les revenus des ménages sont constitués d’une part des rémunérations des facteurs
travail qualifié et non qualifié et celle du facteur capital provenant des secteurs d’activité et, d’autre
part, des transferts reçus du gouvernement, du reste du monde et des firmes sous forme de
dividendes. Les ménages payent des impôts directs et indirects, épargnent une proportion fixe de leur
revenu. Ils choisissent la composition de leur panier de consommation en maximisant une fonction
d’utilité de type Cobb-Douglas. Quant aux revenus des entreprises, ils sont composés uniquement de
la rémunération du capital provenant de leurs activités. Leur épargne est la différence entre leur
revenu brut d’une part, les impôts payés et la somme des dividendes versés aux ménages et à
l’extérieur, d’autre part. Les dépenses du gouvernement sont fixes en termes réels tandis que leurs
revenus varient en fonction de l’activité économique, des échanges et des variations de taux de taxe.
Les recettes de l’État proviennent des taxes à la production, des droits de douane, des impôts des
ménages et entreprises et des transferts du reste du monde. L’État dépense son budget sous
différentes formes d’achats de biens et services, de transferts aux ménages et de transferts au reste du
14
monde. L’épargne de l’État est la différence entre ses revenus d’une part et ses dépenses et transferts
versés aux ménages d’autre part. Le taux de change nominal est supposé fixe. Le recours à l’épargne
privée permet de financer le déficit.
La demande
Les biens produits par le secteur non marchand ne sont pas échangeables, par conséquent, l’offre
totale pour chaque secteur est égale à sa production brute. Par contre, les biens produits dans le
secteur marchand sont concurrencés par les biens importés. L’offre de biens composites de chacun
de ces secteurs consiste en une combinaison CES des importations et des biens produits à l’intérieur.
La demande agrégée de chacun des secteurs échangeables est composée des dépenses de
consommation finale des ménages, des dépenses de consommation intermédiaires et des dépenses
d’investissement.
Les prix
L’hypothèse de petit pays qui est retenu implique que les prix mondiaux des biens importés et
exportés sont exogènes ; le prix du bien est égal au prix du marché domestique. Ce prix est égal au
prix local augmenté de la taxe indirecte. Le prix à la consommation est déterminé de manière à
assurer l’équilibre entre l’offre et la demande. Pour les secteurs qui entrent en relation avec
l’extérieur, ce prix est celui du bien composite des importations et de la production locale. Il est
déterminé en fonction des prix locaux, taxes comprises et des prix des produits importés augmentés
des droits de douane et de la taxe indirecte. Le prix au producteur du bien échangeable est égal au
rapport entre, d’une part, la somme de l’offre domestique et des exportations et d’autre part le
volume de la production. Pour les biens non échangeables, le prix au producteur est égal au rapport
entre l’offre domestique et la production. Le prix de l’investissement est une moyenne géométrique
de l’indice des prix des biens composites ; le coefficient de pondération étant la part de chaque bien
dans l’investissement total. L’indice des prix est une moyenne pondérée des prix à la valeur ajoutée
des produits.
Le commerce international
Le commerce extérieur repose sur deux hypothèses : l’hypothèse dite de « petit pays » et celle
d’Armington (1969). La première implique que le pays est « preneur de prix » internationaux c'est-àdire que le poids de son économie n’est pas suffisamment important pour que ses agents
15
économiques puissent influencer les prix mondiaux. De ce fait, les prix à l’importation et à
l’exportation sont déterminés sur le marché mondial et constituent des données de nature exogène
sur lesquelles les agents économiques du pays n’ont absolument aucun contrôle. Les prix
internationaux des produits sont ainsi libellés en monnaie nationale à l’aide du taux de change
nominal qui joue le rôle de coefficient de conversion. L’hypothèse d’Armington implique que les
importations sont des substituts imparfaits de la production locale. Le produit demandé sur le
marché intérieur est ainsi un bien composite qui se décompose en biens domestiques et importés.
Les demandes d’importation et de biens domestiques sont dérivées d’une fonction à élasticité de
substitution constante et finie (CES). A l’équilibre, la relation d’arbitrage entre les demandes
d’importions et de produits locaux dépend de leurs prix relatifs. De manière symétrique, les
exportations sont des substituts des produits domestiques. Les producteurs nationaux allouent leur
production entre le marché domestique et les exportations. Cette différenciation est captée au niveau
de l’offre par une fonction à élasticité de transformation constante (CET).
La balance courante qui correspond à l’épargne extérieure (en devises), est égale aux importations en
devises et transferts vers le reste du monde (sous forme de rémunérations de capital et de
dividendes) provenant des entreprises, de transferts versés par le gouvernement net du total de ses
exportations et des transferts du reste du monde dont il bénéficie (transferts reçus par le
gouvernement et les ménages).
La fermeture macroéconomique
Les conditions d’équilibre qui caractérisent le modèle sont les suivantes. Premièrement, sur les
marchés des biens et services, les prix s’ajustent pour assurer l’équilibre entre l’offre et la demande.
L’offre totale du produit composite est égale à la somme des demandes intermédiaires, de la
consommation finale des ménages et de l’investissement. Deuxièmement, les dépenses publiques
sont affectées à la production des services publics non marchands et aux transferts publics versés aux
autres agents. La troisième condition d’équilibre est celle du marché du travail après avoir pris en
compte le chômage. La dernière condition est celle de l’équilibre macroéconomique entre
l’investissement total qui est égal à la somme des épargnes des agents économiques résidents et du
reste du monde. Pour l’équilibre épargne-investissement, l’investissement total est exogène et
l’épargne de l’État s’ajuste pour assurer un tel équilibre.
16

Le calibrage du modèle
Pour le calibrage du modèle, il est nécessaire de choisir des paramètres. Il s’agit, entre autres, des
élasticités de transformation, des élasticités de substitution et des paramètres du bloc commerce
extérieur. Pour des élasticités qui ne sont pas estimées pour le Togo, l’étude pourra recourir à
différentes sources telles que la base de données de GTAP relatives aux pays d’Afrique au Sud du
Sahara, les travaux relatifs au MEGC cités dans la revue de la littérature sur les pays de l’UEMOA,
entre autres : Dorosch (1996), Decaluwé, Dissou et Patry (2001), Dissou (2002) et Decaluwé, Dissou
et Robichaud (2004). Ainsi, dans le cas de la présente étude, les élasticités de substitution (fonctions
CES) et de transformation (fonctions CET) des différentes branches d’activité de production de
biens et services seront tirées de Decaluwé, Dissou et Robichaud (2004, p.331). Cette préférence est
due au fait que ces élasticités ont été déjà utilisées pour une modélisation en équilibre général
calculable basée sur les pays de l’UEMOA dont le Togo. Enfin, les prix relatifs, notamment les prix
mondiaux des importations et des exportations, le taux de change, les taux de salaire et du prix du
capital sont fixés à 1 à l’année 2000 ici l’année de référence. Pour tous ces prix, le numéraire est
l’indice des prix. Excepté ces paramètres, tous les autres, notamment les paramètres d’échelle des
fonctions CES et CET, le paramètre de transformation de la fonction CET, les paramètres de
substitution (fonctions CES) ainsi que les paramètres de part des fonctions CES et CET seront
calibrés à partir des données de la MCS.
Une fois que le modèle standard EXTER, construit et exécuté, permet de retrouver les valeurs de
départ (Benchmark data) issues de la MCS, on peut donc utiliser le modèle construit pour effectuer
une simulation des effets d’un choc dans le secteur agricole sur la distribution de revenu des
ménages.
4. L’analyse descriptive de l’économie togolaise : La MCS
Les données nécessaires pour la modélisation sont issues de la MCS construite pour répondre aux
objectifs de l’étude. En effet, la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale a
finalisé en 2005 les comptes nationaux avec une nouvelle année de base, notamment 2000. Un
Tableau des Ressources et Emplois (TRE) comportant une partie TEI (Tableau des Echanges
intermédiaires) détaillée, un Tableau des Comptes Economiques Intégrés (TCEI) et une masse
17
d’informations importantes sont disponibles et ont servi de matières premières à la construction de la
MCS désagrégée. En effet, le TRE comporte des données sur un total de 41 comptes d’agents de
production de biens de services, notamment :
(i)
5 comptes relatifs au secteur primaire : agriculture vivrière, agriculture de rente, élevage,
forêt et pêche ;
(ii)
24 comptes du secteur secondaire : 1 compte pour l’industrie extractive, 1 compte pour
l’industrie pétrolière et 22 comptes pour l’industrie manufacturière ;
(iii)
12 comptes du secteur tertiaire : transport, construction, réparation, éducation, santé…
Les données sur chaque compte d’agent sont relatives à la production, à la valeur ajoutée brute, aux
rémunérations salariales (avec distinction entre salariés déclarés et salariés non déclarés qui sont
majoritairement des salariés sans qualification), aux échanges interbranches, à l’accumulation, aux
échanges extérieurs, aux impôts et taxes et à l’excédent brut d’exploitation.
A partir des données de la MCS du Togo, un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques sont
analysés pour comprendre la structure de l’économie togolaise. Les principaux indicateurs retenus
sont : le taux de valeur ajoutée, l’intensité factorielle, la ventilation de la production, les échanges
inter-branches, la part des impôts et taxes indirects dans l’écart entre les flux aux coûts des facteurs et
les flux aux prix du marché et la part des importations dans l’offre totale des biens et services.

Activités de production
Une répartition de la valeur ajoutée totale selon la valeur ajoutée par branche montre que la branche
Agriculture vivrière contribue à plus de 20 pourcent à la valeur ajoutée totale (tableau A1). Les autres
branches les plus représentatives sont par ordre d’importance le Commerce, le Service non
marchand, les Transports et Communications et l’Agriculture de rente. En termes de taux de valeur
ajoutée, les données de la MCS indiquent que ce taux est de l’ordre de 56 pourcent pour l’ensemble
de l’économie. Toutefois, selon les branches, on note des disparités significatives étant donné que
certaines branches se sont révélées à fort ou à faible taux de valeur ajoutée. Les cinq premières
branches à forte valeur ajoutée (avec un taux de valeur ajoutée compris entre 81 pourcent et 93,4
pourcent) dans l’économie togolaise sont, l’Education, la Pêche, l’Agriculture vivrière, les Activités
immobilières et la Sylviculture & exploitation forestière. Par contre, les branches à très faible valeur
18
ajoutée sont : «Fabrication de produits à base de tabac», «Travail de grains & produit amylacé»,
«Fabrication d’équipement, Métallurgie» et «Abattage & transformation.
Une analyse de la part de la valeur ajoutée brute affectée par les branches d’activités aux
rémunérations des facteurs travail formel et travail informel indique que pour l’ensemble des
branches 48 pourcent de la valeur ajoutée est utilisée pour le paiement du travail informel contre 14
pourcent pour le travail informel (tableau A2 annexe 1). En considérant un taux de salaire implicite
pour prendre en compte le travail autonome des travailleurs informels, il ressort de la MCS que
l’Agriculture vivrière affecte plus de 67 pourcent de sa valeur ajoutée au titre de rémunération
salariale du travail informel contre 0,02 pourcent du travail formel. Ceci est d’autant vrai que
l’agriculture togolaise est une agriculture traditionnelle constituée d’exploitations familiales de petite
taille. Par contre, excepté la branche «Fabrication d’équipement», les branches orientées vers le
secteur des services (Education, Réparation, Services aux entreprises transports et communications)
présentent une intensité factorielle en travail informel très élevée. L’administration publique est la
principale branche utilisatrice du travail formel avec en son sein près de 46 pourcent du total du
travail formel. Cette administration publique qui n’a recours qu’au travail formel affecte près de trois
quart de sa valeur ajoutée au paiement des rémunérations salariales. Le travail formel est également
fortement utilisé dans deux autres branches, à savoir : les Activités financières et les Postes et
Télécommunications.
A partir des données sur les échanges intermédiaires, il ressort que la branche Commerce fournit
près du quart des biens intermédiaires utilisés dans l’ensemble de l’économie (tableau A1 annexe 1).
De même, les produits de la branche Agriculture vivrière constituent une part relativement non
négligeable dans la demande totale de biens intermédiaires avec 11 pourcent de part. Suivent après
les branches Transport et Communications, Electricité Eau et Gaz, et Produits Chimique avec des
parts respectives de 8,3 pourcent, 7,5 pourcent, 6,3 pourcent.
S’agissant de la structure de la ventilation des produits des branches, il ressort que, toutes branches
confondues, la production écoulée vers les ménages sous forme de produits de consommation finale
représente 41,5 pourcent de la production (tableau A1 annexe 1). Celles vendues aux branches
comme biens intermédiaires représentent 51 pourcent. L’accumulation ne représente dans ce cas
qu’environ 8 pourcent de la production. Pour le cas particulier de la branche «Agriculture vivrière», la
19
vente d’une partie de ses produits à titre de produits de consommation finale des ménages représente
64 pourcent de sa production.
Une analyse de l’offre domestique des produits sur le marché montre que certains biens disponibles
sur le marché sont entièrement ou presque issus des importations (tableau A1 annexe 1). C’est le cas
des branches telles que « Produits chimiques», « Machines et matériels divers ». Par contre, les
produits du secteur primaire sont presque entièrement issus des productions locales. De même, un
grand nombre de produits manufacturiers disponibles sur le marché local sont des biens domestiques
à concurrence de plus de 50 pourcent.
La part des taxes et impôts dans le prix du marché varie d’une branche à une autre. Les produits issus
du secteur primaire ne sont pas taxés tandis que ceux issus des secteurs secondaire et tertiaire
supportent des taxes relativement élevées. Les taux de taxation varient entre 13 et 73 pourcent. Dans
ces taxes, la TVA est la plus importante.

Commerce extérieur
La branche des produits chimiques est la principale branche d’importation du Togo avec plus de la
moitié des importations totales. Ce poids est expliqué par la prépondérance des importations de
produits pétroliers. Il y a lieu de relever que pour les biens issus du secteur primaire, la faiblesse des
importations enregistrées est expliquée par la prépondérance des échanges frontaliers informels
portant sur ces biens. Quant aux exportations totales des biens et services, elles sont dominées par
les produits pétroliers (14,9 pourcent), les textiles (12,9 pourcent) et les phosphates (12,3 pourcent).
Parmi les produits agricoles, les produits de rente représentent 4,3 pourcent des exportations totales.

Revenus et dépenses
Il ressort du tableau 1 ci-dessous, que les rémunérations du travail informel (indépendants et salariés
non déclarés) constituent la principale source de revenu des ménages avec une part relativement plus
élevée pour les urbains. Ce qui peut être expliqué par le fait que les activités informelles sont
largement développées dans les zones urbaines que rurales. Les rémunérations du travail formel
contribuent à près de 18,0 pourcent au revenu des ménages urbains contre 8,5 pourcent pour les
20
ménages ruraux. En outre, il apparaît à travers les résultats que la part de la rémunération du capital
privé dans le revenu total des ménages est plus faible pour les ménages urbains que pour les ménages
ruraux. En effet, les ménages urbains perçoivent près de 10,8 pourcent de leur revenu à titre de
rémunération du capital privé contre près de 24,9 pourcent pour les ménages ruraux.
Tableau 1 : Structure des sources de revenus des ménages (pourcent)
Sources
Travail formel
Travail informel
Rémunération du capital privé
Revenu de la propriété
Prestations sociales
Autres transferts
Transfert en nature
Ménages urbains Ménages ruraux
18,0
8,5
52,0
48,8
10,8
24,9
5,4
5,1
1,0
0,9
8,4
7,9
4,2
3,9
Source : Calculs à partir des données de la MCS du Togo, 2007
En considérant les résultats contenus dans le tableau suivant, il ressort que les ménages ruraux
consacrent une part très élevée de leur revenu à la consommation de biens et services, soit 127,3
pourcent. Cette proportion est de 76,9 pourcent chez les ménages urbains. En ce qui concerne les
dépenses de transfert et de paiement d’impôts directs, les ménages ruraux utilisent 6,5 pourcent de
leur revenu à ces deux types de dépense contre 4,2 pourcent pour les urbains. La conséquence de la
situation précédente est que les taux d’épargne sont différents selon le type de ménages. Ainsi, les
ménages ruraux désépargnent fortement tandis que les ménages urbains épargnent à hauteur de 18,9
pourcent de leur revenu. Cette situation peut être expliquée par le fait que dans l’évaluation des
dépenses de ménages, il a été pris en compte les loyers implicites ; ce qui a eu pour conséquence le
niveau élevé des dépenses imputées aux activités immobilières des ménages ruraux. Aussi, il y a lieu
de préciser que le montant de l’épargne a été déterminé comme l’écart entre le total du revenu et
celui des dépenses étant donné que l’investissement a été supposé fixe dans notre modèle.
Tableau 2: Structure de l’utilisation des revenus des ménages (pourcent)
Ménages urbains
Ménages ruraux
Consommation finale
76,9
127,3
Transferts et Impôts
4,2
6,5
Epargne
18,9
-33,9
Source : Calculs à partir des données de la MCS du Togo, 2007
21

Finances publiques
Les finances publiques illustrent l’ensemble des recettes publiques générées et des dépenses
effectuées par l’Etat. Le tableau 3 ci-après montre que les finances publiques sont constituées en
grande partie des taxes indirectes.
Tableau 3 : Structure des recettes publiques (pourcent)
Capital public
22,9
Contributions sociales
5,9
Autres transferts
17,6
Taxes directes
13,9
Taxes sur les produits
2,4
Autres taxes
24,9
Taxes sur les importations
12,2
Taxes sur les exportations
0,16
Source : Calculs à partir des données de la MCS du Togo, 2007
5. La simulation d’une hausse de 10 pourcent du capital agricole
Parmi les domaines prioritaires d’intervention pour la promotion de la croissance économique au
Togo, une place de choix est donnée aux investissements agricoles (DSRP Intérimaire). Ces derniers
visent à accroître la productivité dans ce secteur, principalement par une augmentation du volume
des investissements en général, et de la fourniture des engrais agricoles en particulier. En effet, le
Gouvernement reconnaît l’importance des intrants agricoles au point qu’il en a fait l’axe central de sa
politique. A la suite de la création de la Centrale d’Achat et de Gestion des Intrants Agricoles
(CAGIA), il s’est récemment investi dans la commande et la distribution des engrais subventionnés
au profit des producteurs. Entre 2005 et 2006, les investissements ordonnancés au profit du secteur
agricole ont augmenté de 11 pourcent. Par conséquent, notre étude se propose de tester
quantitativement les impacts de ce dernier scénario sur l’économie togolaise et le bien-être des
ménages. Les volumes du capital exogène des branches agricoles - vivrière et commerciale - sont
accrus de 10 pourcent par rapport à leur niveau initial présenté par la MCS de 2000.
22

Effet macroéconomique
L’augmentation de 10 pourcent de la dotation en capital des branches agricoles (agriculture vivrière
et de rente) affecte l’économie togolaise à travers une variation de la valeur ajoutée, de la production
et des prix agricoles. L’ampleur des impacts macroéconomiques et sectoriels est étroitement liée à
l’importance du secteur agricole dans l’économie togolaise et ses interrelations avec les autres
secteurs.
En effet, les agricultures vivrière et de rente représentaient respectivement 20 et 5 pourcent de la
valeur ajoutée nationale en 2000. Elles comptaient pour 2 et 5 pourcent des importations et
exportations du pays, et 29 et 3 pourcent de l’emploi. Par ailleurs, 32 pourcent des produits vivriers
servaient d’intrants aux autres secteurs, en particulier l’agro-industrie, contre 64 pourcent en
consommation finale des ménages ; ces parts sont respectivement de 56 et 19 pourcent pour
l’agriculture de rente. Par conséquent, cette analyse présage des impacts macroéconomiques et
sectoriels non négligeables.
En effet, l’augmentation de 10 pourcent de la dotation en capital entraîne une hausse du volume de
la valeur ajoutée des branches agriculture vivrière et agriculture de rente respectivement de 1,5
pourcent et 3,6 pourcent (Annexe 1) ; les productions de ces branches augmentent également dans
les mêmes proportions. Il s’ensuit une baisse des prix agricoles entraînant ainsi la réduction des
importations et l’augmentation des exportations de ces produits (Tableau 4). La baisse des prix
agricoles se traduit par une réduction du niveau général des prix (1,4 pourcent) et une amélioration
de la compétitivité-prix de l’économie togolaise. Par conséquent, les exportations augmentent de 1,4
tandis que les importations restent stagnantes. La baisse des prix est également favorable à la
consommation finale qui augmente de 0,6 pourcent. Ainsi, l’amélioration des exportations nettes et
de la consommation finale se traduit par une augmentation du PIB de 0,8 pourcent à prix constant.
23
Tableau 4: Effet macroéconomique, simulation 1 (pourcent)
Importations de vivriers
Importations de rente
Exportations de vivriers
Exportations de rente
Indice prix intérieurs
Consommation finale
Importations totales
Exportations totales
PIB à prix constant
-4,1
-12,5
3,7
9,3
-1,4
0,6
0,1
1,4
0,8
Source: Résultats de simulation

Effet sur le secteur productif
Le capital étant spécifique aux branches, l’augmentation de la dotation en capital des deux branches
du secteur primaire a eu pour conséquence la diminution du rendement du capital dans les branches
bénéficiaires. Les taux de diminution ont été de 12,9 pourcent pour l’agriculture vivrière et 18,3
pourcent pour l’agriculture de rente (Annexe 2). Il s’ensuit une substitution de la main d’œuvre
formelle et informelle par le capital (devenu moins onéreux) dans le secteur agricole, d’où la baisse de
la demande de travail formel et informel dans l’agriculture vivrière et de rente. Alors que le capital
sectoriel est fixe, la mobilité du facteur travail lui permet de se déplacer du secteur agricole vers ceux
non agricoles. Par ailleurs, la baisse des prix agricoles a amélioré la compétitivité-prix des biens
agricoles. Ce qui explique la hausse des exportations de 3,7 et 9,3 pourcent respectivement des
produits vivriers et de rente.
Les produits des branches agriculture vivrière et de rente sont principalement destinés à la
consommation intermédiaire. En effet, 41,2 pourcent de la production vivrière sont consommées à
titre de biens intermédiaires contre 52,2 pourcent pour les produits de rente. Il s’ensuit que toute
variation de la production de ces branches affecte la demande de biens intermédiaires et, par
conséquent, la valeur ajoutée et la production des branches économiques. Les biens agricoles
constituent une part importante de la consommation intermédiaire de plusieurs branches agricoles et
agroindustrielles, telles que « Elevage et Chasse », « Travail de grains », « Fabrication de produits
alimentaires autres » et « Transformation du cacao, café et confiserie », respectivement pour 87,6
pourcent de 98,4 pourcent, 62,9 pourcent et 32,0 pourcent.
24
Effet sur les autres branches agricoles
Parmi les autres branches agricoles affectées par le choc, la branche « Elevage et Chasse » a été la
plus bénéficiaire en termes d’accroissement de la valeur ajoutée et de la production. Ce qui a
nécessité une hausse de la demande de facteur travail informel dans la branche de 1,0 pourcent. Par
ailleurs, l’exportation étant nulle dans cette branche, toute la hausse de la production vient accroître
la disponibilité sur le marché domestique et diminuer de 0,6 pourcent les importations de la branche.
Ce qui entraîne la baisse des prix relatifs de 0,5 pourcent des biens de la branche et pour
conséquence la hausse observée dans la demande de 0,3 pourcent.
Effet sur l’industrie agro-alimentaire
Les industries agro-alimentaires sont les principaux destinataires des biens agricoles vivriers et
industriels. Ces industries, particulièrement la « Fabrication de corps gras », le « Travail de grains », la
« Fabrication de produits alimentaires autres », et la « Fabrication de boissons et tabac », utilisent ces
biens à concurrence entre 32 et 98 pourcent comme biens intermédiaires. Les hausses intervenues
dans les productions des branches « Agriculture vivrière » et « Agriculture de rente » ont eu une
incidence positive sur celles des industries alimentaires, notamment les branches « Fabrication de
corps gras » (1,3 pourcent), « Travail de grains » (1,2 pourcent), « Fabrication de produits
alimentaires » (1,5 pourcent). L’effet de cette hausse des productions respectives a été l’augmentation
de la demande du facteur travail formel et informel dans les branches affectées. Ainsi, les demandes
de travail formel et informel de la branche « Travail de grains » ont augmenté simultanément dans
des proportions relativement plus élevées que celles des autres branches alimentaires, soient 3,9 et 2,6
pourcent respectivement. La baisse des prix domestiques due à la hausse des productions a entraîné
un accroissement des consommations finales des biens industriels alimentaires. La baisse des prix a
également amélioré la compétitivité-prix de ces produits qui à son tour a permis un accroissement
des exportations. Cet accroissement a été plus significatif pour trois branches : « Fabrication de corps
gras » (2,3 pourcent), « Travail de grains » (2,5 pourcent), « Fabrication de produits alimentaires
autres » (1,8 pourcent). L’offre domestique étant en hausse, les importations des biens des dites
branches ont connu une baisse comprise entre 0,6 et 3,0 pourcent.
Effet sur les autres industries et les services marchands
L’accroissement de 10 pourcent du capital agricole a produit des effets positifs sur la production des
autres industries. L’effet le plus significatif a été observé dans la branche « Fabrication de textiles »
25
dont 53,3 pourcent des consommations intermédiaires proviennent de l’agriculture de rente. Sa
production a cru de 2,9 pourcent. Cette augmentation de la production et, par conséquent, de la
valeur ajoutée de la branche a provoqué une hausse de la demande de travail qualifié et non qualifié
de 8,6 et 7,2 pourcent respectivement. Les prix à l’exportation ayant baissé tout comme les prix
domestiques (soit respectivement 2,1 et 2,2 pourcent), les ventes domestiques et les exportations ont
connu des hausses respectives de 2,7 et 3,2 pourcent. Dans les autres branches de l’industrie, les
variations à la hausse des valeurs ajoutées ont été relativement faibles, variant entre 0,2 et 0,7
pourcent. En ce qui concerne les services marchands, seules les branches Commerce, Transport et
Communication, Activités des services aux entreprises ont connu une hausse de leur valeur ajoutée et
de leur production de 1,0 pourcent, 0,5 pourcent et 0,8 pourcent respectivement.

Effet sur les revenus des ménages
Si l’augmentation de la dotation en capital dans les branches agricoles (vivrière et commerciale) a eu
pour conséquence la baisse du rendement du capital dans ces branches, dans les autres branches
agricoles et certaines branches de l’industrie et des services, le capital qui leur est spécifique devient
ainsi relativement plus rare avec comme effet une augmentation des rendements. Pour l’ensemble de
l’économie, il ressort un rendement du capital en diminution de 3,6 pourcent suite à l’accroissement
de sa disponibilité. De même, les taux de salaire informel et formel sont en baisse de 0,6 pourcent et
1,9 pourcent respectivement. Ces variations de taux de salaire et de rendements du capital ont eu une
incidence sur le revenu nominal des ménages. Du fait que la rémunération du travail constitue pour
les ménages ruraux et urbains la principale composante de leur revenu (49 et 52 pourcent
respectivement pour le travail informel par exemple), les baisses des taux de salaires et du rendement
du capital ont pour conséquence la baisse du revenu nominal des ménages urbains et ruraux de 1,1
pourcent. Toutefois, avec les baisses marginales des taux d’épargne consécutives à celle des prix
intérieurs,5 il est relevé une baisse relativement plus faible du revenu disponible des ménages de
l’ordre de 0,9 pourcent (Tableau 5). Cette baisse du revenu disponible des ménages (0,9 pourcent)
apparaît largement moins importante que celle des prix des biens agricoles (3,6 et 9,8 pourcent
respectivement). Les dépenses de consommations de ces deux biens représentent pour les ménages
A cause de l’hypothèse de neutralité intertemporaire du choc; autrement dit les effets du choc est entièrement
appréhendés sur la consommation actuelle ; par conséquent, le niveau de la consommation future ou
l’investissement/épargne globale est maintenu fixe en volume, une épargne forcée des ménages permet ainsi d’équilibrer
la valeur de l’investissement à celle de l’épargne globale.
5
26
urbains et ruraux respectivement 24,0 et 17,0 pourcent des dépenses totales de consommation. Ainsi,
l’effet-revenu a été dominé par l’effet-prix compte tenu des baisses significatives des biens agricoles ;
l’effet global sur le pouvoir d’achat et le bien-être des ménages est donc positif, en faveur des urbains
(Tableau 6).
Tableau 5 : Effet sur les revenus, simulation 1 (pourcent)
Variation Variation
Travail Travail
Revenu Revenu
formel informel Capital Transfert Ensemble Brut disponible
Variation taux de
rémunération
Urbains
Ruraux
-1,9
-0,6
-3,6
-1,9
18,0
8,5
52,0
48,8
10,8
24,9
19,1
17,9
100,0
100,0
-
-
-1,1
-1,1
-0,9
-0,8
Source: Résultats de simulation et MCS 2000.
Tableau 6 : Variation du bien-être, simulation 1 (pourcent)
Revenu nominal
Revenu disponible
Indice prix à la consommation
Bien être (Variation équivalente au revenu initial)
Urbain
-1,1
-0,9
-1,5
0,7
Rural Ensemble
-1,1
-1,1
-0,8
-0,9
-1,3
-1,2
0,4
0,6
Source: Résultats de simulation
6. La simulation d’une hausse de 10 pourcent des prix mondiaux des cultures de rente
La préparation d’un programme d’urgence de relance du secteur café/cacao dans le DSRP témoigne
de l’intérêt du Gouvernement pour ces deux produits, qui ont traditionnellement occupé le troisième
rang des exportations totales après le phosphate et le coton et qui semblent avoir un regain d’intérêt
pour les producteurs. Au niveau des prix incitateurs au producteur, le Gouvernement entend
renforcer les systèmes appropriés d’information des marchés. Pour la filière café-cacao, c’est le
Comité de Coordination de la Filière Café-Cacao (CCFCC) qui renseigne toutes les deux semaines les
producteurs de la filière sur les prix indicatifs café-cacao sur la base des cours mondiaux. Cette
mesure facilite la négociation entre producteurs et acheteurs sur le terrain. Le but visé par le
Gouvernement est de permettre un accroissement des revenus nominaux des producteurs en période
de bonne tenue des cours mondiaux.
Le choix d’un taux d’accroissement de 10 pourcent du prix des produits de rente est motivé par la
tendance à la hausse des prix FOB de l’ordre de 10 à 22 pourcent observé depuis 2004. Etant donné
27
la libéralisation dont bénéficie la filière des produits de rente, toute variation des cours mondiaux
desdits produits se répercute directement sur les prix aux producteurs et par conséquent sur la
production. En général, les produits agricoles de rente sont peu exportés à l'état brut; ils subissent de
légères ou profondes transformations avant leur exportation (à l’instar du coton), et deviennent
donc des produits agro-industriels selon la nomenclature des comptes nationaux. Suivant la MCS, 55
pourcent de la production des cultures de rente sont consommées sous forme d'intrants (dont 38%
par l'industrie du textile et 17 pourcent par l’industrie des Corps gras). En conséquence, il apparaît
vraisemblable que toute variation à la hausse des prix d’exportation des produits de rente entraînera
une hausse des prix des industries du textile et des corps gras. Pour ce faire, la présente simulation
considère une hausse simultanée des prix mondiaux des produits de rente, du textile et des corps
gras.

Effet macroéconomique
Un accroissement du prix international des produits de rente, du textile et des corps gras a un impact
différencié selon les secteurs et selon qu’il s’agisse de la production ou des exportations. En effet,
l’accroissement des prix mondiaux de cultures de rente, du textile et des corps gras se traduit par une
amélioration des incitations de prix reçus par les producteurs locaux grâce à une hausse du prix
domestique des biens exportés de 7,1 pourcent pour les rentes, de 6,4 et 6,2 pourcent respectivement
pour les textiles et les corps gras (Tableau 7). Il s’ensuit une hausse du volume des exportations des
cultures de rente, du textile et des corps gras respectivement de 4,1 pourcent, 5,1 pourcent et 5,4
pourcent. Par conséquent, la production des cultures de rente augmente de 1,7 pourcent, celle du
textile et des corps gras, respectivement de 0,3 et 3,0 pourcent. Vu le poids de la valeur ajoutée de ces
branches dans la valeur ajoutée totale (soit 4,7 pourcent pour les rentes, 2,4 pourcent pour les textiles
et 1,8 pourcent pour les corps gras), la hausse de leur valeur ajoutée a un impact limité sur le PIB,
soit 0,2 pourcent (tableau 7). Toutefois, cette faible variation de la valeur ajoutée sectorielle des
cultures de rente a entraîné une hausse de la demande de travail formel et informel de 2,8 pourcent et
2,9 pourcent respectivement (Annexe 4). L’accroissement des prix internationaux des cultures de
rentes crée une pression inflationniste dans l’économie togolaise avec pour conséquence une
réduction de sa compétitivité-prix ; les prix intérieurs augmentent de 2,8 pourcent entraînant la une
baisse des exportations de 0,9 pourcent. Pour maintenir constant le solde de la balance courante, les
importations augmentent de 1,6 pourcent.
28
Tableau 7: Effet macroéconomique, simulation 2 (pourcent)
Importations de vivriers
Importations de rente
Exportations de vivriers
Exportations de rente
Indice prix intérieurs
Consommation finale
Importations totales
Exportations totales
PIB à prix constant
5,7
8,9
-2,1
4,1
2,1
1,2
1,6
-0,9
0,2
Source: Résultats de simulation

Effet sur le secteur productif
La hausse des cours mondiaux des cultures de rente de 10 pourcent n’a pas d’incidence significative
sur la valeur ajoutée totale et le revenu national. Une analyse par branche révèle toutefois que
certaines branches ont été significativement affectées par le choc. Ce sont essentiellement les
branches agro-industrielles dans lesquelles les cultures de rente servent d’intrants qui ont connu des
variations significatives de performance. Dans les services marchands, à l’exception du « Transport »
et des « Services aux entreprises », les effets sur la valeur ajoutée et la production sont quasi-nuls
(Annexe 3).
Malgré la hausse intervenue dans la production de la branche agriculture vivrière de 0,6 pourcent, on
observe que ses exportations ont diminué de 2,1 pourcent sous le coup de la baisse de la
compétitivité-prix des produits. Les autres branches du secteur primaire sont restées presque
insensibles au choc dans la branche des rentes.
Dans leur ensemble, les autres industries ont connu une baisse de leur production dans des
proportions comprises entre 0,1 et 0,8 pourcent, entraînant la baisse du travail formel et celui
informel dans ces industries. Dans les services marchands la valeur ajoutée augmente faiblement par
opposition aux variations négatives de la valeur ajoutée des branches industrielles.
29

Effet sur les revenus des ménages
Suite à l’accroissement des prix mondiaux des cultures de rente de 10 pourcent, il a été noté une
variation à la hausse du revenu nominal des ménages urbains de 3,5 pourcent et des ménages ruraux
de l’ordre de 3,6 pourcent (Tableau 8). Cette hausse du revenu nominal peut être expliquée par
l’augmentation des rémunérations salariales et du rendement du capital. En effet, le capital étant fixe
dans les branches de production considérées, la hausse des volumes de travail formel et informel
utilisée dans lesdites branches se traduit par une augmentation du rendement du capital privé de 9,1 ,
3,7 et 12,1 pourcent, respectivement (Annexe 4). Pour l’ensemble de l’économie, le rendement du
capital privé a connu une hausse de 4 pourcent. Les taux de salaire ont également subi une variation à
la hausse ; celui du travail formel a augmenté de 3,6 pourcent tandis que celui du travail informel a
cru de 3,3 pourcent. L’effet net de la variation du revenu nominal et des prix intérieurs est positif. En
d’autres termes, l’effet-revenu est plus grand que l’effet-prix justifiant ainsi l’amélioration du pouvoir
d’achat des ménages. Il s’ensuit une variation équivalente positive, indiquant une amélioration du
bien-être des ménages urbains et ruraux sans pour autant ressortir une disparité nette entre ces
catégories de ménages (Tableau 9).
Tableau 8 : Effet sur les revenus, simulation 2 (pourcent)
Variation Variation
Travail Travail
Revenu Revenu
formel informel Capital Transfert Ensemble Brut Disponible
Variation taux de
rémunération
Urbains
Ruraux
3,6
3,3
4,0
3,6
18,0
8,5
52,0
48,8
10,8
24,9
19,1
17,9
100,0
100,0
-
-
3,5
3,6
3,6
3,8
Source: Résultats de simulation et MCS 2000.
Tableau 9 : Variation du bien-être, simulation 2 (pourcent)
Revenu nominal
Revenu disponible
Indice prix à la consommation
Bien être (Variation équivalente au revenu initial)
Source: Résultats de simulation
Urbain
3,5
3,6
2,5
1,1
Rural Ensemble
3,6
3,5
3,8
3,7
2,5
2,2
1,1
1,1
30
Conclusion
L’analyse de l’évolution récente de la situation socio-économique du Togo fait apparaître clairement
une aggravation de la pauvreté des ménages. C’est dans ce contexte que le gouvernement togolais
s’apprête à finaliser le DRSP dont les grands axes stratégiques visent à lutter activement contre la
dégradation des conditions de vie des populations et la progression de la pauvreté. Au regard des
axes stratégiques retenus dans le DSRP et de l’évolution actuelle des cours mondiaux des matières
premières agricoles, deux scénarios économiques ont fait l’objet d’analyse à l’aide d’un modèle
d’équilibre général calculable appliqué à la Matrice de Comptabilité Sociale de l’économie togolaise en
2000. Le premier choc a consisté à des accroissements de 10 pourcent des volumes du capital
spécifique aux secteurs de l’agriculture vivrière et de rente. Le deuxième choc a porté sur une
augmentation de 10 pourcent des prix mondiaux des cultures de rente.
Il ressort de l’analyse descriptive de la MCS de 2000, que la branche Agriculture vivrière contribue à
plus de 20 pourcent à la valeur ajoutée totale suivie des branches Commerce (16 pourcent), Service
non marchand (9 pourcent), Agriculture de rente (5 pourcent) et Transports et Communications (4
pourcent). Pour l’ensemble de l’économie, 48 pourcent de la valeur ajoutée est utilisée pour la
rémunération implicite (travail informel), contre 14 pourcent pour les compensations salariales
(travail formel). Il ressort que l’Agriculture vivrière affecte plus de 67 pourcent de sa valeur ajoutée à
la rémunération implicite du travail informel, contre 34 pourcent pour l’Agriculture de rente.
Considérant que la pauvreté reste essentiellement rurale avec une incidence de 61 pourcent contre 24
pourcent en milieu urbain, il est donc justifiable que le Gouvernement fasse de l’amélioration de la
productivité, la création et la distribution de la richesse dans ce milieu, une priorité nationale.
La première simulation a porté sur un accroissement de 10 pourcent du capital dans le secteur
agricole - vivrière et de rente. Les effets potentiels de ce choc se résument comme suit : (i) un
accroissement de la valeur ajoutée et de la production, et une baisse des prix agricoles ; (ii) une
hausse de la compétitivité-prix de l’économie et des exportations nettes; (iii) une augmentation de la
consommation finale ; (iv) une expansion du PIB ; (v) une augmentation de la rémunération réelle du
travail informel, fortement utilisé dans le secteur agricole, et une réduction de celle du travail formel ;
(vi) une amélioration du revenu réel et du bien-être des ménages. Ainsi, cette analyse confirme que
31
l’accroissement des investissements agricoles, en particulier dans l’agriculture vivrière, pourrait
contribuer à l’amélioration de la distribution du revenu et du bien-être en milieu rural.
La seconde simulation a concerné l’accroissement de 10 pourcent du prix d’exportation des produits
de l’agriculture de rente, du textile et des corps gras. Avec un faible taux d’exportation des produits
du corps gras (7,9 pourcent), et des produits agricoles de rente (18,0 pourcent), et fortes pour les
produits du textile (52,9 pourcent) d’une part, et des contributions relativement faibles dans la valeur
ajoutée globale (soit respectivement 4,7, 2,4 et 1,8 pourcent) et les exportations (respectivement 4,1,
1,6 et 12,5 pourcent) les effets macroéconomique et sectoriel de ce choc sont relativement modeste.
Le PIB, la rémunération réelle des facteurs, et les revenus réels ont connu des hausses non
négligeables. Ce qui explique l’amélioration intervenue dans le bien-être des ménages ruraux et
urbains.
Ces effets macroéconomiques sont quasi-nuls à cause de la structure de l’économie togolaise en
2000, à savoir : modeste taux d’exportation des cultures de rente et faible contribution au PIB. Les
effets distributifs sont cependant importants, favorables aux cultures de rentes et corps gras et textile
dont les prix internationaux ont augmenté, et défavorable à la plupart des autres branches
économiques, en particulier celles exportatrices.
Enfin, la variation de bien-être résultant de l’amélioration de 10 pourcent des prix internationaux des
produits agricoles de rente est à peu près deux fois plus importante que celle des investissements
agricoles simulée dans cette étude. Ces résultats mettent en relief l’importance du marché agricole
extérieur dans la formulation des politiques de réduction de la pauvreté au Togo et, par conséquent,
la vulnérabilité de ce pays face aux chocs extérieurs.
32
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24
Annexe 1 : Variations des volumes et prix des biens et services, Simulation 1 (pourcent)
Volume
Prix
S
D
C
VA
M
D
C
VA
X
Agriculture vivrière
-4,1
3,7
1,5
1,5
1,5
1,5 0.00
-3,7
-3,6 -4.99
-4,7
Agriculture de rente
-12,5
9,4
3,6
2,3
4,4
3,6 0.00
-9,9
-9,8 -12.85
-12,7
Elevage et chasse
-0,6
0,0
0,3
0,3
0,3
0,3 0.00
-0,5
-0,5
0.09
0,2
Sylviculture et foret
0,6
0,0
0,3
0,3
0,1
0,3 0.00
0,2
0,2
0.31
0,4
Pêche
0,0
0,1
0,1
0,1
0,0
0,1 0.00
0,0
0,0
0.06
0,1
Activités d'extraction
-0,6
0,6
0,6
0,3
0,2
0,6 0.00
-0,6
-0,6 -0.38
-0,8
Abattage transf conserv viande poisson
-0,2
0,3
0,1
0,1
0,0
0,1 0.00
-0,2
-0,2 -0.13
-0,2
Fabrication des corps gras
-2,1
2,3
1,3
1,2
1,0
1,3 0.00
-2,2
-2,1 -0.79
-0,5
Travail grains prod amylacé
-2,9
2,5
1,2
1,0
0,9
1,2 0.00
-2,6
-2,5
0.89
0,9
Fabr de prod alimentaires à base de céréales
-0,5
0,0
0,4
0,4
0,4
0,4 0.00
-0,6
-0,6 -0.10
0,1
Transformation de cacao café
0,1
1,1
1,1
1,2
0,1
1,1 0.00
-0,7
-0,2 -0.52
-0,8
Fabrication de produits alimentaires n.c.a.
-0,7
1,8
1,5
1,4
0,5
1,5 0.00
-1,4
-0,9 -0.48
-0,5
Fabrication de boissons et tabac
-0,9
1,3
0,9
0,9
0,4
0,9 0.00
-1,1
-0,9 -0.55
-0,8
Fabrication de textiles
-1,0
3,2
2,9
2,6
0,6
2,9 0.00
-2,4
-1,5
4.09
4,1
Travail du cuir
-0,2
0,4
0,3
0,3
0,1
0,3 0.00
-0,4
-0,2 -0.79
-0,5
Travail bois
-0,1
0,3
0,3
0,3
0,2
0,3 0.00
-0,2
-0,2 -0.72
-0,4
Fabrication de papier
0,5
0,2
0,4
0,4
-0,1
0,4 0.00
0,1
0,0
0.70
0,6
Fabrication de produits chimiques
0,5
0,6
0,7
0,8
0,0
0,7 0.00
-0,3
0,0
0.15
0,1
Fabrication de produits en caoutchouc
0,3
0,2
0,3
0,4
0,1
0,3 0.00
0,0
0,0
0.85
0,2
Fabrication de verre
-0,2
0,6
0,5
0,5
0,1
0,5 0.00
-0,4
-0,3 -0.61
-0,8
Métallurgie fonderie fabrication ouvrage
0,3
0,3
0,4
0,5
0,1
0,4 0.00
-0,1
-0,1 -0.16
-0,4
Fabrication de machines et de matériels
-0,1
0,4
0,4
0,4
0,0
0,4 0.00
-0,3
0,0 -0.57
-0,4
Fabrication de meuble fabrication
-0,3
0,4
0,3
0,2
0,1
0,3 0.00
-0,3
-0,3 -0.16
-0,5
Production d'électricité
0,4
0,6
0,8
0,8
0,0
0,8 0.00
-0,3
-0,2 -0.26
-0,5
Construction
-0,5
0,0
0,1
0,1
0,1 0.00
-0,4
-0,4 -0.63
-0,9
Commerce
0,0
0,0
1,1
1,0
1,1 0.00
-0,3
-0,3 -0.42
-0,3
Réparation
0,0
0,0
0,4
0,4
0,2
0,4 0.00
-0,4
-0,4 -0.86
-0,6
Activités d'hébergement et de resto
0,0
0,0
0,4
0,4
0,4
0,4 0.00
-0,9
-0,9 -0.71
-0,7
Transports et communications
0,0
0,5
0,5
0,5
0,1
0,5 0.00
-0,3
-0,3 -0.54
-0,8
Postes et télécommunications
-0,7
0,8
0,5
0,5
0,2
0,5 0.00
-0,8
-0,7 -0.27
-1,0
Activités financières
-0,8
1,1
0,7
0,7
0,3
0,7 0.00
-1,0
-0,9
0.23
-1,4
Activités immobilières
0,0
0,0
0,0
0,0
-0,1
0,0 0.00
0,7
0,7
0.71
0,8
Activités des services aux entreprises
0,3
0,7
0,8
0,9
0,1
0,8 0.00
-0,4
-0,2 -0.40
-0,5
Service non marchand
-2,0
1,1
0,1
0,0
0,1 0.00
-1,4
-1,4
0.17
-1,9
Education
0,0
0,0
0,1
0,1
0,2
0,1 0.00
-0,6
-0,6 -0.52
-0,6
Activités de santé et action sociale
0,0
0,0
0,1
0,1
0,2
0,1 0.00
-0,4
-0,4 -0.72
-0,5
Activités à caractère collectif ou personnel
0,0
0,0
0,4
0,4
0,4
0,4 0.00
-0,9
-0,9 -0.26
-1,1
Ensemble
0,0
1,4
0,9
0,8
0,6
0,9 0.00
-1,5
-1,2 -1.71
-1,9
Source : Résultats de simulation. Note : M=Importation ; X=Exportation ; S = Production ; D=Offre domestique ; C=Consommation ; VA=Valeur ajoutée.
Secteurs
M
X
25
Annexe 2: Variations des volumes et prix des facteurs, Simulation 1 (pourcent)
Secteurs
Agriculture vivrière
Agriculture de rente
Elevage et chasse
Sylviculture et foret
Pêche
Activités d'extraction
Abattage transf conserv viande poisson
Fabrication des corps gras
Travail grains prod amylacé
Fabr de prod alimentaires à base de céréales
Transformation de cacao café
Fabrication de produits alimentaires n.c.a.
Fabrication de boissons et tabac
Fabrication de textiles
Travail du cuir
Travail bois
Fabrication de papier
Fabrication de produits chimiques
Fabrication de produits en caoutchouc
Fabrication de verre
Métallurgie fonderie fabrication ouvrage
Fabrication de machines et de matériels
Fabrication de meuble fabrication
Production d'électricité
Construction
Commerce
Réparation
Activités d'hébergement et de resto
Transports et communications
Postes et télécommunications
Activités financières
Activités immobilières
Activités des services aux entreprises
Service non marchand
Education
Activités de santé et action sociale
Activités à caractère collectif ou personnel
Ensemble
Source: Résultats de simulation
Prix
Volume
Travail formel Travail informel Travail formel Travail informel Capital
-1,9
-0,6
-1,0
-2,3
-12,9
-1,9
-0,6
-6,6
-7,8
-18,3
0,0
-0,6 1,0
0,5
-1,9
-0,6
2,5
1,2
0,7
0,0
-0,6 0,7
0,2
-1,9
-0,6
1,6
0,3
-0,2
-1,9
-0,6
1,9
0,5
0,0
-1,9
-0,6
2,7
1,3
0,9
-1,9
-0,6
3,9
2,6
2,3
-1,9
-0,6
2,4
1,0
0,6
-1,9
-0,6
2,2
0,9
0,4
-1,9
-0,6
2,9
1,5
1,2
-1,9
-0,6
2,0
0,6
0,2
-1,9
-0,6
8,7
7,2
7,5
-1,9
-0,6
1,8
0,4
-0,1
-1,9
-0,6
1,8
0,4
-0,1
-1,9
-0,6
2,7
1,3
1,0
-1,9
-0,6
2,7
1,3
0,9
-1,9
0,0
2,3 0,6
-1,9
-0,6
1,6
0,3
-0,2
-1,9
-0,6
1,9
0,5
0,1
-1,9
-0,6
2,0
0,6
0,1
-1,9
-0,6
1,7
0,3
-0,2
-1,9
-0,6
2,1
0,8
0,3
-1,9
-0,6
1,2
-0,2
-0,8
-1,9
-0,6
2,7
1,3
0,9
-1,9
-0,6
1,8
0,4
-0,1
-1,9
-0,6
1,6
0,3
-0,3
-1,9
-0,6
1,6
0,3
-0,2
-1,9
-0,6
1,4
0,0
-0,5
-1,9
-0,6
1,2
-0,1
-0,6
-1,9
-0,6
2,6
1,2
0,8
-1,9
-0,6
2,2
0,8
0,4
-1,9
0,0
0,1
0,0
-1,9
-0,6
1,4
0,0
-0,5
-1,9
-0,6
1,6
0,2
-0,3
-1,9
-0,6
1,2
-0,2
-0,7
-1,9
-0,6
1,0
-0,3
-3,6
Annexe 3 : Variations des volumes et prix des biens et services, Simulation 2 (pourcent)
Volume
Prix
X
S
D
C
VA
M
D
C
VA
Agriculture vivrière
5,7
-2,1
0,6
0,6
1,0
0,6
0,00
3,4
3,3
3,6
Agriculture de rente
8,9
4,1
1,7
1,1
-0,1
1,7
0,00
5,1
5,1
7,1
Elevage et chasse
5,3
0,0
0,1
0,1
0,5
0,1
0,00
3,4
3,4
3,8
Sylviculture et foret
3,8
-1,8
-0,1
0,0
0,3
-0,1
0,00
2,5
2,4
2,8
Pêche
5,9
-2,3
0,0
0,6
0,8
0,0
0,00
3,5
3,5
3,5
Activités d'extraction
1,8
-2,1
-1,9
-1,3
1,4
-1,9
0,00
2,0
1,8
2,6
Abattage transf conserv viande poisson
5,4
-2,3
0,2
0,3
1,6
0,2
0,00
3,3
2,6
4,1
Fabrication des corps gras
4,2
5,1
0,3
-0,1
0,3
0,3
0,00
2,8
2,7
3,3
Travail grains prod amylacé
6,3
-2,1
0,5
0,9
1,4
0,5
0,00
3,5
3,4
4,0
Fabr de prod alimentaires à base de céréales
4,3
0,0
0,3
0,3
0,5
0,3
0,00
2,6
2,5
3,8
Transformation de cacao café
2,1
-3,2
-2,9
-2,2
1,9
-2,9
0,00
2,9
0,8
3,1
Fabrication de produits alimentaires n.c.a.
3,1
-2,8
-1,7
-1,3
0,5
-1,7
0,00
3,0
1,8
3,0
Fabrication de boissons et tabac
4,2
-2,1
-0,4
-0,1
1,0
-0,4
0,00
2,8
2,1
3,3
Fabrication de textiles
4,2
5,4
3,0
0,2
1,6
3,0
0,00
2,7
1,6
8,4
Travail du cuir
3,7
-1,4
0,3
0,4
1,7
0,3
0,00
2,2
1,4
3,4
Travail bois
3,0
-2,4
-1,3
-1,0
0,7
-1,3
0,00
2,7
2,5
2,6
Fabrication de papier
0,3
-1,1
-1,0
-0,9
2,4
-1,0
0,00
0,8
0,4
-1,2
Fabrication de produits chimiques
1,0
-2,9
-2,7
-2,5
2,4
-2,7
0,00
2,4
0,4
0,0
Fabrication de produits en caoutchouc
1,8
-1,2
-0,4
-0,3
1,4
-0,4
0,00
1,4
0,8
0,6
Fabrication de verre
1,2
-2,3
-2,0
-1,7
1,7
-2,0
0,00
2,0
1,2
3,0
Métallurgie fonderie fabrication ouvrage
-0,3
-1,7
-1,8
-1,8
1,5
-1,8
0,00
1,1
0,4
0,6
Fabrication de machines et de matériels
1,2
-3,3
-3,3
-2,8
2,2
-3,3
0,00
2,7
0,0
1,2
Fabrication de meuble fabrication
4,0
-1,9
-0,7
0,0
1,4
-0,7
0,00
2,6
2,3
2,1
Production d'électricité
0,3
-2,1
-1,9
-1,9
2,3
-1,9
0,00
1,5
1,1
2,2
Construction
2,1
0,0
-0,5
-0,5
-0,5
0,00
1,7
1,7
3,3
Commerce
0,0
0,0
-0,8
-0,8
-0,8
0,00
2,4
2,4
3,0
Réparation
0,0
0,0
0,3
0,2
1,2
0,3
0,00
2,3
2,3
3,3
Activités d'hébergement et de resto
0,0
0,0
0,4
0,4
1,2
0,4
0,00
2,9
2,9
3,4
Transports et communications
3,2
-1,0
0,5
0,6
1,7
0,5
0,00
1,7
1,6
3,5
Postes et télécommunications
4,6
-1,9
0,2
0,4
1,6
0,2
0,00
2,8
2,7
3,5
Activités financières
4,4
-2,0
-0,1
0,1
1,5
-0,1
0,00
2,8
2,7
3,5
Activités immobilières
0,0
0,0
0,0
0,0
0,1
0,0
0,00
2,8
2,8
3,0
Activités des services aux entreprises
2,0
-2,6
-2,2
-1,7
1,6
-2,2
0,00
2,5
1,4
2,4
Service non marchand
4,3
-2,1
-0,2
0,0
-0,2
0,00
2,9
2,8
3,5
Education
0,0
0,0
0,3
0,3
0,8
0,3
0,00
4,0
4,0
4,2
Activités de santé et action sociale
0,0
0,0
0,5
0,5
0,8
0,5
0,00
3,2
3,2
3,8
Activités à caractère collectif ou personnel
0,0
0,0
0,7
0,7
0,8
0,7
0,00
3,1
3,1
3,8
Ensemble
1,6
-0,9
-0,2
-0,1
1,2
0,0
0,00
2,8
2,2
3,6
Source : Résultats de simulation. Note : M=Importation ; X=Exportation ; S = Production ; D=Offre domestique ; C=Consommation ; VA=Valeur ajoutée.
Secteurs
M
X
1,5
7,1
0,0
1,2
1,6
1,5
1,6
6,4
1,5
0,0
2,2
1,9
1,5
6,2
1,0
1,7
0,7
2,0
0,8
1,6
1,2
2,3
1,3
1,4
0,0
0,0
0,0
0,0
0,7
1,3
1,4
0,0
1,8
1,4
0,0
0,0
0,0
2,4
Annexe 4: Variations des volumes et prix des facteurs, Simulation 2 (pourcent)
Secteurs
Agriculture vivrière
Agriculture de rente
Elevage et chasse
Sylviculture et foret
Pêche
Activités d'extraction
Abattage transf. Conserv. viande poisson
Fabrication des corps gras
Travail grains prod. amylacé
Fabr. de prod. alimentaires à base de céréales
Transformation de cacao café
Fabrication de produits alimentaires n.c.a.
Fabrication de boissons et tabac
Fabrication de textiles
Travail du cuir
Travail bois
Fabrication de papier
Fabrication de produits chimiques
Fabrication de produits en caoutchouc
Fabrication de verre
Métallurgie fonderie fabrication ouvrage
Fabrication de machines et de matériels
Fabrication de meuble fabrication
Production d'électricité
Construction
Commerce
Réparation
Activités d'hébergement et de resto
Transports et communications
Postes et télécommunications
Activités financières
Activités immobilières
Activités des services aux entreprises
Service non marchand
Education
Activités de santé et action sociale
Activités à caractère collectif ou personnel
Ensemble
Source: Résultats de simulation
Prix
Travail formel
3,6
3,6
0,0
3,6
0,0
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
3,6
Travail informel
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
0,0
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
3,3
0,0
3,3
3,3
3,3
3,3
Travail formel
0,6
4,7
-0,9
-2,8
0,6
0,1
0,8
0,4
-3,3
-2,2
-0,6
7,3
0,1
-2,2
-5,1
-5,8
-3,0
-2,5
-4,3
-5,3
-2,0
-3,1
-0,7
-1,3
0,0
0,2
0,4
0,1
-0,1
-0,5
-3,3
-0,3
0,8
0,7
0,9
-0,5
Volume
Travail informel Capital
0,9
4,4
5,0
9,1
0,6
3,9
-0,6
2,6
0,2
3,5
-2,5
0,4
0,9
4,3
0,4
3,7
1,1
4,6
0,7
4,1
-3,1
-0,2
-1,9
1,1
-0,4
2,9
7,6
12,1
0,3
3,7
-1,9
1,1
-4,8
-2,2
-5,5
-3,0
0,1
-2,2
0,8
-4,1
-1,4
-5,1
-2,5
-1,7
1,3
-2,9
0,0
-0,5
2,8
-1,0
2,1
0,3
3,6
0,5
3,8
0,7
4,0
0,4
3,7
0,2
3,5
-0,3
3,0
-3,0
-0,2
0,0
1,0
4,5
0,9
4,4
1,1
4,6
0,2
4,0
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