Qu'est-ce que le sous-marinage ? Pour assurer une protection correcte, la partie ventrale de la ceinture de sécurité doit rester positionnée sur le bassin de l'occupant d'un véhicule. Outre que cet os possède des ailes iliaques servant de zone d'appui naturelle à la ceinture, il peut résister à une compression élevée. Il arrive cependant que, lors d'un choc frontal, le bassin glisse sous la ceinture ventrale. Celle-ci se retrouve alors au niveau de l'abdomen, dont la résistance est nettement moindre. C'est ce qu'on appelle le sous-marinage. Un phénomène qui peut provoquer des lésions graves des organes internes, voire de la colonne vertébrale. Le conducteur en est rarement victime : il se tient en général assez bien sur son siège et la planche de bord limite le mouvement de son bassin en cas de choc. Le sous-marinage concerne surtout les passagers, en particulier à l'arrière. Il constitue même la principale cause de blessure des occupants ceinturés, chez lesquels la fréquence des lésions à l'abdomen est de 30% et celle des lésions aux lombaires de 12%. La tête et le thorax des occupants avant étant protégés par des systèmes ceinture-airbag de plus en plus efficaces, désormais, la priorité va à la lutte contre le sous-marinage et à la protection des membres inférieurs. Les deux vont de pair. En contrôlant le déplacement du bassin en cas de choc, on limite aussi celui des membres inférieurs, ce qui évite d'autres blessures. Sur Laguna II, Renault a travaillé la géométrie des ceintures et des sièges de manière à réduire ces risques. Comprendre le phénomène pour le combattre Les solutions de protection contre le sous-marinage dont bénéficie Laguna II et dont profiteront aussi les prochains modèles Renault résultent directement des recherches du LAB (le Laboratoire d'accidentologie, de biomécanique et d'études du comportement humain, commun à Renault et PSA Peugeot Citroën). Celles-ci ont permis d'identifier un certain nombre de paramètres intervenant dans ce phénomène. Néanmoins, pour progresser encore dans la connaissance des mécanismes conduisant au sous-marinage, les chercheurs poursuivent leurs études en collaboration avec un fournisseur. Pour cela, ils font notamment appel à des modèles numériques d'occupants conçus pour pouvoir «sous-mariner». En effet, certains d'entre eux ne sont pas capables de représenter ce phénomène, et leur utilisation entraînerait une sous-estimation du risque réel. Par ailleurs, depuis juin, le LAB dispose d'une machine reproduisant le comportement de la ceinture sur un mannequin. Elle va, notamment, permettre d'analyser plus à fond l'interaction entre la tension de la ceinture ventrale et sa position par rapport à celle du bassin dans les phénomènes de sous-marinage. Ces travaux visent un double objectif : développer des moyens de protection toujours plus efficaces, mais aussi des outils de prédiction plus performants, qui permettront de réduire le nombre des essais nécessaires à la validation du non-sous-marinage.