La révolte des Pays-Bas et la naissance des Provinces-Unies

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La révolte des Pays-Bas et la naissance des Provinces-Unies.
Si aujourd’hui le nom des Pays-Bas nous évoque un pays indépendant depuis fort
longtemps et membre de l’Union Européenne. Cependant, ce pays a connu d’autres noms et
d’autres appartenances politiques.
Les Pays-Bas, au départ nommée Belgique, sont passés de l’époque antique à l’époque
médiévale entre les mains des romains puis des germaniques et enfin des Francs. Ainsi à
l’époque moderne une partie des Pays-Bas, la Flandre, faisait parti de la maison de
Bourgogne, de l’union en 1383 de Philippe le Hardi avec Marguerite de Male, héritière de
Flandre. La maison de Bourgogne tentait par ce pied mis en Flandre, réaliser à son profit
l’unification de tous les Pays-Bas. Ainsi dès 1428 Philippe le Bon, força sa cousine de
Bavière à lui céder les provinces de Hollande, de Zélande, et de Frise, et fit donner la
province d’Utrecht à son fils légitime. Son successeur Charles le Téméraire réussi quant à lui
à acquérir le duché de Gueldre, en 1477. A la mort du téméraire, la Gueldre retrouvait son
indépendance, mais le reste des Pays-Bas acquis étaient alors destinés à ses héritiers
Habsbourgeois. Ces héritiers entreprirent de continuer l’unification des Pays-Bas. Ainsi
Charles Quint en 1515-1524 se rendit maître de la Frise, et s’empare du pouvoir temporel
dans la principauté ecclésiastique d’Utrecht en 1528. Par la suite il annexa en 1536 la
Groningue et la Drenthe, et reconquit en 1543 la Gueldre et Zutphen. Les Dix-Sept provinces
ainsi unifiées furent placées sous l’autorité d’une gouvernante générale résidant à Bruxelles,
Marie de Hongrie, sœur de l’empereur. La gouvernante était alors assistée par trois
organismes : le Conseil d’Etat soit le gouvernement central, le Conseil privé, et le Conseil des
finances. Au cours du 16ème siècle les Provinces septentrionales firent des progrès rapides
alors que les villes de Flandre auparavant prépondérantes déclinaient. Ainsi l’activité se
retrouvé sur Anvers et les villes avoisinant les bouches de la Meuse et du Rhin. Ainsi une
ville comme Amsterdam passa de treize milles habitants en 1514 à trente mille vers 1550.
L’activité commerciale de ces nombreuses villes, les mettait en contact avec de nombreux
autres pays comme l’Angleterre, la France, et l’Allemagne. C’est par ce biais là, que pénétra
aux Pays-Bas de nombreuses idées de la Réforme. Ainsi dès 1521 Charles Quint répondait à
cette expansion hérétique par la publication des Placards menaçants. Puis en 1525 à la Haye,
le premier protestant fut brûlé vif. Annonçant alors une répression, qui allait faire d’autres
victimes. Enfin en octobre 1555 Charles Quint transmet les Pays-Bas à son fils, Philippe II.
Celui-ci prétendit appliquer la même politique centralisatrice dans ces pays, qu’en Espagne.
Or jusque là les Pays-bas sous l’autorité des ducs de Bourgogne, puis des Habsbourg, avaient
connu un régime politique très équilibré entre les Etats Généraux et les Etats Provinciaux,
face à l’autorité du souverain. Or avec Philippe II, il y a l’instauration d’une politique
personnel, en la personne de marguerite de Parme, qui confisquèrent le gouvernement du
pays. Les Pays-Bas entrent alors dans un contexte politique nouveau. Ainsi, quel est ce
contexte politique et religieux, qui fait éclater les révoltes aux Pays-Bas ? Mais aussi par quels
procédés aboutit la fondation des Provinces-Unies ?
Nous allons donc nous intéresser dans un premier temps à la première révolte des PaysBas, née d’une politique espagnole particulière, ainsi que d’une crise religieuse,
aboutissement au remplacement de Marguerite de Parme. Ensuite, dans un second temps nous
allons tenter de comprendre les mécanismes qui mènent de la révolte à la guerre, et enfin dans
un troisième point nous traiterons des procédés qui ont amené à l’indépendance des
Provinces-Unies.
I.
La première révolte des Pays-Bas.
A. La politique espagnole.
Il faut noter avant toute chose, que le sujet que nous traitons : les révoltes, la guerre et
l’indépendance des Provinces-Unies… a pour usage d’être nommé la « guerre des QuatresVingts Ans », qui commence en 1568 et s’achève en 1648. De plus, ce long conflit comporte
plusieurs phases de conflits et de trêves… bref des épisodes forts différents. La révolte des
Pays-Bas dans son sens premier, selon Christophe de Voogd, est considérée comme achevée
au début des années 1590. Il explique également qu’à l’intérieur même de cette période, les
motifs, la chronologie et la géographie de la rébellion varièrent sensiblement. C’est donc dans
un espace et une chronologie complexe, que nous allons tenter d’éclairer les phases de
révoltes et d’union des Pays-Bas.
Nous allons donc dans un premier temps nous intéresser à la politique espagnole aux
Pays-Bas.
a. L’affrontement entre les Pays-Bas et l’Espagne.
Tout d’abord, il est important de remarque que le roi Philippe II ne voyage plus en
Espagne depuis 1557, laissant alors à Marguerite de Parme le rênes du pouvoir. Cependant la
gouvernante se retrouve vite en étau entre d’un côté la politique espagnole de Philippe II à
mettre en application, tout en respectant les particularismes de chaque Provinces des PaysBas. Marguerite de Parme est alors assistée de trois conseils collatéraux : le Conseil d’Etat, le
Conseil Privé, et le Conseil des Finances. Mais ses prérogatives se trouvent limitées par le
consentement des Etats, via l’existence des états généraux (depuis 1464), et plus encore par
les états provinciaux qui défendent les « libertés et franchises » de la confédération
néerlandaise. Bref le pouvoir central de la gouvernante se trouve limité par les provinces qui
souhaitent garder leur particularisme, au grand regret des grands seigneurs : les Bourguignons
et les Habsbourgs principalement, qui souhaitent une unité des dix-sept provinces. Par ailleurs
il faut noter que les pouvoirs du roi sont limités par les chartes de privilèges des villes et des
provinces, dont les plus connues sont : la « Joyeuse Entrée de Brabant » de 1356 et le « Grand
Privilège » de 1477. Limites notamment en matière fiscale et proclamant par ailleurs le droit
des sujets à se révolter contre un prince tyrannique.
Contrairement à Charles Quint, Philippe II ne comprend pas ces particularismes et le
peuple néerlandais. Il évite autant que possible de se rendre au pays de « par-deçà », créant
alors une politique éloignée. De fait cette politique éloignée, et méprisante de ses sujets, fait
naître alors un décalage entre la politique qu’il souhaite et la politique de la gouvernante. On
retrouve alors d’un côté Philippe II qui parle d’obéissance, alors que les provinces demandent
la liberté. Les sujets et le souverain entrent alors dans un véritable dialogue de sourds.
De plus le souverain espagnol tente d’instaurer de nouvelles taxes sur les biens
immobiliers et mobiliers, mais rejeté en force par les états. Sa politique est de plus en plus mal
vécue, et la tension s’accroît, ayant comme point d’orgue l’entretien des garnisons qui est mal
supportée par la population. En effet l’armée espagnole est constamment présente. Suite à ces
tensions le souverain renonce en 1561 à la présence des troupes espagnoles qui était le point
de départ des révoltes, ainsi qu’à l’intervention contre la France depuis les Pays-Bas.
Cependant, il laisse à Marguerite de Parme une garnison de trois milles hommes, et un
groupes de conseillers royales favorables à l’autorité royale : Berlaymont, Viglius et le plus
important l’évêque Granvelle. Ce triumvirat ayant pour but de mettre un terme à la
domination des grandes villes et des grands nobles. Ce qui entraîne la fin de l’équilibre du
régime politique qui était d’un côté les Etats Provinciaux et les Etats généraux, face à
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l’autorité du gouverneur et des conseillers du gouvernement central. Les nobles se liguent
alors contre l’évêque Granvelle qui apparaît comme le premier ministre et chef de l’Eglise, de
plus en plus convaincu de l’absolutisme, de la centralisation et de la répression sévère de
l’hérésie. Les nobles obtiennent alors son renvoi en 1564.
Ainsi lorsque début 1565 le comte d’Egmont se rend en Espagne pour apporter les
doléances de ses sujets, concernant la modération des « placards », il se retrouve face à
dialogue de sourds. Ainsi le roi dans les Lettres du Bois de Ségovie des 17 et 20 octobre 1565,
révèle qu’il ne laisserait aucun terrain aux nobles, ainsi qu’aux hérétiques. Il déclare alors
qu’il exige une application plus stricte des Placards, le remplacement des magistrats
négligents et il réaffirme la volonté de voir fonctionner l’Inquisition aux Pays-Bas. Cette
affirmation politique absolutiste, plaça alors la gouvernante en porte à faux. En effet celle-ci
depuis plusieurs mois s’était rapprochée de l’opposition et avait alors acceptée de modérer les
placards contre les protestants. Bref la gouvernante opérait une politique plus souple,
complètement lapidé par le coup de force du souverain. Ce décalage politique fit alors naître
une ligue des grands nobles, dont le Prince Guillaume D’Orange, le comte d’Egmont et le
comte d’Hornes… qui en janvier 1566 signent le manifeste intitulé le Compromis des nobles.
Aboutissant en avril 1566, à une démarche solennelle, mais néanmoins armée, de nombreux
gentilshommes. Désormais la révolte est tournée contre le gouvernement. Nous allons
maintenant voir plus en détail ce qu’est le compromis des nobles.
b. Le Compromis des nobles (1565-1566).
Tout commence donc lors du départ de Granvelle début 1564, avec le rapprochement des
calvinistes et l’opposition nobiliaire composée en majeur parti par de « bons » catholiques.
Beaucoup de seigneurs demandent la modération des « placards » contre l’hérésie à condition
que l’ordre public et leur pouvoir personnels soient préservés. Donc après l’épisode des
Lettres du Bois de Ségovie (octobre 1565), et le durcissement de la politique du souverain, les
partisans du compromis se sentent déçus. Commence alors un véritable mouvement de
concertation des nobles, qui s’amplifie au fil des mois. Ainsi sous l’impulsion de Jean de
Marnix, une requête intitulée Traité des grands et des nobles des Pays-Bas contre
l’Inquisition d’Espagne, désignée plus tard comme le Compromis des Nobles, circule dans
tous les Pays-Bas fin 1565 au début 1566, et récolte deux milles signatures notamment parmi
la petite noblesse réformée. Cette requête réclame un changement radical de la politique
religieuse, l’atténuation des Placards et l’abolition des l’Inquisition afin d’éviter l’émeute
générale.
Cependant la couche dirigeante autochtone qui sent ses privilèges menacés par le coup de
force royal, se trouve face à une réflexion : faut-il qu’ils se soumettent à l’autorité du roi en
passant par la punition des hétérodoxes ou doivent-ils s’allier avec les réformés au risque de
trahir leur souverain ?
Mais une version plus légère de ce manifeste est faite, ce qui lui vaut d’être rallié par la
plupart des grands seigneurs. Ainsi le 5 avril 1566, le compromis est remis à Marguerite de
Parme par quatre cents de ces gentilshommes, qui sont alors armés afin de faire une
démonstration de force spectaculaire. Le manifeste pour l’ensemble demande l’allègement de
l’inquisition. Mais certains nobles comme Orange, Egmont et Hornes ne se contentent pas de
demander une modération des placards. En effet ils profitent de la position de faiblesse de la
gouvernante pour exiger une plus grande part dans l’exercice du pouvoir. Marguerite de
Parme accepte afin d’éviter qu’ils démissionnent du Conseil d’Etat, et surtout en attendant
une décision de la part de Philippe II. Celui-ci met du temps à ratifier la modération
entreprise, assortie d’une suppression de l’Inquisition… sa décision arrive trop tard : fin août
1566, alors en pleine crise iconoclaste, l’obligeant alors à faire machine arrière dans sa
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politique. En attendant sa réponse Marguerite de Parme, doit alors composer avec d’une part
le roi et d’autres part les confédérés. Le fossé entre le roi catholique et absolutiste, et la
gouvernante confronté de près aux troubles, s’élargi à mesure que le temps s’écoule.
C’est aussi lors de l’exposition du manifeste à la gouvernante, que valu le nom de gueux
aux confédérés, par un conseiller de Marguerite de Parme.
B. La crise religieuse et le mouvement iconoclaste.
En corrélation à la politique espagnole bicéphale qui fait naître la révolte, il y a aussi la
politique religieuse menée par Philippe II le très chrétien.
Ainsi l’explosion iconoclaste se déroule en août et septembre 1566, alors que la tension
est à son comble entre la gouvernante et les « Gueux ». La prise de position des nobles face à
la gouvernante donne un élan et un impact positif sur la population néerlandaise. Fleurit
depuis le printemps, tout un mouvement de pamphlet, de littérature, de ballades, d’images, de
chansons réclamant la tolérance religieuse. Période à laquelle de nombreux exilés protestants
sont de retour dans les Pays-Bas et pratiquent alors une prédication importante, surtout
localisée dans les Pays-Bas méridionaux. On trouve dans les Pays-Bas méridionaux le
Brabant, la Flandre, l’Hainaut et l’Artois. La prédication se fait dans les campagnes
environnantes des villes. Ainsi très rapidement de nombreux artisans sont séduits par la
Réforme, notamment à Ypres, Gand et Tournai. Préparant ainsi le terrain à la crise
iconoclaste. En fait en faisant la promotion de la croyance au Salut par la Foi seule, les
réformés rejettent alors le culte des images, les reliques des saints, ainsi que les cérémonies du
culte catholique. Cérémonies considérées comme des impostures contrairement à la
communication directe avec Dieu que procurent les textes saints, lors des cérémonies de
prédication. Ainsi le mouvement iconoclaste, appelé aussi Beeldenstorm (Beelden : images ;
storm : tempête), éclate en Flandre occidentale où les artisans et ouvriers sont très nombreux
et où la prédication calviniste à un fort retentissement et une forte activité. C’est alors le 10
août 1566 qu’éclatent les premiers signes du mouvement, à Steenvoord au Sud de Dunkerque,
s’attaquant l’église de leur ville, ainsi que les jours suivants aux églises des villes
environnantes. Le 17 août le mouvement atteint la ville d’Ypres. C’est surtout avec le
mouvement d’Ypres que la révolte iconoclaste se répand dans toute la Flandre, mais
également en Zélande, en Hollande, à Utrecht, en Frise, et en Groningue où le mouvement
s’éteint en septembre 1566. Le mouvement n’a pas atteints trois provinces où le
protestantisme était peu important : en Artois, en Namur et une partie du Hainaut. Concernant
les villes seules Lille, Bruges et Bruxelles sont épargnées, alors en pleins dans le mouvement.
Dans de nombreux cas, surtout dans la partie septentrionale des Pays-Bas, la révolte est
organisée, selon Catherine Denys et Isabelle Paresys. Des nobles et des notables prennent le
mouvement en main à Utrecht par exemple. Les attaques sont purement religieuse et ne vise
pas les autorités ou les marchands de grains, mais cependant très violentes.
Concernant la politique de Marguerite de Parme face à ce mouvement, dès août elle fait
des concession notamment dans sa Grande Ordonnance du 23 août, où elle vise la
pacification en accordant aux calvinistes la liberté de culte, mais sous surveillance de l’Etat et
à l’extérieur des villes. Cependant en sont exclus les anabaptistes, les iconoclastes et les
rebelles. Par cette ordonnance elle ne parvient pas à mettre un terme au mouvement, puisqu’il
continue encore un mois durant. Elle demande alors aux grands nobles un soutient de leur
part. Certains comme Hornes et Egmont vont alors répondre à son appelle et tenter d’écraser
les révoltes. Tandis que Guillaume et Louis de Nassau se démarquent en prônant la tolérance,
et se démarquent et des calvinistes extrémistes et du Conseil d’Etat. Pour eux ni les uns- ni les
autres ne convient à leur idéal politique. L’aide des nobles a été importante pour la
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gouvernante qui a pu récupérer des villes de révoltés. En effet les nobles ont été très
profondément marqués par les émeutes, et opposés à une prise d’armes contre le roi,
permettant de se rallier à Marguerite de Parme. Ainsi de nombreux aristocrates ont aussi
proposé leur aide à la gouvernante. De plus le 23 août de certains nobles du Compromis des
Nobles signe un accord avec la gouvernante, offrant leur soutien à la Grande Ordonnance, et
par la même ont dissout la Ligue du Compromis. Enfin fin 1566 Philippe II sous l’impulsion
du Duc d’Albe rappelle à l’ordre sa sœur, qui réinstaure donc les Placards et l’Inquisition.
Ceci ayant pour conséquence de raviver et pousser l’effervescence plus loin. Ainsi au Sud une
politique d’éradication du protestantisme est instaurée avec l’aide de nobles comme Egmont
et Hornes, qui ne veulent se révolter contre le souverain. Quant aux partisans de la révolte, ils
se replient au Nord, où Guillaume d’Orange sera contraint de s’y rendre. En effet au départ les
frères Nassau et les comtes d’Hornes et d’Egmont, étaient favorable à l’idée d’une paix de
religion et d’un démantèlement pacifique e la politique royale. Mais tous se séparent lors de
cette nouvelle effervescence, ou certains nobles catholiques comme Hornes et Egmont vont
rallier la cause du souverain.
Ainsi les troupes de la gouvernante marchent avec succès sur les villes des révoltés, et au
printemps 1567 de nombreuses villes des provinces wallonne sont reprises, et de nombreux
calviniste reviennent au catholicisme ou décident alors d’émigrer en Angleterre, en
Allemagne ou encore en Scandinavie. Le mouvement s’essouffle face à de longs sièges. Ainsi
de grands nobles comme Guillaume d’Orange pense qu’il est plus prudent de s’exiler, ainsi ils
gagnent l’Allemagne, et plusieurs à Dillembourg en Rhénanie résidence familiale des Nassau
d’où ils organisent une résistance. Suite à ces évènements Philippe II
Enfin pendant que la gouvernante lutte contre les rebelles, une armée est envoyée par le
souverain, en direction des Pays-Bas.
C. Le remplacement de Marguerite de Parme par le Duc d’Albe.
a. Instauration d’une politique de terreur et du Conseil des Troubles.
L’armée contourne la France par l’Est, tout d’abord car il y a la deuxième guerre de
religion en France en 1567-1568, puis car le souverain concentre dans son armée des
hispaniques mais aussi des napolitains et des mercenaires germaniques. En effet Philippe II,
doit une partie de son armée à des ducs catholiques germaniques et italiens. Même si certaines
provinces germaniques sont réticentes, certains bons catholiques sont prêts à fournir le
nombre d’hommes nécessaire. Du reste si Philippe II a du soutient par des catholiques, sa
mission est unique : extirper l’hérésie et l’opposition aux Pays-Bas. Pour cela il faudra au duc
punir de façon exemplaire les grands aristocrates, les villes et les peuples en révolte contre
l’autorité royale, avec l’injonction de faire observer strictement les Placards. C’est alors au
Duc d’Albe qu’il en confie la charge et la réussite. Albe est un Grand d’Espagne et surtout
Chevalier de la Toison d’Or, il compte donc exécuter les ordres du souverain auquel il
conseillait quelques mois auparavant la fermeté et la sévérité. Ainsi le duc arrive le 22 août
1567 à Bruxelles, et dès septembre il frappe fort. En effet il fait arrêter les comtes d’Hornes et
d’Egmont, qui pourtant n’avaient pas pris les armes contre l’autorité du roi et de plus sont de
fervents catholiques. Ces arrestations font alors démissionner Marguerite de Parme, qui ne
comprend l’arrestation de nobles qui l’a soutenaient. Le duc instaure en outre une véritable
inquisition civile d’exception : le conseil des Troubles, très rapidement rebaptisé le conseil du
Sang (bloedraad). Ce conseil a pour but de juger les infractions aux Placards, et de gérer les
biens confisqués. Le bilan de ce conseil est de douze milles inculpés entre 1567 et 1576, onze
milles confiscations et plus de milles exécutions ; dont les comtes d’Hornes et d’Egmont en
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juin 1568. Le prince d’Orange quant à lui se fait confisquer ses biens, et a été banni en 1568.
Son exil lui a peut-être valu de ne pas être exécuté. Le conseil des Troubles devient un organe
centralisateur et souverain, comme le souhaitait Philippe II. Ce système est surtout d’une
redoutable efficacité puisqu’il surveille aussi les tribunaux civils et ecclésiastiques. Ceux-ci
continuent de juger les hérésies, mais ils doivent faire approuver leurs sentences par le
conseil. De fait en s’introduisant dans les institutions locales, et ne les ménageant guère, la
politique du Duc d’Albe est très impopulaire puisque c’est une politique de terreur. En effet le
duc d’Albe, a fait appel dans son système de répression et de justice à trois magistrats
espagnols, dont un Juan Vargas est particulièrement violent, et est particulièrement bien
écouté par le duc. Celui-ci a réussi l’instauration de la terreur, et de la fin des rébellions.
Cependant la répression fléchie, lorsqu’en juillet 1570 il y la multiplication des appelles à la
clémence, notamment de Marguerite de Parme et de Granvelle. Philippe décide alors
d’accorder le pardon à tous ceux qui abjureraient leurs erreurs, ceci contre l’avis du duc
d’Albe. Ainsi autour de 1573 le conseil des Troubles est quasi inactif, date à laquelle la
seconde révolte est mâtés. Lors de seconde révolte de 1572-1573, les procédures du conseil
sont très meurtrières : avec neuf exécutions sur dix procédures. Aussi les trois quarts des
procédures et poursuites concernent les provinces méridionales. De plus la noblesse dans la
province de Hollande, d’Utrecht, de Frise et de Groningue, est très touchée par les poursuites
et exécutions.
Après la politique de terreur du duc d’Albe il est intéressant de s’intéresser à la politique
fiscale mise en place :
b. La politique fiscale.
Comme nous l’avons vu, la politique de terreur mise en place est très impopulaire, de plus
il faut noter que la politique fiscale que le duc instaure accroît aussi son impopularité. Ainsi il
a besoin d’argent pour maintenir l’ordre et repousser les révoltes, ceci notamment par la
présence permanente de troupes, construction de citadelles… De plus le souverain espagnol
n’est plus en mesure de subvenir aux besoins, car il y a un affaiblissement des rentrées
financière venant des Amérique, et surtout l’Espagne a deux fronts à combattre : les Pays-Bas
et les Turcs. L’augmentation des taxes aux Pays-Bas avait déjà été réalisée, mais manquant
toujours de moyens, le duc d’Albe décide d’en créer trois nouvelles : le centièmes Denier, soit
un pourcent de la valeur des biens immobiliers ; le vingtième Denier, soit cinq pourcent de la
propriété immobilière ; et le dixième Denier, soit dix pourcent des ventes, ce qui constitue une
taxe indirect. Cette taxe indirecte est alors la plus impopulaire car elle pénalise l’activité
commerciale vitale notamment pour les villes portuaires comme Anvers et Amsterdam. De
plus Albe entend bien se passer des Etats généraux et provinciaux. Ainsi en 1569 c’est
Philippe II qui sous la pression, organise de nouveaux Etats Généraux. Ceux-ci réussissent
alors à différer les paiements du dixième et du vingtième Denier, mais à partir 1571, Albe en
exige le paiement par la force, méthode à laquelle la population résiste, notamment par la
grève.
Malgré toute la politique centralisée mis en place par le duc d’Albe, la population encore
révoltée continue sa propagande. Notamment en cultivant l’esprit de résistance chez les
exilés. Des images et des textes justifiant la cause des révoltés sont diffusés clandestinement.
Donc malgré la politique répressive du duc d’Albe, les révoltés continuent de crier que
Philippe II est hors de ses droits, puisqu’il a violé les droits et libertés des néerlandais, qui de
fait se sont révoltés selon leurs droits, mais révoltes que le roi a mâté. Désormais nombreux
ceux sont qui veulent leur indépendance. Ainsi la seconde révolte éclate en 1572…
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II.
De la révolte à la guerre. (1572)
A. Du « désordre » des Pays-Bas à la pacification de Gand.
a. La seconde révolte de 1572 ou le sursaut des Gueux.
Si la seconde révolte éclate en 1572, c’est surtout lié aux exigences fiscales énumérées
plus haut. Ainsi l’exigence fiscale dans certaines provinces jusque là obéissantes, retenti alors
comme une déclaration de guerre, selon Christophe de Voogd.
C’est alors que le 1er avril 1572 la flotte des gueux de mer réussie à entre dans les ports de
La Brielle (Zélande), et dans l’estuaire de la Meuse. Cette flotte est constitué de nombreux
horizons : des nobles, des roturiers, des proscrits, des fugitifs, des catholiques, des
protestants… d’origine hollandaise, zélandaise, flamande, mais aussi française, anglaise,
allemande, mais aussi quelques déserteurs espagnols… Cette flotte ressemble plus à des
pirates et à une pègre maritime qu’à une flotte de guerre. Ainsi lorsque les troupes espagnoles
sont appelées à renforcer la frontière française, les gueux profite de ce moment pour prendre
des villes portuaires comme La Brielle, par le protestant Guillaume de la Marck, puis ses
hommes prennent Flessingue cinq jours plus tard, lieu stratégique puisqu’il permet de
contrôler l’embouchure de l’Escaut. Suite à cette arrivée des révoltés, des villes vont alors se
rallier à leur mouvement, formant ainsi des enclaves en Zélande et en Hollande. Cependant
Middelbourg en Zélande et Amsterdam en Hollande, restent fidèles au gouvernement de
Bruxelles. Par ailleurs d’autres villes se rallie aux révoltés, pour des raisons plus économiques
notamment pour l’accès illimité à la mer, pour la pêche et le commerce. D’autres villes
comme Rotterdam se rallie après avoir subi des exactions des troupes espagnoles, ou par
pression de la population ou des émissaires d’Orange sur les régents loyalistes. Enfin les
provinces septentrionales, bascule dans la résistance, ce qui est le cas d’une grande partie de
la Gueldre et de l’Overijssel. Ceci grâce à la venue de rebelles d’Allemagne. Ainsi en juillet
1572 Guillaume d’Orange fait son retour dans les Pays-Bas. Les Etats de Hollande décident
au même moment de se réunir à Dordrecht, sans l’accord du roi et sans la présence du
stadhouder, pour rétablir le prince d’Orange dans ses trois provinces qu’il gouvernait avant
son exil. C'est-à-dire la Hollande, la Zélande et l’Utrecht. Pour lui redonner son statut les
Etats, justifient par le fait qu’il n’ait pas été démis de ses fonctions selon les coutumes et
privilèges du pays. De plus ils le nomment protecteur de l’ensemble des Pays-Bas « en
l’absence de sa Majesté », niant alors complètement l’autorité du duc d’Albe. En échange
Orange promet de ne pas gouverner les provinces sas le consentement des Etats. Concernant
les provinces méridionales dans l’Hainaut et le Brabant seule quelques villes se rallient aux
révoltés, comme Malines, Louvain et Oudenarde. Dans l’Hainaut, Louis de Nassau s’empare
de Mons, une forteresse. Avec l’aide d’huguenots français il résiste au siège du duc d’Albe.
Cependant Louis de Nassau attendait du renfort de la part de quinze milles huguenots
français, qui n’arriveront jamais puisque éclate la saint Barthélemy le 24 août 1572.
Désormais ils sont seuls à Mons, et cela rend alors service à l’armée espagnole, qui craignait
l’alliance avec les huguenots français, qui aurait certainement affaiblie la position espagnole
selon Catherine Denys et Isabelle Paresys. En réaction Guillaume d’Orange tente en vain de
faire éclater une insurrection méridionale générale, mais Anvers, Bruxelles et les villes
flamandes en général ne réagissent pas. En septembre 1572 Mons doit alors capituler, et Albe
écrase alors toutes les autres villes révoltées du Sud. Ainsi l’armée espagnole à Malines, qui
s’était révoltée, pille et saccage la ville en assassinant protestants et catholiques. Par cette lutte
réussie du duc d’Albe contre la révolte en Hainaut et dans le Brabant, il espère une même
capitulation au Nord. Ainsi en octobre il marche sur la Gueldre, ce qui inquiète Guillaume
d’Orange qui sait que les Gueux peuvent difficilement tenir, et craint alors que la Zélande et
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la Hollande ne puissent résister. Pour dissuader les révoltés de maintenir leur effort, le duc
d’Albe emploi la méthode sanglante qui consiste à faire des massacres exemplaires, durant le
mois de décembre 1572. Sa méthode marche puisque la population est terrorisée, ainsi des
cités en Gueldre, en Overijssel et en Frise se rendent. Le duc décide alors de faire un siège à
Haarlem, puis à Leyde. La lutte est très longue et très violente. Ainsi après ces longs mois de
sièges du duc, qui multiplie par ailleurs les atrocités, Philippe II rappel le rapelle. En effet les
sièges trop coûteux en temps, demande aussi de nombreux hommes, ce qui mène à de grosses
dépenses… que le roi n’accepte plus. En fait la transformation d’une simple opération de
maintient de l’ordre en guerre d’usure oblige le souverain espagnol à infléchir sa tactique.
Infléchir ne veut cependant pas dire, renoncer à ses objectifs. Ainsi il remplace le duc D’albe,
par Luis Resquesens en novembre 1573. Aussi les méthodes tyranniques du duc, aliénaient à
sa cause beaucoup de nobles et de catholiques modérés.
Par ailleurs il faut noter que durant tous ces sièges, les proscrits des Pays-Bas méridionaux
affluent en grand nombre, dans les provinces orangistes.
Ainsi depuis 1576, le foyer le plus virulent se trouve autour de la Hollande et de la
Zélande. Ce moment, selon Catherine Denys et Isabelle Paresys, est alors le point culminant
de l’entente des révoltés contre l’Espagne, puisque ensuite les antagonismes religieux
l’emportent et finissent par diviser. Cette mésentente profite à Philippe II, qui parvient alors à
maintenir son autorité sur les Pays-Bas méridionaux. Enfin Philippe II va se servir de ces
provinces pour essaye de reconquérir les Pays-bas du Nord.
b. L’entente des Pays-Bas contre l’Espagne, avec la pacification de Gand. (1573-77)
Le nouveau gouverneur Luis Resquesens adopte une politique de détente, avec pour
objectif de pacifier les Pays-Bas tout en voulant faire capituler le Nord du pays. En 1574 le
nouveau gouverneur accorde son pardon général, supprime le Conseil des Troubles et les
impôts impopulaires. Cependant il maintient ses troupes, et décide alors de les faire avancer
jusqu’au Nord, par-delà les grands fleuves comme l’Escaut. Pour repousser l’armée, et sauver
le Sud de la Hollande, le prince d’Orange décide de faire ouvrir les écluses et percer les
digues pour inonder le pays. Poussant alors Resquesens à lever le siège autour de Leyde. Puis
en juin 1575, la Hollande et la Zélande s’unissent, et instaure un embryon d’Etat constitué
d’un organe administratif et financier commun, avec un seul stadhouder qui n’est autre que le
prince d’Orange, alors chargé de garantir la liberté de conscience. Mais le prince d’Orange se
charge, aussi, de tenter d’imposer aux calvinistes extrémistes, la tolérance de toutes les
confessions. Commencent alors en 1575 des négociations entre orangistes et espagnols, en
vain puisque les négociations échouent. Donc le 13 octobre 1575 la Hollande et la Zélande
rejettent l’autorité du souverain, et appellent alors à la réunion des Etats Généraux afin de
rétablir la paix. Ces mêmes Etats Généraux chargent alors le prince d’Orange de trouver un
nouveau souverain, auprès de princes traditionnels mais opposé à l’Espagne. Ainsi il se tourne
vers Elizabeth Ière d’Angleterre. Mais elle ne s’engage pas par prudence, mais leur apporte un
soutient financier. Alors Guillaume d’Orange s’adresse à la France et plus particulièrement au
duc d’Anjou, le frère d’Henri III, catholique mais regardant avec attention, pour son aide
apportée aux huguenot lors de la cinquième guerre de religion (1574-1576).
Par ailleurs l’autorité espagnole se retrouve aussi affaiblit, car après de la mort de
Resquesens en mars 1576, le pouvoir est vacant en attendant son successeur Don Juan
d’Autriche, le frère de Philippe II. En effet son successeur arrive aux Pays-Bas en novembre
1576. Ces mois de vacances de la charge de gouverneur permet alors aux Etats Généraux de
s’imposer politiquement et d’organiser un mouvement de résistance face aux armées
espagnoles qui saccagent la Flandre et le Brabant tout particulièrement, pour se dédommager
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des arriérés de solde qui leur sont dus. Leurs exactions provoquent des insurrections comme à
Bruxelles en juillet 1576. C’est par l’initiative des provinces du Brabant, des Flandre et de
l’Hainaut, que se réunissent les dix-sept provinces, afin d’envisager une défense commune.
Ainsi et pour la première fois depuis le début de la guerre, il y a une situation révolutionnaire :
en se réunissant sans l’accord du roi, et en s’arrogeant la droit de prendre des mesures
législatives et de mener des négociations sur la paix ou la guerre. De plus grâce à la Furie
d’Anvers le 4 novembre 1576, le processus d’entente entre les provinces s’accélère. La Furie
d’Anvers est en fait la mutinerie sauvage de la garnison espagnole, qui privée de solde, pillent,
violent et tuent sept milles personnes, et brûle un tiers de la ville d’Anvers. Cet évènement
permet alors à Amsterdam de prendre le monopole économique d’Anvers, lié au commerce
fluvial, car Anvers est complètement saccagé.
Enfin, quelques jours plus tard, le 8 novembre 1576, les Etats Généraux alors réunis à
Gand, publient un texte d’entente connu sous le nom de la Pacification de Gand, qui est
signée par l’ensemble des députés de toutes les provinces des Pays-Bas. Cette Pacification
exige le départ des troupes espagnoles et étrangères, l’arrêt de la répression dans tous les
Pays-Bas, et l’autorisation du culte calviniste en Zélande et Hollande uniquement. Concernant
la question de culte et de confession des autres provinces, la question est reportée à plus tard.
Cette institution se comporte alors comme l’autorité souveraine.
Ainsi lorsque le nouveau gouverneur Don Juan d’Autriche, fils bâtard de Charles Quint,
arrive aux Pays-Bas, il est alors mis devant le fait accompli, et est alors contraint de ratifier la
Pacification par l’Edit Perpétuel de février 1577. De fait il renvoi alors l’armée espagnole
vers l’Italie, condition indiscutable pour qu’il soit reconnu gouverneur. Cependant, avec cet
édit, les Etats Généraux promettent d’appliquer et de maintenir le catholicisme romain. Or
cette clause est contraire à ce qu’avait demandé et obtenu la Zélande et la Hollande dans la
Pacification, donc ces deux provinces ne ratifient pas cet édit. C’est le début de la division
entre les provinces…
Enfin en octobres 1575, la Hollande et la Zélande se prononcent pour le rejet de
temporaire de la suzeraineté de Philippe II, et demandent alors la protection de François de
Valois frère d’Henri III.
B. La confusion dans les Provinces-Unies fait naître l’Union d’Arras.
a. Vers la division des rebelles. (1577-78)
Dès 1577, au sein des Etats Généraux trois tendances se manifestent : la première
concernant les catholiques modérés, notamment les wallons, qui se regroupent autour du duc
d’Aerschot gouverneur des Flandres qui pressent une demande à l’archiduc Mathias de
Habsbourgs, pour remplacer le gouverneur actuel ; la seconde tendance concerne les
calvinistes te les « patriotes » qui soutiennent le prince d’Orange et font régner les lois
calvinistes dans les villes catholiques ; enfin la troisième tendance est issu de Guillaume
d’Orange lui-même, qui souhaite apaiser les rivalités qui l’opposent aux grands seigneurs du
Sud, tout en imposant une paix de religion aux calvinistes révolutionnaires, en rassurant d’un
autre côté les magistrats modérés… Son objectif est alors d’éviter la division des Pays-Bas.
Les Etats Généraux décident alors de choisir un gouverneur général, en la personne de
l’Archiduc Mathias. Cet archiduc très catholique puisque c’est un Habsbourg, n’est en fait que
le fils de l’empereur Maximilien II, et le cousin du roi espagnol. Cependant Philippe II ne le
reconnaît pas, ce qui n’empêche pas l’archiduc de séjourner, dans les Pays-Bas jusqu’en 1581,
malgré la présence du gouverneur reconnu par le souverain. En janvier 1578, Guillaume
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d’Orange est alors nommé stadhouder, soit le lieutenant général des Pays-Bas. Cette époque
1577-78 est le sommet de la gloire du prince.
Philippe II malgré les évènements est bien décidé à reconquérir ses terres, et à garder sa
mainmise et son autorité sur ces Dix-Sept provinces. Ainsi il envoi du renfort à Duan Juan :
Alexandre Farnèse le neveu du roi, soit le fils de Marguerite de Parme. Ainsi en janvier 1578,
les Espagnols commencent la reconquête des villes insurgées. Mais certaines grandes places
résistent comme Gand, Bruges, Anvers et Bruxelles. De plus malgré une demande du prince
d’Orange à une tolérance, se répand une véritable terreur chez les calvinistes des provinces du
Sud. Cette terreur amène alors les catholiques à rechercher des protections. Le gouverneur
catholique du Hainaut prend alors contact avec François duc d’Anjou, pour contrer le prince
d’Orange. Par ces faits Elizabeth Ière d’Angleterre est inquiète des ambitions françaises, de fait
elle propose alors d’en appeler à Jean Casimir comte de palatin. Dès lors les Pays-Bas qui ont
un souverain légitime, Philippe II, mais surtout de nombreux « défenseurs des libertés »… en
les noms d’Orange, Aerschot, l’archiduc Mathias, le duc d’Anjou, et puis en le nom
d’Alexandre Farnèse. La défense des libertés, est donc une notion variable suivant les
défenseurs. Les provinces sont désormais divisées, et la guerre civile religieuse menace. Ces
antagonismes religieux sont alors à l’avantage de Farnèse, qui pense en tirer profit. En effet
les « Malcontents » en particulier les Wallons refusent l’autorité calviniste, et rejettent, du
même coup, le zèle excessif de Jean Casimir pour le calvinisme. Quant aux grands seigneurs
catholiques ils se rapprochent du souverain espagnol. Par ailleurs, il faut noter que le clivage
religieux n’est pas une cause unique, en effet il est aussi question de clivages sociaux : en
effet au Sud les grands nobles, craignent la caste praticienne très présente au Nord. Ce clivage
social fait aussi vaciller le semblant d’unité et de paix des Provinces-Unies.
b. L’Union d’Arras et l’union d’Utrecht : une séparation consommée.
La division s’accentue lorsqu’à l’automne 1578, les députés de l’Artois, du Hainaut, des
villes de Lille, de Douai et d’Orchies réunies à Arras, refuse combattre l’Espagne. Ils
demandent alors un retour à la pacification de Gand, ainsi qu’un retour au catholicisme
comme seule religion de leurs provinces, et surtout ils souhaitent la réconciliation avec
l’Espagne en échange du retrait des troupes et surtout en échange du respect de leurs
privilèges. Ainsi le 6 janvier 1578 les malcontents et les catholiques s’unissent autour de
l’Union d’Arras.
Cette union fait alors naître une union calviniste, en réponse à celle-ci, le 23 janvier
suivant. Cette union regroupe les provinces de Hollande, de Zélande, d’Utrecht, de la
Gueldre, puis un peu plus tard de la Frise, de la Groningue et de l’ Overijssel. Ainsi que le
rattachement de quelques villes des provinces du Sud : Bruges, Gand, Anvers, Breda… du
reste les villes à domination calviniste. Tous s’unissent autour de l’Union d’Utrecht, en
s’engageant pour la liberté religieuse des provinces, mais aussi à combattre l’autorité
espagnole en se munissant d’un organe fiscal et militaire commun. Cette union d’Utrecht est
alors la base constitutionnelle des Provinces-Unies. Ces deux unions ne sont, par ailleurs, pas
reconnues officiellement comme une rupture, mais en sont tout de même le point de départ.
C. Les Pays-Bas espagnols contre les Provinces-Unies.
a. De la Paix d’Arras à la déclaration de déchéance du roi.
Cependant très rapidement l’union d’Arras et Farnèse, concluent une paix séparée, la Paix
d’Arras en mai 1579. Ainsi les provinces sont pour un retour à la situation législative et
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fiscale prévalent sous Charles Quint, ainsi qu’à la nomination d’autochtone aux hautes
charges des provinces. La rupture entre l’union d’Arras et l’union d’Utrecht est alors
consommée. D’un côté se trouvent alors les Pays-Bas espagnols et de l’autre les ProvincesUnies. Pourtant Philippe II n’est satisfait que par un point de l’union d’Arras : l’unicité du
catholicisme dans les provinces qui se sont ralliées à son autorité. En effet Farnèse a du verser
beaucoup d’argent aux nobles catholiques pour qu’ils acceptent ce ralliement. De plus Farnèse
doit alors confirmer la Pacification de Gand et l’Edit perpétuel, tout en garantissant le retrait
des troupes, et maintenir les privilèges traditionnels des Pays-Bas. Philippe n’abandonne pas
l’idée de reconquérir les provinces de l’union d’Utrecht, même s’il la met de côté pendant un
temps ; et dès juin 1579 Farnèse entreprend une nouvelle conquête vers le nord.
Toujours en réaction, les provinces ralliées à l’union d’Utrecht et des Etats Généraux
montent aussi d’un cran dans la révolte. Ainsi le 26 juillet 1581, les Etats Généraux par l’Acte
d’abjuration, déchoient Philippe II de sa souveraineté, il est alors considéré comme un tyran.
La souveraineté est alors offerte au Duc d’Anjou. Rapidement le souverain Valois, se mettre
« arrogant, impérieux et catholique » selon Christophe de Voogd, par le fait que celui-ci fut
élevé à l’école française, alors en plein essor de l’absolutisme. De fait l’entente entre le duc et
ses sujets fut un échec, tandis que l’aide française était alors limitée. Cependant Guillaume
d’Orange défend le duc d’Anjou, jusqu’en 1583 où il tenta un coup d’Etat sur Anvers. Coup
qu’il manque et qui suffit alors à le discréditer. De fait, le duc d’Anjou rentre en France, et y
meurt en 1584.
b.
La reconquête espagnole.
En juin 1579, reprend donc la volonté Espagnole de reconquérir les Provinces du Nord
rattachée à l’union d’Utrecht. Très rapidement Farnèse récupère des villes stratégiques
comme Maëstricht, ville frontière sur la Meuse, d’où il peut contrôler les communications
avec le Nord et l’Empire. Concernant les villes de Flandres et du Brabant, entre 1581 et 1584
Farnèse rallie : Douai, Audenarde, Dunkerque, Ypres, Bruges, et Gand. Ainsi que durant l’été
1585, il réussit à reprendre Malines, Anvers et enfin Bruxelles. Cette réussite a été possible
grâce à deux évènements majeurs, qui ont affaibli l’unité des provinces insurgées : tout
d’abord la tentative de coup d’Etat « absolutiste », terme qu’utilise Arlette Jouanna, du duc
d’Anjou ; puis ensuite l’assassinat du prince d’Orange le 10 juillet 1584, le symbole de la
résistance. Se pose alors le problème du secours extérieur et la forme du pouvoir à adopter.
Mais la France alors en pleine guerre civile, seule l’Angleterre menacée par le complot
catholique et la reconquête espagnole aux Pays-Bas peut réagir. Ainsi pour parer l’avancée
espagnole, les Etats Généraux obtiennent l’aide d’Elizabeth Ière qui leur envoi le comte de
Leicester, pour mener les troupes anglaises de six milles hommes et les troupes des provinces
révoltées. Cette alliance est alors scellée en août 1585 par le Traité de Nonsuch. Ce traité veut
surtout forcer le roi Philippe II a entamer des négociations, ceci par l’arrivée de Leicester et
en prenant en gage La Brielle et Flessingue. Alors au cours de l’année 1585, Leicester, contre
l’avis de la reine, est nommé gouverneur général. Cependant rapidement il se montre
incapable de renverser la situation militaire, et il se heurte à la fois à la reine qui négocie de
son côté avec Farnèse, puis de l’autre les Provinces-Unies qui doutent de lui et craignent un
double jeu. Leicester se retrouve rapidement au cœur d’intrigues, l’obligeant alors à rentrer en
Angleterre en 1588. Philippe II cette même année décide alors d’envoyer l’Invincible Armada
pour écraser les Provinces et villes insurgées des Pays-Bas, tout en employant une guerre
contre les Anglais, afin de combattre un grand nombre d’hérétiques. En effet l’intervention
d’Elizabeth Ière apparaît à Philippe II comme une déclaration de guerre. Cette offensive lancée
l’été 1588, tourne en faveur des révoltées, puisque Farnèse est appelé à marcher sur Londres,
pour cela il doit donc retirer ses troupes de Provinces-Unies. Alors qu’au même moment
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l’Invincible Armada est mise à néant par les Anglais, au large des côtes anglaises. En
interaction intervient la guerre civile française, où Philippe II envoie Farnèse soutenir la ligue
catholique. Les Provinces-Unies profitent de se retrait espagnole pour reprendre des villes
comme Breda, Zupten, Deventer et Nimègue… obligeant alors Farnèse à revenir aux PaysBas en 1591. Or Philippe II, le contraint de retourner en France, soutenir les catholiques,
Farnèse y est blessé et meurt alors en France en 1592. Les Pays-Bas se retrouvent de fait sans
chefs, et les espagnols pris entre la révolte néerlandaise et son jeu d’alliances avec
l’Angleterre et la France, cèdent du terrain. Il est important que ce jeu d’alliance rend
internationalise le conflit, ce que Guillaume d’Orange souhaitait depuis toujours. Par ailleurs
les espagnols cèdent du terrain par le fait de la banqueroute de 1596.
Conjointement à cette « crise » espagnole qui a désormais deux fronts, et qui n’a plus de
chef militaire, dans les Provinces-Unies depuis 1587 Maurice de Nassau, fils de Guillaume
d’Orange, se montre particulièrement fin stratège. Puisque c’est lui qui a pu récupérer les
villes en Brabant et en Flandres dans les années 1590.
c. La fin d’une alliance avec l’Angleterre et la France, fait naître la paix de Douze Ans.
La réussite néerlandaise est cependant freinée en 1598 par la paix entre Henri IV et
Philippe II, ainsi qu’en 1604, par la paix signée entre l’Espagne et les Pays-Bas. Ainsi
l’Espagne n’a plus d’ennemis en plus. De fait les Pays-Bas se retrouvent alors sans soutient
financier tout particulier de l’Angleterre, et donc sans défense extérieure. C’est au même
moment que les Pays-Bas espagnols se retrouvent doté d’un nouveau chefs de guerre :
Ambrosio Spinola. Ainsi en 1606 Spinola tente une reconquête des pays insurgés, par le flanc
oriental. Il réussit alors à s’emparer de villes en Overijssel et en Gueldre. Puis en 1607,
s’engagent des pourparlers de paix et un cessé le feu est instauré. Ce fait naît notamment du
parti espagnol, qui se trouve confrontée à de gros problèmes financiers, et qui ne trouve plus
assez de ressources pour ce conflit qui lui coûte, selon Catherine Denys et Isabelle Paresys :
cinq millions de Florins par an. C’est par ce manque de ressources financière, qu’éclate en
1506 une mutinerie de garnisons impayées, comme celle de 1576. Par ailleurs, du côté des
rebelles, l’effort de guerre est aussi très lourd, puisque les effectifs militaires ont double, et
surtout les dépenses pour les fortifications ont quintuplé. Enfin, une paix avec l’Espagne
permettrait surtout aux Provinces-Unies de restaurer leur commerce avec la péninsule et en
méditerrané, et surtout de mettre fin à une guerre qui traîne en longueur. Cependant les
négociations à partir de 1607, sont longues et difficiles, par la méfiance des deux partis après
quarante ans de guerre. La participation de la médiation franco-anglaise, entre les deux partis,
devient alors importante, puisqu’elle propose des solutions. Le plus gros « problème » dans la
négociation de la paix est la question de la souveraineté. La trêve de Douze Ans est signée le 9
avril 1609, à Anvers, par les représentants des Provinces-Unies et les représentants du roi
Philippe III, l’archiduc Albert d’Autriche et la fille du souverain espagnol : Isabelle-ClaireEugénie ; qui depuis 1598 règnent sur les Pays-Bas. De fait le roi d’Espagne reconnaît les
Provinces perdues comme un Etat souverain sur lequel il n’a plus aucune autorité depuis
longtemps. Cependant l’indépendance reste très théorique, puisque si les archiducs meurent
sans descendance les territoires néerlandais reviennent au roi d’Espagne. En fait l’Espagne
souhaite toujours, garder une mainmise permanente sur les Pays-Bas. La trêve est un semblant
de paix, puisque tout repose sur des subtilités diplomatiques et sur des clauses particulières.
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III.
La fondation des Provinces-Unies.
Enfin nous allons aborder les piliers de la fondation des Provinces-Unies. Ainsi nous
pouvons avant tout, aborder la question de l’expérience républicaine.
A. L’expérience républicaine
a. La création de la république.
Ainsi Catherine Denys et Isabelle Paresys, parle d’une expérience républicaine de 1581 à
1702. Cette limite étant hors de notre sujet. Donc on parle de la naissance d’un nouvel Etat en
juillet 1581, du rejet de la souveraineté habsbourgeoise par les Provinces du Nord. Suit alors
quelques années, de recherche d’un nouveau prince… en vain, puisque parmi toutes les
expériences aboutissent à l’échec, comme nous l’avons vu précédemment. Ainsi les
Provinces6unies finissent par se doter d’un régime politique « original » : une république. Son
originalité, repose alors sur le fait que les institutions reposent sur une idée que la
souveraineté est populaire. L’idée de souveraineté collective, n’est pas innée aux révoltés, elle
découle des expériences faites avec les différents princes : Espagnols, Anglais, Français,
Germanique… Enfin cette république étonne les contemporains, par la diversité des
confessions religieuses de ses habitants.
L’idée de république, naît immédiatement de l’Acte d’abjuration du 26 juillet 1581, où les
Etats Généraux déchoient Philippe II. Pourtant, loin est l’idée de se défaire du régime
monarchique. L’idée comme nous l’avons dit germe principalement par l’échec de Mathias,
d’Anjou, et de Leicester notamment. Aucun ne parvient à s’imposer, d’où l’idée d’un régime
politique novateur. Guillaume d’Orange décide alors de s’y rallier lorsqu’il est déclaré hors la
loi par Philippe II. Ainsi fin 1580 Orange reconnaît dans son ouvrage Apologie ou défense de
monseigneur le prince d’Orange, que l’unique pouvoir résidait dans les Etats Généraux. Dans
ce même ouvrage il accuse Philippe II d’avoir trahi le contrat qui le liait à ses sujets…
légitimant de fait le pouvoir des Etats Généraux. Ces idées, que le prince d’Orange incarne,
s’inspirent des idées monarchomaques en vigueur chez les théoriciens huguenots français
dans les années 1570. Ces théories monarchomaques revendiquent le droit du peuple,
représenté par les Etats Généraux, de retirer la souveraineté du monarque si celui-ci devient
tyran. La bonne entente étant issue d’un contrat originel, donc si ce contrat est brisé le
souverain n’a plus de raison de gouverner, voire d’exister.
Donc après les différentes tentatives, vouées à l’échec, de se donner un prince, les Etats
Généraux décident de s’en passer et proclament alors en 1588, la république. Philippe II,
cependant, ne reconnaît pas l’existence de cette république, et donc les Etats Généraux et les
révoltés sont forcés d’abandonner l’idée d’union entre le Nord et le Sud. En effet depuis peu
la France, cherche à conquérir les Pays-Bas espagnol, tout comme elle prétend au trône
d’Espagne… l’allié d’hier devient donc un ennemi à ne pas se créer. La France est la
puissance montante du XVIIème siècle, qui se montre très menaçante. De plus les ProvincesUnies ont des intérêts commerciaux à conserver, notamment en la place forte qu’est
Amsterdam la ville portuaire, qui a pris la place d’Anvers qui subit le blocus espagnol.
Politiquement et économiquement une union les affaiblirait.
b. La structure institutionnelle des Provinces-Unies.
Les Provinces-Unies sont composées de sept provinces septentrionales : la Hollande, la
Zélande, l’Utrecht, le Gueldre, la Frise, Overijssel et la Groningue. En plus de ces provinces,
s’ajoutent les pays de la Généralité, gagné sur les pays Bas espagnols depuis la fin du XVIème
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siècle. Ces pays de la Généralité sont constitués des Etats de Flandre, et des Etats du Brabant.
Puis en 1632 s’ajoute Maastricht Overmaas ainsi que Wede-Westerwolde. Ces Etats ne sont
pas représentés aux Etats Généraux, et ressemble à une sorte de colonie intérieure, selon
Christophe de Voogd.
Quant à la république, elle est fondée sur une triple souveraineté collective. En effet il y a
les Etats Généraux, les Etats Provinciaux et les villes. Ce principe particulier, est une des
causes de l’échec de la monarchie. En effet chaque province à des particularismes, rendant
alors difficile la cohabitation de la monarchie et de toutes les libertés provinciales. Chaque
province a son propre Etat Provincial, composé généralement de députés de la noblesse et des
députés des villes, cependant certaines provinces très rurales on trouve dans les Etats
Provinciaux des paysans. Comme c’est le cas en Frise et en Groningue. Chaque province est
alors souveraine dans la justice dans les finances et dans le législatif. Donc forcément chaque
Etat est différent de son voisin. Ce plus il y a, par ailleurs, une différence notable dans les
systèmes de vote : ainsi par exemple en Hollande chacun des sept députés à une voix, alors
qu’en Zélande la voix du Prince d’Orange englobe l’ensemble des sept députés nobles. Dans
une même assemblée les votes diffèrent suivant les Etats. La république permet alors de
composer avec ces particularismes.
Après avoir montré quelques exemples des types de particularisme, nous allons observer
comment la république est elle organisée. Au départ les Etats Provinciaux nomment un
Pensionnaire qui est leur secrétaire. Il est ainsi nommé pour la pension qu’il reçoit de sa
province. Concrètement il s’occupe de l’administration de sa province, et de préparer le
travail des Etats Provinciaux, d’une certaine manière c’est lui qui gouverne. Les Etats
Provinciaux choisissent aussi leur Stadhouder qui est chargé de faire appliquer la loi, de
surveiller l’administration judicaire, et de diriger les forces militaires terrestres et maritimes
locales. Par la suite les Provinces-Unies prennent l’habitude de regrouper la défense de tout
leur territoire sous un seul et même Stadhouder. Le stadhoudérat au XVIIème siècle est alors
proposé aux Orangistes : Guillaume de Nassau, Prince d’Orange Stadhouder général, puis
ensuite ses deux fils : Maurice de Nassau de 1585 à 1625, et Frédéric-Henri de 1625-1647.
Enfin la plus haute instance de la république sont les Etats Généraux, et ils siègent à La
Haye. Depuis 1563 les députés siègent en permanence, sans distinction de leur origine sociale
dans leur placement. En revanche il n’y a pas de députés du clergé, et les députés sont élus
pour trois à six ans, sauf en Zélande où leur élection est à vie. Par ailleurs chaque province a
une voix, même si plusieurs représentants sont présents. Cependant les Etats Généraux sont
rarement au grand complet, en session ordinaire ils sont dix à vingt députés, manquant parfois
la présence de une à deux provinces. En effet les députés sont constamment en train de
consulter les Etats Provinciaux avant toute décision. C’est le principe et la pratique du
ruggespraak. De fait les Etats Généraux ressemblent plus à une assemblée d’ambassadeurs
qu’à une assemblée de gouvernement. Enfin, en théorie, les décisions devaient se prendre à
l’unanimité, ce qui en réalité ne fut pas toujours respecté.
Concernant les compétences des Etats Généraux concernent la défense et la question de la
guerre et la paix, le financement des dépenses de défenses et la politique étrangère. Dans la
réalité leurs compétences touchaient aussi à la navigation, à l’administration des territoires
conquis sur les Pays-Bas espagnols, les affaires ecclésiastiques u encore l’expansion
coloniale. Concernant les institutions des pays de la Généralités, elles existent pour assister les
Etats Généraux ans leurs fonctions, mais tout en étant sous leur contrôle.
L’institution la plus importante est le Conseil d’Etat qui siège aussi à La Haye. Ce Conseil
est constitué d’une douzaine de délégués des provinces ainsi que des stadhouder. Ce conseil
administre les affaires militaires et celles des territoires de la Généralité, mais peut aussi avoir
d’autres compétences.
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Par ailleurs il existe aussi cinq Collèges de l’Amirauté, qui administrent la Marine, et
l’activité locale pour la survie des Provinces-Unies. Parmi lesquels sont nommés par les Etats
Généraux : un Capitaine général et un Amiral général.
Est créée en 1602 une Cours des Comptes, afin d’administrer les finances de la
république. Cette cours enregistre par exemple, les contributions fiscales de chaque province.
Concernant les finances dans les Provinces, chaque Provinces donne selon son importance
dans l’économie du pays. Cependant le montant total des levées est décidé par les Etats
Généraux, puis ensuite les provinces elles-mêmes se charge des levées selon des quotas.
Enfin les Etats Généraux nomment et paye contre son travail un Grand Pensionnaire, qui
assure leur secrétariat et il est chargé de la politique extérieure. Le Grand Pensionnaire est élu
à vie, les plus grand et plus importants du XVIIème siècle sont issus de la Hollande, comme
Jan Oldenbarnevelt (1586-1619), ou plus tard Jan Witt (1653-1672).
Les institutions des Provinces-Unies prennent leur forme définitive, entre le départ de
Leicester en 1587, et la fin de la Trêve des Douze Ans signée en 1609. Mais rapidement une
concentration des pouvoirs se manifeste, au profit de la bourgeoisie marchande hollandaise, et
de la maison d’Orange-Nassau. En effet, la Hollande dominait les Etats Généraux, du fait de
la non application de la règle de l’unanimité, car c’était la province qui fournissait plus de
50% du budget et de la population… d’où sa grande influence. C’est par cette grande
influence qu’au fil du temps le Grand Pensionnaire souvent originaire de Hollande, devint
alors un des premiers hommes de la république, par la domination de la scène politique dont
ils jouissaient. Pourtant, en parallèle la maison d’Orange-Nassau jouissait aussi d’une grande
influence, mais sur la combinaison de plusieurs facteurs : tout d’abord par les prestige de
Guillaume d’Orange alors désigné comme le « père de la patrie », donc faisant état d’un statut
et d’un caractère national ; de plus la famille avec Guillaume de Nassau et son frère Jean,
avait acquis de nombreux gouvernorats et stadhoudérats.
De fait, l’équilibre des institutions dépendait principalement de l’entente entre ces deux
protagonistes. C’est cette rivalité qui va régir toute l’activité et l’histoire politique
néerlandaise du XVIIème siècle.
B. La crise politique et religieuse met fin à la paix de douze ans.
a. La rivalité entre Maurice de Nassau et Oldenbarnevelt : les républicains contre les
orangistes.
Cette rivalité entre Maurice de Nassau et Oldenbarnevelt, qui commença alors à prendre le
l’ampleur. Pour cela il est important de noter le rôle d’Oldenbarnevelt auprès de Guillaume
d’Orange, pour comprendre les rivalités avec le fils de celui-ci. Oldenbarnevelt est un noble,
né en 1547, il a suivi des études de droits qui le menèrent à Bourges où il s’imprégna de la
culture humaniste tolérante, et c’est à ce moment là qu’il noue aussi des amitiés avec la
France. En 1570, il est choisi comme pensionnaire de Rotterdam et il rejoint Guillaume
d’Orange, dès le début du soulèvement hollandais. Oldenbarnevelt devient alors un des plus
proches conseillers du prince, et à la mort de celui-ci il joua un rôle important dans la survie
de la révolte. Etant un excellent stratège et très intéressé par les nouveauté scientifiques et
techniques il devint et s’imposa comme l’un des grands capitaines de l’Europe. Enfin de 1586
à 1618, il domine la scène politique du pays, en étant désigné comme pensionnaire ou avocat
des états de Hollande. C’est par ailleurs lui qui en 1588, fit admettre aux Etats Généraux que
les Provinces-Unies constitueraient désormais une république. Cependant les relations entre
Oldenbarnevelt et Orange, s’assombrissent lors de la bataille de Nieuport en 1600, que
Maurice de Nassau remporte de justesse. Celui-ci accuse alors Oldenbarnevelt, de l’avoir
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conduit au bord du précipice. Le différend naissait, et allait s’accentuer durant la négociation
de la Trêve de Douze Ans. En effet d’un côté Oldenbarnevelt souhaitait la paix, et de l’autre
Maurice de Nassau souhaitait continuer la lutte. De plus sur le plan politique les deux
hommes était aussi en désaccord : de Nassau souhaitait un pouvoir central et envisageait
même l’établissement d’une monarchie, au profit de la maison d’orange. A contrario
Oldenbarnevelt, lui voulait représenter le parti des Etats, c'est-à-dire l’oligarchie bourgeoise
qui voulait maintenir la confédération républicaine et l’autonomie des provinces. Leur
opposition glissa, par ailleurs, sur le terrain religieux lorsque éclate la querelle théologique de
la prédestination.
D’où :
b. Une forte tension religieuse.
La controverse religieuse naît entre deux professeurs de l’université de Leyde : Gomarus
et Arminius. Dont on nomme les partisans : arminiens et gomaristes. Arminius (1560-1609)
conteste la doctrine calviniste de la prédestination absolue pour laquelle Dieu seul prédestine
par sa Grâce au Salut et à la damnation. Arminius propose alors l’idée que la volonté de
l’individu a un rôle dans son salut. Gomarus considère cette idée est issue du catholicisme. En
revanche Gomarus présente alors l’idée de l’orthodoxie calviniste, écartant toute liberté
humaine dans le salut, la grâce étant accordée de toute éternité aux seuls élus. La passion pour
les deux camps prend de l’ampleur au point de troubler l’ordre public, malgré le départ de
Gomarus pour la France et le décès d’Arminius. Ce trouble pose alors une question
essentielle : qui a l’autorité compétente en matière religieuse ? Les arminiens sont très
minoritaires dans les Provinces-Unies, ce qui les amène à s’adresser en 1610 aux états de
Hollandes via une remontrance signée de quarante-six ministres du culte. L’assemblé
provinciale, alors dominée par une élite praticienne mais multiconfessionnelle, décide alors la
souveraineté de l’autorité politique en matière religieuse. Le politique dirige le religieux. De
fait l’assemblée préconise une solution de compromis et recommande la tolérance. Mais les
gomariste, crient au schisme accusant les arminiens de favoriser le catholicisme par leur
libéralisme doctrinal et leur appel à la tolérance. Or le catholicisme signifiait l’Espagne, c’est
donc de la trahison. Les gomaristes souhaitent alors que la question soit tranchée par un
synode.
Dans cette querelle, naît une rivalité complètement ouverte entre les deux protagonistes.
Notamment lorsque Maurice de Nassau, pourtant désintéressé de la querelle se rend compte
que l’unité du pays risque d’être ébranlée, et décide alors le 23 juillet 1617 d’assister au culte
gomariste à La Haye. Cette décision, était surtout un enjeu politique, en effet par cet acte,
Maurice de Nassau lancé un défi à la Hollande. Oldenbarnevelt decide d’y répondre en fsaisnt
passer une résolution qui autorisait les villes à lever des troupes pour assurer l’ordre, tout en
ordonnant aux commandants militaires de coopérer. Dans les commandants militaires se
trouvait ainsi le prince d’Orange. Oldenbarnevelt fut alors soutenu par Amsterdam, l’armée et
les Etats Généraux. Le prince d’Orange se retrouve alors pris entre les différentes institutions,
dès lors il s’emploi à isoler Oldenbarnevelt, notamment en faisait expulser les arminiens de
plusieurs municipalités, pour le priver de tout soutien. Enfin Maurice de Nassau pousse à
l’extrême sa politique, et en août 1618 il fait arrêter Oldenbarnevelt et de nombreux de ses
partisans, qu’un tribunal exceptionnel juge et condamne à mort. Oldenbarnevelt est exécuté le
13 mai 1619. Ces faits ont alors fait frôler la guerre civile aux Provinces-Unies, mais par le
synode de Dordrecht de 1618-1619 qui tranche la question en faveur des gomaristes, et par cet
acte d’éradication de l’hérésie arminienne de Maurice de Nassau, la guerre interne est évitée.
Les arminiens sont alors expulsés de l’Eglise publique, et forme une Eglise dissidente, qui
après une courte période de persécution dans les années 1620, vie sous le même régime de
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tolérance passive que les protestants des Provinces-Unies. La maison d’Orange entérine cette
rivalité, et en est complètement vainqueur. La république, ayant par ailleurs surmontée cette
crise, son unité en était alors grandie et renforcée.
Enfin la maison Orangiste dirigée par Maurice de Nassau jusqu’en 1625, reste fidèle ses
idées lors des négociations de la Trêves de Douze ans. Il faut continuer la révolte. Ainsi en
1621, le prince d’Orange réengage la rivalité avec l’Espagne et son nouveau roi Philippe IV.
Les Provinces-Unies entrent alors dans la guerre de Trente Ans.
C. De la guerre de Trente Ans aux traités de Westphalie qui proclame l’indépendance
des Provinces-Unies.
Les Pays-Bas, au XVIIème siècle sont un enjeu international, dans ce siècle de guerre, et
notamment de la Guerre de Trente Ans.
a. Les Provinces-Unies dans la Guerre de Trente Ans.
Tout d’abord la Trêve de Douze Ans, assure aux Provinces8unies une paix solide, qui
permet de mettre à profit l’idée de préparer la reprise des combats et la défense du pays contre
l’Espagne qui rencontres de grandes difficultés financières. De fait l’Espagne ne peut pas
renforcer sérieusement les Pays-bas espagnols. Ainsi, comme on l’a vu le conflit néerlandoespagnol reprend en 1621 avec Maurice de Nassau et Philippe IV. Cependant c’est alors en
pleine guerre de Trente Ans qui dévaste l’Empire et fait jouer la solidarité entre Habsbourg
d’Autriche et d’Espagne. Donc lorsque les Provinces-Unies s’engagent dans ce conflit
espagnol, elles s’engagent de fait dans la guerre de Trente Ans. Les Provinces-Unies se
retrouvent alors dans le camp des protestants, ainsi en 1625 la république s’allie avec
l’Angleterre et le Danemark contre l’Empereur. Cette même année commence par une victoire
de Spinola à Breda sur les Pays-Bas. Mais les succès suivants sont favorable à aux ProvincesUnies, dirigée depuis 1625 par Frédéric-Henri d’Orange frère de Maurice de Nassau, qui
récupère Bois-le-Duc et Maastricht. Sur mer les néerlandais réussissent notamment par la
capture de la flotte d’argent, le 8 septembre 1628 dans les Antilles.
Par ailleurs l’Espagne se retrouve en plus grande difficulté lorsque la France s’engage
dans la guerre de manière ouverte, en 1635. En avril de cette année 1635, la France de Louis
XIII avec Richelieu s’assure une alliance avec les Provinces-Unies. Cette alliance ayant pour
projet de partager les Pays-Bas espagnol une fois le conflit terminé. La France peut alotrs
s’engager ouvertement dans le conflit, en déclarant symboliquement la guerre depuis
Bruxelles. Lorsque l’armée français se rend à Bruxelles, elle encontre un détachement
espagnol qu’elle réduit à néant, créant alors une forte inquiétude dans les Provinces-Unies. En
effet la France est alors une puissance en plein essor. Les Pays-Bas craignent alors une
mainmise française sur toutes les provinces une fois la fin du conflit. Cependant les troupes
française, rejoignant les troupes des Etats Généraux, se retrouvent toutes deux réunis sous les
ordre d’un même homme : Frédéric-Henri. Mais en 1636 lorsque l’armé se retrouve affaiblis,
par le long siège de Louvain par exemple, l’Espagne aidée des contingents impériaux
reprennent l’offensive. Ainsi depuis l’Artois, l’opposition pénètre en picardie. Progression
qu’une nouvelle levée d’hommes par Louis XIII, freine à Corbie fin août 1636. De son côté
les Provinces-Unies réussissent à reprendre Breda en 1637. Puis en 1637 l’armée française se
dirige vers les Pays-Bas espagnols, reprenant alors des villes ennemies comme : Hesdin en
1639, Arras en 1640 et Bapaume en 1641. En 1639, aussi la flotte espagnole est aussi réduite
à néant. Un moment important éclate alors : au printemps 1643 l’armée espagnole forte de
vingt huit milles hommes, composée de cinq infanterie délites, vient mettre le siège devant
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Rocroi. C’est une ville stratégique puisqu’elle est une place qui commande la route vers
l’Oise. Cependant force est de constater que la bataille tourne en faveur des français dirigés
par le duc d’Enghien, futur Grand Condé. Cette bataille met fin à l’invincibilité espagnole, et
porte un coup très dur au camp espagnol.
Les deux camps épuisés engagent alors une négociation de paix, qui prend un tournant
nouveau avec l’ouverture des conférences de Westphalie, en 1644.
b. Les temps sont à la négociations : les Traités de Westphalie.
Les conférences de Westphalie de 1644 ont pour but, théorique, que toutes les puissances
en guerre doivent négocier ensemble afin d’aboutir à un règlement général. Les représentants
des princes catholiques doivent alors se retrouver à Münster, et les protestants à Onasbrück.
Cependant les diplomates néerlandais siègent à Münster, car ils doivent négocier avec la
France et l’Espagne. Lors de ce siège, les Pays-bas obtiennent une réaffirmation de l’alliance
avec la France de Mazarin et d’Anne d’Autriche régente pour Louis XIV. Tandis qu’est
signée une paix séparée avec l’Espagne, qui depuis longtemps s’était résignée à la perte des
Pays-Bas, en préférant alors conserver leur force contre la France. Cette paix avec L’Espagne,
reconnaît enfin officiellement l’indépendance des Pays-Bas En revanche les Pays-Bas se
méfient, tout de même de la France, qu’ils ne veulent pas voir remplacer les Pays-Bas. par une
puissance française en plein essor. A La Haye circule une illustre phrase : « Gallus amicus sed
non vicinus », qui signifie véritablement que les néerlandais veulent les français comme ami
mais pas comme voisin.
Cependant il faut noter que si la paix est signée entre les Pays-Bas et l’Espagne, la paix
entre la France et l’Espagne n’est pas conclue. La véritable paix générale en Europe et surtout
pour les Pays-Bas prendra naissance avec la Paix des Pyrénées de 1659. Les Pays-Bas étaient
le lieu de conflit entre l’Espagne et la France durant la guerre de Trente Ans. Les Pays-Bas
restent alors jusqu’en 1659, ces mêmes lieux de conflits entre français et espagnols. Les PaysBas enfin indépendants ne sont pas pour autant sorti de la guerre et du malheur. Mais l’Âge
d’or les Provinces-Unies continuent.
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Conclusion :
L’histoire des Pays-Bas de la fin du XVIème siècle au XVIIème siècle, se concentre
autour d’une notion importante : la mainmise espagnole fait naître l’idée d’indépendance. En
effet il est important de noter qu’au départ les révoltes qui éclatent dans les Pays-Bas ne
concerne pas l’autorité du souverain Philippe II, mais plutôt la difficulté qu’à la gouvernante
marguerite de Parme à faire cohabiter la politique du souverain et les libertés et
particularismes des Dix-Sept provinces. C’est aussi contre l’oppressante présence militaire
espagnole qu’éclate la révolte, associée à la diversité religieuse qui se retrouve persécuté par
l’Inquisition via les Placards. C’est un contexte politique et religieux qui fait naître le
mouvement de révoltes. Cependant face à un souverain qui se veut absolutiste, les Pays-Bas
se retrouvent rapidement à espérer et demander la liberté et l’indépendance vis-à-vis de
l’Espagne. Malgré la différence entre l’Espagne alors à son apogée, et les Pays-Bas sous
tutelle espagnole, l’Espagne ne réussit jamais à prendre le dessus sur toute une partie des
pays-Bas. Comme on l’a vu le Nord se crée, et permet d’instaurer les bases institutionnelles.
Alors que le Sud toujours sous la tutelle espagnole subit ses déboires. L’histoire des Pays-Bas
est liée à l’histoire économique et politique de l’Espagne, mais aussi à l’histoire de
l’Angleterre et de la France via les alliances.
Par ailleurs l’histoire des Provinces-Unies, est importante car il y a un mouvement de
révoltes qui parfois prend la tournure d’une révolution. Ces embryons de révolutions
permettent ainsi, aux Provinces-Unies d’instaurer une république, qui alors une nouveauté
pour l’époque moderne. Les Provinces-Unies sont audacieuses dans une Europe déchirée, et
qui lutte de toute son énergie pour conserver ses acquis. Elle se montre aussi très
diplomatique, par le système d’alliance qu’elle sait mettre en place suivant les différentes
phases de guerres et révoltes.
Enfin l’indépendance est signée en 1644 lors des traités de Westphalie, mais la
prospérité politique, et économique s’établirent bien avant. En effet Isabelle Paresys et
Catherine Denys parlent de : l’Âge d’or ou du Siècle d’or des Provinces-Unies, durant le
XVIIème siècle. En effet alors que les pays voisin des Provinces-Unies souffrent d’une
conjoncture difficile, la croissance économique et démographique de ce pays fait figure
d’exception pour un si petit pays. Cette prospérité repose sur la combinaison particulièrement
heureuse entre : une position commerciale dominante, une industrie et une agriculture
modernes, ajouté à un système financier efficace. Cet ensemble permet l’épanouissement
d’une société nouvelle, d’une culture originale et une magnifique floraison artistique.
Pour finir concernant la religion, les Pays-Bas et Provinces-Unies restent un modèle de
tolérance religieuse, et montrent la possibilité de la cohabitation multiconfessionnelle.
Les Provinces-Unies sont un enjeu politique pour l’Europe, ce qu’à très bien compris
Louis XIV en voulant avoir autorité sur les Pays-Bas autant que sur le reste de l’Europe. Les
Provinces-Unies sont une place forte, que nombre d’Etats courtisent. Aujourd’hui les Paysbas sont indépendants, et n’ont plus bougé depuis 1815 et le Congrès de Vienne. Cependant la
république s’éteindra pour laisser place à une monarchie, qui existe aujourd’hui encore.
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Bibliographie
Outils de travail :
Grand Larousse Universel, Larousse, 1994.
MOURRE Michel, Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, Paris, Bordas, Delarge, 1978.
Histoire de l’Europe par 14 historiens, Paris, Hachette, 1997.
La Grande Histoire du monde, Paris, Sélection du Reader’s Digest, 2006.
JOUANNA Arlette, Histoire et dictionnaire des guerres de religion, Paris, Laffont, 1998.
Ouvrages spécialisés :
CHILDS John Charles Roger, La guerre au XVIIème siècle, Paris, Editions Autrement, 2004.
DE VOOGD Christophe, Histoire des Pays-Bas, des origines à nos jours, Paris, Fayard,
2003.
WEISS Monique, Les Pays-Bas espagnoles et les Etats du Saint Empire (1559-1579) :
priorités et enjeux de la diplomatie en temps de troubles, Bruxelles, Editions de l’Université
de Bruxelles, 2003.
DENYS Catherine, PARESYS Isabelle, Les anciens Pays-Bas à l’époque moderne (14041815), Paris, Editions Ellipses, 2007.
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