EXEMPLE DE TRAVAIL INDIVIDUEL Analyse d'un article northien : exemple 1 ARTICLE DE JOURNAL : Avis aux envieux: le modèle néerlandais n'est pas exportable DE VOLKSKRANT Amsterdam Courrier international, 30 janvier au 5 février 1997 Les Néerlandais, écrivait The Economist il y a plusieurs mois, sont sans doute les gens les plus cosmopolites d'Europe et pourtant ils chérissent leur identité culturelle. “ En vertu de la plupart des critères, leur pays peut prétendre avoir le mieux réussi en Europe. " D'autres journaux européens qui font autorité ont publié récemment des propos élogieux sur la situation des Pays-Bas. En deux décennies, l'image de notre pays s'est totalement transformée. Pendant les années 70, on parlait surtout du fameux mal néerlandais: le pays puisait dans les recettes du gaz naturel pour soutenir un Etat-providence à bout de souffle. Il y a quelques années seulement, à la veille des élections de 1994, les principaux partis politiques évoquaient la nécessité d'instaurer “ une ligne de partage des eaux ” pour la protection sociale, l'économie et le marché du travail en raison du développement de la mondialisation. Bien que la tâche ne soit évidemment jamais terminée, nous sommes depuis parvenus à mettre en place cette ligne de partage. L'économie affiche une croissance de près de 3 %. Le taux de chômage est relativement bas. Le marché du travail est plus flexible que dans d'autres pays d’Europe Continentale. Le système de protection sociale a suivi une cure d’amaigrissement. D’abord parce que le gouvernement Ruud Lubers(chrétien-démocrate), les revendications des citoyens et des entreprises étaient modérées, puis parce que sous la coalition actuelle (socialiste et libérale), les coûts de la protection sociale ont été transférés de l'Etat vers les citoyens et les entreprises. Reste encore à voir si cette expérience poussée de privatisation continuera à être un exemple de réussite. Mais le faut est que les Pays-Bas, en intervenant à temps pour réformer la protection sociale, semblent être un des rares pays en mesure de réussir l'examen d'entrée à l'UEM. C'est aussi la principale raison pour laquelle on parle désormais à l'étranger du “ modèle néerlandais ”. Pourtant, rien ne permet de savoir si celte recette peut fonctionner ailleurs. L’AIlemagne unifiée ressemble à certains égards aux Pays-Bas, mais elle se débat encore avec la reprise d'un pays en faillite, avec des problèmes qui dépassent notre imagination. Sans parler de la France, marquée par une tradition d'étatisme, de mercantilisme et de lutte des classes. Le modèle néerlandais est avant tout un modèle national. La rapide libéralisation économique de ces dernières années correspond parfaitement à la conviction ancestrale selom laquelle pour éviter de disparaître - une petite nation commerçante est tenue de rester ouverte aux changements des marché Internationaux. De plus, aux Pays-Bas, nous avons depuis de longues années une tradition de concertation et de pacification, qui est encore solidement ancrée. Pour preuve, la modération proverbiale des syndicats, qui se fixent comme objectif l'emploi et un rapport raisonnable entre les revenus plutôt que des augmentations de salaires immodérées. Enfin, il y a cette Identité culturelle que d'après The Economist, nous chérissons obstinément. C'est bien vrai, même si cela ne date pas d'il y a longtemps. Pendant les années 60 et 70, les attitudes ont changé vis-à-vis de 1a morale, de l'Eglise et du pouvoir. Le Vatican critique depuis lors notre politique en matière d'euthanasie et Chirac critique notre politique en matière de drogues. Quant à nous, notre avons appris à vivre plutôt bien face à cette “ détérioration ”. Et, jusqu’à présent, les faits ne nous ont pas donné tort. TEXTE DE L’ÉTUDIANT (Jérôme Mur, mars 1998, HEC) En France, le taux de chômage a atteint , à l'automne 1996 , son record historique depuis la Seconde Guerre mondiale ( 12.8%) et l'on se souvient encore fort bien la manière dont les français en décembre 1995 avaient collectivement exprimé leur refus d'un de société fondé sur le totalitarisme des marchés et de la tyrannie de la mondialisation. L'an dernier, un autre pays d'Europe , la Belgique suite à la découverte des crimes de pédophilie, a vu ses citoyens exprimer massivement leur ras-le-bol à l'égard de la corruption , du dysfonctionnement de la justice de la police et finalement d'un État qui accepte inerte l'extension des inégalités, du chômage et de la misère . Alors que ces deux exemples nous montrent qu'en Europe actuellement souffle un vent de crise sociale et économique dont aucun pays européen n'échappe, on s'aperçoit que les Pays-Bas semble avoir trouver un remède à ce mal. Avec l'aide de la théorie économique des institutions élaborée par l'économiste historien Douglass North, nous tâcherons de montrer pourquoi comme le souligne l'article du courrier international de février 1997 (no.236) “le modèle néerlandais n'est pas exportable ”. En effet si l'on se réfère à la pensée Northienne, la croissance d'un pays dépend avant tout des institutions et de leur adaptation aux changements, or, à la lecture de l'article ce qui semble expliquer le mieux la réussite de ce modèle atypique Européen, c'est précisément la particularité des institutions Néerlandaises. Pour North, les institutions définissent les règles du jeu, l'article du Nouvel économiste (no.1069) du 12.12.96 nous montre qu'aux Pays-Bas, il existe une tradition de consensus social, qui a permis par exemple en novembre 1982, d'arriver à la signature des représentants des salariés et des employeurs d'une paix salariale au nom à nom à la fois de la compétitivité des entreprises et de l'emploi. Ainsi, les différents joueurs grâce aux institutions informelles propres, aux Pays-Bas parviennent à s'entendre sur les objectifs et les stratégies à mettre en place pour les atteindre. L'article du courrier international reprend cette même idée en précisant qu'au Pays-Bas, il existe depuis longtemps une “ tradition de concertation et de pacification qui est encore solidement ancrée ” et illustre ce fait par “ la modération proverbiale des syndicats ”. Ces derniers fixent comme objectif l'emploi et soutient les consensus patronat - syndicats, en mettant en place de nouvelles institutions formelles comme par exemple toutes les nouvelles lois ' facilitent le travail flexible -travail temporaire, travail saisonnier, contrats à durée déterminée, saisonnier et temps partiel. L' économiste de la banque abn -Amro,Marcel Baartman périsse:" depuis quinze ans les Pays-Bas misent sur le partage du travail ....et sur la déréglementation du marché du travail;” L'enviable situation économique de ce pays s'explique comme nous l'avons remarqué en grande partie par ses institutions et leur capacité d'adaptation. Ainsi, alors que tant de pays européens ont du mal à abandonner un Etat-providence à “ bout de souffle ”, les Pays-Bas réussissent à transférer les coûts de la protection social de l'état vers les entreprises et les citoyens. L'État n'a plus en charge l'assurance-maladie, les dépenses de protection sociale ont été diminuées et vont continuer à diminuer, car comme le précise l'économiste Robert Van den Bosch: les Pays-Bas doivent “ encore réduire le poids de l'État dans l'économie et laisser plus de place à la responsabilité individuelle ”. Ainsi, le cas néerlandais illustre bien la théorie de North car l'on remarque parfaitement l'impact des institutions sur la performance des économies et n'oublions pas que ce sont les institutions elles-même qui déterminent l'ampleur des coûts de transaction. De plus , North affirme que “ l'impact des institutions sur la performance des économies, c'est au fond une question d'incitatifs ” à l' efficience ' et que donc des marchés bénéficiaires proviennent directement d'institutions capables de capitaliser les coûts de transaction. Or, les Pays-Bas semblent constituer des institutions qui favorisent l'efficacité car le bon fonctionnement des marchés est assuré par: une réduction des coûts de transaction et une amélioration de l'information, une concurrence permise dans les industries (ex: flexibilité du travail) nationales mais aussi avec les entreprises étrangères. Dans le cas néerlandais,on peut même parler de ce que Notre appelle : L' EFFICACITÉ D'ADAPTATION car nous laisse entrevoir ces deux articles, les institutions de ce pays fournissent la flexibilité économique et politique pour "s'adapter aux circonstances" et précise Erik Merienbser, expert au conseil économique et social; " le débat actuel port moins sur les coupes nécessaires dans les dépenses que sur l'investissement dont l'économie a besoin en matière d'infrastructures, de recherche et développement, d'éducation et technologie". En conclusion, le modèle néerlandais illustre bien la théorie Northienne des institutions. Les instituions informelles d'un pays sont sans doute les plus difficiles à percevoir et 1"article du courrier international nous fournit un excellent exemple, en soulignant le fait que la libéralisation économique actuelle correspond à la "conviction ancestrale néerlandaise selon laquelle pour éviter de disparaître une petite nation commerçante est tenue de rester ouverte aux changements des marches internationaux". Et cet héritage culturel nous fait aussi comprendre pourquoi le modèle néerlandais n est malheureusement pas exportable.