Notes prises pendant l`intervention de Patricia Bennoit, conseillère

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Notes prises pendant l’intervention de Patricia Bennoit, conseillère pédagogique ASH dans le Loiret
et Philippe Godiveau, professeur de lettres et formateur au rectorat.
Thème : Troubles spécifiques des apprentissages
Définition :
Ce sont des troubles permanents, durables, dont on ne guérit pas. C’est très différent du retard
simple dans les apprentissages. Il s’agit de troubles structurels dûs à des dysfonctionnements. Pour
les évaluer et poser un diagnostic, il faut d’abord éliminer le sensoriel.
Ces troubles apparaissent à l’école et donc les symptômes sont visibles à l’école. On dit aussi
« troubles dys ».
Troubles dys

ORAL (dysphasie).Trouble sévère du langage expressif (ce qu’on produit) et réceptif (ce
qu’on comprend) et de la parole

ECRIT (dyslexie, dysorthographie). Trouble dans la lecture et la transcription

MOTRICITE (dyspraxie, dysgraphie)

CALCUL (dyscalculie)

Troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité
Sans oublier les troubles des fonctions exécutives (planification, mémoire de travail, ..).
Il y a un dysfonctionnement cérébral, qui entraîne des troubles cognitifs qui entraînent des TSA qui
mènent à une situation de handicap. D’où une adaptation et des soins en fonction du trouble. On va
compenser en adaptant. La personne « dys » sera toujours dans la compensation.
Dyspraxie, avec atteinte visuo-spatiale, le jeune confond les lignes.
La dyscalculie entraîne des problèmes de logique et des problèmes pour réécrire ce qui est écrit.
Problème du passage œil-main.
Dysgraphie, écriture qui se dégrade très vite, au point que le malade ne peut se relire. Gros enjeux
par rapport au travail à la maison.
Il n’existe pas de dyslexie « pure » (seulement 3%), on parle plutôt de troubles associés au trouble
principal.
L’apprentissage de la lecture n’est pas naturel. Qu’est-ce que lire ? C’est identifier, déchiffrer,
décoder et comprendre un texte (c'est-à-dire se représenter un modèle mental).
Processus en jeu : conscience phonologique et conscience phonémique + discrimination visuelle (cf.
l’empan visuel)+ mémoire verbale à court terme. Ces habitudes permettent de transformer les
graphèmes en phonèmes et vice versa L’acquisition de cette stratégie est fondamentale.
Il y a deux procédures de lecture :
 Voie indirecte ou voie phonologique ou alphabétique, pour les mots nouveaux
 Voie directe ou d’adressage ou globale, pour les mots connus ou familiers.

Un lecteur confirmé a :
 Un macro traitement, pour les mots
 Un micro traitement, pour les phrases
 Une identification
La lecture et l’écriture vont de paire : « lire pour écrire, écrire pour lire ».
La difficulté : mobiliser de l’énergie dans le décodage et l’identification des mots. Quand il y a un
lexique limité et un vocabulaire pauvre, la compréhension est perturbée ou limitée ! En deçà d’une
certaine vitesse de lecture, on ne peut comprendre le sens. Ce sont donc des enfants qui se fatiguent
très vite, avec une charge cognitive +++
CAUSES de ces troubles
Quel pourcentage ? par rapport à la population mondiale, entre 5-15% (soit en France 6 535 000).
Pour la dyslexie, ne pas oublier l’influence de la langue sur le repérage, certaines langues étant plus
accessibles que d’autres.
L’origine est neurologique (et même génétique) – il ne faut donc pas oublier la culpabilité des
parents. Il y a :
 déficit phonologique
 MCT
 Lecture difficile et lente
 Écriture coûteuse
 Lenteur et fatigabilité
Il existe un gêne qui bloque la migration des cellules du fœtus dans le cortex et cela forme 1 ou
plusieurs ectopies . Les aires de broca et de Wernicke sont touchées : Il y a dysfonctionnement.
Voir travail de Franck RAMUS sur les troubles spécifiques du langage
(http://www.esen.education.fr/)
Le déficit visuo – attentionnel : l’empan est soit réduit soit disqualifié.
Le déficit mémoire à court terme (MCT) : les nouvelles données vont dans la mémoire de travail, qui
est limitée car chez les dys, il y a un petit empan.
Conséquences
 Pas de correspondance graphophonémique
 Pas d’orthographe stabilisé
 Confusion des syllabes
 Omission de syllabes ou de mots
 Absence de ponctuation
 Gestion difficile de la page (problèmes de temps et d’espace)
 graphie illisible
Comment aider ?
 AVS ? aide matérielle possible jusqu’à la fac , mais qui ?
 PPS –PPDYS. On est sur du diagnostic médical ; ce n’est pas à l’enseignant de dire « cet
enfant est dys ». Il y a un vrai rôle de la MDPH, avec élaboration d’un PPS, et donc
l’existence d’un enseignant référent qui est partenaire. Il y a souvent deux ans de décalage
nécessaire avec le début de l’apprentissage de la lecture et la mise en place d’aide (pour
avoir le temps d’éliminer les autres causes). Le parcours du dys est compliqué ; souvent les
cellule dys des départements sont surchargées.
 Cet accompagnement est évolutif, revu chaque année
 Ne pas oublier, pour le collège et le lycée l’existence du PAI-PAI-DYS car les PPRE sont
essentiellement pour le premier degré (parfois la 6ème)
Adapter le support
Pour l’acte de lecture ( Attention cependant, l’acte de lecture sur écran demande au dys 25% de
temps en plus) :
 choisir une police adaptée (arial, verdana ou « andika »).
 Taille : 14, passer de A4 à A3
 Augmenter l’interligne (1,5)
 Mettre double espace entre les mots
 ..
Cela peut améliorer de 20% la qualité.
Travailler sur la tâche à accomplir
 Alléger si possible la trace écrite
 Adopter une double marge
 Recourir à l’ordinateur. Penser au logiciel Rapid Typing Tutor, par exemple, pour apprendre à
saisir rapidement au clavier.
 Diminuer le scintillement de l’écran (choisir bonne couleur de fond d’écran)
Travailler autrement :
 Penser à text to speech, ou à ACAPELA pour la synthèse vocale
 Évaluer à l’oral
 Utiliser un dictionnaire prédictif (par exemple, DICOM http://www.dicom.com/ )
 Utiliser un correcteur orthographique
 Penser à la carte heuristique (sur Internet, un certain nombre de propositions)
A ne pas oublier :
 Utiliser le visuel au maximum
 Ritualiser le temps de travail
 Alterner visuel et manipulation
 Se servir du sur lignage, des codes couleur
 Penser à la bibliothèque sonore
 Pour le secondaire, qq idées : http://www.conte-moi.net/conte-moi-francophonie ,
http://www.europeoftales.net/site/fr/ , http://www.litteratureaudio.com/






Donner consigne simple
Relire / redire la consigne
Penser à la méthode Borel-Maisonny, à celle des Alphas,
Utiliser rebus, devinettes, famille de mots, ..
Accompagner la lecture de vignettes, d’images
Écouter http://www.dailymotion.com/video/xbrvgx_dyslexie-le-mal-des-mots_webcam et
s’intéresser au DVD « le mal des mots »
 Être POSITIF dans l’évaluation, l’objectif étant de restaurer l’estime de soi
 Découvrir et utiliser le TLFI http://www.atilf.fr/Les-ressources/Ressourcesinformatisees/TLFi-Tresor-de-la-Langue-Francaise/
 pour mettre des couleurs dans un texte , penser aux outils en ligne: en recherchant « mise en
couleur-dys » sur Google, on trouve site pour mettre un texte en couleur sans perdre trop de
temps.
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