Jijel

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Jijel
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Cet article est une ébauche concernant la Kabylie et une commune algérienne.
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Nom algérien
Jijel
‫جيجل‬
Pays
Algérie
Wilaya
Jijel (chef-lieu)
Daïra
Jijel
(chef-lieu)
Code ONS
1801
Code postal
18000
Président de
l'APC
Dr Mokrache (2007-2012)
Culture et démographie
Population
147 080 hab. (2007)
Densité
2 358 hab./km2
Gentilé
jijelien, jijelienne.
Saint patron
Sidi Ahmed Amokrane , Yemma Mezghitane .
Jijel (en arabe : ‫ )جيجل‬ou Djidjelli est une commune de la wilaya de Jijel, dont elle est le chef-lieu. Ville côtière
d'Algérie, elle est située au nord-est du pays à environ 314 km à l'est d'Alger, à 99 km à l'est de Béjaia et à 135
km au nord de Sétif. Sa population est estimée à 147 000 habitants (2007).
Jijel est l'une des principales villes du pays Kotama et de la petite Kabylie.
Ses habitants sont appelés Jijelien(s), Jijelienne(s).
Origine du Nom Jijel: Kabyle : Ighil-Ighil (coline en coline)
Géographie
Situation
Jijel est un port sur la mer Méditerranée, au nord-est de l'Algérie, à l'extrémité est d'une côte à falaises nommée
la Corniche Jijellienne (ou corniche kabyle). Elle est adossée au massif montagneux de la petite kabylie.
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Relief et géologie
Article détaillé : Géographie de la wilaya de Jijel.
Climat
La ville de Jijel bénéficie d'un climat tempéré et humide avec un hiver doux caractéristique des zones
méditerranéennes et une pluviométrie importante, comme toutes les villes de la moitié Est du littoral algérien.
Jijel est la ville la plus arrosée d'Algérie, avec en moyenne 1 180 mm de précipitations par an, juste devant Tizi
Ouzou (1 050 mm/an).
On note aussi qu'au col de Texanna, qui se situe à 725 m d'altitude, l'enneigement dure plus de 11
jours/an[réf. nécessaire].
Les vents dominants soufflent généralement de la mer vers le continent (NNW - SSE).
Transports
Jijel est desservie par l'aéroport international de Jijel - Ferhat Abbas situé 14 km à l'est de la ville.
Toponymie
Le nom originel de la ville vient du berbère « Ighil Gili » qui signifie, la colline de l'exil ou encore « Ighil
Ighil » qui voudrait dire de colline en colline. Selon certaines versions, son nom chez les Phénicien était
« Igilgili », ce qui donnera par la suite « Igilgilis » puis « Djidjel » et « Djidjelli ». Elle porta aussi le nom de
Gigeri[1] au XVIIe siècle.
Histoire
Antiquité (Xe siècle av. J.-C. - 698 ap. J.-C.)[modifier]
La région est peuplée depuis la préhistoire par les Berbères sédentaires et agriculteurs, du rameau Baranis, dont
les Kutama sont les plus connus.
Vers le Xe siècle avant l'ère chrétienne, les Phéniciens, marins et marchands, en quête de bases pouvant offrir le
maximum de sécurité à leur commerce, s'installent dans la région où ils fondent un comptoir qu'ils nomment
Igilgili[réf. nécessaire].
À partir du Ve siècle av. J.-C., Carthage domine les cités phéniciennes de la cote africaine, dont Igilgili, et la
ville sera un territoire carthaginois jusqu'à la défaite de Carthage face à Rome lors de la première guerre
punique en 264 av. J.-C.. La ville est alors intégrée au royaume numide des Masaesyles (Numides occidentaux)
et subira le règne de Syphax jusqu'en 202 av. JC. À cette date, elle est rattachée au royaume unifié de Numidie
sous le roi Massinissa, avant de passer sous le règne de son fils Micipsa, puis de son petit fils Jugurtha.
Après la défaite de Jugurtha face aux Romains en 105 av. JC, la ville passe sous la domination du royaume de
Maurétanie, royaume berbère vassal de Rome (occupant le nord du Maroc et les deux tiers centre et ouest de
l'Algérie actuels), dont la capitale était Volubilis (Maroc) puis Yol (Cherchell) sous Juba II ) avant d'être
finalement occupée par les Romains et transformée en colonie romaine sous Octave Auguste en 33 av. JC, et
dotée d'un sénat à l'instar des villes romaines importantes. Dès le début, ses habitants jouissent de la pleine
citoyenneté romaine. Une fois que les Romains occupent la totalité de l'Afrique du nord, la ville d'Igilgili est
rattachée administrativement à la province romaine de Maurétanie césarienne, puis à celle de Maurétanie
sétifienne.
La population d'Igilgili et de ses environs se convertit massivement au christianisme au IVe siècle, avec
l'officialisation de cette religion sous l'empereur Constantin, même si les premières conversions datent bien de
deux siècles plus tôt.
La ville restera romaine jusqu'à son attaque et à sa destruction par les Vandales en 429. Farouches guerriers
germaniques venus du Nord de l'Allemagne via l'Espagne et le détroit de Gibraltar pour fonder un royaume en
Afrique du Nord, ils combattent le catholicisme et imposent à la population l'arianisme, doctrine chrétienne
adoptée par les peuples germaniques à l'époque et qui prône que Jésus n'était qu'un envoyé de Dieu et non le fils
de Dieu ou Dieu lui même, ce qui s'opposait à la doctrine catholique. On pense que la diffusion de l'arianisme
sous les Vandales en Afrique du Nord prépare la voie à la diffusion de l'Islam deux siècles plus tard, par son
monothéisme stricte, son refus de la trinité, et sa non-reconnaissance de la divinité de Jésus, caractéristiques
qu'on retrouve aussi dans l'islam.[2].
Par la suite, la ville est reprise en 533 par les Byzantins (empire Romain d'Orient) et leurs partisans romanoafricains (berbères citadins romanisés), sur les Vandales, qui furent définitivement chassés du pouvoir,
mélangés à la population ou recrutés dans l'armée byzantine, et le catholicisme ainsi que le mode de vie romain
furent restaurés sous les Byzantins, sans pour autant faire complètement disparaitre l'arianisme.
Il y a donc, au moment de l'arrivée des Omeyyades et de l'islam dans la région à la fin du VIIe siècle, quelques
fonctionnaires byzantins et des romano-africains latinisés et catholiques dans la ville d'Igilgili, alors que les
environs de la ville étaient peuplés par des paysans berbères Kutama (nommés Ucutamani par les Byzantins) [3]
qui n'étaient pas latinisés mais berbérophones, et de religion catholique ou arienne ou encore attachés aux
croyances anciennes berbères[réf. nécessaire].
Moyen-Age islamique (698-1514)
Vers 650, les premiers cavaliers de l'Islam firent leur apparition. La Kahina fut défaite en 698 par les troupes
musulmanes de Hassan Ibn Numan et la ville d'Igilgili fut rebaptisée Jijel et intégrée à l'empire omeyyade vers
l'an 700 . La population de la région, qui était alors en majorité chrétienne, se convertit rapidement à l'islam, et
à la fin du VIIIe siècle déjà elle était devenue très majoritairement musulmane, et la langue arabe s'y diffusa
lentement et progressivement, remplaçant d'abord le latin à Jijel, puis au fil des siècles (et jusqu'à très
récemment) le berbère dans les environs de la ville.
Après la chute de l'empire omeyyade en 750, la ville passa sous les Abbassides puis à partir de 800 sous la
dynastie arabe des Aghlabides qui régnait depuis Kairouan et était vassale aux Abbassides de Bagdad.
Puis, au début du Xe siècle, un missionnaire chiite originaire du Yémen du nom d'Abou Abd Allah répand le
chiisme dans la région de Jijel et incite les habitants à se révolter contre les Aghlabides, ce qu'ils font, et la
dynastie Aghlabide est détruite en 909 par les Berbères Kutamas chiites de la région de Jijel et remplacée par la
dynastie Fatimide, dynastie qui règnera ensuite sur l'Egypte, et à son extension maximale sur un territoire très
vaste, allant du Maroc actuel au Hedjaz [4].
Puis la ville passe sous la dynastie berbère chiite (et vassale des fatimides) puis sunnite des Zirides à la fin du
Xe siècle, puis sous celle de leurs cousins Sanhadja Hammadides dans le courant du XIe siècle. La ville est
ensuite brièvement attaquée, occupée et incendiée par les Normands ( Vikings ) en 1143 , ensuite elle passe
sous les Almohades en 1152 puis sous les Hafsides de Tunis à partir du milieu du XIIIe siècle, vint ensuite une
période d'instabilité où l'autorité des Hafsides faiblit progressivement et où la ville devint par périodes
indépendante de leur pouvoir et totalement autonome, et par périodes passant sous l'autorité des gouverneurs de
Béjaia ou de Constantine, voire sous la république italienne de Gênes ( d'où son nom italien génois de
"Djidjelli", nom sous lequel la ville sera ensuite connue en Europe occidentale ), période qui va durer jusqu'à
l'arrivée des ottomans dans la ville en 1514. [5]
Période Ottomane (1514-1830)
Carte de Jijel (Gigeri) en 1664.
Appelés à la rescousse par les habitants d'Alger, les frères Arudj Barberousse et Khayr ad-Din Barberousse
débarquent à Jijel en 1514 et font de la ville leur base arrière pour organiser la lutte contre les Espagnols
chrétiens qui avaient occupé par la force plusieurs villes de la cote algérienne, et depuis Jijel , ils recrutèrent les
soldats et préparèrent les munitions et les armées avec lesquels ils libérèrent Béjaia en 1516 puis Alger en 1518
et toutes les autres villes occupées par les Espagnols comme Cherchell et Mostaganem, à l'exception d'Oran.
Et en reconnaissance de l'aide apportée par les jijeliens à l'installation des ottomans en Algérie, ceux-ci leur
accordèrent durant toute la période ottomane en Algérie des privilèges dont ne jouissaient pas les autres
algériens, comme par exemple le privilège de pouvoir porter des armes en ville, qui n'était réservé qu'aux
janissaires et aux jijeliens.
Sous les Ottomans, la ville de Jijel devint un important port pour l'activité corsaire, elle était la ville de
beaucoup de corsaires de renom, connus dans toute la régence d'Alger à l'époque. Elle était rattachée au Beylik
de Constantine, qui représentait le tiers Est de l'Algérie (régence d'Alger), et comptait un grand nombre de
janissaires de l'armée ottomane, souvent originaires d'Europe de l'est, chargés de maintenir l'ordre et de prélever
l'impôt, et dont il existe aujourd'hui encore de nombreux descendants à Jijel, avec des noms de famille à
consonance turque, la ville reçut aussi aux XVIe et début du XVIIe siècles grâce à ses corsaires un certain
nombre de réfugiés musulmans d'Espagne, mais dont on ignore avec précision le nombre et l'impact ethnique et
socio-culturel réel sur la population de la ville.
Durant cette période aussi, l'activité des Marabouts (Mrabtines) connut son rôle le plus important, et la ville
compte de nombreux saints patrons vénérés à ce jour et qui datent de cette époque , comme Sidi Ahmed
Amokrane et Yemma Mezghitane, époque qui fut riche en activité religieuse, spirituelle et mystique, à travers
notamment la forte implication des zaouias dans la société et l'émergence de différents courants religieux
spirituels comme le soufisme et ses différentes "voies" (tariqa) dont la plus connue et pratiquée à Jijel et sa
région était la "Tariqa Rahmaniyya" .
Et en 1664, les français sous Louis XIV tentèrent d'occuper la ville, avec une expédition maritime dirigée par le
Duc de Beaufort, ils y débarquèrent en juillet 1664 avant d'être repoussés par la résistance des habitants de la
ville et de ses environs, et complètement défaits le 31 octobre de la même année, mais seulement la moitié
d'entre eux pourront regagner la France, les autres seront faits prisonniers à Jijel, convertis à l'islam et mélangés
à la population, ou rendus à leurs familles contre une rançon. [6]
Colonisation française (1839-1962)
Le 13 mai 1839, neuf ans après la chute d'Alger , les troupes françaises s'emparèrent de la ville de Jijel. Ils
s'établirent à Dusquens et construisirent le fort Dusquens qui devint plus tard la première CPE ou commune de
plein exercice. Les émissaires de l'Émir Abdelkader bien accueillis, furent suivis par toute la population de la
région. La lutte populaire dura jusqu'à en 1842.
Les insurrections armées reprirent en 1845-1847-1851. Celle de 1851 fut la plus meurtrière.
En 1856, un terrible tremblement de terre frappa Jijel. Seuls deux femmes et trois enfants périrent dans la
catastrophe. La vieille cité marquée par plus de 20 siècles d'histoire fut détruite et sur ses restes fut construit un
port militaire.
La ville de Jijel est intégrée au département de Constantine en 1848 puis érigée en commune en 1860 et de
nombreux colons européens y furent installés par l'administration coloniale française.
Durant la guerre d'indépendance, la ville de Jijel faisait partie de la Wilaya 2 du FLN , et ses maquis abritèrent
le QG de cette wilaya et jouèrent un rôle important durant la guerre, notamment grâce à la densité du couvert
végétal et au relief accidenté de la région.
Indépendance (1962 à aujourd'hui)
Le 5 juillet 1962, Jijel comme toute l’Algérie, redevient indépendante après 123 ans de colonisation
française(1839-1962).
Jijel a été élevée au rang de chef-lieu de wilaya après le découpage administratif de 1974 et connut dès lors un
développement économique important et un exode rural qui la fit passer de 37.000 habitants en 1977 ( qui était
à peu près le même nombre d'habitants que sous la colonisation française, mais sans les européens) à 63.000
habitants en 1987 à 106.000 en 1998 , puis à une population estimée à 164.000 habitants en 2010 [7] ,
notamment durant les années 90 (croissance de la population de la ville de pratiquement 70% entre 1987 et
1998, en 11 ans seulement !) où la ville connut un fort apport de population des villages et douars environnants
réfugiés en ville à cause de l'insécurité qui régnait à la campagne, causée par la guerre civile et la forte présence
des maquis de l'AIS dans la région couplée à la forte présence militaire.
Tout cet apport de population rurale poussa la ville à s'étendre au sud sur les hauteurs abruptes qui dominent la
ville, et à l'ouest jusqu'à la montagne de Yemma Mezghitane ainsi qu'à l'est (village Moussa), quand au vieux
centre de la ville, qui date du XIXe siècle, il abrite encore la vieille société citadine jijelienne, réfugiée de la
vieille ville des siècles précédents qui fut détruite en 1856 par un tremblement de terre et transformée en espace
contrôlé par les militaires, dont un port militaire.
Au début des années 90, la ville de Jijel devint un fief du FIS (Front Islamique du Salut) en Algérie, peut être le
principal fief de ce parti dans l'est algérien, et la région devint le théâtre de combats acharnés entre l'armée
algérienne et l'AIS (bras armé du FIS) entre 1993 et septembre 1997 (date où un cessez-le-feu fut signé entre les
deux protagonistes) , au total les affrontement auront fait des milliers de morts et de disparus (souvent enlevés
de leurs maisons par des hommes armés), et pas moins de 125.000 déplacés (soit 20 à 25% de la population de
la wilaya !), fuyant la campagne et les montagnes très touchées par la violence, vers les centres urbains plus
sécurisés (villes de la région ou d'autres régions), faisant de la wilaya de Jijel la deuxième wilaya d'Algérie en
termes de déplacés à cause de la guerre civile, après la wilaya de Médéa. [8]
A partir des années 2000, Jijel a retrouvé la sécurité et un calme relatif, elle est devenue l'une des villes les plus
touristiques d'Algérie et attire tous les étés plusieurs milliers de vacanciers venus des quatre coins du pays,
notamment grâce à la bonne réputation de la ville en matière de paysages, de bonnes mœurs et de civisme, mais
pratiquement pas de touristes étrangers.[réf. nécessaire].
Économie
Activités économiques
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Tourisme
Corniche jijelienne.
Jijel est une ville touristique connue pour la beauté de ses plages. Le littoral jijelien s’étend sur 120 km, il
compte 50 plages, dont 23 plages surveillées. Les plus connues sont : Kotama, la Crique, le Grand Phare,
Andreu, Rocher noir, Cavallo, Ziama Mansouria, Tassoust, Bni Belaid.
Jijel comporte un infrastructure d'accueil de 25 hôtels, 20 campings et 5 agences touristiques.
Le parc animalier de Taza contient une grande variété animalière rare et protégée[évasif].
Certaines grottes, découvertes lors de l'ouverture de la RN 43 en 1917, sont d'une rare splendeur. Situées à 35
km à l'Ouest de Jijel sur les falaises rocheuses, elles représentent une vraie merveille de par les formes de
sculptures qu'elles englobent.
Ghar el Baz est un véritable musée préhistorique. Son nom est en rapport avec la forme naturellement façonnée
de la roche intérieure dont la ressemblance rappelle étrangement celle d'El Baz (l'oiseau).
Vie quotidienne
Dialecte local
Le dialecte djidjelien est parlé à Jijel et dans sa région.
Les traditions orales des habitants de Jijel sont essentiellement d'origine berbère, semblables aux traditions
orales de la Grande Kabylie, mais dites en arabe jijelien, un dialecte arabe citadin pré-hilalien basé sur un
substrat berbère Kutama , de la famille Sanhaja. [9
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