ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/228 2 mars 2010 (10-1080) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat ARMÉNIE Le présent rapport, préparé pour le premier examen de la politique commerciale de l'Arménie, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à l'Arménie des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à M. John Finn (tél.: 022 739 5081). La déclaration de politique générale présentée par l'Arménie est reproduite dans le document WT/TPR/G/228. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur l'Arménie. Arménie WT/TPR/S/228 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. III. ix 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ix 2) CADRE INSTITUTIONNEL x 3) MESURES AGISSANT SUR L'ACCES AU MARCHE POUR LES MARCHANDISES x 4) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS xi 5) AUTRES MESURES AGISSANT SUR L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE xii 6) POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR xiii ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) PRODUCTION ET EMPLOI 1 2) POLITIQUE MONETAIRE ET POLITIQUE DE CHANGE i) Politique monétaire ii) Politique de change 5 5 6 3) POLITIQUE BUDGETAIRE 7 4) BALANCE DES PAIEMENTS 9 5) ÉVOLUTION DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT i) Commerce des marchandises ii) Commerce des services iii) Investissement étranger direct 10 10 12 12 CADRE DE LA POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT 14 1) RAPPEL HISTORIQUE 14 2) CADRE INSTITUTIONNEL GENERAL i) Répartition des pouvoirs ii) Pouvoirs institutionnels concernant les questions relatives à l'OMC 14 14 16 3) REFORMES INSTITUTIONNELLES 18 4) PRINCIPAUX ACCORDS ET OBJECTIFS DANS LE DOMAINE COMMERCIAL i) Organisation mondiale du commerce ii) Système généralisé de préférences iii) Union européenne iv) Communauté d'États indépendants v) Autres accords 19 19 22 23 23 24 MESURES AGISSANT SUR L'ACCES AU MARCHE POUR LES MARCHANDISES 25 1) PROCEDURES DOUANIERES 25 2) ÉVALUATION EN DOUANE 26 3) REGLES D'ORIGINE 28 WT/TPR/S/228 Page iv Examen des politiques commerciales Page IV. V. VI. 4) DROITS DE DOUANE i) Droits NPF appliqués ii) Consolidations tarifaires iii) Concessions tarifaires iv) Préférences tarifaires 29 29 32 32 32 5) AUTRES IMPOSITIONS FRAPPANT LES IMPORTATIONS i) Impositions appliquées exclusivement aux importations ii) Taxes indirectes 32 32 33 6) PROHIBITIONS, RESTRICTIONS ET LICENCES A L'IMPORTATION 35 7) MESURES CONTINGENTES i) Mesures antidumping et mesures compensatoires ii) Mesures de sauvegarde 36 36 37 8) REGLEMENTS TECHNIQUES ET NORMES 38 9) MESURES SANITAIRES ET PHYTOSANITAIRES 41 MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS 43 1) PROCEDURES ET IMPOSITIONS DOUANIERES 43 2) TAXES A L'EXPORTATION 43 3) PROHIBITIONS, RESTRICTIONS ET LICENCES A L'EXPORTATION 43 4) AVANTAGES TARIFAIRES ET FISCAUX 44 5) FINANCEMENT, ASSURANCE ET PROMOTION DES EXPORTATIONS 44 AUTRES MESURES AGISSANT SUR L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE 46 1) CADRE RELATIF AUX ENTREPRISES ET REGIME DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER i) Cadre juridique général relatif aux entreprises ii) Régime de l'investissement étranger 46 46 48 2) COMMERCE D'ÉTAT, ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVATISATION 49 3) MESURES D'INCITATION 50 4) POLITIQUES DE LA CONCURRENCE ET DES PRIX i) Politique de la concurrence ii) Politique des prix 50 50 52 5) MARCHES PUBLICS 52 6) DROITS DE PROPRIETE INTELLECTUELLE i) Aspects généraux ii) Cadre réglementaire iii) Moyens de faire respecter les droits 55 55 56 59 POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR 61 1) AGRICULTURE 61 2) INDUSTRIES EXTRACTIVES 65 Arménie WT/TPR/S/228 Page v Page 3) ÉNERGIE i) Aperçu général ii) Électricité iii) Gaz iv) Chauffage urbain v) Carburant de transport 68 68 70 71 72 72 4) SERVICES i) Principales caractéristiques ii) Services financiers iii) Télécommunications iv) Transports v) Services professionnels vi) Tourisme 73 73 73 77 80 86 89 BIBLIOGRAPHIE 93 APPENDICE – TABLEAUX 99 WT/TPR/S/228 Page vi Examen des politiques commerciales GRAPHIQUES Page VI. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR VI.1 Production de certains produits agricoles, 1992-2008 63 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 I.5 I.6 I.7 Croissance du PIB mesuré par les dépenses, 2003-2008 Indicateurs économiques de base, 2003-2008 Principaux indicateurs monétaires, 2003-2008 Budget du gouvernement général, exercices 2003 à 2008 Balance des paiements, 2003-2008 Commerce des services, 2003-2008 Entrées et stocks d'IED, 2003-2008 II. CADRE DE LA POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT II.1 Notifications à l'OMC, 2003-2009 III. MESURES AGISSANT SUR L'ACCES AU MARCHE POUR LES MARCHANDISES III.1 III.2 III.3 III.4 Structure de la liste tarifaire, 2003 et 2009 Analyse récapitulative des droits NPF, 2009 Montant des droits d'accise, 2009 Législation et institutions dans le domaine SPS, 2009 V. AUTRES MESURES AGISSANT SUR L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE V.1 V.2 V.3 Principales structures d'entreprise et prescriptions, 2009 Méthodes de passation des marchés, 2006-2008 Aperçu général de la protection des droits de propriété intellectuelle, 2009 VI. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR VI.1 VI.2 VI.3 VI.4 VI.5 VI.6 VI.7 VI.8 Valeur brute de la production agricole, 2000-2008 Production de certains produits agricoles, 2003-2008 Mesures de soutien interne, 2003-2007 Production de minéraux, 2001-2007 Principales centrales électriques, 2009 Transport terrestre, 2003-2007 Indicateurs du transport aérien, 2003-2009 Quelques indicateurs du tourisme, 2003-2008 1 2 6 8 9 12 13 21 29 31 34 41 46 54 57 62 62 64 66 70 81 84 89 Arménie WT/TPR/S/228 Page vii APPENDICE – TABLEAUX Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 AI.5 AI.6 Composition des exportations, y compris les réexportations, 2002-2008 Destination des exportations, y compris les réexportations, 2002-2008 Composition des exportations, 2002-2008 Composition des importations, 2002-2008 Destination des exportations, 2002-2008 Origine des importations, 2002-2008 III. MESURES AGISSANT SUR L'ACCES AU MARCHE POUR LES MARCHANDISES AIII.1 Droits de douane NPF appliqués, selon les catégories de la CITI Rev.2, 2008 V. AUTRES MESURES AGISSANT SUR L'INVESTISSEMENT ET LE COMMERCE AV.1 Commerce de certains produits à forte intensité de DPI, 2003-2008 VI. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR AVI.1 Engagements spécifiques au titre de l'AGCS, 2009 101 102 103 104 105 106 107 111 112 Arménie OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES 1. L'accession de l'Arménie à l'OMC en 2003 a consolidé un processus de libéralisation des échanges et de réformes institutionnelles qui avait débuté peu après l'indépendance d'avec l'Union soviétique en 1991. Depuis, les réformes se sont poursuivies. L'Arménie a un régime libéral en matière de commerce et d'investissement. À 2,7%, la moyenne de ses droits de douane appliqués est l'une des plus faibles parmi les Membres de l'OMC. Elle accorde le traitement NPF et le traitement national aux investisseurs étrangers, qui sont présents dans presque tous les secteurs de l'économie. Dans de nombreux domaines, notamment les services, ses politiques commerciales sont plus libérales que les engagements qu'elle a pris dans le cadre de l'OMC. 2. Grâce à la stabilité économique ainsi qu'aux envois de fonds et aux investissements effectués par une diaspora nombreuse, la croissance a été forte jusqu'à ce que la crise financière mondiale frappe le pays en 2009. À l'avenir, elle dépendra essentiellement de la poursuite des efforts faits pour améliorer la mise en œuvre des réformes institutionnelles et réglementaires et diversifier l'économie. 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 3. L'Arménie est un pays enclavé du sud du Caucase, bordé par l'Azerbaïdjan, la Géorgie, l'Iran et la Turquie. Les difficultés économiques auxquelles elle a été confrontée en raison de l'effondrement de l'Union soviétique et du chaos qui a suivi ont été aggravées par la guerre au Haut-Karabagh et la fermeture ultérieure des frontières avec l'Azerbaïdjan et la Turquie. 4. La stabilisation économique a commencé avec l'instauration du dram arménien comme monnaie nationale à la fin de 1993. Dans le même temps, l'Arménie a commencé à mettre en œuvre, avec l'aide internationale, un large éventail de réformes économiques incluant la libéralisation des WT/TPR/S/228 Page ix échanges et une demande d'accession au GATT, puis à l'OMC. 5. Avant l'accession à l'OMC en 2003 et par la suite, l'économie arménienne a bénéficié d'une très forte croissance puisqu'elle a presque doublé en termes réels durant la période 2003-2008. Le principal moteur de cette croissance était la consommation intérieure, alimentée par les envois de fonds des migrants et l'amélioration de la productivité qui a suivi la restructuration rapide de l'économie à partir du milieu des années 1990. En 2008, le PIB a atteint près de 12 milliards de dollars, et le PIB par habitant 3 684 dollars.1 6. Depuis 2003, l'économie a beaucoup changé. L'agriculture a progressé moins vite que les autres secteurs, et sa part est tombée à 18% en 2008, bien qu'elle emploie encore près de la moitié de la population active. Le secteur manufacturier a aussi perdu de son importance, tandis que les services enregistraient une forte croissance pour atteindre près des trois quarts du PIB en 2008. Dans le secteur des services, c'est la construction qui a connu la progression la plus rapide, atteignant 30% du PIB en 2008. 7. Malheureusement, l'économie a inversé la tendance en 2009. La crise financière et le ralentissement de l'économie mondiale ont réduit les envois de fonds des migrants et l'investissement étranger. La chute brutale des investissements s'est répercutée sur les prix de l'immobilier et l'industrie de la construction. Comme la construction occupait une place importante dans l'économie, son ralentissement a touché d'autres domaines. La croissance économique générale a été ramenée de 7% en 2008 à environ -15% en 2009. 8. Durant toute la période considérée (2003-2009), la Banque centrale, organisme indépendant, a réussi à maîtriser l'inflation (aux alentours de 4%). Pendant l'essentiel de 1 Le taux de change moyen au premier semestre de 2009 était de 1 dram pour 350 dollars. WT/TPR/S/228 Page x cette période, le taux de change du dram a flotté. Le déficit budgétaire est resté raisonnable, et la dette publique a fortement baissé en pourcentage du PIB, encore que ces deux indicateurs se soient considérablement détériorés en 2009. 9. Dans l'ensemble, le commerce représente environ 43% du PIB, et l'Arménie affiche un large déficit commercial pour les marchandises aussi bien que pour les services (25% du PIB). Durant la période considérée, ce déficit s'est creusé en raison d'une forte demande intérieure et de la perte de compétitivité des exportations arméniennes due à l'appréciation du dram consécutive à des entrées massives de devises. De plus, en raison de la fermeture des frontières, notamment avec la Turquie, les coûts de transport ont augmenté au-delà de ce qu'ils auraient peut-être été sans cela. L'incidence de ces coûts élevés est particulièrement pénalisante pour les matières premières lourdes telles que les minéraux, qui constituent une forte proportion des exportations arméniennes. 10. L'investissement étranger direct, provenant essentiellement de la Russie et de l'UE, a fait un bond en avant entre 2003 et 2008, notamment dans les services publics, les services financiers, les industries extractives et l'industrie alimentaire. 2) CADRE INSTITUTIONNEL 11. Durant son processus d'accession à l'OMC, l'Arménie a procédé à des réformes juridiques et institutionnelles considérables et a contracté des engagements de vaste portée. Ainsi, elle a consolidé toutes ses lignes tarifaires à des taux compris entre 0% et 15%, elle a remplacé ses redevances douanières ad valorem par des redevances spécifiques, et les engagements qu'elle a pris au sujet des services couvrent presque tous les secteurs. 12. Depuis son accession, l'Arménie poursuit les réformes juridiques et institutionnelles. Une grande partie de ces Examen des politiques commerciales réformes vise à améliorer le climat de l'investissement, la gouvernance, la transparence et la responsabilité: la Constitution a été modifiée pour améliorer la répartition des pouvoirs au sein de l'État; la politique commerciale a été confiée au Ministère de l'économie; et le Comité des recettes d'État a été chargé des recettes fiscales et de l'administration des douanes. 13. L'Arménie manque toujours de ressources pour s'occuper de façon complète des questions concernant l'OMC. Elle a une mission permanente à Genève, qui se compose actuellement d'un diplomate chargé des questions relatives à l'OMC et des questions économiques traitées dans les autres organisations internationales. 14. Dans les négociations menées au titre du Programme de Doha pour le développement, l'Arménie fait partie du groupe des Membres ayant accédé récemment (MAR) et a participé à ses propositions. 15. L'Arménie a neuf accords de libre-échange en vigueur avec les membres de la Communauté d'États indépendants (CEI). Elle s'efforce également d'engager des négociations sur un accord commercial renforcé et global avec l'UE. Un tel accord, qui irait au-delà des droits de douane, exigerait un rapprochement étroit avec la législation communautaire dans les domaines liés au commerce, y compris les mesures SPS, les OTC et la propriété intellectuelle. 3) MESURES AGISSANT SUR L'ACCES AU MARCHE POUR LES MARCHANDISES 16. L'administration des procédures douanières a connu une amélioration sensible durant la période considérée. La structure institutionnelle a été rationalisée avec la création du Comité des recettes d'État en 2008. Dans le même temps, les procédures douanières ont été simplifiées, et le traitement des importations est devenu plus efficace. Parmi les améliorations figurent la mise en place d'un système de déclaration en douane Arménie en ligne, l'adoption d'un système de feux de signalisation pour l'inspection des marchandises entrant en Arménie, et la réduction du nombre de documents d'importation exigés (de neuf à trois). Toutefois, les usagers considèrent encore le dédouanement comme relativement lent et marqué par une certaine corruption. 17. Malgré les améliorations enregistrées durant la période considérée, certaines préoccupations demeurent quant à l'efficacité et à la transparence de l'application de la législation sur l'évaluation en douane. Les autorités ont indiqué que la sous-déclaration des valeurs d'importation était un problème persistant qui expliquait que la valeur transactionnelle ne soit généralement pas acceptée pour l'évaluation en douane. Elles ont également signalé que les importateurs avaient le droit de faire appel des décisions prises par l'autorité douanière et d'apporter des garanties bancaires en couverture des droits dans les cas où la documentation est incomplète. 18. La moyenne des droits NPF appliqués par l'Arménie est de 2,7%, et la structure tarifaire est simple: il n'y a pas de contingents tarifaires; 73% des lignes tarifaires sont exemptes de droits; et la quasi-totalité des autres est assujettie à un taux de 10%. Il y a 19 boissons alcooliques et produits à base de tabac assujettis à des droits non ad valorem, dont les équivalents ad valorem ont été impossibles à calculer. Ces droits spécifiques devraient être convertis en impositions ad valorem au mois de janvier 2011. WT/TPR/S/228 Page xi 20. Mis à part les prohibitions à l'importation visant un certain nombre de produits pour des raisons de santé, de sécurité et de protection de l'environnement, l'Arménie n'applique pas de restrictions quantitatives à l'importation. Elle avait déjà une législation sur les mesures antidumping et les mesures de sauvegarde avant d'accéder à l'OMC, mais aucune enquête n'a été ouverte et aucune mesure contingente n'a été prise jusqu'à présent. 21. L'importation de certains produits est assujettie à un régime de licence commerciale qui s'applique à une liste d'activités économiques, par exemple les activités et les produits pharmaceutiques. Certaines de ces licences ne sont pas automatiques et ne sont délivrées qu'avec l'accord d'une commission des licences. 22. Comme dans les autres domaines, l'Arménie s'efforce de mettre ses règlements techniques et ses normes en conformité avec ceux de l'UE. Elle n'a pas adopté de mesures d'urgence durant la période considérée et a notifié à l'OMC tous les règlements techniques considérés comme agissant sur le commerce. 23. Dans le domaine SPS, la politique, la législation et les mesures de mise en œuvre sont également en cours d'harmonisation avec celles de l'UE. Toutefois, le manque de ressources demeure un problème important qui affecte l'application des règles SPS, non seulement pour les produits importés mais aussi pour la production nationale. 4) 19. Dans le cadre des accords de libre-échange conclus par l'Arménie avec certains pays de la CEI, toutes les importations sont admises en franchise de droits, sans période de mise en œuvre. Bien que 31% des importations arméniennes proviennent de ces pays, le détournement des échanges est sans doute peu important, car l'essentiel du commerce NPF bénéficie aussi de la franchise de droits. MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS 24. Toutes les exportations de marchandises de l'Arménie sont soumises à un système simple de déclaration en douane. Durant la période considérée, la documentation exigée et les délais ont été réduits. Toutefois, les exportateurs jugent la certification de l'origine coûteuse et compliquée. WT/TPR/S/228 Page xii 25. L'Arménie n'applique pas de taxes à l'exportation, bien que celles-ci soient autorisées par sa législation. Les prohibitions à l'exportation ne concernent qu'un éventail limité de produits tels que les armes, les munitions, les explosifs et les stupéfiants. Il n'y a pas d'autre embargo commercial que ceux imposés par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il faut une autorisation pour exporter des plantes et des animaux rares ainsi que des objets considérés comme faisant partie du patrimoine national. 26. Durant la période considérée, il n'y a eu dans le pays aucune zone industrielle d'exportation, aucun système de crédits à l'exportation bénéficiant d'une aide publique, et aucune subvention subordonnée aux exportations. L'Agence arménienne pour le développement, organisme public principalement financé par des organisations internationales, est chargée de la promotion des exportations. 5) AUTRES MESURES AGISSANT SUR L'INVESTISSEMENT ET LE Examen des politiques commerciales et contre la nationalisation de leurs biens par l'État. En outre, durant la période considérée, le gouvernement a offert un allégement de l'impôt sur les bénéfices et une exemption des droits de douane sur certains apports de capitaux. Toutefois, il n'y a pas de renseignements disponibles sur l'utilisation de ces mesures. 29. Les privatisations se sont poursuivies durant la période 2003-2009. À la fin de 2009, le processus était essentiellement terminé. La plupart des entreprises qui appartiennent encore en tout ou partie à l'État se trouvent dans les secteurs de la santé, de l'éducation et des activités militaires. Les autres ne sont pas opérationnelles. 30. Bien que la législation arménienne sur la concurrence ait été promulguée en 2000 et qu'elle ait été depuis mise à peu près en conformité avec celle de l'UE, des préoccupations subsistent au sujet des pouvoirs de l'autorité de la concurrence et de l'absence de concurrence dans plusieurs secteurs. COMMERCE 27. L'Arménie a continué d'améliorer son cadre législatif applicable aux entreprises, à l'investissement et au commerce. Même si elle reste problématique, la mise en œuvre est également en cours d'amélioration. Les entreprises (y compris les importateurs) doivent s'inscrire comme personne morale au Registre d'État ainsi qu'auprès des offices régionaux de l'administration fiscale et douanière. Toutes les organisations commerciales sont assujetties à l'impôt sur les bénéfices au taux unique de 20%. 28. L'investissement étranger, qui a joué un rôle vital dans la croissance économique de l'Arménie, est officiellement encouragé par des politiques favorables à l'investissement. La seule restriction en la matière est l'interdiction constitutionnelle faite aux étrangers de posséder des terres. Les investisseurs sont également protégés contre les changements défavorables de la législation 31. Conformément aux engagements qu'elle a pris lors de son accession à l'OMC, l'Arménie a présenté son offre initiale et a engagé en octobre 2009 des négociations avec les autres Membres de l'OMC en vue d'accéder à l'Accord sur les marchés publics. Ces démarches faisaient suite à la promulgation en 2005 de la Loi sur les marchés publics, qui s'applique aux achats de marchandises et de services effectués par les organismes publics. La méthode privilégiée de passation des marchés est le prix le plus bas, et la loi ne contient pas de dispositions qui favorisent la teneur en éléments locaux ou les fournisseurs nationaux. Les appels d'offres ouverts ont représenté 78% de la valeur totale des adjudications en 2008. 32. Depuis 2003, l'Arménie a continué d'actualiser sa législation sur la propriété intellectuelle en adoptant de nouvelles lois sur le droit d'auteur et les brevets et en modifiant sa loi sur les marques. En outre, des projets de Arménie WT/TPR/S/228 Page xiii loi ont été déposés devant l'Assemblée nationale afin d'étendre la portée des droits aux indications géographiques et aux appellations d'origine. Comme dans les autres domaines, l'application de la loi reste problématique. contracté des engagements pour la plupart des catégories de services, les principales exceptions étant les services postaux, le transport de voyageurs et le transport aérien et ferroviaire de marchandises. – 38. À l'exception de l'énergie hydroélectrique, toutes les fournitures d'énergie primaire sont importées. Le secteur énergétique est dominé par des entreprises russes, qui possèdent ou exploitent les grandes centrales, le système de distribution d'électricité et le réseau de gazoducs. Bien que l'infrastructure soit en cours d'amélioration, l'essentiel doit encore être modernisé et une certaine proportion doit être remplacée. 6) POLITIQUES COMMERCIALES ANALYSE PAR SECTEUR 33. Le développement de l'agriculture se heurte à plusieurs contraintes majeures telles que la petite taille et la fragmentation des exploitations, le terrain montagneux, le coût et l'inefficacité des systèmes d'irrigation et l'absence de services de soutien à l'agriculture. 34. Malgré ces contraintes, certains sous-secteurs pourraient être développés, notamment celui des boissons alcooliques. L'amélioration de l'irrigation et des services financiers aux agriculteurs favoriserait également le développement agricole. Toutefois, il est peu probable qu'il y ait des investissements étrangers importants dans l'agriculture étant donné que la Constitution interdit aux non-Arméniens de posséder des terres. 35. L'Arménie est un pays importateur net de produits alimentaires, et la plupart des produits qu'elle importe viennent de Russie. Son principal produit d'exportation est le brandy, dont l'essentiel part vers la Russie. 36. L'Arménie possède des gisements importants de molybdène, de cuivre et d'or ainsi que des gisements plus petits de divers autres minéraux. En conséquence, malgré des coûts de transport élevés, l'industrie extractive représente plus du quart des exportations et elle a attiré des investissements étrangers massifs. Le corridor routier Nord-Sud, qui relierait les régions minières aux ports géorgiens de la mer Noire, contribuerait à atténuer les coûts de transport. 37. Durant la période considérée, le secteur des services a enregistré une forte croissance en termes relatifs et absolus. Lors de son accession à l'OMC, l'Arménie a 39. Les tarifs d'achat et de vente de l'électricité, du gaz et de l'énergie thermique (en plus de l'eau et des télécommunications) sont fixés par la Commission de réglementation des services publics. Les prix d'achat de l'électricité établis par la Commission encouragent la production à partir de sources renouvelables. La Commission ne fixe pas les prix du carburant de transport, qui est entièrement importé. Le marché de l'importation et de la distribution de carburants est concentré, avec deux entreprises qui détiennent à elles seules 84% de parts de marché. 40. Le sous-secteur des services financiers est relativement modeste et sous-développé. Il a certes progressé au taux annuel de 29% par an durant la période 2003-2008, mais en partant d'une base très modeste. Depuis 2003, l'Arménie a également pris des mesures pour améliorer la stabilité du secteur bancaire et la confiance dans ce dernier en créant un système de garantie des dépôts en 2004 et en augmentant le capital minimal exigé en 2009. Il n'y a pas de restrictions à la participation d'investisseurs étrangers dans les secteurs de la banque et de l'assurance. En outre, au-delà des engagements qu'elle a pris lors de son accession, l'Arménie autorise les succursales de banques étrangères à accepter des dépôts de ressortissants arméniens. Elle applique WT/TPR/S/228 Page xiv cependant quelques restrictions à la fourniture transfrontières de services d'assurance. 41. Les télécommunications en Arménie en sont encore au stade du développement, notamment l'accès à Internet. La principale cause de ce retard est l'absence d'investissements durant la période 1998-2004, lorsque le marché était contrôlé par une seule société. Durant la période considérée, le gouvernement a renégocié la licence du fournisseur unique et mis fin progressivement à ses droits exclusifs. En conséquence, il n'y a plus de restrictions à la participation des investisseurs étrangers et, à la fin de 2009, la législation appliquée par l'Arménie était plus libérale que les engagements qu'elle avait contractés dans le cadre de l'AGCS. 42. Le secteur des transports est relativement développé, mais il faut des ressources importantes pour entretenir et moderniser les routes existantes et en construire de nouvelles. L'Arménie prend part à plusieurs initiatives régionales destinées à améliorer les transports dans la région. L'investissement étranger est centré sur la construction de routes, tandis que la plupart des fonds publics sont consacrés à l'entretien. En 2008, une licence de 30 ans a été délivrée à Examen des politiques commerciales une entreprise russe pour le transport ferroviaire des voyageurs et des marchandises, mais l'État reste propriétaire de l'infrastructure. 43. Il n'y a pas de restrictions à la création de cabinets juridiques ou comptables par des sociétés ou des professionnels étrangers. De nombreuses réformes ont été apportées dans ces deux sous-secteurs depuis 2003. 44. La Chambre des avocats, créée en 2005, a remplacé les deux associations du barreau. En août 2009, l'Association des comptables et commissaires aux comptes d'Arménie a été reconnue comme étant l'association professionnelle qui représente les comptables et les commissaires aux comptes. 45. Il n'y a pas de restrictions à l'investissement étranger dans les services d'hôtellerie ni à la délivrance de licences de guide touristique aux étrangers. Le tourisme se développe, les visiteurs venant principalement des pays où la diaspora est nombreuse. Toutefois, il semble que sa croissance soit entravée par le prix élevé des billets d'avion et les horaires de vol limités, ainsi que par le montant élevé des taxes imposées aux voyageurs et le sous-développement des infrastructures.