LA 1 : Fragment 2 (le début du récit)

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LA 1 : Fragment 2 (le début du récit)
Rédacteur : Chissotti Chloé / Relecteur : Rijpstra Julien/ Serra Hugo
L'essentiel : un début mystérieux qui joue avec le lecteur et soulève plus de
questions qu'il n'apporte de réponses.
Pour l'introduction:
Le début du récit => INCIPIT => Double fonction : Informer (apporter les informations essentielles à la
compréhension du récit) + Séduire (susciter l'envie de poursuivre la lecture).
Problématique: Comment cet extrait remplit-il ses fonctions d'incipit ?
I - Ce que l'on apprend dans ce début de roman
a) Le cadre spatio-temporel
- Pas d'indications spatiales mais noms faisant penser à l'Allemagne + événements contemporains
d'une guerre + évocation indirecte de l'Allemagne nazie et du front russe.
- Hypothèses confirmées par l'épigraphe d'Aharon Appelfeld.
b) Un personnage principal à peine esquissé
- Un héros mystérieux / peu d'informations (pas de portrait physique, peu d'informations sur son
caractère), mais aussi un enfant comme les autres : innocence ("candeur"), découverte du monde
(lexique du regard), place importante du merveilleux (champs lexical lié aux contes), présence d'un
compagnon inséparable (ourson Magnus), voit le monde comme un univers manichéen peuplé de héros
où le bien et le mal s'affrontent.
- Se singularise par une énigmatique maladie qui l'a rendu amnésique => renvoie à
l'ouverture : l'histoire « d'un homme à la mémoire lacunaire »
c) La famille de Franz Georg
- Père mystérieux => Médecin
- Oncles morts à la guerre => font l'objet d'un grandissement épique
- Magnus mystérieux => on ne connaît que son nom + particularité physique : oreille brûlée
- Mère mystérieuse => prend soin de son enfant, mais la relation entre la mère et l'enfant paraît
malsaine (verbe « rééduquer », soumission et obéissance aveugle de FG « il lui incombe » / « il se
laisse avec docilité transmuer en mausolée vivant »).
Personnages présentés indirectement avec une double déformation (par le récit de la mère et par
l'imagination de l'enfant). => Informations suspectes : quelle est la part de vérité de tout cela ?
II - Les éléments de séduction à l'œuvre dans cet incipit
a) La dramatisation
- Indétermination du cadre spatio-temporel
- L'intrigue n'a pas réellement démarré : que va-t-il se passer ?
- Le héros est anonyme au début du fragment (« il » puis « l'enfant » puis « Franz-Georg »)
- De nombreuses informations sont occultées => les personnages restent mystérieux, quelle est cette
mystérieuse maladie ? Qui est Magnus ? Pourquoi est-il rejeté par la mère ? ...
b) L'originalité de la construction
- Terme « fragment » = titre de chapitre
- L'extrait proposé = un « fragment » de la vie de FG => le texte est lacunaire / fragmenté comme la
mémoire du héros
- Les fragment sont numérotés et traduisent la chronologie du récit. Ici, fragment 2 => le fragment 1
viendra bien plus tard quand le héros retrouvera une autre partie de sa mémoire.
- Cet incipit donne certains indices qui prendront sens plus tard (construction en forme de puzzle).
c) Un début de roman qui joue avec le lecteur
- Un narrateur omniscient mais bien singulier puisqu'il n'est pas fiable et ment au lecteur (on le
comprendra par la suite).
- Le lecteur doit être alerté par l'omniprésence d'un vocabulaire renvoyant à la fiction (épopée, conte,
légende, feuilleton, ...) + procédé de mise en abyme (une fiction [celle de la mère] dans une fiction
[celle du narrateur]).
- Dans l'ouverture, S. Germain invitait son lecteur à faire preuve d' « intuition » et d' « imagination »
pour « dénouer les énigmes » => Le lecteur doit non seulement se méfier du récit de la mère et de
l'imagination de l'enfant, mais aussi des propos du narrateur.
Pour la conclusion:
Un début de roman original par sa construction et sa dramatisation puisqu'il soulève plus de questions qu'il
n'apporte de réponses.
Ouverture : indiquer quelles réponses seront données par la suite aux questions que se pose le lecteur.
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