Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- L’ATOME EN MECANIQUE ONDULATOIRE STRUCTURE ELECTRONIQUE DES ATOMES Chapitre 4 I- Notion de la mécanique quantique (ondulatoire) I-1 Dualité onde - corpuscule : Postulat de De Broglie A toute particule (corpuscule) de masse m et de vitesse v est associée une onde de longueur d'onde λ. On applique ainsi à la matière (exemple : un électron) le caractère combiné d'onde et de particule. Pour la lumière : E = hhc/ 2 E = mc (2) (1) et (2) ==> h mc (pour la lumière) Pour tout corpuscule se déplaçant avec une vitesse v : h p p : quantité de mouvement = m.v Donc La relation de De Broglie s'écrit : h mv λ : longueur d'onde h : constante de Planck Chaque corpuscule possède deux aspects d’après la mécanique ondulatoire : Aspect corpusculaire (m) : est prédominant lorsqu’il s’agit de décrire les propriétés des objets macroscopiques Aspect ondulatoire () : devient prédominant lorsqu’il s’agit de décrire les propriétés d’une grande collection d’objets extrêmement petits (microscopiques). Exemple : e-, p, n. I-2 Principe d'incertitude d'Heisenberg L’une des conséquences les plus importantes de la nature dualistique de la matière est le principe de Heisenberg. Ce principe affirme : « qu’il est impossible de déterminer simultanément la quantité de mouvement et la position exacte d’un corpuscule. » Px.x ≥ h/2 Δx : incertitude sur la position Δpx = mΔvx : incertitude sur la quantité de mouvement m vx .x ≥ h/2 Et cette relation signifie que si on peut mesurer théoriquement x avec toute la précision voulue x→0), alors vx deviendra grand puisque vx = h/ (2 m x) II- Equation de Schrödinger III-1 Fonction d’onde associée L’onde associée à un électron est une onde stationnaire et son amplitude en chaque point de l’espace est indépendante du temps. C’est une fonction mathématique appelée fonction d’onde représentée par psi). est une fonction purement mathématique : - elle n’a pas de signification physique, - elle est fonction des coordonnées de l’électron. II-2 Probabilité et densité de probabilité de présence L’électron est caractérisé par : son état énergétique, sa probabilité de présence à un endroit donné. - Probabilité de présence: Est la probabilité de trouver l’électron dans un volume dV au point M(x, y, z) s’écrit : dP x, y, z , t dV 2 1 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- noyau - La notion classique de position est remplacée par la notion de densité de probabilité de présence. Le rapport dP dV 2 est appelé densité de probabilité de l’électron au point considéré. - Condition de normalisation : Probabilité de trouver l’e- dans tout l’espace = 1 P = tout l’espace II2 II dV = 1 ; On dit que la fonction d'onde est normée. dV = dxdydz II-3 Equation de Schrödinger - Equation fondamentale de la mécanique ondulatoire - Elle permet de calculer . ĤE h2 Ĥ : Opérateur Hamiltonien ; H 2 . V 8 m m : masse de l'eV : Opérateur énergie potentiel E : énergie totale de l'électron, appelée valeur propre Ψ : fonction d'onde appelée fonction propre 2 2 2 ; est le Laplacien X 2 Y Z 2 2 : La dérivée seconde partielle par rapport à la variable X X 2 8 2 m E V ) 0 h2 2 . V E h2 8 m Avec 2 2 2 Y X 2 Z 2 Dans un puits de potentiel nul l’équation devient : 2 2 2 8 2 m 2 E 0 Y X 2 Z 2 h Equation différentielle du second ordre. Si on prend les coordonnées de l’électron M(X,Y,Z) ; l’équation ne peut avoir de solution sauf si on prend en considération deux points : 1) X , Y , Z X .Y . Z :produit de 3 fonctions d’onde unidimensionnelles 2) ET de l’électron dans un espace tridimensionnel est telle que : E(X,Y,Z)= E(X) + E(Y) + E(Z) X ,Y , Z 2 X ,Y , Z 2 X ,Y , Z 8 2 m 2 2 E 0 avec X ,Y , Z X ,Y , Z Y X 2 Z 2 h2 2 2 2 X Y Z Y .Z X .Z X .Y 2 E X ,Y , Z X .y .z 0 2 2 Y X Z On divise les membres de l’égalité par X .Y . Z 2 2 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 1 X 1 Y 1 Z 2 E X EY E Z 0 2 2 X X Y Y Z Z 2 2 2 1 2 X 1 2 Y 1 2 Z 2 2 EX EY 2 EZ 0 2 2 X X Y Y Z Z Cette équation différentielle tridimensionnelle est nulle si et seulement si les trois équations différentielles unidimensionnelles sont nulles : 1 2 X 2 EX 0 X X 2 X 2 E x x 0 (1) Y 2 EY Y 0 Z 2 E Z Z 0 (2) (3) La résolution de ces trois équations donne : X 2 nX sin X a a Y 2 nY sin Y b b Z 2 nZ sin Z c c La résolution de cette équation conduit aux différentes valeurs de E et Ψ : L’énergie totale de l’électron : 2 2 k 2 e 4 m 1 2 h2 n En prenant le modèle de Bohr : En 2 2 k 2 e 4 m 1 1 1 2 2 2 2 h nY nZ n X En mécanique ondulatoire : E n nx, ny, nz : nous indiquent la dégénérescence des niveaux énergétiques. (Les orbitales atomiques dégénérées sont les orbitales caractérisées par la même énergie). La résolution de l’équation de Schrödinger conduit à l’apparition de trois nombres appelés les nombres quantiques qui déterminent les valeurs propres de l’énergie et des fonctions d’onde et qui sont : n, l, m. III- Nombres quantiques III-1 Nombre quantique principal n : entier positif non nul, il détermine le niveau énergétique c.-à-d. la couche symbolisée par une majuscule avec la correspondance suivante : n 1 2 3 4 5 6 7 couche K L M N O P Q On appelle couche l'ensemble des orbitales qui possèdent la même valeur de n. III-2 Nombre quantique secondaire (ou azimutal) : nombre entier avec 0 n - 1 . définit la notion de sous-couche et détermine la géométrie des orbitales atomiques. La sous-couche est aussi symbolisée par une lettre minuscule avec la correspondance suivante : 0 1 2 3 4 5 .Sous-couche s P d f g h Exemple : n = 3 0 c.-à-d. = 0, 1, 2 (s, p, d.) on a les sous-couches 3s, 3p,3d. A toute valeur de n et est associée une valeur propre de l'énergie. 3 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- III-3 Nombre quantique magnétique m : Nombre entier avec - m + caractérise la "case quantique" occupée par l'électron peut être aussi symbolisée graphiquement par une case rectangulaire. Il définit l’orientation de l’orbitale : Il y a 2+1 valeurs de m (2+1 orbitales). Exemple: = 0 m = 0 1 seule orientation 1 orbitale s 1 case quantique = 1m = -1, 0, +1 3 orientations 3 orbitales p de même énergie 3 cases quantiques Chaque orbitale atomique est donc caractérisée par une combinaison des trois nombres quantiques n, l et m. III-4 introduction du nombre quantique de spin s Pour décrire totalement l'électron d'un atome, il faut lui attribuer un quatrième nombre quantique (noté s ou ms). s est lié au sens de rotation de l’électron sur lui-même, il définit l’état de l’électron dans une orbitale: + 1 1 () ou (). 2 2 D'une façon générale, pour une couche n donnée, on aura n sous-couches , n2 orbitales et 2 n2 électrons au maximum. IV- Représentation des Orbitale Atomique (OA) Le terme orbitale vient du mot « orbite », mais nous savons qu’en mécanique quantique il n’est pas possible de parler d’orbite, c.-à-d. de trajectoire. L’ensemble des trois nombres quantiques (n, l, m) définit une fonction d’onde précise appelée orbitale. Chaque orbitale représente à la fois la fonction d'onde Ψ et la distribution électronique qui en découle (probabilité de présence). Exemple : l’orbitale 2s est représentée par la fonction d’onde : 2,0,0 V-1- Géométrie des orbitales s Les orbitales s sont caractérisées par l = 0 et m = 0 (une seule par couche : 1 case quantique). Toutes les orbitales s (ns) ; sont de symétrie sphérique car la probabilité de présence de l'électron varie de la même façon dans toutes les directions autour du noyau. L’orbitale1s V-1- Géométrie des orbitales p Pour l = 1 ==> m = -1 , 0 ou 1 ==> 3 orbitales p (trois par couche : 3 cases quantiques): px, py et pz ayant la même forme, mais chacune est allongée sur une des trois axes perpendiculaires. Une orbitale p possède un "plan nodal", dans lequel la probabilité de trouver l'électron est nulle. Ce plan passe par le noyau. Plan nodal :c’est une région de l’espace où la fonction d’onde est nulle. 4 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- V-3- Géométrie des orbitales d et f - Orbitales d : Si l = 2 ==> m = -2 ; -1 ; 0 ; 1 ; 2 ==> 5 orbitales d - Orbitales f : Si l = 3 ==> m = -3 ; -2 ; -1 ; 0 ; 1 ; 2 ; 3 ==> 7 orbitales Orbitales 3d VI- Structure électronique des atomes VI-1 Diagrammes d'énergie - Hydrogène et hydrogénoïdes Exemple : 2He+E ne dépend que de n : E (eV ) 13,6 Z2 n2 Il y a dégénérescence d'énergie pour les souscouches s, p, d, f d'une même couche électronique. - Atomes polyélectroniques E dépend de n et de l : il y a levée de la dégénérescence des sous-couches s, p, d, f d’une même couche électronique. Chacune des couches et sous-couches représente en fait un niveau d'énergie. Ces niveaux d'énergies augmentent en partant du centre vers l'extérieur de l'atome. 5 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Chacune des couches et sous-couches représente en fait un niveau d'énergie. Ces niveaux d'énergies augmentent en partant du centre vers l'extérieur de l'atome. VI-2 Structure électronique des atomes polyélctroniques (configuration électronique) La configuration électronique d'un atome est la répartition de Z électrons de l'atome dans un état fondamental sur les orbitales atomiques. Ce remplissage des orbitales atomiques s'effectue à l'aide des quatre règles générales. a) Principe de stabilité Les électrons occupent les niveaux d'énergie les plus bas dans la limite des places disponibles. - Les électrons commencent par saturer les niveaux de plus basse énergie, dans l'ordre : "1s", "2s", "2p", "3s", "3p"... c’est la règle dite du "(n + l) minimal" b) Principe d’exclusion de Pauli. Deux électrons d'un même atome ne peuvent pas avoir leurs quatre nombres quantiques identiques. - Deux électrons dans une même orbitale atomique doivent différer par leur nombre quantique de spin, qui ne peut prendre que deux valeurs, ms = +1/2 () ou –1/2 (). - Une orbitale atomique ne peut "contenir" au maximum que 2 électrons qui dans ce cas auront des spins opposés : ils sont antiparallèles ou appariés - Si l'orbitale ne contient qu'un électron, celui-ci est dit non-apparié ou célibataire. - Une orbitale vide constitue une lacune électronique. Exemple: n = 2 ; l = 0 ; m = 0 ; s = +1/2 n = 2 ; l = 0 ; m = 0 ; s = -1/2 2s2 Remarque : Une orbitale est définie par les trois nombres n, l et m. Il est commode de représenter les orbitales à l'aide de cases quantiques : ns np nd nf Pour une couche n, le nombre de cases est n2 et le nombre d'électrons est 2n2. Une case quantique ne peut contenir au maximum que 2 électrons de spins opposés. c) Règle de Hund : A l'état fondamental, quand les électrons se placent dans une sous-couche multiple (p, d, f): - Ils occupent le maximum d'orbitales de même énergie. - Les électrons célibataires ont des spins parallèles (même valeur de s). Exemples : 3p3 3d6 d) Règle de KLECHKOVSKI L'ordre des énergies croissantes est l'ordre des valeurs croissantes da la somme ( n +l ). Si deux sous-couches correspondent à la même valeur de ( n + l ) , la sous-couche, avec la plus petite valeur de n, a l'énergie la plus basse. Les orbitales d'une même sous-couche ont la même énergie. 6 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les électrons remplissent progressivement les orbitales dans l'ordre indiqué par les flèches (diagonales) Ordre de remplissage des sous-couches Cas des sous-couches 4s et 3d : 4s : n = 4 ; l = 0 n + l = 4 3d : n = 3 ; l = 2 n + l = 5 (n + l)4s < (n + l)3d E(4s) < E(3d) ==> Les électrons occupent d'abord le niveau "4s" avant le niveau "3d", de même entre les niveaux "5s" et "4d". - Exemples : Structure électronique ou configuration électronique à l’état fondamental : 8O (8 électrons à placer) : 1s2 / 2s2, 2p4 électrons de cœur / électrons de valence 27Co : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 4s2, 3d7 Il est préférable d'écrire : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d7, 4s2 Utilisation des cases quantiques symbolisant chacune une orbitale atomique. Exceptions à la règle de Klechkowski - Groupe du Chrome (Z = 24) - Groupe du Cuivre (Z = 29) Ces exceptions correspondent au demi-remplissage et au remplissage complet de la couche nd. Elles s’expliquent par le faible écart énergétique entre les orbitales (n+1)s et nd. Exemples : - le chrome : 24Cr : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d5, 4s1 et non pas : 3d4, 4s2 - le cuivre : 29Cu : 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d10, 4s1 et non pas : 3d9, 4s2 VI-3 Configurations électroniques simplifiées [ configuration du gaz rare ] + couches externes. 7 Ch.4 : L’atome en mécanique ondulatoire - Structure électronique des atomes O .SELAIMIA-FERDJANI --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Les gaz rares ont la particularité d'être chimiquement très stables. Retenir leurs noms, leurs numéros atomiques pour les faire apparaître dans la règle de Klechkowski. He pour 2 < Z < 10 Ne pour 10 < Z < 18 Ar pour 18 < Z < 36 Kr pour 36 < Z < 54 Xe pour 54 < Z < 86 Le gaz rare sera celui dont le numéro atomique est le plus près possible du numéro atomique de l'élément considéré tout en lui restant inférieur : Rn pour Z > 86 VI-4 Structure électronique de quelques éléments 7N : 1s2 2s2, 2p3 ou [He] 2s2, 2p3 20Ca: 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 4s2 ou [Ar] 4s2 26Fe: 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 4s2, 3d6 ou [Ar] 4s2, 3d6 2 , 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10,4s2, 4p6, 4d10, 5s2, 5p5 ou [Kr] 4d10 , 5s2 , 5p5 Pour écrire la structure électronique d’une espèce ionisée positivement: - Cas général : On enlève d’abord les électrons les plus externes (ceux qui correspondent à n le plus grand). - Dans le cas des métaux de transition, on enlève d’abord les électrons « s ». 53Br1s 29Cu + : 1s2,2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d10, 4s0 29Cu 2+ : 1s2,2s2, 2p6, 3s2, 3p6 / 3d9, 4s0 ou [Ar] 3d10, 4s0 ou [Ar] 3d9, 4s0 26Fe Z = 26 = 18 + 8 [Ar] 3d6 4 s2 Couche demi remplie = stabilité VI-5 Couche de valence Dans un état fondamental, les électrons de la couche dont le nombre n est le plus élevé jouent le rôle principal dans les réactions chimiques ; et ce sont eux, en particulier, qui participent à la formation des liaisons entre atomes. On appelle cette couche : couche externe ; ou couche périphérique ou encore couche de valence. Néanmoins si une sous-couche interne n'est pas totalement remplie, on considérera cette sous-couche comme faisant partie de la couche de valence. Exemples Z =32 : 32 = 18 + 14 [Ar] 4s2, 3 d10, 4 p2 4s2 , 4p2 : n = 4 => Valence 3 d10 : Sous-couche complète = coeur Z = 26 26 = 18 + 8 [Ar] 4s2 , 3 d6 4 s2 : n = 4 => Valence 3 d6 : Sous-couche incomplète = Valence 8