Correction Chapitre 1 Quelles sont les sources de la croissance ? EC1 : Mobilisation de connaissances 1) En quoi l’approche en terme d’IDH complète - t-elle celle en terme de PIB ? Le PIB (produit intérieur brut) est une mesure de la richesse d’un pays. C’est le principal agrégat de la comptabilité nationale représentant la somme des valeurs ajoutées créées par les différentes unités productives résidentes en une année. Le PIB par habitant n’est qu’un indicateur de la richesse produite par habitant dans un pays en une année. Il ne donne donc qu’une seule information qui est par ailleurs critiquée (surestimation/ sous-estimation de la richesse créée) L’IDH (indice de développement humain) est utilisé depuis 1990 par le PNUD ‘programme des nations unies pour le développement) pour mesurer le développement. L’IDH va au-delà de la simple mesure de richesse. Même s’il la prend en compte à travers l’évaluation du niveau de vie (RNB par habitant en PPA = parité de pouvoir d’achat), il la complète par la prise en compte de 2 autres aspects : la santé et la longévité mesurée par l’espérance de vie à la naissance, et le niveau d’instruction de la population mesuré par deux indicateurs la durée moyenne de scolarisation à 25 ans, et la durée attendue de scolarisation . L’IDH se situe entre 0 et 1 les pays proches de 1 ont un développement humain très élevé, ceux proche de zéro un développement humain faible. Si un PIB élevé va souvent de pair avec un IDH élevé, la richesse ne suffit pas à expliquer le développement. La France ou la Suède ont par exemple un PIB élevé et un IDH supérieur à 0.8, mais le Qatar qui est relativement bien placé en terme de revenu l’est moins en terme d’IDH, ce pays comme d’autres qui exploite des richesses énergétiques (Guinée équatoriale, Angola) ont des revenus qui profitent peu à la population. 2) Montrer en quoi la croissance est un phénomène cumulatif Alors que Solow (économiste néoclassique américain), en 1956, considérait le progrès technique comme un facteur exogène, l’originalité des nouvelles théories de la croissance dans les années 80, est de l’endogénéiser. Le progrès technique serait en réalité à la fois une cause et une conséquence de la croissance. C’est cette endogénéisation du PT qui explique le caractère cumulatif de la croissance : la croissance provoque l’accumulation du progrès technique qui ellemême suscite la croissance. Les théories de la croissance endogène (Paul Romer, Robert Lucas, Robert Barro) ne prennent plus seulement en compte le capital physique mais étudient aussi l’accumulation de 4 grandes catégories de capital : le capital physique, le capital humain, le capital technologique et le capital public. Par exemple Paul Romer étudie les effets de l’accumulation des connaissances que c’est en produisant qu’une économie accumule spontanément les expériences et donc les connaissances. Plus la croissance est forte, plus l’accumulation d’expérience et de savoir faire est forte, ce qui favorise la croissance. L’accumulation des connaissances induit des effets externes : en produisant une entreprise accumule des connaissances qui lui permettront d’être plus performante, mais qui l’entourent, par effet d’imitation. Ainsi d’après les théories de la croissance endogène : la croissance de longue période est un phénomène cumulatif, cette croissance s’explique par l’accumulation des sources endogènes de croissance (expérience, connaissances, R et D, infrastructures publics…) que l’on peut réunir sous le vocable de PT. La croissance est cumulative et autoentretenue, elle peut se poursuivre indéfiniment car les investissements entrainent des gains de productivité qui dégagent des ressources pour financer les futurs investissements. Cette théorie apporte une justification nouvelle au rôle de l’Etat. EC2 Etude de document Vous présenterez le document puis identifierez les sources de la croissance économique selon les pays sur la période 1985 - 2010 Ce document est un tableau statistique, il nous présente les contributions en % du facteur travail, capital et de la productivité globale des facteurs dans l’augmentation du PIB de différents pays (France, Irlande, Etas Unis, Italie, Belgique, Corée du Sud) entre 1985 et 2010. L’indicateur utilisé est le taux de croissance annuel moyen. Ce tableau provient de l’OCDE (organisation de coopération et de développement économique) en 2012. Notons que le facteur travail représente l’ensemble de la main d’œuvre utilisée dans le processus de production, le capital correspond lui à l’ensemble des biens de capital fixe utilisés pour produire, enfin La productivité globale des facteurs est la part de la croissance économique qui n'est pas expliquée par l'augmentation du volume du capital et du volume du travail ; elle veut mesurer l'efficacité de la combinaison productive, et elle est assimilé au progrès technique. Il existe deux sources différentes à la croissance économique (augmentation de la production de biens et de services sur une période longue, elle se mesure grâce au PIB en volume) : l’accumulation des facteurs travail et capital, et le progrès technique (dont la contribution à la croissance est mesurée par la PGF). Si la croissance d’un pays est du à l’accumulation des facteurs (capital et travail) la croissance est dite extensive, si la croissance du PIB d’un pays repose sur le progrès technique alors la croissance sera dite intensive. On peut regrouper les pays selon que leur croissance est plus ou moins intensive. De 1985 à 2010, le PIB de la France a augmenté en moyenne de 1.8% par an. La productivité globale des facteurs explique une grande partie de cette augmentation du PIB. La PGF explique l’augmentation annuelle moyenne de 1 point de pourcentage du PIB entre 1985 et 2010 soit plus de la moitié de l’accroissement. Le facteur capital en explique un peu moins de 0.7 % et le facteur travail le reste soit 0.2%. Sur la période considérée, les pays qui ont la plus forte croissance économique sont l’Irlande (4.4% en moyenne par an entre 1985 et 2010) et la Corée du Sud (6.% par an en moyenne sur la même période). Ce sont également ces pays où la contribution de la PGF, c'est-à-dire le progrès technique, est la plus élevée. En Corée du Sud la PGF explique plus de 3.8 point de la croissance économique entre 1984 et 2010 (soit 62%). On parle de croissance intensive, c'est-à-dire lorsque la croissance est engendrée par le progrès technique, elle trouve alors son origine dans l’accroissement de l’efficacité des facteurs de production. A l’inverse, l’Italie est le pays représenté dont plus de la moitié de la croissance provient des facteurs de production (0.8 point pour le capital et 0.2 pour le travail ce qui fait que le facteur travail et le facteur capital explique l’augmentation annuelle moyenne de 1 point de pourcentage du PIB entre19 85 et 2010), sa croissance est dite extensive, c'est-à-dire que la croissance est engendrée par l’augmentation des facteurs de production.