CHAPITRE 1 : Premier âge du capitalisme industriel

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CHAPITRE 1 : Premier âge du capitalisme industriel. .............................................................. 1
1°) Les Causes ou les origines de la Révolution Industrielle. .................................................... 2
A) La Révolution Agricole. ........................................................................................................ 2
1. Le cas de l’Angleterre. ........................................................................................................... 2
2. Le cas de la France. ................................................................................................................ 3
B) La Révolution Technique. ..................................................................................................... 3
1. Ere de la vapeur. ..................................................................................................................... 3
2. La révolution des transports. .................................................................................................. 5
C) La révolution des mentalités. ................................................................................................ 6
1. Le rôle de l’éducation. ............................................................................................................ 6
2. L’attitude face à l’argent et la naissance des systèmes financiers. ......................................... 7
3. Le renouveau de la pensée économique avec une hausse de régime des doctrines libérales. 7
4. Les facteurs politiques. ........................................................................................................... 8
2°) Les conséquences de la Révolution Industrielle................................................................... 8
A) L’émergence des économies dominantes. ............................................................................. 8
1. L’Angleterre (= berceau de cette Révolution Industrielle). ................................................... 8
2. La France. ............................................................................................................................... 9
3. L’Allemagne. .......................................................................................................................... 9
4. Les Etats-Unis. ..................................................................................................................... 10
B) Naissance du monde ouvrier. .............................................................................................. 10
2. L’organisation et les conditions de travail. .......................................................................... 10
3. Le travail des femmes et des enfants. ................................................................................... 11
4. Les règles et les lois du travail. ............................................................................................ 11
5. Naissance du monde ouvrier. ............................................................................................... 11
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CHAPITRE 1 : Premier âge du capitalisme industriel.
À partir du XVIIIe siècle, les pays vont connaître une mutation, une révolution industrielle. La première
révolution remonte très loin, au néolithique, lorsque les hommes font se sédentariser, l’homme maîtrise
son environnement, il cherchait dominer la nature, et pêche, il chasse.
La deuxième révolution ou la révolution industrielle (fin du XVIIIe siècle début du XIXe siècle)
La troisième révolution est celle de l'information de la communication (1975-1980). Cette révolution
industrielle va nous mener à la croissance.
On a la mobilisation des capitaux. C'est une séparation très nette entre la bourgeoisie et les salariés qui
n’ont que leur force de travail.
Dans l’Ancien Régime, les ouvriers étaient propriétaires de leurs moyens de production =>
modification des mentalités et des politiques.
Plusieurs économies dominent : Angleterre, France, USA, Allemagne.
1°) Les Causes ou les origines de la Révolution Industrielle.
A) La Révolution Agricole.
Les motivations de la révolution agricole sont liées à celles de la révolution industrielle.
C’est en Europe du Nord-ouest où l’on va observer des nouveautés => améliorations de la productivité
et des moyens de production.
1. Le cas de l’Angleterre.
Révolution plus précoce, plus complète, plus violente : mouvement lancé dès le XVIIe siècle par de
riches propriétaires (les nobles).
On a pour la première fois la culture de plantes fourragères (on plante des plantes pour les animaux) =>
ce système marque la fin de la jachère traditionnelle ; c’est-à-dire le fait de laisser la terre se réparer
après une récolte.
On a commencé à demander au sol un maximum de rendements => épuise les sols, on doit utiliser des
fertilisants artificiels. On commence donc à une première forme de révolution biologique.
On va utiliser pour la première fois des enclosures (2e nouveauté) On rassemble des territoires et on les
fermente => on passe des « openfield », tout le monde pouvait faire paître des animaux sur n’importe
quelle terre (ce qui s’annule avec l’enclosure).
=> Hausse des capacités de production en blé, en houblon (bière), en chanvre (corde).
Ce mouvement va s’accélérer au XVIIIe siècle (vers 1750) dans le Norfolk (Centre Ouest de
l’Angleterre).
On va y voir l’invention du semoir mécanique et le début de l’automatisation des moyens de
production.
On a donc une amélioration qualitative de la culture.
Une augmentation des surfaces cultivées (assèche les marais, défrichement des forêts) vont permettre
d’augmenter la surface cultivable.
On a une hausse de la production avec la modification de 2 variables : y = t + et
Avec y la croissance du produit agricole,
t la variation de la surface cultivée,
et et la variation du rendement de la terre.
On a t qui augmente et qui entraîne une baisse de et : c’est la théorie des rendements décroissants de
Malthus.
En 1815, on a Ricardo, Malthus et Torrens qui s’intéressent aux problèmes agricoles en Angleterre.
Le système de l’openfield va régresser et le système des enclosures va devenir dominant.
2
Les « squatters » ont dû quitter la terre. Ces ouvriers agricoles sont montés au Nord à Manchester ou à
Liverpool et sont devenus des ouvriers industriels.
Les grands propriétaires terriens ont pris du pouvoir et sont présents au Parlement => politique
antilibérale, protectionnisme et fermeture par rapport à l’extérieur. Ils mettaient leurs terres en fermage
avec des salariés embauchés comme fermiers.
On a 4 formes d’agriculture (exploitations différentes) :
Le faire-valoir direct : le propriétaire exploite sa propre terre.
Le fermage : le fermier loue la terre au propriétaire mais garde la récolte.
Le métayage : le fermier ne paie pas de loyer mais partage la récolte.
Le salariat : Le propriétaire devient entrepreneur.
Le modèle en Angleterre est celui du fermage et les Pays-Bas, la Suède suivent le même mouvement.
2. Le cas de la France.
En France, le monde rural résiste à l’innovation. On a une politique agricole de faire-valoir (beaucoup
de petits propriétaires).
C’est seulement en 1840 que l’on peut parler de révolution agricole. On a une baisse des prix des
produits agricoles => modernisation où il faut baisser les prix revient. On modernise pour vendre mois
cher et plus.
L’outillage va se perfectionner avec le chemin de fer qui permet de regrouper des marchés => création
d’un marché national.
En France, la révolution agricole et la révolution industrielle sont simultanées. Entre les années 1860 et
1880, on a l’introduction de la moissonneuse (à vapeur). C’est une modernisation efficace => exode
rural (c’est la mécanisation qui va favoriser ce phénomène). Il permet d’amener de la main-d’œuvre
dans les villes.
Les petits propriétaires en France au XIXe siècle étaient à peu près 12 millions (soit 50% de la
population). En 2000, il en reste 700 000.
Le Bassin Parisien, le contour de Londres et l’Arkansas ont les plus forts rendements de blé.
On va rester dans le système agricole très longtemps très protectionniste.
Tous les historiens ont montré qu’il y a une dynamique entre révolution agricole et révolution
industrielle. Les matières premières sont souvent agricoles, liées à l’industrie. Les enclosures ont permis
la croissance.
La surpopulation des campagnes donne une main-d’œuvre pas qualifiée, pas revendicative. C’est ce qui
va devenir plus tard le prolétariat.
On a donc la création de 3 secteurs dans l’économie :
Primaire +
Secondaire + +
Tertiaire - => Théorie de Collin Clark.
+ : gains de productivité forts.
- : gains de productivité faibles.
B) La Révolution Technique.
Le machinisme va caractériser la révolution industrielle. En effet voulez, on fait de grandes productions
à bas prix ; ce sont les produits homogènes (standardisées). Le machinisme va permettre d'augmenter la
production, de baisser les coûts de production et d’augmenter les profits.
=> forts investissements puis on réinvestit dans les moyens de production (modèle présent jusqu’en
1974).
On mécanise, est désormais, le savoir-faire incorporé dans les machines. On a des innovations « en
grappes » : elles vont s’auto nourrir entre elles et s’enrichir.
=> ère de la vapeur + révolution des transports.
1. Ere de la vapeur.
3
La machine à vapeur devenir littéralement l'élément clé du textile qui va tirer la croissance et des
formes d'énergie nouvelle.
Schumpeter, un économiste, a travaillé sur le progrès technique.
1720-1820 (1)
Grande-Bretagne,
France
1880-1890 (2)
1980(3)
Etats-Unis, Allemagne
Japon, Etats-Unis
Secteurs
Textile, métallurgie
Chimie, électricité
Bureautique,
communication
Energie
Vapeur (charbon)
Electricité,
naturel
Pays
pétrole,
gaz
informatique,
Nucléaire
Le développement industriel :
1ère étape : Les secteurs produisent leurs propres machines.
2e étape : Les producteurs commandent leurs machines à un producteur de machines-outils.
Les premières découvertes concernent le coton : ces inventions vont intervenir à différentes étapes du
processus de production.
=> déstabilisation du secteur : on utilise plusieurs nouvelles étapes (lavage, filature, tissage, teinture) =>
on modernise.
La filature est manuelle avec l'aide d'un rouet ; ces processus sont lents, chers, techniquement
médiocres. L’industrie textile en Inde est plus performante que celle de l'Angleterre.
La première grande invention est dans le tissage et en 1733, John Kay va inventer la « navette
volante » : il jette la navette sur le tissu ; le tissage est automatique et mécanisé => multiplie la
productivité du travail par 4 et permet de produire des pièces plus larges (+ 1 m).
En 1750, l’équilibre entre tissage et filature va être brisé. En effet, la filature est trop lente = 5 filatures
pour un tisseur qui travaille plus rapidement.
=> perte du pouvoir d’achat des tisseurs.
=> chômage des tisseurs.
En 1765, John Ray découvre dans la filature le « sprinning Jenny » = rouet perfectionné où le fileur
peut actionner 8 branches à la fois. Ca va 120 fois plus vite que le rouet et donc le remplace.
En 1768, le textile rentre dans la production de masse = « water frame » (énorme machine qui perme
d’aboutir à une production industrielle).
On a ensuite l’effet inverse, c’est la filature qui devient plus productive que le tissage.
Les nouvelles techniques vont s’imposer et c’est en 1785 que Cartwright (un ingénieur) invente le
premier métier à tisser mécanique.
On a des ouvriers qui cassent des machines.
En 1920, Alfred Sauvy va écrire un livre sur le chômage et les machines.
En Angleterre, le mouvement qui détruit systématiquement les machines est appelé le luddisme.
En 1815, on a 200 000 métiers à bras et il y a 250 000 métiers mécaniques seulement. Cependant, les
ouvriers s’opposent aux machines et aux inventeurs.
=> division du travail de plus en plus important avec une évolution très importante des gains de
productivité.
Dans la métallurgie, les progrès sont plus lents. En terme de capitaux, les gains de productivité de la
métallurgie se hissent au niveau du textile entre 1830 et 1840.
L’Angleterre a une surface boisée faible => l’industries anglaise fonctionne soit au bois soit au charbon
de bois (combustible pour l’industrie). À cause du manque de bois en Angleterre, la chauffe au bois
devient difficile => il faut trouver une nouvelle source de combustible. Entre 1710 et 1730, Durby
trouve une autre énergie : « le charbon de terre ». La terre est souvent composée de tourbe (de mauvaise
qualité), de lignite (de qualité moyenne) ou d’anthracite (très bonne qualité).
On a 3 nouveaux matériaux :
La fonte (métallurgie)
Le fer (métallurgie)
L’acier (sidérurgie)
L’anthracite devient très utilisé (boulet de coke qui réduit la taille de l’anthracite). Dans une première
étape, on va obtenir une fonte (fer primaire) de meilleure qualité. Pour obtenir du fer solide, il faut
éliminer toutes les impuretés de la fonte => technique du puddlage d’Henry Corte en 1785. O invente
aussi le système du laminoir qui permet de tester la qualité du fer. Désormais, la fabrique de fer se
rapproche des houillères. Il av y avoir des entreprises de fabrication de fer autour des houillères. Darby
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va intégrer les mines de houilles et de fer. Les frères Wilkinson deviennent une famille importante grâce
au fer. En France, on a les forges de Creusot (Bourgogne, 1830) avec la famille Schneider.
L’industrie crée sa ville autour d’une mine, d’une industrie. On a des résidences ouvrières avec des
jardins.
On a l’apparition du paternalisme (= prise en charge d’un ouvrier pendant toute sa vie, cotisation et
retraite). Par exemple, la famille Schneider contrôle tout et tous les ouvriers => cela va doubler le taux
de natalité.
Michelin a quasiment créé Clermont-Ferrand et Sochaux est dominé par Peugeot.
En 20 ans à peu près, entre 1850 et 1870 va naître le secteur de la sidérurgie qui est donc soit obtenu à
partir de l’utilisation d’un minerai de fer, soit à partir de l’invention (1864) des frères Martin = minerai
de mauvaise qualité => 1870-1880 : on produit quand même un acier de qualité.
La machine à vapeur va devenir un seul secteur.
Dès le XVIIIe siècle avec D. Papin on démontre les possibilités mécaniques de la vapeur.
L’anglais Newcomen (1705) met au point une pompe à la vapeur qui permet d’extraire l’eau dans les
mines de charbon.
En 1769, James Watt va améliorer le rendement de ces pompes en utilisant le condensateur. Sa machine
fonctionne simplement : charbon, eau et une rentabilité => machine facilement adaptable à toutes les
mécaniques (textile ou métallurgie). Elles actionnent les broches dans les filatures de coton et les
laminoirs dans les aciéries.
=> qui se généralisation de la vapeur à l’ensemble des industries. On rentre dans l’ère de la vapeur,
surtout en Angleterre. Et partout où il y a du charbon, l’industrie devient rentable et cela donne un effet
multiplicateur sur le travail humain. 1870 : la machine à vapeur représente 40 millions d’hommes.
Emploi de la vapeur, c’est une rupture mais la conquête de la vapeur reste lente, sauf dans le domaine
du chemin de fer.
Au début du XIXe siècle, le système technique repose sur la trilogie : fer, houille, vapeur alors que le
système d’auparavant fonctionnait avec le bois comme combustible et l’eau qu’on utilisait comme force
motrice (moulin).
2. La révolution des transports.
Avec le développement économique suscité par ces progrès techniques, il faut distribuer plus
efficacement les produits et transporter les hommes plus rapidement.
Le capitalisme va utiliser 2 vecteurs de développement.
Les moyens de communication traditionnels qu’il va rénover.
Les nouveautés : le rail qui symbolise le développement industriel du XIXe siècle.
Le réseau routier est très médiocre, les routes sont des routes empierrées (cailloux qu’on entasse). Mais,
il va devenir peu à peu plus dense ; il est à péage (on paie un octroi pour amener nos marchandises).
Le roulage sur ces routes et très lent ; il avance au pas pour les marchandises. Les voyages sont plus
rapides soit pour les hommes soit pour la Poste.
On commença voir apparaître des diligences plus rapides (en Angleterre) = à peu près 20 Km/h. Entre
Londres et Edinburgh, 1000 Km faits à 20 Km/h (=>relais de chevaux fréquents).
Aux Etats-Unis, les diligences joignent le Mississippi à la Californie en 25 jours.
Les chemins secondaires sont inutilisables ou inexistants => marché des campagnes inaccessibles.
Le réseau des voix d’eau est le seul réseau qui soit dense, qui a été systématiquement élargi. De 1780 à
1830, c'est le réseau des rivières des canaux qui sont utilisés. Rarement les voies d’eau sont utilisées
pour les gens. Mais, parfois, il existe des coches d’eau (2 ou 3 personnes à 5 Km/h).
=> L’eau est le moyen privilégié pour les marchandises lourdes : charbon, denrées non périssables, bois
transportés par flottage.
Les fermiers prélèvent des taxes pour le passage sur leurs eaux, ce qui n’empêche pas les mariniers de
faire de très beaux bénéfices.
Toutes les régions industrielles, Angleterre, France, Belgique, sont quadrillées par des voies d’eau.
Dès 1780, Manchester, Liverpool, et la France a un réseau navigable important par les canaux et les
rivières naturelles navigables (Loire, Seine, Rhône).
Vers 1830, la vapeur commence à arriver sur les rivières et les canaux, tirée sur les chevaux par un
chemin de halage.
C’est surtout dans le transport maritime que ces navires à vapeur vont se développer => navires à
vapeur et en fer => modification du commerce maritime.
Sur les rivières, seulement aux Etats-Unis sur le Mississipi se développent les bateaux à vapeur
(« Steamers »).
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Les bateaux qui traversaient l'Atlantique mettaient un mois. Face à ces lourds voiliers de bois, les gros
bateaux américains (« Clippers ») font la jonction Londres - New York en 14 jours.
En 1860, le principe de l’hélice va se généraliser => bateaux à vapeur résistants par gros temps,
beaucoup plus maniables dans les ports => plus gros transporteurs => premiers paquebots à tenage
beaucoup plus importants.
Cette navigation moderne permet de mieux maîtriser le marché (Les ports s’étendent le long du littoral),
de se spécialiser (ex. Rouen spécialisé dans le blé).
Voyages internationaux facilités par des innovations techniques => réduit de moitié les trajets entre
l’Europe et l’Extrême-Orient.
Partout les taxes de transport diminuent.
Ce sont les assurances qui coûtent cher. Désormais, on trouve partout des assurances plus sûres
qu’auparavant.
Le rail a assez vite été critiqué et vers 1830 (en France, en Angleterre) ce moyen de transport n'a aucun
avenir.
Il faut la mise au point d’une machine à vapeur plus efficace et d’un poids plus faible.
Les premières locomotives à vapeur sont construites par l'anglais Stephenson en 1815.
Les premières lignes sont des lignes construites dans le cadre de l’extraction des mines vers les villes
(=> transporter le charbon).
Les premières « vraies » lignes :
Lyon - St Etienne (1826)
Liverpool – Manchester (1830)
La ligne anglaise a beaucoup de succès et une fièvre ferroviaire va s’emparer de toute l’Europe de
l’ouest.
En Angleterre, dans l'anarchie, des tronçons rentables se développent sans forcément être reliés.
Le rail débloque des marchés inaccessibles => crée des débouchés. Il diminue le coût du transport =>
baisse du prix de revient => vendre davantage et plus rapidement. Les industries de la métallurgie
investissent dedans car la construction des rails, l’infrastructure, les locomotives, l’ensemble du
matériel roulant représente des commandes gigantesques qui vont développer la métallurgie => en 10
ans elle va rattraper le textile.
Motivation essentielle capitaliste => énormes masses de capitaux mobilisés.
Tous les profits du textile ne sont plus réinvestis dans le textile mais dans le rail. Tous les capitaux qui
cherchent à s’investir dans du rentable vont s’investir dans le rail avec de vraies fièvres spéculatives. =>
premières paniques boursières qui vont révéler l’inadaptation du système bancaire.
Ce sont les banques qui vont repérer l’intérêt du rail. Les compagnies ferroviaires ont besoin d’énormes
fonds pour fonctionner. Elles se financent par le lancement d’actions, et plus tard se financent par des
emprunts d’obligations. Toutes les banques modernes vont naître à partir de l’expérience ferroviaire. De
Rothschild va financer la jonction entre Paris et Lille (société de 200 millions de francs avec 20 000
actionnaires). Les frères Pereire vont créer le « Crédit Immobilier ». Les Schneider vont créer la
« Société Générale ».
Aux Etats-Unis on se lance dans la conquête de l’ouest. (Première liaison New York – San Francisco en
1869).
Le rail sera exporté sur tous les continents (Asie, Amérique Latine, Afrique) => mise en place d’un
nouvel ordre économique.
=> Conséquences immenses :
1850 : 23 500 Km de rails
1870 : 104 000 Km de rails
C) La révolution des mentalités.
Les conditions économiques ne suffisent pas pour expliquer le développement du capitalisme. Nécessité
d’un changement de mentalité profond à l’égard de l’argent.
1. Le rôle de l’éducation.
On observe que la Révolution industrielle intervient dans les pays où le pourcentage d’adultes illettrés a
fortement baissé (=> développement plus rapide).
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Au début du XVIIIe siècle, c’est l’Angleterre qui a le taux d’illettrés le plus faible.
Italie, Espagne, Russie => fin XIXe siècle.
France => début XIXe siècle : recul du nombre d’analphabètes.
Depuis 1995, 8% des jeunes ne sortent sans aucun diplôme. Progrès relativement rapides à partir de
1820 (notamment chez les femmes).
Les travailleurs agricoles restent en-dehors => reproduit les inégalités sociales.
Au XXe siècle, la notion de capital éducatif = clé de l’ascension sociale.
En 2020-2030, le niveau de qualification expliquera à 50% le niveau de la croissance.
2. L’attitude face à l’argent et la naissance des systèmes financiers.
Lien entre protestantisme et capitalisme (Max Weber).
Au XVIIIe siècle, l’église catholique va assouplir son attitude méfiante vis-à-vis du profit, du taux
d’intérêt.
L’église protestante développe l’idée de valeur travail.
Avant le XIXe siècle, les fonctions bancaires sont limitées à l’émission de billets contre des dépôts
d’argent, le change des monnaies entre elles, le crédit commercial et le financement des gouvernements.
(car les investissements sont peu coûteux).
A partir de 1820 en Angleterre, on a recours à des équipements plus coûteux (intensité capitaliste plus
importante) => K/L augmente dans les entreprises.
Peu à peu, le pouvoir d’émission de la monnaie va se concentrer entre les mains d’une Banque Centrale
qui va disposer du monopole de la monnaie.
Elles vont peu à peu changer de rôle => lieu de refinancement des banques.
L’Angleterre réalise une spécialisation de son système bancaire (2 types de banques dès les années 40) :
Merchant Banks : spécialisées dans le monde des affaires et le développement des entreprises.
Commercial Banks : collecte des dépôts (surtout des particuliers), et accorde des crédits
commerciaux.
En Allemagne, les banques sont généralistes. Elles ont un objectif très précis qui est celui du
financement de l’industrie allemande (= la banque au service de l’industrie). La banque allemande fait
du crédit à court terme et du financement à long terme.
2 étapes du système bancaire français :
La banque française est peu spécialisée (= banques à tout faire), qui collecte des dépôts et assurent
des financements de long terme (rail, industrie, immobilier).
Après 1840-1850, faillites retentissantes => spécialisation à l’anglaise :
Banques d’affaires (entreprises, investisseurs)
Banques de dépôts (grand public)
Loi de 1867 => accorde la liberté entière de fondation de la société anonyme => développement d’une
épargne populaire par action.
Les obligations ont plutôt la préférence des couches populaires.
A la veille de 1914, les français sont les « champions de l’épargne » : taux d’épargne entre 15 et 20%.
3. Le renouveau de la pensée économique avec une hausse de régime des
doctrines libérales.
1752 (Angleterre) : David Hume va être un des premiers à vanter le libre-échange. Il s’oppose à la
thésaurisation stérile de la monnaie et prône la division internationale du travail.
On a en France le développement de l’école physiocrate (tableau économique de Quesnay en 1767).
C’est le premier « circuitiste ».
Selon Smith (dans La Richesse des Nations), l’Etat ne doit pas intervenir, le facteur travail doit être
libre => « De toutes les marchandises, le travail est la marchandise la moins mobile » (A. Smith). La
division du travail crée la richesse (manufacture d’épingles). Elle crée la valeur, la richesse et l’utilité.
Les salaires doivent être payés au prix minimum (salaire de subsistance) => investissement rentable =>
profit élevé. Individualisme prôné.
J. Bentham parle d’intérêt personnel. Ce serait le système dominant. (=> intérêt collectif = main
invisible d’Adam Smith).
D’autres économistes pensent que l’industrie est dangereuse (économistes chrétiens).
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Emergence des socialistes :
Idée de la loi des débouchés critiquée.
1817 : Sismondi observe des crises dues d’après lui au capitalisme sauvage et la concurrence se
passe entre les ouvriers eux-mêmes.
St Simon = système économique qui donnerait une place majeure aux élites productives. Il prône
une politique industrialisante qui se rapproche de la planification.
Approche anarchiste = Proudhon ou Bakounine (« philosophie de la misère »).
Utopistes (gens qui imaginent une nouvelle organisation économique et sociale) = Fourrier et
Owen.
Marx va défendre un socialisme scientifique où l’histoire joue un rôle prépondérant, il faut planifier
et collectiviser les moyens de production.
4. Les facteurs politiques.
Le marginalisme de Menger (Vienne) et Walras (Lausanne) = observation microéconomique des faits,
introduction de l’Homo oeconomicus.
Analyse détaillée des comportements du producteur et du consommateur.
Chaque individu a des besoins spécifiques.
Raisonnement à la marge (calcul infinitésimal) => élasticités, dérivées, propension à consommer.
Introduction des maths en 1870 = science économique.
Keynes : « No bridge » => ce qui est vrai au niveau microéconomique n’est pas vrai au niveau
macroéconomique.
Baisse des salaires => hausse des profits => hausse des investissements => hausse des emplois
(classiques, microéconomie).
Baisse des salaires => baisse de la consommation => baisse de la production => baisse des
investissements => baisse de l’emploi (Keynes, macroéconomie).
En Angleterre, France, Etats-Unis, Allemagne, ce sont les bourgeois qui s’imposent politiquement et
vont donc lancer la croissance dans un environnement économique et politique favorable.
Débat :
Malthus : Les propriétaires font du protectionnisme pour augmenter le prix du blé et maintenir la
rente foncière.
Ricardo : La bourgeoisie industrielle est contre un prix du blé élevé ( salaire élevé ≠ salaire de
subsistance).
L’économie est protectionniste jusqu’en 1815 (=> libre-échange).
En Angleterre, l’aventure capitaliste est possible et donc la promotion individuelle devient un mot
d’ordre.
En France, l’activité économique est complètement libérée des anciens textes royaux.
=> « Liberté du travail » : le facteur travail doit être libéré de toute entrave.
Période révolutionnaire, phases troubles, révoltes.
=> Production 1799 = 60% production 1789 (= perte de 40%).
L’Espagne (fin XVIIIe), connaît d’excellentes conditions pour aborder l’industrialisation moderne, le
commerce colonial est fleurissant.
Mais les conséquences des défaites militaires et politiques sont désastreuses => stagnation économique.
Bataille navale de Trafalgar :
Au XVIIe siècle, les anglais se débarrassent de l’Espagne.
Au XVIIIe siècle, les anglais se débarrassent des hollandais.
Et au XIXe siècles, les anglais se débarrassent des français.
Les anglais deviennent les maîtres de l’océan.
=> L’Espagne se trouve donc coupée de ses colonies.
2°) Les conséquences de la Révolution Industrielle.
A) L’émergence des économies dominantes.
1. L’Angleterre (= berceau de cette Révolution Industrielle).
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Mécanisation du travail assez précoce.
Concentration des zones industrielles sur les zones de charbon.
Diffusion de produits manufacturés de qualité moyenne.
Hausse des exportations (coton, fer, acier….)
La France va perturber cette force commerciale et elle a failli tout remettre en cause (guerre
Napoléonienne).
Entre 1810 et 1812, Napoléon fait le blocus continental (tous les produits ne peuvent plus arriver en
Angleterre) => première crise économique.
A partir de 1815, l’Angleterre retrouve ses grands marchés mondiaux. Elle va délaisser l’Europe
comme débouché et se tourne surtout vers les Etats-Unis et l’Amérique Latine.
Le tiers du marché mondial se draine avec l’Angleterre.
Elle vend aux 4 coins du monde.
Elle possède les meilleurs ingénieurs.
Leur monnaie est la première monnaie mondiale (jusqu’à la 1 ère Guerre Mondiale).
Londres est la première place boursière du monde.
2. La France.
L’économie française mise surtout sur sa main-d’œuvre (bon marché) et son savoir-faire.
1810-1815 : Démarrage grâce aux innovations techniques, à des investissements importants, et à la
spécialisation de zones industrielles (Nord : textile, Est : mines et métallurgie, Bassin Parisien :
industrie mécanique, Massif Central : métallurgie).
=> La France ne rattrape pas l’Angleterre mais ne perd plus de terrain.
La France aussi va développer des articles courants.
Il n’y a pas vraiment de décollage comme en Angleterre (pas de « take-off »).
Elle va se spécialiser dans les produits de luxe car elle ne peut pas lutter contre l’Angleterre sur les
produits de qualité moyenne.
3. L’Allemagne.
Elle a un gros handicap : c’est son morcellement => pas de marché homogène, pas de marché
allemand :
En Prusse (Allemagne de l’Est), il y a une bourgeoisie et des fonctionnaires qui diffusent des idées
libérales.
En 1819, List s’oppose à Smith et Ricardo. Il veut faire jour à l’Etat un rôle important. Il faut
protéger les industries naissantes de la concurrence extérieure. Il faut attirer les investissements sur
le territoire national. Cela doit être accompagné par la mise en place d’infrastructures. Il faut
mécaniser l’agriculture et former une main-d’œuvre qualifiée.
=> Allemands interventionnistes, il faut que l’Etat soit fort.
Ces idées influencent l’Allemagne de Bismarck (système de protection sociale précoce).
1834 : On rétablit le « Zollverein » (= union douanière : 30 Etats, 26 millions de consommateurs).
1871 : Unification des Etats allemands au plan politique.
=> L’industrie se développe et les allemands vont utiliser les techniques anglaises. Ils laissent entrer les
machines, les rails, les capitaux, et les savoir-faire français.
Elle pratique une « industrialisation remontante » :
Laisse d’abord entrer locomotives et rails.
Remonte pour s’emparer du charbon.
Redescend.
Dans les années 60, les allemands se lancent dans des ententes => développement d’une forte
concentration industrielle.
1876 : cartel des maîtres de la Ruhr avec notamment Thyssen et Krupp qui s’emparent de la moitié de la
production industrielle du pays.
La grande originalité du développement allemand est l’action de l’Etat.
Commence avec le chemin de fer (c’est l’Etat qui fixe les lignes, les tarifs…)
Joue un rôle important dans l’assimilation des techniques étrangères.
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1883-1889 : Mise en place d’un système d’assurance obligatoire (cotisation patronale et l’Etat donne
une part sous forme de contribution).
4. Les Etats-Unis.
1914 : Les Etats-Unis détrônent l’Angleterre.
Atouts :
1776 : Guerre d’indépendance.
1783 : Indépendance politique.
Guerre contre le Mexique qui donne aux Etats-Unis un immense Etat vierge (4 Etats : Texas,
Arizona, Nouveau Mexique…), d’où les Indiens vont être éliminés.
La « thèse de la frontière » (= expansion de la frontière vers l’ouest) explique le développement
économique américain.
=> Processus de colonisation intérieure.
Mais les salaires sont plus élevés qu’en Europe du fait de la rareté de la main d’œuvre et des terres
abondantes.
Préférence pour la mécanisation agricole.
Les Etats-Unis vont fournir beaucoup d’inventeurs et de mécaniciens qui vont améliorer les machines
anglaises et les adapter aux réalités du pays.
2 ingénieurs américains (Lowell et Moody) vont être les premiers à inventer une usine qui intègre toutes
les opérations.
1851 : Invention de la machine à coudre.
Généralisation de la mécanisation (fabrication de pièces interchangeables dans l’armement).
1850 : Moissonneuse à la chaîne (Mac Cor Nick).
1855 : Pour la première fois, les anglais achètent une machine-outil à un pays étranger (aux Etats-Unis).
Progrès amplifiés par le processus d’immigration. Entre 1790 et 1880, la population passe de 4 à 30
millions d’habitants.
1890 : « Antitrust Sherman Acte » (= loi qui empêche la domination sur des produits).
Holding = façon de répondre à l’antitrust, la contourner.
B) Naissance du monde ouvrier.
Journées de travail longues.
Salaires très bas payés à une main-d’œuvre abondante.
Travail désorganisé.
On offre de l’emploi qu’à ceux qui acceptent les nouvelles règles de la production.
L’industrie se met en place au détriment d’une main-d’œuvre qui en souffre.
Pour l’optimiser, il faut d’abord :
Permettre une libéralisation de la main-d’œuvre.
Mettre en place une organisation du travail.
Emettre de nouvelles lois du travail.
Il faut drainer la main-d’œuvre vers des foyers industriels. Il faut faciliter leur mobilité géographique.
On crée des structures qui les mettent au travail.
1785 : « Workhouses ».
La machine incorpore le savoir-faire  les ouvriers sont interchangeables.
La force physique et l’habileté sont de moins en moins requise : le rythme est le facteur important.
Les conditions de travail sont pénibles (poussière, bruit, peu ou pas d’aération, l’huile des machines qui
peut brûler).
A tout moment l’accident est possible, ils sont très nombreux.
2. L’organisation et les conditions de travail.
Le Docteur Villermé, médecin relativement important, fait un tableau physique et moral en 1840 :
Conditions de vie effroyables.
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Développement des maladies professionnelles (tuberculose, silicose…)
Pas de limite à la journée de travail, on travaille jour et nuit (entre 12 et 16h par jour), on travaille
même le dimanche (jusqu’en 1906 : loi sur le travail).
Pas de luminosité, horloges truquées.
Travail continu, sans jour férié, sans congé.
Salaire parfois collectif.
3. Le travail des femmes et des enfants.
Le salaire des femmes et des enfants est utile pour boucler le budget des ouvriers.
Les premiers concurrents de l’ouvrier homme sont la femme et l’enfant.
Les étrangers sont l’origine des crises économiques selon les ouvriers.
Les femmes et les enfants fournissent plus de 50% de la main-d’œuvre.
4. Les règles et les lois du travail.
Le travailleur est seul face à l’employeur, pas de contrat de travail.
1791 : Loi Le Chapelier (interdiction des regroupements de citoyens).
1810 : Le code pénal de Napoléon favorise l’employeur.
1803 : Le Consulat met en place le livret ouvrier (= passeport sans lequel l’ouvrier ne peut pas quitter
l’emploi, ni être embauché, ni changer de domicile). Certains employeurs y écrivent des commentaires
désobligeants (handicap à vie pour l’ouvrier).
1850 : Avènement de Napoléon III => amélioration de la condition ouvrière.
1870 : Abolition du livret ouvrier.
Tout soulèvement ouvrier est condamné et écrasé. La troupe peut tirer sur les ouvriers.
1er mai 1889 : Révolte ouvrière => bain de sang.
1er mai 1890 : première fête du travail.
5. Naissance du monde ouvrier.
=> Les ouvriers vont tenter de réagir en s’organisant.
3 phases :
Révoltes spontanées et violents : casses de machines.
Groupements variés : notamment le « compagnonnage ».
Sociétés de secours mutuels (= effectuent des collectes pour de l’aide).
Mouvements révolutionnaires.
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