Cours 25 & 26 Lundi 14 avril 2008 Pathologies gynécologiques : I. Introduction : La sémiologie gynécologique est vaste et concerne les organes génitaux externes (poitrine…), internes (utérus, ovaire,…) : ils sont plus difficiles à étudier car ils sont contigus avec d’autres structures (vessie, rectum, à droite avec le caecum, l’appendice…). Pour une bonne étude des structures anatomiques, il faut gonfler le ventre d’air. Il faut identifier où est le mal de ventre : ovaire, estomac…Pathologie urologique, digestive ou gynécologique ? Il faut faire une enquête sémiologique approfondie. A. Rôles de l’appareil génital féminin : - Fonction reproductrice : ovocyte, œuf fécondé migre vers les trompes, grossesse dans l’utérus - Fonction endocrine : œstrogène, progestérone (si arrêt = ménopause) - Statique pelvienne : chaque organe est retenu par des ligaments. La modification de ligaments risque d’extériorisation des organes. Extériorisation de l’utérus : prolapsus utérin. Chirurgie !! - Infections : le vagin est un conduit qui va de l’intérieur du ventre à l’extérieur, il est normalement septique (levures, bactéries commensales, naturellement nécessaires). La communication entre un milieu septique et l’intérieur de l’abdomen peut conduire à une infection, comme par exemple lors de la pose d’un corps étranger (stérilet…). - Pathologies fonctionnelles et organiques (cancérologie) : car différents tissus et différentes cellules sont présents. Cancer des ovaires, de la vulve, des seins, etc… B. Examen gynécologique : Il n’est pas facile à faire, car cela touche à l’intimité. Il faut une relation de confiance. Aujourd’hui il se fait sur une table d’examen gynécologique (=chaise avec étriers) : cela permet un accès au vagin dans des conditions confortables. Pour voir le col de l’utérus, le spéculum est utilisé («bec de canard »). Le col de l’utérus est une sorte de cylindre avec un orifice cervical, suivi de l’utérus et des trombes. Le vagin est en contact avec la cavité abdominale. Spéculum Col de l’utérus Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 1 / 20 C. Sémiologie clinique : L’examen débute toujours avec l’interrogatoire : connaître l’histoire de la patiente, ses symptômes… L’interrogatoire : anamnèse et signes fonctionnels : troubles du cycle (normalement dure 28 jours), saignements (ménorragies = règles trop importantes, douloureuses ; métrorragies = saignements entre chaque règle) infertilité (lié au partenaire ?), troubles de la sexualité leucorrhées (écoulement par le vagin qui n’est pas du sang, perte vaginale normale ou pas, selon abondance, couleur…), prurit douleurs abdominales ou pelviennes : il faut les caractériser : apparition brutale, que pendant les règles, depuis plusieurs mois avec augmentation de l’intensité, … point d’appel mammaire (boule au niveau du sein, écoulement au niveau du mamelon en dehors d’une grossesse semblable à du lait, ou du sang…) L’examen clinique : Examen général : température, poids, tension,… Puis il faut parler à la patiente pour la mettre en confiance. Palpation de l’abdomen : toujours arriver à la zone douloureuse à la fin, vérifier les cicatrices … D’abord examen visuel puis speculum. Inspection : examen au spéculum, examen de la vulve, vérifier s’il y a un écoulement…Dépistage du cancer du col de l’utérus grâce au frottis (passage d’un coton-tige à l’intérieur et à l’extérieur du col > analyse). Le frottis se fait tous les 3 ans. Le col de l’utérus est vers l’arrière, le spéculum est à la verticale. Touchers pelviens : le toucher vaginal se fait tout le temps : se fait avec un ou deux doigts en contact direct avec le col de l’utérus : pour apprécier la taille, si douleur, masse…Le toucher rectal se fait moins fréquemment. Examen des deux seins. D. Pathologies gynécologiques : Pathologies gynécologiques bénignes : Fibrome utérin Kystes sur les ovaires Endométriose Prolapsus (descente d’organe) Infections, IST Infertilité Grossesses ectopiques = grossesse extra utérine : toujours anormale ! Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 2 / 20 Oncologie gynécologique II. Fibromes ou myomes : A. Avant-propos : Le fibrome est très fréquent. C’est une tumeur bénigne de l’utérus : c’est une prolifération anormale des cellules musculaires lisses associées au tissu conjonctif. Il est plus musculaire s’il est jeune .Il est richement vascularisé. Le fibrome est dépendant des sécrétions hormonales. Avec la ménopause, ils involuent. Il peut y avoir des changements soit s’il y a altération de la circulation, soit s’il y a des infections ou s’il y a une transformation maligne. Il existe différents types de fibrome, avec des signes différents. L’utérus est composé d’un revêtement au contact de la cavité utérine qui est l’endomètre et d’un tissu musculaire extérieur, le myomètre. - le fibrome sous muqueux : il grandit vers la cavité utérine. La tumeur est très vascularisée, le saignement se fait vers l’extérieur. - Le fibrome intra murale : localisé dans l’épaisseur du muscle - Le fibrome sous séreux : localisé à l’extérieur de l’utérus (« boule »). Il n’y a pas de risque de saignement, mais il y a des risques de compression car la tumeur grandit. Cela peut entraîner une constipation,… B. Epidémiologie : Le fibrome est très fréquent : il touche environ 20% des femmes de plus de 35 ans. 50% des patientes ont des fibromes en post-mortem. Sur 100 hystérectomies consécutives, 33% avaient en pré-opératoire un diagnostic de fibrome, alors qu’en post-opératoire 77% en présentaient à l’examen anatomopathologique. C’est la 1ère cause d’hystérectomie aux USA. Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 3 / 20 Âge < 30 30-39 40-49 ≥ 50 % 1,4-4,7 25,1-22,5 61-61,8 12,5-10,9 Diagnostic positif : circonstances de diagnostic : Le fibrome est souvent asymptomatique, avec des grossesses normales… Ménorragies + + + (si vers l’intérieur de l’utérus) Métrorragies (plus rare) Pesanteur pelvienne, signes de compression des organes voisins (signes urinaires = dysurie, pollakiurie)(quand il est gros, il peut atteindre 1 kg = envie d’uriner, constipation) Infertilité, avortement, pathologies obstétricales, le fibrome peut gêner pour une césarienne RAREMENT DOULOUREUX : si douleur = complication (NECROBIOSE) Le plus souvent fibrome = ASYMPTOMATIQUE ! + + + + Examen clinique : Signes fonction du siège et de la taille du fibrome Palpation d’une MASSE ferme, lisse, indolore, bien délimitée qui déforme l’utérus et qui est mobile avec lui (fait corps avec l’utérus). Détermination par le palper abdominal si le fibrome est volumineux, ou par le toucher vaginal. Examen complémentaire : Echographie pelvienne transabdominale (si patiente est mince) ou transpelvienne : c’est le meilleur outil de diagnostic. Echographie transabdominale Echographie transpelvienne IRM pelvienne : permet de faire une cartographie du fibrome. L’IRM a peu d’intérêt, sauf en cas de doute diagnostique, ou la précision du point de départ d’une tumeur très volumineuse. Il permet de faire un diagnostic différentiel de l’endométriose ; une cartographie précise en cas de chirurgie conservatrice et aussi l’association de pathologies. Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 4 / 20 Hystérosalpingographie : radio avec produit de contraste (blanc=cavité utérine) Hystéroscopie : un peu abandonné depuis IRM caméra au niveau du col de l’utérus. On remplit l’utérus d’eau ou de sérum physiologique. On observe le fibrome. L’hystéroscopie peut se faire en ambulatoire. Elle est indiquée pour apprécier le retentissement endocavitaire des fibromes. Elle précise les déformations et les lésions endométriales associées. Elle guide une biopsie d’endomètre ou un curetage biopsique. Elle permet d’apprécier les possibilités de résection endoscopique. Le fibrome n’est pas fait de tissu extensible et est la cause de fertilité, de fausse couche à répétition. C. Evolution et pronostic : Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 5 / 20 e des fibromes ▪ Le fibrome est une tumeur hormonodépendante (oestrogénosensible) et régresse avec la ménopause, car il n’y a plus d’hormones. ▪ Les complications sont : hémorragies = sous muqueux (anémie) douleurs = NECROBIOSE aseptique, torsion compression des organes voisins (vessie, rectum, nerf sciatique, veines pelviennes, uretère) dégénérescence sarcomateuse (rare) : y penser après la ménopause si le fibrome augmente encore. sarcome de l’utérus = tumeur très agressive. Complications obstétricales : le fibrome peut empêcher l’accouchement en empêchant l’ouverture du col. Il faut alors faire une césarienne. En général, le fibrome est enlevé avant la grossesse. D. Attitudes thérapeutiques : ▪ S’abstenir si le fibrome est silencieux ▪ Traitement médical : Arrêt de l’hémorragie » Hémostatiques = Exacyl » Oestrogènes » (Curetage hémostatique) ● Analogues de la LH-RH en pré-opératoire (ménopause artifielle) : injection retard (dure 3 mois), pas plus de 6 mois, car pour les femmes jeunes ce n’est pas bon de faire durer cette ménopause (bouffées de chaleur, ostéoporose…). = ménopause artificielle Progestatifs pour la pathologie endométriale associée. ▪ Traitement chirurgical : Conservateur : myomectomie per coelioscopique, hystéroscopie, par laparotomie. Si la femme est jeune et veut encore des enfants. Radical : hystérectomie coelio-préparée, par voie vaginale ou abdominale. Si la femme est âgée et a déjà eu des enfants, car il y a toujours un risque de récidive de fibrome. III. Grossesses extra-utérines : A. Définition : ▪ C’est une grossesse située en dehors de la cavité utérine : trompes + + +, corne utérine, ovaire, abdomen, cicatrices de césarienne. ▪ Fréquent : 1,5% des grossesses ▪ La fréquence a doublé en 10 ans. ▪ Les facteurs de risque sont : ● tout ce qui peut altérer les trompes (antécédents d’infections génitales, tabagisme, antécédents de chirurgie pelviens, endométriose…) ● stérilet, malformation utérine ● âge La trompe n’est pas élastique, donc elle va éclater et la femme va faire une hémorragie interne. B. Diagnostic : douleurs pelviennes chez toute femme en âge de procréer +++++ retard de règles, absence de contraception, désir de grossesse métrorragies minimes douleurs pelviennes variables selon la sévérité (choc…) signes d’irritation péritonéale douleur à la palpation pelvienne, défense, douleur au toucher vaginal. Examens complémentaires : - BETA HCG quantitatif positif (si faible quantité, possible que ce soit une grossesse qui se développe dans l’utérus si c’est au début de la grossesse) Echographie pelvienne +++ Vacuité de l’utérus Masse latéro utérine +/- embryon Hémopéritoine si rupture Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 6 / 20 C. Traitement : - - grossesse jamais évolutive à terme traitement médical : méthotréxate (antimitotique) = injection IM 50mg/m² jusqu’à arrêt de la grossesse. Va provoquer une fausse couche : lyse à l’intérieur du ventre. Traitement chirurgical : Conservateur = salpingotomie : ouvre les trompes, aspire le fœtus puis cicatrice. Préserver la trompe pour une grossesse ultérieure. Radical = salpingectomie on enlève toute la trompe D. Evolution : - Risque de décès (1ère cause de mortalité féminine au 1er trimestre) Risques de stérilité IV. Endométriose : A. Généralités : - - - Présence en dehors de la cavité utérine de tissu endométrial, lié au reflux menstruel (notamment la nuit quand on est allongé). Ces reflux vont se fixer aux ovaires par exemple, et saigner tous les mois, ce qui va former des poches de sang. A long terme ça va former des kystes. Epidémiologie : 5-10% de la population générale 4% des patients coelioscopées pour stérilisation 20% des patientes coelioscopées pour stérilité 24% de celles se plaignant de douleurs pelviennes chroniques surtout vers 30-40 ans race blanche notion héréditaire Cela provoque des douleurs abdominales intenses ! Il s’agit d’une zone fibreuse anormale : peut entraîner des douleurs lors des rapports, une adhérence de l’intestin avec l’utérus, l’ovaire, un kyste sur l’ovaire (infertilité, douleur). Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 7 / 20 B. Localisation : Sur tout le chemin du reflux sanguin : rectum, péritoine, ovaire… - Ovariennes : endométriome - Péritonélaes (adhérences, rétraction) - Tubaires (stérilité) - Cervicales - vulvaires - cicatrice - myomètre ou adénomyose - extra-génitales : digestives, urinaires, thoraciques Quand on perce le kyste : il y a du sang vieilli, couleur marron, car le kyste se gorge de sang lors des règles. C. Symptomatologie : - stérilité dysménorrhée d’apparition secondaire : règles très douloureuses insupportables. dyspareunie (douleurs lors du rapport). douleur pelvienne ou lombaire basse ménorragies = localisé dans l’utérus D. Diagnostic : Souvent la patiente erre de gynéco en gynéco, car c’est difficile à diagnostiquer. - Examen clinique souvent pauvre : rétroversion utérine sensibilité utérine ou annexielle masse latéto utérine nodule sur les ligaments utérosacrés - Examens complémentaires : échographie : kyste ovarien hystérosalpingographie en cas de stérilité IRM Coelioscopie : une preuve histologique est indispensable pour le traitement. E. Traitements : Maladie non-cancéreuse, mais qui se comporte comme un cancer en donnant des métastases un peu partout. Ca ne provoque que des douleurs invalidantes. - traitement basé sur l’hormonodépendance = effet suspensif : améliore les symptômes mais ne limite pas l’évolution de la maladie. Le but est d’arrêter les règles. - Progestatifs à pouvoir antigonadotrope et antioestrogénique : Assimilés progestérone (Duphaston) Dérivés de la 17-OH progestérone (Farlutal, Lutéran) Dérivés de la 19 norprogestérone (Lutényl, Surgestone) - Les associations oestro-progestatives - Les analogues de la LH-RH (Enantone, Decapeptyl) : Hypoestrogénie par désensibilisation des cellules gonadotropes hypophysaire Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 8 / 20 - Formes retard 3-6 mois Traitements chirurgicaux = suppressifs : seul traitement efficace Coelioscopie +++ Laparotomie Indications selon l’âge, stérilité, stade de l’endométriose, symptômes. V. Pathologies gynécologiques : A. Infections gynécologiques : Infection de tous les organes (endométrite, endométrite chronique, annexite, salpingite (trompe, souvent MST), pyosalpinx, pelvi-péritonite, péritonite, hydrosalpinx, péri-hépatite) Plus l’infection remonte, plus c’est grave et douloureux. Leucorrhée : symptôme le plus important - sécrétion non sanglante provenant du vagin et du col leucorrhée physiologique signes associés : prurit, brûlure, dyspareunie mauvaises odeurs vaginales métrorragies fièvre, douleur pelvienne Etiologies : - mycosiques +++ (Candida albicans : commensal, surtout après antiobiotiques, immunodépression, hygiène locale inadéquate) - parasitaire : Trichomonas vaginalis, Gardenella vaginalis - vulvo vaginite herpétique - cervicite à gonocoque - Chlamydia trachomatis ++ Formes particulières : - Petite fille : corps étranger, oxyurose, viol Grossesse (infection asymptomatique) Ménopause : cancers ? Traitements : - - Mycose : Ovule : imidazolés (Monazol, Lomexin, Fongarex) Crème (Monazol, Lomexin, Pévaryl) Gyn-hydralin Parasites : Flagyl ovule Per os : Fasigyne, Flagyl Traitement minute : Secnol 1 sachet - Germes : ovules Bétadine, Amphocycline, Polygynax - Oxyures : Povanyl - Ménopause : Colposeptine capsules gynécologiques + restaurer la flore (levures…) Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 9 / 20 Salpingite et pelvi-péritonite : infection des trompes qui peut provoquer une stérilité - Germes en cause : - douleurs pelviennes signes infectieux : fièvre, frissons recherche de facteurs de risque, de signes urinaires, digestifs à l’examen : ventre sensible, défense leucorrhée, cervicite toucher vaginal : sensibilité à la mobilisation utérine ou des culs de sac vaginaux latéraux prélèvements des pertes vaginales pour identifier le germe Autres tableaux cliniques : - - Chlamydia trachomatis : le plus fréquent (> ½ salpingites) Gonocoque (< 10%) Germes banaux Tuberculose : rarissime Clinique : - Prévalence : 10 000 nouveaux cas/an en France 1ère cause de stérilité féminine Facteurs de risque : Jeune âge Comportement à risque Age des 1ers rapports : o nombre de partenaires o stérilet > pilule > spermicides > préservatifs o antécédents de salpingite ou de MST urgence abdominale : syndrome infectieux +++ iléus paralytique défense abdominale toucher vaginal infaisable, pelvis blindé formes pauci-symptomatiques : propre au chlamydia bilan de stérilité signes infectieux discrets pseudo-urinaire pseudo- appendiculaire pseudo-vésiculaire décapité Examens complémentaires : - - échographie : peut être normale épanchement masse latéro-utérine hétérogène bilan infectieux : hyperleucocytose, CRP, VS prélèvements bactériologiques (milieux de culture adaptés pour chlamydia et gonocoque) coelioscopie : diagnostique : femme jeune ; doute diagnostique ; inefficacité des antibiotiques ; thérapeutique. Bilan des lésions (péri-hépatite de Fitz-Curtis) et pronostic Prélèvements bactériologiques Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 10 / 20 Thérapeutique : évacuation des poches de pus ; levée d’adhérences ; toilette Pelvi-péritonite Adhérences rétro-utérines Fitz-Curtis : adhérence en forme violon, typique de Chlamydia Hydrosalpinx Traitements : - médical : - - Antibiotiques pendant 6 Doxycyline-Flagyl) Anti-inflammatoires Repos, abstinence sexuelle Contraception orale semaines (Oflocet-Augmentin ou Augmentin- chirurgical : coelioscopie en général laparotomie rarement traitement du partenaire traitement préventif B. Tumeurs de l’ovaire, kyste ovarien : Généralités : - pathologie fréquente dans plus de 90% bénins, le follicule ovarien peut se transformer en kyste, mais disparait au bout de 3 mois. - différencier s’il s’agit d’un kyste fonctionnel (lié au fonctionnement de l’ovaire, disparaît, réapparaît, …) d’un kyste organique (toujours présent et grossit) >> traitement si persistance plus de 3 mois - complications : torsion (risque de nécrose de l’ovaire), hémorragie intrakystique. En effet quand le kyste est gros, il peut tourner dans le ventre et entraîner avec lui l’ovaire. Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 11 / 20 Kyste fonctionnel de l’ovaire Classification anapathologique des tumeurs de l’ovaire : - kystes fonctionnels : ne sont pas des tumeurs tumeurs ou kystes bénins : les plus fréquentes (90%) tumeurs épithéliales : 85% des cancers tumeurs séreuses (40%) tumeurs mucineuses (20%) tumeurs endométrioïdes (8%), à cellules claires (5%), de Brenner (5%), anaplasiques tumeurs mésenchymateuses et de cordons sexuels (6%) tumeurs des cellules germinales (5%) tumeurs secondaires Ovaires micropolykystiques : Gros ovaire avec beaucoup de petits kystes : source de stérilité. En général entraîne troubles hormonaux : hyperandrogénie, pas grave sauf pour la reproduction. Kystes organiques bénins : - asymptomatique déformation de l’abdomen tension pelvienne compression de voisinage douleurs brutales : rupture du kyste, hémorragie intrakystique, torsion (détordre : reprend une couleur normale en 5minutes. Sinon devient noir, risque d’infection > péritonite…) Cystadénomes séreux : Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 12 / 20 ● Traitement chirurgical ● Conservateur = kystérectomie intrapéritonéale, coelio si pas ménopausée. Plutôt pour femme jeune. ● Radical = annexectomie coelio si ménopausée. Kyste organique bénin qui perdure plus de 3mois. Tératomes bénins : masse graisseuse avec des poils, avec des dents, du cartillage, de l’os… Tumeur papillaire borderline : - potentiel évolutif inconnu, ces kystes sont anormaux, mais on ne sait pas si ça évolue comme un cancer. - découverte stade précoce - bon pronostic habituel - évolution dramatique inattendue - traitement chirurgical : stadification ou radical si la femme est ménopausée (retrait). Tissu cérébroïde = plein de petites vésicules. Cystadénocarcinome : Cancer de l’ovaire le plus fréquent. Diagnostic : - pas de dépistage efficace sauf antécédents familiaux. Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 13 / 20 - - Classification FIGO : détail des différents stades (vu en vitesse) - - - Stade 1 : tumeur limitée aux ovaires 1A limitée à 1 ovaire, capsule intacte 1B tumeur des 2 ovaires, capsule intacte 1C rupture capsulaire ou tumeur à la surface ovarienne ou cellules malignes dans le liquide d’ascite ou de lavage Stade 2 : tumeur étendue au pelvis 2A extension à l’utérus et/ou aux trompes 2B extension aux autres organes pelviens 2C extension pelvienne avec cellules malignes dans le liquide d’ascite ou de lavage Stade 3 : métastases péritonéales au-delà du pelvis et/ou adénopathies inguinales ou rétropéritonéales 3A métastases péritonéales microscopiques 3B métastases péritonéales macroscopiques < 2 cm 3C métastases péritonéales macroscopiques > 2 cm et/ou adénopathies inguinales ou rétropéritonéales Stade 4 : métastases à distance autre que péritonéales Traitements : - - Découverte souvent à un stade tardif où on ne peut plus faire grand chose, car il y a souvent des métastases dans tout l’abdomen Signes d’appel : Douleurs Augmentation de l’abdomen (ascite, volume tumoral) Métrorragies Complications : hémorragie intrakystique, torsion, compression Echographie, scanner, IRM, Marqueurs tumoraux : CA 125 (tumeurs séreuses), A-foeto-protéïne, hCG, ACE, CA 15.3, CA 19.9 (tumeurs mucineuses) Coelioscopie laparotomie 1ère ou coelio : stadification on enlève tous les organes métastasés. si opérable, chirurgie maximale puis chimio sinon chimio néoadjuvante 6 cures et réévaluation (2e look) chimiothérapie association d’un organoplatine (cis platine) avec soit du cyclophosphamide soit du paclitaxel (Taxol), fonctionne très bien. 6 cures l’intérêt d’un traitement d’entretien ou d’une intensification est discutable nouvelles molécules : topotécan, oxaliplatine Pronostics : - Stade 1A : survie à 5 ans de 80% Stade 1C : survie à 5 ans de 75% Stade 2 : survie à 5 ans de 60% Stade 3 : survie à 5 ans de 23% Stade 4 : survie à 5 ans de 15% C. Cancer du col de l’utérus : Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 14 / 20 - En France : 3 400 = incidence, 1 000 décès/an (en diminution depuis 30 ans) On le découvre souvent à des stades avancés 50-55 ans Etiologie : papillomavirus humain type 16, 18, 31, 33, 35… Facteurs de risque : Absence de dépistage par frottis ++++ Bas niveau socio-économique Tabagisme Immunodépression Antécédents de MST Cancer ulcéré du col : Le virus est acquis lors des 1ers rapports (dans les 3 premiers mois généralement), il est soit éliminé, soit évolution après 20-30 ans >> d’où le dépistage. Au niveau du col, il y a une jonction entre deux épithéliums. Le virus attaque au niveau de cette jonction. Exemple de zone de jonction normale Diagnostic des lésions pré-invasives : - Inapparentes à l’œil nu, mais dépistées par le frottis de dépistage. Celui-ci, quand il est anormal, impose la réalisation d’une colposcopie, examen du col au microscope avec différents produits colorants : acide lactique, lugol. Elle permet de diriger la biopsie, qui affirme le diagnostic. Colposcopie d’un cancer intra épithélial Après acide acétique Après lugol Diagnostic des lésions invasives : Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 15 / 20 - Bilan d’extension : - - - - Stade IA1 : < 1% Stade IA2 : 4% Stade IB : 15% Stade II : 20% Stade III : 35% Stade IV : 50% Traitements : - Stade I : cancer strictement limité au col IA : profondeur maximale 5 mm IB : visible (IB1 : < 4 cm ; IB2 : > 4 cm) Stade II : n’atteint pas la paroi pelvienne ou le 1/3 inférieur du vagin IIA : pas d’envahissement patent du paramètre IIB : envahissement du paramètre Stade III : n’atteint pas la paroi pelvienne ou le 1/3 inférieur du vagin ou hydronéphrose ou rein non fonctionnel IIIA : n’atteint pas la paroi pelvienne mais le 1/3 inférieur du vagin IIIB : n’atteint pas la paroi pelvienne et/ou hydronéphrose et/ou rein non fonctionnel Stade IV : au-delà du petit bassin et/ou envahit la muqueuse de la vessie ou du rectum IVA : extension aux organes du voisinage IVB : extension aux organes à distance Envahissement ganglionnaire pelvien : - Toucher vaginal, toucher rectal Radio pulmonaire UIV (urographie intra veineuse) Echographie pelvienne IRM Classification FIGO : (pas détaillé en cours) - Rarement asymptomatique Métrorragies post-coïtales Leucorrhées Spéculum : col ulcéré, friable, hémarragique Biopsie : adénocarcinome, carcinome, épidermoïde (plutôt à l’extérieur) Lésions pré invasives : vaporisation, conisation (= enlève un morceau du col, mais n’enlève pas le virus) Cancer micro invasif : conisation, hystérectomie simple ou radicale sans ou avec lymphadenectomie. Cancer stade IB et II : chirurgie, radiothérapie seule ou association radiochirurgicale, curie thérapie Cancer non opérables (stade III et IV) : radiothérapie, chimiothérapie, chirurgie secondaire Pronostic : - Stade I : 80-90% Stade II : 60-80% Stade III : 30-60% Stade IV : 10-20% Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 16 / 20 Vaccination prophylactique : - 2 vaccins : 1 quadrivalent 16, 18, 11, 9 (Gardasil, MSM) 1 bivalent 16, 18 (Cervarix, GSK) Les virus 16 et 18 sont oncogènes. Mais les virus 11, 9 font beaucoup de dégats, donc autant les associer au vaccin ! - Recommandations HAS (Haute Autorité de Santé) : Jeune fille 14 ans Femme 15 à 23 ans si ont des rapports depuis moins d’un an (40% de protection) ou vierges (100% de protection) Dans ces deux cas, le vaccin est prescrit et remboursé. Cancer du col utérin : - Anatomopathologie : Adénocarcinome : 75-80% Carcinome adénosquameux : de plus mauvais pronostic : 20% Adénocarcinome à cellules claires : 2-4% D. Cancer de l’endomètre : Il concerne les femmes ménopausées et en surpoids principalement. Généralités : - 2ème cancer féminin 20/100 000 Facteurs de risque : Age : 90% après 50 ans Obésité dans 50-80% des cas (x 3-9) Diabète HTA Hyperoestrogénie Dysovulation Ménopause tardive Anovulations prolongées Tumeurs sécrétantes de l’ovaire Puberté précoce Facteur protecteur : contraception oestro-progestative Diagnostic : - - Métrorragie de la post-ménopause Examen clinique souvent pauvre Frottis cervico-vaginaux de dépistage : souvent négatifs Frottis endométriaux : valables si positifs Echographie endovaginale : Montre une muqueuse endométriale > 5 mm Infiltration myométriale Biopsie endométriale : à l’aveugle !!! Hystérosalpingographie : lacune intra cavitaire irrégulière Hystéroscopie : plus fiable, oriente les biopsies Curetage biopsique : permet le diagnostic de certitude Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 17 / 20 Bilan d’extension : - Classification FIGO : - - - - Stade I : Stade II : Stade III : Stade IV : A : tumeur limitée à l’endomètre B : envahissement du myomètre < 50% C : envahissement du myomètre > 50% A : envahissement glandulaire endocervical B : invasion du stroma cervical A : atteinte de la séreuse et/ou des annexes et/ou cytologie péritnéale positive B : métastase vaginale C : métastases ganglionnaires pelviennes et/ou lombo-aortiques A : Atteinte vésicale et/ou de l’intestin B : métastases à distance, y compris intra-abdominales et/ou atteinte des ganglions inguinaux Pronostic : - - Opérabilité Extension loco-régionale Cystoscopie Urographie intra veineuse Scanner IRM Age Stade Grade histopronostique : G1 : bien différencié G2 : moyennement différencié G3 : peu différencié Degré d’infiltration du myomètre : si < 2 mm : risque quasi nul Envahissement ganglionnaire : dépend du grade histologique, de l’envahissement du myomètre et de l’existence de localisation annexielle ou péritonéale Métastases lombo-aortiques : souvent grade 3 Ganglions pelviens Taille de la tumeur Survie à 5 ans : 80-90% au stade 1 60-75% au stade 2 31% au stade 3 < 10% au stade 4 Traitements : - - Chirurgie : colpohystérectomie avec annexectomie bilatérale et lymphadenectomie (Wertheim) Radiothérapie : Curiethérapie locale : pré ou post-opératoire pour tumeur étendue à l’isthme ou à l’endocol Radiothérapie pelvienne externe : si envahissement ganglionnaire ou si inopérable Hormonothérapie : progestatifs à fortes doses Chimiothérapie : rare Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 18 / 20 Indications : - - - - Stade 1 : Stade 2 : Stade 3 : Stade 4 : Chirurgical + curage si ganglion suspect d’envahissement Pas de radiothérapie Chirurgie Curiethérapie et radiothérapie si facteur de mauvais pronostic Radiothérapie externe +/- curiethérapie Hormonothérapie +/- chimiothérapie Traitement palliatif antalgique, progestatif et/ou chimiothérapie E. Cancer du sein : Généralités : - Diagnostic : - - Fréquence : 60-90/100 000 , il y a de nombreux facteurs qui restent inconnus ( déodorant = faux) En France : 30 000 nouveaux cas par an Une fille / 11 développera un cancer du sein 7/8 surviennent en absence d’antécédents familiaux 1ère cause de décès de la femme entre 35-55 ans Taux de survie global : 60% à 5 ans et 50% à 10 ans Dépistage organisé : ADEMAS à partir de 50 ans tous les deux ans Examen clinique : Rarement, tumeur ulcérée, inflammatoire ; ombilication du mamelon, fossette. Souvent : palpation tumeur dure, fixée. Mammographie de bonne qualité : sensibilité, spécificité de 90% Image stellaire Microcalcifications Echographie indispensable Cytologie Traitements : - Chirurgie : va établir le pronostic Tumorectomie-curage Mastectomie-curage - Radiothérapie : Du sein conservé De la paroi thoracique ou de la chaîne mammaire interne - Chimiothérapie : FAC : 5-fluoro-uracile, adriamycine, cyclophosphamide CMF : cyclophosphamide, méthotrexate, 5-fluoro-uracile - Hormonothérapie : Castration Tamoxifène Hautement hormonaux dépendants, donc castration chimique Indications : Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 19 / 20 - - - Tumorectomie simple si : Si tumeur inférieure ou égale à 3 cm A distance du mamelon Sans envahissement cutané Sans ganglions cliniquement envahis En dehors de toute poussée évolutive Radiothérapie si : Chirurgie conservatrice Envahissement ganglionnaire Tumeur > 5 cm ou développées à partir des duadrants internes Chimiothérapie chez les patientes en pré-ménopause avec envahissement ganglionnaire Hormonothérapie par Tamoxifène surtout s’il existe des récepteurs aux oestrogène et progestérone. VI. Pathologies vulvaires : VIN de la vulve (VIN= néoplasie vulvaire intraépithéliale) Décoloration au niveau de la vulve Condylome (très contagieux) Cancer de la vulve Vulvectomie Herpès vulvaire : très fréquent et très douloureux Sémiologie - Chapitre XV : Pathologies gynécologiques - p. 20 / 20