dépouillement total et radical de son humanité même, du moment qu’il se rend présent dans
les éléments du pain et du vin. L’Eucharistie est pour cela, un mystère d’humilité, mystère où
la divinité se cache , mystère de faiblesse, le mystère de Dieu qui s’en remet aux mains des
personnes humaines, mystère que l’Eglise accueille, non pas comme une don, pour précieux
qu’il soit, parmi bien d’autres, mais comme le don par excellence, car il est le don que Jésus
fait de lui.-même, de sa personne, de son humanité, de son œuvre de salut (cf EDE n° II). A
cette offrande que le Sacrifice de la Messe représente, l’Eglise répond avec foi : « Nous
proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous annonçons ta résurrection dans l’attente de ta
venue » : annonce et proclamation qui se réalisent par la vie. En effet, l’Eglise vit de
l’Eucharistie, elle procède dans le temps à la rencontre de la venue du Seigneur, en célébrant
et en exprimant le mystère de l’amour , pour faire du Christ le cœur du monde.
Dans la grande communauté ecclésiale, les communautés religieuses, signe et expression de
radicalité évangélique, trouvent leur profonde raison d’être dans l’Eucharistie. La
consécration religieuse possède en effet une intrinsèque structure eucharistique, caractérisée
par la totalité du don et de l’offrande, par la radicalité de l’amour témoigné dans la
communion et dans le service.
Le Projet de Formation de l’Institut présente sous une forme explicite, la relation entre
consécration par les Vœux et Eucharistie. Le Projet reconnait que la chasteté est enracinée
dans une intense vie eucharistique et que la béatitude des purs de cœur est donnée à ceux qui
sont disposés à perdre tout pour trouver le tout de l’amour qui est Jésus. Il souligne le rapport
interne entre service aux pauvres et Eucharistie, aussi bien dans la tradition de l’Eglise que
dans la vie salésienne. Dans cette lumière, la pauvreté est une grâce qui vient de la
participation au mystère de l’Eucharistie, mémoire et actualisation du dépouillement de Jésus
pour que tous aient la vie en abondance. Le projet présente l’obéissance comme participation
au mystère d’obéissance de Jésus, qui atteint son sommet dans l’Eucharistie, mémorial de
l’amour qui le pousse à donner sa vie pour nous. (cf .PF pp. 20, 22,23)
Nous sommes donc enveloppées d’amour, plongées dans l’amour. Nous savons que nous
sommes passées de la mort à la vie parce que nous aimons. Le verbe savoir revient plusieurs
fois dans la 1ère lettre de Jean. Ce verbe exprime fondamentalement l’expérience de se sentir
aimés. Il s’agit du savoir évangélique, qui est connaissance expérimentale de Dieu,
contemplé, touché dans le visage de Jésus (cf.Actes XXI C.G. n° 13). Un savoir que nous
acquérons quand nous nous laissons aimer, quand nous acceptons que Jésus nous lave les
pieds, nous réconcilie profondément et convertisse notre vie. Par le fait que Jésus nous a
aimés le premier, nous savons vraiment ce qu’est l’amour, nous sommes transformés à
l’image du Fils, nous devenons comme Lui, témoins de l’amour jusqu’au don de la VIE.
Le mystère de notre vie de communion
Le don du Christ et de son Esprit, que nous recevons dans l’Eucharistie, réalise les désirs
d’unité présents au cœur de toute personne, permet de vivre autour de la même table, une
expérience de fraternité qui se réalise au-delà de la simple expérience de convivialité