T@pa*: Un concept novateur pour rompre l`isolement des personnes

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E Domicile 69
Comité stratégique du lundi 4 septembre 2006
Présentation des expérimentations TIC innovantes au service des personnes
âgées
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Sommaire
Introduction : notre société face au défi du vieillissement
1/Le maintien à domicile des personnes âgées : un enjeu humain et
économique majeur
2/Maladie d'Alzheimer, accidents domestiques et suicide : trois fléaux à
prévenir chez les personnes âgées
3/ Les expérimentations étrangères de maintien à domicile
4/Europe : Medical Care Continuity, un projet européen de service de
maintien médicalisé à domicile
5/ Les expérimentations en France
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Introduction : notre société face au défi du vieillissement
Avant de présenter quelques expérimentations remarquables et innovantes, tant à l’étranger qu’en France, dans
le domaine du maintien à domicile et de la téléassistance aux personnes âgées, il nous a semblé utile de replacer
cette question dans le cadre plus large du vieillissement accéléré de notre population et de l’accroissement
corrélé de nos dépenses de santé.
Au niveau mondial, la proportion de personnes âgées n’a cessé de croître durant le 20ème siècle, et l’on prévoit
que cette tendance se poursuivra au 21ème siècle. Elle est passée de 8 % en 1950 à 10 % en 2000 et devrait
atteindre, d’ici à 2050, 21 %. Aujourd’hui, on estime que le nombre de personnes de 60 ans ou plus s’élève à 629
1
millions. Il devrait atteindre les 2 milliards vers 2050, moment où pour la première fois de l’histoire la
population de personnes âgées sera supérieure à celle des enfants (0-14 ans).
Au niveau national, les projections démographiques sont sans équivoques : le poids démographique des
personnes âgées de plus de 65 ans passerait de 16 % en 2000 à 25 % en 2030 et 29 % en 2050 ; celui des plus de
85 ans de 2 % à 4 % et 8 % respectivement.
Notre pays compte aujourd’hui plus de 12 millions de personnes âgées de plus de 60 ans – dont plus de
800.000 sont en perte d’autonomie –, et 2,3 millions de personnes âgées de plus de 80 ans. La proportion des
aînés (plus de 60 ans) dans la population française ne cesse de croître. De 20 % en 1990, elle est passée à 21,8 %
en 2004. Cette classe d’âge comptera 17 millions de personnes en 2020, dont 4 millions d’octogénaires et
plusieurs dizaines de milliers de centenaires. Dès 2010, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de
20 ans et il y aura alors 1,7 million de personnes de plus de 85 ans.
Une personne sur dix a 75 ans ou plus, soit deux fois plus qu’en 1962. Les plus de 60 ans représentaient 16 %
de la population française totale en 1950. Ils seront 33 % à l’horizon 2040. Il y aura alors 21,6 millions de
personnes âgées, plus d’un français sur quatre, dont 7 millions auront plus de 80 ans, soit 3,2 fois plus
qu’en 2000. À cette même date, environ 150 000 personnes vivront centenaires.
En un siècle, de 1950 à 2050, le nombre des plus de 60 ans aura été multiplié par 3,4, celui des plus de 75 ans par
7,4 et celui des plus de 85 ans par 22 ! A l’horizon 2050, Les plus de 60 ans représenteront 46 % de la population
, contre 25 % en 2005. La population active, elle, connaîtra une évolution inverse, pour avoisiner 55 %.
Cette évolution démographique pose de graves difficultés économiques et budgétaires. De 1960 à 2005, le poids
des dépenses de santé est passé de 3,5 à 9 % du PIB. (Voir tableau La santé : un coût toujours plus élevé)
Une récente étude de l’agence Standard & Poor's, publiée en juin 2006, montre que pour financer des dépenses
de plus en plus lourdes, les Etats devront emprunter et s'endetter massivement, au risque de mettre en péril leur
solvabilité. "Sans réformes budgétaire et politique concertées, la pression des dépenses de retraites et de santé
sur les dépenses publiques et sur la notation de nombreux pays développés ira s'intensifiant au cours des
prochaines années, relèvent les experts de l'agence. Pour l'échantillon de pays retenus dans cette étude, le ratio
dette/PIB (produit intérieur brut) moyen atteindra 180 % du PIB, contre 33 % en 2005."
Selon cette étude, "certains pays d'Europe continentale, comme la France et l'Italie, verraient leur ratio de dette
franchir nettement la barre des 200 %". Si la tendance actuelle se poursuivait, la dette française représenterait
223,4 % du PIB d'ici à 2050, contre 57,2 % aujourd’hui.
La plupart des économistes ont évalué à 0,9 point de PIB en 2020 l'impact de ce vieillissement, sans compter les
maladies de longue durée. Sans compter non plus les coûts liés à la dépendance qui, de l'avis général, vont
exploser : il faut en effet rappeler que la démence concerne 40 % des nonagénaires et 70 % des centenaires selon
l'Inserm.
1/Le maintien à domicile des personnes âgées : un enjeu humain et
économique majeur
La vie à domicile reste très majoritaire chez les personnes, même très âgées. D'après les enquêtes EHPA et
HID, on peut estimer que 87 % des personnes de 75 ans et plus et 73 % de celles de 85 ans et plus vivent
chez elles. Environ 6000 personnes âgées sont par ailleurs hébergées dans une famille d'accueil à tire onéreux.
Environ 3 % des personnes de 75 ans et plus et 5 % de celles de 85 ans et plus vivent en foyer logement. 9 % des
personnes de 75 ans et plus et 19 % de celles âgées de 85 et plus sont hébergées en maison de retraite. Les
services de soins de longue durée des hôpitaux accueillent, quant à eux, 3% des 85 ans et plus.
A partir de 80 ans, 28 % des personnes qui vivent chez elles manquent d'autonomie pour certains gestes
de la vie quotidienne et 72 % ont besoin d'aide pour un certain nombre de tâches domestiques.
2
La perte d'autonomie se traduit surtout par des difficultés à marcher qui affectent 26 % des personnes de
70 à 74 ans et près de 57 % des plus de 80 ans. Plus de 30 % des octogénaires restent ainsi confinés chez eux
et 8 % ne quittent pas leur fauteuil ou leur lit… 11 % des personnes de plus de 60 ans qui vivent en logement
ordinaire et non en institution sont physiquement dépendantes : 1,7% sont très dépendantes.
En France métropolitaine, 475 000 personnes résident dans les établissements pour personnes âgées, 80 000 dans
ceux pour adultes handicapés et 46 000 dans ceux pour enfants handicapés.
En 15 ans, de 1985 à 2000, la durée moyenne d’hospitalisation en court séjour a ainsi baissé de plus d’un tiers
(de 9 à 6 jours), avec une baisse absolue du nombre de journées (-20 %). Dans le même temps le coût moyen des
soins délivrés au cours d’une journée d’hospitalisation a presque doublé.
Le maintien et l’hospitalisation à domicile des personnes âgées présentent deux avantages majeurs :
- permettre au malade de rester dans son environnement habituel, de ne pas se trouver « déraciné » de son milieu
de vie.
- permettre à la société des économies de dépenses de santé, le coût d'une journée de prise en charge à domicile
restant dans la plupart des cas inférieur au coût d'une journée d'hospitalisation dans un établissement de santé.
Une étude du Credes a estimé le coût moyen global de l’hospitalisation à domicile (HAD) à environ 140 €
par jour. (Voir étude complète http://www.irdes.fr/Publications/Bulletins/QuestEco/pdf/qesnum67.pdf). A titre
de comparaison, dans les hôpitaux publics, le coût moyen journalier d'un patient serait de l’ordre de 800
euros !
Ce coût englobe les prestations incluses dans le prix de journée des structures d’HAD (119 €) et les éventuelles
consommations remboursées en sus par l’Assurance maladie (21 €, soit 15 % du total). Le coût médical direct,
c’est-à-dire le coût des soins délivrés au patient, représente environ 70 % du coût global, soit 98 €. Les 30 %
restants se répartissent entre la coordination médico-sociale (temps consacré par l’équipe de l’HAD aux tâches
de coordination) et les frais de fonctionnement de la structure d’HAD. Les soins infirmiers rassemblent 39 % du
coût médical direct, suivis de la pharmacie (21 %) et du matériel médical (18 %)
Une autre étude réalisée par la CRAM des Pays de Loire a évalué le coût moyen d’une journée de prise en
charge en HAD. Celui-ci s’élèverait à 158 € dans la région des Pays de la Loire.
Cette estimation est un coût moyen qui ne tient pas compte des variations dues en particulier aux pathologies
traitées et à la durée de présence. 27 % de ce coût représentent des frais de structure, 73 % correspondent à des
dépenses directement liées aux soins. Les dépenses liées aux soins se répartissent de la manière indiquée par le
diagramme ci-dessous. (Voir étude de la CRAM des Pays de Loire http://www.crampl.fr/affaires/Synthese_had.pdf#search=%22cout%20journ%C3%A9e%20hospitalisation%22)
3
2/Maladie d'Alzheimer, accidents domestiques et suicide : trois fléaux à
prévenir chez les personnes âgées
La maladie d'Alzheimer : un fléau social qui touche un nombre croissant de personnes âgées
En France, près de 800 000 personnes sont atteintes de la maladie dont les trois quarts se trouvent en situation de
maintien à domicile. La maladie d'Alzheimer touche aujourd'hui près de 10% des plus de 65 ans. On dénombre
actuellement 9,4 millions de personnes de plus de 65 ans en France, et ce nombre devrait atteindre près de 13,9
millions de personnes (+48 %) en 2025. le taux de "fugue" ou d'"errance" pour les personnes atteintes de la
maladie d'Alzheimer atteint près de 60 %, avec un risque élevé d'issue fatale si les personnes ne sont pas
retrouvées rapidement.
Les accidents domestiques touchent principalement les personnes âgées
On estime que les accidents de la vie font globalement 20.000 morts par an, en comptant la pratique des sports et
des loisirs. Les chutes et les suffocations sont les principales causes de décès (71 %). Sur ce total, 12.000 décès
sont dus à des accidents domestiques stricto sensu. Sur ces 12.000 décès dus à des accidents domestiques, 9300
environ concernent des personnes âgées de plus de 65 ans.
La chute est l’ennemie jurée des personnes âgées. La quasi-totalité des décès concernant les personnes de
plus de 65 ans est dus à des chutes, dans la maison pour trois accidents sur quatre. 68 % des victimes sont
des femmes.
Les seniors sont près de trois millions par an à tomber. Ce risque augmente avec l’âge. Il est deux fois plus
important chez les femmes que chez les hommes avant 85 ans. Après une première chute, le risque de retomber
dans la même année est multiplié par 20 indique l’INPES et le risque de décès dans l'année qui suit la chute est
multiplié par 4.
Hors décès, la chute est responsable de graves lésions, généralement irréversibles pour les personnes âgées de
plus de 75 ans.
4
Comme chez les jeunes enfants, la partie la plus touchée du corps est la tête (un accident sur deux). Viennent
ensuite les lésions aux jambes, notamment la fracture du col du fémur. Et les conséquences sont lourdes : 42 %
des personnes âgées doivent être hospitalisées plus de huit jours consécutifs, puis bénéficier d’un suivi de soins.
Les principaux risques pour les personnes âgées sont :
La chute : les troubles de la vision et de l'équilibre, l'isolement, un habitat peu adapté sont des facteurs de risque
de chute chez le sujet âgé. En outre, la fragilité des os, en particulier chez la femme, expose à un risque accru de
fracture ;
La suffocation : entre 1982 et 1999, le nombre de décès de personnes âgées de plus de 65 ans par suffocation a
été multiplié par près de trois. Les maladies du système nerveux sont des facteurs d'accroissement important du
risque de suffocation chez la personne âgée ;
L’intoxication : le nombre d'intoxications de personnes âgées a presque doublé entre 1982 et 1999 ; ce sont
surtout des intoxications médicamenteuses résultant de surdosages et d'erreurs d'administration.
Le suicide des personnes âgées : un drame méconnu
En 2001, sur 10 440 décès, déclarés en suicide, 3 542 concernaient des personnes âgées de soixante ans et
plus. En 2001, les chiffres de l'Inserm comptent près de deux fois et demi plus de suicides d'hommes (2 508) que
de femmes (1 034) parmi les soixante ans et plus. L'âge le plus critique se situe entre quatre-vingt-cinq et quatrevingt-neuf ans. Les taux de décès doublent après vingt-cinq ans et restent stables jusqu'à soixante-quatre
ans, puis progressent à nouveau après quatre-vingt-cinq ans. Ils sont six fois plus élevés après cet âge
qu'entre quinze et vingt-quatre ans (et dix fois plus pour les hommes).
Le phénomène suicidaire reste très présent notamment dans la catégorie des hommes de plus de 75 ans avec un
taux de mortalité de 150 pour 100.000 habitants, soit le plus important d'Europe, a expliqué Michel Walter,
professeur au centre hospitalier universitaire (CHU) de Brest (Finistère). Toutes tranches d'âge confondues, les
décès par suicide avoisinent 20 pour 100.000 habitants.
64 % des suicides des personnes âgées sont déclarés à domicile, 32 % en d'autres lieux et 4 % en maison
de retraite. Compte tenu de la répartition de la population vivant à domicile et en maison de retraite, le taux de
suicide en maison de retraite est plus élevé qu'à domicile (50 %), pour les hommes comme pour les femmes.
Unanimes, les spécialistes désignent ainsi la dépression comme premier facteur explicatif du suicide chez
les sujets âgés. Avant même l’isolement ou les douleurs physiques dues à la maladie.
5
Causes de décès des personnes âgées de plus de 65 ans
ensemble
des 65 ans et
plus
Pathologies des seniors
de 65 à 74
ans
de 75 à 84
ans
de 85 à 94
ans
95 ans et plus
Maladie de l’appareil circulatoire
24 210
46 582
64 926
10 670
dont : infarctus
8 470
13 853
15 155
2 048
5 416
11 861
15 882
2 146
35 305
Tumeurs
40 780
39 469
24 628
2 182
107 059
25,4%
dont : cancer du poumon
8 567
5 672
1 802
71
16 112
cancer des tissus lymphatiques
3 226
3 853
2 395
185
9 659
cancer du côlon
3 152
3 650
2 762
251
9 815
Maladies de l’appareil respiratoire
5 156
9 745
14 970
3 037
32 908
7,8%
dont : pneumonie
970
2 676
5 805
1 276
10 727
Morts violentes
4 662
6 390
8 700
1 624
21 376
5%
dont : chutes accidentelles
687
1 205
1 956
385
4 233
1 416
1 168
625
23
3 232
Maladies du système nerveux
3 280
6 539
6 667
684
17 170
4%
Maladies de l’appareil digestif
4 581
5 232
6 100
993
16 906
4%
Maladies endocriniennes
3 252
5 292
6 992
1 307
16 843
4%
Autres causes
8 697
16 667
29 778
7 296
Toutes causes
94 733
136 018
162 838
27 801
maladies cérébrovasculaires
suicides
146 388
34,6%
39 526
62 438
421 390
Champ : France métropolitaine.
Source : Inserm, CépiDc - Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès.
6
7
La santé : un coût toujours plus élevé
En 1960, les dépenses de santé représentaient 3,5 % du PIB (Produit Intérieur Brut)
Aujourd’hui, elles représentent 8,9 % du PIB
*Type de dépenses
Biens médicaux
Soins hospitaliers
Soins ambulatoires
-Médecins
-Auxiliaires médicaux
-Dentistes
-Analyses
Médicaments
Transport de malades
Autres biens médicaux
(optique, prothèses)
Total bien médicaux
Médecine préventive
Recherche et
formation
*Montant 2001 *Dépense moyenne par habitant
2002
*(en
milliards€)
57,3
33,7
*15,8
*6,9
*7,1
*3
27,3
2
992 €
567 €
*277 €
*113 €
*123 €
*54 €
467 €
*% des
dépenses
*% des
dépenses
*de santé 2001 *de santé 1990
45%
26%
*12%
*5%
*6%
*2%
21%
1%
48%
28%
*13%
*5%
*6%
*3%
18%
1%
7,4
4%
4%
127,8
2,5
100%
100%
6
Source : Comptes nationaux de la santé 2001, Drees, Documentation Française
Les pathologies des 16-64 ans
8
Les pathologies des 65 ans et plus
Source : Enquête INSEE-IRDES 1991-1992
Evolution du nombre de personnes dépendantes (2000 -2020)
http://www.cpod.com/monoweb/syfmer/demographie/chomard_demo_mpr2.html
65-69
70-74
75-79
80-84
85-89
90 et +
2000
46648
66825
105900
78390
165400
143150
2005
43571
68391
108500
150030
113000
171500
2010
42449
64395
112450
156870
221400
142450
2015
60367
63261
107200
165330
238200
231700
2020
63512
90585
106450
160290
256600
285250
9
3/ Les expérimentations étrangères de maintien à domicile
Le Japon, un pays en pointe dans l’utilisation des TIC au service des aînés
Face au véritable défi de société que représente le vieillissement de sa population, le Japon mise sur l’utilisation
intelligente des nouvelles technologies au service des personnes âgées. Le Japon vieillit rapidement. Les
personnes de 65 ans et plus représentent déjà presque 20% de la population de ce pays de 127.7 millions
d’habitants. Et selon des estimations démographiques officielles, dans moins de dix ans, d’ici 2015, les seniors
représenteront 26% de la population, 28.7% en 2025 et plus du tiers (35.7%) en 2050.
Les personnes âgées, au fur et à mesure qu’elles vieillissent, sont de plus en plus hésitantes à sortir dans la rue :
peur du trafic, de se perdre ou d’être trop fatiguées pour pouvoir rentrer chez elles. Le Japon tente donc de mettre
au point différentes technologies qui devraient, à terme, faciliter la vie quotidienne et les déplacements des aînés.
De nombreux projets pilotes sont donc en cours d’élaboration, de manière à explorer dans quelles mesures les
nouvelles technologies pourraient aider les seniors de demain.
Pour des raisons à la fois économiques, politiques et culturelles, le Japon a décidé de consacrer un effort
considérable à l’amélioration de la vie quotidienne des personnes âgées grâce aux TIC. A moyen et long terme le
Japon compte bien utiliser également son avance remarquable en robotique pour proposer aux personnes âgées
une multitude de robots d’aide et de compagnie.
Parmi les nombreuses innovations à souligner, des ingénieurs de la société japonaise Omron Corp, en
collaboration avec l’université de Doshisha ont développé un système de commandes vocales permettant aux
téléspectateurs âgés d’optimiser l’utilisation de leur poste de télévision.
Cette technologie permet à l’utilisateur de donner des ordres vocaux à un téléviseur via un microphone. Il est
ainsi possible d’allumer ou d’éteindre son poste, simplement on prononçant le mot « allumer » par exemple.
Ces évolutions pourraient éviter à terme, aux enfants et aux personnes âgées, d’utiliser les télécommandes qui
deviennent trop complexes compte tenu de la multiplication des chaînes et des fonctions. L’adaptation de ce
système de télécommande universelle vient d’ailleurs d’être étendue aux différents types d’appareils
électroménagers (réfrigérateurs, micro-ondes, etc). Cette évolution technologique fait partie d’un vaste
programme lancé en juillet 2002 par le ministère des Sciences et des Technologies japonais.
Le gouvernement nippon a également annoncé le développement d’un système de navigation qui simplifiera
notamment les déplacements des personnes âgées ou handicapées.
Comparable au système GPS déjà bien utile aux automobilistes, l’innovation guidera ses utilisateurs en leur
envoyant des informations (sous forme d’images et/ou de sons) sur un terminal, leur téléphone mobile par
exemple.
L’Institut national de géographie et des technologies de la communication japonais (NICT) a développé un
Système d’Information Géographique (SIG) équipé de fonctions spécifiques permettant d’indiquer
automatiquement aux personnes âgées et/ou handicapées les trajets pédestres le plus adaptés à leur condition,
indiquait récemment un article du quotidien Nikkei.net.
Ce système très innovant devrait permettre aux futurs utilisateurs de calculer automatiquement la route la plus
sécurisée et la plus adaptée pour se rendre d’un point A à un point B. Le NICT va commercialiser cette nouvelle
technologie dans des grandes villes, avant de l’étendre à tout le Japon.
10
Quelques expérimentations japonaises remarquables
Un système de surveillance des personnes âgées par la consommation de gaz
La municipalité de Kobe au Japon s’est dotée d’un système original qui permet de signaler de possibles urgences
dans les habitations de personnes âgées. En coopération avec la société de gaz Osaka Gas, la municipalité de
Kobe a en effet développé un système qui surveille la consommation de gaz dans les foyers de personnes âgées
vivant seules et si aucune consommation n’est constatée durant 24 heures l’information est envoyée à l’un des 76
centres d’aide qui confirme ensuite la bonne santé de la personne concernée. Depuis l’instauration de ce service
en Octobre 2004, 4000 alertes ont été déclenchées par an et 10 personnes ont ainsi pu être sauvées. Depuis
l’important tremblement de terre qu’a connu Kobe en 1995 de nombreuses personnes âgées se sont éloignées du
centre-ville et ainsi déconnectées de leur communauté, ce qui les met en situation de danger plus important du
fait de l’isolement et la municipalité espère que les technologies de l’information pourront apporter des solutions
à ce problème.
En Octobre 2005, en collaboration avec NTT un nouveau système de détection de chaleur a également été
introduit afin de surveiller l’activité de quelques 900 résidents. La municipalité souligne également qu’en plus de
l’usage des nouvelles technologies, un véritable effort est mené afin d’encourager l’interaction de ces habitants
avec leur voisinage. De nombreuses requêtes provenant d’autres municipalités sont parvenues à Kobe au sujet de
ce système.
Un système japonais de surveillance des personnes âgées via RFID
Les sociétés du groupe NTT - NTT West (opérateur telecom), NTT Marketing Act (intégrateur de système
informatique), et NTT Applie (développeur logiciel) - et l’imprimeur Dai Nippon Printing (DNP) ont débuté la
commercialisation en juillet 2005 d’un service de surveillance des personnes âgées utilisant des étiquettes RFID
(Radio Frequency Identification). La commercialisation d’un tel service est due au succès du test pilote, effectué
jusqu’à la fin juin dernier pendant 6 mois dans une maison de retraite du département de Shiga (à l’est de
Kyoto).
Le service est baptisé « Actos Kit, Tag de Omamori Menu (omamori en japonais signifie protéger. Ce nom fait
imaginer la protection par étiquette RFID) », faisant partie de la gamme de solution informatique de NTT
Marketing Act, Actos Kit. Le service consiste à surveiller l’état de la personne équipé d’une étiquette RFID
active, et des récepteurs RFID sont installés dans des salles de l’établissement. Ce système permet de tracer les
mouvements des personnes équipées d’une étiquette RFID dans l’établissement.
Il est conçu pour mieux protéger et surveiller les personnes, en avertissant les gestionnaires de l’établissement
lorsqu’une personne entre dans un endroit où elle n’a pas l’habitude d’aller, ou lorsque la personne reste figée
trop longtemps dans un endroit. Il est également possible d’envoyer un mail sur un mobile lorsque la personne
équipée d’une RFID sort du territoire habituel. L’ensemble du système est relié à Internet à haut débit, afin de
concentrer la surveillance de différents établissements en un seul centre.
Le test a eu lieu dans une maison de retraite, mais les sociétés participant au test envisagent de proposer un
service similaire aux crèches ou aux centres commerciaux pour la gestion de personnels. L’Actos Kit, Tag de
Omamori Menu est commercialisé à partir de 2 millions de yens (14 592 euros) pour l’ensemble des dispositifs
nécessaires - serveur de gestion, 2 récepteurs RFID, 10 étiquettes RFID, hub, et logiciel. Il est disponible dans
les 30 départements de la zone commerciale de NTT East.
Un service de géolocalisation des personnes âgées par GPS
La société japonaise Secom propose un service de géolocalisation et d’assistance aux personnes âgées qui
fonctionne 24 heures sur 24 pour un prix compétitif (60 euros de frais de mise en service et 5 euros
d’abonnement mensuel). Ce service leur fournit un petit boîtier qu’elles glissent dans leur poche et qui permet
ensuite de les localiser sur tout le territoire avec une précision qui varie, entre la campagne et la ville, de 5 à 20
mètres. Afin d’assurer en toute situation une bonne géolocalisation, ce système combine le GPS et la
triangulation à partir des signaux émis par les stations terrestres de téléphonie mobile.
11
A Kishiro, l’Internet sur fibre optique permet de rompre l’isolement des personnes âgées
L’opérateur télécom japonais NTT et l’opérateur local NTT West ont lancé un test de surveillance et d’assistance
des personnes âgées habitant en zone montagneuse, en utilisant l’Internet à haut débit. Une trentaine de
personnes âgées de la ville de Kishiro (département de Miyazaki, au sud de Kyûshû) participent à ce test. Les
familles distantes de ces personnes âgées et les autorités de la ville peuvent en savoir plus sur l’état de santé de
leurs aïeux, grâce au réseau, et communiquer facilement en mode visiophone, ou en laissant des messages écrits.
La ville de Kishiro se trouve en zone de montagne - 84 % du territoire de la commune est couvert de forêts -, et
compte 5 760 habitants pour 2 130 foyers. Afin de combler le fossé numérique, l’opérateur télécom NTT West et
la commune de Kishiro avaient déjà collaboré à l’installation d’un réseau en fibre optique, et la ville propose
divers services exploitant ce réseau (connexion Internet à haut débit, service d’informations locales ou de santé).
Suite à des débats impliquant les habitants et l’opérateur, pour une meilleure exploitation du réseau, les
personnes âgées vivant seules ont manifesté leur désir d’un service d’assistance et de communication,
spécialement conçu pour des personnes âgées qui sont peu familiarisées avec les dispositifs numériques.
Le test de Kishiro propose quatre services : un indicateur de présence de la personne âgée pour sa famille
distante, la visiophonie, l’envoi de messages écrits et enfin un service d’envoi de messages d’urgence entre la
ville et les testeurs. Chez les trente testeurs, un PC avec un écran tactile, une webcam, un micro intégré, et une
lampe sont installés.
L’expérience menée à Kishiro pourrait donner des idées aux organismes d’assistance des personnes âgées vivant
seules, en leur permettant de s’informer sur l’état d’activité de ces personnes - présentes, absentes, en cours de
communication, ou urgence - à travers le réseau. Les opérateurs envisagent d’ailleurs de proposer leurs services
aux corps municipaux non seulement dans des villages, mais aussi des grandes villes.
Un robot de compagnie pour personnes âgées de Matsushita
Dans la ville d’Ikeda, 4000 personnes âgées ont accepté de converser avec Kuma, le robot interactif de
Matsushita. La ville, forte de 100 000 habitants dont 15 % ont plus de 65 ans, a été choisie par les pouvoirs
publics nippons pour mener cette expérience. Ceux-ci ont alloué à la municipalité 4 millions de dollars, dont une
large partie sert à financer les travaux de Matsushita. Résultat : Kuma est maintenant relié au réseau câblé
optique de la région et enregistre chaque année de nouveaux progrès. Une évolution prometteuse selon les
experts du groupe industriel, convaincus des vertus de ce robot non mobile, mais hautement interactif dont le
prix, une fois commercialisé, devrait osciller autour de 500 euros l’unité.
« Ce siècle, nous le savons tous, sera celui de la solitude et du vieillissement », lâche, très sérieux, Hiroshi
Yamamoto, dans son laboratoire proche de Kyoto. Kuma est une réponse technologique à cette évolution sociale.
L’idée d’un robot-confident peut paraître ridicule aujourd’hui. Mais imaginez dans vingt ou trente ans, lorsque
nos vieux parents seront isolés dans des villages désertés par les jeunes. Kuma est un robot-relais qui peut aussi
bien servir aux personnes âgées qu’aux adolescents en situation d’échec scolaire, ou à ceux qui rejettent notre
société. », 65% des habitants d’Ikeda sélectionnés pour tester Kuma se sont déclarés « très tristes » au moment
de s’en séparer.
Japon - Une bouilloire veille sur les seniors
Cette bouilloire, surnommée I-pot, littéralement « pot à information » est le fruit d’une collaboration entre le
fabricant d’électroménager Zojirushi, Fujitsu et l’opérateur de téléphonie NTT. Il s’agit en fait d’une bouilloire
tout à fait normale, si ce n’est qu’à chaque utilisation, elle envoie un message à un correspondant choisi au
préalable, indiquant que la personne est en bonne santé, ou en tout cas, qu’elle utilise sa bouilloire...
L’appareil enregistre l’heure à partir de laquelle l’objet est utilisé, et un système de communication sans fil fait
parvenir un signal à un serveur.
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Les abonnés à ce service peuvent ainsi recevoir directement sur leur mail un message indiquant que leur parent a
utilisé son I-pot tout récemment. Il est aussi possible de visualiser sur un site Internet l’ensemble des dernières
manipulations de l’I-pot.
Cet appareil est donc en place depuis quatre ans maintenant. Il s’adapte parfaitement au style de vie japonais,
puisque la forte consommation de thé et de soupes entraîne une utilisation des bouilloires plusieurs fois par jour.
Sans même s’en apercevoir et d’une manière extrêmement simple, puisque la personne âgée n’a rien à faire
d’autre que faire chauffer son eau, il est donc possible de veiller un proche à distance de manière non intrusive.
Ce service est bien entendu payant, l’appareil est loué une quarantaine d’euros par mois et le service mail et
Internet vingt euros environ.
Un mobile japonais pour les seniors qui ralentit la voix !
Un nouveau modèle Raku-Raku (facile d’utilisation en japonais), spécialement conçu et réalisé pour les
personnes âgées, propose en plus de ses options habituelles, un outil qui permet de ralentir le débit de la voix du
correspondant de manière à rendre l’écoute plus confortable et faciliter la compréhension de la personne âgée. Le
fabricant, NTT DoCoMo, espère que ce nouveau produit va améliorer le confort d’écoute des seniors. En
appuyant sur un petit bouton qui se trouve sur le côté du téléphone, la voix de l’interlocuteur est immédiatement
ralentie. La vitesse du débit baisse alors de 30 % environ. En fait, les mots sont légèrement étirés et une seconde
de silence s’intercale entre chaque phrase. Si ce « temps mort » devient plus long, l’appareil rebascule en mode
normal.
Outre cette nouvelle option, le dernier modèle Raku-raku propose aussi divers petits aménagements visant à
séduire les seniors. Les touches sont un peu plus larges que la moyenne, l’écran permet de lire les messages en
grands caractères et le son est plus fort et plus clair que dans les autres téléphones. Ce dernier point est
important. Selon une étude du fabricant, ce que les seniors reprochent le plus à un téléphone, c’est qu’ils
n’arrivent pas à entendre correctement.
Mais le mobile Raku-raku dispose aussi d’un podomètre qui permet de calculer les distances parcourues en une
journée et d’une alarme de 80 décibels, qui peut se déclencher pour attirer l’attention des passants, en cas de
chute par exemple. En revanche, visuellement, il ressemble à n’importe quel autre mobile « nouvelle
génération » dont il possède aussi toutes les fonctions (appareil photo, visiophonie, etc.). Uniquement
commercialisé au Japon, il coûte 200 euros environ.
4/Europe : Medical Care Continuity, un projet européen de service de
maintien médicalisé à domicile
Axa Assistance, Eurogroup Alliance et France Télécom ont lancé, dans le cadre du consortium MCC
(Medical Care Continuity), l’expérimentation dans quatre pays européens d’un nouveau service de
maintien médicalisé à domicile. Ce projet bénéficie du soutien de l’Union européenne à travers le programme
eTEN. Entre amélioration du confort du patient, atteinte des objectifs de soins et rationalisation des coûts et
temps de séjour à l’hôpital, les premiers tests sont particulièrement encourageants. Testé en Belgique, France,
Italie et Pologne, ce service innovant devrait permettre une amélioration du confort du patient, tout en assurant
une diminution des coûts globaux de santé.
Concrètement, cette innovation permet au patient d’être suivi à son domicile grâce à une station
réunissant une caméra télé-pilotable et un écran qui établissent le lien avec son centre d’assistance ou la
structure hospitalière. Il peut activer ce système de manière très simple à l’aide d’une télécommande à bouton
unique. Il peut alors appeler ou accepter une communication tout en préservant son intimité et son cadre de vie et
entrer ainsi en contact vocal puis visuel.
Quand il appelle, un opérateur du centre d’assistance formé spécialement à ce service identifie la demande et si
nécessaire lance la communication visuelle. L’appel peut être transféré vers le médecin du centre d’assistance,
puis vers le centre hospitalier si nécessaire via un réseau de type Internet.
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Un médecin peut ainsi échanger avec le patient pour suivre l’évolution de son état de santé, visionner son
environnement en télé-pilotant la caméra. Au besoin, il zoome sur le malade, le porte-documents ou les
équipements médicaux à proximité, prend des clichés et les imprime. Grâce à ce service, le médecin de famille
ou le personnel soignant qui rendent visite au patient peuvent ainsi entrer facilement en contact avec l’équipe du
centre d’assistance.
Une première expérimentation de l’équipement de télé-assistance s’est déjà déroulée en Italie sur quelques
patients diabétiques. Son premier bilan est des plus positifs : la sortie de l’hôpital a lieu en moyenne 22
jours plus tôt et les frais d’hospitalisation sont réduits d’environ 50 %.
5/ Les expérimentations en France
Une expérience remarquable de téléconsultation gériatrique à Toulouse
C’est une expérience pilote, unique en France : depuis trois ans, tous les jeudis après-midi, Serge Bismuth,
médecin coordonnateur à la Résidence Bellefontaine, un EHPAD situé à Toulouse, pratique des
consultations de gériatrie par télé-médecine. "La veille, je prépare les consultations (Trois en moyenne par
jeudi) et j’envoie à mes confrères spécialistes de l’hôpital Rangueil à Toulouse un résumé du dossier médical, les
résultats des examens et les questions que je me pose. Ainsi, les télé-consultations sont beaucoup plus efficaces",
précise Le Dr Bismuth. Pour le patient, les avantages sont évidents, plus besoin de se déplacer et d’attendre des
heures à l’hôpital, et pour le généraliste, c’est une manière d’améliorer ses connaissances en voyant pratiquer
d’autres médecins.
"Contrairement à ce que je pensais à l’origine, le principal intérêt de la télémédecine en EHPAD n’est pas dans
l’aide au diagnostic mais plutôt dans le soutien apporté aux équipes soignantes. C’est un outil de pédagogie et de
formation incroyablement efficace", assure de Dr Bismuth.
A la Résidence Bellefontaine, la téléconsultation, programmée chaque semaine, permet non pas une
consultation "classique" d’un résident face à un gériatre du CHU mais bien un échange d’équipe à équipe
autour d’une question de prise en charge. Du côté de l’EHPAD, la consultation réunit, aux côtés du patient et
de son médecin, la directrice, une infirmière, une aide-soignante et parfois un membre de la famille du résident.
Au niveau du CHU, le médecin est souvent accompagné d’une infirmière de service.
"Les consultations de groupe nous permettent d’évoquer différents thèmes suivant les patients. L’équipe peut
ainsi bénéficier de conseils précieux de prise en charge sur des problèmes délicats comme la contention, la
dénutrition, les chutes, la dépression ou encore des troubles liés à la démence, explique Serge Bismuth.
Les résultats de cette expérimentation sont jugés très positifs par l’ensemble des acteurs concernés
puisque, sur une quarantaine de téléconsultations effectuées, deux cas seulement ont nécessité une
hospitalisation et, à chaque fois, le séjour à hôpital a été réduit par une bonne programmation des
différents rendez-vous. Il faut également souligner que le système fonctionne dans les deux sens : la résidence
Bellefontaine a déjà utilisé la visioconférence pour faire une visite de pré-admission à distance et préparer
l’accueil dans l’établissement d’une personne hospitalisée au CHU.
A ceux qui se demandent si l’on peut réellement soigner à travers un écran, Serge Bismuth répond "oui, sans
aucun doute". "70 % du diagnostic se fait par l’interrogatoire et comme je suis à côté du patient pendant que mon
confrère lui parle, je peux être la main du spécialiste. Effectuer une palpation si nécessaire. L’examen clinique
existe toujours ! Le patient est satisfait car ainsi il a un deuxième avis médical, sans se déplacer et gratuitement !
"T@pa*: Un concept novateur pour rompre l'isolement des personnes âgées dépendantes"
Il porte ses origines dans son nom : T@pa, un sigle choisi par des informaticiens dont le but était de développer
un projet de Télé@ssistance pour les personnes âgées. Mais au bout de 2 mois un constat s'est imposé : comment
identifier le groupe de personnes volontaires pour tester le nouveau produit ? Quels services peut-il leur
proposer? "Ce n'était évidemment pas le travail d'informaticiens, mais celui de sociologues, commence
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André Thépaut, du groupe de travail services innovants pour personnes dépendantes du département
informatique de l'ENST Bretagne à Brest.
Après avoir sélectionné des personnes susceptibles d'être intéressées par la plate-forme T@pa, c'est-à-dire des
personnes âgées dépendantes, bénéficiant de l'Allocation personnalisée d'autonomie (APA), des entretiens ont
été réalisés afin de mieux connaître le réseau social de ces personnes et les usages qu'elles font des nouvelles
technologies.
Il s'est avéré que les personnes âgées ont rejeté le projet initial de téléassistance. "Ce n'est pas d'un système de
rappel de prise de médicaments dont elles ont besoin, mais d'une dimension relationnelle !" explique
Hélène Trellu de l'ARS.
Du coup, cela nous a amenés à revoir la nature des services offerts par la plate-forme", qui comprend
finalement : un système de communication avec le réseau affectif de la personne ; l'accès à de l'information de
quartier, via la Mairie du quartier de Bellevue à Brest, à une sélection d'articles du Télégramme, ou encore à des
documents issus du réseau câblé à Brest.
Le travail des sociologues a aussi apporté des éléments quant au choix des technologies. Les personnes âgées
interrogées étaient par exemple très réticentes à l'idée d'utiliser un ordinateur avec un clavier, une souris... La
télévision est donc l'objet qui a été retenu comme média de communication. Objet familier dans la maison, elle y
occupe une place importante et son utilisation n'oblige pas à revoir l'agencement du domicile. "C'est en cela que
l'étude d'usage en amont est très importante : les populations et les attitudes changent" argumente André
Thépaut. Aujourd'hui, les personnes âgées ont choisi la télévision comme média ; et demain ? Nous
sommes les personnes âgées de demain et nous préfèrerons certainement l'ordinateur !". L'équipe de
l'ENST Bretagne a par ailleurs développé une interface reposant sur la succession de menus très simples,
accessibles via une télécommande elle aussi simplifiée.
Derrière tout cela, une unité centrale (de faible consommation et silencieuse !– des critères importants pour les
utilisateurs) est reliée au routeur, qui se trouve dans les locaux de l'ENST Bretagne, et qui permet lui-même les
liens avec les différents acteurs : personnes de l'entourage et services de la commune.
La plate-forme a été déployée chez quelques personnes âgées volontaires du quartier Bellevue à Brest, ce qui
implique en tout 15 personnes de l'entourage. Le témoignage de l'une d'entre elles, - une dame en fauteuil roulant
qui n'est pas sortie de chez elle depuis 6 ans -, est explicite : quelques heures après Noël, elle recevait les photos
de ses petits-enfants jouant de la musique, grâce à T@pa ! Elle reçoit également des messages écrits d'un de ses
petits-fils : "Il ne sait pas encore très bien écrire et il habite à 5 minutes d'ici, mais ça lui fait plaisir !" "Les
premiers résultats de l'expérimentation révèlent que les personnes âgées aimeraient bien pouvoir
répondre aux messages, dire qu'elles ont bien reçu les photos, précise Hélène Trellu. Nous allons donc
travailler sur cet aspect, à court terme et pourquoi pas proposer de nouveaux services".
Altermed (Morbihan) : hospitalisation à domicile
Le projet Altermed a pour objectif de montrer l’importance de l’utilisation de technologies alternatives
d’accès à l’Internet haut débit sur la continuité des soins entre les différentes zones d’un même territoire.
Cet objectif sera poursuivi au moyen de 2 projets :
• Altermed Patient à domicile : améliorer la continuité des soins entre une zone rurale et une agglomération
(Clinique Océane/cellule Hospitalisation à domicile (HAD) et patient) grâce à la téléconsultation.
• Altermed Hôpital local : améliorer la continuité des soins entre les établissements de soins du continent
(Centre Hospitalier de Bretagne Atlantique et la Clinique Océane) et l’hôpital local d’une zone insulaire (BelleIle) ou un poste médical éloigné (médecin de l’île de Houat et infirmière de Hoëdic) grâce à la télé-expertise.
Dans les deux cas, il s’agit de relier avec le même type d’équipement une structure hospitalière (Clinique Océane
de Vannes ou L’hôpital Lanco de Belle-Isle-en-Mer) et un domicile de patient ou un poste médical distant (îles
de Houat et Hoëdic).
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La technologie hertzienne retenue est celle développée par Canopy. Ses principaux composants sont le point
d’accès, le module abonné et l’unité du faisceau hertzien. Le point d’accès (AP) est une station de base qui
envoie les données IP au module abonné (SM).
L’équipement nomade comporte une antenne d’émission/réception, un système de visioconférence (poste central
+ écran + caméra), une sonnette d’appel d’urgence. Cet équipement est « packagé » sous forme de mallette
contenant l’ensemble des équipements à installer sur les sites des postes nomades. La technologie CPL est
exclusivement utilisée en mode indoor (domicile patient ou poste médical distant).
Le coût journalier de cette HAD est estimée à 300€/jour, contre 800€/jour pour l’hospitalisation classique,
soit une économie de 500€ par jour et par lit.
Ce projet est très intéressant car, au delà de la dimension technologique, il a profondément modifié les
relations entre patients, médecins set infirmières. Les personnes âgées qui ont bénéficié de ce projet ont un
avis très positif car elles se sentent rassurées en permanence par la téléprésence vocale et visiophonique.
Quant aux médecins, ils ont également été séduits par ces expérimentations car leur travail se trouve
enrichi et valorisé.
L’ADEPAFIN : réseau de soins réunissant l’ensemble des professionnels de la périnatalité des Côtes d’Armor et
des représentants d’usagers.
Téléconsultations à la maison de retraite de Monestier-de-Clermont (Isère)
Depuis février 2006, en partenariat avec le CHU de Grenoble et le Professeur Franco et dans le cadre des
programmes pour l’innovation de la Région Rhône-Alpes, la Maison de retraite de Monestier a mis en
place un système de téléconsultations pour ses 30 résidents (46 en 2008). Il s’agit d’un système fixe qui
permet le "full duplex audio et vidéo, à partir du module de téléconférence Polycom VSX 7400. (Voir descriptif
complet http://www.cbcitelecom.com/av/....)
La transmission est assurée grâce à trois liaisons de 128 Kbits en parallèle sur Numéris mais le système pourra
basculer sur IP lorsque le débit de l’ADSL sera suffisant dans cette commune rurale. Dans un deuxième temps,
une salle multimédia dédiée à la télémédecine est également prévue dans la Maison de retraite.
Ce sont les Comités d’actions sociales de la Communauté de Communes de Monestier qui assure la coordination
gérontologique. Ce dispositif de téléconsultations permet également d’assurer des modules de téléformation
médicale pour le personnel concerné.
Dans cet EHPAD, l’installation du système de visioconférence représente un investissement de 23000 euros,
financé à 60 % par la Région, le reste étant financé à parité par le CCAS et le Département.
Autonomie Visio, visiophonie pour les personnes âgées et leurs proches
Aujourd'hui en France, 12 millions de personnes âgées, dépendantes, handicapées, éprouvent une gêne ou
des difficultés dans leur vie quotidienne. Partant de ce constat, France Télécom a lancé en mai 2006
Autonomie Visio, la première solution de visiophonie disponible en France pour les personnes âgées et
leurs proches. Autonomie Visio doit rassurer et sécuriser les seniors et leurs proches, avec l'image comme
atout supplémentaire, mais aussi favoriser le maintien à domicile et rompre l'isolement grâce à l'image
pour garder le lien social et familial. La solution de visiophonie peut également permettre de diffuser des
conseils personnalisés et des informations locales grâce au service kiosque.
Le 1er service mobile d’assistance localisée et médicalisée aux personnes âgées expérimenté à Issy-lesMoulineaux
Depuis 2005, AXA Assistance et le Groupe France Télécom combinent leurs savoir-faire pour
expérimenter le premier service mobile d’assistance localisée et médicalisée, disponible 7j/7 et 24h/24. Les
équipes R&D de France Télécom ont mis au point un système breveté combinant les technologies GSM et GPS
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(géo-localisation par satellite). Cette avancée technologique se traduit par une innovation majeure en termes
d’usages, illustrant cette nouvelle dimension du mobile comme outil d’alerte.
Pratique et simple d’utilisation, ce service propose pour la première fois en France une solution
d’assistance localisée et médicalisée en mobilité : deux appuis courts sur le bouton d’urgence du terminal
GSM/GPS suffisent pour entrer automatiquement en contact avec la plate-forme téléphonique d’AXA
Assistance, déclenchant en parallèle l’envoi d’un SMS de localisation et l’activation des fonctions haut
parleur et main libre.
Au bout du fil, l’opérateur d’AXA Assistance confirme la position géographique du testeur en la visualisant sur
une carte ; il peut si nécessaire transmettre l’appel à un médecin présent sur la plate-forme d’assistance. Dans le
même temps, AXA Assistance peut déclencher l’intervention des secours publics d’urgence (pompiers ou
SAMU par exemple), en leur communiquant les premières informations sur l’état de santé de l’utilisateur et sa
localisation. Par ailleurs, chaque utilisateur peut autoriser trois personnes de son choix parmi ses proches à le
localiser en appelant AXA Assistance, par exemple lorsqu’elles s’inquiètent de ne pas pouvoir le joindre.
La ville d’Issy-les-Moulineaux reconnue pour sa démarche de ville innovante a accueilli en avant-première cette
expérimentation. Qui concerne une centaine de personnes âgées de plus de 60 ans, résidant à Issy-lesMoulineaux ou dans les communes limitrophes.
Lille : Télé-infirmière : outil de télé-assistance médicale
Mis en oeuvre par EVALAB (laboratoire européen d’ergonomie et d’utilisabilité pour les Technologies de
l’information et de la Communication en Santé de l’Université de Lille 2) le projet Télé-infirmière vise à mettre
en relation un médecin expert capable d’assister une infirmière pour effectuer à distance une consultation auprès
de personnes âgées au sein d’un établissement d’hébergement. L’initialisation de la requête par l’infirmière est
effectuée par téléphone. L’objectif du projet Télé-infirmière est d’optimiser les ressources médicales et
paramédicales mises en œuvre dans les Maisons de Retraites et Maisons d’accueil pour personnes âgées
(MAPA) en favorisant la télé-assistance médicale auprès des infirmières par la mise à disposition d’éléments
objectifs permettant d’éviter ou de décider d’une hospitalisation en urgence.
Télé-infirmière doit permettre aux infirmiers d’institutions non médicalisées pour personnes âgées
d’accéder à un service de télé-assistance médicale qui les aidera dans les décisions à prendre.
Ainsi, l’objectif final du projet est de développer un chariot de télé-assistance mobile dans l’institution
équipé de plusieurs instruments médicaux et de visiophonie reliés à un PC permettant de transmettre des
données vers l’expert médical qui pourra appréhender rapidement la situation aux vues des données transmises
et des données historiques du patient. Télé-infirmière mettra donc en place un réseau de télé-assistance reliant les
institutions impliquées à un expert médical.
Les analyses menées au sein des établissements pour personnes âgées ont permis de décrire le fonctionnement et
l’organisation de celles-ci avec l’identification des actions réalisées par chaque acteur identifié. L’accent a été
mis sur les situations où le personnel soignant est amené à appeler le médecin avec l’identification des
informations nécessaires lors des appels infirmiers/médecins, des supports utilisés, etc.
Maisons intelligentes pour personnes âgées: le projet Ger’Home.
La population française vieillit. Les chiffres confirment l’évidence. 20 % des habitants de l’Hexagone ont
plus de 60 ans et près de 5 millions d’entre eux ont dépassé 75 ans. Tout faire pour permettre aux personnes
âgées de rester dans leur domicile et ce, en parfaite sécurité, tel est l’objet du projet Ger’home, mené
conjointement par le CSTB, l’INRIA et le CHU de Nice. Avec une étape clé franchie en novembre 2005 : la
mise en service d’un appartement expérimental.
Première étape : la création d’un laboratoire, "vrai" appartement équipé de multiples capteurs. Un
robinet ouvert trop longtemps, un détecteur de présence qui ne perçoit plus aucun mouvement, une télévision
allumée toute la nuit ou des lumières toujours éteintes… Autant de signaux qui, lorsqu’ils sont réunis,
constituent un faisceau de présomptions pouvant déclencher une alerte. "Nous cherchons à créer un
environnement domotique nous permettant d’analyser précisément le comportement d’une personne âgée à
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domicile, explique Alain Anfosso, chef du projet Ger’Home. Si la plupart de ces systèmes existent déjà, la
grande difficulté de notre travail consistera à les faire communiquer entre eux et à les rendre les plus discrets
possible pour éviter tout sentiment d’intrusion dans la vie privée des individus."
L’analyse de l’ensemble des données recueillies constitue le deuxième aspect du projet Ger’Home. "Notre
équipe est spécialisée dans le développement des capacités de vision et de compréhension des ordinateurs,
annonce François Brémond, chercheur à l’INRIA. A nous de modéliser les comportements habituels des
personnes âgées afin de programmer des scénarios types. Les centraux informatiques recevant les informations
des capteurs installés dans les logements seront alors aptes à détecter toute anomalie significative." Des
anomalies qui ne doivent en aucun cas être confondues avec des modifications progressives des habitudes de vie.
Pour cela, une seule solution : doter les ordinateurs de facultés autonomes d’apprentissage afin de leur donner la
capacité de s’adapter à ces changements de comportement.
Cette solution laisse entrevoir des perspectives de nouveaux services comme la sécurité et la prévention des
accidents domestiques des jeunes enfants par exemple…
Comme le souligne le Professeur Daniel Balas, gérontologue au CHU de Nice, partenaire de Ger’Home
« Pour la première fois en France, nous prenons en compte le vieillissement sous tous ses aspects :
urbanistique, sanitaire, social, technologique, etc. Nous disposerons ainsi d’une méthode performante pour
détecter les modifications de comportement des personnes âgées. »
Habitat intelligent pour la santé
Favoriser le maintien ou le retour au domicile des personnes fragiles est l’un des aspects de la télémédecine,
domaine dans lequel s’illustre l’Équipe « Acquisition, fusion d’information et réseaux pour la médecine »
(AFIRM), du Laboratoire TIMC de l’IMAG à Grenoble. Dans cette optique, Norbert Noury et Vincent Rialle
ont conçu un Habitat Intelligent pour la Santé hébergé par la Faculté de Médecine de Grenoble. Le
principe ? À l’aide de capteurs disséminés dans la maison ou embarqués sur la personne suivie, relever un
ensemble de données, qui sont traitées et analysées localement par un système d’informations.
Ces données sont ensuite relayées par un centre de télésurveillance, grâce à Internet par exemple où elles sont
redistribuées aux personnes ressources. Il peut s’agir du médecin hospitalier, du médecin traitant, des services
infirmiers, des CCAS (Centre communal d’action sociale) ou encore de la famille et des proches.
Pour détecter l’activité, les chercheurs ont adapté des capteurs de détection infrarouges pyroélectriques et
des contacts magnétiques de porte, déjà disponibles dans le commerce. L’actimètre, destiné à être porté
sous l’aisselle gauche du patient, a été conçu par Norbert Noury. La collecte des informations,
physiologiques ou comportementales permet, après traitement des signaux, d’établir une tendance
comportementale du patient. En cas de déviation majeure par rapport à ce schéma ou de détection d’une chute
par exemple, l’alerte est donnée au centre de télésurveillance. Un appartement pilote a été installé dans le
laboratoire et permet de tester le fonctionnement de ces systèmes.
Le but de cette expérimentation d’HIS est de permettre le maintien à domicile et le suivi sanitaire des
personnes âgées. Ces appareils auront une fonction d’alarme, mais aussi de prévention : ils mesurent en
permanence l’activité du patient, grâce à trois types de capteurs : ceux qui équipent l’habitat
(infrarouges), ceux que porte l’individu (acétimètres), mais aussi ceux qui peuvent être implantés
directement dans son organisme. Décryptés par un logiciel mis au point par TIMC, les algorithmes issus de la
combinaison de ces trois capteurs apportent aux médecins des données précises sur la santé et le rythme de vie
des patients.
Ainsi, le programme national Ailisa (Appartement intelligent pour une longévité effective) prévoit d’installer
trois appartements intelligents sur le modèle de celui de Grenoble. A l’Hôpital gériatrique de Charles-Foix
(Evry), au service de gérontologie du CHU de Toulouse et dans une maison d’accueil de personnes âgées, à
Grenoble, sera expérimenté, pendant un an, ce concept de “domotique médicale”.
Actidom, un actimètre qui repère les mouvements et déplacements pourrait, à terme, remplacer l’actuel
“médaillon”, ce détecteur de chute que portent certaines personnes âgées. Une chaîne complète de mesure à
distance de l’activité de personnes âgées a été réalisée dans le cadre du projet Actidom, avec France Télécom
R&D, TIMC, Teamlog et LI2G (CHU de Grenoble).
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La mise au point d’un détecteur de chute fiable et portatif est un véritable enjeu de santé publique quand on sait
qu’en 10 ans, le nombre de personnes âgées de plus de 75 ans qui se sont rendues aux urgences pour des
accidents domestiques a augmenté de 73 % (soit environ 1,4 millions de visites) alors que durant cette
même période, la part de cette population n’a augmenté que de 27 %.
Autre pourcentage édifiant : les individus de plus de 75 ans ont deux fois plus de risques que les 65/74 ans,
de se retrouver aux urgences à cause d’un accident domestique. (Étude réalisée par la Commission Nationale
de la Protection des Consommateurs américaine (CPSC) et le Conseil National de la Sécurité (NSC). Rappelons
que chez les plus de 65 ans, les chutes sont la principale cause de blessures domestiques non volontaires.
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