PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES (MAJ DECEMBRE 2009) 1 - PUBLICATIONS DANS DES REVUES AVEC COMITE DE LECTURE « Réapprendre à conter ! Genèse d’un entrepreneur social » article, Gérer et Comprendre, n° 87, mars 2007, pp. 23-34. A partir du constat déjà établi dans plusieurs publications du mimétisme organisationnel des grandes associations avec les entreprises traditionnelles, l’article montre comment la maîtrise des outils de gestion de l’entreprise par les militants peut contribuer à faire naître une nouvelle combinaison productive : la fabrique de sens. L’étude utilise l’homologie entre la structure du projet industriel et celle du conte ou du récit pour donner du sens à la quête poursuivie. Mais cette quête du sens suppose que le trajet qui relie chaque étape procure des apprentissages nouveaux et successifs qui rendent nécessaire l’alliance de la tradition orale et le recours à l’écrit pour rendre efficients ces dispositifs de gestion du sens. Nous concluons sur l’entrepreneur social, la dimension collective dans laquelle il inscrit sa fonction et la tension permanente entre recherche de performance économique et performance sociale qu’il faut combiner pour inventer des marges de liberté nouvelles pour réaffirmer le projet social des associations importantes. « L’organisation militante » article, Revue Internationale de l’Économie Sociale, RECMA, n° 303, mars 2007, pp.44-66. L’article vise à décrire les modalités de gestion des organisations à but non lucratif. Il explore l’issue des associations qui cherchent à concilier l’esprit militant et les normes gestionnaires tout en se développant. En premier lieu, nous posons l’idée que la production de sens est une activité de gestionnaire puisque l’agent associatif pèse sur son projet social et la dimension immatérielle des services qu’il produit par une action délibérée et organisée. Dans un deuxième temps nous présentons une matrice qui rend compte des trajectoires qui peuvent être suivies par l’organisation suivant la façon dont elle gère la tension entre son développement économique et le développement de son projet social. L’organisation associative qui recherche ainsi la meilleure combinaison productive est conduite à développer des dispositifs de gestion du sens qui favorisent l’apparition de ce que nous appelons une fabrique de sens par un clin d’œil avec la fabrique d’épingles de Smith ! La troisième partie décrit une nouvelle forme d’organisation sous le qualificatif générique d’entreprise militante. La réflexion issue de nos travaux de recherche est illustrée par l’exemple des Restos du cœur ; nous présentons les ingrédients qui composent l’organisation militante et leur agencement théorique selon les stades de développement et les trajectoires suivies par l’organisation. Enfin, nous replaçons chaque modèle-type dans la matrice présentée auparavant avant de conclure sur notre volonté constante de mettre au jour des formes organisées de production distinctes de celles tellement prégnantes issues du monde marchand ou public. « Gérer et militer : une autre façon d’entreprendre pour les associations éducatives », article, Revue Internationale de l’Économie Sociale, RECMA, n° 286, novembre 2002, pp. 62-70 et n° 287, janvier 2003 pp. 85-92. Cet article, publié en deux parties, prolonge la réflexion sur la crise de sens qui affecte les organisations associatives qui se développent en proposant une grille de lecture qui en autorise le dépassement. L’apprentissage s’effectue de façon chaotique mais après avoir intégré les règles de la gestion pour maîtriser sa croissance, l’agent associatif pourra sous certaines conditions se réapproprier le projet associatif et ses valeurs quitte à le réinventer. « Entre commandes publiques et besoins sociaux, le projet associatif est en crise de sens », article, Revue Internationale de l’Économie Sociale, RECMA, N° 279, janvier 2001, pp.11-25. L’urbanisation, le chômage, la montée du temps libre tendent à réduire le temps passé au sein des grandes institutions que sont la famille, l’école, le travail et remettent en cause l’intégration de normes sociales. Guidées par des valeurs collectives les associations visent à remédier à ces manques. Leur reconnaissance par les pouvoirs publics s’accompagne d’une inflation réglementaire, ce qui soutient le développement et rend indispensable l’intégration des règles de gestion. Mais comment retrouver des marges de liberté dans un contexte répandu de commande publique ? « De la foi au marché, l’étonnante mutation des patronages d’antan », article, Gérer et Comprendre, n° 59 mars 2000, pp. 68-82. Privatiser les risques et socialiser les résultats ? Les limites de l’État providence et du marché amènent à reconsidérer des pratiques anciennes et qui ont fait leurs preuves : depuis le 19ème siècle, les patronages qui emploient aujourd’hui plus de 220.000 salariés dans quinze mille structures ne peuvent-ils servir de modèle pour de nombreuses initiatives entrepreneuriales modernes ? Dans un environnement qui s’est complètement transformé en deux siècles, leur permanence organisationnelle très caractéristique ne s’oppose apparemment pas à leur succès. « L’évolution de l’emploi dans les Centres sociaux : quelle interprétation ? », article, revue Travail et Emploi, n° 80, septembre 1999, pp. 123-140. Dans un domaine ou la littérature est quasi inexistante, cet article met à la disposition du lecteur les résultats d’une étude approfondie des pratiques d’emploi et de gestion dans les Centres sociaux. Ce travail fournit des éléments d’observation précieux à la réflexion sur l’économie sociale et solidaire : l’avantage de la gestion associative comparée à deux autres formes de gestion (par les collectivités locales et les Caisses d’allocations familiales) et une segmentation de l’emploi qui ressemble à celle des grandes entreprises internationales. Ces deux caractéristiques ne brisent-elles pas des idées-reçues sur ce secteur ? Elles incitent à d’autres recherches sur les caractéristiques gestionnaires de ce type d’établissement. 2 - PUBLICATIONS DANS DES REVUES SANS COMITE DE LECTURE « L’évaluation de l’utilité sociale, débats, enjeux, outils » Dossier, Revue Juris Associations, 15 pages, N° 376, 1er avril 2008 L’utilité sociale et son évaluation. Deux termes pour deux problématiques majeures. Premièrement, l’utilité sociale d’une organisation s’articule autour des finalités de son projet, ce qui soulève la question essentielle de la reconnaissance de l’utilité sociale des associations par les pouvoirs publics. Deuxièmement, évaluer l’utilité sociale d’une organisation conduit nécessairement à s’interroger sur l’impact social ou sociétal des activités produites, sur lequel l’utilité sociale croise le fer avec l’intérêt général de l’action publique. La rencontre entre ces notions, les différences d’enjeux selon que l’on se place du point de vue de l’acteur public ou de celui des associations, font surgir de nombreuses difficultés mais ouvrent aussi de nouvelles perspectives. « L’esprit militant et le management », article, Les Annales de l’École de Paris, Volume XI, novembre 2005. Le succès des associations les confrontent à la froide logique du management et certaines évoluent vers une gestion du type de l’entreprise privée. D’autres deviennent des prestataires de services des collectivités locales. Dans les deux cas que devient l’esprit militant des origines ? « Du patronage au centre de loisirs, la réussite sociale d’un service familier », article, Journal de l'École de Paris, avril 1998. De l’ancienne rivalité entre les patronages confessionnels et laïques, à la création des centres aérés, les centres de loisirs ont connu une croissance exponentielle. Présents dans chaque commune, ils emploient deux cent vingt mille salariés, accueillent deux millions d’enfants par an et représentent un marché de plus de six milliards de francs. Directement issus de l’action associative, ces centres n’ont-ils pas ouvert une voie intermédiaire entre l’initiative publique et l’initiative privée marchande ? 3 - PUBLICATIONS COLLECTIVES « Atlas de l’Économie Sociale et Solidaire en France et dans les Régions » direction d’ouvrage collectif, CNCRES, septembre 2009, 130 pp. L’Atlas présente les principales données statistiques qui concernent l’économie sociale et solidaire (associations, coopératives, mutuelles et fondations) et permet la comparaison avec les entreprises traditionnelles et les organisations publiques sur les champs suivants : emploi, nombre et taille des entreprises, secteurs d’activités au sens de la NES. Les données sont présentées nationalement et régionalement. « La participation dans les entreprises de l’économie sociale : le cas des associations » article, in Penser la participation en économie et en action sociale, Bouquet B., Draperi JF., Jaeger M., (Dir), ouvrage collectif, Dunod, Août 2009. L’agencement atypique des ressources humaines au sein des associations incite à une approche compréhensive de la participation en revisitant les liens entre les différentes catégories d’acteurs et les modalités de leur implication dans le projet associatif. En prenant l’exemple des associations d’éducation populaire, l’auteur rappelle que la participation du bénéficiaire de l’offre de services est le principe d’action essentiel qui est à la base du projet associatif. Le développement de l’organisation associative impose aux dirigeants qui veulent reconquérir leur projet, de rétablir un continuum entre adhérents, bénévoles et salariés. La participation des parties prenantes est déclinée sous ses aspects principaux : le capital social, les apprentissages, la satisfaction par le mérite, la valorisation et l’innovation, la formation des militants, le don de soi au sens de « donner, recevoir, rendre de M. Mauss ». C’est l’entretien de cette combinaison originale des ressources qui fait émerger le « statut » du participant comme une enveloppe des autres statuts sociaux et permet de garantir la cohérence du projet. Dans ce but, l’auteur suggère de sortir des catégories traditionnelles dans lesquelles le sens commun place les différents acteurs en permettant leur débordement : c’est ce qui donnera du sens au projet et renforcera l’identité des participants. Il décrit enfin les modalité selon lesquelles se construit collectivement le sens de l’action au sein d’une structure projet cohérente. « L’association et l’entreprise sociale, une opportunité à saisir » chapitre, in Le meilleur du management, Benghozi PJ., Huet JM., (Dir) ouvrage collectif, Pearson Education France, Mai 2009, 287pp. La terminologie d’entreprise sociale connaît un succès récent qui va croissant. Serait-ce un nouveau signal de l’alignement associatif sur les logiques marchandes ou une opportunité qui pourrait déplacer quelques idées préconçues et favoriser le développement associatif ? Plutôt que de vouloir alimenter les préjugés bien établis qui opposent la figure de l’entrepreneur gestionnaire et celle de l’associatif militant, la notion d’entreprise sociale ne pourrait-elle offrir l’opportunité de mieux faire valoir l’importance sociale et économique d’associations qui montrent des façons d’entreprendre distinctes de l’entreprise marchande ou publique ? « Le management du sociétariat » chapitre, in Le meilleur du management, Benghozi PJ., Huet JM., (Dir) ouvrage collectif, Pearson Education France, Mai 2009, 287pp. La preuve par neuf de l’existence du projet des organisations de l’économie sociale ne devrait-il pas consister à ajuster un système d’offre auquel les sociétaires sont associés par leurs pratiques ? L’avantage comparatif de l’entreprise de l’économie sociale pourrait alors résulter de la recherche permanente de cohérence entre ces deux composantes. Au cœur du projet, c’est la construction collective du sens qui peut permettre une bonne articulation entre le projet de l’entreprise de l’économie sociale et la performance de ses services. « Sortir du face à face commercial : un enjeu pour créer du sens dans la relation bancaire au sein de l’économie sociale et solidaire » chapitre, in La gouvernance partenariale des banques coopératives françaises », Gianfaldoni P. et Richez-Battesti N. (Dir.), Recherche pour la Délégation Interministérielle à l’Innovation à l’Expérimentation Sociale et à l’Économie Sociale (DIESES), Mars 2008, 205 pp. « Evaluating the Social and Solidarity-Based Economy in France: Societal Balance Sheet - Social Utility and Identity Trial” chapitre, in The Worth of the Social Economy, Bouchard Marie, (Dir), contribution du groupe de travail français : Richez-Battesti N., Trouvé H., Rousseau F., Eme B., Fraisse L., Centre International de Recherche et d’Informations sur l’Économie Publique Sociale et Coopérative, (CIRIEC), Peter Lang editor, sous presse en novembre 2009, 276 pp. « L’étonnante transformation de l’acteur en agent dans l’organisation militante » article, ouvrage collectif « La Gestion de l’économie sociale et solidaire, entre spécificité et banalisation » sous la coordination de J.L. Laville et P. Glenain, Groupe ESSCA et CRIDA, sous presse en décembre 2009. L’association qui est, au sens du droit, munie de la capacité à agir se trouve en fait fréquemment dépendante des collectivités publiques qui orientent les financements et formatent les actions sur le mode administratif. Dans ce contexte, la relation entre les associations éducatives et les pouvoirs publics met en évidence des intérêts qui s’affrontent. L’élu va se transformer en prescripteur, le militant porteur du projet en opérateur et l’adhérent en consommateur. Cette évolution va peser sur la forme productive initiale qui associait des acteurs différents autour d’un but commun : les acteurs se transforment en agents aux attentes divergentes. A l’aide de nombreux exemples l’article décrit minutieusement le mécanisme de dissociation des acteurs. Le succès associatif est donc paradoxalement un facteur de crise d’identité ! 4 - WORKING PAPER « L’évaluation de l’utilité sociale : une injonction de la puissance publique ? » étude, Centre International de Recherche et d’Informations sur l’Économie Publique Sociale et coopérative (CIRIEC) WP 2007/05, 36 pages. 5 - OUVRAGES EN COURS D’ECRITURE « Le gestionnaire et le militant » et « La fabrique de sens » Ces deux ouvrages, visent à diffuser plus largement mes travaux de recherche sur la tension entre performance économique et performance sociale dans les organisations. Ils reprennent et approfondissent les thèmes de la thèse en les actualisant.