Notre travail visait à explorer les limites de l'expressivité de la programmation parallèle fonctionnelle c’est à dire distincte à la fois de la programmation concurrente (par sa sémantique déterministe) et de la programmation parallèle impérative (par sa sémantique compositionnelle et ses fonctions d'ordre supérieur). Nous l'avons mené selon deux approches. L'approche dénotationnelle nous a permis d'obtenir CDS*, un schéma pour des langages fonctionnels dont les types monomorphes concrets sont explicitement distribués, incluent les types d'ordre supérieur, les types sommes et les types définis récursivement. Les programmes peuvent y être aussi grands que le réseau, et peuvent observer les événements de communication d'autres programmes. Une telle flexibilité n'est pas présente dans les langages apparentés où des restrictions sont posées par exemple sur les fonctions d'ordre supérieur ou la taille des structures de données. Les problèmes ouverts à résoudre avant de parvenir à un langage utilisable pratiquement sont : la définition d'une syntaxe pratique et suffisamment expressive pour la déclaration des états, la conception d'un système de types concrets distribués polymorphe, la gestion de la mémoire. L'approche opérationnelle nous a conduit à définir des extensions du -calcul par des opérations BSP. Nous avons obtenu le calcul BS et le calcul BS qui peuvent être la base de langages BSP purement fonctionnels d'ordre supérieur. Nous avons également montré que ce cadre est propice aux preuves de correction partielle de programmes. La stratégie faible d'appel par valeur que nous avons défini met en évidence la structure parallèle des réductions. Cependant ces réductions sont trop synchrones : l'évaluation de certaines opérations qui ne nécessitent jamais de communications est synchrone. Nous avons toutefois défini une évaluation distribuée (correcte par rapport à la stratégie faible d'appel par valeur) sur des vecteurs distribués de termes dans laquelle seules les opérations de communication et les conditionnelles globales (qui nécessitent la diffusion d'une valeur sur tout le réseau) sont évaluées de façon synchrone. La structure parallèle des réductions suit parfaitement la structure d'exécution parallèle du modèle BSP. Nos expériences ont confirmé que nos opérations sont assez expressives et que la prévision des temps parallèles est possible. Par rapport aux langages à patrons : nous donnons une sémantique opérationnelle parallèle à nos opérations qui suit parfaitement le modèle d'exécution choisi alors que les langages à patrons ne donnent qu'une sémantique dénotationnelle, nos calculs sont universels dans le cadre BSP alors que l'expressivité des langages à patrons est généralement restreinte. Le modèle présenté constitue une base solide pour la conception d'un environnement de programmation complet comprenant par exemple : un langage parallèle fonctionnel polymorphe fortement typé. Les travaux à mener pour y arriver comprennent entre autre : a) la conception d'une machine abstraite répartie. Il semble assez raisonnable de penser que l'on peut définir une machine abstraite qui serait composée de $p$ SECD machines communiquant selon le modèle BSP et correcte par rapport à l'évaluation distribuée. Pour définir et surtout prouver la correction de machines abstraites basées sur des machines abstraites séquentielles comme la CAM ou la ZAM il devrait être nécessaire de définir des BS calculs avec substitutions explicites. L'exemple de DMPL et Caml-Flight (Renvoi à PHDfoisy) pourrait être utile ici. b) la conception d'un système de typage polymorphe respectant la séparation en termes locaux et globaux. c) l'étude de l'interaction avec les traits impératifs dont l'étude de la composition parallèle à la BS dans une stragégie fixe. des outils d'analyse de programmes en vue de la prévision de performances. En effet la correction de l'évaluation distribuée (vue microscopique) par rapport à la stratégie faible d'appel par valeur de BS (vue macroscopique) et les correspondances existant entre les réductions de chacune vont permettre de définir un modèle de coûts pour la vue macroscopique qui sera vérifiée par l'exécution répartie de la vue microscopique. des outils d'aide à la preuve de correction de programmes tirant partie du sous-ensemble fonctionnel pur du langage. des outils pour la dérivation de programmes guidée par les coûts : en effet BS est une théorie équationnelle et le modèle de coûts peut permettre de choisir le meilleur de deux programmes équivalents comme ce qui est fait par exemple dans (Renvoi à Mallet1998B,Mallet:1998:SCA) (pour le niveau L4). Enfin, des croisements fertiles pourraient être réalisés avec SCL-Chan (Renvoi à ME.RA.RE.VI.97.6). Son modèle d'exécution est plus général que le nôtre (maximalement asynchrone) mais les fonctions (d'ordre supérieur) sont absentes. Les deux approches sont basées sur la syntaxe et proposent une vue synthétique du calcul parallèle : macroscopique et microscopique. Les deux approches proposent des modèles de coûts d'exécution vérifiables à l'intérieur même de leurs formalismes. Cette comparaison suggère deux pistes de recherche : une version de l'évalution distribuée basée sur un modèle d'exécution minimalement synchronisé. La version plate ne nécessiterait certainement qu'un mécanisme semblable à celui des vagues de Caml-Flight, par contre une version comprenant une composition parallèle, telle que nous l'avons présentée, nécessiterait certainement un mécanisme proche de celui des horloges structurelles. une extension de SCL-Chan avec des fonctions d'ordre supérieur.