3. Économie du développement durable 3.1 La croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l'environnement ? Acquis de première : externalités, droits de propriété, offre et demande, défaillances du marché. Capital naturel, physique, humain, institutionnel, biens communs, soutenabilité. Règlementation, taxation, marché de quotas d'émission. Indications complémentaires On expliquera pourquoi l'analyse économique du développement durable, qui se fonde sur la préservation des possibilités de développement pour les générations futures, s'intéresse au niveau et à l'évolution des stocks de chaque type de capital (accumulation et destruction) ainsi qu'à la question décisive du degré de substitution entre ces différents capitaux. On évoquera, à l'aide d'exemples, les limites écologiques auxquelles se heurte la croissance économique (épuisement des ressources énergétiques et des réserves halieutiques, déforestation, augmentation de la concentration des gaz à effet de serre, etc L'exemple de la politique climatique permettra d'analyser les instruments dont disposent les pouvoirs publics pour mener des politiques environnementales. En lien avec le programme de première sur les marchés et leurs défaillances, on montrera la complémentarité des trois types d'instruments que sont la réglementation, la taxation, les marchés de quotas d'émission. Plan I. La question écologique devenue incontournable: … A. Economie et écologie inconciliables ? 1. Les limites écologiques de la croissance économique… a. Explications à partir des approches du PIB (amont et aval)... b. … et en termes de défaillances du marché (Externalités négatives et myopie du marché notamment) Bilan : Le développement durable suppose la préservation des possibilités de développement pour les générations futures 2. …ou l’enjeu de la cohérence des différents niveaux de capital. a. Des stocks… b. … soumis à une logique systémique… c. … conditionne le bien (ou le mal !) être de la population. Bilan : Le développement durable peut-il être assuré ? Comment ? B. … quelles questions soulevées par le développement durable ? 1. La question de la soutenabilité*… a. Une logique stock / flux contraignante… b… et la question de l’innovation : c. …ses apports et ses limites Bilan : On voit que le degré de substitution est décisif. 2. ... et les débats qui l’anime : forte ou faible ? a. Principes… b… enjeux. Bilan : On voit qu’une question aussi essentielle ne fait pas l’unanimité. La question est complexe car fait justement référence à la cohérence du système des différentes formes de capital. II. …exige une réponse efficace : quelle(s) politique(s) pour préserver les possibilités de développement pour les générations futures ? A. Les instruments imparfaits dont dispose l’Etat… 1. Il existe une panoplie de mesures possibles qui … a. La contrainte légitime : normes… b… taxes… c. …incitations. Bilan : Faire face aux limites du marché… 2. …doit être de nature à contraindre ou accompagner le marché. a. a. Modifier les prix relatifs… b. …pour (ré-) orienter l’offre et la demande. Bilan : … et limiter l’échange marchand ? B. … nécessitent de s’appuyer sur leur complémentarité : le cas des politiques climatiques. 1. Typologie des politiques climatiques et leurs effets… a. Effets quantités et… b… effets sur les prix. Bilan : 2. … pour dissuader et/ou inciter : forces et faiblesses des outils … a. Forces relatives… b… et faiblesses des outils des politiques climatiques. 3. … conduit à les associer : s’appuyer sur les institutions et le marché afin d’en dépasser les limites réciproques. a. Compensation des insuffisances… b… et synergies. Bilan : Conclusion : Quelle priorité ? Loi taxes quotas vs Quotas taxes lois Synthèse p.152 à 154 et 176 à 178 II. … quelles politiques … ? A. Les instruments imparfaits dont dispose l’Etat… B. … nécessitent de s’appuyer sur leur complémentarité : le cas des politiques climatiques. 1. Typologie des politiques et de leurs effets attendus … a. Effets quantités… Afin d’empêcher leur production, il est tout d’abord possible d’agir à la source des externalités négatives par la réglementation, c’est-à-dire par leur interdiction directe ou indirecte, totale ou partielle. Il s’agit alors pour les pouvoirs publics d’établir des règles ainsi que les sanctions nécessaires à leur respect par les agents économiques. […]Pour la question du climat, la réglementation peut concerner de nombreux domaines : les normes peuvent s’appliquer sur les moteurs et limiter les émissions des véhicules, sur la construction afin de limiter la consommation d’énergies fossiles, sur l’urbanisation pour favoriser les déplacements « doux »… Eduscol – Ministère de l’Education National Programme Terminale ES 2013 Arthur Cecil Pigou (1877-1955) publie en 1920 Economics of welfare. S’interrogeant sur cette question des externalités négatives, il propose l’établissement de taxes imputables au pollueur. […] Imposées par les pouvoirs publics, ces taxes constituent pour le pollueur un coût supplémentaire qui s’ajoute au coût privé marchand, ce qui modifie son calcul de production optimale. À court terme, le producteur est ainsi incité à moins produire, donc à réduire les émissions polluantes À moyen et long terme, il pourra également être encouragé à utiliser des technologies de production moins polluantes pour minimiser son paiement de la taxe. L’incitation à réduire le volume de production ou à investir pour supprimer ou réduire les émissions nocives sera d’autant plus forte que le niveau de la taxe sera élevé. En Eduscol – Ministère de l’Education National toute logique, le niveau de cette Programme Terminale ES 2013 taxe doit également refléter http://savoir.neopodia.com/ l’importance des dommages. (1/3) Et Kyoto créa le crédit-carbone... Ronald Coase (1910- ) publie en 1960 The problem of social cost. Pour cet auteur, la redéfinition des droits de propriété privée, notamment par l’institution de « droits d’émission » et la création d’un marché de ces droits, peut se substituer avantageusement à l’établissement d’écotaxes. Le volume total d’émissions autorisées est alors fixé par les pouvoirs publics, qui distribuent ces « quotas d’émission » aux agents émetteurs, selon des modalités – gratuité ou vente aux enchères – qui n’ont aucune incidence sur les incitations. Ces quotas sont ensuite échangeables sur le marché ainsi créé, qui détermine un prix par simple confrontation de l’offre, dont le volume est fixé par les pouvoirs publics, et de la demande, émanant des émetteurs. L’émission polluante comporte donc ainsi un coût privé additionnel pour le producteur. + (2/3) Transactions en bourse + (3/3) La taxe carbone Eduscol – Ministère de l’Education National Programme Terminale ES 2013 II.B.1.a.1 Rappelez pourquoi la défaillance du marché fait que le prix (ou son absence !) n’est pas un obstacle à l’utilisation des biens communs environnementaux (effet « passager clandestin » ; aléa moral ;…) II.B.1.a.2 Dans quel sens doit-on orienter le coût (donc le prix de revient) de ces biens et leur utilisation (quantités) ? II.B.1.a.3 En quoi la politique de la règlementation* a d’abord un effet quantitatif ? II.B.1.a.4 En quoi la politique de marchés des quotas d’émission* repose d’abord sur un critère quantitatif ? En quoi la quantité de droits émise par les pouvoirs publics est-elle déterminante quant au niveau des prix ? II.B.1.a.5 En quoi la politique de taxation*peut conduire à modifier des choix dans l’usage de biens ou services plus ou moins polluant ? En quoi l’effet prix est-il déterminant dans ce choix quantitatif ? b. … et effets prix. Document 1 Bonus-Malus dans le secteur automobile : définitions et barèmes pour 2017 Le "bonus écologique" Le système bonus vise à récompenser, via une aide financière à l’achat ou à la location de longue durée (2 ans et plus), les acquéreurs de voitures neuves émettant le moins de CO2. Plus les émissions de CO2 du véhicule sont faibles, plus le bonus écologique est important. Les camionnettes électriques (émettant de 0 à 20g/CO2/km) ont également droit au bonus de 6 000 euros. Voiture particulière ou camionnette émettant jusqu’à 20 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre : 6 000 € (limité à 27 % du coût d’acquisition) – véhicules 100 % électriques Voiture particulière ou camionnette émettant entre 21 et 60 grammes de dioxyde de carbone par kilomètre : 1 000 € – véhicules hybrides rechargeables ; Les véhicules diesels ne peuvent pas bénéficier du bonus. Nouveau bonus pour les véhicules à 2 ou 3 roues et les quadricycles électriques d’une puissance moteur supérieure ou égale à 3 kW. Le "malus écologique" Le dispositif du malus a pour but d’orienter les achats de véhicules neufs vers les véhicules les moins émetteurs de dioxyde de carbone. Si le véhicule acheté émet plus de 126 gCO2/km, il y aura un malus. Le coût du certificat d’immatriculation du véhicule sera majoré selon le taux d’émissions de CO2/km rejeté. Plus le modèle est émetteur de CO2, plus le malus augmente. Le malus s’applique aux véhicules immatriculés pour la première fois en France à partir du 1er janvier 2008. L’étiquetage CO2 des véhicules permet de renseigner le consommateur sur le niveau d’émission du véhicule. Document 1(suite) Montant du malus Taux de CO2/km Montant du malus taux ≤ 126 0€ 127 50 € 167 4 050 € 191≤ taux 10 000 € Document 2 Volumes de transactions de quotas(1)depuis le lancement du système d'échange de quotas dans l'Union européenne Volumes changés (en millions de quotas) Valeur des transactions (en millions d'€ courants) 2005 262 5 400 Prix moyen du quota en € courants 20,6 2006 828 14 500 17,5 2007 1 458 25 200 17,3 2008 2 731 61 200 22,4 2009 5 016 65 900 13,1 Source : « Références économiques pour le développement durable, Prix du quota de CO2 et taxe carbone : quelques éléments de cadrage», DE PERTHUIS Christian, DELBOSC Anaïs, Conseil Economique pour le Développement Durable, 2010. (1) Un quota représente un droit d’émission d'une tonne de dioxyde de carbone (CO2). II.B.1.b.1 En quoi le principe de la taxe correspond à celui de « pollueur payeur » ? En quoi cela permet-il d’internaliser des coûts auparavant externalisés ? Sur une courbe d’offre cumulée montrez qu’un coût plus élevé élimine davantage d’offreurs. II.B.1.b.2 En quoi une norme engendre- t-elle des coûts pour les producteurs ou les utilisateurs de véhicules plus ou moins polluants ? Comment cela va-t-il orienter la demande de véhicule ? (courbe de demande cumulée) Pourquoi les fabricants vontils modifier leur offre ? Comment le stock de véhicules doit-il évoluer ? II.B.1.b.3 Calculez et représentez l’évolution du prix du quota en indice base 100 en 2005. En quoi l’évolution jusqu’en 2008 pouvait-elle être favorable en termes écologiques ? Bilan : Il existe trois vecteurs de la politique climatique qui vise à entretenir le capital naturel dans une optique de développement durable. Ces politiques permettent de dissuader les choix des acteurs économiques qui le dégradent et d’encourager tout choix qui pourrait le préserver. E.C.1. Présentez les trois types d'instruments d'une politique climatique. Am du Nord 2013 2. … pour dissuader et/ou inciter… a. Forces relatives … […] En 1974, les travaux scientifiques de Sherwood ROWLAND et de Mario MOLINA ont établi un lien direct entre l’appauvrissement de la couche d’ozone et l’émission dans la basse atmosphère de chlorofluorocarbures (CFC), substances anthropiques utilisées depuis 1928 sous forme de fluides frigorigènes dans les équipements de réfrigération et de climatisation. […] En 1985, 28 pays (dont la France) adoptent la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone. Elle prévoit des mesures de réglementation, qui seront formulées dans le futur protocole. Le 16 septembre 1987, après deux années de négociations, est signé par 46 pays le protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone. Une de ses dispositions prévoit que la production et la consommation des cinq principaux CFC seront réduites de moitié en 1999 par rapport aux niveaux de 1986. Aujourd’hui, la production et la consommation de 8 catégories de substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) sont réglementées par les mesures du Protocole. […] A l’article 2 du Protocole sont fixés des calendriers d’élimination des SAO. Cependant, il est accordé des délais plus longs aux pays en développement, précisés dans l'article 5 du Protocole. […] Il existe pour la plupart des usages des substituts aux SAO inoffensifs pour la couche d’ozone. Mais demeurent des usages dits « essentiels » ou « critiques » pour lesquels il n’existe aucun produit de remplacement. Ces usages ne sont pas interdits par la réglementation mais soumis à des quotas annuels. C’est le cas, par exemple, des quantités de bromure de méthyle utilisées pour désinfecter des châtaignes fraîches ou des quantités de CFC dans les inhalateurs doseurs utilisés dans le traitement de l’asthme. Dossier de presse - 20e anniversaire de la signature du Protocole de Montréal relatif aux substances appauvrissant la couche d’ozone – 13 septembre 2007 Les systèmes d’échange de quotas permettent aux acteurs concernés de choisir, par un arbitrage économique, entre réductions internes des émissions et vente ou achat de quotas, de façon à ce que les réductions d’émissions de gaz à effet de serre soient faites là où elles ont le plus faible coût économique. Les marchés de quotas se sont avérés plus faciles à accepter par les émetteurs que les taxes ou les normes puisqu’ils laissent aux acteurs privés la liberté de décider des moyens qu’ils souhaitent utiliser pour se mettre en conformité. La réduction des émissions de gaz à effet de serre sera proportionnelle à la contrainte fixée par le régulateur politique via le plafond d’émissions fixé et donc la quantité de quotas distribués. Les taxes permettent de donner un prix à chaque tonne de gaz à effet de serre émise […] : les émetteurs réduisent leurs émissions tant que le coût de cette réduction (coût marginal*) est moins élevé que le prix de la taxe. La taxe a l’avantage de pouvoir tenir compte des spécificités économiques des secteurs d’activité concernés et donc d’être modulées (exemption partielle ou totale). Source : http://www.cdcclimat.com/Lerole-des-instruments.html II.B.2.a.1 En quoi la mise en place de la « norme produit» estelle relativement simple à mettre en place et efficace à priori ? Pourquoi peut-elle empêcher mécaniquement des pollutions irréversibles ? II.B.2.a.2 Pourquoi l’établissement de droits de propriété redonne-t-il au « signal prix » tout son rôle économique ? En quoi la présence d’un prix va-t-il encourager les externalités positives et dissuader les externalités négatives ? II.B.2.a.3 En quoi la taxe permet-elle de davantage moduler son impact en fonction de chaque acteur notamment lorsqu’elle n’est pas fixe (forfaitaire) mais proportionnelle ? b. … et faiblesses des outils. « Tout pour le mieux dans la meilleure des villes ? Non, un point noir : l'autoroute A35, nord-sud, qui coupe Strasbourg à un kilomètre et demi de la cathédrale. Cent soixante mille véhicules l'empruntent chaque jour, dont 15 000 camions. Pour y remédier, un projet de quarante ans d'âge, le Grand contournement ouest (GCO), remis au goût du jour. […] « C'est un projet absurde, dit l'élu écologiste Alain Jund. Quatre-vingt-cinq pour cent du trafic de l'A35 émane de gens qui entrent ou sortent quotidiennement de Strasbourg. Pourquoi iraientils prendre une autoroute payante à 20 kilomètres de la ville ? » Le reste du trafic, ce sont les camions allemands, néerlandais, danois, qui, depuis l'adoption par Berlin d'une écotaxe poids lourds, abandonnent l'autoroute allemande au nord de Strasbourg pour rejoindre l'A35, gratuite... […] COP21 : Strasbourg, un tram d'avance - Télérama - 05/12/2015 Vincent Remy Néanmoins, une norme s’applique mal à des émetteurs très différents car elle est uniforme : une norme ne tient pas compte de l’impact économique des coûts de réduction des émissions qui peuvent être insignifiants pour une grosse entreprise et fatals pour une PME. Une norme peut ainsi engendrer des effets pervers (notamment sur l’emploi ou apparition de pratiques de contournement : fraude ou délocalisation des activités polluantes dans un pays sans normes) qui compromettent son efficacité économique d’ensemble. De plus la norme d’émission de CO2 n’assure pas l’atteinte d’un volume d’émissions de gaz à effet de serre donné : par exemple la norme de 130 g de CO2/km est inefficace si le nombre de voitures vendues à cette norme explose (équipement des ménages chinois par exemple). Enfin, une réglementation n’incite pas à abaisser les émissions sous la norme. Source : À partir de Jean-Philippe Barde, Economie politique de l’environnement, PUF 2012 et de http://www.cdcclimat.com/Le-role-desinstruments.html II.B.2.b.1 En quoi chute record du prix du CO2 observe-t-on un effet Déjà tombé sous les 10 euros depuis novembre 2011, de substitution de la le cours du CO2 – qui avoisinait encore les 35 euros au part des poids début de 2008 –, est déprimé depuis de longs mois, lourds allemands ? pénalisé par la morosité de l'industrie européenne et par En quoi la politique l'abondance des quotas. "Il y a trop de permis à cause de d’écotaxe allemande la récession", a averti Isaac Valero, porte-parole de la commissaire chargée du climat, Connie Hedegaard. […] est-elle compromise par son absence en Mme Hedegaard a proposé de geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes sur ce laps de temps, France ? II.B.2.b.2. Pourquoi décevant les attentes des spécialistes du marché, qui attendaient un gel de 1,4 milliard de tonnes. L'idée est de la norme est-elle relever les cours pour rendre plus attractifs les parfois incapable investissements dans les énergies renouvelables. d’atteindre un Mais les Etats sont divisés. "Certains soutiennent cette plafond souhaité proposition, d'autres non, et plusieurs grands Etats, d’émission ? l'Allemagne et le Royaume-Uni, n'ont toujours pas arrêté II.B.2.b.2. Pourquoi leur position", a expliqué Isaac Valero. Le Parlement un prix bas des européen doit d'abord "dire si la Commission peut geler quotas peut-être un des quotas ou pas", a-t-il indiqué. Mais les commissaires échec ? En quoi la sont aussi en désaccord sur cette question. […] politique des quotas Quelque onze mille entreprises des vingt-sept pays reste-t-elle membres de l'UE et de trois pays associés achètent une dépendante des partie des certificats par l'ETS. Les autres leur sont compromis accordés gratuitement et ils peuvent les mettre en vente étatiques ? De la s'ils ne les utilisent pas. Mais la crise a réduit les activités et le prix de la tonne de CO2 a chuté. Or, il conjoncture ? Marché européen du carbone : devrait osciller entre 24 et 30 euros pour dégager des revenus suffisants afin de financer les investissements nécessaires au développement des énergies renouvelables. Le Monde.fr avec AFP | 21.01.2013 3. … conduit à les associer : institutionnalisation et ajustement marchand pour dépasser les limites réciproques. a. Compensations des insuffisances… b. … et synergies : illustrations. Cf. ci-dessus : Marché européen du carbone : chute record du prix du CO2 II.B.3.a.1 En quoi les + Le prélèvement d’une nouvelle taxe se traduit par de nouvelles recettes fiscales que les pouvoirs publics pourront affecter à la réparation, au moins partielle, des dommages causés. Ils peuvent aussi affecter une part de ces recettes à la réduction de la pression fiscale sur d’autres facteurs, notamment le travail, auquel cas l’emploi s’en trouvera stimulé : on parle alors de « double dividende ». Eduscol – Ministère de l’Education National Programme Terminale ES 2013 + La Commission européenne a invité, lundi 21 janvier, les Etats de l'Union à se prononcer rapidement sur sa proposition de geler la mise aux enchères de 900 millions de tonnes de quotas de CO2 sur la période 2013-2015, afin de relever le prix du carbone, trop bas pour financer les investissements dans les énergies renouvelables. […] Mais la crise a réduit les activités et le prix de la tonne de CO2 a chuté. Or, il devrait osciller entre 24 et 30 euros pour dégager des revenus suffisants afin de financer les investissements nécessaires au développement des énergies renouvelables. Le Monde.fr avec AFP | 21.01.2013 + La croissance comme solution aux problèmes environnementaux Prenant le contre-pied de Meadows et alii (1972), certains avancent que la corrélation entre croissance et pollution est un leg de la révolution industrielle. De nos jours, dans les pays développés, la tertiarisation des activités d’un côté, des politiques efficaces de l’environnement, de l’autre, contribuerait à défaire ce lien. Dans le cadre de travaux préparatoires à la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), G. Grossman etA Krueger (1993) montrent que la pollution par le dioxyde de soufre augmente avec la croissance du PIB par habitant, jusqu’à atteindre un maximum, pour ensuite diminuer à mesure que le PIB par habitant continue à croître. La courbe qui prend la forme d’un U inversé entre pollution et revenu national évoque celle de Simon Kuznets sur le lien entre croissance et réduction des inégalités. En 1994, le département Environnement de la Banque mondiale, a même rebaptisé ce résultat « courbe environnementale de Kuznets ». Cette approche laisse penser que l’environnement est un bien de luxe auquel les pays en développement pourront accéder plus tard. Elle est optimiste sur la capacité de l’humanité à gérer les atteintes à l’environnement, y compris les dégradations irréversibles. La croissance n’apparaît donc plus comme la source des problèmes environnementaux, mais comme une solution. « Développement et environnement », cahiers français n°337 Mars avril 2007, page 7. Bilan : Tableau de synthèse des forces et faiblesses de chaque instrument de politique climatique. quotas, en amont du marché, jouent-ils un rôle de normes permettant de choisir le niveau de pollution acceptable ? Pourquoi réduire les quotas accordés ? Quel est l’effet attendu sur le marché ? (représentez graphiquement le déplacement de la courbe d’offre de quotas) II.B.3.a.2. Pourquoi le marché de quotas d’émission peut-il favoriser le financement privé d’investissements écologiques comme la taxe pour les investissements publics ? II.B.3.a.3. En quoi la « courbe environnementale de Kuznets » relève d’une logique de soutenabilité forte ? Document transition vers la partie sociologique du programme. “L'écologie, c'est le CO2, mais aussi le capitalisme, la modernité...” Les politiques ne sont-ils pas dramatiquement en retard sur les scientifiques et une partie de la société civile ? « Les politiques n'agissent en dernier ressort, que lorsqu'ils y sont acculés. Quant à obtenir un accord contraignant, c'est impossible. Cela supposerait qu'il y ait un Etat mondial. En revanche, nous voilà, enfin, dans une situation de conflit, où les Etats confrontent leurs positions et leurs responsabilités respectives. Pour la première fois, nous abandonnons l'idée selon laquelle, le problème étant global, cela suffit à nous unifier. C'est une énorme avancée pour ces questions d'écologie, qui baignent depuis des années dans le béni-oui-oui, au nom d'un « amour de la nature » censé nous unifier. La nature n'unifie pas, elle divise, il est temps qu'on voie et pense ces divisions. […] » Naomi Klein parle elle aussi de guerre, mais d'une guerre contre les énergies fossiles et le capitalisme... Naomi Klein dramatise la situation par une scénographie […], qui fait du capitalisme un monstre global. C'est efficace, comme peut l'être Guignol, mais aussi très simplificateur. Le capitalisme, pas plus que le globe ou la nature, n'est unifié, et les guerres que j'évoque sont multiples. Je les appelle « guerres pour l'occupation des territoires ». Il ne s'agit pas de géopolitique classique. Aujourd'hui, les territoires sont « occupés » par d'autres forces que les Etats souverains. Les îles du Pacifique, par exemple, sont rattachées à d'anciennes puissances coloniales — Etats-Unis et France. Et aujourd'hui, la Chine, et des décisions émanant d'entreprises, de lobbies des énergies fossiles, enfoncent ces îles sous l'eau et les « occupent »... La situation actuelle rappelle l'Empire romain germanique, avec une multitude d'entités imbriquées. Pour imaginer une recomposition, il nous faut d'abord accepter cet état de décomposition, de démultiplication. Les Français, par exemple, sont partagés en tant qu'Etat — pour ou contre le nucléaire —, mais aussi en tant qu'individu — dois-je manger de la viande, parler climat à une terrasse chauffée en hiver, etc. ? Quel monde souhaitons-nous en 2030, pour nous, nos enfants ? La question s'adresse aussi bien aux climato sceptiques, aux Etats, aux individus qu'aux lobbies des énergies fossiles. Et c'est ce qui en jeu avec la COP21, même si la négociation est simplifiée par le fait que n'y sont représentés que les Etats souverains, se posant un petit nombre de questions concernant les émissions de CO2. Mais c'est quand même inouï, une assemblée politique qui discute du climat ! Nous sommes vraiment face à un nouveau régime. Un nouveau régime, mais doté d'institutions anciennes et inadaptées... Certes, mais songez qu'elles n'ont que 20 ans ! Nous avons mis deux siècles à construire l'idée de développement avec convergence générale sur une terre qu'on voyait sans limites ; cette transformation prendra sans doute autant de temps et va nous conduire à des situations beaucoup plus tendues. Mais la rapidité d'absorption de la politique est quand même sensationnelle. […] Interview de Bruno Latour (philosophe) par - Weronika Zarachowicz - Télérama - Publié le 30/11/2015. Q.1.Pourquoi la question du climat rend les pays « solidaires » de fait ? Q.2.Pourquoi cette situation est aussi conflictuelle ? (notamment du fait des inégalités de développement) Q.3.En quoi ces conflits impliquent des Etats, des groupes et des individus ? Q.4.En quoi le cœur de la résolution passet-telle par l’évolution du capital institutionnel ?